Haydn - Concertos

Je crée un sujet général pour qu'il puisse servir à d'autres, mais en fait je recherche une autre version du concerto pour trompette en mi♭majeur Hob. 7e que celle que j'ai de notre Maurice André hexagonal (peut-être en a-t-il fait plusieurs, d'ailleurs). En auriez-vous à me conseiller ?

J'ai oublié de préciser que j'avais une préférence pour les instruments anciens.

Tu as essayé la version Bennett / Pinnock, qu'on trouve sur ce disque :





D'après les extraits sur l'Amazone ça pourrait correspondre à ce que tu cherches.

Ah oui, surtout que j'aime bien Pinnock ! Merci !

EDIT : J'ai écouté un extrait : l'orchestre est bien, mais je trouve la trompette brouillonne comparée à Momo.

La preuve par le son :

Mark Bennett Vs Maurice André

Peut-être faudrait-il un orchestre d'instruments anciens avec une trompette moderne...

Pour les versions sur instruments modernes, j'ai cherché moi aussi à un moment à avoir ce concerto "par quelqu'un d'autre que Maurice André" . Je te conseillerais bien Håkan Hardenberger avec l'academy of St Martin in the fields, mais je ne sais pas si c'est encore trouvable. Il y a eu d'autres bonnes versions par des trompettistes scandinaves, comme Leif-Ove Antonsen. J'aime beaucoup l'école de cuivres scandinave qui est réputée (trompette et trombone), c'est en général du beau son et c'est assez fin; du Haydn classique, de bon goût. Par rapport à cette musique du XVIIIè j'aime en revanche beaucoup moins le virtuose Nakariakov, c'est beaucoup plus rentre-dedans, avec une sonorité plus large.

Iskender a écrit:

Je te conseillerais bien Håkan Hardenberger avec l'academy of St Martin in the fields,

Le concert pour violoncelle avec Feuermann est, à mon avis, un enregistrement iconique.
 
Sinon j’aime Quirine Viersen. Deux extrêmes -- HIP et non-HIP

la nouvelle Alison Balsom ne l'a t'elle pas enregistré? J'aime bien son style plus chaleureux et moins brillant que André.

Iskender a écrit:

Je te conseillerais bien Håkan Hardenberger avec l'academy of St Martin in the fields,

Ah oui ! Excellent ! Celui-là, j'ai pris ! Merci !

francoistit a écrit:

la nouvelle Alison Balsom ne l'a t'elle pas enregistré?

Si, avec la Deutsche Kammerphilharmonie de Brême et ça à l'air très bien. J'ai commandé son disque Haydn & Hummel. Merci !

Si tu aimes les instruments anciens, tu aimeras le CD Archiv présenté ci dessus, car le concerto pour trompette est interprété sur une trompette à clefs de Weidinger pour laquelle le concerto a été composé.

Le concerto pour clavier n° 11 est interprété sur un clavecin alors que, étant le dernier de Haydn, on l'interprète plutôt sur un piano ou un pianoforte.

Et en prime tu as le concerto pour hautbois, probablement apocryphe, mais intéressant à connaître.

Puisque j'y suis, autant parler de ces interprétations :



Enregistrements bien connus (non : légendaires ), que vous connaissez sûrement, et dont la réputation est justement fondée.
Vous l'aurez tous deviné, ce n'est pas une approche baroque et stylistiquement conventionnelle - Rostropovitch joue ces concertos comme s'il s'agissait de concertos datant du début du romantisme, ou encore à la manière du Saint-Saens. Il appuie bien sur la corde, utilise un son charnu et une bonne dose de legato et obtient un son très terre-à-terre, qui ne cherche pas à s'envoler, à paraître aérien. Du point de vue du style, c'est clairement HS, on est loin du Haydn farceur et léger.
Cependant, ces interprétations sont réellement fascinantes. D'abord l'accompagnement orchestral : uniforme, alerte, aux couleurs chaudes très boisées et cuivrées (non pas que les cuivres y tiennent un rôle important ), qui soutient et suit à merveille le soliste : écoutez les mouvements lents - le chant est magnifique, l'orchestre tellement apaisé... Rostropovitch, malgré le fait qu'il ne cherche pas à dominer l'orchestre en matière de timbre et de couleurs, est bien mis en valeur par ce tapis de cordes. Equilibre remarquable donc, même si les concertos sont surtout construit sur l'alternance orchestre-soliste.
Et surtout, Rostropovitch injecte à la partition une rare présence : énergétique, ampleur naturelle et donc présence idéale. Il n'en fait pas trop, ne prend pas des tempos excentriques et donne à la musique beaucoup de bonhommie : le dernier mouvement du premier concerto a rarement été aussi enthousiasmant ! Comme toujours, son sens de la phrase musicale donne une sacrée cohérence au tout. Certes, on peut lui reprocher son style de jeu assez uniforme et un spectre de nuances pas très étendu, mais cette vigueur un peu balourde dépoussière les concertos à la manière romantique - et aujourd'hui, plus personne n'aurait le cran ni le jeu nécessaires pour les jouer ainsi !

@melomaniac
Et on le trouve dans un coffret pas cher, mais d'un intérêt varié, où les compositeurs baroques finissants et classiques naissants sont à l'honneur : "Sigiswald Kuijken & La Petite Bande Édition".
Dans ce CD-ci on ne doit pas laisser de côté la symphonie concertante de Haydn, à l'énergie dynamisante et aux bienfaits roboratifs.

• Concerto pour violon en sol majeur, Hob.VIIa:4. Concerto pour cor en ré majeur, Hob.VIId:3. Concerto pour clavier en sol majeur, Hob.XVIII:4
Riccardo Minasi (violon), Johannes Hinterholzer (cor), Maxim Emelyanychev (clavecin), Riccardo Minasi / Il Pomo d’Oro
Lonigo, II.2014
Erato

Toujours un peu la même impression avec les concertos de Haydn: c’est bien fait, très agréable, mais tellement peu original au regard des symphonies… Ça s’écoute sans déplaisir, mais ce langage classique sans grands écarts finit quand même par lasser.

Minasi superlatif au violon, très éloquent et contrasté avec une belle sonorité, étonnamment ample et galbée pour du crincrin d’époque; Emelyanychev possède un jeu délié, plein d’esprit et sans emphase, et son instrument a un son pianofortisant un peu cristallin, très fin, qui lui correspond bien; j’ai moins aimé la sonorité du cor, qui sonne bizarrement creux et peu coloré - mais ici, c’est avant tout l’orchestre qui retient l’attention: un grain formidable, beaucoup de relief dans les textures, un spectre aéré mais avec énormément de présence et de tranchant, une direction d’une théâtralité bienvenue - du «baroqueux qui claque» mais avec un vrai sens du discours, qui fait ressortir les contrechants et aiguise les quelques tensions harmoniques qui relèvent (gentiment) ces concertos.