Debussy: quatuor à cordes

Ecouté en concert par le quatuor Psophos. Une bonne impression générale de cette oeuvre. A priori, j'aurais souhaité plus de climats alanguis, doux, ronds. Une oeuvre intrigante je trouve (les commentaires en rubrique générale sauront mieux le dire que moi).

Les italiano semblent faire référence ; une idée là-dessus ? Plutot les Talich ?

J'ai 2-3 versions, mais je ne saurais te répondre vu que je n'ai pas de préférence particulière...
C'est une oeuvre superbe qui fait mouche à tous les coups chez moi, je n'ai pas tellement comparé les versions.

Comme xavier je n'ai qu'une (2 ?) version, celle du quatuor Belcea que je trouve vraiment excellente mais sans comparaison effectivement....
tu auras en plus celui de Ravel et de Dutilleux (oeuvre excellente mais assez difficile d'accès pour les non initiés je ne sais pas si tu en fais parti) :

Les Belcea sont merveilleux, le son, l'engagement... Pour ma part, j'aime beaucoup les sons assez vieillis du Quatuor Orion. Evidemment, ça na pas le travail de nuances des Talich, mais c'est robuste et direct, j'aime beaucoup. (Et comme le son des Talich n'est pas ma tasse de thé...)

Ne cherchez pas plus loin: la référence date de 1927 (quatuor Capet): Morloch et Toxic vont en tomber des nues...

un extrait ICI

Comme ce son est émouvant...

En référence moderne, j'aime beaucoup les LaSalle (DG).

DavidLeMarrec a écrit:

(Et comme le son des Talich n'est pas ma tasse de thé...)

Ah non... vous n'allez pas recommencer avec ça... c'est un très beau son, doux et feutré...

sofro a écrit:

quatuor Capet

A mais ça ne peut être que bien : Debussy bébé a sauté sur leurs genoux.

Morloch a écrit:

sofro a écrit:

quatuor Capet

A mais ça ne peut être que bien : Debussy bébé a sauté sur leurs genoux.

Debussy avait 41 ans quand fut fondé le quatuor Capet en 1903.



Malheureusement, cet enregistrement du quatuor de Debussy par les Capet est composé de plusieurs prises de son très peu homogènes (distance par rapport au micro ?).
Malgré tout, cela donne une idée de la manière dont Debussy l'entendait à l'époque. Leur jeu est très émouvant, malgré une justesse très relative et largement en-deça des exigences actuelles.

sofro a écrit:

Debussy avait 41 ans quand fut fondé le quatuor Capet en 1903.

Aaah mais ce sont des petits jeunes alors ! Désolé d'avoir médit.

L'extrait est sympa, mais c'est dommage d'avoir choisi le moment où ils s'accordaient entre deux mouvements. Quand ils jouent le quatuor, c'est comment ?




(Lucien Capet aura peut-être le roit à la rédemption, il a enseigné le violon à la Société Sainte-Cécile de Bordeaux devenue de façon si commune le conservatoire Jacques Thibaud)

Morloch a écrit:

L'extrait est sympa, mais c'est dommage d'avoir choisi le moment où ils s'accordaient entre deux mouvements. Quand ils jouent le quatuor, c'est comment ?

J'ai les Talich et moi j'aime bien.

Morloch

J'ai les Alban Berg (EMI), superbes comme presque toujours, et splendides aussi les Tokyo (Sony) de la période splendide.

Par contre, je n'aime pas les LaSalle (DG): son net, défini, voire dur et crispé, qui semble à mon avis éloigné des évocations impressionistes.

sofro a écrit:

Ne cherchez pas plus loin: la référence date de 1927 (quatuor Capet): Morloch et Toxic vont en tomber des nues...

un extrait ICI

C'est une très gentille attention, mais je n'aime pas trop le jeu au ruban des Martenot. La transcription est plutôt sympa, sinon.

Arrêtez donc de faire les sots !...

(Que ces gens ont donc un esprit terre-à-terre... donnons leur justement un petit peu de grain à moudre pendant les vacances...)


