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 Olga Neuwirth (1968) - du bling-blang-blong mais pas que

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Benedictus
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MessageSujet: Olga Neuwirth (1968) - du bling-blang-blong mais pas que   Olga Neuwirth (1968) - du bling-blang-blong mais pas que EmptyVen 25 Mar 2022 - 16:13

Olga Neuwirth (1968) - du bling-blang-blong mais pas que 1200x680_gettyimages-143112339
J'aime bien cette photo, elle a un petit air psychotique dessus.

Née en 1968 à Graz en Autriche, fille d'un pianiste de jazz, Olga Neuwirth se forme à l'École supérieure de musique de Vienne, avant de parfaire ce parcours en suivant les enseignements d'Elinor Armer, d'Adriana Hölszky, de Tristan Murail et de Luigi Nono. En 1999/2000 elle compose une oeuvre spécialement pour les 75 ans de Pierre Boulez, Clinamen/Nodus, que le chef dirigera lui-même lors de sa soirée d'anniversaire.

Son style est relativement protéiforme et on trouve autant des pièces devant à l'électroacoustique minimale que des oeuvres orchestrales d'un post-tonalisme grandiloquent ou des créations plus centrées sur la recherche de timbre. Elle pratique fréquemment une fusion des styles entre musique contemporaine et musiques populaires ou jazz. Ses instrumentations sont volontiers originales, mélangeant instruments classiques avec des instruments venant des musiques amplifiées ou en mettant en avant des instruments plus rares. Le "tronc commun" de ce catalogue semble être la recherche d'atmosphères anxiogènes et résolument inquiétantes et l'attrait pour les ambiances fantastiques.

On trouve déjà plusieurs musiques de scène-opéras à son catalogue, de la musique orchestrale et des pièces de musiques de chambre ou solo. le tout est fréquemment édité en CD par Kaïros depuis le tournant des années 2000. Elle est fréquemment jouée à Paris, notamment par l'ensemble inter-contemporain dirigé par Matthias Pintscher

Je crée le sujet suite à plusieurs échanges sur la compositrice, suite à mon intérêt pour la pièce Ondate II pour deux clarinettes basses, jouée lors d'un concert Xenakis de l'ensemble inter-contemporain.
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MessageSujet: Re: Olga Neuwirth (1968) - du bling-blang-blong mais pas que   Olga Neuwirth (1968) - du bling-blang-blong mais pas que EmptyVen 25 Mar 2022 - 16:22

Je colle ici les quelques avis du sujet sur le contemporain.

DavidLeMarrec a écrit:
Prosopopus a écrit:
L'opéra dont tu parles c'est The Outcast ?

Oui.

Je ne peux pas te dire grand'chose d'autre sur Neuwirth : l'un des très rares compositeurs dont je déteste vraiment la musique – mais, de ce fait, j'en ai finalement peu écouté pour pouvoir te guider. (Contrairement à Glass où j'ai vraiment payé mon écot de façon répétée…)


lulu a écrit:
J’ai aussi trouvé que Lost Highway contient très peu de musique, ce qui n’est pas forcément le cas de toutes ses œuvres ni même de tous ses opéras (l’autre que j’ai écouté, Bählamms Fest, m’a déjà semblé plus consistant musicalement). Pour te faire une idée, essaie peut-être Le Encantadas : c’est récent, presque aussi long qu’un opéra et c’est sur youtube.

lulu a écrit:
Prosopopus a écrit:
Comment peut on la situer parmi les compositeurs contemporains ?

c’est simple : elle se situe dans la catégorie très particulière des compositeurs autrichiens (tu peux aussi tenter Die Blinden de Furrer). Mr. Green

Benedictus a écrit:
Pour ma part, je n'en ai pas écouté des masses - seulement trois disques Kairos: le disque monographique de Boulez et Pomàrico, Bählamms Fest et le disque plus récent avec ses concertos pour trompette et alto et sa commande des Wiener Philharmoniker.

