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| | Galina Oustvolskaïa [Ustvolskaya] (1919–2006) | |
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+6A DavidLeMarrec Théo taschimor gluckhand WoO lulu 10 participants | Auteur | Message |
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lulu Mélomane chevronné
Nombre de messages : 20489 Date d'inscription : 25/11/2012
| Sujet: Galina Oustvolskaïa [Ustvolskaya] (1919–2006) Ven 30 Aoû 2013 - 15:21 | |
| Quelques mots sur Galina Oustvolskaïa (je ne connais pas assez pour faire un sujet détaillé) : Nait (1919) et étudie à Saint-Pétersbourg ; devient élève (1939) puis assistante (1947) de Dmitri Chostakovitch ; enseigne à Saint-Pétersbourg jusqu’au début des années 90 ; meurt à Saint-Pétersbourg en 2006. Après une période néoclassique ( Concerto pour piano et premières Sonates, par exemple), sa musique devient beaucoup plus originale et inclassable (Larousse la compare tout de même à Varèse et à Scelsi et je trouve ces rapprochements assez intéressants), sans concession, à la fois directe et aride, à la fois violente et spirituelle. Surnommée la « femme au marteau ». Quelques traits formels caractéristiques : — Des rythmes simples à l’extrême : le discours se réduit à des (violentes) pulsations (presque toujours à la noire, mais quelque fois avec un tempo très rapide). Plus généralement sa musique représente une sorte de minimalisme, ou plutôt une économie de moyen. — L’utilisation de clusters et plus généralement de frottements de seconde. — En dehors des clusters, si c’est une musique chromatique et dissonante, les mélodies alternent le plus souvent les intervalles de secondes majeures et mineures à la manière des tétracordes à la base des modes occidentaux. — Des dynamiques et des contrastes aigus/graves souvent extrêmes. Plus généralement c’est toute sa musique qui est confinée dans les extrêmes. — La présence du piano dans la plupart de ses œuvres. Par ailleurs des formations instrumentales voire des instruments (une boite en bois, par exemple) parfois atypiques. Formations qui sont souvent réduites d’ailleurs, même dans les symphonies (quatrième pour voix, piano, trompette et tam-tam, cinquième pour voix, violon, hautbois, trompette, tuba et percussion, etc.). — Beaucoup de textes et titres religieux. À ses élèves, elle conseillait d’écrire « plus courtement et plus talentueusement ». *** Un documentaire qui donne à mon avis une bonne idée du personnage et de sa musique, avec Reinbert De Leeuw (en néerlandais, russe et allemand, le tout sous-titré en anglais) : /watch?v=ninHa6TqgqM
Dernière édition par lulu le Ven 15 Fév 2019 - 12:00, édité 6 fois |
| | | WoO Surintendant
Nombre de messages : 14334 Date d'inscription : 14/04/2007
| Sujet: Re: Galina Oustvolskaïa [Ustvolskaya] (1919–2006) Ven 30 Aoû 2013 - 16:28 | |
| Merci pour cette présentation, toujours aussi impeccable. Il me semblait que le sujet existait déjà |
| | | lulu Mélomane chevronné
Nombre de messages : 20489 Date d'inscription : 25/11/2012
| | | | gluckhand Mélomane chevronné
Nombre de messages : 4448 Localisation : Amiens Date d'inscription : 15/07/2013
| Sujet: Re: Galina Oustvolskaïa [Ustvolskaya] (1919–2006) Ven 30 Aoû 2013 - 17:53 | |
| En effet très interessant, je me posais toujours la question pour acheter ses sonates et quelle était sa différence avec Gubaidulina que j'adore, à suivre et à découvrir pour en savoir plus ! |
| | | Théo taschimor Mélomaniaque
Nombre de messages : 800 Date d'inscription : 03/07/2009
| Sujet: Re: Galina Oustvolskaïa [Ustvolskaya] (1919–2006) Ven 30 Aoû 2013 - 19:13 | |
| C'est bien d'avoir ouvert un fil sur cette compositrice. J'aime beaucoup son approche musicale qui aboutit à un style très personnel. J'ai déjà failli ouvrir un sujet sur elle mais je n'ai pas osé. Maintenant c'est chose faite et comme j'ai l'intention dans un futur proche de réécouter toutes les oeuvres que je possède d'elle, je ne manquerai pas de nourrir ce fil de mon humble ressenti. A bientôt donc sur ce fil. |
| | | DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
Nombre de messages : 97251 Localisation : tête de chiot Date d'inscription : 30/12/2005
| Sujet: Re: Galina Oustvolskaïa [Ustvolskaya] (1919–2006) Ven 30 Aoû 2013 - 22:09 | |
| On en avait parlé sur le fil musique soviétique, mais pas de fil autonome. Et c'est une excellente chose. Comme le dit très bien Lucien, malgré sa sophistication, c'est une musique d'une grande sobriété. @ Gluckhand : À part leur univers stylistique de formation, il n'y a pas beaucoup de rapport entre Ustvolskaya, très paroxystique et dépouillée, et Gubaidulina, qui utilise un matériau beaucoup plus consonant, avec de vraies mélodies, des couleurs chatoyantes... |
| | | gluckhand Mélomane chevronné
Nombre de messages : 4448 Localisation : Amiens Date d'inscription : 15/07/2013
| Sujet: Re: Galina Oustvolskaïa [Ustvolskaya] (1919–2006) Sam 31 Aoû 2013 - 4:38 | |
| Malheureusement à part les sonates à prix raisonnable, les autres CD jouant cette compositrice sont hors de prix,ce qui n'est pas vraiment fait pour mieux la connaître hélas? Je trouve même que l'on est dans un dilemne ou l'on tourne en rond, des disques inaccessibles, des compositeurs déjà peu ou mal connus, si les prix d'accès baissaient, peut être irions nous vers plus d'écoute de ces compositeurs, en plus ces prix exorbitants donnent raison à ceux qui téléchargent gratuitement, c'est le serpent qui se mord la queue? |
| | | gluckhand Mélomane chevronné
Nombre de messages : 4448 Localisation : Amiens Date d'inscription : 15/07/2013
| Sujet: Re: Galina Oustvolskaïa [Ustvolskaya] (1919–2006) Sam 31 Aoû 2013 - 4:47 | |
| Encore et toujours Wikipedia!
Les débuts
De 1937 à 1947, elle étudie à l'université rattachée au Conservatoire de Léningrad (renommé par la suite Conservatoire Rimski Korsakov). Après avoir obtenu son diplôme, elle enseigne la composition dans cette même université. Son professeur d'écriture, Dmitri Chostakovitch, qui complimentait rarement ses élèves, a pu dire d'elle : "Je suis convaincu que la musique de Galina Ivanovna Oustvolskaïa atteindra une renommée mondiale, et sera appréciée par tous ceux pour qui la vérité en musique est de première importance."
À plusieurs occasions, Chostakovitch la soutient face à l'opposition de ses collègues de l'Union des compositeurs soviétiques. Il lui envoie parfois ses œuvres encore inachevées, attachant une grand importance à ses commentaires. Certaines de ces pièces contiennent même des citations de compositions de son élève ; par exemple, il emploie le second thème du finale de son Trio pour clarinette tout le long du Quatuor à cordes n° 5 et dans la Suite n° 9 "Michel-Ange" (1974). La relation étroite, spirituelle et artistique, entre les deux compositeurs peut être comparée à celle qui réunissait Schoenberg et Webern.
Elle fut l'élève de Chostakovitch de 1939 à 1947 mais, après les années 1950, elle ne conserve qu'une faible influence de son style. En tant que moderniste, elle ne donne que peu d'exécutions publiques ; jusqu'en 1968, en dehors des pièces écrites pour des commandes officielles, aucune de ses œuvres n'est jouée. Jusqu'à la chute de l'URSS, seule sa Sonate pour violon de 1952 est jouée de manière relativement régulière, mais depuis lors sa musique est de plus en plus souvent programmée à l'ouest. Le style
Galina Oustvolskaïa développe un style personnel très particulier dont elle dit : "Il n'y a absolument aucun lien entre ma musique et celle d'une autre compositeur, vivant ou mort" et caractérisé notamment par :
l'utilisation de blocs de sons homophoniques répétés, qui la font surnommer "la femme au marteau" par le critique néerlandais Elmer Schönberger ;
des combinaisons inhabituelles d'instruments comme, par exemple, huit contrebasses, piano et percussions dans sa Composition n° 2 ;
un usage considérable de dynamiques extrêmes comme dans sa Sonate pour piano n° 6 ;
l'emploi de groupes d'instruments susceptibles de créer des grappes sonores ;
l'utilisation du piano ou des percussions pour battre des rythmes immuables (toutes ses œuvres connues font usage soit de l'un soit de l'autre, soit de ces deux instruments).
