Ecoute Comparée : Tamara de Balakirev

1ere version écoutée, version G (tout simplement parce que le téléchargement en a été le plus rapide), et… me voila bien embarrassé ! Sans doute s’agit-il d’un transfert (« maison » ?) d’un disque 33 tours stéréophonique dont la gravure et / ou le pressage de piètre qualité rendent le son… peu flatteur ! Je suis bien embarrassé cependant, car sans être « idiophile », j’ai bien du mal à cerner cette interprétation.

Et cet enregistrement m’intrigue beaucoup. Curieuses sonorités de l’orchestre : des soli assez ternes et lointains, des problèmes de justesse (?), voire de mise en place… Bref un orchestre et un chef qui me semblent peu concernés par l’œuvre… Non, je ne trouve aucun trait séducteur à cette Tamara bien raide… La moins russe (?) de toutes les interprétations proposées : enregistrement occidental ?

Ah, que je suis curieux de savoir qui se cache derrière cet enregistrement car plutôt que le condamner, je préfère établir un non-lieu, en attendant les expertises ADN (et de ré-écouter l’enregistrement dans un meilleur report numérique).


Version A : Encore un report de 33 tours semble-t-il, (mono celui-ci), mais le son (quoique plus ancien et non dépourvu de distorsion dans les passages de forte intensité) nous revient dans une meilleure qualité de restitution que celui de la version précédente. Un orchestre et une interprétation bien au dessus de la version G.

L’orchestre et le chef, engagés, nous proposent une fort belle Tamara, qui saura nous séduire, assurément. Là encore, l’interprétation semble être « occidentale ». J’apprécie néanmoins ce bel enregistrement. Mais les conditions techniques de restitution desservent quelque peu cette version.

Version B : Voici une version stéréophonique moderne, bien enregistrée, le léger souffle (analogique ?) n’est absolument pas gênant. Nous retrouvons une Tamara sensuelle, vénéneuse, propre à nous conduire à la mortelle orgie. Très belle version, dont certains accents orchestraux (notamment les accents accompagnant le chant du cor anglais dans le passage «L’istesso tempo » - page 118 de la partition d’orchestre, passage sur lequel nous reviendrons dans notre conclusion) laissent à penser qu’il s’agit d’un chef d’orchestre soviétique.


Version C : Sans doute s’agit-il d’un enregistrement (très) ancien (monophonique, bien sûr), le plus ancien de toute la sélection ? Pas facile d’appréhender un tel enregistrement, qui rompt totalement avec nos habitudes d’écoute actuelles : perfection des orchestres, perfection des prises de son et de la restitution sonore. Ici, il s’agit peut-être d’une époque où la gravure directe sur acétate ne permettait aucun montage…

Version un peu « brute », où l’on ne recherchera pas la finesse des timbres, mais où l’on subira malgré tout le sortilège de Tamara, à condition de s’abandonner sans réserves au flot orchestral. Le mélange de « sauvagerie », les accents de certains phrasés d’orchestre, les sonorités instrumentales pourraient (comme pour la version B) faire penser à une interprétation soviétique, de très bon niveau, au demeurant… Document intéressant.


Version D : Version stéréophonique, superbement enregistrée, qui nous présente une magnifique interprétation, au plus haut niveau, de la partition de Balakirev. On retrouve (presque) l’ivresse de la version E. Interprétation d’une grande finesse, brillante, mais sans tapage.


Version E : Le souffle relativement audible de cette superbe prise de son analogique et monophonique n’est pas un handicap et s’oubliera bientôt, emporté par un autre souffle celui de l’interprétation. Car nous voici en présence d’une Tamara exceptionnelle, qui déploie ses charmes sous une direction distinguée, raffinée, élégante… so british. N’est-il pas ? Car je crois bien reconnaître ici ma Grande Version Favorite, pour les siècles des siècles… Séductrice mais jamais vulgaire, une Tamara qui chante, ondoie, supplie et nous entraîne dans un maléfice irrésistible.


Version F : Voilà une version moderne, stéréophonique, très propre et probe. Interprétation brillante (bruyante ? Non, c’est un mauvais jeu de mots, car l’interprétation est bien nuancée). Il manque un rien de séduction, de charme, de raffinement pour que cette interprétation soit totalement convaincante. Une belle réalisation tout de même !

Je vais essayer les manipulations, sur ce message !

Et je saurai pour la prochaine fois !

