Cité de la Musique 2006/2007

Bien, bien, bon, bon...

j'étais parti pour prendre une place pour le concert du 17 mars fétant les 30 ans de l'Ensemble Intercontemporain, avec Boulez, Eotvos et du Ligeti et du Manoury dedans. Le bonheur pur, quoi.

Il n'y a plus de place, je suis un peu déçu. Mais rassurez vous, intransigeant et inflexible, adversaire résolu du compromis, j'ai pris des places pour d'autres concerts :

- le 21 janvier : Venise et le luth au XVIè s, interprète : Hopkinson Smith. Oeuvres de da Milano, Dalza, Francesco, Capirola et d'autres trucs en i et en a. J'ai vu quelqu'un esquisser un sourire. C'est intolérable. Dalzi, euh, Dalzo, heu non Dalza, oui, c'est ça, Dalza, est précisément mon compositeur favori. Ca vous la coupe, hein ? (Bon sang, Wikipédia est muet, c'est qui ????)

- le 5 mars : Alcina de Haendel, Orchestre du Conservatoire, de Figueiredo, direction. Solistes, danseurs, musiciens, etc... sont tous inconnus. Interprétation de référence en perspective.

- le 25 avril : Ensemble Intercontemporain, Mälkki, direction. Enieme réorchestration de Sequenza II, IV, VII, VIII de Berio. J'ai vu des lueurs d'envie dans vos regards. Tatata, moi seul aurai la chance d'assister à cette fête.

- le 12 mai, Die Kölner Akademie, Deborah York,
Christian Hilz, chant, Willi Kronenberg, orgue, Michael Alexander Willens, direction, des oeuvres vocales de Bach et de Liszt. Tiens, ce concert pourrait être bien. J'ai du faire une erreur.

- le 24 mai : Ensemble intercontemporain, Susanna Mälkki direction; Julia Henning soprano, Ensemble Les Jeunes Solistes. Oeuvres de Xavier Dayer (?), Ivan Fedele, Gyorgy Kurtag. Avouez que vous êtes jaloux. En mai fait ce qu'il te plait.


Voilà. (Il fallait prendre 5 concerts pour avoir une réduc)

Joan Ambrosio Dalza, compositeur milanais, actif vers 1500. Il écrit des danses qu'il nomme d'après la région d'où elles sont originaires qu'il regroupe en suite. Considéré comme un grand luthiste de son temps, ce qui voulait dire surtout grand improvisateur.
Bonne musique.

C'est vrai que je suis trop jaloux, ta présentation fait envie!

Très bien tout ça. Bon, enième Alcina, ok, mais le reste, c'est plutôt du neuf.

Deux trucs que je voudrais savoir.

Morloch a écrit:

- le 12 mai, Die Kölner Akademie, Deborah York,
Christian Hilz, chant, Willi Kronenberg, orgue, Michael Alexander Willens, direction, des oeuvres vocales de Bach et de Liszt. Tiens, ce concert pourrait être bien. J'ai du faire une erreur.

Quelles oeuvres de Liszt ?

Citation :

- le 24 mai : Ensemble intercontemporain, Susanna Mälkki direction; Julia Henning soprano, Ensemble Les Jeunes Solistes. Oeuvres de Xavier Dayer (?), Ivan Fedele, Gyorgy Kurtag. Avouez que vous êtes jaloux.

Alors là c'est sûr ! Pour la peine, tu vas nous donner le programme précis pendant que je m'en vais mettre Ali di Cantor (le chef-d'oeuvre de Fedele) pendant je vaque.
Sinon, Xavier Dayer, la trentaine, j'ai dû entendre, mais je ne me souviens plus.