La musique de Galina Oustvolskaïa n'est pas avant-gardiste dans l'habituelle acception du terme et de ce fait n'est pas ouvertement censurée en URSS. Toutefois, elle est accusée d' "incommunicabilité", d' "étroitesse" et d' "obstination". Ce n'est que récemment que ses critiques ont commencé à réaliser que ces supposées déficiences constituent en fait les qualités particulières de sa musique. Le compositeur Boris Tichtchenko a judicieusement comparé l' "étroitesse" de son style avec la "lumière concentrée d'un rayon laser capable de traverser le métal".
Ses pièces des années 1940–1950 ont un son tellement actuel qu'on pourrait les croire écrites aujourd'hui. Son idéalisme si particulier est nourri par une détermination quasi fanatique, typique d'un trait de caractère non seulement russe, mais aussi – selon l'expression de Dostoiesvsky – "péterbourgeois". On cite Oustvolskaïa ; elle ne cite personne. Chostakovitch lui écrit : "Ce n'est pas toi qui es influencée par moi, au contraire, c'est moi qui le suis par toi."
Quels que soient leur durée ou le nombre de musiciens nécessaires, toutes ses œuvres revêtent intentionnellement une large envergure. Sa musique est empreinte de tension et de densité.
Toutes ses Symphonies ont une partie de voix solistes, sur des textes d'inspiration religieuse pour les quatre dernières, et ses Compositions ont toutes un sous-titre religieux. L'aspect spirituel des Compositions et des Symphonies pourrait la faire comparer à sa contemporaine Sofia Goubaïdoulina, bien que Oustvolskaïa ne soit pas pratiquante dans les derniers temps et que ses œuvres soient éloignées d'une profession de foi chrétienne. Les textes sont des prières traditionnelles, comme le Notre Père pour la Symphonie n° 5. Comme l'écrit Frans Lemaire 1, "la plupart du temps, les mots se présentent eux-mêmes comme une complainte murmurée ou une insistante supplication, comme opposés à l'indifférence cosmique de la musique." Les œuvres
Son catalogue n'est pas très long, avec seulement 21 pièces dans son style caractéristique (excluant les commandes officielles de style soviétique).
Concerto pour piano, orchestre à cordes et timbales (1946) Sonate pour violoncelle et piano (1946) Sonate pour piano n° 1 (1947) Le rêve de Stepan Razin (''Сон Степана Разина – Son Stepana Razina) Bylina pour basse et orchestre symphonique (Texte du folklore russe, 1949) Trio pour clarinette, violon et piano (1949) Sonate pour piano n° 2 (1949) Octuor pour deux hautbois, quatre violons, timbales et piano (1950) Sinfonietta (1951) Sonate pour piano n° 3 (1952) Sonate pour violon (1952) Douze préludes pour piano (1953) Symphonie n° 1 pour deux voix de garçon et orchestre (Texte de G. Rodari, 1955) Suite pour orchestre (1955) Sonate pour piano n° 4 (1957) Poème symphonique n° 1 (1958) Poème symphonique n° 2 (1959) Grand duo pour piano et violoncelle (1959) Duo pour piano et violon (1964) Composition n° 1 Dona nobis pacem, pour piccolo, tuba et piano (1971) Composition n° 2 Dies irae, pour huit contrebasses, piano et wooden cube (1973) Composition n° 3 Benedictus, qui venit, pour quatre flûtes, quatre bassons et piano (1975) Symphonie n° 2 Vrai et éternelle félicité, pour voix et petit orchestre (1979) Symphonie n° 3 Jésus messie, sauve-nous, pour voix et petit orchestre (1983) Symphonie n° 4 Prière, pour voix, piano, trompette et tam-tam (1985) Sonate por piano n° 5 (1986 - 1987) Sonate pour piano n° 6 (1988) Symphonie n° 5 Amen, pour voix, hautbois, trompette, tuba, violon et percussions (1989 – 1990)
Citations
"Il est difficile de parler de sa propre musique … ma capacité à composer de la musique malheureusement ne coïncide pas avec celle d'écrire à son propos. Il existe d'ailleurs une opinion communément répandue, qui veut que l'une soit exclusive de l'autre …" "Ceux qui aiment réellement ma musique ne devraient pas essayer d'en faire une analyse théorique." "Mes œuvres ne sont pas, il est vrai, religieuses dans le sens liturgique du terme, mais elles sont empreintes d'esprit religieux et pour moi c'est dans une église qu'elles peuvent le mieux être interprétées, sans présentations savantes, sans analyses. Dans la salle de concert, c'est-à-dire dans un environnement profane, la musique résonne différemment …" "À propos du Festival de musique de "femmes compositeurs", j'aimerais dire ceci : peut-on réellement faire une différence entre la musique composée par les hommes et celle écrite par les femmes ? Si nous avons maintenant des Festivals de musique de "compositeurs féminins", ne serait-il pas juste d'avoir des Festivals de musique de "compositeurs masculins" ? Je pense que la persistance d'une telle division ne devrait pas être tolérée. Nous devrions simplement jouer une musique sincère et forte. Honnêtement, une interprétation dans un concert de "femmes compositeurs" est une humiliation pour la musique. Je souhaite réellement n'offenser personne par mes propos : ce que je dis vient du plus profond de mon âme…"
(Galina Oustvolskaïa)
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| | | gluckhand Mélomane chevronné
Nombre de messages : 4448 Localisation : Amiens Date d'inscription : 15/07/2013
| Sujet: Re: Galina Oustvolskaïa [Ustvolskaya] (1919–2006) Sam 31 Aoû 2013 - 5:08 | |
| Deux constatations , ses 4 dernières symphonies ont l'air de tenir sur un seul CD donc ne doivent pas être très longues ainsi que ses premières sonates dont certaines ne durent que quelques minutes.Il y a un site russe RUSIAN DVD.COM ou ses disques ont l'air plus abordables que sur les autres sites hum! |
| | | A Mélomane chevronné
Nombre de messages : 5473 Date d'inscription : 04/02/2013
| Sujet: Re: Galina Oustvolskaïa [Ustvolskaya] (1919–2006) Sam 31 Aoû 2013 - 5:36 | |
| Je n'ai d'elle que le disque de Reinbert de Leeuw : Compositions I, II et III (Philips). Si je me souviens bien, une musique TRÈS austère, intimidante, pas souriante pour deux sous. Je vais réécouter. |
| | | Théo taschimor Mélomaniaque
Nombre de messages : 800 Date d'inscription : 03/07/2009
| Sujet: Re: Galina Oustvolskaïa [Ustvolskaya] (1919–2006) Sam 31 Aoû 2013 - 19:42 | |
| - André a écrit:
- Je n'ai d'elle que le disque de Reinbert de Leeuw : Compositions I, II et III (Philips). Si je me souviens bien, une musique TRÈS austère, intimidante, pas souriante pour deux sous. Je vais réécouter.
J'ai ce disque et j'aime beaucoup même si il faudrait que je réécoute. D'autre part, l'austérité n'est pas nécessairement un obstacle à mon plaisir, il peut même y contribuer. |
| | | Анастасия231 Mélomane chevronné
Nombre de messages : 14030 Age : 29 Localisation : Karl Marx est un ailurophile ukraïnien d'obédience léniniste Date d'inscription : 05/01/2011
| Sujet: Re: Galina Oustvolskaïa [Ustvolskaya] (1919–2006) Jeu 28 Nov 2013 - 13:07 | |
| Du peu que je connaisse de cette compositrice hors normes, je préfère ces œuvres en particulier :
Symphonie n° 1 pour deux voix de garçon et orchestre (Texte de G. Rodari) (1955) Children's Suite pour orchestre (1952) Poème symphonique n° 1 (1958)
Ce sont des œuvres très puissantes et humanistes, d'un grand savoir-faire structurel/formel et d'une telle maîtrise de l'orchestration (Chostakovitch devait être un peu jaloux). Évidemment, l'influence du symphonisme soviétique y est pour quelque chose (on est encore dans un style relativement néoclassique en ce qui concerne la suite d'enfant pour orchestre). Son poème symphonique est, quant à lui, déjà dans un univers singulier qui préfigure l'apothéose du modernisme des années 1960 (notamment avec la montée en credo traîneau de Tishchenko, son élève...).
