Saisons lyriques en France (et au-delà)

Comme il est toujours permis d'espérer, j'ouvre un fil pour recenser les publications des saisons lyriques des opéras français autres que les mastodontes parisiens, ainsi que celle des principaux opéras européens (où l'on ne pourra sans doute de toute manière pas se rendre, mais Operavision ou arte sauront peut-être nous faire aller à eux).

• L'Opéra National du Rhin vient de publier son programme : deux musts à signaler, Stiffelio de Verdi et Die Vögel de Braunfels, encore jamais donnés en France.
À noter également, la création française de The Snow Queen d'Abrahamsen et une commande : Les Rêveurs de la lune de Howard Moody, ainsi qu'un double programme L'Amour sorcier/Journal d'un disparu de de Falla/Janáček ; enfin West Side Story et Trouble in Tahiti de Bernstein, une Carmen dans la mise en scène de Sivadier, avec une jolie distribution (d'Oustrac/Dennefeld dans le rôle titre, Edgaras Montvidas en Don José, Amina Edris en Micaëla et Régis Mengus en Escamillo), un Orfeo en version de concert dirigé par Alarcón avec son orchestre, Valerio Contaldo et Mariana Florès, enfin un Così fan tutte mis en scène par David Hermann.

• On connaît depuis quelques semaines le programme de La Monnaie. Plusieurs créations contemporaines, comme cela semble être devenu la norme à Bruxelles : The Time of Our Singing de Kris Defoort, inspiré du roman de l'américain Richard Powers ; Zelle de Jamie Man et Peter Stamm ; le deuxième volet de Is This the End? de Jean-Luc Fafchamps ; et Une Chanson pour la lune de la très jeune (28 ans) compositrice Mathilde Wantenaar.

Ensuite, comme souvent à la Monnaie, des grands noms de la mise en scène contemporaine, plasticiens ou post-dramaturges, pour des reprises ou des productions déjà données ailleurs : Lulu par Warlikowski, dirigé par Altinoglu, avec Barbara Hannigan dans le rôle titre ; Carmen par Tcherniakov avec en partie la même distribution qu'à Aix et une deuxième distribution non moins alléchante : d'Oustrac/Hubeaux dans le rôle titre, Dresig/Gillet en Micaëla, Fabiano/Carè en Don José et toujours Jean-Sébastien Bou en Escamillo ; le Requiem de Mozart par Castellucci, dirigé comme à Aix par Pichon, avec notamment Sandrine Piau et Sara Mingardo.

Deux nouvelles productions : Norma mis en scène par Christophe Coppens, avec Davinia Rodriguez dans le rôle titre, Enea Scala, Raffaella Lupinacci et Michele Pertusi ; Il trittico par Tobias Kratzer et dirigé par Altinoglu.

Deux opéras en version de concert : le rarissime De Kinderen der Zee du compositeur belge Lodewijk Mortelmans (je crois que l'œuvre n'a même jamais été redonnée depuis sa création en 1920), dirigé par Altinoglu ; et Parsifal, toujours avec Altinoglu.

Enfin, le clou de la saison : la reprise des Huguenots mis en scène par Olivier Py, sous la direction d'Evelino Pidò, avec Karine Deshayes en Valentine, Enea Scala en Raoul, Alexander Vinogradov en Marcel, Lenneke Ruinen en Marguerite, Ambroisine Bré en Urbain, Nicolas Cavallier en Saint-Bris et Alexandre Duhamel en Nevers ! Bref, ça s'annonce tout à fait excitant

Merci ça fait un moment que je voulais ouvrir un sujet de ce type et que je flemmardais.

Stiffelio jamais donné en France ça me paraît un peu suspect : première scénique peut-être ?

mickt a écrit:

Merci ça fait un moment que je voulais ouvrir un sujet de ce type et que je flemmardais.

Stiffelio jamais donné en France ça me paraît un peu suspect : première scénique peut-être ?