Ca donne envie...t'as payé combien pour les cinq ?

ben 84 euros pour les 5

le Programme de l'ensemble de Cologne c'est :

Citation :

Franz Liszt
Zwölf alte deutsche geistliche Weisen (extraits)
pour voix et orgue

Johann Sebastian Bach
Cantate "Tritt auf die Glaubensbahn", BWV 152


Franz Liszt
Praeludium und Füge über den Namen Bach
pour orgue

Johann Sebastian Bach
Cantate "Mein Herz schwimmt im Blut" BWV 199

et le concert EIC avec Fedele :

Citation :

Xavier Dayer
Oeuvre nouvelle pour 8 voix, ensemble et électronique (commande de l'Ircam-Centre Pompidou, création)


Ivan Fedele
Richiamo, pour cuivres, percussions et électronique


György Kurtag
Messages de feu demoiselle R. V. Troussova op. 17, pour soprano et ensemble

Morloch a écrit:

ben 84 euros pour les 5

Gee! Ca c'est de la réduc!

Je suppose que tu n'as pas droit aux tarifs jeunes?

Tout de même, même en tarif normal, Pleyel est moins cher... (je vous concède qu'on n'y joue pas de Manoury ou de Dayer)

Xavier a écrit:

Morloch a écrit:

ben 84 euros pour les 5

Gee! Ca c'est de la réduc!

Ca fait 17€ la place, ça ne me semble pas du tout exagéré pour un concert sur Paris.

Citation :

(je vous concède qu'on n'y joue pas de Manoury ou de Dayer)

Ce que tu peux être bas. :shaking2:

Morloch a écrit:

ben 84 euros pour les 5

le Programme de l'ensemble de Cologne c'est :

Citation :

Franz Liszt
Zwölf alte deutsche geistliche Weisen (extraits)
pour voix et orgue

Johann Sebastian Bach
Cantate "Tritt auf die Glaubensbahn", BWV 152


Franz Liszt
Praeludium und Füge über den Namen Bach
pour orgue

Johann Sebastian Bach
Cantate "Mein Herz schwimmt im Blut" BWV 199

et le concert EIC avec Fedele :

Citation :

Xavier Dayer
Oeuvre nouvelle pour 8 voix, ensemble et électronique (commande de l'Ircam-Centre Pompidou, création)


Ivan Fedele
Richiamo, pour cuivres, percussions et électronique


György Kurtag
Messages de feu demoiselle R. V. Troussova op. 17, pour soprano et ensemble

Bien, merci à toi : finalement, je ne suis plus jaloux.

Je comprends un peu mieux pourquoi ils peinent à remplir. Faire fuir un bordelais aux abois, c'est très fort. Ca réclame en théorie des mois de formation dans des camps de Sofronitskie Septentrionale.

ben nan, depuis au moins 5 ans, j'ai passé l'âge des tarifs jeunes, fini l'époque où je voyageais moins cher en 1ère classe qu'en 2è, maintenant je finance tout le wagon quand je prends le train, snirf tiens.

Ma présentation était tendancieuse, je suis curieux d'entendre certains de ces concerts. Et j'avais pas vu qu'en mai il y avait le Concertgebouw d'Amsterdam, tant pis pour moi. ( Qu'est ce qu'il est mal fichu leur programme à la cité de la musique)

Je continue mon soliloque de la saison de concerts 2007 à la Cité de la Musique



Un concert avec un programme original, la musique pour luth au XVIè siècle à Venise, avec Hopkinson Smith.

Très beau concert d'une musique peu jouée. Le luth était pourtant un phénomène de mode à Venise, qui était elle même une des capitales musicales de l'Europe. La musique avait à cette époque envahi Venise, rue églises et palais.

Le compositeur principal du programme était Francesco da Milano, surnommé "el divino" pour son jeu. Hopkinson Smith a choisi plusieurs de ses pièces qui sont des transcriptions de musique religieuse, acompagnés d'accords sophistiqués pour l'époque.

Figuraient également des pièces de Vincenzo Capirola et des pièces étonnantes. Toujours dans un registre soutenu, une d'entre elles se proposait d'imiter les inflexions de la voix au luth.

Egalement au programme Joan Ambrosio Dalza, des extraits de musique populaire pour ce dernier.

Un concert par Hokinson Smith a cela de particulier que c'est autant un moment de musicologie qu'un concert, il dit quelques mots sur ce qu'il joue entre chaque morceau. C'est loin d'être inutile étant donné le côté cryptique de ce qui est proposé.