Je n'ai jamais été super fan, mais ça ne m'a jamais non plus rebuté outre mesure: en fait, je ne trouve pas ça tellement typé (Bählamms Fest un peu plus, mais peut-être surtout à cause de son livret zarbi), voire un peu standard, dont le langage n'est ni particulièrement difficile (je trouve ça plus accessible que Furrer, par exemple) ni spécialement radical (dans le dernier disque Kairos, ça devient même très intelligible.) En fait, si on met à part ce qu'elle fait un peu à la marge du «classique» (ses collaborations avec des ensemble de free jazz ou avec des théâtreux, ses musiques pour le cinéma) et que je connais très très mal, ça ne me paraît pas fondamentalement différent de ce que peuvent faire, mettons, des gens comme Pintscher, Widmann, Unsuk Chin...

J'avoue avoir du mal à comprendre pourquoi, dans l'imaginaire de David, elle est devenue une sorte d'archétype platonicien de la musique-contemporaine-radicale-super-moche-qui-fait-fuir - bon, OK, sur ses photos, elle a souvent des regards ou des expressions de psychopathe, mais à part ça?

(En termes de langage ou de sonorité, je trouve par exemple la musique de Czernowin plus «dérangeante», plus pertinente dans ce rôle de compositrice-repoussoir.)

lulu a écrit:
Je trouve que si, ou en tout cas qu’elle a eu une période typée. Ce n’est de fait ni particulièrement radical ni particulièrement difficile, je suis d’accord, mais je ne trouve pas ça pour autant « dans la moyenne ». Sauf effectivement pas mal de ses œuvres récentes comme Remnants of Songs ou de fait ça devient très intelligible et passe-partout. À l’inverse, ses œuvres du début des années 90 ne sont pas toutes encore hyper personnelles (mais je le trouve très bien ce disque Accord). Mais entre les deux (dès Sans soleil, 1994, et Vampyrotheone, 1995, voire avant, puis bien sûr avec Bählamms) y a un vrai truc je trouve, évidemment y a un fond commun avec ceux que tu cites, mais aussi un côté post-sciarrino évident, en beaucoup plus grotesque, plus ses sorties de route du bon gout classique parfois portées en principe esthétique, avec ses effets orchestraux ou instrumentaux quasi pompeux, le son glassharmonica-thérémine-acouphène de son orchestre, les bouts de tonalité, et le côté série B qui fait souvent surface. Mais bon ça dépend, le disque Kairos de musique de chambre par exemple je trouve ça totalement osef.

Furrer c’est variable quand même : j’ai cité Die Blinden parce que je trouve qu’il y a un truc commun à Neuwirth dans cette œuvre, mais sinon à côté de choses difficiles y a en aussi qui sont presque trop accessibles et catchy.

lulu a écrit:
Et à la limite je peux concevoir l’archétype qu’en a fait David (sans manifestement l’avoir beaucoup écoutée). Alors que Czernowin c’est la plupart du temps plus « sérieux », Neuwirth si on doute de sa sincérité c’est facile d’y entendre de la musique bruyante et grotesque pour effrayer et complaire le bourgeois (et qui est de fait devenue plus gentille avec le temps) + les livrets décadents de Jelinek et son imaginaire gothique un peu ridicule. Mais ça me semble pas un angle d’attaque très intéressant. Laughing

(Mais s’il avait écouté Oresteia de Lim, il aurait une autre compostrice à détester à la place.)

Benedictus a écrit:

lulu a écrit:
Alors que Czernowin c’est la plupart du temps plus « sérieux », Neuwirth si on doute de sa sincérité c’est facile d’y entendre de la musique bruyante et grotesque pour effrayer et complaire le bourgeois (et qui est de fait devenue plus gentille avec le temps) + les livrets décadents de Jelinek et son imaginaire gothique un peu ridicule. Mais ça me semble pas un angle d’attaque très intéressant. Laughing
Je dois malheureusement avouer que c'est sans doute tout ce que tu dis qui m'a dissuadé d'explorer très avant le catalogue de Neuwirth - au contraire de Czernowin, dont la musique m'indispose probablement davantage, mais dont l'univers et la personnalité font, comme tu dis, «plus “sérieux”» (et puis je trouve aussi son langage beaucoup plus personnel.)