Stiffelio est très peu donné partout. Voilà ce que j'écrivais en 2017 en introduction de ma critique après la 1ère de la nouvelle production du festival de Parme

Si Jérusalem est une rareté, il n’aura pas fallu très longtemps à Stiffelio pour disparaître des scènes lyriques. La destinée de cette œuvre de Giuseppe Verdi (1813-1901) ne manque d’ailleurs pas d’interpeller tant il aura fallu peu d’années pour qu’il soit rangé dans un placard d’où il ne ressortira qu’un siècle plus tard. Composé et créé en 1850 au Teatro Grande de Trieste, Stiffelio a reçu, à défaut d’un triomphe, un accueil chaleureux tant public que critique. Le déclin et la disparition des scènes lyriques de cet opéra a un seul nom : Censure. En effet, les multiples interventions des censeurs, qui se montrent assez chatouilleux dès que l’on s’attaque à l’Eglise ou au pouvoir temporel, ont considérablement nui a Stifflio qui tombe dans l’oubli en trois ou quatre ans. La musique de cette œuvre sera par ailleurs reprise en 1857 par Verdi pour un autre opéra qui tombera, lui aussi, presque aussitôt dans l’oubli : Aroldo. Depuis les années 1950, Stiffelio reprend timidement du service ; si timidement, d’ailleurs, que sa discographie est quasi inexistante. A Parme même, l’œuvre n’a été montée que deux fois depuis 1968. Cette nouvelle production est donc bienvenue malgré une mise en scène, certes totalement iconoclaste, mais qui fonctionne. A sa décharge, il nous faut bien admettre que Stiffelio est loin d’être un chef d’œuvre comparé aux opéras créés juste avant ou juste après : Macbeth (1847), Luisa Miller (1849), Rigoletto (1851), Il Trovatore (1853) par exemple. On y trouve néanmoins de très belles pages notamment parmi les airs des principaux personnages. L’intrigue tourne autour d’un pasteur protestant et de son épouse infidèle ; certes le sujet n’a rien de nouveau et la nature humaine est traitée ici de manière assez crue (Graham Vick, accentue d’ailleurs ces qualités et ces défauts dans sa mise en scène) : amour, haine, jalousie, religion… On peut, dans ces circonstances, s’étonner que Stiffelio et Aroldo quelques années plus tard, aient ainsi disparu des scènes lyriques quand Carmen, créée vingt cinq ans après Stiffelio, a connu un triomphe durable et sans précédent après avoir subi un échec retentissant lors de sa création.

De fait, je crois qu'effectivement c'est encore plus rare de monter Stiffelio en France

mickt a écrit:

Stiffelio jamais donné en France ça me paraît un peu suspect : première scénique peut-être ?

C'est aussi ce que je me disais, mais peut-être que l'œuvre n'a été donnée que sous la monture Aroldo ? C'est l'Opéra du Rhin qui le précisais et je n'ai en effet pas trouvé de trace de représentations antérieures en France (mais je peux avoir mal cherché)...

Merci Adalbéron, ça donne vraiment envie de voyager ! (En particulier l'inédit flamand : les compositeurs de cette région dans cette période étaient très inspirés, je trouve, et dans des langages qui se prêtent bien à l'opéra !)

Adalbéron a écrit:

mickt a écrit:

Stiffelio jamais donné en France ça me paraît un peu suspect : première scénique peut-être ?

C'est aussi ce que je me disais, mais peut-être que l'œuvre n'a été donnée que sous la monture Aroldo ? C'est l'Opéra du Rhin qui le précisais et je n'ai en effet pas trouvé de trace de représentations antérieures en France (mais je peux avoir mal cherché)...

Déjà que Stiffelio n'est presque pas donné alors Aroldo ça tient du rêve. Même le festival de Parme ne l'a jamais programmé à ma connaissance ; et pourtant les responsables du Regio programme une ou deux raretés par édition en temps normal. Même Jérusalem, qui est peu donné en temps normal fait presque office de tube par rapport à Stiffelio et Aroldo

luisa miller a écrit:

Déjà que Stiffelio n'est presque pas donné alors Aroldo ça tient du rêve. Même le festival de Parme ne l'a jamais programmé à ma connaissance

Si, si, Parme les a tous programmés, l'intégrale a même officiellement paru chez C Major.