Avant de passer au moment (difficile) du classement (et pour le retarder !), j’aimerais revenir sur le passage « L’istesso tempo » de la page 118 de la partition d’orchestre, que j’évoquais à propos de la version B. J’ai écouté très attentivement ce passage dans chacune des versions : le cor anglais expose le thème, tandis que les altos ponctuent la phrase musicale d’une seconde majeure (mib-fa / fa-mib), motif répété puis repris (transposé sur lab – sib / sib – lab) par les violons II. Dans les versions soviétiques, ce motif est plus ou moins exécuté avec un « port de voix », un héritage de la tradition russe ? (Par exemple, dans la version F, qui est, je pense, interprétée par un orchestre russe, vers 14’40).

Dans les versions occidentales cet effet est très peu marqué (dans ma version favorite E, vers 13’45), voire pas du tout (sécheresse des cordes à cet endroit, vers 13’10, dans la version G ). Je ne sais pas d’ailleurs si cette version est occidentale, mais j’ai quelques présomptions, et j’ai hâte de savoir qui dirige, pour savoir si elles se confirment !

Pour ce qui concerne mon classement, ce sera assez facile pour… la 1ere et dernière place, mais un peu plus délicat pour les autres places, plusieurs Tamara étant finalement très fréquentables (si l’on peut dire)…

Oui, oui, il arrive bientôt, c'est promis !

1ere : E (Ma version favorite, et de loin ! Je pourrais sans complexe lui attribuer la 1ere, la 2eme et la 3eme place ! En mono)

2eme : B (Un grand classique, en stéréo)

3eme : D (Superbe version, très bien enregistrée, stéréo)

4eme : F (Une version honnête, stéréo)

5eme : A (Une belle version, mono. Musicalement, je la placerais avant F)

6eme : C (Un beau document, pour les « spécialistes », mono)

7eme : G (Là, j’ai du mal)

La version E prend largement la tête, suivi par un groupe serré entre B et C. F ferme la marche actuellement.

1° B (une version épique et émouvante, en particulier les cordes.)
2° D (une version accessible, potable. Parfois fantaisiste à mon goût, mais sincère.)
3° E (malgré que c'est une version "mono", c'est une très bonne version. Je suis d'ailleurs étonné de constater qu'elle m'a séduit à ce point. Malheureusement, c'est la prise de son qui place cette version à la troisième place de mon classement.)
4° A (Encore une version mono superbe !)
5° F (voilà une version stéréophonique qui m'a amplement déplu. Sans plus, un peu trop neutre pour moi musicalement parlant...)
6° C (Une version mono un peu décevante...)
7° G (je n'ai rien du tout compris quant à la succession d'épisodes du poème de Lermontov. C'est détestable...)

Vide de cohérence formelle, d'abord ça ressemble à une opinion donc les spoilers sont peut-être appropriés. Ensuite je ne comprends pas ce que ça veut dire. Mais je te rappelle juste que sélectionner une version pour une écoute ne veut pas forcément dire qu'on l'aime (sinon sur mes écoutes je sélectionnerais une ou deux versions ). En l'occurrence je n'aime d'ailleurs même pas trop l'œuvre...

Non mais qu'est-ce que c'est que cet avant-dernier ?

Ben oui, je te les envoies en MP, pas en spoiler. Tant pis pour les vilains petits curieux qui l'auront ouvert !

Toi aussi tu as très mauvais goût, espèce de WOOOOOooooo du dimanche !

Non mas qu'est-ce que c'est que ce douratchok de pacotille ?

Et pis quoi encore ? Regardes-toi dans une glace avant de te mêler des affaires qui ne te regarde pas.

C
B
D
E
G
A
F

Difficile de hiérarchiser, ce morceau ne laisse pas de grandes possibilités de prises de position. J'ai un peu de mal à me laisser séduire par les versions jouant la carte de la sensualité, je préfère les versions plus rentre-dedans.

C'est le cas de C que je trouve vraiment jouissive, on oublie rapidement les grésillement du vinyle au début pour se laisser emporter dans cette musique intemporelle.
B et D sont chatoyantes, pleines de belles couleurs et un soupçon de folie quand il faut.
E est jolie, peut-être l'orchestre qui a le plus beau son, mais un peu trop appliqué.
G et A m'ont semblé plus neutres.
F est un peu trop criarde et empâtée.

Même si le classement semble bien établi, le dernier vote de siegmund sera déterminant pour le classement final des trois premiers, car rien n'est encore joué !

Non ? C'est trop tôt ? Allez, un effort, vite !.......

Mais mon Lac des cygnes se joue sur la Seine !!!