DavidLeMarrec a écrit:
Benedictus a écrit:
J'avoue avoir du mal à comprendre pourquoi, dans l'imaginaire de David, elle est devenue une sorte d'archétype platonicien de la musique-contemporaine-radicale-super-moche-qui-fait-fuir - bon, OK, sur ses photos, elle a souvent des regards ou des expressions de psychopathe, mais à part ça?

Pourquoi en parlé-je ainsi ?  Pour vous amuser surtout, parce qu'il faut bien avoir des repoussoirs pour rendre ses coups de cœur crédibles. Je n'ai rien contre elle en vérité (la preuve, j'avais pris une place pour Lost Highway avant son annulation), ni même contre Glass (dont je trouve les procédés parfois à la limite de l'escroquerie, mais c'est de la musique, pas des crimes de guerre, et il y a des trucs presque écoutables chez lui, concerto pour violon, The Perfect American…).
Si je parle souvent d'elle, c'est parce qu'elle semble faire une très belle carrière dans les salles de concert, alors qu'elle ne me paraît produire rien de particulièrement remarquable (pareil pour Pintscher, Murail ou Grisey au demeurant, mais les deux derniers ont vraiment leurs admirateurs, donc je dois manquer quelque chose).

Radicale, non, ce n'est pas ce que je dis, plutôt du bling-blang-blong même pas subversif ou original, archétype du moche gratuit pas très inventif. Donc vraiment le truc où non seulement on a l'impression de perdre son temps, mais en plus c'est assez désagréable à écouter…

Pour autant, comme je le soulignais précédemment, je n'ai pas écouté énormément de son catalogue (quelques œuvres symphoniques à la radio y a plus de dix ans) et je n'ai donc qu'un avis partiellement informé, je l'utilise vraiment en étendard mais je vous invite tous à en écouter plus moi pour avoir une opinion réellement éclairée.
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MessageSujet: Re: Olga Neuwirth (1968) - du bling-blang-blong mais pas que   Olga Neuwirth (1968) - du bling-blang-blong mais pas que EmptyVen 25 Mar 2022 - 16:37

Et j'avais donc essayé ceci dans la foulée du concert Xenakis :

Olga Neuwirth (1968) - du bling-blang-blong mais pas que NS03NzcyLmpwZWc

Lost Highway (2002/2003), une pièce de théâtre musicale sur un livret d'Elfriede Jelinek et Olga Neuwirth, d'après le scénario du film de David Lynch.

La pièce reprend l'histoire et les dialogues du film de Lynch, agrémentés d'une musique électro-acoustique assez neutre, tout est assez gris et monotone, même pour une pièce électronique, les rares moments où la musique s'étoffe un peu ne permettent pas de garder un intérêt constant pour la pièce, surtout avec le seul support audio. Je n'ai pas aimé du tout cette proposition mais je reste curieux de découvrir d'autres choses.
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MessageSujet: Re: Olga Neuwirth (1968) - du bling-blang-blong mais pas que   Olga Neuwirth (1968) - du bling-blang-blong mais pas que EmptyVen 25 Mar 2022 - 19:21

lulu a peut-être d'autres recommandations pour faire passer la pilule?

Embarassed Désolé, pas pu m'en empêcher.
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MessageSujet: Re: Olga Neuwirth (1968) - du bling-blang-blong mais pas que   Olga Neuwirth (1968) - du bling-blang-blong mais pas que EmptySam 26 Mar 2022 - 2:16

j’ai pas compris. hehe
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MessageSujet: Re: Olga Neuwirth (1968) - du bling-blang-blong mais pas que   Olga Neuwirth (1968) - du bling-blang-blong mais pas que EmptySam 26 Mar 2022 - 2:32

