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 Brahms - 3e symphonie

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Karajan-Berlin (l'une des trois)
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Karajan-Vienne
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Szell
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Haitink (Amsterdam, Boston ou LSO)
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Sanderling
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Abbado
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Bernstein-NY (si, si !)
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Wand
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Horatio
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MessageSujet: Brahms - 3e symphonie   Brahms - 3e symphonie EmptyVen 11 Mai 2012 - 23:34

Commentaires issus du fil sur les symphonies de Brahms ; on remarquera que la Troisième déchaîne moins les passions que la Quatrième siffle ...

- a écrit:
Pour la 3, versions Kna, Szell, Wand, Weingartner… celles que je préfère: Szell puis Kna, puis Weingartner.

Pauken a écrit:
Pour la 3e encore le dernier Karajan - l'orchestre est à pleurer.

Morloch a écrit:
Szell avec Cleveland c'est extraordinaire ! C'est aérien, poétique, dansant, lyrique. Brahms devient subtil et luminueux tout d'un coup.

Tus a écrit:
Pour la Troisième, celle que mon meilleur ennemi Toscanini ne comprenait pas, deux noms me viennent : Furtwängler bien sûr et Jochum/BPO. La Bernstein, superbe, est souvent trop lente.
Pour la Troisième rien de tel que Furtwängler (oui,oui, j'aime Furtwängler !).

Personnellement j'aime moins la Troisième par Karajan.

[A propos d'Abbado] Ses 1, 2 et 3 sont exceptionnelles.

__________________________

Brahms - 3e symphonie 41S6A439AZL._SS280_

Cela fait longtemps que je n'ai pas entendu d'aussi bonnes interprétations! Giulini n'est ici pas aussi lent que dans ses versions ultérieures, il adopte des tempi juste modérés, sans excès. Il dirige le Philharmonia de la grande époque, fin et subtil, très carré, avec de superbes bois et une section de cordes efficace. La prise de son est belle, même si assez floue du côté des basses, bien équilibrée.
Giulini dirige Brahms dans une optique clairement romantique et contemplative, sans exagérer le drame ni accentuer les contrastes. Cette lecture apaisée trouve à mon avis ses plus grandes réussites dans les superlatifs deux premiers mouvements de la 2è et les deux mouvements centraux de la 3è, que j'ai rarement entendus si poétiques, si sereins, sans pathos ni agitation. Mes seules légères réserves concernent certains épisodes des mouvements extrêmes de la 3è, où Giulini ne parvient pas tout à fait à restituer le climat d'exaltation et de fièvre romantique de la musique de Brahms. Ceci concerne par exemple le tout début de la 3è, un peu terne, ou le deuxième thème du finale. Cela dit, il faut souligner l'excellente lecture des sections lyriques de I, ainsi que l'architecture très bien rendue dans IV; de fait même ces volets moins réussis apparaissent convaincants.

monomélomaniaque a écrit:
La troisième c'est sans hésiter Karajan et Berlin dans les années 80 (ah le troisième mouvement avec les cordes berlinoises!!!).

Bertrand67 a écrit:
Là j'ecoute Gielen, pour la 3 et la 4 dans un style à part c'est vraiment excellent, il fait vraiment des prouesses avec son orchestre de la SWR Freiburg/Baden-Baden.

Guigui a écrit:
Exceptionnelle 3e [de Giulini à Vienne], en l'occurence un des plus grands disques de Giulini !

raphaelroux a écrit:
La 3eme symphonie par Fritz Reiner et le Chicago Symphonie Orchestra : très belle version, chambriste légère et aerienne.

al.jk a écrit:
Szell est très bon pour la 3e comme Carlo Maria Giulini avec le Philarmonia.

Polonsky a écrit:
Solti réussit très bien les 1 et 3.

WoO a écrit:
Je viens d'écouter la 3ème symphonie dirigée par Kurt Sanderling et c'est effectivement magnifique, admirable de clarté, tant au niveau du son que de la direction. Par comparaison la lecture de Günther Wand me plaît moins, son orchestre est plus monumental, mais c'est un peu trop fluide et les coups d'archets du dernier mouvement perdent en férocité.


Aurele a écrit:
[A propos de cette Troisième] C'est une magnifique symphonie en tout cas et la version d'Abbado est excellente. La plus belle au niveau des couleurs orchestrales reste celle d'Haitink, elle est moins intéressante que celle d'Abbado qui rend bien la dimension sombre de cette symphonie. Karajan [version 64] est ennuyeux je trouve. Je n'ai pas été convaincu par les autres versions [Walter, Kubelik, Szell, Sanderling]. Je n'ai pas du tout aimé celle de Furtwängler car l'orchestre est très approximatif et la direction est beaucoup trop pesante.

