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 Truls Mørk

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Horatio
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Horatio


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MessageSujet: Truls Mørk   truls - Truls Mørk EmptyDim 9 Oct 2011 - 22:33

Truls Mørk (1961 - )


truls - Truls Mørk Z

Voici un topic discographique consacré au plus célèbre violoncelliste de sa génération, Truls Mork. Extrêmement talentueux, impliqué dans la création et l'élargissement du répertoire contemporain pour violoncelle, il fait preuve d'une grande constance et possède un style très personnel, qui ne cède en rien à la tentation d'uniformisation actuelle. Il va sans dire qu'il collabore avec les grands chefs et les plus grands orchestres et que sa présence est très demandée de part et d'autre du monde.

  1. Biographie
    Truls Mørk est le 25 avril 1961 à Bergen, en Norvège. Ses deux parents sont musiciens professionnels ; sa mère étai pianiste et son père violoncelliste - c'est ce dernier qui va lui donner ses premières leçons. Si sa mère aurait voulu en faire un grand pianiste, son père lui conseillait de ne pas prendre la musique trop au sérieux : «Ne travaille pas trop, ou tu deviendras musicien !». A 17 ans, il part étudier avec Helmerson ; même si le maître est rarement disponible pour des leçons, ses élèves jouent ensemble dans une atmosphère que Truls Mork décrit comme «très inspirante». Sa passion pour l'école russe, et plus particulièrement pour Rostropovitch (dont il admirait «la capacité à créer autant de combinaisons de couleurs et de rythmes»), le pousse ensuite à se perfectionner chez Natalia Schakowskaya, dont l'enseignement est beaucoup plus technique que celui d'Helmerson. Il suivra encore les cours d'Heinrich Schiff.
    En 1982, il devint le premier Norvégien à atteindre la finale du concours Tchaïkovsky de Moscou, et gagna le 6e prix (le premier prix fut attribué à Antonio Meneses). Il continua à fréquenter les concours internationaux, glanant le second prix à New York (Naumburg Competition) et le premier à Florence (Concours Cassado). Sa première tournée date de 1989. Il a également gagné un Grammy Award en 2002, pour son enregistrement des trois Suites de Britten.
    Aujourd'hui, Truls Mørk est l'un des violoncellistes les plus estimés de la scène internationale ; il poursuit son activité de soliste et son travail discographique, malgré une maladie nerveuse qu'il a contractée en 2009, et qui lui a paralysé le bras gauche de telle manière qu'il doutait de pouvoir rejouer un jour. Il est heureusement de retour sur scène depuis janvier 2011.
    En dehors de ses activités de soliste, Truls Mørk s'investit dans la musique de chambre ; il a ainsi créé le festival de musique de chambre de Stavanger (Norvège), dont il est le directeur artistique.

    Truls Mørk joue un Montagnana (Venise, 1723), qui lui a été prêté par la Banque Norvégienne.


  2. Son style musical
    Truls Mørk est un interprète très réfléchi dans son jeu, qui essaye avant tout d'obtenir une interprétation cohérente. Il ne s'intéresse pas à une lecture rigide, trop raide ou mécanique, son travail porte avant tout sur le juste dosage et la variation des couleurs, des rythmes, et de l'intensité - mais Mørk est aussi très prudent, il veut «atteindre une intensité maximale avec le moins de risques possibles». Son exceptionnelle technique est bien sûr un avantage, mais sans comparaison avec le travail de connaissance de l'instrument, «savoir où se trouvent ses limites» et tenter de les dépasser. Mørk veut avant tout «garder le contrôle sur scène».