Normal, Neuwirth alias Lulu la pilule, c'est une référence très franco-française (et qui commence à dater): https://www.francetvinfo.fr/sante/contraception/la-pilule-et-ses-risques/lucien-neuwirth-l-homme-qui-a-fait-passer-la-pilule_2522161.html
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MessageSujet: Re: Olga Neuwirth (1968) - du bling-blang-blong mais pas que   Olga Neuwirth (1968) - du bling-blang-blong mais pas que EmptySam 26 Mar 2022 - 8:53

Ah oui, je ne l'avais pas non plus mais jolie.
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MessageSujet: Re: Olga Neuwirth (1968) - du bling-blang-blong mais pas que   Olga Neuwirth (1968) - du bling-blang-blong mais pas que EmptyLun 28 Mar 2022 - 17:44

Olga Neuwirth (1968) - du bling-blang-blong mais pas que NC5qcGVn

Instrumental-Inseln I Aus "Bählamms Fest"
Vampyrotheone
Instrumental-Inseln II Aus "Bählamms Fest"
Hooloomooloo
Instrumental-Inseln III Aus "Bählamms Fest"

Ernesto Molinari, Burkhard Stangl, Rico Gubler, solistes
Klangforum Wien, dirigé par Sylvain Cambreling

Kaïros - 2001

Ah bah voilà, là on est dans des choses qui me parlent beaucoup plus. Trois oeuvres électroacoustiques avec ces "îles instrumentales", tirées de son opéra Bählamms Fest et deux oeuvres plus directes et "classiques" dans leur approche. Beaucoup aimé Hooloomooloo d'ailleurs, pas si éloigné de la musique de Xenakis avec un vrai travail de tensions et détentes qui dépasse la simple recherche d'effets. Vampyrotheone est dans le même goût avec des frottements électroniques plus présents et j'ai trouvé ça moins construit même si assez prenant tout de même.
Il faut évidemment aimer les orchestrations massives (du piano, des cloches en veux-tu en voilà, un gong, une guitare électrique, des cuivres agressifs) et les jeux de résonance et de confrontation des timbres.
Les "Iles instrumentales" sont résolument plus moroses, le climat y est moins frondeur. L'opposition avec les autres pièces fonctionne très bien.

On ressent bien dans ce programme l'aspect anxiogène de la musique de Neuwirth et je ne dis pas que cela s'écoute avec facilité mais il y a tout de même quelque chose de séduisant là-dedans.
C'est certes un peu cliché mais tout cela sonne comme une bande-son pour un cauchemar, sentiment accentué par le recours à des fanfares de cuivres tonales à de brefs instants.
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MessageSujet: Re: Olga Neuwirth (1968) - du bling-blang-blong mais pas que   Olga Neuwirth (1968) - du bling-blang-blong mais pas que EmptyMar 29 Mar 2022 - 16:52

j’avais hésité à citer ce disque comme (meilleure) porte d’introduction, coul que ça t’ait plu.
tu peux aisément poursuivre avec le suivant, Clinamen/Nodus − Construction in Space, toujours de la musique orchestrale chez Kairos mais légèrement plus récent.
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MessageSujet: Re: Olga Neuwirth (1968) - du bling-blang-blong mais pas que   Olga Neuwirth (1968) - du bling-blang-blong mais pas que EmptyVen 1 Avr 2022 - 15:49

lulu a écrit:
Pour te faire une idée, essaie peut-être Le Encantadas : c’est récent, presque aussi long qu’un opéra et c’est sur youtube.

Le Encantadas sera donné à la cité de la musique le 13 décembre 2022 par l'Ensemble Inter-Contemporain de Matthias Pintscher (qui l'avait déjà donné en 2015 d'ailleurs).
J'attendrai donc peut-être cette représentation pour tenter.

ça fait deux "opéras" de Neuwirth pour la prochaine saison Philharmonie-Cité de la musique, avec The Outcast prévu pour septembre.
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MessageSujet: Re: Olga Neuwirth (1968) - du bling-blang-blong mais pas que   Olga Neuwirth (1968) - du bling-blang-blong mais pas que EmptyMer 14 Déc 2022 - 10:42

Olga Neuwirth (1968) - du bling-blang-blong mais pas que San-Lorenzo_02

J'en parle ici, parce que j'ai la flemme de faire un sujet pour le concert du 13 décembre 2022.
Donc hier soir à la Cité de la musique, l'Ensemble Intercontemporain, mené par Matthias Pintscher et aidés par des membres de l'Ircam, proposait Le Encantadas de Neuwirth, une pièce orchestrale, électronique et spatialisée de 2015. Le titre vient de The Encantadas, recueil de récits de voyage de Herman Melville aux îles Galapagos et la pièce est très inspirée du Prometeo de Nono, un des maîtres de Neuwirth.

