Autour de la musique classique

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 Les Florentins : Peri, Cavalli, Cavalieri... (débuts opéra)

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DavidLeMarrec
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MessageSujet: Les Florentins : Peri, Cavalli, Cavalieri... (débuts opéra)   Les Florentins : Peri, Cavalli, Cavalieri... (débuts opéra) EmptyLun 28 Mai 2007 - 2:52

Jacopo Peri est à la fois le premier auteur d'un opéra (La Dafne) et l'auteur du premier opéra dont la musique nous soit intégralement parvenue (Euridice).

L'opéra est recréé sur le modèle de la tragédie antique, et la musique est censée accroître le pouvoir de la parole dans l'expression dramatique. Ainsi naît l'opéra, la musique étant initialement l'auxiliaire du théâtre.

Ceux que l'on nomme les Florentins utilisent une déclamation monodique qui rend le drame très statique et favorise l'abstraction de la réflexion, parfois métaphysique. La Rappresentazione d'Anima e di Corpo de Cavalieri met ainsi en scène des dialogues allégoriques.
Cavalli est connu pour ses oeuvres où intervient le mélange des genres, avec des dieux volontiers mêlés à des intrigues triviales ; La Callisto est jouée de temps à autre en Europe. On connaît bien aussi Ercole Amante, une pièce à machines importée par Mazarin à Paris, et dont Lully écrivit les danses, préparant le terrain pour la tragédie lyrique qu'il allait bientôt créer.
En effet, la tragédie lyrique s'inspire de la pièce à machines, genre qui avait fasciné Paris, mais dont la langue et la musique étaient trop étrangères. C'est pourquoi la naissance de la tragédie lyrique française se fera en miroir des règles de la tragédie classique, mais en adoptant le merveilleux et non le vraisemblable comme norme.


Monteverdi est à part de ces Florentins, il développe au contraire une approche plus mélodique et musicale du drame.


Paradoxalement, cette façon de suivre servilement le drame nous paraît aujourd'hui moins dramatique que l'interventionnisme musical monteverdien.
Néanmoins, il y a chez Peri, aussi bien dans ses Canzoni qu'à l'Opéra, une grâce toute particulière, dont l'atout premier est sa simplicité sans fard, son impact direct.
L'absence à peu près totale de modulation le rapproche volontiers du Kunqu.

----

Quelques disques ?

Jacopo PERI

- Il Zazzerino : mélodies, ballets. Un très beau disque, délicat et poétique, bien servi par Ellen Hargis (Harmonia Mundi).
Les Florentins : Peri, Cavalli, Cavalieri... (débuts opéra) 41R16QJN2VL._AA240_

- Euridice. Le premier opéra intégral à nous être parvenu (1600). Il en existe cinq versions, dont trois philologiques, une peu ornementée, et une plus traditionnelle. L'oeuvre emploie dans son ensemble une écriture musicale du type des stances de la Musique dans l'Orfeo, avec beaucoup de petites tirades et de couplets identiques, variés par les interprètes.
Les Florentins : Peri, Cavalli, Cavalieri... (débuts opéra) Peri_podeur
La version de Mireille Podeur présente des voix parfois légèrement brutes, mais la délicatesse de l'ensemble et surtout l'engagement textuel sont très présents (Maguelone). Attention, livret en italien seulement.


Francesco CAVALLI

- La Callisto. L'oeuvre la plus célèbre. On peut y trouver certaines raideurs. La version qui ne fait plus débat est celle de Jacobs.
Les Florentins : Peri, Cavalli, Cavalieri... (débuts opéra) 31QQV2MEPEL._AA240_
Mais certains pourront craquer pour le Jupiter de Michele Pertusi (version Moretti).
A noter, Jacobs a aussi réalisé un DVD (Harmonia Mundi).

- Ercole Amante. L'oeuvre qui a influencé Paris. Il n'existe à ce jour que la version semi-philologique de Michel Corboz (Erato, donc difficile à trouver hors médiathèques). L'oeuvre est déjà assez statique en elle-même, aussi les cordes vibrées, les tempi un peu larges et les voix d'Alliot-Lugaz, Minton, Palmer et Cold ne sont pas nécessairement les plus indiquées, même si on n'aime pas nécessairement les têtes d'épingle sans vibrato... Mais c'est à connaître, et les danses sont de Lully !
Les Florentins : Peri, Cavalli, Cavalieri... (débuts opéra) 4181HTJPW5L._AA240_


Emilio DE CAVALIERI

- La Rappresentazione d'Anima et di Corpo.
Une pièce allégorique édifiante, avec de longs monologues, mais une oeuvre qui se pare de couleurs merveilleuses dans cette version de l'Arpeggiata dirigée par Christina Pluhar (Alpha).
Les Florentins : Peri, Cavalli, Cavalieri... (débuts opéra) 515ZJKHXNXL._AA240_


----


Voilà pour un début et lancer un peu le fil !
Ce sera manière de pouvoir en parler en tant que tel, sans être sans cesse à la marge de Monteverdi, du Madrigal ou des BTs...


Dernière édition par le Lun 28 Mai 2007 - 15:13, édité 3 fois
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MessageSujet: Re: Les Florentins : Peri, Cavalli, Cavalieri... (débuts opéra)   Les Florentins : Peri, Cavalli, Cavalieri... (débuts opéra) EmptyLun 28 Mai 2007 - 11:14

Ca c'est Palace ! thumleft
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MessageSujet: Re: Les Florentins : Peri, Cavalli, Cavalieri... (débuts opéra)   Les Florentins : Peri, Cavalli, Cavalieri... (débuts opéra) EmptyLun 28 Mai 2007 - 12:21

Les Florentins : Peri, Cavalli, Cavalieri... (débuts opéra) 41R16QJN2VL._AA240_

Je ne connais pas Jacopo Peri: j'ai commandé ce disque dont la musique paraît effectivement fine, délicate et séduisante, après écoute d'extraits sur Amazon(*).

thumleft Merci, David, pour cette découverte !




(*) un minimum de méfiance est en effet requis, compte tenu des antécédents de son recommendataire... siffle
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MessageSujet: Re: Les Florentins : Peri, Cavalli, Cavalieri... (débuts opéra)   Les Florentins : Peri, Cavalli, Cavalieri... (débuts opéra) EmptyLun 28 Mai 2007 - 12:36

J'étais sûr que ça intéresserait deux personnes. Very Happy

Mais Sofro, prenez garde tout de même, je prends plus de plaisir aux Peri et Legrenzi qu'à L'Incoronazione, ce n'est pas très bon signe...
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MessageSujet: Re: Les Florentins : Peri, Cavalli, Cavalieri... (débuts opéra)   Les Florentins : Peri, Cavalli, Cavalieri... (débuts opéra) EmptyLun 28 Mai 2007 - 13:13

De ces deux version laquelle te semblerait écoutable ?

Les Florentins : Peri, Cavalli, Cavalieri... (débuts opéra) 410JTZP13HL._

Les Florentins : Peri, Cavalli, Cavalieri... (débuts opéra) 41ETBM4TQ2L._
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MessageSujet: Re: Les Florentins : Peri, Cavalli, Cavalieri... (débuts opéra)   Les Florentins : Peri, Cavalli, Cavalieri... (débuts opéra) EmptyMar 29 Mai 2007 - 9:48

Je n'oublie pas, mais je voulais faire une réponse un peu précise. Smile
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MessageSujet: Re: Les Florentins : Peri, Cavalli, Cavalieri... (débuts opéra)   Les Florentins : Peri, Cavalli, Cavalieri... (débuts opéra) EmptyMar 29 Mai 2007 - 12:05

DavidLeMarrec a écrit:
Je n'oublie pas, mais je voulais faire une réponse un peu précise. Smile

Mais prend ton temps, ça fait quatre siècles que ça attend !
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MessageSujet: Re: Les Florentins : Peri, Cavalli, Cavalieri... (débuts opéra)   Les Florentins : Peri, Cavalli, Cavalieri... (débuts opéra) EmptyMar 29 Mai 2007 - 14:17

je crois que pour l'instant on est plus dans Offenbach carton rouge
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MessageSujet: Re: Les Florentins : Peri, Cavalli, Cavalieri... (débuts opéra)   Les Florentins : Peri, Cavalli, Cavalieri... (débuts opéra) EmptyDim 1 Juil 2007 - 11:02

Francesco Cavalli est donc né à Crema le 14 février 1602. En 1616, à 14 ans, il part étudier la musique à Venise, pour étudier la musique à San Marco dirigée par Claudio Monteverdi qui a 49 ans.