La version parmesane de Stiffelio par Battistoni (avec Aronica !) est de très loin la version la plus aboutie, à mon sens, assez idéale à tout point de vue. Je l'écoute facilement trois ou quatre fois par an.


À Strasbourg & Mulhouse, ce sera Tetelman en Stiffelio, un excellent jeune ténor (sombré, mais avec de l'éclat trompettant, assez proche de ce que faisait Kaufmann il y a quelques années), ce devrait être très bien.

Et pour Braunfels, c'est Sora Lee qui dirige (en alternance), toute jeune (moins de 30 ans), une des futures très très grandes cheffes, si sa carrière prend, dans 20 ans on en parlera avec la même déférence que pour P. Järvi ou K. Petrenko.

DavidLeMarrec a écrit:

luisa miller a écrit:

Déjà que Stiffelio n'est presque pas donné alors Aroldo ça tient du rêve. Même le festival de Parme ne l'a jamais programmé à ma connaissance

Si, si, Parme les a tous programmés, l'intégrale a même officiellement paru chez C Major.

La version parmesane de Stiffelio par Battistoni (avec Aronica !) est de très loin la version la plus aboutie, à mon sens, assez idéale à tout point de vue. Je l'écoute facilement trois ou quatre fois par an.


À Strasbourg & Mulhouse, ce sera Tetelman en Stiffelio, un excellent jeune ténor (sombré, mais avec de l'éclat trompettant, assez proche de ce que faisait Kaufmann il y a quelques années), ce devrait être très bien.

Et pour Braunfels, c'est Sora Lee qui dirige (en alternance), toute jeune (moins de 30 ans), une des futures très très grandes cheffes, si sa carrière prend, dans 20 ans on en parlera avec la même déférence que pour P. Järvi ou K. Petrenko.

Au temps pour moi.

Et pourtant la mise en scène de Vick est excellente. Les choix du metteur en scène anglais ont pourtant fait couler beaucoup d'encre avant le début des représentations mais au final, cette vision hautement inhabituelle a reçu un excellent accueil public et critique. Je ne sais pas si cette version là est sortie en DVD, mais si tel est le cas, tu devrais y jeter un oeil

Les deux existent en DVD, Parme et Bologne : 

Spoiler:

Merci pour l'info.

Je ne sais plus où j'ai vu ça, mais la soirée d'ouverture de l'Opéra de Tours le premier octobre réunira, dirigée par Laurent Campelllone, Djamileh de Bizet et La Princesse jaune de Saint-Saëns.

Fritelli a écrit:

Je ne sais plus où j'ai vu ça, mais la soirée d'ouverture de l'Opéra de Tours le premier octobre réunira, dirigée par Laurent Campelllone, Djamileh de Bizet et La Princesse jaune de Saint-Saëns.

Avec Sahy Ratianarinaivo ! La tournée Bru Zane passera aussi par Tourcoing.

Saison 2021-2022 de l'Opéra d'État de Bavière, la première de Serge Dorny comme directeur : parmi les nouvelles productions un nombre impressionnant de raretés, dont trois opéras de Haas.

● Le Nez, Chostakovitch, Jurowski, Serebrennikov
● Giuditta, Lehár, Káli, Marthaler
● La Petite Renarde rusée, Janáček, Gražinyté-Tyla, Kosky
● Peter Grimes, Britten, Gardner, Herheim
● L'Infedeltà delusa, Haydn, Šlekyté, Signeyrole
● Les Troyens, Berlioz, Rustioni, Honoré
● Bluthaus, Haas, Engel, Guth
● Koma, Haas, Currentzis, Castellucci
● Thomas, Haas, Bloch, Mahler
● Les Diables de Loudun, Penderecki, Jurowski, Stone
● Capriccio, Strauss, Koenigs, Marton

Côté chefs Alexandre Bloch se fait une place (Carmen et Thomas), et Mikko Franck s'attaque à Parsifal. De quoi lui donner des idées pour le Philhar' ?

https://www.staatsoper.de/spielplan/spielplan/oper.html

Impressionnant !