    Plus spécifiquement, le jeu de Mørk se remarque par sa grande maîtrise du son, de la technique et le son très policé, tout en couleurs et en subtils variations de son jeu. Ces subtiles variations confèrent une grande force à la ligne mélodique : il réussit à allier cohérence et lyrisme. Une autre conséquence de sa technique est la qualité de son toucher, qui est toujours juste et admirablement dosé ; ces couleurs conviennent parfaitement aux musiques d'ambiances, qui réclament beaucoup de tact et d'intelligence pour créer les différentes atmosphères qui traversent la partition.
    Cependant, son jeu très lyrique trébuche plus facilement dès que la composante dynamique devient dominante ; les phrases courtes, percutantes et incisives - pour lesquelles il faut parfois laisser le bau son de côté - le prennent en défaut : à force de rechercher la subtilité et le contrôle total, il perd en spontanéité et en vigueur.
    D'un point de vue stylistique - et contrairement à Rostropovitch qu'il admirait beaucoup -, Mørk n'impose pas son style à la musique (on pourrait dire métaphoriquement qu'il se met au service de la musique, alors que d'autres imposent à chaque morceau leur patte) ; il sait alléger la texture, densifier le son et la couleur au besoin. Il serait cependant faux de croire qu'il croit en une authenticité objective, qu'il considère au contraire comme un «piège et un argument marketing» ; la "recherche" interprétative est centrale chez lui - mais, à l'écoute, force est de constater qu'il ne se démarque pas beaucoup des canons interprétatifs. Son travail se situe à un niveau "inférieur", celui du détail, de la phrase et même des notes en elles-mêmes (quel vibrato appliquer, quelle intensité,...) ; dans ses interviews, il décrit à plusieurs reprises comment il considère la phrase dans son ensemble afin de décider quelles notes seront accentués, où placer les nuances. Truls Mørk n'ai presque jamais tenté l'exagération, le corps-à-corps à l'instrument, la recherche hasardeuse ou conceptuelle : il est un artisan du détail.


    ________________________
    Deux interviews (la première en anglais, la seconde en français) avec le violoncelliste norvégien : (1) - (2)


Quelques liens YT pour illustrer mon propos :
  • Prokofiev : Symphonie concertante op.125 - 2nd mouvement (/watch?v=ORMQtguSKaI) ; une très belle interprétation (que je trouve bien supérieure à son enregistrement studio). Admirons sa technique (!) qui lui permet de donner tout l'allant et la légèreté nécessaires aux passages rapides, et surtout sa qualité lyrique (la deuxième partie par exemple). Ce qui frappe ici, c'est la qualité d'interprétation : quel travail sur les phrases, quels accents bien placés, quelle cohérence ! C'est la version la plus aboutie selon moi, aux côtés de celle de Rostropovitch évidemment.

  • Prokofiev : Symphonie concertante op.125 - 3e mouvement (/watch?v=vZ6glCcsX8g&feature=related) : le mouvement suivant, qui me permet d'illustrer mes propos par rapport à sa puissance et sa prise de risque : écoutez depuis 9'30. Très vite il atteint la saturation, au point d'être couvert par l'orchestre, au moment où un certain Rostropovitch (pour ne pas citer Shafran) montait encore en puissance. La toute fin est encore plus parlante : il n'a simplement plus de son ! C'est un de ses rares défauts, mais il répugne à utiliser la force "brute", à s'investir totalement dans ses cas-là.

  • Schumann : Concerto pour violoncelle - 1e mouvement (/watch?v=rcdL26qm70Y[size=12]) ; un parfait exemple du raffinement et du sens musical de cet extraordinaire violoncelliste. Ecoutez aussi le troisième mouvement, où il évite magistralement la surenchère du mouvement.

  • Haydn : Concerto pour violoncelle en ur majeur n.1 - 1e mouvement (/watch?v=P2kOwAEfWVg) ; ici, Mørk donne une interprétation rafraîchissante du premier concerto de Haydn, preuve de facilité à changer de genres. Jeu inventif, léger, tout en finesse, une petite pointe d'humour et une grande clarté : stylistiquement, Mørk est très juste.

  • Bach : Suite n.3 - Bourrées I et II (/watch?v=q8H7aL_tFmw) ; comme tout violoncelliste qui se respecte, Mørk a joué et enregistré ses suites - et comme tous les violoncellistes, il a son avis sur les tempos, l'articulation et le caractère des Suites. J'en parlerai plus bas.

  • Brahms : Double Concerto - 1e mouvement (/watch?v=OKOXNoHoqyM) ; Mørk dans un chef-œuvre qui lui va à ravir, le Double de Brahms. Dialogue chambriste au sein d'un orchestre symphonique, cette pièce donne l'occasion à Mørk de nous faire profiter de toute sa palette sonore, de tout son art des couleurs. Magnifique duo avec la violoniste ! - même si cette version est dépassée, et de loin, par son enregistrement avec Repin et Chailly (dommage que Rattle soit si lourd à la direction...).