Il devient à 18 ans organiste de l'Eglise San Giovanni e Paulo, puis ténor à San Marco, dont il deviendra également organiste.

Mais parrallèlement à cette activité dans la musique religieuse et l'écriture de Motets, de Messes (il publie la Missa a quatro voci e salmi de Monteverdi, en y ajoutant un Magnificat personnel), il se consacre à l'opéra et fait donc partie de la seconde génération de compositeurs du 17ème siècle, continuateurs de la "Génération Monteverdi".

Rapidement connu dans toute l'Italie, puis dans toute l'Europe, il fera un voyage de 2 ans à Paris en 1660 et 1661, où seront joués une nouvelle version de son Xerse de 1647 avec des ballets de Lully, et Ercole amante créé au théâtre des Tuileries.

Son succès populaire dans l'opéra ne l'empêche pas d'être nommé Maître de Chapelle de San Marco en 1668, et il continue de front les activités de compositeur d'opéra et de musique religieuse jusqu'à sa mort en 1676, sa dernière oeuvre sera un Requiem.

Note : après avoir glané ces informations à droite à gauche et surtout dans le dico de la musique Honneger, je trouve cette synthèse mieux faite sur ce site http://www.goldbergweb.com/fr/magazine/composers/2004/10/25065_2.php
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MessageSujet: Re: Les Florentins : Peri, Cavalli, Cavalieri... (débuts opéra)   Les Florentins : Peri, Cavalli, Cavalieri... (débuts opéra) EmptyDim 1 Juil 2007 - 11:03

Voili, Voilou, tout cela pour vous parlez de l’extraordinaire opéra La Calisto de 1651-52 sur un livret de Giovanni Faustini, dans le version donnée par René Jacobs en 1996, filmée à la Monnaie de Bruxelles, et qui est sortie il n’y a pas longtemps en DVD chez Harmonia Mundi (ce qui veut dire que c’est un peu cher).

Les Florentins : Peri, Cavalli, Cavalieri... (débuts opéra) Calisto_jacobs

L’histoire est simple (euuuh…), elle prend place juste après la chute de Phaeton. En effet, Phaeton, simple mortel, avait essayé de conduire le char d’Helios, et le divin attelage ne s’étant pas laissé faire, Jupiter l’avait terrassé d’un éclair pour ramener un peu d’ordre.

Dans La Calisto, Jupiter, accompagné de Mercure, vient sur terre constater les dégâts causés par le crash. Ils tombent nez à nez avec la nymphe Calisto, que Jupiter, grand coureur de jupons cherche à séduire. Mais Calisto est suivante de la déesse Diane, et par conséquent a fait vœu de fidélité et de chasteté. Qu’importe, Jupiter revient déguisé en Diane, et provoque sous ce déguisement un grand émoi dans le cœur de Calisto.

Mais quand la véritable Diane revient, Calisto est toujours sous l’émotion de sa rencontre avec Jupiter et se comporte d’une manière si étrange que Diane la repousse et la chasse. Commence alors une triste errance de Calisto au cours de laquelle elle croise divers peronnages : le mortel Endymion, amoureux de Diane et dont l’amour est partagé, en contradiction avec la superbe de la Déesse, la nymphe nymphoname Lymphée, un petit Satyre encore inexpérimenté, le dieu Pan jaloux…

[attention spoilers]

Mais Junon, épouse furieuse de Jupiter, cherche son mari qu’elle sait encore une fois plongé dans des aventures amoureuses. Elle découvre l’histoire de Calisto et dans sa colère transforme celle-ci en ourse. Jupiter découvre la métamorphose et pour ne pas désavouer sa déesse de femme tout en faisant preuve d’humanité, euh, de déité, laisse Calisto sous sa forme d’ourse, mais la fait entrer parmi les dieux sous la forme d’une constellation.

[fin spoilers]

Je trouve ce livret incroyable, et le visonnionnage du DVD en vaut la peine car le choix de la mise en scène s’est portée sur une évocation de la Comedia dell Arte, avec des décors et des costumes splendides. Le côté farce avec intervention d’Arlequins, de clowns est aussi bien représenté que le côté émotionnel de l’histoire, la mise en scène d’Herbert Wernicke est une réussite totale.

Le livret et un petit documentaire avec intervention de René Jacobs en apprennent plus sur l’entreprise. Sur le choix des chanteurs, choisis en priorité pour leurs talents d’acteurs avec une technique vocale leur permettant de continuer à chanter en parallèle avec des performances presque athlétiques sur scène. Cavalli a écrit du théâtre chanté, mais la dimension théâtre doit primer, d’où un grand effort sur la diction et le jeu. Sur ces critères, l’équipe rassemblée par René Jacobs et menée par une Maria Bayo rayonnante est proche de la perfection.

Passionnantes également, les remarques faites sur la reconstitution de la partition. Pour le théâtre populaire de l’époque, tout le budget passait en machineries et dans le paiement des acteurs-chanteurs, d’où un nombre limité de musiciens rompus à l’exercice qui suffisaient amplement à la taille des salles. Mais la partition est sommaire : la ligne de chant avec quelques indications souvent illisibles pour 2/3 instrumentistes, qui étaient supposés avoir du métier et pouvoir improviser.

René Jacobs a donc porté à une quinzaine le nombre d’instrumentistes, un effectif plus proche d’un orchestre de cour que d’un opéra populaire de l’époque, mais plus adapté à la taille des salles dans lesquelles Jacobs et sa troupe allaient se produire. Mais pour cela, il a fallu « écrire » la musique de Cavalli et ajouter des pseudo-improvisations pour les instrumentistes.

La réussite me paraît totale, je ne vois pas de point faible dans le spectacle de Jacobs. La musique est rendue très vivante et claire, chaque interprète est parfait dans son rôle et je pense que c’est une immense réussite de reconstitution d’une des œuvres des débuts de l’opéra.
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MessageSujet: Re: Les Florentins : Peri, Cavalli, Cavalieri... (débuts opéra)   Les Florentins : Peri, Cavalli, Cavalieri... (débuts opéra) EmptyDim 1 Juil 2007 - 11:16

Merci. Very Happy

Morloch a écrit:
Voili, Voilou, tout cela pour vous parlez de l’extraordinaire opéra La Calisto de 1651-52 sur un livret de Giovanni Faustini, dans le version donnée par René Jacobs en 1996, filmée à la Monnaie de Bruxelles, et qui est sortie il n’y a pas longtemps en DVD chez Harmonia Mundi (ce qui veut dire que c’est un peu cher).
Jacobs a également donné une version au disque, un peu antérieure il me semble, avec des chanteurs prestigieux (Keenlyside notamment).


Citation :
L’histoire est simple (euuuh…), elle prend place juste après la chute de Phaeton.
Pour lire l'épisode 1, il faut écouter Lully. Very Happy


[quote]Je trouve ce livret incroyable,[/uqote]
Il fait voler en éclat, il est vrai, une image de sérieux un peu compassé qu'on attache de façon injustifiée aux débuts de l'opéra.


Citation :
et le visonnionnage du DVD en vaut la peine car le choix de la mise en scène s’est portée sur une évocation de la Comedia dell Arte, avec des décors et des costumes splendides. Le côté farce avec intervention d’Arlequins, de clowns est aussi bien représenté que le côté émotionnel de l’histoire, la mise en scène d’Herbert Wernicke est une réussite totale.
Côté évocation Commedia dell'Arte, le prologue d'Atys mis en scène par Villégier est une grande réussite. Mais comme ils se battent toujours pour les droits de la captation vidéo et que ce ne sera libre de droits qu'en 2037...