Peut-être un effet Jurowski également ? Il me semble qu'il avait annoncé vouloir changer un peu le répertoire de la maison.

En tout cas, Dorny, qui ne passe pas pour un gars très agréable, est un véritable aigle de la programmation, c'est assez incroyable d'oser ça dans une grande maison (et a fortiori dans une maison aussi conservatrice).

(Tu n'as pas souligné Rustioni dans les Troyens, parmi les choix assez exaltants !)

Ça me donne (pour la première fois) envie d'y aller faire un tour !

DavidLeMarrec a écrit:

(Tu n'as pas souligné Rustioni dans les Troyens, parmi les choix assez exaltants !)

Oui Rustioni devient premier chef invité, quatre productions ! (Bal masqué, Otello, Gianni Schicchi / Tabarro)

Un petit bilan de la saison 21-22 des maisons d'opéra françaises.

BORDEAUX : Robert le diable (vc Minkowski), La Voix humaine / Point d’orgue (Py, Hindoyan), Le Bourgeois gentilhomme (Deschamps, Noally), Werther (Gilbert, Dumoussaud), L’Élixir d’amour (Sinivia, Venditti), Les Noces de Figaro (Alexandre, Minkowski), Don Giovanni (Alexandre, Minkowski), Così fan tutte (Alexandre, Minkowski)


CLERMONT-FERRAND : Lucia di Lammermoor (Thirion-Vallet, du Closel), Cavellaria Rusticana / Pagliacci (Perez, Brécourt), La Sonnambula (Lattuada, Venezi), La Cenerentola (Poirée, Brécourt), Le Voyage dans la lune (Fredj, Dumoussaud), Les Noces de Figaro (Thirion-Vallet, du Closel)


DIJON : Macbeth (Raab, Rolli), L’Isola disabitata (Fanny & Alexander, Alarcón), Hänsel et Gretel (Taylor, Hopkins), Così fan tutte (Pitoiset, Tourniaire), Le Couronnement de Poppée (Françon, Dumestre), Julie, Philippe Boesmans (Costa, Pomarico), Don Pasquale (Niermeyer, Waldman)


LILLE : Idoménée, Campra (Ollé-Fura del Baus, Haïm), Didon et Énée (Chartier-Peeping Tom, Haïm), Like Flesh, Sivan Eldar (Costa, Le Balcon), L’Enfant et les sortilèges (Pont-Bonas, Niemeyer), Le Songe d’une nuit d’été (Pelly, Tourniaire), Djamileh / La Princesse jaune (à Tourcoing) (Martineau, Roth)


LYON : Manon (vc Rustioni), Falstaff (Kosky, Rustioni), Zylan ne chantera plus, Diana Soh (mes Brunel), Le Messie (Warner, Montanari), The Pajama Game (Lacornerie-Cottin, Lecointe), María de Buenos Aires (Lifschitz-Circa, Peleggi), Rigoletto (Ranisch, Rustioni-Lanzillotta), Irrelohe, Franz Schreker (Bösch, Kontarsky), Nuit funèbre, J-S Bach (mes Mitchell), Shirine, Thierry Escaich (Brunel, Brabbins), Peer Gynt (Clairand, Schwarz)


MASSY : Carmen (Fourny, Rouits), Le Vaisseau fantôme (Roubaud, Scaglione), La Vallée de l’étonnement, Alexandros Markeas-Sylvain Maurice (dir. Cuniot), Le Malade imaginaire (Tavernier, Niquet), Arianna, d’après Monteverdi, Otal-Tifouche Nieto-Schweizer-Trollet, Idomeneo (Levy, Stern), Nabucco (dir. Rouits), Cavalleria rusticana / Pagliacci (Perez, Rouits)


METZ : Le Comte Ory (Laligne, Niemeyer), Frankenstein Junior, Mel Brooks (Fourny, Zielinski), Le Chapeau de paille d’Italie, Nino Rota (Magnier, Mercier), Idomeneo (Lévy, Stern), La Sonnambula (Lattuada, Venezi), Mireille (Fourny, Reiland)