Je trouve que précisément ces petits jeux de hauteurs dans les aigus, flottements rêveurs à coloration impressionniste, à la fin de l'andantino, ont quelque chose d'attendrissant et de touchant...

la fin du mouvement lent ICI

Ludovyk a écrit:

J'ai les Alban Berg (EMI), superbes comme presque toujours, et splendides aussi les Tokyo (Sony) de la période splendide.

Par contre, je n'aime pas les LaSalle (DG): son net, défini, voire dur et crispé, qui semble à mon avis éloigné des évocations impressionistes.

C'est exact mais c'est justement ce que j'aime dans leur interprétation ! un son clair et chirugical, très peu sentimental (l'opposé total des Capet, pour le coup, comme quoi on peut aimer des approches différentes).

Voir leurs derniers quatuors de Beethoven, marqués des mêmes caractéristiques.

sofro a écrit:

Je trouve que précisément ces petits jeux de hauteurs dans les aigus, flottements rêveurs à coloration impressionniste, à la fin de l'andantino, ont quelque chose d'attendrissant et de touchant...

Traduction: c'est faux.
Mais comme c'est vieux, on va dire que c'est de l'inspiration et de l'âme.

Franchement, Sofro, ce n'est pas pour être de l'avis d'un rampant verdâtre allogène, tu t'en doutes bien, mais c'est objectivement une horreur sans nom ce que tu nous fais écouter.

ben ça je ne vous le fait pas dire...
c'est pas de la faute des instrumentistes celà dit

Celà n'est pas dit !

C'est quand même intéressant, et cela montre que dès l'origine, il y avait des interprétations très diverses. Robert Casadesus, qui est mon pianiste préféré dans Debussy, joue de façon très naturelle et rapide, avec un son très clair. Ici, dans cet extrait, c'est maniéré au possible et assez brouillon évanescent. L'opposé.

A la limite je veux bien qu'on aime ça, mais qu'on me dise que c'est LA référence...

Au tout début on pourrait croire à un musique de série B style David Vincent...

C'est vrai que cela a un côté ondes Martenots, mais j'aime bien!
çà un petit côté "au delà du réel!

Morloch a écrit:

C'est quand même intéressant, et cela montre que dès l'origine, il y avait des interprétations très diverses. Robert Casadesus, qui est mon pianiste préféré dans Debussy, joue de façon très naturelle et rapide, avec un son très clair. Ici, dans cet extrait, c'est maniéré au possible et assez brouillon évanescent. L'opposé.

On tient quand même avec les Capet une interprétation qui est tournée vers le XIXème siècle, avec justement cette expression très surannée, emphatique, et cette technique d'un autre âge, une indifférence affichée vis-à-vis de la forme et de la justesse, considérées toutes deux comme essentielles aujourd'hui dans n'importe quelle formation instrumentale de musique de chambre (surtout par les têtus puristes du forum).
C'est très probablement jouées comme cela que Debussy entendait ses propres compositions à son époque, Lucien Capet ayant à peu près le même âge.



Avec les LaSalle spécialistes de l'Ecole de Vienne, c'est exactement le contraire: on est en plein XXème siècle, leur Debussy, c'est du Schoenberg, avec une technique au scalpel (mais non dénuée de sensibilité). Autre façon de voir l'oeuvre.

Xavier a écrit:

A la limite je veux bien qu'on aime ça, mais qu'on me dise que c'est LA référence...

Oh, moi... Entre ce que je pense, et ce que je dis surtout pour faire monter les têtus puristes au créneau...

Mais les Capet sont aussi censés être les spécialistes ultimes des derniers quatuors de Beethoven j'aimerais bien entendre ça, ça doit avoir un petit côté apocalyptique

De debussy je ne connais que Mélisande.
Et, moi qui commence àm'intéresser a la musique "Chambriste" j'aurais voulu savoir de quoi se raproche le plus ces Quatuors.
Style, genre enfin tout quoi .

atomlegend a écrit:

De debussy je ne connais que Mélisande.
Et, moi qui commence àm'intéresser a la musique "Chambriste" j'aurais voulu savoir de quoi se raproche le plus ces Quatuors.
Style, genre enfin tout quoi .

Ca reste relativement romantique, mais avec beaucoup d'énergie.

C'est assez réjouissant à mon avis.

