ténors d'avant 1950 du répertoire italien

J'ouvre ce fil pour parler des ténors "anciens" qui ont chanté le répertoire italien.
Je connais trop peu Gigli et Caruso.
En revanche, je connais Björling dans Puccini en particulier : Rodolfo superbe dans la version Beecham avec De Los Angeles en Mimi et magnifique Pinkerton, toujours avec elle en Mimi.
Il a le soleil dans sa voix comme l'a eu par la suite Pavarotti. C'est toujours sublime vocalement.

C'est un soleil froid tout de même, très assuré mais aussi un peu glacé.

Pour moi, ce sera simple : j'aime bien Gigli, sans grand enthousiasme, je n'aime pas Björling pour les raisons précédemment citées dans le fil qui inspire celui-ci (très homogène et rond, une seule couleur, peu d'expression, une seule nuance ff), et Caruso, c'est insupportable pour moi (cette voix beuglée, ce style vulgaire, ces approximations solfégiques absolument colossales, capable de démarrer deux mesures trop tôt au début d'E lucevan le stelle ).

En revanche, si on peut parler de ténors sérieux comme Schippa, (Paul) Franz, Völker ou Ralf, je reviendrai très volontiers ici.
(Mais il serait plus clair de s'en tenir à ceux du répertoire italien ici.)

Que penses tu de Giovanni Martinelli?

Je ne connais Björling que dans Pagliacci (Cellini 1953), un enregistrement superbe.

En revanche, Caruso, je crois que le peu que j'ai écouté m'a semblé insupportable.

aurele a écrit:

Que penses tu de Giovanni Martinelli?

C'est vaillant, le fruit d'une époque, mais ça ne me touche guère. Tout ça reflète une époque où la voix primait sur toute autre considération (diction, exactitude, expression, musicalité...).

De toute façon, les voix d'homme des italiens de l'époque, à part les légers de type Schipa, il n'y en guère qui m'intéressent.

Chez les allemands, les russes et les français, c'est une autre histoire.

Pour Schipa, il existe 5 volumes qui lui sont consacrés chez Preiser Records. Il y a aussi des enregistrements chez Nimbus mais il doit y avoir des doublons.

On pourrait parler de tous les chanteurs "anciens" et pas seulement des ténors. Vous ne croyez pas?

Nan, nan, on ne parle que des ténors.

Rosa Ponselle qui a été en son temps une des gloires du Met avait une voix très solide et belle. Il n'est pas étonnant qu'elle soit un des modèles de Callas.
Voici son "Suicidio" : /watch?v=CNZyCepgMR0
Il lui manque une certaine autorité, des graves riches mais c'est une interprétation sensible. Cela est caractéristique du chant de cette époque.

Frère Elustaphe a écrit:

Nan, nan, on ne parle que des ténors.

J'ai peur que cela ne soit pas assez riche et intéressant de ne parler que des ténors.

Ca va être un sujet totalement fourre-tout, alors, il y a le Salon des Glottes pour cela.

Aurèle, il vaudrait mieux au contraire cibler, par exemple rester sur les ténors du répertoire italien d'avant 1950, ce serait plus clair.

DavidLeMarrec a écrit:

Ca va être un sujet totalement fourre-tout, alors, il y a le Salon des Glottes pour cela.

Aurèle, il vaudrait mieux au contraire cibler, par exemple rester sur les ténors du répertoire italien d'avant 1950, ce serait plus clair.

Le problème est que je viens de poster quelque chose sur Ponselle. Après, tu as sûrement raison, cela risque de faire trop fourre-tout.
Le Salon des Glottes est un sujet très fourre-tout lui aussi.

J'ai ouvert le Salon pour éviter de pourrir tous les fils avec les contre-ut de Truc et les coloratures de Machin, parce qu'il y en avait partout, et ça devenait envahissant. C'est donc fourre-tout par essence.

Pour Ponselle, tu n'auras qu'à ouvrir un fil sur elle où sur les sopranes d'antan.

DavidLeMarrec a écrit:

Pour Ponselle, tu n'auras qu'à ouvrir un fil sur elle où sur les sopranes d'antan.

Penses tu que cela vaille le coup? Il faudrait le faire pour les autres tessitures aussi après.
J'espère que tu vas participer à ce fil en tout cas et que d'autres aussi en ce qui concerne notamment mais pas seulement Schipa.

aurele a écrit:

Penses tu que cela vaille le coup? Il faudrait le faire pour les autres tessitures aussi après.