MONTE-CARLO : Madame Butterfly (Laroche, Bisanti), Il Corsaro (vc Zanetti), Il Turco in Italia (Grinda, Capuano), Werther (Grinda, Nánási), Wozzeck (Fau, Yamada), Manon Lescaut (Montavon, Steinberg), La Damnation de Faust (Grinda, Yamada), Lakmé (vc Campellone)


RHIN : La Reine des neiges, Hans Abrahamsen (Bonas, Houssart), Stiffelio (Ravella, Sanguineti), Carmen (Sivadier, Gardolińska), Les Oiseaux, Walter Braunfels (Huffman, Lee-Shokhakimov), Les Rêveurs de la lune, Howard Moody (Pocceschi-Strada, Moody), L’Amour sorcier / Journal d’un disparu (Fish, Borowicz), Così fan tutte (Herman, Ward), L’Orfeo (vc Alarcón), West Side Story (Kosky-Pichler, Abell)


ROUEN : Le Trouvère (Clarac & Deloeuil / Le Lab, Bleuse), La Vie parisienne (Lacroix, Dumas), Iphigénie en Tauride (Carsen, Rousset), Jenůfa (Bieito, Hermus), L'Abrégé des merveilles de Marco Polo, Arthur Lavandier (Pétrovitch, Pascal), La Flûte enchantée (Rigal, Glassberg)


TOULOUSE : La Gioconda (Py, Rizzi-Brignoli), Wozzeck (Fau, Hussain), La Flûte enchantée (Rigal, Gamba), Carmen (Grinda, Carella), Platée (Shirley & Dino, Niquet), Jenůfa (Joel, Krumpöck), Le Barbier de Séville (Köpplinger, Cremonesi)


VERSAILLES : Richard Cœur de Lion (Pynkoski, Niquet), Les Noces de Figaro (Gray, Jarry), Le Palais des sortilèges (Murgia, Alarcón), George Dandin (Fau, Jarry), Alcina (Heřman, Luks), Atys (Preljocaj, Alarcón), Cupid and Death  (Houben-Wilson, Daucé), Platée (Shirley & Dino, Niquet), Le Bourgeois gentilhomme (Podalydès, Coin), Titon et l’Aurore (Twist, Christie)



(les liens : Rouen : https://www.operaderouen.fr/saison/21-22/ ; Lille : https://www.opera-lille.fr/fichier/o_media/11172/media_fichier_fr_brochure.2122.web.pdf ; Bordeaux : https://fr.calameo.com/read/00341558449e25ec2cae9 ; Dijon : https://fr.calameo.com/read/0062979383e290227bf39 ; Toulouse : https://fr.calameo.com/read/006208597f08a59ab10f4?view=book&page=1 ; Metz : https://opera.metzmetropole.fr/UserFiles/File/ot-prog-saison-21-22-e.pdf ; Lyon : https://www.opera-lyon.com/sites/opera-de-lyon/files/2021-05/opera_DP_FR_DEF_8.pdf ; Rhin : https://www.operanationaldurhin.eu/fr/spectacles/saison-2021-2022/opera ; Clermont-Ferrand : https://clermont-auvergne-opera.com/la-saison-21-22/ ; Massy : https://indd.adobe.com/view/012efc28-fd1f-4137-bf1f-aea93d5233fb ; Versailles : https://static1.chateauversailles-spectacles.fr/files/9/16/59/@/23851945-doc-saison-21-22.pdf ; Monte-Carlo : https://www.opera.mc/uploads/file/1.%20Saison%202021-2022/Brochure%202021-2022/Brochure%20Saison%2021_22-Opéra%20de%20Monte-Carlo%20-%20www.opera.mc.pdf )

(bon c'est un peu illisible. Qui ai-je oublié ?)

mickt a écrit:

CLERMONT-FERRAND : Lucia di Lammermoor (Thirion-Vallet, du Closel), Cavellaria Rusticana / Pagliacci (Perez, Brécourt), La Sonnambula (Lattuada, Venezi), La Cenerentola (Poirée, Brécourt), Le Voyage dans la lune (Fredj, Dumoussaud), Les Noces de Figaro (Thirion-Vallet, du Closel)

Punaise. On pourrait en faire une thèse de géographie.

