Self-made playlist (2)

Tu sais la jouer pourtant Era, si mes souvenirs sont bons, cette fantaisie!

Ca doit être la classe n'empêche, dans une situation comme celle-ci: "Tu nous joues quelque chose?" de pouvoir répondre "Je vais jouer la Fantaisie de Chopin" et effectivement, de jouer la Fantaisie de Chopin.
Enfin, je rêve...

J'avais une trouille pas possible de la jouer en public ! Bizarrement la seule fois où je l'ai joue à peu près correctement (c'est à dire avec une certaine cohérence), même si c'était encore sale, c'était à mon prix... C'est vraiment l'un des morceaux les plus compliqués de Chopin, rien ne tombe sous les doigts, et surtout ça change tout le temps... C'est plus agréable de jouer les ballades (la quatrième doit être de la même difficulté que la Fantaisie, voir un peu plus dure) où l'on peut plus se faire plaisir dans la technique de Chopin.

Et oui, les dièses qui arrivent à la quatrième "exposition" du thème c'est surprenant Quelques trucs indéchiffrables dans le choral aussi, la grande phrase du milieu est impossible à saisir de suite harmoniquement...

Tu as laissée tomber cette Fantaisie du coup, d'après ce que j'ai compris? Tu ne l'entretiens pas un peu?

Sinon, oui les ballades, le début de la première et de la deuxième particulièrement, où l'on peut se faire plaisir très rapidement - et puis quelle musique!
Par contre la quatrième. C'est embêtant parce que c'est ma préférée... La fin, avec des arpèges tempêtueux aux deux mains comme dans l'étude Op.25 No.12 qui amènent ces accords tonitruants, eh bien sur la partition, ça donne mal aux yeux!

Je l'ai quand même bossée dix mois, donc oui pour l'instant je la laisse de côté, si je la reprends dans trois ou quatre ans ça ira plus vite à monter et ce sera plus propre
En ce moment je monte la première ballade, quelques vacheries quand même là dedans (la coda et le milieu...), j'en ai pour six bons mois je pense... mais c'est tellement beau !

Ah oui, ce sont quand même des projets sur le très long terme!

Bon courage Dans cette première ballade, le partie centrale est une vraie bouffée de chaleur, quelle bonheur entre cette tristesse - mais ça doit être assez costaud effectivement.
La coda, ce ne sont que des traits techniques rapides, pas de soucis de mise en place.

Un jour, je jouerai du violon ! Pour le moment, j'épargne mes voisins.

Y a un très bon violoniste dans ma rue, je m'arrête à chaque fois que je passe devant la maison.

Era a écrit:

Je l'ai quand même bossée dix mois, donc oui pour l'instant je la laisse de côté, si je la reprends dans trois ou quatre ans ça ira plus vite à monter et ce sera plus propre
En ce moment je monte la première ballade, quelques vacheries quand même là dedans (la coda et le milieu...), j'en ai pour six bons mois je pense... mais c'est tellement beau !

J'adore ces expressions de pianiste: "je monte la 1ère ballade de Chopin".

Alors qu'en fait la plupart des pianistes la démontent.

Percy Bysshe a écrit:

Quand ça ne marche pas du tout et que tout est décousu, je raccorde l'idée musicale dans ma tête et j'arrive à être content de moi.

C'est un bon moyen.

(Sinon, je parlais vraiment des claviers, pas des compositeurs, espèce de böser Geist !)

Era a écrit:

C'est vraiment l'un des morceaux les plus compliqués de Chopin, rien ne tombe sous les doigts,

Oui, à part la première page, c'est vraiment pas du Chopin, c'est sous des apparences bonhommes assez antidigital (alors que c'est souvent l'inverse). Cela dit, c'est quand même plus accessible que la Barcarolle, dans le genre...

Citation :

et surtout ça change tout le temps... C'est plus agréable de jouer les ballades (la quatrième doit être de la même difficulté que la Fantaisie, voir un peu plus dure) où l'on peut plus se faire plaisir dans la technique de Chopin.

La Quatrième, c'est très différent comme difficulté. Il y en a beaucoup plus objectivement, mais elles sont purement pianistiques et certains passages se jouent assez bien spontanément. Cela dit, à amener à quelque chose d'écoutable, je pense que c'est plus dur.

Era a écrit:

En ce moment je monte la première ballade, quelques vacheries quand même là dedans (la coda et le milieu...), j'en ai pour six bons mois je pense... mais c'est tellement beau !