Pourquoi il faudrait ? On n'est pas obligé de tout faire à la fois. Pour l'instant il y a les ténors, quand on aura envie de parler de Stracciari et Ruffo (ce qui n'est pas franchement mon cas ), on verra.

Citation :

J'espère que tu vas participer à ce fil en tout cas et que d'autres aussi en ce qui concerne notamment mais pas seulement Schipa.

Je participerai probablement assez peu, puisque je suis surtout intéressé par les intégrales : les airs donnent une idée de ce qui se jouait à l'époque, de quelle façon, mais écouter des morceaux éparpillés (rarement les plus intéressants de l'opéra, en plus), ça ne m'intéresse pas beaucoup.

DavidLeMarrec a écrit:

Je participerai probablement assez peu, puisque je suis surtout intéressé par les intégrales : les airs donnent une idée de ce qui se jouait à l'époque, de quelle façon, mais écouter des morceaux éparpillés (rarement les plus intéressants de l'opéra, en plus), ça ne m'intéresse pas beaucoup.

C'est dommage car tu sembles apprécier Schippa. Il existe un enregistrement de Don Pasquale avec lui. Il doit y avoir certainement des coupures.

aurele a écrit:

C'est dommage car tu sembles apprécier Schippa.

Oui, je l'aime beaucoup. Mais Don Pasquale, c'est quand même une oeuvre très très mineure, alors il faudrait vraiment que j'idolâtre un chanteur pour aller écouter ça, j'écoute quand même les oeuvres en priorité. Il y a un peu plus d'enregistrements avec Valetti, mais je suis déjà moins admiratif.

Pour rappel : j'ai fait un sujet sur Gigli.

ici

Il y aurait matière à faire un sujet sur les vieux ténors italiens, mais il n'intéresserait que les nécropathes, vu, que comme le dit justement David, il y plus de voix que de musique dans ces témoignages (sans parler de l'accompagnement).

Je conseille tout de même d'écouter Aureliano Pertile, un style vraiment étonnant, et qui fait immédiatement penser à Corelli, même si la voix est beaucoup moins brillante.

/watch?v=JcFobK68RoU

Et puis Tamagno, le créateur d'Otello, âgé, mais encore épatant.

/watch?v=mTWPnsOe_B8

Sinon il y a aussi les ténors d'avant Caruso, héritiers du 19e siècle, De Lucia (le plus intéressant par le style), Bonci et Anselmi.

/watch?v=xICT4t9uaUA

Après, on peut écouter surtout des grandes voix (Merli, Taccani, Zenatello) ou quelques uns assez raffinés (Dino Borgioli). Mais il faut aimer.

Bertram a écrit:

Il y aurait matière à faire un sujet sur les vieux ténors italiens, mais il n'intéresserait que les nécropathes, vu, que comme le dit justement David, il y plus de voix que de musique dans ces témoignages (sans parler de l'accompagnement).

Oh non, je ne suis pas allé jusque là, ce serait très injuste. Mais ce n'est pas le style de chant qui me touche le plus, pour tout un tas de raison (peu de vibrato, diction variable, extraits seulement disponibles, attitude assez peu 'exégétique' par rapport au texte...).

C'est vrai que j'aurais dû citer Tamagno, dont je suis fou. Cette clarté de la voix, cette limpidité de la diction, cette expression presque légère... c'est merveilleux.
Je me précipiterais sur l'intégrale d'Otello si elle existait.

C'est vrai, j'ai un peu extrapolé...

A t'on le droit de porter au pinacle Léopold Simoneau, bien que non italien et plutôt mozartien (les Da Ponte, c'est bien du répertoire italien, non ?) et bien qu'il ait chanté au delà de 1950 ?
Quelle distinction, quel phrasé !
Et on n'en parle jamais ou très rarement ici...

http://www.arkivmusic.com/classical/album.jsp?album_id=139084

Il s'agit d'un disque avec plusieurs airs interprétés par Alessandro Valente. Connaissez vous ce ténor? Il est né le 9 janvier 1890 à Turin et il est mort le 7 octobre 1958. Ce sont les seules infos que j'ai trouvé sur lui.

Il a enregistré en studio le rôle de Canio en 1929 en studio sous la direction de Carlo Sabajno.