Autour de la musique classique

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 Salzbourg 2012

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Stolzing
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Stolzing


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MessageSujet: Salzbourg 2012   Salzbourg 2012 EmptySam 25 Aoû 2012 - 1:25

Nouvelle orgie musicale cet été à Slazbourg (17 représentations en 10 jours).

Deux représentations d'opéra. Une Flûte dont je ne savais pas trop quoi attendre, mais qui fut une bonne surprise. Direction intéressante et réfléchie d'Harnoncourt, sans ses foucades et maniérismes qui m'ont si souvent exaspéré dans Mozart, bonne distribution (Kleiter, B. Richter, Werba, Zeppenfeld), Reine faiblarde dans le 1er air et bonne dans le 2e. Mise en scène moche, mais pas trop bête, sans pour autant passionner.

Venait ensuite Ariane à Naxos, plus ou moins dans la version originale. On a eu l'acte entier dans sa première version (plus longue, et Strauss a bien fait de couper), précédé non pas par le Bourgeois gentilhomme, mais par une longue pièce faite de collages entre le Bourgeois, la correspondance d'Hoffmanstahl avec une de ses chéries et des bouts (parlés) du prologue, agrémentés par la musique de scène pour le Bourgeois qu'on connaît. Ce fut très long et sans grand intérêt. Sur le plan musical, très bonne Ariane de Magee, Zerbinetta correcte de Mosuc, et beau Bacchus de Kaufmann. Direction correcte de Harding, mise en scène (Bechtolf, également responsable du bricolage tenant lieu de première partie) pas formidable, pas honteuse non plus.

Pas mal de beaux concerts d'orchestre. De l'attendu (les Philharmoniker avec Stemme et Jansons dans Don Juan, les Wesendonck et la 1ère de Brahms, superbe de bout en bout, une Mozart Matinee inégale avec Adam Fischer), du bizarre (une autre Mozart Matinee dirigée par Holliger mêlant la sinfonia concertante pour violon et alto et la petite musique de nuit à une pièce de Dallapicola et une autre, en création, de Holliger lui-même) et de l'étonnant : pour fêter le centenaire de la naissance de Sandor Vegh, la Camerata Salzburg avait préparé deux concerts marathon, mélangant orchestre, musique de chambre, piano et Lied. A chaque fois, début à 16 heures et fin vers 21h30, avec trois entractes. Un concert Bach/Mozart, un autre Schubert/Bartok, les deux de très bon niveau. C'est finalement très agréable, quand on est en vacances, de passer autant de temps dans une salle de concert (et le Mozarteum a un très joli petit jardin où sortir pendant l'entracte).

Pas mal de musique de chambre aussi. Un cycle consacré à la musique tchèque autour de Joshua Bell et Steven Isserlis, plus un concert autour d'Isabelle Faust, avec de beaux moments (Conte de Janacek, op. 81 et 87 de Dvorak et op. 36 de ... Brahms) et d'autres moins réussis (sextuor de Dvorak, mais l'oeuvre ne me passionne guère). Très bon concert Beethoven des Hagen (op. 95, 74, 18/6), malgré quelques imprécisions du premier violon, moins souverain qu'à son habitude.

les concerts de musique contemporaine m'ont intéressé de façon variable. Holliger présentait une oeuvre très longue, dénommée cyle Scardanelli, du nom que se donnait Hölderlin en signant ses poèmes après être devenu fou (pour simplifier). Il met en musique ces poèmes, pour choeur et petit orchestre. C'est vraiment inégal. J'ai bien aimé les parties purement orchestrales, intéressantes sur le plan des timbres et qui donnent envie d'être réécoutées. Les parties vocales sont en revanche très arides et ennuyeuses. Les poèmes sont mis en musique selon un principe à peu près unique, les syllabes sont énoncées avec des valeurs identiques, c'est très scandé. Holliger tente d'apporter un peu de variété en faisant chanter détaché, legato, en introduisant des tuilages, mais bon, une syllabe = une note ou un accord avec des valeurs assez uniformes, ça lasse vite. Le rapport entre la musique et le texte est en outre inexplicable. Hors une pièce (sur un poème sur l'hiver) très impressionnante, immobile et glacée, lseule grande réussite de la partie vocale, on se dit qu'Holliger aurait pu mettre sur la même musique l'annuaire d'Unterstinkenbrunn ou la recette de l'Apfelstrudel, et que ça n'aurait pas choqué.

Bernd Alois Zimmermann était sinon la vedette de la programmation. Un concert intéressant confrontait ses oeuvres pour violon, alto et violoncelle solo à Bach (sonate n° 3 et suite n° 6) et Scelsi (Manto pour alto). Bons moments avec T. Zehetmair et Ruth Killius, mais Thomas Demenga a totalement massacré la suite pour violoncelle de Bach, dommage (le plus surprenant est qu'une partie du public a fui après cette suite, mais que l'assassin a été très applaudi par ceux qui sont restés, comme si le public de contemporaine ne se rendait plus compte ce que c'est de jouer faux, vraiment faux, une oeuvre tonale). La musique de Zimmermann est belle, mais d'un sinistre qui peut être à la limite du supportable (la sonate pour alto est particulièrement déchirante). Autre concert avec le Klangforum Wien, consacré à de la musique de film, sans grand intérêt, avec des babioles d'autres compositeurs en prime (un petit LIgeti, et Dumbarton Oaks de Stravinski).

