La Valse de Ravel

Savez vous que Glenn Gould a fait une superbe et impréssionnate transcription de la Valse de Ravel pour piano solo ?
J'ai une vidéo de Glenn Gould l'interprétant , c'est impréssionnant et sa a l'air pratiquement impossible a joué , on a l'impression que c'est un morceau a 4 mains un peu du genre Cziffra dans les rhapsodies hongroises de liszt

Arthur a écrit:

Savez vous que Glenn Gould a fait une superbe et impréssionnate transcription de la Valse de Ravel pour piano solo ?
J'ai une vidéo de Glenn Gould l'interprétant , c'est impréssionnant et sa a l'air pratiquement impossible a joué , on a l'impression que c'est un morceau a 4 mains un peu du genre Cziffra dans les rhapsodies hongroises de liszt

Oui, c'est disponible. Je n'aime pas du tout sa valse, décortiquée, sèche, non putride mais morte. Sur ce même CD, il y a bien plus intéressant à mon avis: La sonate op1 de Berg et surtout la sonate n°3 op 92 de Krenek.
Sa vision de Webern (Variations pour piano op 27) envahie d'un rubato insistant ne me convainc pas du tout.

La transcription de la Rhapsodie pour clarinette et orchestre de Debussy (clarinette et piano) est très réussie (mais clarinettiste un peu approximatif).

Ah moi j'adore sa valse

La Valse version piano seul ou 2 pianos, je trouve ça moins efficace qu'à l'orchestre.
C'est moins fou, moins diabolique... mais intéressant pour apprécier les subtilités harmoniques.

Xavier a écrit:

La Valse version piano seul ou 2 pianos, je trouve ça moins efficace qu'à l'orchestre.
C'est moins fou, moins diabolique... mais intéressant pour apprécier les subtilités harmoniques.

Ravel est l'un de mes compositeurs de prédilection. Mais j'avoue que je n'ai jamais aimé La Valse. Peut-être trop fou ou trop diabolique pour moi ?? Je ne sais pas, ça ne se commande pas.

La Valse, un tourbillon qui finit en cataclysme. Certains y vont une référence à la guerre de 14.
Pas moi...
Parce que l'idée date de 1906.
Parce que Ravel connaissait une personne dont la vie fut un tourbillon bien plus impressionant.

DL a écrit:

Parce que l'idée date de 1906.

L'année de ma naissance!!!

Citation :

Parce que Ravel connaissait une personne dont la vie fut un tourbillon bien plus impressionant.

Non! Mata Hari? Tu es sûr? Quelle révélation!

Apres les groupies de Verdi, voici celle de Ravel...à quand celle de Philip Glass ?

vartan a écrit:

Non! Mata Hari? Tu es sûr? Quelle révélation!

Ce serait pas plutôt Germaine Blackbeauty, dont on devrais d'ailleurs fêter le centenaire de la naissance en 2007!
D'ailleurs elle parle beaucoup de Ravel dans sa correspondance (Acte Sud).

Mais non, vous n'avez rien compris, il faut chercher un prénom en trois lettres et un nom en cinq ! Pour le prénom je propose Kia qui, comme chacun le sait, a consummé sa vie d'amour pour la musique de Ravel et le nom de cinq lettres je vous laisse le soin de le chercher, moi ça ne m'intéresse pas.

Pourquoi pas ceci :
prénom : Ség
nom : Olène ?

Pas loin.
Un peu d'aide sur lecoeurdelhorloge (chapitre 6).

J'ai trouvé : c'est Calamity Jane.

D'ailleurs dans les lettres à sa fille, elle en parle :

" Quand il est revenu, je pensais que je le battrais froid, mais un jour nous nous sommes revus et nous nous sommes tous deux aperçus que nous nous aimions encore l'un l'autre plus que jamais. J'oublais tout quand j'était près de lui. Personne d'autre ne l' a jamais su. Si quelqu'un me faisait une allusion à cette situation, je m'avançais et je lui cassais la gueule, et lui aussi le niait. Nous vivions tous deux une vie de mensonge." Martha Jane Cannary Hickok, alias Calamity Jane, Lettre à sa fille, Ed. Rivages poche, p. 34;

C'est évident, l'homme en question ne peut être que Ravel. Quelle tragédie que ce désespoir partagé, et quel couple tendrement assorti.


Edit : comme ça moi aussi je fais de la pub pour un bouquin

En même temps on n'est pas obligé de polluer tous les sujets Ravel avec cette histoire... Il y a déjà ce sujet qui y est consacré: https://classik.forumactif.com/viewtopic.forum?t=1265

Le bolévro de Raël

En train d'écouter La Valse, en transcription pour deux pianos, interprétée par Martha Argerich et Nelson Freire... Et comme je le disais précédemment, c'est évidemment très intéressant, mais j'ai la bizarre impression d'entendre une version épurée par rapport à la version orchestrale que je connais depuis tout petit. En fait, cette composition me semble vouloir exprimer tellement de violence que deux pianos tous seuls n'y suffisent pas. J'admets que c'est un peu étrange de dire cela, je sais que même un piano sans rien derrière peut exhaler beaucoup de dureté et transcrire des abominations sans nom, mais pour La Valse, ça me semble vraiment ne pas suffire...