Les trois premières ballades sont en réalités beaucoup moins dures qu'elles pourraient le paraître à entendre ou à lire, c'est même relativement accessible à un pianiste de niveau correct s'il est un peu patient. Comme elles sont longues, assez brillantes tout de même et requièrent des techniques très diverses, elles sont en revanche difficiles à mettre en place si on veut les présenter à un examen.

Je suis d'accord avec Percy, la coda est un faux problème : ça tombe bien sous les doigts, et une fois que tu as trouvé la façon dont tu veux faire changer et danser la chose (on peut faire apparaître plusieurs mélodies différentes, décalées par rapport aux temps forts), il n'y a pas de véritable difficulté digitale, même au tempo.
En revanche, les petites sections brillantes (seconde moitié du premier agitato, puis tous les traits sur deux bonnes pages après le grand retour du thème B en la), elles sont bien retorses si on veut du travail net. Mais enfin, tu as l'habitude !


C'est malin, vous m'avez donné envie de rejouer ça, il est presque 22h et demain c'est dimanche.

Stojowski: Pièces pour piano Op.25
Scelsi: 3ème sonate pour piano

Kreutzer - etude n36 (/watch?v=7u0nYCRhA6Y)

C'est mortel.

Bientôt, ce sera le concerto pour alto de Pleyel. Ça promet d'être lourd et pénible.

Avec mon nouvel orchestre baroque :

Corelli - Concerto fatto per la Notte di Natale

On ne parle pas assez de Corelli

Ça doit être sympa à jouer, une bonne nouvelle pour toi d'avoir intégré cet ensemble.
Tu as enregistré ?

Il a écrit que ça de beau, d'ailleurs y a que ça qui est joué


J'exagère à peine

Era a écrit:

Il a écrit que ça de beau, d'ailleurs y a que ça qui est joué


J'exagère à peine

Il est urgent pour un apôtre du bon goût tel que toi d'écouter ceci : http://www.musicme.com/Accademia-Bizantina/albums/Corelli:-Violin-Sonatas-Op.-5,-Nos.-1-12-0829410848152.html#

jerome a écrit:

Ça doit être sympa à jouer, une bonne nouvelle pour toi d'avoir intégré cet ensemble.
Tu as enregistré ?

oui c'est très sympa, surtout de rejouer en groupe. Je ne me souvenais même plus de ce plaisir d'entendre la contrebasse et les violoncelles juste à côté de soi pendant qu'on joue.
En plus, j'ai retrouvé deux copains avec qui je jouais dans les mariages il y a quelques années et qui ont fait leur chemin en musique (même si ça me fait un peu déprimer d'être assis derrière un ordi au boulot alors que j'aurais pu choisir de suivre le même chemin qu'eux à l'époque).
Aussi, ça change des oeuvres romantiques avec vibrato omniprésent. Tout semble pur car on retourne à l'essentiel : le rythme, les notes, la légèreté naturelle.
On enregistrera peut-être un peu plus tard, quand on sera vraiment au point.
Aussi, quelques concerts sont prévus en fin d'année et début d'année prochaine.

Corelli, je ne connais que quelques pièces pour flûte. Dans mon souvenir, c'est sympa à jouer.

OYO TOHO a écrit:

Avec mon nouvel orchestre baroque :

Corelli - Concerto fatto per la Notte di Natale

On ne parle pas assez de Corelli

Ah oui, c'est sa plus belle oeuvre, extraordinaire poésie...

J'aime beaucoup la version Karajan.

DavidLeMarrec a écrit:

OYO TOHO a écrit:

Avec mon nouvel orchestre baroque :

Corelli - Concerto fatto per la Notte di Natale

On ne parle pas assez de Corelli

Ah oui, c'est sa plus belle oeuvre, extraordinaire poésie...

J'aime beaucoup la version Karajan.

pourtant Karajan n'est pas réputé pour cette époque-là ! je vais quand même écouter ça par curiosité

C'est totalement hors-style, mais ça pas mal d'allure, pas de grandiloquence ni de lourdeur. Un peu comme ses Quatre Saisons avec Mutter, il y souffle vraiment de l'esprit.