Citation :
Le livret et un petit documentaire avec intervention de René Jacobs en apprennent plus sur l’entreprise. Sur le choix des chanteurs, choisis en priorité pour leurs talents d’acteurs avec une technique vocale leur permettant de continuer à chanter en parallèle avec des performances presque athlétiques sur scène. Cavalli a écrit du théâtre chanté, mais la dimension théâtre doit primer, d’où un grand effort sur la diction et le jeu.
Oui, c'est une musique constituée par scènes, extrêmement statique musicalement, plutôt de la psalmodie qu'autre chose. Dans le même goût, je trouve Peri, voire Cavalieri beaucoup plus enthousiasmant.


Citation :
Mais la partition est sommaire : la ligne de chant avec quelques indications souvent illisibles pour 2/3 instrumentistes, qui étaient supposés avoir du métier et pouvoir improviser.
Eh oui, comme pour le Kunqu. Very Happy


Citation :
Mais pour cela, il a fallu « écrire » la musique de Cavalli et ajouter des pseudo-improvisations pour les instrumentistes.
C'est particulièrement vrai pour Jacobs, qui contrôle toujours à l'extrême les choix stylistiques.


Citation :
La réussite me paraît totale, je ne vois pas de point faible dans le spectacle de Jacobs.
La musique ?

Excellente idée que cette présentation détaillée !
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MessageSujet: Re: Les Florentins : Peri, Cavalli, Cavalieri... (débuts opéra)   Les Florentins : Peri, Cavalli, Cavalieri... (débuts opéra) EmptyDim 1 Juil 2007 - 11:33

DavidLeMarrec a écrit:


Citation :
La réussite me paraît totale, je ne vois pas de point faible dans le spectacle de Jacobs.
La musique ?

Peut-être, je ne sais pas si j'aurais été si enthousiaste à l'écoute de la seule musique (sans l'image).

Mais c'est plus vivant que tu le laisses entendre, il faut au moins noter le très grand soin apporté par Cavalli aux types de voix et aux registres, la caractérisation des personnages est construite en partie sur ces choix. L'opéra balbutie et pourtant déjà les conventions s'établissent pour les siècles à venir : Jupiter baryton basse (Don Juan ?), Mercure baryton (Leporello ?), Calisto soprano lyrique, Diane, soprano dramatique, Junon avec un chant posé parsemé de coloratures brusques et délirants, lymphée ténor avec des accents comiques, Endymion un séduisant castrat, le jeune satyre est un ténor aigu, avec encore un registre comique.

Mainetant, il faut bien reconnaître que ça ne module pas des masses

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MessageSujet: Re: Les Florentins : Peri, Cavalli, Cavalieri... (débuts opéra)   Les Florentins : Peri, Cavalli, Cavalieri... (débuts opéra) EmptyDim 1 Juil 2007 - 11:42

Ah oui, j'oubliais l'amusante performance vocale de Jupiter.

Jupiter a deux voix dans la partition, un puissant baryton basse pré Wotanien drink et une voix de soprano aigue quand il se déguise en Diane.

D'où la question : est-ce que la partie de Jupiter était chantée par Diane quand il était déguisé, ou bien Cavalli avait-il sous la main un chanteur capable de chanter très haut en voix de tête ?

C'est le pari de Jacobs, qui explique son choix de Marcello Lippi, un baryton basse capable de passer rapidement en voix de tête. Sa performance vocale doit être éprouvante au passage, cela donne un côté délirant au spectacle et permet aussi de mieux suivre l'action (si la vraie Diane avait été aussi la fausse Diane je crois que j'aurais démissionné de mon poste de spectateur qui suit ce qui se passe pour celui de spectateur tout perdu dans les intrigues et les sous intrigues geek )
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MessageSujet: Re: Les Florentins : Peri, Cavalli, Cavalieri... (débuts opéra)   Les Florentins : Peri, Cavalli, Cavalieri... (débuts opéra) EmptyDim 1 Juil 2007 - 12:55

Morloch a écrit:
L'opéra balbutie et pourtant déjà les conventions s'établissent pour les siècles à venir :
Je crois que tu extrapoles... Il y a eu bien des épisodes auparavant, et la filiation ne se fait pas ainsi directement. Coïncidence plus qu'autre chose...

Citation :
Jupiter baryton basse (Don Juan ?), Mercure baryton (Leporello ?),
Jupiter est basse, quand à Mercure, c'est une basse plus aiguë, mais pas plus. Pas évident que ça colle pour Don Giovanni... d'abord parce qu'il existe des Don Gio ténors (Gazzaniga), ensuite parce que Leporello est plus grave que Don Giovanni (et légèrement plus aigu aussi, mais tessiture globalement nettement plus basse).


Citation :
Calisto soprano lyrique, Diane, soprano dramatique,
Tradition que tu entends a posteriori. Peut-être que Diana était chantée par une soprane plus sombre, ou une mezzo-soprane (de toute façon, les rôles sont interchangeables...), mais le sait-on ? On ne pourrait pas aller plus loin, en tout cas, dans la distribution des types, à cette époque.

Prends Orfeo : une basse un peu aiguë ou un ténor très central ?


Citation :
Endymion un séduisant castrat,
A cette époque ?? Un contre-ténor, tu veux dire, j'imagine ?


Citation :
Mainetant, il faut bien reconnaître que ça ne module pas des masses
Gnagnagnagna. Mainetant toi-même.
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MessageSujet: Re: Les Florentins : Peri, Cavalli, Cavalieri... (débuts opéra)   Les Florentins : Peri, Cavalli, Cavalieri... (débuts opéra) EmptyDim 1 Juil 2007 - 13:01

Morloch a écrit:
un puissant baryton basse pré Wotanien
Le pauvre garçon est en plein délire. Un baryton-basse drammatico-spinto d'agilità e di forza, tout à fait... Laughing


Citation :
D'où la question : est-ce que la partie de Jupiter était chantée par Diane quand il était déguisé, ou bien Cavalli avait-il sous la main un chanteur capable de chanter très haut en voix de tête ?
Je n'ai pas le disque sous la main, à l'instant, mais es-tu bien sûr que ce soit à la hauteur d'une soprane ? Je pense plutôt que ça doit monter vers le si3, bien plus que vers le si4. C'est à la portée de la plupart des chanteurs mâles.

Il me semble évident que Jupiter était chanté par Jupiter... Sinon, ça n'aurait aucun sens, puisque, précisément, ce ne serait plus de l'imitation. Sinon il faudrait faire jouer Diane sur scène... habillée en Jupiter Question scratch


Citation :
C'est le pari de Jacobs, qui explique son choix de Marcello Lippi, un baryton basse capable de passer rapidement en voix de tête. Sa performance vocale doit être éprouvante au passage,
Je ne crois pas tant que ça, l'émission en voix de tête est bien moins physique. Et puis les tessitures de Cavalli, ça va.
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MessageSujet: Re: Les Florentins : Peri, Cavalli, Cavalieri... (débuts opéra)   Les Florentins : Peri, Cavalli, Cavalieri... (débuts opéra) EmptyDim 1 Juil 2007 - 14:41

Bon j'avoue, je suis dans une mission VRP pour René Jacobs et j'essayais un peu de boniment pour voir si ça marchait (tout le monde n'a pas la chance d'un contrat d'exclusivité avec CPO Cool )

DavidLeMarrec a écrit:
Morloch a écrit:
L'opéra balbutie et pourtant déjà les conventions s'établissent pour les siècles à venir :
Je crois que tu extrapoles... Il y a eu bien des épisodes auparavant, et la filiation ne se fait pas ainsi directement. Coïncidence plus qu'autre chose...

J'ajoute que Calisto est clairement une préfiguration de Donna Anna, Limfea sans contestation possible un prototype de Donna Elvira, (à moins que ce ne soit Diane, ah mon Dieu, affres de la musicologie poussée à un niveau extrème de virtuosité !)