Un des cercles de l'Enfer.  Heureusement Clermont-Ferrand n'a pas d'orchestre maison, j'imagine le supplice pour les musiciens.

(ceci dit il doit y avoir une logique locale : il faut se distinguer de l'Opéra de Lyon version Dorny, peu belcantiste.  )

CLERMONT-FERRAND : Lucia di Lammermoor (Thirion-Vallet, du Closel), Cavellaria Rusticana / Pagliacci (Perez, Brécourt), La Sonnambula (Lattuada, Venezi), La Cenerentola (Poirée, Brécourt), Le Voyage dans la lune (Fredj, Dumoussaud), Les Noces de Figaro (Thirion-Vallet, du Closel)[/quote]

La cenerentola et le tandem Cavalleria / I Pagliaci devaient être créés lors du festival de Saint Céré 2020. La pandémie en a décidé autrement. Si La cenerentola a finalement été créée (avec succès si je ne m'abuse) à l'Opéra de Massy, le tandem Cavalleria / I Pagliaci, lui, sera créé à Saint Céré cet été. Je ne manquerai pas de vous donner des nouvelles après avoir vu la représentation du 7 août

Merci beaucoup d'avoir fait ce relevé minutieux et très lisible, c'est super utile !

De mon côté, tenté par Robert à Bordeaux, Djamileh à Tourcoing, Irrelohe à Lyon, le Capello di paglia à Metz, Stiffelio et Die Vögel à Strasbourg, et par-dessus tout Idoménée-Campra à Lille !

C'est la grande affaire lyrique de cette fin de saison : Jonas Kaufmann fait sa prise de rôle en Tristan, Anja Harteros la sienne en Isolde, à Munich, sous la direction de Kirill Petrenko, et dans une nouvelle production de Warlikowski. Des billets sont mis en vente ce vendredi à dix heures, alors que jusqu'à présent seule une petite jauge avait été proposée (on remarque d'ailleurs que ces questions semblent se régler au cas par cas en Allemagne, les salles faisant valoir auprès des autorités leur caractère sûr en matière sanitaire).

Représentations les 29 juin, 4, 8, 13 et 31 juillet.

https://www.staatsoper.de/stueckinfo/tristan-und-isolde-1/

(je vais tenter ma chance pour des billets mais je ne suis pas familier du site du Staatsoper.)

Bayreuth aussi a prévu de proposer plus de places à la vente, le 4 juillet.

[minute glotto]

Je me demande, dans l'état actuel de la voix de Kaufmann (davantage de patine, moins de projection), on va pouvoir l'entendre derrière l'orchestre dans l'acte II. Ça faisait envie sur le papier avec un petit orchestre il y a dix ans, mais à présent je ne suis pas très rassuré.

DavidLeMarrec a écrit:

Ça faisait envie sur le papier avec un petit orchestre il y a dix ans

Il a chanté ça dans une version réduite ?

(bon je suis dans la queue, j'ai deux numéros : 876 et 5709. )

Stehplatz, 20 euros, 13 juillet.

mickt a écrit:

Il a chanté ça dans une version réduite ?

Du tout !  Je voulais dire que, même du temps de sa plus grande gloire, la voix n'a jamais été exceptionnellement sonore, ça fonctionnait très bien dans Lohengrin ou dans Verdi, mais le II de Tristan, c'est véritablement un mur de son, ça risque d'être difficile physiquement avec son émission qui n'est pas appuyée sur un métal très puissant.

Mais on peut suppose que s'il le fait, c'est qu'il a étudié la question et sait comment s'y prendre.

Du point de vue de l'interprétation, en tout cas, c'est très attirant !

DavidLeMarrec a écrit:

Mais on peut suppose que s'il le fait, c'est qu'il a étudié la question et sait comment s'y prendre.

Du point de vue de l'interprétation, en tout cas, c'est très attirant !

Pour le mur sonore, j'imagine que Petrenko saura entourer ses chanteurs de tous les égards nécessaires (Harteros non plus n'a pas une voix très puissante je crois). Et il était quand même temps que Kaufmann nous montre ce qu'il a à dire dans ce rôle.