Les œuvres que je trouve imbuvables ce sont principalement ses symphonies ultérieures (mais ça c'était avant que j'édite ce message).
Dernière édition par ovni231 le Lun 4 Mar 2019 - 21:49, édité 2 fois |
| | | lulu Mélomane chevronné
Nombre de messages : 20489 Date d'inscription : 25/11/2012
| Sujet: Re: Galina Oustvolskaïa [Ustvolskaya] (1919–2006) Lun 26 Mai 2014 - 18:12 | |
| Je disais, en copiant ce que j’avais pu lire à divers endroits, que les premières œuvres du catalogue (années 40/50) de Galina étaient néoclassiques, et que celle-ci ne se trouvait un style personnel que par la suite. Je vois maintenant une très grande unité dans son œuvre. Certes, les trois œuvres (orchestrales) qu’a cité Vino sont assez différentes, plus proche d’une production « officielle », mais on ne peut pas dire qu’elles soient néoclassiques, tout de même, surtout pour le Poème symphonique (1958). Les (quatre) premières Sonates pour piano, par contre, sont déjà totalement dans le style « Oustvolskaïa ». La seule différence que je vois avec les œuvres des années 70 et 80, c’est l’absence de clusters. On peut trouver la clarté des lignes « néoclassique », mais cette caractéristique est également présente dans les œuvres plus tardives. Je trouve en particulier la Première sonate (1947 !) vraiment superbe. La Sonate pour violon et piano (1952), l’Octuor (1950), le Trio (1949), voire les Douze Préludes (1953) sont peut-être un peu plus sages, ou en tout cas plus « calmes », mais non moins personnels. À noter aussi, le très beau Grand duo pour violoncelle et piano (1959), d’une fragilité presque feldmanienne.
(plus j’écoute Oustvolskaïa et Tichtchenko, plus la filiation entre les deux me parait incontournable.)
(et je me suis rendu compte que ce qui fait la force de Galina, ce ne sont pas les coups de marteau, mais son génie mélodique.)
Dernière édition par lucien le Ven 19 Sep 2014 - 15:43, édité 1 fois |
| | | Dadamax Mélomane averti
Nombre de messages : 271 Age : 50 Localisation : Provence Date d'inscription : 07/06/2013
| Sujet: Re: Galina Oustvolskaïa [Ustvolskaya] (1919–2006) Ven 19 Sep 2014 - 15:27 | |
| Galina Oustvolskaya (à la française!) Je m'étais procuré les Préludes pour piano : je les travaille peu parce-qu'il faut avoir mangé du lion pour supporter les expressions que suggèrent certains morceaux, pourtant relativement courts et plutôt dépouillés, extrêmement sobres. Son écriture est très intéressante : sans barres de mesure ni régularités temporelles, un discours se déploit logiquement pourtant, procédant par phrases, et les irrégularités semblent celles du langage parlé comme lors d'une émotion forte, ou celui d'une déclamation tragique (plusieurs points d'orgue par phrase parfois, souvent un chiffre : 2 ou 3..., signifiant qu'il faut faire un silence de 2 ou 3 noires au moment où le début de pulsation qui s'installait ne le laissait pas prévoir). Elle arrive à suggérer une harmonie très subtile je crois, à mon avis issue de Chostakovitch, parfois juste avec une polyphonie à deux voix.
Elle disait ne composer qu'en état de grâce, de ce fait n'a accepté aucune commande, et une fois composé quelque chose elle attendait parfois vingt ans avant d'être sûre de son coup... ça donne un catalogue très réduit, pour autant très original. |
| | | DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
Nombre de messages : 97251 Localisation : tête de chiot Date d'inscription : 30/12/2005
| Sujet: Re: Galina Oustvolskaïa [Ustvolskaya] (1919–2006) Ven 19 Sep 2014 - 23:42 | |
| - Dadamax a écrit:
- Galina Oustvolskaya (à la française!)
À la française, c'est plutôt Oustvolskaïa, comme dans le titre (mais je suis d'accord, c'est moche). Merci pour toutes ces précisions sur l'aspect « visuel » de son legs. |
| | | lulu Mélomane chevronné
Nombre de messages : 20489 Date d'inscription : 25/11/2012
| Sujet: Re: Galina Oustvolskaïa [Ustvolskaya] (1919–2006) Sam 20 Sep 2014 - 0:04 | |
| c’est vrai qu’il faut les voir, ces préludes. |
| | | lulu Mélomane chevronné
Nombre de messages : 20489 Date d'inscription : 25/11/2012
| Sujet: Re: Galina Oustvolskaïa [Ustvolskaya] (1919–2006) Ven 15 Fév 2019 - 11:46 | |
| - ovni231 a écrit:
- Rétrospective Galina Oustvolskaïa :
Concerto pour piano, cordes et timbales (1946) Le Songe de Stepan Razin (1949) Children's Suite (1952) Sport Suite (1959) Poème Symphonique No. 1 "Lumière des Steppes" (1958) Poème Symphonique No. 2 (1959) Symphonie No. 1 (1955) Symphonie No. 2 "Vrai et Éternel Bonheur" (1979) Symphonie No. 3 "Jésus Messie, sauve nous" (1983) Symphonie No. 4 "Prière" (1985-87) Symphonie No. 5 "Amen" (1989-90) Composition No. 1 "Dona Nobis Pacem" pour piano, piccolo et tuba (1971) Composition No. 2 "Dies Irae" pour piano, huit contrebasses et cube en bois (1973) Composition No. 3 "Benedictus, Qui Venit" pout piano, quatre flûtes et quatre bassons (1975) Sonate pour violon et piano (1952) Sonate No. 1 pour piano (1947) Sonate No. 2 pour piano (1949) Sonate No. 3 pour piano (1952) Sonate No. 4 pour piano (1957) Sonate No. 5 pour piano (1986) Sonate No. 6 pour piano (1988) Douze préludes pour piano (1953)
Plein de gens autours de Meistre Renard de Lion - DavidLeMarrec a écrit:
- Deux questions :
1) Ça se trouve tout ça ? 2) Je suis étonné par tous ces titres religieux vu les dates de composition. Quelques éléments pour m'éclairer ? - Benedictus a écrit:
- Je laisse Vino répondre à la 1, mais pour la 2, c'est bien établi: le cycle des Symphonies (qui n'ont de symphonies que le nom, à part à la limite la 1, ce sont plutôt de brèves cantates) et des Compositions sont des œuvres d'inspiration franchement religieuse (l'atmosphère est quasi liturgique, à la fois hiératique et très intense); vu les dates et le type d'inspiration, ça illustre un peu ce qu'il en était des libertés sous Brejnev: évidemment, pas de création officielle très exposée (de toute manière, Oustvolskaïa a toujours cultivé une forme de marginalité), mais pas non plus de censure proprement dite (la consommation d'opium du peuple était probablement moins criminalisée sous Brejnev que l'occidentalisme - voir les ennuis de Denisov); en revanche, grande diffusion dès le début de la perestroïka.
Par ailleurs, on retrouve chez Goubaïdoulina une démarche comparable à celle des Compositions d'Oustvolskaïa: des œuvres purement instrumentales mais avec un titre (et un «programme») religieux, et une musique qui a quelque chose d'une espèce de «liturgie sans paroles.»
Ce qu'on peut noter, c'est que si la référence (et les textes chantés ou dits) dans les Symphonies inscrivent ces dernières dans l'orthodoxie, les titres des Compositions sont en revanche catholiques (en latin, même); je ne sais pas si cette dichotomie faisait sens pour Oustvolskaïa («Ma musique est spirituelle, elle n'est pas religieuse», avait-elle coutume de dire.)