J'ai écouté la version de Karajan de 88 de la symphonie n°3. Sur le plan de la beauté orchestrale, c'est magnifique. La direction de Karajan est beaucoup plus intéressante que dans le peu que j'ai pu entendre de la version de 1964. Il a une direction qui va quelque part et ne se contente pas de faire du son. Très bonne version donc.

Emmanuel a écrit:
[A propos de l'élimination de la version Sanderling d'une écoute radio] Pas vraiment n'importe quoi si on écoute justement le premier mouvement de la Troisième: le tempo n'est vraiment pas "con brio", au point que le retour au tempo de départ à la fin de la section lente du développement ne fait pas l'effet escompté. Au milieu d'autres versions c'est sans doute péché mortel, et la magnifique clarté de l'orchestre ne suffit pas à compenser ce défaut. Sans doute le point faible de l'intégrale, ce mouvement.

DavidLeMarrec a écrit:
[A propos de la version Sanderling] La Troisième en général n'est pas très bien réussie dans cette intégrale, et même dans la plupart des versions. C'est aussi, je trouve, de loin la plus faible du lot.

[A propos de la version Zweden] Il n'y a que la Troisième que j'aime assez tendue, un peu plus brutale pour compenser les alanguissements écrits par Brahms. Et comme il la dirige dans la même veine que les autres, je n'adhère vraiment pas.

Jacky a écrit:
[Répondant à DLM sur la version Sanderling] Bien au contraire, c'est d'ailleurs ma préférée.

Iskender a écrit:
Parler de Szell dans Brahms, bien sûr ça n'a rien d'inédit et je ne serai pas le premier sur le topic. Mais je viens de réécouter la troisième, c'est époustouflant, je suis totalement scotché. Ce que j'admire là-dedans c'est qu'il y a d'abord cette clarté de lecture et cette définition des pupitres particulièrement indispensables à mon sens chez Brahms (ici, quels bois !!), mais qu'on ne se limite pas pour autant à une beauté plastique. Il y a au-delà de cette science de l'orchestre un souffle, une urgence phénoménales, une tension qui ne tient qu'à un fil dans les passages lents, (ce fameux "suspense" toujours présent chez Szell), qui portent littéralement l'auditeur de bout en bout. Et l'articulation, enfin un ternaire qui nous entraîne aux confins de la valse à la fin de l'exposition du 1er mouvement avec les vents en dehors, j'ai toujours cherché cela en écoutant cette 3è. Quel bonheur d'entendre une oeuvre comme on a toujours rêvé l'entendre.

J'ai écouté la 2è et la 3è par Rattle. Je ne suis vraiment pas emballé. Alors en effet on entend beaucoup de détails dans les voix. Dieu sait si j'attache de l'importance à la clarté des pupitres dans le répertoire romantique (je ne suis pas fan de Szell et de Dohnányi pour rien ), mais pour autant je trouve que cette façon de faire est très "fabriquée" chez Rattle, tant le détail à tendance à primer en effet sur la ligne mélodique. Pour moi l'art d'un Szell c'est justement de faire tout entendre mais en respectant l'ordre des voix. Mais passons. Je voudrais surtout dire que cette intention ne suffit pas. Car je trouve qu'ici Rattle fait des effets sonores dans chaque phrase mais si on met ces phrases bout à bout pour considérer le mouvement dans son ensemble, le discours musical ne nous mène nulle part, il n'y a pas d'idée conductrice. Ensuite pour un chef qui veut donner dans la relecture, c'est très legato je trouve, ce n'est pas très incisif (Vite l'antidote, réécoutons Schuricht dans la 2è...). Et ces effets insupportables : Les pianissimi exagérés, et cette façon de ne pas commencer certaines phrases ni franchement, ni dans la nuance, et de faire arriver la nuance après, sans qu'aucun crescendo ne soit écrit. C'est parfois à la limite de la boursouflure et ça me donne le mal de mer. En bref c'est du Rattle comme on y est désormais hélas habitué : il veut à tout prix faire autrement et comme ça se limite à des effets sonores artificiels ça tombe complètement à plat et je ne retiens de ça que la prétention qui s'en dégage.

Adriaticoboy a écrit:
Les 2ème et 3ème sont un peu bizarrement typées sous la baguette de Kondrachine, avec moins de souffle, mais ça reste intéressant d'entendre cet orchestre moscovite qui tente de germaniser sa sonorité.