Et c'est un très bon orateur, il choisit quelques mots dans un très bon français, et donne des images poétiques. On le sent vraiment passionné par ce qu'il fait. Certaines pièces sont des "reconstitutions" de ce que devait être un morceau de ces compositeurs, une grande partie n' a jamais été écrit ou bien de façon très schématique. En particulier les danses, jugées "indignes" d'être écrites.

Vraiment un concert passionnant, et qui donne enfin une idée de la musique jouée par tous ces angelots au luth sur les tableaux de la renaissance.

Honnêtement, je n'écouterais pas tous les jours ce qui a été joué, c'est très répétitifs dans les harmonies et les rythmes, mais cela atteint des sommets de raffinement étonnants. Un moment agréable, un peu sur une autre planète.

Hopkinson Smith gagne a être entendu "en vrai", pour la richesse des sonorités de son instrument. Mais attention, il n'y a pas intéret d'être sourd, le volume sonore du luth est très faible. Cette musique est conçue pour un jeu domestique, pas pour une salle de concert moderne.

J'ai remarqué que sa main droite bougeait très peu, il a gardé le même timbre pour tout le concert. J'imagine que c'est pour une raison stylistique car son rappel était une pièce française du XVII et il a alors choisi de varier ses positions de main droite et donc le timbre. Cela correspondait plus à mes souvenirs d'un concert il y a quelques années où il jouait de la musique du XVIII è avec beaucoup de jeu sur les sonorités.

a ben voilà !

grâce à mon courage et mon dévouement, la Cité de la Musique m'a offert deux places pour assister à une avant première de "Atlantis" de Peter Eötvös, pour ténor et 80 musiciens;

je savais que mon abnégation et ma capacité à aller voir des trucs bizarres serait payante

ayant raté le concert gratuit de mercredi pour des raisons personnelles, j'ai pris une place (en réalité 2 places, j'ai pu convaincre une âme innocente de m'accompagner en lui mentant effrontément sur la nature de la chose, elle a aimé, donc je m'en sors bien) pour le concert de ce soir Peter Eötvos dirigeant l'ensemble intercontemporain et l'orchestre du CNSM.

Le concert commençait par 2 pièces de Hugues Dufourt, de 20 et 10 minutes. Je ne connaissais pas Dufourt, d'aspect il a l'air d'un ingénieur X-mines et sa musique lui va bien, apparemment il est professeur de philo dans "la vraie vie".

J'ai trouvé que la première pièce La Tempête d'après Giorgione était intéressante à écouter. "Figurative", elle décrit une tempête qu'on attend mais qui reste au loin. Référence aux couleurs et aux plans tranchés du tableau de Giorgione, l'écriture joue sur les timbres des instruments et leur association (flûte/flûte basse/flûte contrebasse, hautbois/cor anglais, clarinette basse/clarinette contrebasse, trombone
ténor-basse, vibraphone, orgue électrique manuel, ondes Martenot, guitare électrique, amplification). C'est très daté seventies mais ça s'écoute bien à condition de pouvoir se mettre en mode méditation.



La deuxième pièce, une descente aux fonds de l'abîme, si j'ai bien compris, était un exercice formel d'écriture pour cordes. J'ai pas trop accroché.

Ensuite venait la vraie justification de ce concert : Eötvos dirige Eötvos, 2 orchestres, un ténor et une voix d'enfant. Le public est entouré de 6 groupes de percussions.