DavidLeMarrec a écrit:
Morloch a écrit:
Calisto soprano lyrique, Diane, soprano dramatique,
Tradition que tu entends a posteriori. Peut-être que Diana était chantée par une soprane plus sombre, ou une mezzo-soprane (de toute façon, les rôles sont interchangeables...), mais le sait-on ? On ne pourrait pas aller plus loin, en tout cas, dans la distribution des types, à cette époque.

Prends Orfeo : une basse un peu aiguë ou un ténor très central ?

C'est le côté fascinant de la reconstitution de ces opéras, René Jacobs émet des hypthèses en même temps qu'il prend parti. Mais quand la subjectivité est assumée et la qualité du spectacle de ce niveau, je suis preneur. C'est à la fois honnête dans sa démarche scientifique et créatif. J'adore même si ce n'est que de l'illusion.

DavidLeMarrec a écrit:
Morloch a écrit:
Endymion un séduisant castrat,
A cette époque ?? Un contre-ténor, tu veux dire, j'imagine ?

René Jacobs (désolé je m'en remets encore à lui) se pose la question. Il pense que le rôle pouvait être castrat, mais il le fait chanter par un contre-ténor.

DavidLeMarrec a écrit:
Morloch a écrit:
Mainetant, il faut bien reconnaître que ça ne module pas des masses
Gnagnagnagna. Mainetant toi-même.

Sad

DavidLeMarrec a écrit:
Morloch a écrit:
un puissant baryton basse pré Wotanien
Le pauvre garçon est en plein délire. Un baryton-basse drammatico-spinto d'agilità e di forza, tout à fait... Laughing

Parfaitement, j'ai très distinctement entendu Giove surgir sur scène sa lance à la main et chanter :

Giove a écrit:
Nur Einer könnte
was ich nicht darf:
ein Held, dem helfend
nie ich mich neigte;
der fremd dem Gotte,
frei seiner Gunst,
unbewußt,
ohne Geheiß,
aus eig'ner Noth
mit der eig'nen Wehr
schüfe die That,
die ich scheuen muß,
die nie mein Rath ihm rieth,
wünscht sie auch einzig mein Wunsch.

(a tiens j'ai un doute, me serais-je trompé de DVD ? viking )


DavidLeMarrec a écrit:
Morloch a écrit:
D'où la question : est-ce que la partie de Jupiter était chantée par Diane quand il était déguisé, ou bien Cavalli avait-il sous la main un chanteur capable de chanter très haut en voix de tête ?
Je n'ai pas le disque sous la main, à l'instant, mais es-tu bien sûr que ce soit à la hauteur d'une soprane ? Je pense plutôt que ça doit monter vers le si3, bien plus que vers le si4. C'est à la portée de la plupart des chanteurs mâles.

Il me semble évident que Jupiter était chanté par Jupiter... Sinon, ça n'aurait aucun sens, puisque, précisément, ce ne serait plus de l'imitation. Sinon il faudrait faire jouer Diane sur scène... habillée en Jupiter Question scratch

Encore une fois, René Jacobs (il faudra que je retrouve son numéro de portable, c'est pénible ces dialogues par intermédiaire interposé dwarf ) semble penser que ce n'est pas évident. Le rôle monterait très haut pour un contre-ténor, mais en même temps il l'a fait chanter par un baryton basse en voix de tête sans expliquer le tour de passe passe qui aurait rendu la chose possible, sauf que Marcello Lippi serait un miracle ayant permis cette production.

Quoi qu'il en soit, la prestation scénique de chaque personnage de ce spectacle doit suffire à rendre tous les rôles éprouvants.
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MessageSujet: Re: Les Florentins : Peri, Cavalli, Cavalieri... (débuts opéra)   Les Florentins : Peri, Cavalli, Cavalieri... (débuts opéra) EmptyDim 1 Juil 2007 - 14:55

ça marcherait presque (la VPC Jacobsienne) j'ai suivi avec grand intérêt tant les résumé que la critique : écueil majeur cependant, c'est tellement bien vendu qu'on se dit finalement qu'après pareille analyse, on peut se dispenser du visionnage et de l'écoute Mr. Green
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MessageSujet: Re: Les Florentins : Peri, Cavalli, Cavalieri... (débuts opéra)   Les Florentins : Peri, Cavalli, Cavalieri... (débuts opéra) EmptyLun 2 Juil 2007 - 10:26

Morloch a écrit:
Le rôle monterait très haut pour un contre-ténor, mais en même temps il l'a fait chanter par un baryton basse en voix de tête sans expliquer le tour de passe passe qui aurait rendu la chose possible, sauf que Marcello Lippi serait un miracle ayant permis cette production.

Marcello Lippi n'est pas un miracle, c'est tout simplement un baryton utililisant la technique du falsetto qui peut être comparée (d'un point de vue physique acoustique) à l'utilisation d'une sourdine. La voix est moins puissante mais se trouve déplacer d'une octave vers le haut (les fréquences sont doublées) donc grossièrement un baryton se retrouve dans la tessitture alto et un ténor devient soprano. Jacek Laszczkowski, sopraniste célèbre s'était à l'origine dirigé vers une carrière de ténor (et veut d'ailleurs chanter dans ce registre). On a pu l'entendre chanter hier avec ses deux voix sur ARTE.
Il existe d'autres techniques pour un homme pour chanter "haut" qui permettent au ténor d'aller vers le registre d'alto.

(Edit: correction du genre pour octave. Je vais écrire 100 fois "octave est du genre féminin", ça va peut-être finir par rentrer)


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MessageSujet: Re: Les Florentins : Peri, Cavalli, Cavalieri... (débuts opéra)   Les Florentins : Peri, Cavalli, Cavalieri... (débuts opéra) EmptyLun 2 Juil 2007 - 10:57

Bon, on a plus qu'à se procurer les manuscrits originaux pour voir dans quels registres tout cela a été écrit, et si Marcello Lippi chante bien le rôle tel qu'écrit par Cavalli.

Je me méfie DLM en serait bien capable
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MessageSujet: Re: Les Florentins : Peri, Cavalli, Cavalieri... (débuts opéra)   Les Florentins : Peri, Cavalli, Cavalieri... (débuts opéra) EmptyVen 7 Sep 2007 - 0:17

DavidLeMarrec a écrit:

Quelques disques ?

Jacopo PERI

- Il Zazzerino : mélodies, ballets. Un très beau disque, délicat et poétique, bien servi par Ellen Hargis (Harmonia Mundi).
Les Florentins : Peri, Cavalli, Cavalieri... (débuts opéra) 41R16QJN2VL._AA240_

Ces airs pour une voix et accompagnement, recommandés sur le forum par un homme de goût quand ça lui chante, remarquablement interprétés vocalement et instrumentalement (une basse continue délicate et sensible), sont de vraies splendeurs, en particulier les lamentations du recueil que j'ai beaucoup... euh... qui "sont assez fréquemment revenues sur ma platine", j'aime beaucoup les Lungi dal vostro lume (plage '2'), Tu dormi, e'l dolce sonno (plage '8'), Occhi, fonti del core (plage '13') et Tutto'l di piango (plage '16') : en revanche, j'avoue que je n'ai pas beaucoup écouté les compositions instrumentales qui me semblaient a priori moins intéressantes...

Cette musique de Jacopo Peri: pas de contrepoint complexe nuisant à la lisibilité, ce n'est pas de la musique savante à tiroirs et à secrets, comme les madrigaux de Monteverdi: au contraire une expression simple, émouvante et mélodieuse qui parle au coeur, avec dans certains madrigaux, des tonalités enjouées et ensoleillées. Comme c'est la loi du genre, la mélodie se plie au verbe, des évocations douloureuses restent parfois suspendues sur des demi-tons (très beau glissement chromatique sur le lagrimando au début du Tutto'l di piango...).