C'est à Vienne que Karajan a gravé sa meilleure 3ème (Decca).

*Niko a écrit:
Je possède un disque de Szell pour les symphonies 2 et 3. Je confirme que c'est un pur régal. Il y a une fluidité, des sonorités superbe et un élan que j'ai pas retrouvé ailleurs. Une évidence.

mélomane86 a écrit:
A noter qu'il existe une superbe 3ème par fritz reiner et son orchestre de chicago absolument irréstible, presque chambriste!

Oudread a écrit:
Je goûte aussi volontiers la 3e de Szell / Cleveland.

Helimar a écrit:
[A propos de la version Szell] Je confirme: un disque extraordinaire (c'est couplé avec la 5ème de Schubert), équilibre parfait pour moi entre tension et flux, construction et chant.

Horatio a écrit:
Ma premiere integrale des symphonies de Brahms fut celle de Rattle : mitigee - 3e erratique. Je prefere nettement Karajan 78, qui a une vraie patte dans cette musique, meme si cela ne plait pas a tout le monde. Ses (1), 3 et 4 sont magistrales.

Je viens d'écouter Haitink/LSO. Deception bien sur. Le premier mouvement se traine, le second bof bof, le troisieme manque de naturel, et je ne comprends pas sa vison du quatrieme.Bref, je n`ai toujours pas trouve mieux que Karajan dans cette 3e... [Ce n'est que partiellement vrai aujourd'hui !]

[A propos de Zinman] 3e symphonie - Le point faible de l'intégrale : cette 3e manque terriblement d'excitement et d'engagement. Le ton, dès le premier mouvement, est doux et pastoral : Zinman ne force jamais sur la patte sonore (d'où une certaine sensation de répétition au fil de l'œuvre) et il arrondit les angles. Les phrasés sont très dynamiques, très intelligemment mis en place pour éviter toute lourdeur - c'est d'ailleurs une constante de l'intégrale, ces phrasés tout en inflexions. Dans le premier mouvement, Zinman fait bien ressortir les basses et se plaît à mettre au même niveau chant et contre-chant pour diversifier la ligne mélodique ; mais cela ne suffit à sauver ce I qui se satisfait de son beau son.
Le II est meilleur, essentiellement grâce aux vents, moins chauds que les cordes mais plus "nordiques" et très disciplinés. Cette veine lyrique se poursuit dans le III, malgré des solos de diverses qualités (le cor n'est pas extraordinaire). Enfin, la réalisation du dernier mouvement se trouve être en décalage totale avec son esprit : les angles sont encore arrondis, l'orchestre est tenu dans son carcan rythmique dont inertiel, et encore une fois le souffle manque, les sentiments de progression et de conclusion ne sont pas au rendez-vous. Déception pour moi en tout cas, malgré des mouvements intermédiaires de meilleur niveau.

Rav-phaël a écrit:
Haitink n'est pas toujours au top c'est vrai dans cette symphonie. Dans l'intégral qu'il a fait (Philips, 1970) elle est le gros point faible, le point décevant. C’est pour sa deuxième version livre une interprétation inattendue (Philips, 1993) : ton noble, phrasés aérés, cohésion et brillant de l’orchestre (Haitink III à Londres ne parvint pas à retrouver cette réussite, LSO Live, 2004).

J'aimerais faire une rectification après avoir écouté la 3eme par Haitink, je me rend compte que je ne l'ai peu être jamais vraiment écoutée correctement. C'est magnifique. J'aime énormément se qu'il a fais du premier mouvement, du troisième, les plus célèbres, seul le dernier ne m'a pas vraiment fait décoller. Cette sensation de noblesse, de propreté, je ne trouve pas que sa soit mauvais au contraire, c'est une révélation, après mainte écoute de cette version, je la trouve plus que belle, je trouve sa superbe. Ce tempo plus lent, plus songeur, enfin je sais pas tous me parait plus beau que je l'avais jamais entendu. Cette version de Haitink vient de faire un bond ans mon classement de la 3eme de Brahms.

alceste a écrit:
[A propos de Haitink/Boston] Sa troisième y fait quand même du surplace dans les mouvements extrêmes (surtout le dernier) où l'on attend justement plus de fougue. En revanche, l'andante et le poco allegretto sont vraiment superbes, d'une finesse délectable.
Le problème du dernier mouvement dans la version Haitink est que je ne ressens pas totalement la dimension libératrice des tensions du final. Or, cela m'est tout à fait essentiel dans cette symphonie. Quand je passe d'Haitink à Abbado par ex., je perd en finesse de transitions, de contrechants et de timbres peut-être mais cette énergie libératrice, je la retrouve enfin et mon écoute se termine finalement sans frustration. Si je fais le cheminement inverse, je finis l'écoute d'Haitink frustré par une sorte de non-accomplissement.