La pièce Atlantis est en trois mouvements autour du texte suivant de Sándor Weöres (traduction cité de la musique) :

Citation :

Le psaume, né de ce qui est advenu de nouveau, commence...
... pour un monde invisible et pur qui,
dans un engloutissement sans hate, s’en allant – ideal–,
a sombré dans l’écume, mais pas par le déroulement des années,
… et pour une ère dédiée à l’amour sans faille – quand bien même elle devient
sans cesse de plus en plus sombre,
enfantant ainsi pour le moi brisé, pour le nu, l’incapable de voir encore le monde
et le corps, aller s’entrelacer à l’autre, il n’en sait plus le moyen,
en un cri déchirant qui vient du fond du rien

Ici se fait entendre la voix oubliée de l’Atlantide
qu’est-ce qu’il y avait dans les fosses
CE QU’IL Y AVAIT C’EST :
Le ciel
le vierge l’oeil l’aile
du jour la lune la perle le vent
le voyage de mère le coeur du plaisir les larmes
les feuilles une route la fange -

L'écriture m'a parue très sophistiquée, atonale par moments mais pas intégralement, il y a des passages tonaux, ne serait-ce que la fin de chaque mouvement qui sont des évocations de danses de transsylvanie, qui font penser à du Bartok. L'écriture accompagne le texte chanté; il y a description d'une chûte, d'un anéantissement. Le tutti de l'orchestre avec les 6 percusionnistes synchrones fait presque mal aux oreilles, j'imagine que c'est l'instant de la destruction. Des vagues sont suggérées par des frottements de morceaux de polystytène par les 6 percussionnistes - d'un air ultra sérieux et recueillis. Pour conclure, l'électronique lance l'imitation exacte des bruits de sabre laser dans Star Wars (Atlantis a été écrit en 1983, on échappe pas à son époque ).

Une pièce lyrique, spectaculaire avec une très belle orchestration.

Le public de la Cité de la musique était en délire à la fin (j'ignorais qu'il y avait un fan club Peter Eötvos, pourtant ce n'était pas plein).

Je serais curieux d'entendre du Eötvos plus récent. Je ferai un saut en médiathèque un de ces jours.

c'est idiot, ce fil Cité de la musique j'ai l'impression d'être sur un fil perso

Je sais que Bezout allait aussi à ce concert; peut-être qu'il en parlera...

Citation :

e ne connaissais pas Dufourt, d'aspect il a l'air d'un ingénieur X-mines et sa musique lui va bien

Ben c'est de la musique spectrale

Le concert n'était pas mal, mais ce sont tout de même des oeuvres assez ancienne (30//35 ans pour Dufourt et 25 pour Eotvos). Ils ont fait plus recherché par la suite. Ces oeuvres la étaient assez "mono timbrique", les couleurs ne tournant qu'autour d'une palette plutôt réduite de timbres. Ecoute Les Hivers de Dufourt, tu verras que ca voyage beaucoup plus dans la couleur (même si perso je pense que dans ce domaine c'est Murail qui a le plus d'imaginations).

Un truc qui m'a un peu choque, c'est qu'Eotvos réutilise les synthes de l'époque de la création de l'oeuvre. Il aurait du sérieusement remettre ces parties là au gout du jour, car comme tu le dis, ca sonne année 80 (pas étonnant d'avoir des sons de StarWars quand tu vois arriver sur scène un DX7, premier synthé FM numérique).

Pour cette pièce d'Eotvos, même si j'ai bien aime, j'ai trouve qu'elle manquait parfois de cohérence dans son instrumentations, surtout pour les percussions. On dirait qu'il a voulu utiliser toutes les techniques contemporaines ainsi que tout les objets possibles pour produire des sons (polystyrène, ressort, plaque de bois, etc...), mais qu'au final c'est plutot fourre tout qu'autre chose. Peut être qu'il aurait du se concentrer sur un nombre réduit d'instrument, mais vraiment pousser leur écriture, au lieu de faire jouer des percus un peu de manière incongrues (genre le ressort qui ne sera joue que 2 fois durant la totalité de l'oeuvre, ca tombe un peu a plat)

mais bon a part ca il y avait de bons moments, j'ai bien apprécié


P>S: tu as garde le programme du concert? Les textes explicatifs étaient d'une masturbation intellectuelle incroyable, avec un pote on était mort de rire en les lisant. C'était la caricature du texte de 18 pages Abeille-staïle pour dire que la musique est bien.

Citation :

Le public de la Cité de la musique était en délire à la fin (j'ignorais qu'il y avait un fan club Peter Eötvos, pourtant ce n'était pas plein)

.

