Playlist (35)

Xavier a écrit:

Je ne crois vraiment pas, et vu la musique que Debussy a été écrite dessus!...
C'est même la scène la plus noire de toute l'oeuvre à mon sens.

"De quoi parlent-ils quand ils sont ensemble?

YNIOLD
Pelléas et petite mère?

GOLAUD
Oui; de quoi parlent-ils?

YNIOLD
De moi; toujours de moi.

GOLAUD
Et que disent-ils de toi?

YNIOLD
Ils disent que je serai très grand.

GOLAUD
Ah! misère de ma vie!
Je suis ici comme un aveugle qui cherche son trésor au fond de l'océan!
Je suis ici comme un nouveau-né perdu dans la forêt et vous…
Mais voyons, Yniold, j'étais distrait; nous allons causer sérieusement.
Pelléas et petite mère ne parlent-ils jamais de moi quand je ne suis pas là?

YNIOLD
Si, si, petit père.

GOLAUD
Ah!…Et que disent-ils de moi?

YNIOLD
Ils disent que je deviendrai aussi grand que vous."


On dirait un extrait d'Irma la Douce. (Je me disais même que le forte orchestral sur "Misère de ma vie" était trop gros pour être sincère. Peut-être que Debussy était ironique ?)

Bon c'est HS et mon écoute touche à sa fin de toute manière.

Beethoven : Sonate pour violon et piano n°6 "Le printemps" (Capuçon / Braley)

Xavier a écrit:

Je ne crois vraiment pas, et vu la musique que Debussy a été écrite dessus!...
C'est même la scène la plus noire de toute l'oeuvre à mon sens.

+1

Ce qui fait la noirceur de ce passage est accentué précisément par effet de contraste avec cet humour.
Parce que je suis d'accord avec Francesco, on ne peut pas dire que ce ne soit pas drôle, cette candeur, bien que l'on ait pas envie d'en rire dans les conditions dans lequel cela se passe:

Francesco a écrit:

GOLAUD
Et que disent-ils de toi?

YNIOLD
Ils disent que je serai très grand.

[...]

GOLAUD
Ah!…Et que disent-ils de moi?

YNIOLD
Ils disent que je deviendrai aussi grand que vous."

Francesco a écrit:

On dirait un extrait d'Irma la Douce. (Je me disais même que le forte orchestral sur "Misère de ma vie" était trop gros pour être sincère. Peut-être que Debussy était ironique ?)

Même avis que Percy : c'est évidemment humoristique, mais ça ne suscite pas le rire. C'est un quiproquo amusant, mais dans ce cadre et cette musique sombres, suscite plutôt l'agacement ou l'effroi.
Personnellement, dans cette scène, surtout lorsque c'est joué par un petit braillard, j'ai tendance à sentir de l'agacement, et je vois avec empathie Golaud vouloir porter la main sur son enfant... ce faisant, malgré le côté amusant, j'ai peur, plus que de ce que je vois, de ce que je sens.

A part ça, te voir souligner les facilités de la mise en musique de Debussy, pour quelqu'un qui porte au pinacle Médée de Cherubini et La Vestale, ça ne manque pas de saveur. Chichiteux et mollasson, je veux bien, mais pompier et outrancier, tout de même...

Je ne vois rien d'humoristique dans l'écriture de ce passage, si ce n'est qu'il y a un contraste évident entre les noires pensées de Golaud et l'innocence d'Yniold. Mais en revanche, je suis d'accord qu'il est rare que ce soit bien joué par l'enfant, et dans ce cas-là, ça devient agaçant et peut devenir -- involontairement -- comique. J'ai hélas effectivement entendu des rires à cet endroit.

Justement, le fait que l'enfant chante mal renforce la noirceur du moment pour moi, parce que j'entre en empathie avec Golaud et que la violence n'est plus seulement représentée, mais quasiment éprouvée (en se trouvant à la place du bourreau).

D'une façon générale, les soli de petits braillards me donnent facilement de mauvaises pensées que Gandhi réprouverait (voir les souriards de fin de liste).

Schubert: Lieder/Norman

Callas dans "Divinités du Styx" et air des larmes de Chimène (Callas à Paris I)
Tosca, acte II de "Orsù, Tosca, parlate." à la fin (version Prêtre avec Bergonzi et Gobbi)

Netrebko, Violetta

DavidLeMarrec a écrit:

Francesco a écrit:

On dirait un extrait d'Irma la Douce. (Je me disais même que le forte orchestral sur "Misère de ma vie" était trop gros pour être sincère. Peut-être que Debussy était ironique ?)