Scherzian a écrit:
[A propos de Furtwängler] La Troisième Symphonie du 27-4-1954 à Berlin, avec l'OPB : un excellent choix (même si, à titre personnel, ce n'est pas par Furtwängler que j'aime le plus cette œuvre : cf. Bruno Walter, en 1936 si je me souviens bien).

Sud273 a écrit:
J'en suis resté à Abbado pour la 3.

Sylvain-Strauss a écrit:
[A propos de la version de Dorati/LSO] Pour ma part, je trouve sa 3ème de Brahms très intéréssante (à part le 2nd mvt exécrable)


Dernière édition par Horatio le Sam 7 Juil 2012 - 22:25, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Brahms - 3e symphonie   Brahms - 3e symphonie EmptySam 12 Mai 2012 - 0:12

Il manque, au hasard, Walter, Fürtwangler, Klemperer, Jochum, toutes très bien.
Dans celles que tu proposes, les deux Giulini (j'aurais une préférence pour le Philarmonia) tiennent le haut du pavé pour moi.
Néanmoins, d'autres versions me sont aussi chères: Levine, avec Viennes, propose quelque chose d'assez extraordinaire de clarté dans le troisième mouvement. Sanderling avec le Berlin Symphony Orchestra est remarquable d'équilibre, de structuration et de limpidité.
Il faut aussi, dans un registre totalement différent, beaucoup moins amené, souligner le beau travail de Svetlanov dans cette symphonie. Kondrachine, une fois n'est pas coutume, est à mon sens assez confus ici.
Pour le témoignage historique, Adrian Boult est rigolo.

Si je devais garder une seule version, pourtant, je resterais sur Levine, mais avec Chicago, remarquable en tous points.
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MessageSujet: Re: Brahms - 3e symphonie   Brahms - 3e symphonie EmptySam 12 Mai 2012 - 7:43

Personne pour Schuricht/Baden-Baden 1962 ?
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MessageSujet: Re: Brahms - 3e symphonie   Brahms - 3e symphonie EmptySam 12 Mai 2012 - 14:03

Ben. a écrit:
Il manque, au hasard, Walter, Fürtwangler, Klemperer, Jochum, toutes très bien.

Spoiler:

Je n'ai jamais été un fan absolu de Furt, et son nom me rappelle plus ses 1e et 4e. Walter (avec NY) est très bien, plein d'idées et d'énergie, même si son dernier mouvement se délite techniquement parlant.
Klemperer et Jochum, je ne connaît pas encore.

Mais il y en plusieurs autres, moins connus peut-être, qui valent le détour : Dorati et Rowicki dans une optique sèche et anti-germanique, Bernstein-NY pour une Troisième vue comme un feu d'artifice (que j'aurais presque tendance à préférer à Walter). Bernstein-Vienne aussi, c'est lent mais monumental.
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MessageSujet: Re: Brahms - 3e symphonie   Brahms - 3e symphonie EmptySam 12 Mai 2012 - 14:09

Horatio a écrit:
Ben. a écrit:
Il manque, au hasard, Walter, Fürtwangler, Klemperer, Jochum, toutes très bien.

Spoiler:

Je n'ai jamais été un fan absolu de Furt, et son nom me rappelle plus ses 1e et 4e. Walter (avec NY) est très bien, plein d'idées et d'énergie, même si son dernier mouvement se délite techniquement parlant.
Klemperer et Jochum, je ne connaît pas encore.

Mais il y en plusieurs autres, moins connus peut-être, qui valent le détour : Dorati et Rowicki dans une optique sèche et anti-germanique, Bernstein-NY pour une Troisième vue comme un feu d'artifice (que j'aurais presque tendance à préférer à Walter). Bernstein-Vienne aussi, c'est lent mais monumental.