Oui enfin attention, c'est le public parisien de musique contemporaine (demande à Christian de te faire un topic anti "Tout-Paris hypocrite de l'avant garde musiale" ), même si hier soir c'était un peu plus diversifie dans la population. Mais va donc à un concert Boulez à l'espro de l'Ircam, tu vas voir

Bezout a écrit:

Un truc qui m'a un peu choque, c'est qu'Eotvos réutilise les synthes de l'époque de la création de l'oeuvre. Il aurait du sérieusement remettre ces parties là au gout du jour, car comme tu le dis, ca sonne année 80 (pas étonnant d'avoir des sons de StarWars quand tu vois arriver sur scène un DX7, premier synthé FM numérique).

ben c'est joué sur instruments d'époque : Gustav Leonhardt / Peter Eötvös même combat

Bezout a écrit:

P>S: tu as garde le programme du concert? Les textes explicatifs étaient d'une masturbation intellectuelle incroyable, avec un pote on était mort de rire en les lisant. C'était la caricature du texte de 18 pages Abeille-staïle pour dire que la musique est bien.

quel mauvais esprit

c'est assez sobre :

cité de la musique a écrit:

La musique d’Eötvös, malgré son sujet inquiétant, est légère et rappelle par moments une
forme improvisée. Ce caractère est précisément le fil conducteur de toute la production
d’Eötvös depuis Psychokosmos. Le matériau utilisé, semblable à un amas de débris, reste
ouvert ; des réminiscences affleurent sans cesse d’un passé devenu pur son. Ces « objets
trouvés », au sens large du terme, permettent d’embrasser le vaste horizon de la
composition d’Atlantis. Lorsque le double quintette à cordes – image réduite des pupitres
fournis d’autrefois – lance, à la fin de chaque tutti, dans un tempo très lent et comme au
loin, deux phrases de danses de Transylvanie, terre natale d’Eötvös, c’est la silencieuse
nostalgie d’un monde meilleur, d’un monde plus serein que l’on entend. « Comme un vieil
enregistrement un peu ralenti de phonographe. Sans vibrato, mais avec une intonation un
peu instable » peut-on lire sur la partition. Puis, à la fin du dernier mouvement, comme
projetées par un tourbillon, éclatent simultanément deux danses vives. La musique de
danse n’apparaît jamais dans une forme achevée, mais toujours noyée par des bruits
divers. Eötvös, l’ingénieur du son, nous montre, à travers sa pensée musicale, un chemin
dans cette fin du monde. Chemin que Martin Reuter rend avec justesse : « Tous les instants
se coulent les uns dans les autres, Eötvös peut se laisser envahir, submerger par l’océan
déchaîné des sentiments, il entend les deux anges de l’histoire parler et chanter, combiner
l’impulsion vibrante du son à la pensée articulée. L’Atlantide alors est là, à portée de vue ».
Un vent d’espoir ?

C'est assez joli, raffiné, imagé (pour le public qui ne lit pas la musique). Dommage que les phrases soient si courtes, j'aurais bien senti quelque chose de plus ampoulé.
J'aime bien ce style un peu précieux, surtout que ça reste tout à fait lisible (il y a du contenu, quand même).

A Bordeaux, il n'y a pas de programmes, alors comme ça... C'est suffisamment difficile de trouver un peu de documentation sur des pièces précises de musique contemporaine, on ne va pas geindre en plus !


Sinon, merci, Morloch, pour ce compte-rendu suggestif, tu m'as bien fait rire.

Atlantis n'est pas ma tasse de thé. C'est vrai qu'avec ce texte limpide...

Citation :

J'aime bien ce style un peu précieux, surtout que ça reste tout à fait lisible (il y a du contenu, quand même).

On dirait surtout que c'est sorti tout droit d'un generateur automatique de "phrase-avec-des-mots-compliques-pour-faire-savant". Pour ma part je déteste et je prefere que l'on parle de la musique.
M'enfin bon ce texte n'étant pas de Eotvos, il n'est certainement pas responsable de ce que les organisateurs glissent dans les programmes.

Ca s'adresse clairement à un public large, mais ce n'est pas un crime.