Tant de musique avec si peu de moyens : ce disque est un dépuratif pour l'esprit !

[lien supprimé]


David, si vous en avez un autre de ce genre en stock, sachez que je suis prêt à m'ouvrir à vos propositions... le temps d'un cessez-le-feu...


Mais attention au cahier des charges: pas de grandes masses vocales ou orchestrales, pas de Karajan dans le XVIème siècle, pas de chanteurs d'opéra, et pas de langue allemande dans les chefs d'oeuvre italiens. Je vous connais moi, alors pas d'entourloupe !... Les Florentins : Peri, Cavalli, Cavalieri... (débuts opéra) No4


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MessageSujet: Re: Les Florentins : Peri, Cavalli, Cavalieri... (débuts opéra)   Les Florentins : Peri, Cavalli, Cavalieri... (débuts opéra) EmptyVen 7 Sep 2007 - 0:32

sofro a écrit:
ICI le début du Tu dormi, e'l dolce sonno

La suite, la suite ! bounce
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MessageSujet: Re: Les Florentins : Peri, Cavalli, Cavalieri... (débuts opéra)   Les Florentins : Peri, Cavalli, Cavalieri... (débuts opéra) EmptyVen 7 Sep 2007 - 0:39

vartan a écrit:
sofro a écrit:
ICI le début du Tu dormi, e'l dolce sonno

La suite, la suite ! bounce

Maintenant, il faut acheter... Les Florentins : Peri, Cavalli, Cavalieri... (débuts opéra) Boude
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MessageSujet: Re: Les Florentins : Peri, Cavalli, Cavalieri... (débuts opéra)   Les Florentins : Peri, Cavalli, Cavalieri... (débuts opéra) EmptyVen 7 Sep 2007 - 0:46

sofro a écrit:
en revanche, j'avoue que je n'ai pas beaucoup écouté les compositions instrumentales qui me semblaient a priori moins intéressantes...
Ah tiens, ce sont elles qui ont attiré mon attention d'emblée.


Citation :
Cette musique de Jacopo Peri: pas de contrepoint complexe nuisant à la lisibilité, ce n'est pas de la musique savante à tiroirs et à secrets, comme les madrigaux de Monteverdi: au contraire une expression simple,
Tout à fait : extrêmement sobre et direct.


Citation :
David, si vous en avez un autre de ce genre en stock, sachez que je suis prêt à m'ouvrir à vos propositions... le temps d'un cessez-le-feu...
Je vais regarder ce que j'ai en magasin, mais les disques de ce genre (et réussis...) ne sont pas légion...


Citation :
pas de grandes masses vocales ou orchestrales,
Oh, mais à choisir, je préfère les petits ensembles. Seulement, vous savez bien, les transcripteur ont souvent tendance à amuser la galerie dans l'autre sens, que voulez-vous...


Citation :
pas de chanteurs d'opéra,
Ca fera plaisir à Ellen Hargis. Laughing
Dans ce cas-là, la solution est vite trouvée : les disques de musique ancienne de Monstserrat Figueras ou de Sara Mingardo. Le ton reste populaire, et c'est généralement très réussi.
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MessageSujet: Re: Les Florentins : Peri, Cavalli, Cavalieri... (débuts opéra)   Les Florentins : Peri, Cavalli, Cavalieri... (débuts opéra) EmptyVen 7 Sep 2007 - 1:30

J'ai un enregistrement de l'oratorio pour la semaine sainte et une superbe cantate pour soprano "laissez moi mourir" (je met les titres en français, mon neurone me faisant défaut)
Mais je crains qu'il ne soit plus disponible…
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MessageSujet: Re: Les Florentins : Peri, Cavalli, Cavalieri... (débuts opéra)   Les Florentins : Peri, Cavalli, Cavalieri... (débuts opéra) EmptyVen 7 Sep 2007 - 1:33

Jaky a écrit:
J'ai un enregistrement de l'oratorio pour la semaine sainte et une superbe cantate pour soprano "laissez moi mourir" (je met les titres en français, mon neurone me faisant défaut)
Mais je crains qu'il ne soit plus disponible…

Lasciatemi morire ? (ou lamento d'Arianna)

C'est aussi un madrigal de Monteverdi tout ce qu'il reste de son opéra Arianna.
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MessageSujet: Re: Les Florentins : Peri, Cavalli, Cavalieri... (débuts opéra)   Les Florentins : Peri, Cavalli, Cavalieri... (débuts opéra) EmptyVen 7 Sep 2007 - 2:08

vartan a écrit:

Lasciatemi morire ? (ou lamento d'Arianna)
C'est aussi un madrigal de Monteverdi tout ce qu'il reste de son opéra Arianna.

Je crois que c'est bien "Lasciatemi morire", à fendre le cœur, même en pierre.
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MessageSujet: Re: Les Florentins : Peri, Cavalli, Cavalieri... (débuts opéra)   Les Florentins : Peri, Cavalli, Cavalieri... (débuts opéra) EmptyVen 7 Sep 2007 - 20:12

DavidLeMarrec a écrit:
Jacopo Peri est à la fois le premier auteur d'un opéra (La Dafne) et l'auteur du premier opéra dont la musique nous soit intégralement parvenue (Euridice).

L'opéra est recréé sur le modèle de la tragédie antique, et la musique est censée accroître le pouvoir de la parole dans l'expression dramatique. Ainsi naît l'opéra, la musique étant initialement l'auxiliaire du théâtre.
Mais qu'est-ce qui fonde l'opéra ? Pourquoi ne pourrait-on qualifier d'opéra les Intermèdes pour La Pellegrina qui datent de 1589, soit près de dix ans avant La Dafne de Jacopo Peri ?
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MessageSujet: Re: Les Florentins : Peri, Cavalli, Cavalieri... (débuts opéra)   Les Florentins : Peri, Cavalli, Cavalieri... (débuts opéra) EmptyVen 7 Sep 2007 - 20:16

Pan a écrit:
DavidLeMarrec a écrit:
Jacopo Peri est à la fois le premier auteur d'un opéra (La Dafne) et l'auteur du premier opéra dont la musique nous soit intégralement parvenue (Euridice).

L'opéra est recréé sur le modèle de la tragédie antique, et la musique est censée accroître le pouvoir de la parole dans l'expression dramatique. Ainsi naît l'opéra, la musique étant initialement l'auxiliaire du théâtre.
Mais qu'est-ce qui fonde l'opéra ? Pourquoi ne pourrait-on qualifier d'opéra les Intermèdes pour La Pellegrina qui datent de 1589, soit près de dix ans avant La Dafne de Jacopo Peri ?
L'opéra est un drame cohérent mis en musique. Je n'ai jamais entendu ces Intermèdes ni lu leur livret, je ne peux donc pas te répondre si c'est par simplification qu'on désigne la Dafne comme premier opéra, ou s'il s'agissait simplement de saynètes, de sortes de petites cantates.
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MessageSujet: Re: Les Florentins : Peri, Cavalli, Cavalieri... (débuts opéra)   Les Florentins : Peri, Cavalli, Cavalieri... (débuts opéra) EmptyVen 7 Sep 2007 - 20:25

DavidLeMarrec a écrit:

L'opéra est un drame cohérent mis en musique. Je n'ai jamais entendu ces Intermèdes ni lu leur livret, je ne peux donc pas te répondre si c'est par simplification qu'on désigne la Dafne comme premier opéra, ou s'il s'agissait simplement de saynètes, de sortes de petites cantates.

Effectivement ce n'est pas un opéra mais des épisodes lyriques intercalés dans une comédie.
C'est de plus une oeuvre collective, sans aspect dramatique associant des madrigaux, des parties instrumentales, de la monodie. Une sorte de pot-pourri des moyens musicaux de la camerata Bardi.
C'est magnifique. Il faudrait que tu écoutes ça, David.
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MessageSujet: Re: Les Florentins : Peri, Cavalli, Cavalieri... (débuts opéra)   Les Florentins : Peri, Cavalli, Cavalieri... (débuts opéra) EmptyVen 7 Sep 2007 - 20:28

vartan a écrit:
DavidLeMarrec a écrit:

L'opéra est un drame cohérent mis en musique. Je n'ai jamais entendu ces Intermèdes ni lu leur livret, je ne peux donc pas te répondre si c'est par simplification qu'on désigne la Dafne comme premier opéra, ou s'il s'agissait simplement de saynètes, de sortes de petites cantates.