Si Melville décrivait les îles du Pacifique, Neuwirth, elle, choisit plutôt Venise. Mais attention, pas la Venise romantique, c'est la Venise de Roeg ou Schrader, la Venise du gialo, glauque et inquiétante, où on te surine dans des allées grisâtres, où l'on se perd dans le clapotis labyrinthique des canaux et dans la pénombre des froides églises. La pièce débute par du pur field recordings, dix minutes de bruits de pas, d'eau qui goutte et de portes s'ouvrant pendant que les cordes passent leurs archets sur ce qui ressemblait à des pierres ?
EDIT : c'était en réalité des morceaux de polystyrène.

Ensuite, les parties orchestrales vont naître à différents moments, faites de frottements harmoniques fréquents, de jeu sur les unissons décalés, de sonorités souvent inhabituelles. La spatialisation était évidemment au coeur de l'oeuvre, les effectifs orchestraux étaient placés sur la scène et sur les deux balcons de droite et de gauche, avec les enceintes entourant le public.

Il n'est pas toujours évident de suivre la construction de l'oeuvre, d'autant que Neuwirth va loin dans le mélange des genres. Il y a un fil rouge avec l'espace sonore de l'église San Lorenzo qui est retranscrit. Ce n'est pas un hasard puisque cette vielle église inachevée est le lieu de création du Prometeo de Nono en 1984. Toutes les voies de l'oeuvre partent et reviennent à l'acoustique de l'église mais les circonvolutions sont parfois très éloignées de l'atmosphère de recueillement qui s'impose lors de certaines parties électroniques. C'était assez amusant de sentir parfois le public interloqué par les directions choisies, particulièrement lorsqu'un texte est lu par une voix robotique, sortie d'un disque d'electro, où lorsque la musique devient une forme d'electro-pop indée portée par la guitare qui jouait de courts samples.

En matière d'expérimentations on était donc bien. J'ai beaucoup aimé l'oeuvre, qui gagne énormément à être vécue en salle.
Interprétation au top de l'ensemble intercontemporain et la sonorisation était d'une précision admirable. Olga elle-même était là pour un petit coucou final.

Autant je m'étais ennuyé comme rarement devant The Outcast le 26 septembre 2022 dernier à la Philharmonie mais ici pas du tout et ça m'a donné en plus envie d'écouter le Prometeo de Nono que je ne connais pas.
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MessageSujet: Re: Olga Neuwirth (1968) - du bling-blang-blong mais pas que   Olga Neuwirth (1968) - du bling-blang-blong mais pas que EmptyJeu 15 Déc 2022 - 9:05

Je recherche la pièce que j'ai entendue récemment d'elle qui m'a plu, je crois - sans certitude absolue - que c'était Masaot/Clocks. Je comptais creuser la question.
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MessageSujet: Re: Olga Neuwirth (1968) - du bling-blang-blong mais pas que   Olga Neuwirth (1968) - du bling-blang-blong mais pas que EmptyJeu 15 Déc 2022 - 9:18

D'après wiki :

Elle est interprétée par le BBC Scottish Symphony Orchestra sous la direction de Matthias Pintscher le 28 avril 2017 et par l'Orchestre philharmonique de Radio France sous la direction de Maxime Pascal le 25 novembre 2022


C'est donc bien possible que ce soit cette oeuvre si tu as entendu le concert à Radio France.
Je ne connais pas mais elle a été enregistrée chez Kairos avec le Philharmonique de Vienne dirigé par Harding.
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MessageSujet: Re: Olga Neuwirth (1968) - du bling-blang-blong mais pas que   Olga Neuwirth (1968) - du bling-blang-blong mais pas que EmptyJeu 15 Déc 2022 - 9:29