Je me prononçais juste sur le style, qui est plutôt joli et pas trop alambiqué.

Le contenu, à la relecture, n'est pas si ridicule que ça.

On voit quand même que vous êtes habitués à des standards parisiens de grand luxe... En province, lorsqu'on a un programme, c'est une biographie de dix lignes... Alors, ce n'est peut-être pas parfait, mais j'aimerais bien qu'on m'offre ça à l'entrée, moi !
(Je suis d'ailleurs toujours très impressionné des notices des concerts de musique contemporaine parisiens, qui contiennent des trucs que je cherche en vain ailleurs.)

Tous ces textes ne sont pas de simples textes de présentation. Ce sont des textes de marketing, qui ne sont pas destinés à des profanes, mais au contraire à des gens qui aiment bien dire de ces programmes qu'ils leur parlent pour se distinguer du commun des mortels. A l'évidence, l'auteur est ou bien une fille très maniérée, ou un homme très pédant (regardez comme j'écris, ne dirait-on pas du Victor Hugo ?).
J'exècre ces p****** d'enf****** de br*******.

Bezout a écrit:

sérieusement remettre ces parties là au gout du jour, car comme tu le dis, ca sonne année 80 (pas étonnant d'avoir des sons de StarWars quand tu vois arriver sur scène un DX7, premier synthé FM numérique).

Cela dit, un DX7 bien utilisé avec des sons sobres (oui oui, on peut les paramétrer) ça le fait encore aujourd'hui!!

Opérateur opérationnel a écrit:

Ce sont des textes de marketing, qui ne sont pas destinés à des profanes, mais au contraire à des gens qui aiment bien dire de ces programmes qu'ils leur parlent pour se distinguer du commun des mortels.

Je te remercie, mais ma peau verte me suffit pour me distinguer du "commun des mortels".

Honnêtement, je vous trouve bien sévères. Oui, ça se regarde un peu écrire, mais c'est bien fait et contient réellement des repères. On dirait que vous n'avez jamais lu le tout venant des programmes ou que vous n'avez jamais mis les pieds dans des concerts de province.

Citation :

Cela dit, un DX7 bien utilisé avec des sons sobres (oui oui, on peut les paramétrer) ça le fait encore aujourd'hui!!

Pour la premiere piece de Dufourt, il y avait un ARP, enfin j'ai cru apercevoir ca de loin:

C'est quoi ce bled, La Province ?

pfiou, je suis de retour de cette Alcina du CNSM, qui clôt mon marathon opératique de ces derniers jours.

Vraiment super sympa, vivant, bonne mise en scène et tout le monde impliqué à fond

Et l'avantage de ce genre de plateau de fin d'études au conservatoire, c'est que tous les rôles sont tenus par des bons chanteurs La salle d'art lyrique du CNSM a une acoustique excellente et a des dimensions résuites idéales pour le chant baroque. Un bonheur !

Je ne sais pas si c'était une idée de mise en scène ou bien un choix délibéré de montrer le plus de chanteurs possibles, il y avait sur scène deux Alcinas et deux Orontes (le sbire d'Alcina) qui alternaient les airs. Ca a donné un " dédoublement de personnalité d'Alcina" assez original.

Autres explication : il y a eu combat au moment d'attribuer le rôle d'Alcina (- c'est moi Alcina ! - non c'est moi ! - ta gueule, ce sera moi ! schbing prends toi ça ! ... )

Mais il y avait aussi un côté cruel, pas moyen de ne pas comparer les deux voix, avec un timbre assez différent. Finalement impossible de les départager en ce qui me concerne. Et puis ce serait un peu naze de donner des points comme ça, je ne sais pas à quel stade de leurs études sont les uns les autres, et ce n'est pas un concours de chant.

Il y a quand même une chanteuse qui a fait une prestation nettement au dessus ce soir : la mezzo Isabelle Druet dans le rôle de Ruggiero, hallucinante ! Y en a au moins une pour laquelle il n'y pas de questions à se poser pour savoir si elle fera carrière ou pas, c'est évident que oui.