Pour finir, magnifique Liederabend de Christian Gerhaher. Il a chanté la belle meunière de façon... parfaite. Non seulement la voix est belle et projetée sans effort audible, les phrasés sont naturels, le legato jamais pris en défaut, mais il fait passer l'émotion de façon extrêmement directe, sans afféterie, tout en restant attentif au mot. Magistral et il faut associer le pianiste, Gerold Huber, à cette éclatante réussite.

Sinon, Salzbourg est vraiment une jolie ville, on y mange bien et pour pas très cher, on peut faire des excursions sympa et trouver des restaurants où on mange bien et pour pas très cher (et où la carte des vins est très bonne). Les Kaiserschmarren de l'hôtel Sacher sont les meilleurs de l'univers, et ne sont même pas très chers (si si, de l'ordre de 10 €). Même les grandes tables sont abordables (Esszimmer, 17/20 au Gault&Millau, propose un premier menu à déjeûner, très bon, à 38 €).

Ne pas oublier de visiter la confiserie Fürst, l'inventeur du célèbre Mozartkugel, qui le vend toujours, et ce qu'elle fait est de bien meilleure qualité que les produits industriels usuellement vendus en grande surface.
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Zéphire
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MessageSujet: Re: Salzbourg 2012   Salzbourg 2012 EmptySam 25 Aoû 2012 - 11:16

Very Happy Bonjour Stolzing, j'ai vu sur Arte la Flûte Enchantée et j'ai été enthousiasmé par l'ensemble de la production.
La direction d'Harnoncourt était réellement différente des Noces de la représentation de 2006 avec beaucoup moins de "drame" que celle-ci. Je suis comme toi un grand admirateur de Böhm dans Mozart, mais je n'ai jamais été déçu par Harnoncourt. Je trouve même que dans les chefs actuels, il est surement celui qui choisit les chanteurs les plus justes pour leur rôle et sans trop tenir compte de leurs popularités; témoins les chanteurs qui ont tous été des découvertes pour moi.
Pour les mises en scène, je trouve qu'il a une stratégie, de ne jamais choisir celles qui pourraient être innovantes (il ne prend pas de risques à mon avis), c'est dommage car il ferait des malheurs avec des novateurs comme Castelluci, mais les metteurs en scène qu'il choisit mettent bien en valeur les chanteurs, pour lui ça semble le principal.
sunny
Daniel
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Montfort
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MessageSujet: Re: Salzbourg 2012   Salzbourg 2012 EmptySam 25 Aoû 2012 - 11:31


Merci pour ce compte rendu, Stoltzing.

Le sentiment que tu donnes est que Salzbourg n'est pas un truc élitiste et snob, mais une manifestation au contenu artistique riche, avec une place de choix pour l'art contemporain.
J''imagine que les choix de Pereira y sont pour beaucoup ; tu me donnes envie d'y retourner !

Montfort
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Stolzing
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MessageSujet: Re: Salzbourg 2012   Salzbourg 2012 EmptySam 25 Aoû 2012 - 12:11

Sur ce plan, Pereira continue la politique de ses prédécesseurs. Je crois que le tournant est venu lors du mandat de Gégé, notamment pour l'ouverture sur le contemporain (mais il y a toujours eu du symphonique et de la musique de chambre).

Pendant longtemps, je n'ai plus voulu y aller non plus, parce que le lyrique était l'arbre qui me cachait la forêt et parce que Gégé, comme ses successeurs Ruzicka et Flimm, vendait des places hors de prix pour les opéras avec des distributions peu attirantes. Le fond a été atteint avec l'année Mozart 2006 : distributions souvent mal fichues et mises en scène plus ou moins trash. Les distributions sont plus soignées maintenant, même si les places restent très chères (j'ai un peu la même impression avec Aix-en-Provence, tant pour la médiocrité des distributions passées que pour un certain redressement récent). Mais c'est finalement l'offre en musique instrumentale qui est très intéressante. Si on s'y prend longtemps à l'avance, on n'est pas obligé de se ruiner, d'ailleurs (le prix moyen de mes places a été de 56 € en incluant deux opéras).

On annonce pour l'année prochaine Harnoncourt dans les trois oratorios de Haydn, les Maîtres chanteurs (Herheim, ça doit venir à Paris ensuite), Don Carlo avec Kaufmann, un Rienzi en version de concert, etc. (voir ici : http://meingesamtkunstwerk.blogspot.fr/2012/08/salzburger-festspielplane-2013.html)
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Montfort
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MessageSujet: Re: Salzbourg 2012   Salzbourg 2012 EmptySam 25 Aoû 2012 - 12:53

Stolzing a écrit:
Sur ce plan, Pereira continue la politique de ses prédécesseurs. Je crois que le tournant est venu lors du mandat de Gégé, notamment pour l'ouverture sur le contemporain (mais il y a toujours eu du symphonique et de la musique de chambre).