Spoiler:

Bernstein avec Vienne, on dirait du mauvais Bruckner. C'est d'un lourdingue...
C'est avec Varsovie, Rowicki? Je ne la connais pas.
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MessageSujet: Re: Brahms - 3e symphonie   Brahms - 3e symphonie EmptySam 12 Mai 2012 - 14:43

Rowicki, c'est effectivement avec l'orchestre de Varsovie :

Brahms - 3e symphonie 41BTEHIxhWL._SL500_AA300_ Brahms - 3e symphonie 51SqlTJTf0L._SL500_AA300_

(il y a aussi une intégrale, mais elle est quasiment introuvable aujourd'hui).
Pour l'instant, je n'ai écouté que les 1e et 3e - et c'est cette dernière qui m'a le plus impressionné bounce . Ce n'est pas une référence absolue, il y a un peu d'exotisme dans certains phrasés, mais en-dehors de ça c'est une véritable bourrasque ; l'orchestre de Varsovie, extrêmement virtuose, se couvre de gloire. J'en dirai un mot lorsque je l'aurai plus écoutée Smile .
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MessageSujet: Re: Brahms - 3e symphonie   Brahms - 3e symphonie EmptyDim 8 Juil 2012 - 0:50

Puisque je faisais allusion à Rowicki, parlons aussi de Dorati avec le LSO, dans une optique étourdissante assez proche ;

Brahms - 3e symphonie 41cIMwauRxL._SL500_AA300_

Les couplages traditionnels rapprochent immanquablement les Seconde avec les Quatrième, et les Première avec les Troisième. Question de minutage, mais il arrive que ce couplage soit particulièrement heureux, comme chez Dorati en ce qui concerne le second binôme - qui constitue sûrement la meilleure moitié de son intégrale (la Seconde est moins irréprochable, et les tics d'une Quatrième particulièrement sèche ne plairont pas à tout le monde). Le sommet est pour moi atteint avec une Première stratosphérique, sans doute l'une des deux ou trois meilleures que j'ai pu entendre et qui justifie à elle seule les partis pris de Dorati, à savoir une approche flamboyante, explosive, ostentatoire, à mille lieux des canons "germaniques" habituels (Karajan et Abbado en tête, ou plus récemment Jansons).

Cette Troisième, enregistrée avec l'orchestre anglais en 1963, n'atteint malheureusement pas le même degré de réussite. Dorati l'aborde avec le même idiome, qui convient à merveille à cet orchestre (Sawallisch/LSO, par exemple, ça me laisse un peu perplexe); ses sonorités hétérogènes et monumentales qui frottent, ses vents couleur automnale avec une pointe d'acidité et ses cordes abrasives conviennent parfaitement à cette approche. A défaut de creuser le son, de chercher la plénitude auditive, Dorati préfère développer la rhétorique et l'articulation, toujours très sèche avec lui (sa 5e de Prokofiev, un jour sans soif) - c'est-à-dire la précision des attaques, la tension électrique des phrases et surtout un soutien rythmique constant. Cette suractivité rhétorique et cette tension - qui transcendaient le célèbre début de la Première - ne conviennent pas toujours à la Troisième (peut-être la problématique des quatre symphonies d'ailleurs). Autant les mouvements extérieurs sont tout simplement enthousiasmants, autant les deux délicats mouvements intérieurs passent un peu à la moulinette. Dorati s'en sort dans le Poco Allegretto qu'il intègre comme une sorte d'intermède relativement rapide, où il laisse percer tout au plus une pointe d'amertume. Les dimensions de ce mouvement, son tempo et sa facilité mélodique lui permettent de ne pas trop s'y attarder - l'incroyable Allegro final s'anticipe déjà. Par contre, l'Andante est poussif et, en fin de compte, ennuyeux ; si, dans le mouvement suivant, le tempo amenait une fluidité salvatrice au propos, ce second mouvement se traîne péniblement. Rien de spontané ni de fluide ; la sécheresse du LSO se révèle stérile et la rhétorique est inutile là où le sens de la couleur et de la respiration devraient primer.

Heureusement, les deux Allegro, portés par les musiciens anglais dans un jour de gloire, apportent tout le sel de cette interprétation. Dorati y déploie une énergie folle, créant une motorique digne de Beethoven qui exclue toute forme d'inertie ; il réussit également à donner une impulsion à chaque phrasé, sculptant la partition avec l'énergie et le geste (c'est particulièrement sensible dans l'Allegro initial, où les mouvements ascendants ou descendants sont autant de ponts vers des développements rhétoriques). On pourra toujours imaginer plus lyrique ou moins démonstratif, mais ce n'est pas le propos du chef ; ces lectures vigoureuses, très viriles en fin de compte (le thème des violons dans le I !), ont presque une portée hédoniste. On sent une véritable jubilation orchestrale, un sentiment de libération - l'orchestre court sur des braises, les tutti explosent énergiquement, ce foisonnement dynamique révèle toute la motricité et l'explosivité de ces mouvements externes.
Une Troisième déconseillée aux âmes sensibles ; Dorati l'empoigne virilement, et lance le rouleau-compresseur LSO© sans vergogne. Mais aussi une cure de jouvence bienvenue, où la sévérité passe par la poigne.
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Rafsan
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MessageSujet: Re: Brahms - 3e symphonie   Brahms - 3e symphonie EmptyDim 8 Juil 2012 - 10:42

