Les plus belles sonates pour violon et piano

Mélomaniac a écrit:

Bon, ne doutant pas de ton bon goût

Elle est bien bonne celle là

Les "plus" belles sonates violon-piano" : Mozart, Beethoven, Debussy, Ravel, Bartok, un peu de Brahms et de Prokofiev...

DavidLeMarrec a écrit:

Il se trouve que j'aime beaucoup les Sonates de Herzogenberg. Je ne les ai pas assez écoutées pour pouvoir établir une hiérarchie avec Brahms - le chroniqueur a sans doute effectué un rapprochement commode du fait de l'admiration de Herzogenberg pour icelui, et d'ailleurs légitime sur le plan de l'ambition musicale, très parente (musique "pure" et formelle). Mais il est vrai que subjectivement, elle me parlent davantage que celles de Brahms

Et voilà, pouf, juste pour me contredire.

Citation :

, il y a chez lui un lyrisme plus simple qui le colore légèrement plus français.

C'est bizarre ce que tu dis, parce que je trouve les lyrisme des œuvres françaises de musique de chambre contemporaines de Brahms (de moi connues, à savoir Franck, le premier Fauré et Chausson ) beaucoup plus tarabiscoté, moins spontané et "frais" que celui de la plupart des œuvres de Brahms. C'est ce qui me gêne notamment dans la sonate de Franck, que je trouve finalement très cérébrale, assez affectée, limite emphatique et lourdingue là où celles de Brahms offrent un jaillissement pur et quasi continu qui me parle directement (la première me fait même facilement pleurnicher) (sans parler du quintette avec clarinette, mais HS)...

Mélomaniac a écrit:

Quelqu'un connaît les Sonates de Heinrich von Herzogenberg (1843-1900) ?

Je ne connais pas mais j'ai des disques de musique de chambre que je trouve très bien.
Dans un genre assez différent, quasi dans la lignée Bach-Mendelssohn, son oratorio Passion est magnifique.
Belle musique d'orgue également.

Cello a écrit:

Lekeu

Ah, content de voir apparaître cette magnifique sonate de Lekeu très bizarrement négligée par DLM.
Dans les belles sonates de l'école française de ce temps, il faut citer la très belle réussite de Sylvio Lazzari (quoique non Français d'origine). Mais on pourrait dire qu'il y a énormément de belles sonates à l'époque, peut-être pas inoubliables, mais quand même réussies, comme celles de Pierre de Bréville.

Golisande a écrit:

C'est bizarre ce que tu dis, parce que je trouve les lyrisme des œuvres françaises de musique de chambre contemporaines de Brahms (de moi connues, à savoir Franck, le premier Fauré et Chausson ) beaucoup plus tarabiscoté, moins spontané et "frais" que celui de la plupart des œuvres de Brahms.

Je visais plus Saint-Saëns ou Le Flem (ou Lekeu, justement puisqu'on en parle) que Franck, Fauré et Chausson. Disons le français lumineux et pas forcément le français novateur. Mais même chez Franck, le premier mouvement est d'une simplicité mélodique dont le charme ne repose pas sur la macrostructure ; on pourrait en dire autant de Koechlin.

L'aspect même des mélodies est différent - ça sonne moins "charpenté" que du Brahms, à tout point de vue. C'est sans doute plus superficiel aussi... mais Herzogenberg, dans le genre Brahms-like, a néanmoins beaucoup de charme.


@ Michel :

Ma liste est très incomplète : outre à cause des sonates que je n'ai pas écoutées ou que je n'aime pas particulièrement, il manque celles que je n'ai pas réécoutées depuis très longtemps. Il y avait des années que je n'avais pas mis ce Lekeu-là, mais j'avais aimé. Impression trop lointaine pour pouvoir le conseiller, néanmoins. Je l'ai donc remis sur la platine cet après-midi (Irina Muresanu et Dana Ciocarlie, très grande lecture), et c'est effectivement magnifique. Vendu !

J'avais bien aimé Bréville aussi, dans un genre pas fondamentalement original, mais comme tu dis, réussi. Lazzari, j'en ai écouté en musique de chambre, mais je ne suis plus sûr que ce soient des sonates pour violon. Une sonate en particulier, un disque à recommander ?