Effectivement ce n'est pas un opéra mais des épisodes lyriques intercalés dans une comédie.
C'est de plus une oeuvre collective, sans aspect dramatique associant des madrigaux, des parties instrumentales, de la monodie. Une sorte de pot-pourri des moyens musicaux de la camerata Bardi.
C'est magnifique. Il faudrait que tu écoutes ça, David.
C'est édité ? Par qui ?
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MessageSujet: Re: Les Florentins : Peri, Cavalli, Cavalieri... (débuts opéra)   Les Florentins : Peri, Cavalli, Cavalieri... (débuts opéra) EmptyVen 7 Sep 2007 - 20:53

DavidLeMarrec a écrit:
C'est édité ? Par qui ?

Oui : http://www.amazon.fr/Stravaganza-Medici-Parrott-Tavener-Consort/dp/B00004SSKQ/ref=sr_1_2/403-7771084-0577244?ie=UTF8&s=music&qid=1189191129&sr=1-2
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MessageSujet: Re: Les Florentins : Peri, Cavalli, Cavalieri... (débuts opéra)   Les Florentins : Peri, Cavalli, Cavalieri... (débuts opéra) EmptyVen 7 Sep 2007 - 20:55

Oh noooooooooooooooooooooooooooon... C'est avec Emma Kirkby. Confused
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MessageSujet: Re: Les Florentins : Peri, Cavalli, Cavalieri... (débuts opéra)   Les Florentins : Peri, Cavalli, Cavalieri... (débuts opéra) EmptyVen 7 Sep 2007 - 21:19

vartan a écrit:
Effectivement ce n'est pas un opéra mais des épisodes lyriques intercalés dans une comédie.
Oui, mais La serva padrona de Pergolese était aussi un intermède et pourquoi ne le considèrerait-on pas comme un opéra ?
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MessageSujet: Re: Les Florentins : Peri, Cavalli, Cavalieri... (débuts opéra)   Les Florentins : Peri, Cavalli, Cavalieri... (débuts opéra) EmptyVen 7 Sep 2007 - 21:20

Non David. J'ai déjà posté dans les madrigaux à ce sujet. Le double CD est une merveille et introuvable bien sûr. Ce serait vraiment faire oeuvre de sauvegarde que de le rééditer. Cool

Les Florentins : Peri, Cavalli, Cavalieri... (débuts opéra) B00000DI13.01._SCLZZZZZZZ_
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MessageSujet: Re: Les Florentins : Peri, Cavalli, Cavalieri... (débuts opéra)   Les Florentins : Peri, Cavalli, Cavalieri... (débuts opéra) EmptyVen 7 Sep 2007 - 21:23

Pan a écrit:
vartan a écrit:
Effectivement ce n'est pas un opéra mais des épisodes lyriques intercalés dans une comédie.
Oui, mais La serva padrona de Pergolese était aussi un intermède et pourquoi ne le considèrerait-on pas comme un opéra ?

C'en est un pour moi, mais sa brièveté est responsable de ce classement malheureux. Lo fratte 'nnamorate est un vrai et bel opéra de ce Pergolese, oeuvre plus développée.
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MessageSujet: Re: Les Florentins : Peri, Cavalli, Cavalieri... (débuts opéra)   Les Florentins : Peri, Cavalli, Cavalieri... (débuts opéra) EmptyVen 7 Sep 2007 - 22:25

Ah oui, ce disque !! Effectivement, tu as maintes fois été dithyrambique en exhibant cette pochette.

Sinon, la Serva Padrona est bel et bien un opéra, mais c'est son importance historique qui pousse à rappeler sa nature d'intermède.
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MessageSujet: Re: Les Florentins : Peri, Cavalli, Cavalieri... (débuts opéra)   Les Florentins : Peri, Cavalli, Cavalieri... (débuts opéra) EmptySam 8 Sep 2007 - 12:26

Là où je voulais en venir avec l'exemple de La Pellegrina, c'est qu'il me semble que l'opéra n'est pas sorti comme ça du chapeau de Jacopo Pieri ou de Claudio Monteverdi. Ce n'est pas comme le jour où Neil Armstrong a marché sur la Lune : il y a véritablement ici un avant où il n'y a rien et un après. Dans le cas de l'opéra, il s'agirait plutôt d'une évolution de l'association entre un récit et une musique jusqu'à la représentation scénique que nous connaissons aujourd'hui.
En ce sens, on pourrait qualifier la musique de film d'évolution stylistique de l'opéra. Qu'en pensez-vous Question
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MessageSujet: Re: Les Florentins : Peri, Cavalli, Cavalieri... (débuts opéra)   Les Florentins : Peri, Cavalli, Cavalieri... (débuts opéra) EmptySam 8 Sep 2007 - 12:35

Pan a écrit:
Là où je voulais en venir avec l'exemple de La Pellegrina, c'est qu'il me semble que l'opéra n'est pas sorti comme ça du chapeau de Jacopo Pieri ou de Claudio Monteverdi. Ce n'est pas comme le jour où Neil Armstrong a marché sur la Lune : il y a véritablement ici un avant où il n'y a rien et un après. Dans le cas de l'opéra, il s'agirait plutôt d'une évolution de l'association entre un récit et une musique jusqu'à la représentation scénique que nous connaissons aujourd'hui.
En ce sens, on pourrait qualifier la musique de film d'évolution stylistique de l'opéra. Qu'en pensez-vous Question

Je la vois plus comme un détournement du poème symphonique. La dramatisation excessive de la musique complètement au service de l'image fait penser au madrigal qui déploie de nouveaux moyens expressifs au service du texte. Mais ce qui est prépondérant dans l'Opéra ou le madrigal à mon sens c'est que la musique reste au coeur de l'oeuvre et non un "accompagnement". Le texte est transcendé par la musique.

Pour en revenir à la naissance de l'opéra (c'est à dire à la dramatisation d'une monodie), les Florentins ont pris l'avantage car leurs recherches ont abouti avant Monteverdi certainement. Mais si musicalement ils ont l'avantage, dramatiquement Monteverdi avait une belle avance. Livret et caractérisation des chents, des personnages semble aller beaucoup plus loin avec lui. C'est sensible avec les intermèdes je trouve. Orfeo est d'une urgence et d'une émotion incroyable.
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MessageSujet: Re: Les Florentins : Peri, Cavalli, Cavalieri... (débuts opéra)   Les Florentins : Peri, Cavalli, Cavalieri... (débuts opéra) EmptySam 8 Sep 2007 - 12:57

Pan a écrit:
Là où je voulais en venir avec l'exemple de La Pellegrina, c'est qu'il me semble que l'opéra n'est pas sorti comme ça du chapeau de Jacopo Pieri ou de Claudio Monteverdi.
Très intéressante, ta remarque.

En fait, les choses se produisent après dix ans de réflexion sur la renaissance du théâtre antique, où l'expression verbale est exaltée par la musique. Ca ne naît donc pas de rien, assurément : le modèle antique, la réflexion théorique...

Mais ensuite, non, il n'existait pas de mini-opéras auparavant, cette naissance est réellement un petit miracle ! Very Happy

Si tu veux plus ample présentation, j'avais proposé ceci.


Citation :
Ce n'est pas comme le jour où Neil Armstrong a marché sur la Lune : il y a véritablement ici un avant où il n'y a rien et un après.
Je trouve au contraire que c'est assez comparable.
Dans les deux cas, la réflexion théorique, les éléments techniques et le vieux rêve préexistaient. Mais ça n'avait jamais été fait. Wink


Citation :
En ce sens, on pourrait qualifier la musique de film d'évolution stylistique de l'opéra. Qu'en pensez-vous Question
C'est un sujet passionnant, et il faut décidément que j'achève la petite présentation opératique de la construction dramaturgique des blockbusters...

