Salvatore Licitra

Vu sur Diapasonmag, l'annonce du décès du ténor italien ce jour, à 43 ans, des suites d'une chute de scooter fin août, en Sicile!

Si on peut parler un peu de sa voix, de ce qu'il a fait, etc... sinon ça a plus sa place en HS.

Je l'ai entendu une seule fois, au printemps dernier, au Met, dans Tosca, et c'était fort décevant. A la peine sur le plan vocal, il interprétait laborieusement un Mario lourdaud et sans envergure. Peut-être a-t-il eu de meilleurs jours auparavant mais je ne l'ai pas connu.

Hippolyte a écrit:

Je l'ai entendu une seule fois, au printemps dernier, au Met, dans Tosca, et c'était fort décevant. A la peine sur le plan vocal, il interprétait laborieusement un Mario lourdaud et sans envergure. Peut-être a-t-il eu de meilleurs jours auparavant mais je ne l'ai pas connu.

Oui, notamment son Mario avec Muti (Guleghina et Nucci comme partenaires). Très beau Radamès, lumineux et très assumé vocalement, avec Stemme, également.

bAlexb a écrit:

Hippolyte a écrit:

Je l'ai entendu une seule fois, au printemps dernier, au Met, dans Tosca, et c'était fort décevant. A la peine sur le plan vocal, il interprétait laborieusement un Mario lourdaud et sans envergure. Peut-être a-t-il eu de meilleurs jours auparavant mais je ne l'ai pas connu.

Oui, notamment son Mario avec Muti (Guleghina et Nucci comme partenaires). Très beau Radamès, lumineux et très assumé vocalement, avec Stemme, également.

Oui avec un diminuendo alla Corelli.

Je ne connaissais que son Radames, notamment dans la production de Joël mais aussi un Radames plus récent du Met dans lequel il était sérieusement en méforme. Mourir à cet âge, c'est effectivement bien triste, surtout dans de telles circonstances. Le timbre à la base était très beau d'ailleurs.

Je réalise que je n'ai jamais posté l'hommage que j'avais écrit après son décès.

Décès du ténor italien Salavatore Licitra

Le 27 Août dernier alors qu'il se trouvait dans la région de Raguse (Sicile) en compagnie de sa fiancée, le ténor italien Salvatore Licitra a été victime d'un terrible accident de vespa. C'est en perdant le contrôle de son véhicule qu'il a heurté de plein fouet un muret le long duquel il roulait. Le ténor a été immédiatement héliporté à l'hôpital Garibaldi de Catane pour y être opéré d'urgence. Tombé dans le coma aussitôt après l'intervention il y est resté pendant neuf jours avant de succomber à ses blessures tôt dans la matinée du 5 Septembre. Salvatore Licitra est décédé à seulement 43 ans en pleine ascension passant dans le paysage lyrique telle une comète trop vite éteinte. Ce décès brutal n'est pas sans rappeler celui de Vincenzo La Scola qui succomba à l'âge de 53 ans des suites d'une crise cardiaque au printemps dernier alors qu'il était en tournée en Turquie. Mais si la mort de Vincenzo La Scola est moins tragique, bien que tout aussi brutale que celle de son collègue, il n'en demeure pas moins que ce sont deux artistes de valeur qui disparaissent du paysage lyrique italien en l'espace d'à peine quelques mois. Salvatore Licitra devait recevoir une récompense à Raguse le 3 Septembre dernier (Premio ragusiani nel mondo)

Une carrière brève et fulgurante

Né à Berne (Suisse) en 1968 il grandit et commence ses études musicales à Milan avant de se rendre à Parme pour suivre l'enseignement de Carlo Bergonzi. C'est aussi à Parme qu'il fait ses débuts en 1998 dans le rôle de Riccardo ("Un ballo in Maschera", Verdi). En 1999 sa carrière prend un tour nouveau grâce à Riccardo Muti qui vient de le remarquer; c'est cependant en 2002 que le succès international arrive, lorsqu'il est convoqué au metropolitan opera de New York pour remplacer Luciano Pavarotti dans le rôle de Cavaradossi (Tosca). Depuis cette date il a chanté sur toutes les grandes scènes lyriques européennes (Vienne (Autriche), Milan, Londres, Munich, Paris...), asiatiques (Japon notament) et américaines (New York, Chicago...). Fin Septembre il devait se produire à Tokyo dans Ernani (rôle titre) avec la troupe du teatro communale de Bologne, projet que seule une mort tragique a suspendu mettant fin brutalement à une carrière qui semblait pourtant promise à une grande destinée.

Une discographie naissante et inachevée

Si Salvatore Licitra, maintenant reconnu au niveau international, voyage beaucoup de par le monde, il ne néglige pas pour autant le disque. Il grave ainsi plusieurs récitals (dont un de duos avec Marcelo Alvarez) ou il passe en revue le répertoire romantique italien (essentiellement Verdi et Puccini) et français (Bizet et Gounod entre autres compositeurs) ainsi que la période vériste (le tandem Cavaleria/Pagliaci étant le fleuron incontournable de cette période). Licitra a également été sollicité par le cinéma avec plusieurs autres artistes pour la bande son du film "the man who cried" ("l'homme qui pleurait") de la réalisatrice Sally Potter; au dvd, le mélomane n'a guère d'autres choix qu'Aïda (Verdi) et Tosca (Puccini).

Si le monde lyrique en général, et italien en particulier, est bouleversé par cette soudaine et tragique disparition d'une étoile trop tôt partie c'est d'abord à sa fiancée et à ses proches que nous pensons et auxquels nous présentons nos condoléances.