  • Brahms : Sonate pour violoncelle n.1 - 2nd mouvement (extrait) (/watch?v=Oorb5-ZJZNs&feature=related) ; Brahms toujours, pour finir. Mørk forme un joli duo avec Grimaud (même si la star ici, c'est la pianiste Cool ).
  1. Discographie
    Discographie (quasi-)exhaustive, que je commenterai si je connais l'enregistrement en question. Je mets également en citation les avis que j'ai pu trouver sur le forum.
    • CPE Bach : Concertos pour violoncelle (Les Violons du Roy, Bernard Labadie)
      Le premier enregistrement de Truls Mørk après sa maladie - et retour parfaitement réussi. Le toucher de Mørk est parfaitement adapté à ces œuvres, et il réussit à surpasser le statut "galant" qui leur sont imputées. Aucune lourdeur, c'est magique.
      Horatio a écrit:
      Un petit rayon de soleil sunny ! L'orchestre et le violoncelliste sont tout à fait dans le style, sans débordements romantiques. Mork a un son magnifique comme à son habitude, et distille une véritable émotion dans les mouvements lents - alors que les mouvements rapides sont réjouissants et sautillants.
      Il y a trois concertos : la majeur, si bémol majeur et la mineur. Le plus charmant est celui en la majeur, un trésor mélodique qui ne cède cependant en rien à la facilité (quel mouvement lent ! geek ). Celui en si bémol majeur est plus galant, on s'approche gentiment de Mozart - c'est le moins intéressant à mon avis. Enfin, le concerto en la mineur est, comme tous les concertos baroques en mineur Mr. Green , plus concentré et moins démonstratif sans rien perdre de son impact. Un joli corpus, plus varié que ce à quoi je m'attendais, dans une interprétation de référence thumleft .

      Spoiler:

    • Britten : Suites pour violoncelle seul
      Enregistrement qui lui a valu un Grammy Award en 2002. Mørk s'impose dans ce répertoire, dominé jusque-là sans grosse concurrence par Rostropovitch, et d'une manière impériale. Il met en exergue l'originalité des techniques et des lignes de la première Suite, creuse les couleurs et les ambiances de la seconde, magnifie la ligne rompue et sombre de la troisième. Sa technique est superlative, son violoncelle chante comme jamais et on sent toute la majesté qui se dégage de ses superbes œuvres. Ce qui fait le prix de cet enregistrement par rapport à celui de Rostropovitch, c'est non seulement la présence de la troisième suite, mais aussi sa grâce : il égale le Russe dans les passages techniques et mystérieux, le surclasse dans les passages plus éclatés, où Rostropovitch est parfois lourd. Un enregistrement magistral.
      Spoiler:

    • Bach : Suites pour violoncelle seul
      Passage obligé pour tous les violoncellistes qui se respectent, Mørk a donc lui aussi gravé le bréviaire du violoncelliste, non sans avoir au préalable construit sa propre théorie concernant leur interprétation - car, comme il le dit, «les recherches sur la façon de jouer ses suites sont continuelles». L'un des défis les plus important est sans conteste la question des tempi, qui déterminent le degré de l'articulation et les éléments que l'on souligne - et le fait qu'aucun manuscrit original n'existe, ajouté aux peu d'indications concernant l'interprétation qui nous sont parvenues, donne même «un peu peur» de les jouer.
      En fait, Mørk a enregistré ces suites deux fois, la première fois sur son Montagnana (la version qui est parue en CD), et une deuxième fois sur un Stradivarius qu'on lui avait prêté. De son propre aveu, les deux interprétations sont très différentes (cela tient beaucoup à la "personnalité" des deux instruments) - mais la seconde ne risque pas de sortir avant un bout de temps : ayant réalisé de très nombreuses prises, très dissemblables dans l'interprétation, et n'ayant trouvé aucun producteur pour trier ces bandes sons, Mørk veut trouver un moment pour les classer lui-même (ce qui est un travai de titan).
      Mørk voit un paradoxe entre le caractère très "humain" du violoncelle et la transcendance de la musique de Bach, mais a surtout réfléchi à la question des tempi : rapides, dansants, ou plus lents et méditatifs ? Mørk considère que «les mouvements dansants ne seront pas écoutés pour être dansés», il a donc choisi des tempi relativement lents - tout en évitant des interprétation trop métronomiques et carrées (remarquons qu'en fait, les véritables tempi devraient être beaucoup plus que la normale si on voulaient danser dessus). Il veut avant tout donner de la vie, de l'émotion à ces Suites - et il vante à ce sujet la liberté de Bylsma dans ce répertoire.
      k-leb a écrit:
      Mork : pour la classe, le son est parfait, le jeu toujours impeccable, même dans les passages techniques. Mais cela n'est pas qu'un exercice de virtuose, c'est une vraie grande version. Peut-être une entrée possible).
      Diablotin a écrit:
      Avant tout : Truls Mork -très bien enregistré, et magnifique version, que ce soit pour aborder l'oeuvre ou l'approfondir.
      Pour ce que j'ai pu en entendre (et en lire), c'est dans la même ligne que ses Britten : jeu parfaitement maîtrisé, sonorité magnifique et variée, aucune lourdeur, mais pas d'étincelle de folie ni de prise de risques.