DavidLeMarrec a écrit:

Lazzari, j'en ai écouté en musique de chambre, mais je ne suis plus sûr que ce soient des sonates pour violon. Une sonate en particulier, un disque à recommander ?

Je crois qu'il n'en a écrit qu'une, l'opus 24. Je l'ai, couplée avec le trio op.13, dans un disque Arion, écoutable ici :
http://www.deezer.com/fr/artist/1026306

Petite suggestion : les sonates pour alto et piano d'Ernest Bloch, notamment la Suite Hébraique.
Un must
Par Daniel Raiskin et Lisa Smirnova )

Michel Desrousseaux a écrit:

DavidLeMarrec a écrit:

Lazzari, j'en ai écouté en musique de chambre, mais je ne suis plus sûr que ce soient des sonates pour violon. Une sonate en particulier, un disque à recommander ?

Je crois qu'il n'en a écrit qu'une, l'opus 24. Je l'ai, couplée avec le trio op.13, dans un disque Arion, écoutable ici :
http://www.deezer.com/fr/artist/1026306

Merci. Je n'ai pas ce disque en tout cas, je vais essayer ça !

Zelmi a écrit:

Petite suggestion : les sonates pour alto et piano d'Ernest Bloch, notamment la Suite Hébraique.

Il faudrait créer un fil similaire sur les oeuvres pour alto !

DavidLeMarrec a écrit:

Il faudrait créer un fil similaire sur les oeuvres pour alto !

Un filament suffirait peut-être...

Les plus belles sonates pour violon et piano ?

Mais vous n'avez pas mis Janacek !!! C'est LA plus belle.

D'ailleurs je propose la création d'un fil similaire : "quelle est LA plus belle sonate pour violon et piano". Rien à voir avec le sujet qui nous préoccupe.

Ah oui rien à voir, surtout qu'on va citer exactement les mêmes oeuvres.

Pour ceux qui prendraient le fil en cours de lecture, voilà ce qui a déjà été cité... Intéressant, cette profusion d'auteurs "de second plan", dit-on... Je m'en vais commander la sonate de Lekeu qui semble très aimée !!

Bartok : 1 et 2
Akvarellen
Aulin
Alfano
Bach : Partitas 1,2,3,4,5,6
Bax 2
Brahms : 1 et 3, Scherzo de la sonate F-A-E
D'Indy
Debussy (cité une seule fois)
Delius
Franck
Grieg 1,2,3
Heinrich von Herzogenberg
Huré
Ireland
Ireland
Janacek
Kallstenius Op.7
Koechlin
Lazzari,
Le Flem
Lekeu
Mendelssohn fa
Mozart (pas de numéro précisé, sauf la K 526, mouvement lent)
Poulenc
Prokovief
Ravel
Roussel 2
Schubert : sonatines, Fantaisie pour piano et violon D934
Schumann 1,2,3
Stenhammar : Op.19
Szymanowski :Mythes
Widor : 2
Wieck Romances

DavidLeMarrec a écrit:

J'avais bien aimé Bréville aussi, dans un genre pas fondamentalement original, mais comme tu dis, réussi.

Felyrops a écrit:

Je me demande si quelqu'un ici connaît Pierre de Bréville (1861-1949), élève de César Franck, ce qui n'est pas rien, et contemporain de Charles Koechlin (1867-1950). En fait, à part des compositions pour choeurs il n'a pas beaucoup d'instrumental. Connaissez-vous son concert à trois pour violon, violoncelle et piano, de 1945, dédicacé "à la mémoire d'Ernest Chausson". Il fait 30 minutes. Est-il enregistré?