La musique de film, cela dit, est tout simplement le prolongement de la musique de scène, qui existe depuis toujours (l'Antiquité), dans toutes les civilisations (représentations avec inclusion de musique). C'est plus à rapprocher de l'Oedipe-Roi de Mendelssohn, de l'Egmont de Beethoven, du Manfred de Schumann, du Peer Gynt de Grieg ou de la Tempête de Sibelius que de l'opéra à proprement parler - les deux genres sont distincts.
La musique intervient pour renforcer l'impact du drame, mais de façon intermittente. L'expression verbale n'est pas chantée pour accroître son pouvoir, dans ce cas.

Je le redis ici : le théâtre parlé sans musique est une exception occidentale qu'on ne trouve nulle part ailleurs. Et encore, la versification est un reste de cette dimension musicale : il n'y a que le théâtre en prose qui soit réellement un hapax. Et bien souvent, on lui adjoint un peu de musique dans les représentations...
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MessageSujet: Re: Les Florentins : Peri, Cavalli, Cavalieri... (débuts opéra)   Les Florentins : Peri, Cavalli, Cavalieri... (débuts opéra) EmptySam 8 Sep 2007 - 12:58

Parmi les florentins, il me semble que le premier à avoir inventé le style récitatif est Giulio Caccini. Il composa dans ce style dès 1580 mais n'en publia aucune avant 1600.
D'ailleurs il est l'auteur d'une bonne partie de la musique de l'Euridice de Peri et publie sa propre Euridice la même année.

Après, je n'ai rien à vous fournir en discopgraphie mais david a sûrement quelque chose...
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MessageSujet: Re: Les Florentins : Peri, Cavalli, Cavalieri... (débuts opéra)   Les Florentins : Peri, Cavalli, Cavalieri... (débuts opéra) EmptySam 8 Sep 2007 - 13:05

Pour rester dans le sujet, j'ai posté ce que l'on disait sur la musique de film ici.
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Jaky
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Jaky


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MessageSujet: Re: Les Florentins : Peri, Cavalli, Cavalieri... (débuts opéra)   Les Florentins : Peri, Cavalli, Cavalieri... (débuts opéra) EmptyDim 9 Sep 2007 - 1:08

vartan a écrit:
Lasciatemi morire ? (ou lamento d'Arianna)
C'est aussi un madrigal de Monteverdi tout ce qu'il reste de son opéra Arianna.
Embarassed
Je viens de vérifier, il ne s'agit pas de Péri mais de Luigi Rossi, et en fait les paroles dont je me souvenait sont "Io voglio morire…in braccio al dolore"
tiré de"un peccator pentito" à six voix sur un poème de Giovanni Lotti. Ce n'est plus tout à fait la même période...

Penare, languire
Sian cibo, sian vita
Dell'alma pentita

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DavidLeMarrec
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MessageSujet: Re: Les Florentins : Peri, Cavalli, Cavalieri... (débuts opéra)   Les Florentins : Peri, Cavalli, Cavalieri... (débuts opéra) EmptyDim 9 Sep 2007 - 1:11

Dans le même ordre d'idées de scènes isolées, il y a le stupéfiant "lamento della pazza" de Giramo.
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MessageSujet: Re: Les Florentins : Peri, Cavalli, Cavalieri... (débuts opéra)   Les Florentins : Peri, Cavalli, Cavalieri... (débuts opéra) EmptyMer 19 Sep 2007 - 21:48

J'ai écouté cette fascinante Pellegrina, dont les conditions d'exécution m'ont un peu échappées. Intermèdes d'une pièce de théâtre de Girolamo Bargagli - ça ne devait pas faire une représentation courte que cela.

On ne peut pas parler d'opera, mais quand on connaît la suite de l'histoire, on se dit que ça ne pouvait pas continuer autrement que par l'invention de l'opera. Sisi, je vous jure Razz

Le style est celui du madrigal, mais avec des tableaux qui mélangent platonisme, christianisme, légendes grecques... C'est fascinant. Je rève de me transporter dans le temps et de voir à quoi cela pouvait bien ressembler une telle représentation, avec ses luths et théorbes cachées qui renforçaient des chanteurs seuls sur scène.

Les sujets abordés sont étonnants : physique des sphères, histoires d'amour, théologie avec des réflexions abstraites ou bien des démons apparaissant dans les flammes. L'enchaînement de tout cela me paraît à peine concevable. Ca devait être statique avec le public qui entrait/sortait.

Certaines pièces sont d'une complexité incroyable, d'autre d'un dépouillement ascétique. C'est vraiment très beau. Je remercie vartan de sa suggestion de cette magnifique version van newel, un des 2 seuls enregistrements de ce moment étonnant de la musique occidentale, à l'instant t=0 où les choses vont commencer et s'accélérer.
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MessageSujet: Re: Les Florentins : Peri, Cavalli, Cavalieri... (débuts opéra)   Les Florentins : Peri, Cavalli, Cavalieri... (débuts opéra) EmptyMer 19 Sep 2007 - 21:56

Je suis bien d'accord, c'est stupéfiant, particulièrement les Marenzio et Cavalieri...
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DavidLeMarrec
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MessageSujet: Re: Les Florentins : Peri, Cavalli, Cavalieri... (débuts opéra)   Les Florentins : Peri, Cavalli, Cavalieri... (débuts opéra) EmptyVen 21 Sep 2007 - 0:44

Suite à la vieille demande de Vartan, voici un début de réponse :


Quelle version choisir pour l’Euridice de Peri ?

C’est toujours affaire de goût, mais on peut au moins détailler les caractéristiques de chaque enregistrement.


*****

=> 1967 – Angelo Ephrikian – I Solisti di Milano chez Rivo Alto. Version de 1967 que je ne connais pas, qui a une réputation de sérieux, mais qui est sans doute datée aujourd’hui – un peu figée, je devine.
Le nom de l’ensemble fait peur en tout état de cause, ce doit assez ressembler au son de Claudio Scimone – et pour du premier baroque, pas sûr que ce soit idéal.

Les Florentins : Peri, Cavalli, Cavalieri... (débuts opéra) 316E9G8QBXL._AA115_

*****

=> 1992 – Roberto De Caro, chez Arts Authentic. Avec Gloria Banditelli (Tragedia, Ninfa, Euridice, Proserpina !) et Furio Zanasi (Plutone). Cette version est sans doute la plus fidèle à l’esprit original de cette partition. Très chambriste, un continuo sans aucun vibrato, très discret. Les chanteurs n’hésitent pas à orner.
Gian Paolo Fagotto (ténor, Orfeo) a certes une voix fortement nasale, mais surtout un bel enthousiasme et un mordant dans ses mots – une belle italianità, comme on a coutume de dire.
L’œuvre, ainsi mise à nue dans des chœurs totalement dépouillés, très madrigalesques, n’est en rien affaiblie par cette lecture discrète mais très respectueuse.

Les Florentins : Peri, Cavalli, Cavalieri... (débuts opéra) 21AF7NM3NQL._AA115_

*****

=> 1993 – Mireille Podeur chez Maguelone. Une prise sur le vif, avec des chanteurs français célèbres : Françoise Masset (Tragedia), Isabelle Poulenard (Euridice), Olivier Lallouette (baryton-basse, Orfeo). Le choix est aux antipodes de Caro, puisque le spectaculaire est au contraire privilégié, avec sinfonia introductive et chœurs agrémentés de percussions pittoresques (au détriment de la polyphonie vocale).
L’idée de reproduire des chatoyances parallèles à celles qu’on met dans les orchestrations de l’Orfeo monteverdien est louable en soi, mais la réalisation souffre d’une certaine pensanteur orchestrale – l’ensemble instrumental sonne assez cassant. Et, surtout, de l’italien des interprètes, à la fois de qualité moyenne et peu expressif, y compris chez les plus célèbres de la distribution.