Même avis que Percy : c'est évidemment humoristique, mais ça ne suscite pas le rire. C'est un quiproquo amusant, mais dans ce cadre et cette musique sombres, suscite plutôt l'agacement ou l'effroi.
Personnellement, dans cette scène, surtout lorsque c'est joué par un petit braillard, j'ai tendance à sentir de l'agacement, et je vois avec empathie Golaud vouloir porter la main sur son enfant... ce faisant, malgré le côté amusant, j'ai peur, plus que de ce que je vois, de ce que je sens.

A part ça, te voir souligner les facilités de la mise en musique de Debussy, pour quelqu'un qui porte au pinacle Médée de Cherubini et La Vestale, ça ne manque pas de saveur. Chichiteux et mollasson, je veux bien, mais pompier et outrancier, tout de même...

La différence étant, évidemment, qu'on s'attend à de telles conventions, dans une écriture d'école classique. Moins dans un pinacle de modernité et de subtilité. Sauf à penser que Debussy n'est pas dupe de son sujet ou de sa propre écriture. Au demeurant, mais c'est personnel, de tels effets se calqueront toujours mieux, pour moi, sur une rhétorique, même simpliste, du "sublime", que sur les mots de Maeterlinck ("Misère de ma vie" ... ce n'est pas repris de Louise, ça d'ailleurs ? Sauf que je ne me souviens plus laquelle des oeuvre est antérieure à l'autre.)

Mais enfin je vous assure que pour quelqu'un qui n'est pas touché par la grâce, le moment est vraiment délicieux.

Hidraot a écrit:

Netrebko, Violetta

C'est une version récente de Traviata par un compositeur russe, ou une orchestration d'un lied de Schubert ?

Francesco a écrit:

Moins dans un pinacle de modernité et de subtilité.

C'est pourtant exactement la même chose : si tu te glisses dans le moule, tu y passes de grand moment. Sinon, effectivement, tu peux ricaner devant l'impulsivité (qui confine à la légèreté) d'Horace comme devant les billevesées d'Yniold.

DavidLeMarrec a écrit:

Hidraot a écrit:

Netrebko, Violetta

C'est une version récente de Traviata par un compositeur russe, ou une orchestration d'un lied de Schubert ?

Mais elle a raison Hidraot d'écouter ça!

DavidLeMarrec a écrit:

Hidraot a écrit:

Netrebko, Violetta

C'est une version récente de Traviata par un compositeur russe, ou une orchestration d'un lied de Schubert ?

Hidraot a écrit:

Il paraît que sans l'image, c'est moins intéressant.

aurele a écrit:

Hidraot a écrit:

Il paraît que sans l'image, c'est moins intéressant.

J'ai écouté la radiodiffusion avant de découvrir la mise en scène. J'ai trouvé Netrebko époustouflante dès la radio, même si, évidemment, l'actrice ajoute beaucoup.
Pour RV et Hampson, oui, on gagne en voyant, les voix sonnent plus courtes en audio, sans la présence scénique.

J'en sais rien du tout, je n'ai écouté que Callas en Violetta et pour l'instant je trouve ça très bien.

Lutosławski : Concerto pour orchestre (Rowicki)

Hidraot a écrit:

J'en sais rien du tout, je n'ai écouté que Callas en Violetta et pour l'instant je trouve ça très bien.

Dans quelle version? Je pourrai te donner des conseils sur les Violetta à écouter si cela t'intéresse mais Callas reste une référence incontournable. Netrebko fait partie des 4-5 Violetta que je préfère. Je ne connais évidemment pas toutes les interprètes du rôle.

aurele a écrit:

Hidraot a écrit:

J'en sais rien du tout, je n'ai écouté que Callas en Violetta et pour l'instant je trouve ça très bien.

Dans quelle version? Je pourrai te donner des conseils sur les Violetta à écouter si cela t'intéresse mais Callas reste une référence incontournable. Netrebko fait partie des 4-5 Violetta que je préfère. Je ne connais évidemment pas toutes les interprètes du rôle.