Et un truc pénible fdans la mise en scène : les danseurs qui jouenet avec les confettis sur scène, en faisant "frsshht frsssht" tout le long du premier acte. Avec une telle acoustique c'est un cauchemar, si j'avais eu un aspirateur à portée de main je serais monté sur scène nettoyer tout ça tellemenbt le bruit était saoulant.

Bon hop maintenant repos plus d'opéra avant une semaine (ouf)

Je couvre Alcina Lundi 12 aussi...

Ton Alcina a commencé à quelle heure et a fini à quelle heure???

J'ai peur de ne pas pouvoir rentrer en banlieue après!

L'opéra dure plus de trois heures

oula je ne suis pas très sûr de moi pour les horaires de fin, je suis rentré tranquilou à pied vu que j habite pas loin

je dirais qu ils ont commencé avec 1/4 d'heure de retard, mais que les entractes n étyaient pas trop longs et que ça a fini un peu après 23 h, donc pas de problème pour le dernier metro

- j'espère qu'ils auront annulé le coup des confettis -

alors cette Alcina ?

Ah alors...

1°) Mon nom n'avait pas été reporté sur la liste des invités de la presse (les attachés de presse sont toujours aussi rigoureux )... Première - mauvaise - surprise...
2°) j'ai cru que c'était à 20 heures (je ne sais pas où je suis allé chercher ça)... DU coup je me suis pointé à 20 heures au lieu de 19 heures...

J'ai fini par convaincre la personne de l'accueil de me faire rentrer, mais quand j'ai découvert qu'en réalité on me ferait entrer à l'entr'acte parce que je m'étais gouré d'heure, j'ai décidé de laisser tomber...

NB: il y avait des personnes debout paraît-il!!! Comment peut-on vendre à des gens des places en surbooking pour qu'ils se retrouvent finalement debout????

arf

le soir ou j'étais l'organisation était bon enfant un peu improvisée

si j'ai bien compris le plan donné à la cité de la musique était faux et certaines places vendues ne correspondaient à aucun siège.

c'est quand même dommage de s'être déplacé pour rien

Oh ce n'est pas grave en fait... J'étais plutôt content de pouvoir aller me coucher

YuHirà a écrit:

Oh ce n'est pas grave en fait... J'étais plutôt content de pouvoir aller me coucher

traître à la cause haendelienne

Si vous avez manqué Métropolis http://www.resmusica.com/aff_articles.php3?num_art=3628

donc ce soir concert Luciano Berio, l'ensemble Intercontemporain dirigé par Susanna Mälkki,

des pièces basées sur des compositions originales pour instrument solo, avec un renfort de quelques solistes pour souligner la dynamique du soliste ou mettre un peu d'harmonie.

bon c'était du Berio, ceux qui exècrent ce genre de musique sur le forum continueront à exécrer,

interprêtes réellement impressionnants, Làszlo Hadady au hautbois hypra virtuose, et surtout Hae-Sun Kang au violon qui parvient à mettre de l'émotion dans cette musique.

Susanna Mälkki dirige avec des gestes très saccadés du haut du corps et des bras alors que ses jambes restent immobiles. On dirait un lapin mécanique déréglé, c'est marrant.

Y'avait du monde ?

Morloch a écrit:

bon c'était du Berio, ceux qui exècrent ce genre de musique sur le forum continueront à exécrer,

Et toi?
Tu ne parles pratiquement que des interprètes...

je dirais que c'était au 3/4 plein, public enthousiaste.

Morloch a écrit:

bon c'était du Berio, ceux qui exècrent ce genre de musique sur le forum continueront à exécrer,

En fait je connais mal, j'aimerais bien un sujet sur lui avec des conseils avisés...

Morloch a écrit:

donc ce soir concert Luciano Berio, l'ensemble Intercontemporain dirigé par Susanna Mälkki,

des pièces basées sur des compositions originales pour instrument solo, avec un renfort de quelques solistes pour souligner la dynamique du soliste ou mettre un peu d'harmonie.

C'étaient des Sequenza ?