Oui !

Tiens! Cololi n'est pas encore venu troller?

Benedictus a écrit:

Tiens! Cololi n'est pas encore venu troller?

Cela ne saurait tarder

Benedictus a écrit:

Tiens! Cololi n'est pas encore venu troller?

Ai-je l'habitude de troller ??

Cololi a écrit:

Benedictus a écrit:

Tiens! Cololi n'est pas encore venu troller?

Ai-je l'habitude de troller ??

Oui, comme nous tous

Cololi a écrit:

Ai-je l'habitude de troller ??

Franchement, si tu ne trolles pas à ceci:

Citation :

Jonas Kaufmann fait sa prise de rôle en Tristan

je vais finir par m'inquiéter pour ta santé.

mickt a écrit:

Stehplatz, 20 euros, 13 juillet.

Alors, il s'est passé quoi?

La prochaine saison du Met a intégralement fuité : https://futuremet.fandom.com/wiki/2022-2023

Il y a quelques semaines Nézet-Séguin expliquait que, fort du succès de Fire Shut Up in My Bones de Terence Blanchard et de l'Eurydice de Matthew Aucoin en début de saison, il comptait diriger plus de créations et d'opéras contemporains, au détriment notamment de raretés du répertoire, et ça se vérifie avec la création la saison prochaine de The Hours de Kevin Puts et l'arrivée à NY de Champion de Blanchard, créé en 2013 à Saint-Louis. Dommage pour les raretés, mais si le public manifeste un vrai enthousiasme pour ces œuvres récentes, c'est une excellente nouvelle.

Pour le reste, c'est surtout des classiques avec de belles distributions. Nézet-Séguin dirigera aussi Lohengrin (nouvelle production de François Girard) et La Bohème.

Les opéras contemporains sont des raretés ! Et ça peut permettre d'éviter que l'opéra ne devienne définitivement un art mort (ou du moins un art muséal).

Il y a une très belle tradition, dans les Amériques, d'opéras contemporains chantables et écoutables, détachés des questions de prestige stylistique qui prévalent encore trop en Europe de l'Ouest.

Moi je trouve ça très bien. (L'essentiel étant de ne pas être obligé de réécouter le même opéra tous les ans…)

Toutes les initiatives de l'Opéra-Comique dans ce sens sont vraiment appréciables. J'aimerais bien revoir L'Inondation de Filidei. Les Eclairs d'Hersant étaient sympathiques mais pas au point que je me précipite s'ils sont repris.

Sur l'opposition récentes/raretés : quelque part les oeuvres récentes sont des raretés vu qu'on sait que très peu parviendront à s'imposer et à entrer dans le répertoire

Et surtout, les créations, on est sûr de ne jamais les avoir entendues !

Moi j'ai adoré Les Éclairs, l'une des créations les plus abouties de ces dernières décennies, pour moi. Tellement cohérent et différent !

J'ai bien aimé la musique et la mise en scène des Éclairs mais je n'ai pas réussi à m'intéresser au livret et aux personnages, d'où l'impression d'un joli spectacle mais sans grand enjeu (pour moi).

Une reprise de l'Inondation est annoncée pour 2023 mais il faudra que Langrée la confirme.

(au Met, le New York Times a compté : Rigoletto, Aida, La Traviata, l'Élixir d'amour, la Bohème et Tosca représentent à eux six 90 des 250 levers de rideau de la saison !)

mickt a écrit:

J'ai bien aimé la musique et la mise en scène des Éclairs mais je n'ai pas réussi à m'intéresser au livret et aux personnages, d'où l'impression d'un joli spectacle mais sans grand enjeu (pour moi).

Ah, moi j'ai été captivé, et notamment par le livret, qui nous épargne les scies des jeunes premiers qui s'aiment (ou des amours XXe un peu malsaines) et qui met l'accent ailleurs. Moi ça m'a vraiment intéressé, justement.

Et musicalement, c'était bien beau et bien naturel à la fois (malgré la prosodie difficile d'Echenoz !).