Intéressante, votre discussion, vous pourriez vous en rendre compte par vous mêmes puisque, si je ne m'abuse, The Art of the Capet string quartet est un de mes premiers post et est donc disponible suu musique ouverte…

mariefran a écrit:

Intéressante, votre discussion, vous pourriez vous en rendre compte par vous mêmes puisque, si je ne m'abuse, The Art of the Capet string quartet est un de mes premiers post et est donc disponible suu musique ouverte…

C'est pas cette vipère de Sofro qui nous aurait proposé ça.

Mariefran =>

Elle est sur rapidshare malheureusement, si vous voulez je peux la reposter en flac sur mediafire.

mariefran a écrit:

si vous voulez je peux la reposter en flac sur mediafire.

Tu t'attendais à quel genre de réponse.
Non on préfère du Mp3 @ 64 .




Ah les blondes

vu l'année d'enregistrement, je ne vois pas bien ce que ça peut faire comme différence, le mp3 ne peut qu'améliorer la chose en fait

tsss, les baroqueux!

atomlegend a écrit:

Ah les blondes

D'abord, je suis chatain très foncé ! mais je veux bien être ta blonde d'honneur…

Ecouté 4 versions cette après-midi. Ma préférée, les Talich, et ensuite les Caplet. J'ai détesté les LaSalle.

Que des versions croquignolettes !

Mariefran a écrit:

J'ai détesté les LaSalle.

Moi aussi.....

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Barbuz a écrit:

Quelqu'un aurait-il entendu parler de, ou écouté, la version des Hagen, parue chez DG, et couplée avec les quatuors de Ravel et de Webern ?

Oui.

Les deux quatuors français sont plus des concepts Hagen que des réussites à mon avis, c'est très sec, sans grand charme, refusant le lyrisme, et pas si lisibles que cela quant à la forme.

J'aime pas du tout.

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J'ai les Borodine. Ma première version, elle ne doit pas toujours être très en style c'est certain, mais je l'aime beaucoup

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Je ne sais pas ce que les Emerson donnent dans Debussy, mais leurs Beethoven sont intéressants.

Barbuz a écrit:

J'ai remarqué d'autres enregistrements :
- Les Berg ;
- Les Emerson ;
- Les Borodine.

J'ai déjà entendu parler des Italiano, mais d'aucune de ces trois là. Des avis ?

Les Italiano en priorité.
C'est toujours très personnel et je trouve très convaincant.
Les Berg c'est très puissant, parfait plastiquement, mais j'aime moins.

Je ne connais pas la version des Emerson et des Borodine.

Tu peux aussi jeter une oreille sur la version des Ebène (pour avoir une version française).

Sinon il y a aussi la version des Orlando qui est très bien.

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Barbuz a écrit:

La version des Hagen (DG) est très bonne, je trouve. Ils insufflent un certain modernisme à l'œuvre, et, s'il en résulte peut-être un son un peu sec, cette interprétation n'en reste pas moins très recommandable.

J'ai déjà dû le dire dans ce fil, mais je trouve leur lecture tellement loin du style, tellement dictée par un présupposé de sècheresse objective, que je n'adhèse pas du tout à leur vision.
C'est sans doute, de toutes celles que j'ai écoutées, la version que j'ai le moins aimée... et de loin.

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Les Berg, c'est fort bien, mais pareil, c'est quand même loin du style. Ca sonne comme un très beau quatuor allemand.
Etonnant d'aller fréquenter ces gens pour ce répertoire, non ?

Frère Elustaphe a écrit:

Leur version du quatuor de Ravel est chouette !

Aux Hagen ? Même combat me concernant.

DavidLeMarrec a écrit:

Les Berg, c'est fort bien, mais pareil, c'est quand même loin du style. Ca sonne comme un très beau quatuor allemand.

C'est très puissant, aucun problème au niveau de la mise en place, le son d'ensemble est magnifique, mais c'est un peu à côté de l'œuvre.

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De toute façon, tout le monde sait qu'on n'a pas fait mieux que le quatuor Capet

DavidLeMarrec a écrit:

Frère Elustaphe a écrit:

Leur version du quatuor de Ravel est chouette !

Aux Hagen ? Même combat me concernant.

Pas compris.