      Spoiler:

    • Kernis : Diverses œuvres pour violoncelle (Minnesota Orchestra, Eijie Oue)
      Adaptions d'œuvres antérieures du compositeur américain Aaron Kernis. L'interprétation de Mørk a comme avantage de ne pas forcer dans les passages plus faibles, ou de ne pas vouloir briller à tous prix. Cello et moi-même avons donné quelques commentaires sur le fil Concertos pour violoncelle (page 7).
      Spoiler:

    • Dvorak : Concerto pour violoncelle - Tchaïkovsky : Variations Rococo (Orchestre philharmonique d'Oslo, Mariss Jansons)
      Couplage mitigé : autant l'interprétation du concerto de Dvorak est faible en comparaison des standards, autant celle du Tchaïkovsky s'impose par sa légèreté, sa ligne claire et précise. Dans cette dernière œuvre, le violoncelliste norvégien parvient à un modèle d'équilibre et de beauté. Toujours aussi léger, son instrument distille ici tout le raffinement et l'art du compositeur. Une interprétation de premier ordre.
      Concernant le Dvorak :
      Horatio a écrit:
      Ma prof m'avait dit qu'il y eut un temps où Truls Mork pétait ses boutons de manchette, tellement il jouait "fort" (à vérifier). La moindre des choses à dire, c'est qu'il s'est assagi depuis - presque trop, comme c'est le cas ici. Le son de Mork est très poli, sage, avec une couleur qui n'appartient qu'à lui. le problème vient du fait qu'il lui manque singulièrement d'énergie : dès son entrée dans le premier mouvement, on sent qu'il ne donnera pas beaucoup plus. Ce souci d'un son policé, lisse, ruine la dynamique de l'oeuvre - malgré des sonorités très travaillées. A ce petit jeu, ses Variations rococo de Tchaikovsky sont bien meilleures.

      Spoiler:

    • Elgar : Concerto pour violoncelle - Britten : Symphonie pour violoncelle (Orchestre de la cité de Birmingham, Simon Rattle)
      Ici aussi, le couplage est inégal, mais dans une moindre mesure que le précédent. Le concerto d'Elgar est une petite merveille de dosage, d'équilibre et de passion - une référence comparable à Jacqueline Du Pré, mais dans un autre style. Le jeu clair et précis, étonnamment aiguisé ici, de Mørk fait des merveilles.
      Au contraire, la Symphonie de Britten est plus laborieuse, mais Rattle y est très clairement plus embourbé que Mørk. L'orchestre, pataud et décontenancé, ne soutient plus le violoncelliste - qui nous livre une interprétation honorable, sans égaler toutefois la référence que reste Rostropovitch.

      Spoiler:

    • Chostakovitch : Concertos pour violoncelle (Orchestre philharmonique de Londres, Mariss Jansons)
      Interprétation moderne des ces deux chefs-d'œuvre, citée aux Grammy Award. On trouve plus engagé que Mørk dans le premier concerto, mais il est une référence absolue à mon sens dans le second. Il ne cherche pas la violence ou les couleurs âpres, mais exalte la dynamique et les ambiances inconfortables ou mystérieuses de ces œuvres. Travail de maître dans les deux cas.
      J'en ai un peu parlé dans le fil consacré aux deux concertos.

      Spoiler:

    • Haydn : Concertos pour violoncelle (Orchestre de chambre norvégien, Iona Brown)
      En droite ligne de tout ce que j'ai dit plus haut : clair, précis, rafraîchissant et très juste stylistiquement. Pour moi on se situe au même niveau que Rostropovitch.
      Spoiler:

    • Grieg : Sonate pour violoncelle - Quatuor (Harvard Gimse pour la sonate)
      Mørk dans un répertoire qu'il affectionne tout particulièrement - et dont il soigne la réalisation : cet enregistrement se classe lui aussi dans les références. Jeu précis, passionné (pour une fois !) et chaleureux, franc à l'image du compositeur norvégien, le violoncelliste fait ici de petits miracles. Passionnant. Le Quatuor est du même acabit.
      Spoiler:

    • Prokofiev : Symphonie concertante - Miakovsky : Concerto pour violoncelle(Orchestre de la cité de Birmingham, Paavo Järvi)
      Je l'avais dit plus haut, la version de la Symphonie Concertante de Prokofiev de Mørk ne me convient qu'à moitié - et cet enregistrement est clairement inférieur au standard. Le Prokofiev est sous calmant, sans la vigueur ni la vision nécessaires, tandis que le Miakovsky est bon, mais n'apporte absolument rien à la tradition de son interprétation. Bref, un disque moyen.
      Spoiler:

    • Brahms : Double Concerto pour violon et violoncelle(Gewandhausorchester, Repin, Chailly)
      Plus j'écoute cette version, plus elle me convint. On est loin d'un Brahms monumental, distant et froid - au contraire, il s'agit d'un Brahms humain et chaleureux, humain. L'interprétation est très intimiste, on se croirait presque au coin du feu aux côtés des interprètes. Magnifique.
      Horatio a écrit:
      Version très intimiste, aux sonorités chaudes et douces. Mork n'est pas le violoncelliste le plus énergique qui soit, mais sa sonorité chaleureuse est unique ; cela sied parfaitement au violon de Repin. L'orchestre est précis, plutôt discret, à l'écoute des solistes. La lecture possède un charme discret, ne cherche pas l'effet mais la couleur - on ne force jamais, un vrai plaisir d'écoute. Le I est un modèle du genre ; le II est pris à un tempo allant ; beau chant dans le III.

      Spoiler:


Une dernière remarque ; une bonne partie des concertos dont je viens de critiquer l'interprétation se trouve dans ce coffret :
Spoiler:

Il existe encore d'autres enregistrements de Truls Mørk, que je commenterai ou présenterai rapidement à l'occasion (la plupart étant des enregistrements de jeunesse).
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Ophanin
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MessageSujet: Re: Truls Mørk   truls - Truls Mørk EmptyLun 10 Oct 2011 - 11:48

Joli sujet, Horatio

Dans les suites de Bach, il ne m'avait guère convaincu. Sa "théorie" c'est en fait une question que tout le monde se pose : le tempo. Bon, j'avoue que je devais sortir de la version Maisky et aller vers Gaillard II, donc Mork et son objectivité m'est un peu passé à côté. rabbit

Il a un jeu hyper ascétique, un son extrêmement rond, pas naturel... et ça marche bien dans Penderecki.
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Horatio
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MessageSujet: Re: Truls Mørk   truls - Truls Mørk EmptyLun 10 Oct 2011 - 12:09

Ophanin a écrit:
Dans les suites de Bach, il ne m'avait guère convaincu. Sa "théorie" c'est en fait une question que tout le monde se pose : le tempo. Bon, j'avoue que je devais sortir de la version Maisky et aller vers Gaillard II, donc Mork et son objectivité m'est un peu passé à côté. rabbit

Il a un jeu hyper ascétique, un son extrêmement rond, pas naturel... et ça marche bien dans Penderecki.

Oui, c'est juste, chaque violoncelliste y va de sa petite phrase concernant les tempi de ses suites, et Mork fait effectivement dans l'objectivité un peu froide. Ce qui est réellement enthousiasmant, c'est sa maîtrise du son et de l'instrument (et ça s'apprécie d'autant mieux si l'on a déjà eu un violoncelle dans les mains). J'avais longuement hésité entre acquérir ses suites et celles de Queyras - finalement je me suis rabattu sur Fournier ( hehe ), les deux me semblant très consensuelles à l'écoute de quelques extraits.
Comme dans ses suites de Britten, il ne faut pas attendre de plaisir auditif direct (cela tient beaucoup à son style de jeu), mais plutôt à une fascination intellectuelle.
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MessageSujet: Re: Truls Mørk   truls - Truls Mørk EmptyLun 10 Oct 2011 - 14:54

Horatio a écrit:


Une dernière remarque ; une bonne partie des concertos dont je viens de critiquer l'interprétation se trouve dans ce coffret :
truls - Truls Mørk 41lS7Zq8FyL

Hé, c'est avec ce coffret que j'ai découvert pas mal d'oeuvres du "grand" répertoire.

Je te trouve un peu sévère avec son Dvorák et son Prokofiev. A défaut d'être les versions de référence, elles sont quand même très satisfaisantes.