Pour les Compositions, j'aime beaucoup l'enregistrement de Reinbert de Leeuw avec le Schoenberg Ensemble (Philips):
Pour les Symphonies, il n'y a pas vraiment le choix de toute façon, mais le disque Malov / Liss des 2, 3, 4 et 5 est très bien (Megadisc):
En fait le « retour » à diverses formes de religiosité est une des caractéristiques marquantes de la musique soviétique contemporaine. Pour les symphonies pas beaucoup le choix non, mais la quatrième du Barton Workshop et la cinquième des London Musici sont excellentes. |
| | | Анастасия231 Mélomane chevronné
Nombre de messages : 14030 Age : 29 Localisation : Karl Marx est un ailurophile ukraïnien d'obédience léniniste Date d'inscription : 05/01/2011
| Sujet: Re: Galina Oustvolskaïa [Ustvolskaya] (1919–2006) Ven 15 Fév 2019 - 13:56 | |
| Ma dernière réponse sur la playlist que je reproduis ici : - ovni231 a écrit:
- DavidLeMarrec a écrit:
- ovni231 a écrit:
- Rétrospective Galina Oustvolskaïa :
Concerto pour piano, cordes et timbales (1946) Le Songe de Stepan Razin (1949) Children's Suite (1952) Sport Suite (1959) Poème Symphonique No. 1 "Lumière des Steppes" (1958) Poème Symphonique No. 2 (1959) Symphonie No. 1 (1955) Symphonie No. 2 "Vrai et Éternel Bonheur" (1979) Symphonie No. 3 "Jésus Messie, sauve nous" (1983) Symphonie No. 4 "Prière" (1985-87) Symphonie No. 5 "Amen" (1989-90) Composition No. 1 "Dona Nobis Pacem" pour piano, piccolo et tuba (1971) Composition No. 2 "Dies Irae" pour piano, huit contrebasses et cube en bois (1973) Composition No. 3 "Benedictus, Qui Venit" pout piano, quatre flûtes et quatre bassons (1975) Sonate pour violon et piano (1952) Sonate No. 1 pour piano (1947) Sonate No. 2 pour piano (1949) Sonate No. 3 pour piano (1952) Sonate No. 4 pour piano (1957) Sonate No. 5 pour piano (1986) Sonate No. 6 pour piano (1988) Douze préludes pour piano (1953)
Plein de gens autours de Meistre Renard de Lion Deux questions :
1) Ça se trouve tout ça ? Sur youtube pratiquement tous s'y trouve et en plusieurs exemplaires (deux versions du Songe de Stepan Razin).
Je remercie Benedictus pour avoir répondu à la seconde question ! Reinbert de Leew est une référence absolue dans l'interprétation des œuvres d'Oustvolskaïa (ne dit-on pas de lui qu'il est l'interprète favori de feux Galina Ivanovna).
- Rubato a écrit:
- Ce qui manque d'ailleurs souvent dans ce "playlist", c'est un petit commentaire, ou un lien vers le sujet adéquat . Dommage
Il était trois heures du matin passée, je n'avais pas la tête pour une dissertation mélomaniacienne. Mais je pourrais peut-être écrire un petit quelque chose sur le fil adéquat.
- Eusèbe a écrit:
- Et c'est esthétiquement proche de Goubaïdoulina?
Oui et non, quelque part elles vont plus ou moins dans la même direction au niveau de leur inspiration commune spirituelle/religieuse (bien que cette dimension soit beaucoup plus marginalisée chez Galina). Pour ce qui est de la musique elle-même, c'est quand même deux mondes. Sofia est à Galina ce que Pétersbourg est au Kremlin. |
| | | Benedictus Mélomane chevronné
Nombre de messages : 15458 Age : 49 Date d'inscription : 02/03/2014
| Sujet: Re: Galina Oustvolskaïa [Ustvolskaya] (1919–2006) Ven 15 Fév 2019 - 15:12 | |
| - Eusèbe a écrit:
- Et c'est esthétiquement proche de Goubaïdoulina?
- ovni231 a écrit:
- Oui et non, (...) Pour ce qui est de la musique elle-même, c'est quand même deux mondes. Sofia est à Galina ce que Pétersbourg est au Kremlin.
C'est tout à fait ça! Oui, le langage sonne très différent, avec un côté plus «brut de décoffrage» chez Oustvolskaïa - une écriture assez verticale, une instrumentation par «blocs», des textures plus rugueuses, quelque chose de plus carré dans la gestion des rythmiques et des dynamiques. Même si elles est aussi belle, la musique d'Oustvolskaïa frappe d'abord par son intensité, son opiniâtreté, son côté ombrageux et sans concessions. - ovni231 a écrit:
- Oui et non, quelque part elles vont plus ou moins dans la même direction au niveau de leur inspiration commune spirituelle/religieuse (bien que cette dimension soit beaucoup plus marginalisée chez Galina).
Ou, sinon marginalisée, je dirais: plus circonscrite à certaines œuvres mais alors très intense, alors que chez Goubaïdoulina cette dimension est toujours présente mais plus diffuse. |
| | | Анастасия231 Mélomane chevronné
Nombre de messages : 14030 Age : 29 Localisation : Karl Marx est un ailurophile ukraïnien d'obédience léniniste Date d'inscription : 05/01/2011
| Sujet: Re: Galina Oustvolskaïa [Ustvolskaya] (1919–2006) Ven 15 Fév 2019 - 16:07 | |
| - Benedictus a écrit:
- ovni231 a écrit:
- Oui et non, quelque part elles vont plus ou moins dans la même direction au niveau de leur inspiration commune spirituelle/religieuse (bien que cette dimension soit beaucoup plus marginalisée chez Galina).