Parmi les versions plus ou moins récentes et réussies, il y a Dohnanyi-Cleveland et Dohnanyi-Philharmonia.
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guimix
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MessageSujet: Re: Brahms - 3e symphonie   Brahms - 3e symphonie EmptyDim 21 Oct 2012 - 3:28

Bonjour les fanatiques de la 3° symphonie ! J'adore également cette symphonie, particulièrement le mouvement lent (et le dernier aussi), et il se trouve que je l'ai écouté sur une vidéo internet en version piano solo et que je l'ai adoré. Depuis je cherche désespérément une version piano de la symphonie à acheter format CD, mais en vain jusqu'ici !
Je sais que Brahms a fait une version pour 2 pianos, mais idem je ne trouve pas de telle version enregistrée, est-ce que par chance vous connaitriez une version piano (solo ou duo) de cette troisième symphonie ? Ou du moins le mouvement lent (je sais pas en encore sur un CD d'arrangement par exemple).

Désolé pour le demi-HS mais je cherche vraiment depuis trop longtemps sans résultat, vous êtes un peu mon dernier espoir.
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DavidLeMarrec
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MessageSujet: Re: Brahms - 3e symphonie   Brahms - 3e symphonie EmptyDim 21 Oct 2012 - 23:34

Il y a toute une série de disques (une vingtaine) chez Naxos, consacrée aux oeuvres pour deux pianistes de Brahms. Et y figure notamment une version (authentique, donc !) de la Troisième. Ca se trouve chez d'autres labels, mais moins facilement (plutôt la Quatrième, bien sûr...), et surtout cette série est admirablement interprétée. Pas cher et génial, super bon plan. Wink
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MessageSujet: Re: Brahms - 3e symphonie   Brahms - 3e symphonie EmptyDim 21 Oct 2012 - 23:57

Merci bien pour ce tuyau ! Mais donc il n'y aurait que la version pour deux piano de brahms ? Non parce que vraiment je préfère pour piano seul, je ne sais pas pourquoi mais je trouve la mélodie noyée dans le flux des notes dans la version deux pianos, plus saccadée. Sans doute purement subjectif comme ressentit, mais n'empêche que je mourrais vachement plus heureux en possédant une version piano solo.
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Théo B
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MessageSujet: Re: Brahms - 3e symphonie   Brahms - 3e symphonie EmptyLun 22 Oct 2012 - 10:07

Un peu frustrant le sondage en effet, même s'il y a de très belles versions dedans (je suis assez fan de la toute dernière Karajan/Berlin).

Mais bon, mon tiercé voire quinté n'est pas représenté : Furt/Berlin 49, Furt/Berlin 54, Van Beinum, Monteux, Klemperer... bon, Szell, quand même.
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MessageSujet: Re: Brahms - 3e symphonie   Brahms - 3e symphonie EmptyLun 22 Oct 2012 - 10:12

Quelle version pour Monteux ?
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Théo B
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MessageSujet: Re: Brahms - 3e symphonie   Brahms - 3e symphonie EmptyLun 22 Oct 2012 - 10:34

Concertgebouw live Tahra (1962 ou qqchose comme ça).
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Horatio
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MessageSujet: Re: Brahms - 3e symphonie   Brahms - 3e symphonie EmptyLun 22 Oct 2012 - 23:32

Théo B a écrit:
Un peu frustrant le sondage en effet, même s'il y a de très belles versions dedans (je suis assez fan de la toute dernière Karajan/Berlin).

Il faut excuser le sondeur, il est né une génération trop tard Mr. Green .

__________________________________

Un petit mot sur une version peu connue, celle de Rowicki à la tête du Philharmonique de Varsovie (1962) ;