Sa sonate de Grieg (qui n'est pas dans le coffret) est époustouflante. Il réussit à donner une interprétation convaincantes d'une pièce qui, sous les mains d'autres, sonne parfois un peu décousue. Idem pour le quatuor à cordes.
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Horatio
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MessageSujet: Re: Truls Mørk   truls - Truls Mørk EmptyLun 10 Oct 2011 - 16:51

Cello a écrit:
Horatio a écrit:


Une dernière remarque ; une bonne partie des concertos dont je viens de critiquer l'interprétation se trouve dans ce coffret :
truls - Truls Mørk 41lS7Zq8FyL

Hé, c'est avec ce coffret que j'ai découvert pas mal d'oeuvres du "grand" répertoire.

Je te trouve un peu sévère avec son Dvorák et son Prokofiev. A défaut d'être les versions de référence, elles sont quand même très satisfaisantes.

Sa sonate de Grieg (qui n'est pas dans le coffret) est époustouflante. Il réussit à donner une interprétation convaincantes d'une pièce qui, sous les mains d'autres, sonne parfois un peu décousue. Idem pour le quatuor à cordes.

Franchement, lorsqu'on compare Mork à d'autres, étant donné le nombre de références (surtout le Dvorak) ou les témoignages de très grandes qualités qu'on possède (Prokofiev par Rostropovitch), on voit vite qu'il y a beaucoup mieux pour ces deux œuvres. Mais c'est vrai que j'ai été assez catégorique et tranché - même si mon but était de faire sentir la différence entre la qualité d'autres enregistrements épatant (Tchaïkovsky, Grieg, Brahms, Britten et Chostakovitch) et de ces deux-là.
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Horatio
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MessageSujet: Re: Truls Mørk   truls - Truls Mørk EmptyDim 18 Mar 2012 - 17:11

truls - Truls Mørk 51TOP2pZfTL._SL500_AA300_

Une très bonne version du concerto de Dutilleux. Mørk, fidèle à son esthétique "habituelle", conserve une ligne très claire, épurée et très chantante - mais qui manque parfois de tranchant, comme dans le second mouvement (où ses aigus forcés ne rendent pas l'atmosphère voulue). Il est très attentif à la phrase en elle-même, donne beaucoup d'inflexions et d'éclairages intéressants : ce caractère sensuel et soigné fait des merveilles dans les premier et quatrième mouvements - c'est très aérien et poétique, avec une sonorité parfaitement ronde.
Comme d'habitude, je regrette aussi qu'il n'ose pas cravacher un peu plus (troisième mouvement) : ça sent terriblement le "travaillé", ça n'est pas très spontané, il peine encore à s'identifier à ce qu'il joue.
L'orchestre, dirigé par Chung, est très bien : présent, tranchant, évocateur.
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Cello
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MessageSujet: Re: Truls Mørk   truls - Truls Mørk EmptyMar 5 Nov 2013 - 15:14

Parution très prochaine d'une version considérablement élargie du coffret mentionné plus haut:

truls - Truls Mørk 71ko8rCjKTL._SL1212_ truls - Truls Mørk 71IwV9tnq-L._SL1215_

Il y a l'indispensable (Haydn, Dvorák, Tchaïkovsky, Prokofiev, Schumann, Dutilleux, Elgar, Britten et Chostakovitch), l'intéressant (Myaskovsky, Bruch, Bloch et CPE Bach) mais aussi l'anecdotique (Kernis et Pärt)

Bref, ce sont pratiquement tous les grands concertos pour violoncelle qui sont repris à l'exception de ceux de Saint-Saëns, du Double de Brahms, du Triple de Beethoven (les grands absents) et dans une moindre mesure celui de Lutoslawski ainsi que l'un ou l'autre de Vivaldi ou Boccherini.


Dernière édition par Cello le Mer 6 Nov 2013 - 9:35, édité 1 fois
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Nestor
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MessageSujet: Re: Truls Mørk   truls - Truls Mørk EmptyMar 5 Nov 2013 - 23:25

Très bonne nouvelle !
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MessageSujet: Re: Truls Mørk   truls - Truls Mørk EmptyMer 6 Nov 2013 - 12:29

Oui, c'est un beau programme, idéal pour avoir une vue d'ensemble du répertoire violoncellistique malgré les 2-3 manques signalés.

Je remarque qu'il n'y a qu'un seul enregistrement qui date d'après ses problèmes, celui des concertos de CPE Bach. En théorie, il était à nouveau en mesure de jouer début 2011 je crois mais force est de constater qu'il est malheureusement très discret depuis son retour Confused .
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