Pour autant, c'est loin d'être désagréable à écouter. Mais, par exemple, ce moment où la mélodie est interrompue, polluée j'ai envie de dire, par des sortes d'éclairs musicaux qui viennent saborder la phrase dominante, apparaît beaucoup moins surprenante, dérangeante, qu'elle ne l'est avec des violons furieux...

C'est tout à fait mon impression aussi.

On pourrait mettre 4 pianos ça n'y changerait rien.

C'est pareil pour le Sacre du printemps par exemple, même si là c'est instructif pour l'harmonie, on comprend beaucoup de choses dans la version 4 mains ou 2 pianos. (ou 5 mains chez Fazil Say)

(mince encore une digression...)

Je précise que, du coup, je suis en train d'écouter cette même Valse pour trois mains, par Glenn Gould, et que là je suis encore moins convaincu. Ça se veut nerveux, mais on a surtout l'impression que ça court après les émotions que suscite la version pour orchestre, sans y parvenir pour autant. Enfin, ça reste audible, évidemment, mais bon... C'est moins bien, quoi.

oui, et c'est pareil pour l'introduction (qui n'est d'ailleurs jamais identique en fonction des orchestres et des chefs) je ne vois pas comment le piano pourrait la rendre, de même que le brouillard de début du concerto pour la main gauche, c'est plus qu'une simple hauteur de note et des rythmes, je ne sais pas si ce sont les harmoniques des cordes, les tenues des bois qui donnent cet effet d'atonalité, mais au piano la fixité et la résonance conduisent forcément à une lisibilité du son qui ne rend pas les mêmes effets. Il faudrait un autre instrumentiste pour étouffer ou frotter les cordes directement sur la table d'harmonie pour rendre quelque chose d'approchant.

sud273 a écrit:

le brouillard de début du concerto pour la main gauche, c'est plus qu'une simple hauteur de note et des rythmes, je ne sais pas si ce sont les harmoniques des cordes

Ce sont toutes les cordes à vide des contrebasses en allers-retours de l'archet (bariolages) qui donnent cette impression saisissante.

Elles font aussi des drôles de trilles rapprochés, si je me rappelle bien.

EDIT : ah oui, mi-fa contre mi-sol# en trémolos, sur la corde de mi, PP.
Et je suis carrément amoureux des trois premiers appels des bassons

Je n'ai jamais écouté la valse dans sa version purement pianistique, j'ai d'ailleurs un peu de mal a m'imaginer la chose alors que tambourinne et virevolte actuellement à mes oreilles la version pour orchestre.

D'ailleurs, pour ceux qui goutent à la joie de cette pièce, quelles sont vos interprétations favorites ?
Moi j'ai le disque de Ernest Ansermet avec l'orchestre de la suisse romande qui me donne entière satisfaction (accompagnée du bolero, de daphnis - Suite n2et de la pavanne).

Je te conseille d'écouter au moins une fois Gould, sur Youtube, c'est un autre plaisir, moindre c'est certain, mais c'est quand même très intéressant

Pour la discographie, on en a parlé un peu ici: https://classik.forumactif.com/discographie-f2/ravel-oeuvres-orchestrales-hors-daphnis-t646.htm?highlight=ravel

Pour ma part, j'ai aimé à peu près toutes les versions que j'ai écouté, mais ma favorite est surement Boulez avec Berlin (couplé avec Daphnis).

Il faut savoir qu'il y'a une version piano seul de la valse transcrite par Ravel lui-même (la version de Gould, est une transcription de la transcription) qui est vraiment saisissante (on en trouve une version par un pianiste coréen sur tube je crois). C'est une version tout à fait pianistique, que je préfère à la version 2 pianos. C'est très lisztien, très raffino-apocalyptique, (comme la version orchestre quoi mais pour piano), et plus sensuel que la version gould.

Gr3e a écrit:

D'ailleurs, pour ceux qui goutent à la joie de cette pièce, quelles sont vos interprétations favorites ?
Moi j'ai le disque de Ernest Ansermet avec l'orchestre de la suisse romande qui me donne entière satisfaction (accompagnée du bolero, de daphnis - Suite n2et de la pavanne).

Pour ça il faut aller en discographie.

C'est un morceau que je côtoie depuis l'enfance, face B d'un 33 tours bien usagé.
Sorti de la métrique imparable du Boléro (sur lequel je ne cracherai jamais), la Valse me rendait fou, surtout les pulsations de la Grosse Caisse un peu avant le final (je retrouverai le minutage plus tard...).
Je l'ai vue jouée ce soir ; plusieurs fois ; sur Tutube.
Ravel est un malin !
A bien y regarder, aucun pupitre ne finit jamais vraiment son balancement, son mouvement de valse.
Les plus chanceux concluent, mais sur une tonalité étrangère au début de leur phrase.
D'où cette angoisse à danser avec un cavalier boiteux au bord du maelström...

@tod,
ça serait quand même le fun de savoir qui le joue.

tod a écrit:

C'est un morceau que je côtoie depuis l'enfance, face B d'un 33 tours bien usagé.

Quant à savoir si c'était une face "B", je ne m'en souviens plus ; en revanche, je me souviens bien qu'il s'agissait d'une de ces sélections de la Guilde du disque et que c'était Leibowitz, fulgurant (et qui plus est, l'air de rien ; ce qui est vraiment grand), qui officiait.