Prosopopus a écrit:
Je ne connais pas mais elle a été enregistrée chez Kairos avec le Philharmonique de Vienne dirigé par Harding.

et les complétistes comme moi noterons qu’il s’agit d’un enregistrement à Vienne le 9 mai 2015 et non de la création à Cologne par les mêmes trois jours plus tôt (j’ai les deux). hehe
quant à la toute récente création française par l’Orchestre philharmonique, on peut toujours l’écouter sur le site de Radio France.
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MessageSujet: Re: Olga Neuwirth (1968) - du bling-blang-blong mais pas que   Olga Neuwirth (1968) - du bling-blang-blong mais pas que EmptyJeu 15 Déc 2022 - 23:17

Coïncidence, moi aussi je venais pour parler de Neuwirth.

(réécoute)
Neuwirth – Lost Highway – Klangforum Wien (Kairos 2006) ♥♥

Je l’avais déjà écouté, et trouvé vraiment pénible. Et puis ce matin, à l’aveugle sur France Musique… mais quel est ce compositeur capable de créer une telle atmosphère de suspense et d’horreur… on sent la terreur lorsque le héros s’éloigne et ne revient pas, tout le petit ensemble orchestral transcrit les sentiments d’effroi, d’attente, amplifie les petits bruits qui ponctuent l’attente et nourrissent la peur.

Sur la longueur, cela manque un peu de renouvellement – et les moments judiciaires se prêtent bien moins à ce traitement –, mais j’ai trouvé le savoir-faire dramatique très sûr, extrêmement séduit pour ma part… ce qui est une première pour Neuwirth. (Qui était bien commode comme symbole du contemporain à la fois académique, tourmenté et moche qui me servait de d’étendard-repoussoir.)

Dommage, d'une certaine façon. Mr. Green
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MessageSujet: Re: Olga Neuwirth (1968) - du bling-blang-blong mais pas que   Olga Neuwirth (1968) - du bling-blang-blong mais pas que EmptyJeu 15 Déc 2022 - 23:45

Lulu, merci de rendre immédiatement ses codes de connexion à David et d'arrêter de jouer avec son compte.
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MessageSujet: Re: Olga Neuwirth (1968) - du bling-blang-blong mais pas que   Olga Neuwirth (1968) - du bling-blang-blong mais pas que EmptyVen 16 Déc 2022 - 10:07

j’aurais bien un (ou deux) commentaire à faire, mais je vais m’abstenir.
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MessageSujet: Re: Olga Neuwirth (1968) - du bling-blang-blong mais pas que   Olga Neuwirth (1968) - du bling-blang-blong mais pas que EmptyVen 16 Déc 2022 - 10:20

par contre j’ai très envie de conseiller à David celui-ci. siffle

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DavidLeMarrec
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MessageSujet: Re: Olga Neuwirth (1968) - du bling-blang-blong mais pas que   Olga Neuwirth (1968) - du bling-blang-blong mais pas que EmptyVen 16 Déc 2022 - 14:00

lulu a écrit:
j’aurais bien un (ou deux) commentaire à faire, mais je vais m’abstenir.

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MessageSujet: Re: Olga Neuwirth (1968) - du bling-blang-blong mais pas que   Olga Neuwirth (1968) - du bling-blang-blong mais pas que EmptyDim 25 Déc 2022 - 16:54

Prosopopus a écrit:


Autant je m'étais ennuyé comme rarement devant The Outcast le 26 septembre 2022 dernier à la Philharmonie mais ici pas du tout et ça m'a donné en plus envie d'écouter le Prometeo de Nono que je ne connais pas.

J'aime bien Le Encantadas en fait, et c'est vrai que c'est un peu comme Prometeo -- plus bruyant et plus court.
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MessageSujet: Re: Olga Neuwirth (1968) - du bling-blang-blong mais pas que   Olga Neuwirth (1968) - du bling-blang-blong mais pas que Empty

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