Strauss - Capriccio (cd & dvd)

Disons que les mots sont mieux articulés. Mais alors que Janowitz est une plante verte assez noble, Popp est plus dans le genre expression bovine.

Pardon d'en parler avec tant de légèreté, mais je crois que ça résume assez clairement la situation. Il y a peu de Madeleine très en mots de toute façon.

=> Della Casa, c'est très "vocal".
=> Pas encore pu écouter Ursuleac, ce ne sera pas beau mais ce ne devrait pas être inintéressant.
=> Schwarzkopf, j'aime pas du tout (esprit studio et la chanteuse), mais c'est peut-être acceptable de ce point de vue - je ne perçois jamais ses finesses...
=> Janowitz, c'est très correct, mais un peu neutre expressivement.
=> Tomowa-Sintow, c'est épais, avec un allemand très peu offensif.
=> Te Kanawa, j'ai pourtant écouté, mais il ne m'en reste rien. C'est sans doute horriblement apprêté et maladroit, mais ce doit être expressif.
=> Lott, ce n'est pas mal, mais ce n'est pas une immense diseuse non plus. Peut-être ce qu'il y a de plus satisfaisant à ce jour...
=> Enfin Fleming, l'allemand n'est pas beau, l'expression assez parvenue et à contre-courant, mais il est incontestable qu'il y a une véritable incarnation, au moins.


Moi, j'aurais voulu Elisabeth Schumann.

Pourriez vous m'expliquer comment cela se fait que l'on voit deux Renée Fleming dans la mise en scène de Carsen dans la scène finale?

aurele a écrit:

Pourriez vous m'expliquer comment cela se fait que l'on voit deux Renée Fleming dans la mise en scène de Carsen dans la scène finale?

C'est une petite merveille de technologie : une surface lissée à indice de réfraction élevé. Les spécialistes parlent dans leur jargon de miroir.

DavidLeMarrec a écrit:

C'est une petite merveille de technologie : une surface lissée à indice de réfraction élevé. Les spécialistes parlent dans leur jargon de miroir.

Si c'est un miroir, c'est bizarre car elle n'a pas la même robe.

Ah, je n'avais pas remarqué. Dans ce cas, c'est ou une autre actrice, ou une vidéoprojection, il n'y a pas quarante possibilités.

DavidLeMarrec a écrit:

C'est une petite merveille de technologie : une surface lissée à indice de réfraction élevé. Les spécialistes parlent dans leur jargon de miroir.

ça, c'est du bonheur tout de même ! Mais où vas-tu chercher tout ça ?

aurele a écrit:

Pourriez vous m'expliquer comment cela se fait que l'on voit deux Renée Fleming dans la mise en scène de Carsen dans la scène finale?

C'est en écho au début de l'opéra où on la voit dans la salle, comme si elle assistait à son propre spectacle. Carsen renforce juste la mise en abyme (pas très subtilement, et sans ajouter beaucoup de sens, mais ça c'est une autre question)...

Dans la salle, comment ont-il pu matérialiser cela?

Ça n'est simplement pas filmé en même temps.

Wolferl a écrit:

Ça n'est simplement pas filmé en même temps.

C'est très spécial et particulier cette histoire. Dans la salle, il n'y avait pas deux Renée Fleming. C'est une vidéoprojection très certainement.

J'ai vu cette mise en scène en salle et il n'y avait ni Renée Fleming ni Renée Fleming dans la salle, ce truc de mise en scène n'a été rajouté que pour la vidéo, la salle étant vide.

Xavier a écrit:

J'ai vu cette mise en scène en salle et il n'y avait ni Renée Fleming ni Renée Fleming dans la salle, ce truc de mise en scène n'a été rajouté que pour la vidéo, la salle étant vide.

D'accord. Merci pour la précision. Pourquoi dis tu qu'il n'y avait "ni Renée Fleming"? J'ai compris qu'elle n'était pas dans la salle.

Je voulais dire "ni sosie de Renée Fleming".

Xavier a écrit:

Je voulais dire "ni sosie de Renée Fleming".

D'accord.

Xavier a écrit:

J'ai vu cette mise en scène en salle et il n'y avait ni Renée Fleming ni Renée Fleming dans la salle, ce truc de mise en scène n'a été rajouté que pour la vidéo, la salle étant vide.

Ah si, il y avait bien quelqu'un qui était assis à la corbeille. Je n'ai pas très bien vu de là où j'étais, mais je crois bien que c'était Fleming elle-même. On s'en rendait compte quand elle se levait pour partir à la fin du sextuor. Ca a peut-être été supprimé à la reprise, j'ai là encore un souvenir vague.

Edition du live du Met de cette année avec Fleming dans le rôle titre : http://www.deccaclassics.com/cat/single?sort=newest&PRODUCT_NR=0743454&per_page=50&flow_per_page=50&presentation=flow&UNBUYABLE=1

J'étais au cinéma lors de la retransmission et j'en avais parlé sur le forum. A part dans la scène finale, je n'avais pas du tout été sensible à l'interprétation de Fleming tant sur le plan vocal que sur le plan du jeu. Il faut dire que la mise en scène ne l'aidait pas. Je ne suis pas sensible à Fleming chez Strauss en général.
C'est dommage car le chef qui connaît bien cet opéra et le reste de la distribution valait le déplacement.

3e version en DVD avec Renée Fleming à paraître chez C Major : http://www.prestoclassical.co.uk/r/C%2BMajor/715908

Il s'agit d'un live du Wiener Staatsoper dirigé par Eschenbach. J'ai la production de l'Opéra de Paris de Carsen (pas encore vu) et j'avais vu au cinéma la représentation du Met. Il y a tellement mieux qu'elle pour chanter Strauss aujourd'hui à mon avis. Je trouve le prix de ce double DVD élevé.

J'ai vu ça hier soir :



La mise en scène est adéquate, je ne connaissais pas cet opéra, et là, j'ai apprécié la mise en abyme (symptomatique tout de même de l'impasse de la culture depuis qu'elle fait des clins d'œil aux spectateurs en les abreuvant de références que tous sont censés partager...). Les bons mots fusent, c'est bien écrit et superbement structuré, même si les accroches immédiates manquent (pas de 'Anvil Chorus" qui te mange le cerveau à la première occurrence ici, mais c'est pas ce qu'il a voulu faire, ça se respecte). Le père Strauss il avait encore de sacrés ressources à cet âge avancé. Quant à l'interprétation, ma foi, je ne saurais dire puisque je manque de points de référence, mais quelque chose me dit qu'on peut faire mieux. Cela manque un peu de charme, malgré l'investissement, héroïque par exemple du chanteur dans le rôle de La Roche, de la distribution.