Brahms - 3e symphonie 41BTEHIxhWL._SL500_AA300_

Une version à placer dans la ligne de celle de Dorati, Bernstein ou Walter. Loin de la tirer vers le romantisme allemand tardif, Rowicki en exalte toute la verve et la modernité, sans pour autant en négliger le lyrisme (contrairement à Dorati, qui aurait tendance à réduire ces œuvres à des "symphonies à deux mouvements"). Le Philharmonique de Varsovie n'a pas les couleurs des orchestres allemands - des cordes relativement hétérogènes et crissantes, des bois un peu secs et rarement pulpeux -, mais il peut se targuer d'une excellente discipline et de sa virtuosité, que le chef cultive à travers toute la symphonie.
Seul le premier mouvement me laisse perplexe : en hésitant constamment entre phrasés hargneux, empressés (les lignes es violons), et recherche de la plénitude sonore (cuivres, basses), Rowicki fragilise la structure du mouvement, qui devient très instable et difficile à suivre. Fonctionnant par à-coups, il lui arrive souvent de lancer soudainement son orchestre, puis de dissiper quelques mesures plus tard cette urgence rythmique pour revenir à une direction plus traditionnelle. En comptant encore quelques ralentis douteux, je ne m'avoue vraiment pas convaincu par ce premier mouvement trop volage.
Le reste est heureusement d'un autre niveau, à commencer par le second mouvement. Malgré des vents qui manquent légèrement d'assurance et de timbres adaptés, ce mouvement est magnifiquement dirigé. Rowicki mise sur des ambiances voilées, en demi-teinte, qui s'éclaircissent au fur et à mesure du mouvement. En adoptant un tempo mesuré, il réussit merveilleusement à doser la respiration et les temps de suspension de la musique pour conférer au mouvement un tour plus contemplatif (plus humble serais-je tenté de dire) ; autre avantage, l'évolution du mouvement est clarifiée, notamment au niveau de l'orchestration et des atmosphères. Les "temps morts" que le chef ménage aux vents avant que n'apparaisse le thème central aux cordes sont remarquables.
Le délicat Allegretto profite d'un balance très équilibrée ; en addition du "dégraissage" de la pâte sonore, on trouve la stabilité qui manquait au premier mouvement. Le dernier mouvement est tout aussi ferme, et lucidement enthousiaste. A mon sens, Rowicki révèle dans les trois derniers mouvements une facette très moderne de l'écriture de Brahms ; la respiration devient primordiale (II), il n'est plus nécessaire de noyer l'auditeur dans le son - au contraire, le chef profite des alliages orchestraux choisis par le compositeur. La musique est presque épurée, tout en conservant son énergie vitale et inépuisable (IV). Recherche des timbres, évolution des atmosphères, perfection formelle mis en lumière par la clarté des développements ; c'est un Brahms résolument moderne et décapé, où sévérité de style ne signifie austérité de l'interprétation.
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Benedictus
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MessageSujet: Re: Brahms - 3e symphonie   Brahms - 3e symphonie EmptyVen 10 Jan 2020 - 1:24

Brahms - 3e symphonie Brahms18
• Rafael Kubelik / Wiener Philharmoniker
Vienne, IX.1957
Decca / Éloquence


Jalon d’une intégrale que j’avais découverte il y a douzaine d’années grâce aux conseils qu’un certain Mélomaniac (déjà maître dans l’art du phébus coruscant) dispensait à l’époque sur un célèbre site marchand... Redécouverte enthousiaste: cela faisait très longtemps que je n’avais pris un tel plaisir à la 3ᵉ (probablement celle que j’aime le moins des quatre)!

Il y a dans cet enregistrement un côté vintage assez réjouissant. Ça tient tout d’abord à la captation: on est ici aux tout débuts de la stéréo - l’incipit m’a fait craindre le pire, avec une saturation mal contrôlée, mais très vite je m’y suis fait et j’ai au contraire apprécié cette captation frontale, très mate et très proche qui exalte les textures et les timbres de l’orchestre, faisant notamment ressortir avec un bonheur particulier les pupites des vents et évitant l’effet «tapis de cordes.» Ce n’est certes pas «dégraissé», mais c’est détaillé, coloré et grenu, et sans l’opacité qu’on trouve souvent dans les versions «historiques» de cette œuvre.

Autre aspect vintage tout à fait réjouissant: le Philharmonique de Vienne sonne ici avec une typicité de timbres et de modes de jeu qui s’est depuis considérablement atténuée. La petite harmonie est un festival de textures et de couleurs très différenciées, avec des clarinettes à la nasalité mitteleuropéenne, des hautbois très boisés, les cuivres ont un côté légèrement enroué (voire très enroué chez les trombones) que j’aime énormément; les cordes sont non moins typiques, avec notamment ce soyeux un peu pincé dans l’aigu des violons et ces cordes graves plus droites - et surtout ce mode de jeu reconnaissable entre mille, notamment par ces portamenti pleins de Schmalz et ces pizzicatos à la résonance ferme... Pour entendre ce qu’a pu être le «son viennois» en ce années, cet enregistrement est anthologique.