Déchiffrage d'accompagnement:

Ravel: Sainte
Debussy: Beau soir, Mandoline
Webern: Lieder de jeunesse
Schubert: An Emma, Ave Maria
Wagner: Crépuscule des dieux, début du Ier acte

Percy Bysshe a écrit:

Déchiffrage d'accompagnement:

Ravel: Sainte
Debussy: Beau soir, Mandoline
Webern: Lieder de jeunesse
Schubert: An Emma, Ave Maria
Wagner: Crépuscule des dieux, début du Ier acte

J'achète le CD ! En plus les Debussy, Webern et Wagner sont pas super commode pour s'accompagner en chantant. Les discordances chez Webern entre rythmes joués et chantés, et la difficulté des deux conjuguée...

Je transcris le chant en marmonnage, ça simplifie la donne.

Era a écrit:

Il a écrit que ça de beau, d'ailleurs y a que ça qui est joué

J'exagère à peine

Euh... tu connais bien Corelli avant de porter un jugement aussi sévère sur lui ? Je pense tout simplement que beaucoup de gens connaissent très mal le baroque italien (en dehors de Vivaldi, qui n'en est pas représentatif du tout). Corelli est l'un des plus grands compositeurs du baroque italien, et le père de la musique de chambre : ses opus 1-4 marquent la naissance de la musique en trio (magnifiques sonates da camera et da chiesa) et son opus 5 est l'un des plus beaux témoignages de la sonate pour violon.

OYO TOHO a écrit:

DavidLeMarrec a écrit:

OYO TOHO a écrit:

Avec mon nouvel orchestre baroque :

Corelli - Concerto fatto per la Notte di Natale

On ne parle pas assez de Corelli

Ah oui, c'est sa plus belle oeuvre, extraordinaire poésie...

J'aime beaucoup la version Karajan.

pourtant Karajan n'est pas réputé pour cette époque-là ! je vais quand même écouter ça par curiosité

David faisait de la provoque, le fieffé coquin.

C'est pas de la provocation, c'est sans doute le disque Vivaldi que j'ai le plus écouté, surtout pour son couplage avec Corelli et Pachelbel. J'assume.

Des extraits de l'opéra de quat'sous, trop bon

Pour me faire plaisir, j'ai écrit une fantaisie de bravoure sur l'air La donna e mobile de Rigoletto (avec une écriture semblable à la Campanella de Liszt). C'est assez impressionnant de voir comme les choses que l'on écrit soi-même sont nettement plus facile d'accès à l'exécution.

Et puis j'ai déchiffré un lied de Wolf, Sie haben heut Aben Gesellschaft. Les intentions n'y étaient pas du tout (ça sonnait franchement triste, alors que ce lied est au contraire assez enlevé), il y a encore du boulot pour le déchiffrage!

Percy Bysshe a écrit:

Pour me faire plaisir, j'ai écrit une fantaisie de bravoure sur l'air La donna e mobile de Rigoletto (avec une écriture semblable à la Campanella de Liszt). C'est assez impressionnant de voir comme les choses que l'on écrit soi-même sont nettement plus facile d'accès à l'exécution.

On peut espérer un enregistrement ?

--

De mon côté, je fais surtout des exercices, des gammes, des études, je revois les bases après deux mois de grave laissé-aller.

Je n'ai rien pour enregistrer, si ce n'est mon casque, donc le résultat catastrophique...
Bon j'essaierai, et si c'est présentable, je posterai.

Telemann: Quatuors parisiens n°1, 2 et 3, déchiffrage avec mon nouveau groupe de musique de chambre baroque, c'est à dire clavecin (moi), violon baroque, violoncelle baroque et traverso

ah oui j'adore ces quatuors ! j'ai le disque Harmonia Mundi "Musique d'abord" avec les 6 ! Vous allez vous enregistrer ?

Pour l'instant on a fait un déchiffrage au tempo, le violoncelliste déchirait tout et lisait ça avec quarante intentions musicales à la minute, les deux autres essayaient de faire leurs notes et moi mes chiffrages

J'ai pas de bon matériel pour m'enregistrer (j'avais fait la bêtise d'acheter un micro et une carte son ce qui en fait se révèle peu pratique et d'ailleurs de mauvaise qualité), mais si l'un d'eux a un mini disque, pourquoi pas, dans un ou deux mois Au programme aussi, un concert royal de Couperin et pourquoi pas (soyons fous), l'Offrande Musicale ?

Era a écrit:

et pourquoi pas (soyons fous), l'Offrande Musicale ?

Que la sonate en trio, ou aussi les ricercares et les canons ?