Ou, sinon marginalisée, je dirais: plus circonscrite à certaines œuvres mais alors très intense, alors que chez Goubaïdoulina cette dimension est toujours présente mais plus diffuse. Eto pravda tovarich. |
| | | Benedictus Mélomane chevronné
Nombre de messages : 15458 Age : 49 Date d'inscription : 02/03/2014
| Sujet: Re: Galina Oustvolskaïa [Ustvolskaya] (1919–2006) Ven 15 Fév 2019 - 20:20 | |
| Спасибо, тобарищ Бино! Du coup, j’ai réécouté aujourd’hui: • Compositions I «Dona nobis pacem» (1971) pour piccolo, tuba et piano, II «Dies irae» (1973) pour 8 contrebasses, percussion et piano et III «Benedictus qui venit» (1975) pour 4 flûtes, 4 basson et pianoReinbert de Leeuw / Schönberg Ensemble Amsterdam, IV.1993 Philips[/quote] • Symphonies nº2 «Vraie et éternelle béatitude» (1979) pour voix et orchestre, nº3 «Jésus Messie, sauve-nous» (1983) pour récitant et orchestre¹, nº4 «Prière» (1987) pour contralto, trompette, tam-tam et piano²ᵃ et nº5 «Amen» (1990) pour récitant et ensemble²ᵇOleg Malov (piano), Pavel Nemytov (voix), Dmitri Liss / Orchestre Philharmonique de l’Oural¹. Elena Popova (contralto)ᵃ, Oleg Popkov (récitant)ᵇ, Oleg Malov (piano) / Les Solistes de St. Pétersbourg² Iekaterinbourg, VIII-IX.1999¹. St. Pétersbourg, X-XI.1994² Megadisc• Sonates pour piano nº5 (1986) et nº6 (1988)Sabine Liebner (piano) Grünwald, IX & XI.2008 NeosPeu de choses à modifier dans ce que j’avais écrit de mémoire, un peu plus tôt, si ce n’est: 1. À s’y immerger comme ça, c’est vraiment un univers à part entière, d’une très puissante individualité, au point d’en paraître presque fermé sur lui-même, et dont la traversée ne laisse pas indemne - alors même que l’écriture ne semble pas vraiment complexe (elle est même assez nue.) 2. À la réécoute, je suis très frappé par le caractère malgré tout «soviétique» du langage - les lignes mélodiques déceptives (très sensible dans les parties de piccolo et de piano de la Composition I), un certain «motorisme» rythmique mais aussi une certaine simplicité de l’harmonie, en fait bien présents, étant largement oblitérées à la première écoute par les traits les plus immédiatement marquants de l’écriture: la rugosité des textures, l’obstination itérative de la «frappe», l’aspect «vertical» de l’écriture par blocs, les clusters les détachés et le rôle du silence. 3. S’agissant des Compositions, le caractère lancinant de la progression (ce piétinement obstiné), l’espèce de trame semi-silencieuse (effets de pédale et de faux-bourdon, jeu en sourdine, plages de silence), la dimension gestuelle des figures les plus saillantes confère réellement à cette musique une dimension liturgique et «primitiviste» très impressionnante. Pour les Symphonies, j’ai finalement été beaucoup plus happé par les deux dernières (les moins «symphoniques») où la conjonction entre une écriture instrumentale hiératique, itérative et très nue (mais avec une qualité de présence sonore, de grain assez incroyable) et une scansion très persuasive du texte parvient à un résultat totalement prenant. Si on retrouve bien certains traits de l’écriture tardive d’Oustvolskaïa dans les deux Sonates pour piano que j’ai écoutées, la dimension «liturgique» en est cependant absente, c’est vraiment de la «musique pure» - en revanche c’est à la fois plus «expérimentateur» et varié (notamment sur les effets de textures, de résonances, de toucher) et plus «soviétique» (avec un élément mélodique très présent, quoique assez insaisissable); bizarrement, ça m’a fait plus d’une fois penser aux Sonates de Tichtchenko (ne serait-ce que dans cette façon d’aller à vers formes extrêmes du genre, l’extrême morcellement de la 5ᵉ - 10 très brèves sections - ou au contraire, la forme très ramassée et très dense de la 6ᵉ - un mouvement unique très dense de 6 minutes.) Après, c’est une vision partielle: je n’ai réécouté que des œuvres de la dernière période créative de Galina Oustvolskaïa - en fait je connais assez mal sa production des années 50-60. (Mais demain, je vais plutôt essayer de faire un cycle Goubaïdoulina, justement, pour vérifier la pertinence de ce que j’en disais.) |
| | | lulu Mélomane chevronné
Nombre de messages : 20489 Date d'inscription : 25/11/2012
| Sujet: Re: Galina Oustvolskaïa [Ustvolskaya] (1919–2006) Ven 15 Fév 2019 - 20:53 | |
| - Benedictus a écrit:
- À la réécoute, je suis très frappé par le caractère malgré tout «soviétique» du langage - les lignes mélodiques déceptives (très sensible dans les parties de piccolo et de piano de la Composition I), un certain «motorisme» rythmique mais aussi une certaine simplicité de l’harmonie, en fait bien présents, étant largement oblitérées à la première écoute par les traits les plus immédiatement marquants de l’écriture: la rugosité des textures, l’obstination itérative de la «frappe», l’aspect «vertical» de l’écriture par blocs, les clusters les détachés et le rôle du silence.
OUI ! Pour moi l’écriture verticale n’est pas du tout prédominante chez Ustvolskaya. Au contraire l’élément fondamental est la mélodie, et des mélodies très simple en plus. Si tu écoutes des choses comme la troisième sonate ou les préludes, c’est du pur contrepoint, débarassé de tout ce qui peut être superflu... - Benedictus a écrit:
- Pour les Symphonies, j’ai finalement été beaucoup plus happé par les deux dernières (les moins «symphoniques») où la conjonction entre une écriture instrumentale hiératique, itérative et très nue (mais avec une qualité de présence sonore, de grain assez incroyable) et une scansion très persuasive du texte parvient à un résultat totalement prenant.
4 et 5 aussi pour moi, bien devant les autres, je m’agenouille trois fois devant chaque soir. - Benedictus a écrit:
- Si on retrouve bien certains traits de l’écriture tardive d’Oustvolskaïa dans les deux Sonates pour piano que j’ai écoutées, la dimension «liturgique» en est cependant absente, c’est vraiment de la «musique pure» - en revanche c’est à la fois plus «expérimentateur» et varié (notamment sur les effets de textures, de résonances, de toucher) et plus «soviétique» (avec un élément mélodique très présent, quoique assez insaisissable); bizarrement, ça m’a fait plus d’une fois penser aux Sonates de Tichtchenko (ne serait-ce que dans cette façon d’aller à vers formes extrêmes du genre, l’extrême morcellement de la 5ᵉ - 10 très brèves sections - ou au contraire, la forme très ramassée et très dense de la 6ᵉ - un mouvement unique très dense de 6 minutes.)
N’oublie pas d’écouter les autres. (Mais j’espère que Liebner ne jouent pas ces sonates à la moitié de leur tempo...) |
| | | Benedictus Mélomane chevronné
Nombre de messages : 15458 Age : 49 Date d'inscription : 02/03/2014
| Sujet: Re: Galina Oustvolskaïa [Ustvolskaya] (1919–2006) Mer 4 Déc 2019 - 22:33 | |
| • Sonates pour piano nº1 (1947), nº2 (1949), nº3 (1952) et nº4 (1957)Marianne Schroeder (piano) Blumenstein, II-III.1994 Hat HutC’est assez vertigineux (déjà, rien que de penser que la 1ᵉ Sonate est l’œuvre d’une compositrice de 28 ans, et qu’elle date de 1947...) Ce que j’ai trouvé fascinant, c’est la personnalité musicale qui est à l’œuvre ici: alors même que les clusters (élément particulièrement marquant du langage plus tardif d’Oustvolskaïa) sont ici totalement absents, alors même qu’il y a une influence patente du «néoclassicisme» à la soviétique (la 3ᵉ Sonate est une sorte d’immense pièce contrapuntique, comme une forme très épurée et radicalisée des Fugues de Chostakovitch), on a en fait l’impression qu’Oustvolskaïa est déjà toute entière dans ces œuvres - le minimalisme rythmique obstiné et itératif, les violents contrastes de dynamiques, les textures rugueuses et contrastées, l’importance du silence et des résonances... Par ailleurs, j’ai été très frappé par la prégnance de l’élément mélodique - que lulu a déjà maintes fois soulignée, mais qui ressort ici de façon vraiment remarquable. Ce qui est assez paradoxal, c’est que le propos austère d’Oustvolskaïa, qui semble vouloir dépouiller un langage horizontal très chostakovien de toute visée «expressive» ou de tout contenu «psychologique» (sarcasme ou pathos désespéré) au profit d’une recherche de musique pure, aboutit finalement à tirer de mélodies «déceptives» ou «cabossées» une qualité de cantabile très épurée - c’est très sensible dans la progression délicate des lignes mélodiques détachés dans les passages les plus suspendus (chose qui n’est d’ailleurs pas sans faire penser à Tichtchenko, en particulier dans la 4ᵉ.) Vraiment, si l’on accepte d’entrer dans cet univers assez abrasif au premier abord, on y découvre assez immédiatement de très grandes beautés. |
| | | Benedictus Mélomane chevronné
Nombre de messages : 15458 Age : 49 Date d'inscription : 02/03/2014
| Sujet: Re: Galina Oustvolskaïa [Ustvolskaya] (1919–2006) Jeu 5 Déc 2019 - 23:50 | |
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| | | Mefistofele Mélomaniaque
Nombre de messages : 1459 Localisation : Under a grey, rifted sky Date d'inscription : 17/11/2019
| Sujet: Re: Galina Oustvolskaïa [Ustvolskaya] (1919–2006) Ven 6 Déc 2019 - 0:10 | |
| Voilà qui donne envie, et un rapide coup d'oreille confirme que c'est le genre de piano qui peut me parler ! Il semblerait que les sonates aient attiré plus d'attention que je ne l'aurai imaginé : Sabine Liebner, Marianne Schroeder, Antonii Baryshevskyi, Natalia Andreeva, Oleg Malov ont tous enregistré une intégrale ! Une recommendation particulière, ou je peux laisser le hasard me guider ? Aussi, je découvre que toutes ses suites et poèmes viennent de sortir chez Brilliant... |
| | | Benedictus Mélomane chevronné
Nombre de messages : 15458 Age : 49 Date d'inscription : 02/03/2014
| Sujet: Re: Galina Oustvolskaïa [Ustvolskaya] (1919–2006) Ven 6 Déc 2019 - 0:31 | |
| - Mefistofele a écrit:
- Il semblerait que les sonates aient attiré plus d'attention que je ne l'aurai imaginé : Sabine Liebner, Marianne Schroeder, Antonii Baryshevskyi, Natalia Andreeva, Oleg Malov ont tous enregistré une intégrale ! Une recommendation particulière, ou je peux laisser le hasard me guider ?