Edit: non s'il y avait un accompagnement... mal lu.

Xavier a écrit:

Morloch a écrit:

bon c'était du Berio, ceux qui exècrent ce genre de musique sur le forum continueront à exécrer,

Et toi?
Tu ne parles pratiquement que des interprètes...

c'est une musique très complexe, chaque pièce fonctionne sur une idée de base qui est plus perceptible.
par exemple Points on a curve to find dans laquelle le piano fait une ligne mélodique très simple (la courbe) avec des interventions ponctuelles des autres instruments, qui créent des petits passages de polyphonie et une harmonie. C'est pas désagréable de suivre le déroulement de la pièce, mais je dirais pas que j'adore.

Par contre, de Sequenza VIII pour violon je suis réellement tombé sous le charme de cette pièce accidentée et torturée, d'où se dégage une vraie dynamique et une vraie poésie. Alors que les autres Sequenza sont astères, celle-ci utilise au maximum les possibilités techniques du violon. Dommage que la mode des années 70 ait été au minimalisme, quand Berio se lance dans une écriture "baroque" c'est magnifique. Mais il a du considérer cette pièce comme une faute à expier.

En tout cas ça m' a donné envie d'écouter plus de Berio.

vartan a écrit:

Morloch a écrit:

donc ce soir concert Luciano Berio, l'ensemble Intercontemporain dirigé par Susanna Mälkki,

des pièces basées sur des compositions originales pour instrument solo, avec un renfort de quelques solistes pour souligner la dynamique du soliste ou mettre un peu d'harmonie.

C'étaient des Sequenza ?

Edit: non s'il y avait un accompagnement... mal lu.

Sisi, c'était une version "orchestrée" de certaines Sequenzas, intitulées Chemins su Sequenza, pour la Sequenza VI pour alto et 9 instruments, la VII pour hautbois et 11 cordes et la Sequenza VIII pour violon et orchestre.

En revanche, la Sequenza VII pour hautbois était jouée dans sa version solo originale, comme la Sequenza VIII pour violon.

Le concert était complété par Points on the curve to find pour piano et 22 instrumentistes.

Xavier a écrit:

Morloch a écrit:

bon c'était du Berio, ceux qui exècrent ce genre de musique sur le forum continueront à exécrer,

En fait je connais mal, j'aimerais bien un sujet sur lui avec des conseils avisés...

ben moi aussi

J'en profite pour vous rappeler que les notes de programmes des concerts sont disponibles sur le cite de la cité de la musique, et c'est tres instructif...

Exemple pour le concert de ce soir: http://www.cite-musique.fr/francais/images/pdf/notes_programme/070425_chemins.pdf

a tiens oui, d'autant que c'est assez sobre comme commentaires, avec pas mal de citations de Berio lui même.

Morloch a écrit:

Xavier a écrit:

Morloch a écrit:

bon c'était du Berio, ceux qui exècrent ce genre de musique sur le forum continueront à exécrer,

En fait je connais mal, j'aimerais bien un sujet sur lui avec des conseils avisés...

ben moi aussi

Daivd, kestufou, on attend.

Oui, bon, comment dire... Je ne suis pas plus inconditionnel que vous de Berio : de belles choses, un peu de bricolage aussi. Et le catalogue est si vaste...
Les duos pour violon sont très beaux, de l'excellent postbartokien.

Morloch a écrit:

Sisi, c'était une version "orchestrée" de certaines Sequenzas, intitulées Chemins su Sequenza, pour la Sequenza VI pour alto et 9 instruments, la VII pour hautbois et 11 cordes et la Sequenza VIII pour violon et orchestre.

En revanche, la Sequenza VII pour hautbois était jouée dans sa version solo originale, comme la Sequenza VIII pour violon.

Le concert était complété par Points on the curve to find pour piano et 22 instrumentistes.

Un sacrément belle expérience de musique pure, pure !

Tu connais les Sequenze de Berio par EIC au disque ?

vartan a écrit:

Tu connais les Sequenze de Berio par EIC au disque ?

non, mais les voilà les conseils avisés !