Les Florentins : Peri, Cavalli, Cavalieri... (débuts opéra) Gpoch34

*****

=> 1995 – Anibal E. Cetrangolo, chez Pavane. Avec la belle voix ronde de Luca Dordolo (Ottavio ravissant, soit dit en passant) en Orfeo. Souvenirs un peu lointains, moins expressif vocalement mais plus riche côté continuo que chez Caro, cette version avait plutôt ma préférence à choisir, il me semble. Elle s’est prise une sérieuse volée de bois vert par la critique qui lui a reproché son ton trop intellectuel et sa mollesse.

Les Florentins : Peri, Cavalli, Cavalieri... (débuts opéra) 2170HXWVTYL._AA115_

*****

=> Années 2000 – Wladysław Klosiewicz, chez Pro Musica Camerata. Distribution intégralement polonaise, où l’on retrouve deux célébrités : Olga Pasiecznik en Euridice et Jacek Laszczkowski (contre-ténor qui tient aussi des rôles de ténor) en Orfeo.
Il s’agit incontestablement, pour moi, de la version la plus émouvante. Rien que pour cette entrée discrète du luth et cette éloquence élégamment affligée de la Tragedia (Anna Radziejewska), cette version bouleverse. Les tempi y sont plus larges, mais on y prend plus le temps d’amener le texte, d’y vivre la situation. Une ponctuation des répliques qui n’oublie pas la danse rituelle. Une atmosphère fantasmatiquement grecque, sans doute ; servie par des voix parfaitement placées, ce qui est une première dans la discographie.
On pourra trouver aussi bien la langue italienne que le son de l’orchestre un peu apatrides, et il est exact que tout repose ici sur la persuasion textuelle des chanteurs ainsi que sur l’élégance presque dansée du continuo. Les couleurs n’y sonnent pas pas « authentiques », si l’on veut.

Mais pour ma part, elle est la seule à me bouleverser, les autres restant largement au stade de l’expérimentation (et parfois à un niveau technique moyen).

Les Florentins : Peri, Cavalli, Cavalieri... (débuts opéra) 31NFESF7YCL._AA115_

*****


Mis à part peut-être le disque Maguelone, tous sont disponibles.

Quel disque choisir ?
- Si l’on veut avant tout entendre un opéra qui fonctionne pleinement, la version Klosiewicz impose une véritable émotion tout au long de l’œuvre. Avec des couleurs cependant très conventionnelles, vous n’y trouverez pas le dépaysement.
- Si l’on préfère rêver un peu, Cetrangolo se distingue par ses couleurs, moins aplaties que chez Caro, mais ce dernier bénéficie de chanteurs plus engagés, surtout Orfeo assez en mots (mais il faut savoir que les personnages sont assez traités à égalité en termes de volume). Ces versions demeurent néanmoins un peu figées et expérimentales.
- Reste la vision plus festive et monumentale, incarnée par Mireille Podeur, mais elle n’est à mon sens pas bien aboutie, assez rigide, peu variée, et interprétée de façon peu enthousiasmante.


Je vous laisse choisir !
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MessageSujet: Re: Les Florentins : Peri, Cavalli, Cavalieri... (débuts opéra)   Les Florentins : Peri, Cavalli, Cavalieri... (débuts opéra) EmptyVen 21 Sep 2007 - 0:51

Mais pour une fois on l'a ce choix, ce qui est surprenant pour une vieillerie pareille. Plusieurs sont tentantes. scratch On en reparlera.
Merci. Smile
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DavidLeMarrec
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MessageSujet: Re: Les Florentins : Peri, Cavalli, Cavalieri... (débuts opéra)   Les Florentins : Peri, Cavalli, Cavalieri... (débuts opéra) EmptyVen 21 Sep 2007 - 1:03

Si tu veux écouter des extraits :

http://www.abella.de/detailanz/produktanzeige.rt?prid=427282
http://www.jpc.de/jpcng/classic/detail/-/hnum/7995789?rk=home&rsk=hitlist

Inutile de chercher les autres, je crois qu'on ne peut pas écouter d'extraits. Mais j'ai Podeur dans ma besace, si tu veux en entendre un extrait (j'en avais déjà mis dans un mini-BT).
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MessageSujet: Re: Les Florentins : Peri, Cavalli, Cavalieri... (débuts opéra)   Les Florentins : Peri, Cavalli, Cavalieri... (débuts opéra) EmptyVen 21 Sep 2007 - 1:20

Comme ça la polonaise me parle plus effectivement. Merci.
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MessageSujet: Re: Les Florentins : Peri, Cavalli, Cavalieri... (débuts opéra)   Les Florentins : Peri, Cavalli, Cavalieri... (débuts opéra) EmptyLun 3 Mar 2008 - 20:48

Mon Choc de l'année 2008 ! fleurs

Les Florentins : Peri, Cavalli, Cavalieri... (débuts opéra) 41hGe1RvY0L._

Un très beau disque de Vincent Dumestre qui exhume ici les derniers feux monodiques mélodramatiques les plus aboutis de la Florence de la Camerata du Comte Bardi.

Quelques madrigaux monodiques de Saracini (actif de 1614 à 1624 avec 6 livres de madrigaux) dont le sublissime "Ch'io moro" issu de son premier livre "Musiche".
Des madrigaux de Caccini sur un sonnet de Petrarque extrait de ses "Nuove Musiche" également publiées en 1614.

Il rapimento di Cefalo du même Caccini, fable pastorale donnée le 9 octobre 1600 soit trois jours après la fameuse Euridice de Peri, une foule de 4000 personne est là pour l'évènement qui rassemble les convives à l'occasion des festivités célébrant le mariage d'Henri IV et de Marie de Medicis. Les contemporains évoquent les "...75 personnes en demi-cercle " qui chantent les choeurs (on est loin du un par partie !). L'air "Caduca fiamma" (sur ce CD) interprété par Jacopo Peri en personne dans l'oeuvre de son collègue "secondo suo stile" c'est à dire selon sa manière, ce qui laisse penser à une part d'improvisation dans l'execution.

Les trois airs qui nous sont conservés de cette oeuvre sont chantés ici.

Dernière expérience opératique réussie de ce foyer qui voit ses derniers compositeurs déserter Florence au profit de Mantoue, Venise ou Rome: L'Orfeo dolente sur un texte de Chiabrera et une musique de Domenico Belli donné au carnaval de 1615.
Orfeo, encore et toujours au centre de cette naissance de l'opéra, de ce recitar cantando, seul personnage capable de l'incarner.
Cinq intermèdes musicaux composent cette oeuvre dramatique, comme la Pellegrina en 1589, c'est un spectacle de cour, mais homogène, aboutie. Gloire à la déclamation monodique, aux choeurs des trois Grâces ! Chromatisme et dissonances viennent apporter pathétique et émotion humaine là où 20 ans auparavant on cherchait l'harmonie céleste.
Le continuo est très présent, de plus en plus autonome, se permettant quelques passages purement instrumentaux.
Cette merveille est centrée sur Orphée, pas celui qui va conquérir Eurydice aux Enfers, celui qui vient de la perdre en la regardant et qui revient penaud. Eurydice est bien morte, définitivement, elle n'intervient pas ici. Orphée pessimiste, les dieux sont devenus sourds à ses chants douloureux qui résonnent sans réponses. Les trois Grâces, insouciantes commentent joyeusement les heurs et malheurs de l'amour et leurs chants constituent l'intégralité du 5° et dernier intermède. Calliope, la mère d'Orfeo reste triste et impuissante à le détourner de son épouse défunte, Pluton sévère et inflexible ne fait que répéter la loi des Enfers, sinistre, Proserpine bien en peine elle aussi ne peut aller contre l'arrêt de son époux. Pas de fin joyeuse donc comme c'était le cas de ces divertissements nobles. Superbe.

L'équipe de Vincent Dumestre et son Poème harmonique est d'une justesse expressive qui me ravit.
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