Justement, je comptais en écouter comparer quelques-unes pendant les prochaines vacances: je n'ai longtemps écouté que Malov, j'ai essayé les premières par Schroeder avant-hier, j'ai encore en attente (Ivan) Sokolov, Baryshevskyi et Liebner; Hinterhäuser en a enregistré une (excellente, paraît-il) chez Col Legno, mais elle semble malheureusement introuvable. D'après mes écoutes récentes de Malov et Schroeder et des souvenirs de Liebner, je pencherais plutôt pour Malov (avec un instrument plus typé.) - Mefistofele a écrit:
- Aussi, je découvre que toutes ses suites et poèmes viennent de sortir chez Brilliant...
J'ai vu ça... Je ne connais pas, mais il est vraisemblable que ce soit quelque chose de beaucoup plus soviétique-tradi. Анастасия pourrait t'en dire plus. |
| | | Mefistofele Mélomaniaque
Nombre de messages : 1459 Localisation : Under a grey, rifted sky Date d'inscription : 17/11/2019
| Sujet: Re: Galina Oustvolskaïa [Ustvolskaya] (1919–2006) Ven 6 Déc 2019 - 0:47 | |
| Eh bien, je resterai aux aguets pour de plus amples conseils car ça a vraiment attiré mon attention, et ce n'est pas comme si je n'avais pas des tas et des tas de choses à écouter d'ici-là. Merci d'avance ! |
| | | lulu Mélomane chevronné
Nombre de messages : 20489 Date d'inscription : 25/11/2012
| Sujet: Re: Galina Oustvolskaïa [Ustvolskaya] (1919–2006) Ven 6 Déc 2019 - 7:37 | |
| Malheureusement je n’ai toujours pas de version à vous recommander pour les sonates. Effectivement les suites et poèmes c’est plus traditionnel, mais ils ont une vrai personnalité cela dit. Les poèmes en particulier sont franchement à écouter, c’est très singulier comme musique. Et je vois que Brilliant n’a pas pris de risques en publiant les enregistrements historiques, ça me semble un bon plan, si on garde bien à l’esprit que ce n’est pas du « vrai » Ustvolskaya et donc pas forcément le plus pertinent pour une découverte de la compositrice. |
| | | Benedictus Mélomane chevronné
Nombre de messages : 15458 Age : 49 Date d'inscription : 02/03/2014
| Sujet: Re: Galina Oustvolskaïa [Ustvolskaya] (1919–2006) Sam 7 Déc 2019 - 2:08 | |
| - En Playlist, Benedictus a écrit:
• Octuor pour 2 hautbois, 4 violons, timbales et piano (1949-50) Aleksander Kosoyan, Khanyafi Chinkaev (hautbois), Aleksander Stang, Arkady Liskovich, Abram Dukor, Feodor Saakov (violons), Valery Znamensky (timbales), Maria Karandashova (piano). St Petersbourg, 1976 Northern Flowers
Hypnotisant - et vraiment étonnant par l’horizontalité de l’écriture, à la fois mélodique et obstinée, avec ces textures singulières, ces effets d’unisson... Réécouté deux fois. - lulu a écrit:
- (...) l’Octuor (1950), (...) sont peut-être un peu plus sages, ou en tout cas plus « calmes », mais non moins personnels.
Plus « calme », oui, moins agressif dans la sonorité, mais plus sage, je ne le sens pas: c'est quand même très, très singulier (et les unissons, le piétinement obstiné, les alliages timbraux me semblent très nettement anticiper les trois Compositions des années 70.) - lulu a écrit:
- (plus j’écoute Oustvolskaïa et Tichtchenko, plus la filiation entre les deux me parait incontournable.)
D'ailleurs, ce disque Northern Flowers contient un texte très intéressant de Tichtchenko. - lulu a écrit:
- (et je me suis rendu compte que ce qui fait la force de Galina, ce ne sont pas les coups de marteau, mais son génie mélodique.)
Ici, c'est vraiment patent, d'autant que la dimension percussive est comme atténuée dans la mesure où elle se répartit entre un piano, dont la frappe est finalement toujours subordonnée à la conduite mélodique, et des timbales dont le timbre mat atténue la dureté. |
| | | gluckhand Mélomane chevronné
Nombre de messages : 4448 Localisation : Amiens Date d'inscription : 15/07/2013
| Sujet: Re: Galina Oustvolskaïa [Ustvolskaya] (1919–2006) Mar 17 Déc 2019 - 6:05 | |
| Depuis quelque temps je suis fou de ce double album, d'abord parce que j'y ai découvert les préludes ,datant de 1953 et tout aussi passionnants et enthousiasmants que les sonates, mais surtout aussi parce que j'ai découvert avec Natalia Andreeva, une interprète merveilleuse de cette musique ,qui sans le sens inné de l'interprète peut y perdre toute sa saveur et sa verdoyance et là,elle est formidable.Parler de la musique de Galina Ustvolskaya, sans répèter ce qu'on trouve un peu partout ,extrèmisme, dynamisme exagèré,musique incantatoire et répétée,bloc de sons etccc, c'est vrai qu'on y trouve tout ça, mais ce n'est pas expliquer le mystère et la force presque mystique de cette musique,de ces 6 sonates très courtes la plupart,de ce cheminement particulier très austère et riche du piano,qui nous balade dans des contrées très personnelles à l'intérieur de nous,car la musique c'est pour finir toujours un voyage intérieur au final.On est heureux de cette lenteur souveraine de chaque note qui nous entraîne sur des sentiers disparus pas si lointains de ceux de Janacek, mais qui à un moment précis rebroussent chemin ou dérivent dans des bifurcations métaphysiques.Le jeu de Natalia Andreeva est magnifique d'osmose et de compréhension, de création sonore, un double album qui nous rend plus riche, plus fort, et pourquoi pas plus beau? J'oublierai le principal en ne disant pas qu'il y a aussi beaucoup de joie dans cette musique et que dans chaque construction musicale, il y a un côté ludique très jouissif pour moi,par exemples,ces arrêts subits et intempestifs,qui font charnière à la poursuite de l'aventure musicale. PS. je viens d'acheter 2CD de cette compositrice chez CLIC MUSIQUE Galina Ustvolskaya : Suites & Poèmes. Mravinsky, Jansons. pour 6,94 euros plus 3 euros de frais d'envois,pour ceux que ça interesse ? |
| | | Benedictus Mélomane chevronné
Nombre de messages : 15458 Age : 49 Date d'inscription : 02/03/2014
| Sujet: Re: Galina Oustvolskaïa [Ustvolskaya] (1919–2006) Mar 24 Déc 2019 - 1:18 | |
| • Lumières dans la steppe [Poème nº1] (1959)Arvīds Jansons / Orchestre Philharmonique de Leningrad Leningrad, 7.X.1962 Brilliant Surprenant! D’un côté, on est pleinement dans du poème symphonique réaliste socialiste, avec grands aplats paysagistes (très évocateurs, avec de belles couleurs sombres) et fanfares héroïques (assez exaltantes); mais d’un autre côté, on entend quand même quelque chose d’assez typiquement «oustvolskaïen»: les grands aplats initiaux ont un aspect essentiellement mélodique et horizontal un peu austère, les fanfares se compliquent de frottements harmoniques très rugueux et se construisent en ostinato et la fin revêt une dimension contrapuntique paradoxalement épurée. Du coup, on comprend que la compositrice ait maintenu l’œuvre à son catalogue, fût-ce en la dépouillant de son titre descriptif initial ( Lumières dans la steppe) au profit d’un intitulé plus abstrait (Poème nº1.) Néanmoins, une musique aussi tradi surprend vraiment, quand on la sait contemporaine du Grand Duo (et bien postérieure aux quatre premières Sonates ou à l’hypnotique Octuor.) |
| | | gluckhand Mélomane chevronné
Nombre de messages : 4448 Localisation : Amiens Date d'inscription : 15/07/2013
| Sujet: Re: Galina Oustvolskaïa [Ustvolskaya] (1919–2006) Dim 19 Fév 2023 - 17:59 | |
| Ustvolskaya "Children's Suite" (1955) Galina Ustvolskaya « Suite pour enfants » (1955) Orchestre philharmonique de Leningrad Dirigé par E. Mravinsky Ustvolskaya a composé de 3 Suites: 1) Jeunes pionniers (1953) 2) Enfants (1955) 3) Sport’s (1959), qui a ensuite été renommé par le compositeur en Suites et inclus dans le catalogue officiel . YT Plus une curiosié, que véritablement un ajout discographique .A l'écoute, ça paraît vraiment trop sage ,mais pas inintéressant, trop sage,pour moi,par rapport au choix de sa musique ,qu'elle décidera de garder et de ne pas détruire .. Pour l'écouter/ www.youtube.com/watch?v=UplrH_cSRY0 |
| | | gluckhand Mélomane chevronné
Nombre de messages : 4448 Localisation : Amiens Date d'inscription : 15/07/2013
| Sujet: Re: Galina Oustvolskaïa [Ustvolskaya] (1919–2006) Ven 24 Fév 2023 - 11:10 | |
| Ustvolskaya (1919-2006) - Grand Duo pour violoncelle et piano (Rostropovitch / Lubimov)
Perso, je savais pas ,que Rostro avait enregistré du Ustvolskaya,donc belle découverte avec cet enregistrement du Grand duo pour piano et violoncelle qui date de 1959.