Pendant longtemps, je n'ai plus voulu y aller non plus, parce que le lyrique était l'arbre qui me cachait la forêt et parce que Gégé, comme ses successeurs Ruzicka et Flimm, vendait des places hors de prix pour les opéras avec des distributions peu attirantes. Le fond a été atteint avec l'année Mozart 2006 : distributions souvent mal fichues et mises en scène plus ou moins trash. Les distributions sont plus soignées maintenant, même si les places restent très chères (j'ai un peu la même impression avec Aix-en-Provence, tant pour la médiocrité des distributions passées que pour un certain redressement récent). Mais c'est finalement l'offre en musique instrumentale qui est très intéressante. Si on s'y prend longtemps à l'avance, on n'est pas obligé de se ruiner, d'ailleurs (le prix moyen de mes places a été de 56 € en incluant deux opéras).

On annonce pour l'année prochaine Harnoncourt dans les trois oratorios de Haydn, les Maîtres chanteurs (Herheim, ça doit venir à Paris ensuite), Don Carlo avec Kaufmann, un Rienzi en version de concert, etc. (voir ici : http://meingesamtkunstwerk.blogspot.fr/2012/08/salzburger-festspielplane-2013.html)

Oui, c'est bien ça, le lyrique, hors de prix et de qualité inégale : l'arbre qui cachait la foret !

Montfort

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Otello
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Otello


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MessageSujet: Re: Salzbourg 2012   Salzbourg 2012 EmptySam 25 Aoû 2012 - 13:33

le Zéphyre a écrit:
Pour les mises en scène, je trouve qu'il a une stratégie, de ne jamais choisir celles qui pourraient être innovantes (il ne prend pas de risques à mon avis), c'est dommage car il ferait des malheurs avec des novateurs comme Castelluci, mais les metteurs en scène qu'il choisit mettent bien en valeur les chanteurs, pour lui ça semble le principal.
sunny
1) je ne pense pas que le choix du metteur en scène relève de la décision d'Harnoncourt (il a seulement dû être consulté).
2) "innovantes", "novateurs" dans quel sens ??? "ferait des malheurs": au sens propre du terme ??? Non merci ça ira! c'était déjà trop moderne, grotesque et moche comme mise en scène!
3) Castelluci ? Romeo Castelluci ?? Non mais ça va pas la tête ???? Evil or Very Mad
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Zéphire
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MessageSujet: Re: Salzbourg 2012   Salzbourg 2012 EmptySam 25 Aoû 2012 - 15:26

Very Happy Bonjour Otello,
1) ça m'étonnerait fort qu'il accepte de mettre de la musique sur des choses ridicules. Mais je pense que tous ceux qui sont arrivés à la notoriété sont dans la même possiibilité de refus.
2) novateur, ça veut dire pour moi que sans renier l'histoire (et ce que que l'auteur a voulu signifier), il amène un éclairage nouveau, un peu comme Alain par rapport à la philosophie.
3) je n'ai vu que son Parsifal, qui m'a assez choqué par rapport au second acte, mais le metteur en scène n'a rien changé à la signification profonde de Wagner, il a juste présenté le désir sexuel comme il a évolué dans nos sociétés modernes, mais n'as pas changé un iotat de la fuite en avant de l'âme qu'il représente dans la plupart des cas. Dans son Parsifal il y avait des canoes renversés qui figuraient les arbres de la forêt du premier acte qui étaient là où on ne les attendaient pas, dans le troisième acte le tapis roulant et la marche en avant des personnages étaient plus qu'intéressantes comme idées et un gros travail de mise en scène.

Cette mise en scène de la "Flûte" à mon avis n'était pas assez engagée, cependant elle m'a plu et je l'ai trouvée assez réussie, mais le fond aurait pu être amené plus loin, Castelluci a les capacités de l'amener plus loin (et non pas n'importe où comme font beaucoup de metteurs en scène que je ne citerais pas (la peuple c'est les rats, Casanova n'a pas fait une psychanalyse, le personnage du cygne passeur entre les mondes devient un poulet prêt à cuire, ....)). Je ne connais que 4 mises en scène dans lesquelles Harnoncourt a officié dans Mozart, "la jardinière feinte", "la clémence de Titus", "les noces de Figaro" et cette "flûte enchantée", il n'y a jamais eu de passages ridicules, mais il y a eu toujours des petites choses qui m'ont gênées et qui me faisait penser que le metteur en scène n'avait pas pris la plénitude du symbolisme de la pièce. Qui est omniprésent chez Mozart depuis son premier spectacle jusqu'à sa clémence.
sunny
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