Il faut le dire vite quand même. Oui, il faut connaitre Callas dans ce rôle mais AMHA personne n'est incontournable

calbo a écrit:

Il faut le dire vite quand même. Oui, il faut connaitre Callas dans ce rôle mais AMHA personne n'est incontournable

Les interprètes que je préfère dans le rôle sont très différentes les unes des autres : Callas, Scotto, Moffo, Sutherland et Lorengar pour se tenir à 5 noms.
C'est un rôle qui est clé dans tout le répertoire opératique mais comme tous rôles, il y a des interprètes de référence, soit sur le strict plan vocal (Sutherland, Lorengar qui émeuvent plus par le timbre que par une incarnation brûlante), soit sur le plan dramatique uniquement (Stratas pour ce rôle), soit sur ces deux plans (Callas, Netrebko, Scotto, Moffo, à nuancer selon les enregistrements, notamment pour Callas et Scotto). Je précise que je connais Stratas dans des extraits uniquement. Il faudrait que je puisse réécouter Moffo à l'aune des autres interprètes que je connais. Il faudrait que j'entende Harteros dans ce rôle également. Chacun a ses propres références de toute manière, surtout dans un tel rôle.

Tosca, acte III (version Prêtre avec Bergonzi et Gobbi)

Evidemment que ce que j'ai écouté ne permet pas d'avoir une vision globale puisqu'il me manque la Tosca jalouse du 1er acte et le début du IIe avec la confrontation Mario-Scarpia notamment. Néanmoins, c'est une version très intéressante à bien des égards. Je reviendrai dessus quand j'aurai écouté dans la continuité cet enregistrement. La comparaison avec la 1ere version de studio est intéressante à faire, notamment sur le plan dramatique, plus que vocal, si ce n'est une comparaison Di Stefano/Bergonzi.

Saint-Saens : Henry VIII
acte I
DVD Guingal / Rouillon / Command

Assez impressionné par le visuel pour l'instant, Rouillon s'est métamorphosé en portrait d'Holbein et le port hiératique de Michèle Command est celui d'une reine. La musique a l'air bien, mon écoute a été un peu distante, ça a l'air d'être grandement intéressant.

Une petite réécoute du Roi d'Ys, avec Vanzo dans un rôle taillé pour lui.

Britten : Phantasy Quartet (avec hautbois) : remarquable petite pièce de jeunesse !

aurele a écrit:

Hidraot a écrit:

J'en sais rien du tout, je n'ai écouté que Callas en Violetta et pour l'instant je trouve ça très bien.

Dans quelle version? Je pourrai te donner des conseils sur les Violetta à écouter si cela t'intéresse mais Callas reste une référence incontournable. Netrebko fait partie des 4-5 Violetta que je préfère. Je ne connais évidemment pas toutes les interprètes du rôle.

C'est la version du coffret EMI

Hidraot a écrit:

C'est la version du coffret EMI

studio donc Cetra à la base, une des pires versions de l'oeuvre à ma connaissance que j'écouterai néanmoins pour Callas

Une version peut-être moins enthousiasmante à cause de l'entourage, mais non, pas une des pires versions de l'oeuvre, en tous cas bien plus urgente que Pritchard / Bergonzi / Sutherland.

En tout cas, ça ne m'a vraiment pas dérangé.

Guillaume a écrit:

Une version peut-être moins enthousiasmante à cause de l'entourage, mais non, pas une des pires versions de l'oeuvre, en tous cas bien plus urgente que Pritchard / Bergonzi / Sutherland.

On en reparlera quand j'aurai écouter mais la version Pritchard fait partie des meilleures de la discographie même si tu n'es pas d'accord avec cela.

Guillaume a écrit:

Saint-Saens : Henry VIII
acte I
DVD Guingal / Rouillon / Command

Assez impressionné par le visuel pour l'instant, Rouillon s'est métamorphosé en portrait d'Holbein et le port hiératique de Michèle Command est celui d'une reine. La musique a l'air bien, mon écoute a été un peu distante, ça a l'air d'être grandement intéressant.

TU vas voir, c'est de mieux en mieux Henry VIII!

Tiens, faut que je l'écoute d'ailleurs...

Guillaume a écrit:

Une version peut-être moins enthousiasmante à cause de l'entourage, mais non, pas une des pires versions de l'oeuvre, en tous cas bien plus urgente que Pritchard / Bergonzi / Sutherland.

Cette version ne vaut que pour Callas (qui est toutefois bien plus intéressante à Mexico et à La Scala!), l'entourage vocal y est indigne au sein de toute la discographie et Santini dirige ça sans relief, sans théâtralité, sans âme.
La version Pritchard, est somptueusement, enregistrée, dirigée et chantée et en termes de voix et de chant, on n'a pas fait mieux.

