Compositeur d'opéras ayant connu de grands succès, Vicente Martin y Soler est un espagnol qui décide de se former en Italie à l'opéra napolitain qui règne alors en Europe. Il rejoint Naples en 1777, s'y établit et recueille ses premiers succès, alternant comme les napolitains les opéras sérieux et buffas.
En 1784, il est appelé à Vienne et se voit confier par Da Ponte, Poète impérial, directeur des livrets et de la littérature , un premier opéra, bien accueilli, ce qui l' amène à lui confier à nouveau un livret, en 1786, sa Una Cosa Rara, dont le succès est immense à l'époque malgré les intrigues de la cour.
Una Cosa Rara est produite dans toute l'europe et sera chantée à Paris en 1791. Mozart cite l'oeuvre dans son Don Giovanni. Martin et Da Ponte connaissent à nouveau le succès en 1787 avec l'Arbre de Diane.
Sa gloire attire l'attention de Catherine II qui lui attribue en 1788 la succession de Tretta, Paisiello et Sarti, à la direction de l'opéra impérial. Il réussit là encore, s'établit à Saint Pétersbourg, y compose des opéras et jette les bases de l'opéra russe, composant sur des livrets de Catherine. Martin Y Soler reste dans la capitale russe où il décède en 1806 peu apprécié du tsar Alexandre qui aime l'opéra français.
Una Cosa Rara est un opéra délicieux, plein de flamme, avec des voix superbes, dont le succès exceptionnel, extraordinaire dit Jordi Savall, était justifié par un grand art de la composition. Du grand art! Un rare équilibre entre les voix et l'orchestre, un phrasé unique des voix. Je connais deux versions dont celle de Savall en CD, excellentes toutes les deux.
Sont de qualité également Il tutore burlato et La capricciosa correta, deux opéras traduisant bien le talent de cet espagnol converti au style napolitain, qu'il a assimilé avec une facilité déconcertante. Les CD sont très bons.