La sonate en trio pour l'instant, les ricercares et les canons j'aurai pas le temps de les bosser...

Tu l'aimes, cette sonate ?
Perso je ne vois pas trop la plus-value par rapport à d'autres oeuvres dans le même format. C'est la partie galante du recueil, pas vraiment là que réside sa vraie beauté... enfin, je le ressens comme ça en tout cas.

Sinon, la sonate en trio avec flûte et violon au lieu de deux violons, je trouve que ça emmène tout de suite sur un certain terrain, celui de l'élégance un peu policée, la mignonnerie. Là encore c'est juste ma perception ; d'une, le traverso a naturellement un son gentil qui oriente beaucoup le son de l'ensemble. Et de deux le dialogue des voix supérieures consiste en un jeu de timbres, de contrastes (et de fréquents clins d'oeil, question-réponse...), plus qu'un un vrai mélange apte à magnifier les rapports harmoniques et l'égalité des voix dans le contrepoint. (En ce sens, j'ai une très nette préférence pour les sonates avec deux violons). Comment tu vois cette différence, toi ?

On n'a pas encore testé, mais je sens bien que tu as raison concernant l'alliage des timbres, et c'est vrai qu'en plus le traverso amène toujours rapidement sur un terrain "galant" qui n'est pas évident dans l'OM. Bon, de là à dire que la sonate en trio est la partie galante du recueil, je ne sais pas, ce qui est sûr c'est que c'est moins recueilli que les pièces pour clavecin seul. Après on peut aussi jouer là dessus, ce n'est pas le même travail

En ce moment je "travaille" le concerto d'Ignace Pleyel. C'est amusant parce que quand mon professeur m'a demandé ce que je voudrais jouer, je lui ai répondu "De la musique impressionniste, et surtout pas de concerto Classique, je déteste ça !" Et il m'a donné cette chose parce que "c'est idéal pour progresser maintenant".

Effectivement, c'est de mon niveau mais : 1/mélodiquement c'est nul. 2/harmoniquement c'est indigent (ré, la, ré, ré, si mineur, ré, etc) et 3/rythmiquement c'est tout le temps pareil. (poum pam pam pam)

Du coup, je m'essaie (en toute clandestinité) à la pièce op39 de Chausson et ça c'est génial.

On sait.

C'est bien mon petit, tu iras loin !

natrav le magnifique a écrit:

C'est bien mon petit, tu iras loin !

Mais je suis déjà très loin.

L'op39, ce n'est pas tant les chromatismes que les rythmes alambiqués qui posent problème. Le voisin a l'air d'apprécier pour l'instant.

CHAUSSON est universel.

Sympa la mesure à 5 temps, j'ai plus de mal avec le chromatisme de la dernière partie.

Et les doubles cordes juste avant.

natrav le magnifique a écrit:

CHAUSSON est universel.

Sympa la mesure à 5 temps, j'ai plus de mal avec le chromatisme de la dernière partie.

Faut arrêter la mousse hein Natrav ?

C'est un effet rémanent qui devient constant, on ne peut rien y changer.

@ Ophanin:
Ça passe mieux je trouve. Mais bon, on n'a pas la même main finalement.
Et à l'alto c'est sans doute plus coton qu'au violon où tout est plus resserré.

J'adore ton prof.

C'est vrai que Pleyel, ça s'écoute bien en faisant la vaisselle, et même en lisant le forum, mais travailler, sauf pour des pros qui cachetonnent, ce doit pas être bien exaltant.

En même temps, d'un point de vue strictement technique, il est vrai que les impressionnistes ne sont pas très orthodoxes et n'aident donc pas forcément à poser des préalables techniques. En avait-il seulement dans sa besace ?

=> Couperin, Magnificat (première lecture de la partition manuscrite, avec chiffrages maison).

=> Charpentier, Magnificat H.76 (chiffrage), puis haute-contre, taille et basse-taille simultanément.

=> Saint-Saëns, Henry VIII, air du II de Gomez "Norfolk avait dit vrai".

=> Kapsberger, Gaillarde arrangée pour le clavessin par un de nos contemporains.

~ Le début et la fin d'Elektra, largement élagué

Wolferl a écrit:

~ Le début et la fin d'Elektra, largement élagué

Je veux bien être ta Chrysothemis.

Ok, j'engage Guillaume en Clytemnestre, Polyeucte en Oreste et on enregistre.