« Ceux qui aiment réellement ma musique ne devraient pas essayer d'en faire une analyse théorique. »
« Mes œuvres ne sont pas, il est vrai, religieuses dans le sens liturgique du terme, mais elles sont empreintes d'esprit religieux et pour moi c'est dans une église qu'elles peuvent le mieux être interprétées, sans présentations savantes, sans analyses. Dans la salle de concert, c'est-à-dire dans un environnement profane, la musique résonne différemment… »
Pour l'écouter/ www.youtube.com/watch?v=jTTQNM6u8yY
Restons dans la musique de chambre avec / Galina Ustvolskaya - Sonate pour violon et piano Reinbert De Leeuw, piano Vera Beths, violon / Enregistrement du Festival Ustvolskaya (mai 2011)
L'oeuvre reste encore assez rugueuse et assez ingrate musicalement, mais avec le temps, l'on a fini par aimer. Pour l'écouter/ www.youtube.com/watch?v=0wpWnwiKFi4 |
| | | gluckhand Mélomane chevronné
Nombre de messages : 4448 Localisation : Amiens Date d'inscription : 15/07/2013
| Sujet: Re: Galina Oustvolskaïa [Ustvolskaya] (1919–2006) Mar 16 Jan 2024 - 14:17 | |
| Oustvolskaïa - Symphonie n° 2 « Bonheur vrai et éternel » (1979) [Partition vidéo]
Orchestre : Reinbert de Leeuw & Radio Philharmonic Orchestra Soliste : Dmitry Lagatchiev 0 :00 Symphonie 23 :23
Un monde totalement différent de celui de Gubaïdulina.On a du mal à l'écoute de cette 2ème symphonie à s'imaginer un Bonheur vrai et éternel, comme le suppose le titre de cette symphonie.C'est plutôt glacial et assez impersonnel. " Au contraire, la Deuxième Symphonie ne s’adresse pas au spectateur, mais à un Dieu de l’Ancien Testament, sans visage et sans voix, capable d’une force et d’une colère inimaginables. C’est une forme de prière, contenue uniquement par les conditions d’une supplication désespérée. Les paroles, comme pour les symphonies n° 3 et 4, sont tirées de poèmes du moine du XIe siècle Hermannus Contractus, ainsi nommé parce qu’il était totalement paralysé de naissance. Un orateur amplifié entonne ses mots en brèves interpolations d’une résolution angoissée. La plupart du temps, cependant, cet orchestre bizarre, brutalement stimulé par le piano du standard, avance comme un mastodonte spirituel. Ses 20 minutes repoussent largement les limites de la tradition symphonique à cet égard, au-delà de la virtuosité, au-delà du sublime, dans une terreur divinement inspirée peu connue de nos jours." https://www.allmusic.com/composition/symphony-no-2-true-and-eternal-bliss-mc0002667335 Je préfère la version de Dmitri Liss, même si celle n'a rien à se reprocher.
Pour l'écouter/ https://youtu.be/9OweaYPoorE?si=RixcN3EeFxdCsBBG
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| | | gluckhand Mélomane chevronné
Nombre de messages : 4448 Localisation : Amiens Date d'inscription : 15/07/2013
| Sujet: Re: Galina Oustvolskaïa [Ustvolskaya] (1919–2006) Mer 17 Jan 2024 - 13:07 | |
| Symphonie n°1 - Galina Ustvolskaya Orchestre philharmonique de l’Oural dirigé par Dmitry Liss.
I - Partie I : 0 :00 II - Partie II (Ciccio - Manège - Samedi soir - Les jeunes de Modène - « Acheter pêle-mêle » - Salle d’attente - Quand les cheminées meurent - Dim !) : 2 :34 III - Partie III : 15 :08
"La Symphonie n° 1 d’Oustvolskaïa a été achevée en 1955, écrite pour orchestre et deux voix d’enfants. En raison de son caractère moderniste, elle n’a été crée que le 25 avril 1966, interprétée par l’Orchestre philharmonique de Leningrad dirigé par Arvids Jansons. Divisée en trois mouvements, les mouvements extérieurs sont purement symphoniques, le central comprend une série de huit poèmes du poète italien Gianni Rodari.
Avec cette pièce, le compositeur rompt à la fois avec le passé et l’influence de Chostakovitch, en utilisant un style très expressionniste et ascétique. Les thèmes des poèmes sont les injustices raciales, économiques et autres aux États-Unis d’Amérique, bien qu’Oustvolskaïa ait nié ces références et insisté sur le fait qu’elle n’avait pas choisi les poèmes elle-même. L’œuvre, ainsi que le nouveau style d’Oustvolskaïa, n’a pas été bien vue par les autorités soviétiques, qui ont trouvé l’œuvre trop déprimante".YT
Une oeuvre qui ne peut laisser indifférent,même si on y comprend rien.La version est d'ailleurs, vraiment remarquable.
Pour l'écouter/ https://youtu.be/3l7LrCV0du4?si=PLAgxHeOSCeo5R_n |
| | | gluckhand Mélomane chevronné
Nombre de messages : 4448 Localisation : Amiens Date d'inscription : 15/07/2013
| Sujet: Re: Galina Oustvolskaïa [Ustvolskaya] (1919–2006) Mer 17 Jan 2024 - 14:28 | |
| Symphonie N°2 - Galina Ustvolskaya
Festival de Salzbourg 2018 « Time with Ustvolskaya » Klangforum Wien, Ilan Volkov Récitant - Evert Sooster
Une autre version de cette symphonie, version assez impressionnante,avec un récitant remarquable.
Pour l'écouter/ https://youtu.be/l9MbXTmAunY?si=kWVrYvkuKDL47EFl
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| | | gluckhand Mélomane chevronné
Nombre de messages : 4448 Localisation : Amiens Date d'inscription : 15/07/2013
| Sujet: Re: Galina Oustvolskaïa [Ustvolskaya] (1919–2006) Mer 17 Jan 2024 - 14:51 | |
| Galina Ustvolskaya - 12 Préludes pour piano.
Galina Oustvolskaïa (1919-2006) Douze Préludes pour piano (1953) avec partition 0 :00 - I. 2 :23 - II. 3 :54 - III. 5 :59 - IV. 7 :48 - V. 9 :13 - VI. 12 :14 - VII. 13 :24 - VIII. 14 :22 - IX. 15 :10 - X. 17 :06 - XI. 18 :24 - XII. Interprété par David Arden
Une certaine radicalité dans l'expression,mais une oeuvre qui là encore ,nous touche beaucoup.David Arden sert très bien la compositrice.