Et la direction de Kubelik, qu’on pourrait aussi qualifier de datée, est parfaitement adéquate à l’acoustique comme à la sonorité d’orchestre (alors que, par exemple, j’ai toujours trouvé une sorte d’inadéquation entre la manière de Furtwängler et le son de Vienne dans les années 50.) Kubelik, comme à son habitude, se tient aussi éloigné que possible du lyrisme effusif que de la monumentalité «architecturale»: sa logique est essentiellement musicale, privilégiant une sorte d’exaltation des contrastes de l’œuvre.

D’abord, on l’aura compris, les contrastes de l’orchestration: il y a ici une manière presque concertante de faire saillir toute la saveur des contrechants, des traits solistes, des dialogues et des tuilages entre les pupitres - là où tant d’autres accentuent encore l’homogénéité de l’orchestre brahmsien par un legato galbé (comme Karajan quelques années plus tard, lui aussi à Vienne pour Decca.) Et là, il faut bien avouer que la manière de Kubelik se révèle particulièrement propre à me séduire, en particulier dans les deux mouvements centraux: là où je trouve d’ordinaire qu’il ne se passe pas grand chose, j’ai eu l’oreille est sans cesse attirée par des détails savoureux que je n’entendais que rarement avec cette prégnance.

Ensuite, les contrastes de rythme et de phrasés. Certes, dans les passages les plus puissamment animés de l’œuvre, on retrouve le côté un peu abrupt de Kubelik, avec des tempi très vifs, des phrasés presque raides et une façon droite et brute de faire sonner les tutti. Mais à côté de ça, on retrouve aussi ce rubato audacieux et une intensité des accentuations qui permettent non seulement de mettre en relief les détails orchestraux qu’on a dits (la façon de préparer la reprise des cors dans le III est magique!), mais aussi de construire, tout au long de l’œuvres des phrasés incroyablement fouillés et habités - les ralentissement dans certains passages lents créent des climats suspendus envoûtants mais tendus (là aussi, dans le II et dans le III) tandis que le rubato très prononcé et l’accentuation très vigoureuses des appuis exalte l’écriture rythmique avec une espèce de verve folklorique à la slave (d’irrésistibles déhanchés dans le Finale!)

Je dois avouer que, si cette version possède un certain nombre de traits qui d’ordinaire m’agacent (les portamenti, le rubato), j’y ai trouvé une vie intense, des couleurs incroyables et une belle rugosité qui m’ont enthousiasmé de bout en bout.

Du coup, je crois que je vais réécouter toute l’intégrale!
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MessageSujet: Re: Brahms - 3e symphonie   Brahms - 3e symphonie EmptySam 11 Jan 2020 - 13:54

Benedictus a écrit:

Je dois avouer que, si cette version possède un certain nombre de traits qui d’ordinaire m’agacent (les portamenti, le rubato), j’y ai trouvé une vie intense,
des couleurs incroyables et une belle rugosité qui m’ont enthousiasmé de bout en bout.

Du coup, je crois que je vais réécouter toute l’intégrale!



Smile Ces caractéristiques qui t'agacent sont certainement celles qui m'avaient conquis. Tu décris parfaitement l'idiosyncrasie de cette version,
bien mieux que les quelques malheureuses lignes que j'avais hâtivement postées ailleurs.
Ce traitement alla Schmalz convient bien à la , et je dirais même convient idéalement.
Ainsi que pour la pastorale , dont le pastoralisme mitteleuropa revêt ici des couleurs et influx quasiment dvorakiens.
Un peu moins à la , qui requiert une certaine sveltesse, sauf peut-être dans le finale à variations, qui profite de cet hédonisme consortant.
Et bien moins pour la réclamant un certain brio para-beethovénien qui n'est pas le fort de cette intégrale.

Pour répondre à ta question dans un autre topic, les symphonies de Brahms figureront évidemment dans le TOP 250 des Mélomaniac d'Or,
mais a priori je n'avais pas retenu Kubelik (qui apparaîtra toutefois dans un autre répertoire).

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MessageSujet: Re: Brahms - 3e symphonie   Brahms - 3e symphonie EmptySam 11 Jan 2020 - 20:02

Benedictus a écrit:
Brahms - 3e symphonie Brahms18
• Rafael Kubelik / Wiener Philharmoniker
Vienne, IX.1957
Decca / Éloquence


Je dois avouer que, si cette version possède un certain nombre de traits qui d’ordinaire m’agacent (les portamenti, le rubato), j’y ai trouvé une vie intense, des couleurs incroyables et une belle rugosité qui m’ont enthousiasmé de bout en bout.

Du coup, je crois que je vais réécouter toute l’intégrale!


Et bien, c'est la une excellente idée.

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