Le message de Felyrops est de 2008. Cet homme cultivé et collectionneur est décédé il y a peu en Belgique. Il avait acheté il y a quelques années en vente publique à Paris le manuscrit de "Concert à trois, à la mémoire d'Ernest Chausson" de Bréville qui n'avait jamais été enregistré et peut-être même jamais joué. Il avait cherché à faire jouer cette œuvre et il avait fourni des copies de la partition à divers trios dont celui qui l'a interprété aujourd'hui même à l'espace Bernanos à Paris, composé de Marie-Pierre Soma (piano), Ching Yun Tu (violon), et Aurélienne Brauner (violoncelle). On a d'abord joué la longue première sonate pour piano et violon, puis ce trio, assez tardif (seconde guerre mondiale). Le style en est finalement plus pur et simple que celui de la première sonate, qui pèche parfois par certaines longueurs ou quelques harmonies un peu forcées. C'est une très belle découverte, une musique de très belle facture avec un très beau souffle. Rien de révolutionnaire, le langage est typiquement celui de cette période française merveilleuse des Franck, Chausson, d'Indy.
La fille de Felyrops assistait au concert ainsi que divers descendants de Pierre Onfroy de Bréville.
Je ne connaissais d'ailleurs pas ce bel auditorium Bernanos accolé à Saint-Louis d'Antin. Et tout ça gratuitement. Il y a quand même de bons côté de vivre à Paris.

A quel oeuvre correspond la mention :

Citation :

Bach : Partitas 1,2,3,4,5,6

C'est les sonates pour clavier et violon ? Si oui, c'est la première fois que je les vois appelé "partitas".

pacifique a écrit:

A quel oeuvre correspond la mention :

Citation :

Bach : Partitas 1,2,3,4,5,6

C'est les sonates pour clavier et violon ? Si oui, c'est la première fois que je les vois appelé "partitas".

Vraisemblablement les Sonates & Partitas pour violon solo, numérotées 1001-1006 au catalogue BWV.

Parmi celles (réussies) dont on a peu parlé : Leclair et Ghuignone (avec basse continue), Herzogenberg 2, toutes les Röntgen (incroyables), Posa (idem, d'une richesse harmonique vertigineuse), Widor 2, d'Indy, Gédalge 1 & 2 (le prof d'Enescu), Ireland (surtout 1), Bowen 2, Ropartz (surtout 2), Alfano, Magnard, Bréville, Huré,  Canteloube (Suite), Durosoir, Le Flem, Pejačević (les deux), Clarke (surtout en ré), Kallstenius, Bacewicz, Alwyn (Sonatine) ...

DavidLeMarrec a écrit:

Posa (idem, d'une richesse harmonique vertigineuse)

C'est curieux : j'étais à l'ECUJE le 26 mars (oui oui, par tes conseils alléché...), j'ai bien aimé cette sonate (surtout le premier mouvement) mais ce que tu dis là ne m'a pas du tout sauté aux oreilles — ni d'ailleurs à la personne qui m'accompagnait, qui n'est pas extrêmement mélomane mais a trouvé cette musique très facile à écouter et un peu passe-partout...

Golisande a écrit:

DavidLeMarrec a écrit:

Posa (idem, d'une richesse harmonique vertigineuse)

C'est curieux : j'étais à l'ECUJE le 26 mars (oui oui, par tes conseils alléché...), j'ai bien aimé cette sonate (surtout le premier mouvement) mais ce que tu dis là ne m'a pas du tout sauté aux oreilles — ni d'ailleurs à la personne qui m'accompagnait, qui n'est pas extrêmement mélomane mais a trouvé cette musique très facile à écouter et un peu passe-partout...

C'est incroyable pourtant, ça bouge tout le temps, il n'y a jamais un moment où la musique se pose, ça progresse sans arrêt, on n'a pas d'aplats de formules, toujours une avancée du discours harmonique. (Il n'y a rien d'inédit dans son approche, simplement une densité assez rare.)

Ca rejoint au demeurant les commentaires d'époque (Röntgen en était fou lui aussi), Posa avec une grosse réputation côté harmonie.

Je trouve que ça s'entend moins avec le violon qu'avec le piano seul (puisque je l'ai surtout jouée), ça peut expliquer pour partie ton impression.

DavidLeMarrec a écrit:

Golisande a écrit:

DavidLeMarrec a écrit:

Posa (idem, d'une richesse harmonique vertigineuse)

C'est curieux : j'étais à l'ECUJE le 26 mars (oui oui, par tes conseils alléché...), j'ai bien aimé cette sonate (surtout le premier mouvement) mais ce que tu dis là ne m'a pas du tout sauté aux oreilles — ni d'ailleurs à la personne qui m'accompagnait, qui n'est pas extrêmement mélomane mais a trouvé cette musique très facile à écouter et un peu passe-partout...