Pour l'écouter/ https://youtu.be/90gYt43IljA?si=spySRHZKNMcYB0Af |
| | | gluckhand Mélomane chevronné
Nombre de messages : 4448 Localisation : Amiens Date d'inscription : 15/07/2013
| Sujet: Re: Galina Oustvolskaïa [Ustvolskaya] (1919–2006) Mer 17 Jan 2024 - 15:16 | |
| Galina Ustvolskaya - Symphonie N°3 / "Jésus Messiah, save us !" Interprètes: Chef d’orchestre : Valery Gergiev Récitant : Alexei Petrenko Münchner Philharmoniker En direct des BBC Proms 2016, au Royal Albert Hall
"Composée en 1983 et créée il y a près de 30 ans, le 1er octobre 1987 à Leningrad, sa Symphonie n° 3 est écrite pour un récitant masculin et un petit orchestre composé de cinq hautbois, trompettes et contrebasses, trois trombones, tuba, piano et percussions (2 grosses caisses et une batterie ténor). Les extrêmes du registre et les percussions sèches semblent appropriés compte tenu du sous-titre de l’œuvre, « Jésus Messie, sauve-nous ! » Pour les paroles, Oustvolskaïa s’est appuyée sur la même source également utilisée dans les symphonies 2 et 4, une partie du texte d’Hermann Contractus (également connu sous le nom d’Herman l’Infirme) qu’elle a trouvée dans une anthologie russe de littérature latine médiévale. La strophe utilisée ici est essentiellement un appel à l’aide, contextualisé par les attributs profondément désirés de la divinité – toute-puissante, vraie, éternelle, paix – et culminant dans l’exhortation de profundis : « sauve-nous ! » C’est comme un Kyrie carré (ou, si l’on considère l’un des instruments de percussion préférés d’Oustvolskaïa, une boîte en bois, en cubes), une expression abjecte de désespoir parsemée du plus mince fil d’espoir.
Malgré les apparences, l’immédiateté est l’objectif d’Oustvolskaïa, indépendamment du fait que le texte a été récité dans la langue maternelle de l’acteur Alexeï Petrenko, le russe (il aurait été particulièrement agréable de l’entendre en anglais). Mais le message est clair et net. Les mots sont d’abord proclamés seuls, après quoi Oustvolskaïa se déplace à travers une séquence de grappes répétitives, de lyrisme douloureux sur des saccades graves et de séquences d’accords obliques et circulaires. Des noires partout. À la manière d’un choral post-apocalyptique, il culmine dans une seconde récitation, répétant cette fois désespérément la phrase finale : « спаси нас », « sauve-nous ! » Oustvolskaïa se retire ensuite peu à peu de son lyrisme usé et quantifié dans un monde insulaire de tremolandi de tambours morts, comme une fanfare solipsiste pour la fin du monde. Lorsque le reste des instruments revient, maintenant rejoint par le piano, leur musique semble ne continuer qu’à travers la détermination intérieure la plus sombre et la plus implacable (encore une fois, le mince fil de l’espoir), son apparente circularité devenant réelle, coincée dans une ornière répétée hébétée et glacée pendant un certain temps. Silence. Et puis soudain, nous revenons au début, mais cette fois-ci, Oustvolskaïa semble accélérer le tempo menant à une troisième récitation, la phrase finale devenant maintenant une épine sporadique dans le pied du retrait de plus en plus discret, grondant et tremblant de la symphonie dans l’ombre, teinté de l’odeur la plus infinitésimale de l’attente.
La Symphonie n° 3, comme toute la musique d’Oustvolskaïa, est une démonstration d’une puissance stupéfiante d’expressionnisme brut. Sa musique ne parle pas tant qu’elle brûle, s’agite et se déchire – craintive et meurtrie, mais néanmoins audacieuse ; Pleine de désespoir, mais s’accrochant à ce dernier iota d’espoir – frappant au cœur à la fois de son sujet et de son public......." https://5against4.com/2016/07/19/proms-2016-galina-ustvolskaya-symphony-no-3-jesus-messiah-save-us/
Pour l'écouter/ https://youtu.be/NIHPU7f4j3Q?si=-i-7kvwQb9XS7YxQ |
| | | gluckhand Mélomane chevronné
Nombre de messages : 4448 Localisation : Amiens Date d'inscription : 15/07/2013
| Sujet: Re: Galina Oustvolskaïa [Ustvolskaya] (1919–2006) Jeu 18 Jan 2024 - 9:19 | |
| 1986 : Galina Ustvolskaya - Sonate n° 5 : Reinbert de Leeuw / piano
Reinbert de Leeuw, l’interprète fétiche du compositeur. Enregistré au Festival d’Oustvolskaïa à Amsterdam, 2011 Attention : il joue par cœur. Oustvolskaïa considérait qu’il était très important de jouer n’importe quelle musique par cœur. YT
Pour l'écouter/ https://youtu.be/6hkLbnG2Rbc?si=2wQf93ObXcgroKna
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| | | gluckhand Mélomane chevronné
Nombre de messages : 4448 Localisation : Amiens Date d'inscription : 15/07/2013
| Sujet: Re: Galina Oustvolskaïa [Ustvolskaya] (1919–2006) Jeu 18 Jan 2024 - 9:35 | |
| Ustvolskaya - Octuor (Schönberg Ensemble) / Уствольская - Октет
Galina Ustvolskaya - Octuor pour deux hautbois, quatre violons, timbales et piano (1949 - 1950) Interprété par l’Ensemble Schönberg, Reinbert de Leeuw
"Piano, 2 hautbois, 4 violons, timbales. En 5 mouvements dans lesquels le piano joue un rôle éminent, la pièce commence de manière énigmatique et élégiaque, avec une marche introduite subrepticement ; puis, s'annonce une ritournelle grinçante au piano, reprise par les cordes (presque fuguée), et plus tard par la percussion ; la pièce ralentit pour devenir obsessionnelle et angoissée ; et les répétitions reprennent en séquences de façons énigmatique, péremptoire, allusive : la sentence est noire, effrayante, elliptique, mais sans appel [création privée : 1950 ; publique, 17 Novembre 1970, Leningrad (Saint-Petersbourg, Russie)]" https://musiquecontemporaine.info/zpiece-Ustvolskaya-Octuor.php
Pour l'écouter/ https://youtu.be/l-fSRrsEXJI?si=eMorLDpRqe0qiPtz
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| | | gluckhand Mélomane chevronné
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| Sujet: Re: Galina Oustvolskaïa [Ustvolskaya] (1919–2006) Jeu 18 Jan 2024 - 10:02 | |
| Galina Oustvolskaïa : Dies Irae / Composition n° 2 de 1973, est pour huit contrebasses, cube en bois et piano
Enregistrement du Festival de Lucerne 2017 /Live Piano : Anthony Romaniuk Huit contrebasses : Elèves de la Bozo Paradzik Musikhochschule Freiburg, D Cube en bois : Patricia Kopatchinskaja
"L’immense puissance et l’aspiration à Dieu, qui sont inhérentes à chaque composition, ne permettent même pas d’appliquer formellement le terme de chambre à celles-ci. Oustvolskaïa considère que sa technique de composition est complètement nouvelle, individuelle et ne se prête pas à l’analyse théorique."
Pour l'écouter/ https://youtu.be/31nFYVL98v4?si=ne7b9oJKBrXHHrZ6
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| | | gluckhand Mélomane chevronné
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| Sujet: Re: Galina Oustvolskaïa [Ustvolskaya] (1919–2006) Dim 21 Jan 2024 - 12:02 | |
| Oustvolskaïa : Sonate pour violon et piano
Sonate pour violon et piano (1952) Patricia Kopatchinskaja, Markus Hinterhäuser
Toujours ce langage dépouillé et sec, qui fait la force de sa musique,même si l'on a un peu de lyrisme dans cette belle sonate pour violon et piano. Ce n'est pas un monde joyeux qu'elle nous décrit,avec au final , pas beaucoup d'espoir.
Pour l'écouter/ https://youtu.be/-H215A1pfC0?si=-XPNYvOEKHJRmcKT |
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| Sujet: Re: Galina Oustvolskaïa [Ustvolskaya] (1919–2006) | |
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