J'ai buggé en pensant à l'autre Agrippina
Agrippina
Georg Friedrich HaendelOpéra en trois actes HWV 6 (1709)
Livret de Vincenzo Grimani
Eduardo López Banzo direction
Al Ayre Español Ann Hallenberg Agrippina
Vivica Genaux Nerone
María Espada Poppea
Carlos Mena Ottone
Luigi De Donato Claudio
Enrique Sánchez Ramos Pallante
Elías Benito Lesbo
José Hernández Pastor Narciso
Celle-ci était intéressante aussi, moins prenante car sans cette fameuse tension dramatique de Jacobs (là c'était récitatif, air, pause, récitatif, air, pause, ...........), mais en coupant plus d'une heure de musique, on risque peu l'ennui!! Suis donc moyennement convaincu par
Al Ayre Español et pas du tout par
Eduardo López Banzo .
En plus, le continuo, trois fois moins fourni, affichait une claveciniste multipliant plus les pains qu'un Jésus en grande forme. Pour le reste, les musiciens étaient (hormis le haubois agrhhh) très bons quand même.
Vocalement, à part quelques lourdes erreurs de casting (Lesbos, Pallas, Narcisse encore), c'est assez magnifique.
María Espada offre une Poppea plus charnue que Im bien que moins à l'aise dans la vocalisation. La scène de la séduction de Néron est coupée, l'exposant moins.
Carlos Mena n'est pas Bejun Mehta. Son Ottone offre des moments de grâce indéniables, mais les descentes dans les graves du personnage donnent des sueurs froides à l'auditoire.
Luigi De Donato tire son épingle du jeu avec un Claudio extrêmement bien chantant, une magnifique basse agile.
Les stars de la soirée ont, enfin, été à la hauteur des attentes du public. Dommage que l'absence de mes empêche
Ann Hallenberg de donner la pleine mesure de son Agrippina vénéneuse, même si la théâtralité transpire de chacun de ses mots. Le chant est toujours aussi assuré et solide, la voix charnue dans le medium. Un régal.
Vivica Genaux enflamme la salle avec le dernier air de Nerone, personnage auquel elle aura su donner une véritable substance dès son entrée en scène, gamin impatient et impulsif. Ses variations lui permettent de montrer l'étendue de sa tessiture inchangée.
De très belles choses donc, mais on est plus proche du récital que de l'opéra, contrairement à ce qu'on a vu à Pleyel la veille.