C'est incroyable pourtant, ça bouge tout le temps, il n'y a jamais un moment où la musique se pose, ça progresse sans arrêt, on n'a pas d'aplats de formules, toujours une avancée du discours harmonique. (Il n'y a rien d'inédit dans son approche, simplement une densité assez rare.)

Ca rejoint au demeurant les commentaires d'époque (Röntgen en était fou lui aussi), Posa avec une grosse réputation côté harmonie.

Je trouve que ça s'entend moins avec le violon qu'avec le piano seul (puisque je l'ai surtout jouée), ça peut expliquer pour partie ton impression.

Tout ça donne vraiment envie de l'entendre, mais il ne semble pas y avoir pour l'instant d'enregistrement?
Tout ça me fait un peu penser au musicien Josef Paul Labor (1842 -1924) dont  Ludwig Wittgenstein, a fait l’éloge comme l’un des « six vrais grands compositeurs » avec Mozart, Haydn, Beethoven, Schubert et Brahms.
On sait ce qu'il est advenu de sa musique,assez ,sinon totalement oubliée.

DavidLeMarrec a écrit:

il n'y a jamais un moment où la musique se pose

Pas même par le passé ?

(Pardon )

gluckhand a écrit:

Tout ça donne vraiment envie de l'entendre, mais il ne semble pas y avoir pour l'instant d'enregistrement?

À paraître en septembre chez voilà Records ! Pour l'instant j'ai pu lire les partitions et deux concerts ont été donnés.

Citation :

Tout ça me fait un peu penser au musicien Josef Paul Labor (1842 -1924) dont  Ludwig Wittgenstein, a fait l’éloge comme l’un des « six vrais grands compositeurs » avec Mozart, Haydn, Beethoven, Schubert et Brahms.
On sait ce qu'il est advenu de sa musique,assez ,sinon totalement oubliée.

Les philosophes n'y connaissent souvent rien, côté musique, et lorsqu'ils cherchent à pondre des théories, on sent vite affleurer leur inculture ! (mais ce ne serait pas plutôt l'autre Wittgenstein, Paul, le concertiste de la main gauche, pour lequel Labor a écrit plusieurs concertos ?)

La musique de chambre parue chez Capriccio, en tout cas, laisse la trace d'un postromantique particulièrement inspiré.

DavidLeMarrec a écrit:

gluckhand a écrit:

Tout ça donne vraiment envie de l'entendre, mais il ne semble pas y avoir pour l'instant d'enregistrement?

À paraître en septembre chez voilà Records !  Pour l'instant j'ai pu lire les partitions et deux concerts ont été donnés.

Citation :

Tout ça me fait un peu penser au musicien Josef Paul Labor (1842 -1924) dont  Ludwig Wittgenstein, a fait l’éloge comme l’un des « six vrais grands compositeurs » avec Mozart, Haydn, Beethoven, Schubert et Brahms.
On sait ce qu'il est advenu de sa musique,assez ,sinon totalement oubliée.

Les philosophes n'y connaissent souvent rien, côté musique, et lorsqu'ils cherchent à pondre des théories, on sent vite affleurer leur inculture !  (mais ce ne serait pas plutôt l'autre Wittgenstein, Paul, le concertiste de la main gauche, pour lequel Labor a écrit plusieurs concertos ?)

La musique de chambre parue chez Capriccio, en tout cas, laisse la trace d'un postromantique particulièrement inspiré.

Non c'est bien le philosophe, même si Labor a écrit pour son frère.J'ai écouté du Labor après avoir lu celà bien entendu, mais pas vraiment de révélation,au point de le placer ,après les grandes pointures qu'il cite plus haut.

Voilà qui fait, tout de même, un petit conflit d'intérêt (ils devaient un peu se connaître).

Les concertos ne sont pas extraordinaires, mais la musique de chambre est vraiment remarquable ; évidemment, son nom paraît tout de même incongru à côté de ceux qui ont changé notre perception de la musique.

David m'avait sollicité l'autre jour pour y aller de ma petite liste   :

Debussy
Grieg 1 & 3
Brahms 1
Janáček
Poulenc
Mozart K.301, K.376
Franck
Fauré 1
Canal
Bosmans
Alwyn
Le Flem
Pierné
Chebaline
Schnittke 1