Je ne suis absoluement pas d'accord avec toi, je dirais justement le contraire, la version Santini est très mobile pour un studio bien qu'un peu molle (le drame prend mieux dans les lives) et la version Pritchard est un monument d'ennui dirigée mollement, chanté mollement par Bergonzi, mortellement par Sutherland, un studio Decca où il ne se passe absolument rien. *

Delalande : quatrième cantique

Schubert: Sonate en la mineur opus posthume 143, D784/Brendel

Beatrice di Tenda : "Nulla diss'io... Di sovrumana forza" à l'Acte II à la fin de l'opéra.

Je connaissais déjà "Eccomi pronta...Deh! se un'urna è a me concessa" que j'ai dans une compilation consacrée à Sutherland. J'ai écouté évidemment ce passage dans la version de studio de Bonynge qu'il faudra que j'écoute en entier.
Cela donne envie d'écouter en entier avec un tel chef et un tel cast : Pavarotti, Veasey surtout. Sutherland est évidemment royale là dedans, merveilleuse de vocalité et de sensibilité.

Debussy: Pelléas et Mélisande, acte 3/Gui

L'Yniold de Rosine Brédy dépasse l'imagination. A entendre au moins une fois, cette bécasse titi parisienne avec sa voix piaillante, assez hallucinante.

Prokofiev, Symphonie n° 5 - Temirkanov

Mahler, Lieder eines fahrenden Gesellen - Norman / Haitink

Schubert, Sonate pour piano "Reliquie" - Serkin

Mahler, Kindertotenlieder - Norman / Ozawa

Chopin: Sonate No.2; Pollini

Xavier a écrit:

Je ne crois vraiment pas, et vu la musique que Debussy a été écrite dessus!...
C'est même la scène la plus noire de toute l'oeuvre à mon sens.

J'ai pensé la même chose en écoutant hier la version Abaddo. Dans ce sens, c'est très réussi d'ailleurs. Ca a créé un vrai malaise chez moi.

Janacek - Quatuor n2 - Martinu quartet
Ces quatuors sont géniaux. Faut que j'arrête de les écouter.

http://www.deezer.com/fr/#music/martin-quartet/leo-jana-ek-string-quartets-nos-1-2-171342

Ophanin a écrit:

Janacek - Quatuor n2 - Martinu quartet
Ces quatuors sont géniaux. Faut que j'arrête de les écouter.

http://www.deezer.com/fr/#music/martin-quartet/leo-jana-ek-string-quartets-nos-1-2-171342

Oui, mais d'une façon générale, c'est dommage que Janacek soit peu écouté sur ce forum.
Que ce soit ses quatuors, ses meilleurs pages symphoniques, certains de ses opéras, sa messe ... il devrait plaire assez logiquement à ceux qui aime la musique du début du 20°.

Le problème de Janacek c'est qu'il compose toujours la même chose et ce n'est pas toujours d'une logique évidente à cause de toutes ses ruptures de tempo et d'ambiance.

J'ai pas trop aimé la messe.

Ophanin a écrit:

Le problème de Janacek c'est qu'il compose toujours la même chose et ce n'est pas toujours d'une logique évidente à cause de toutes ses ruptures de tempo et d'ambiance.

J'ai pas trop aimé la messe.

Oui oui c'est vrai qu'il a son style bien personnel, qu'on peut donc ne pas aimer. Mais je pense que ça doit parler à ceux qui aiment la musique du début du 20°.

Cololi a écrit:

Ophanin a écrit:

Le problème de Janacek c'est qu'il compose toujours la même chose et ce n'est pas toujours d'une logique évidente à cause de toutes ses ruptures de tempo et d'ambiance.

J'ai pas trop aimé la messe.

Oui oui c'est vrai qu'il a son style bien personnel, qu'on peut donc ne pas aimer. Mais je pense que ça doit parler à ceux qui aiment la musique du début du 20°.

J'aime bien Janacek, il a son style à lui, je l'écoute assez rarement mais à chaque fois je l'apprécie.

Saint-Saëns : Henry VIII (Alain Guingal : Philippe Rouillon, Michèle Command, Lucile Vignon...)

Franz Schubert: Quatuor N°14 D810 «La Jeune Fille Et La Mort» Quatuor Jérusalem

Adès: Powder her face; Adès himself
Somptueusement et subtilement vulgaire.

Schubert: Sonate en la majeur D959/Brendel

Xavier a écrit:

Schubert: Sonate en la majeur D959/Brendel

C'est le double disque Philips ?
Si oui, je trouve ça très chouette. je ne sais pas pourquoi Brendel est souvent incendié. Pour moi, c'est du très beau piano.