La musique, l'humour et le rire...

Morloch a écrit:

Le 10, je ne sais pas si je peux répondre, les lutins qui errent dans le bocage, je les ai déjà capturés sur un blog mal famé.

Tu es autorisé.

Era a écrit:

Pour le Damase au fait, y a-t-il un autre lien avec le Chevalier à la Rose que l'utilisation du nom de la Maréchale ?

Pas vraiment, musicalement j'ai cherché sans trouver de lien. Je pense que Damase fait tout simplement la situation fantasmée d'Oktavian surpris au début du I non pas par Ochs, mais par le Maréchal absent.

D'accord, merci

Bien, 10 sont les " Fesstess de l'amourre et de Bacchousss " , petit spectacle distrayant de Baptiste.

Exactement, sur un texte de Quinault / Molière.

J'aime beaucoup le passage de l'enchantement des lutins.

Ici, c'est clairement le texte qui est amusant (j'ai aussi coupé un effet de miroir, c'est d'abord le vantard qui s'esclaffe en se croyant beau), mais aussi les figures musicales un peu ridicules.


L'autre, c'est la polka des paysans de Johann II. Là, c'est plutôt l'effet de surprise qui amuse. En tout cas, la première fois, ça m'a furieusement diverti.


Je vous passe les suivants pour vous occuper demain.

http://musicontempo.free.fr/humour/11.mp3
http://musicontempo.free.fr/humour/12.mp3

Bravo à la femme du 11, quelle diction et l'articulation !

c'est de la musique ?

Donc c'est demain qu'on répond ?




(Je fréquente trop l'antre des lutins)

Tu réponds quand tu veux, juste que je risque n'y répondre que demain.

Elvira a écrit:

Bravo à la femme du 11, quelle diction et l'articulation !

Elles sont quatre, on en entend trois ici. L'articulation est faite par ordinateur bien sûr. Mais j'adore leurs voix.

Citation :

c'est de la musique ?

Oui, mais on est aux frontières, c'est presque plutôt du théâtre électronique expérimental. C'est une oeuvre que sous ses dehors de bricolage je trouve extrêmement émouvante (ce dont être la seule oeuvre électronique du genre pour laquelle je pense ça d'ailleurs...).

Citation :

Oui, mais on est aux frontières, c'est presque plutôt du théâtre électronique expérimental. C'est une oeuvre que sous ses dehors de bricolage je trouve extrêmement émouvante (ce dont être la seule oeuvre électronique du genre pour laquelle je pense ça d'ailleurs...).

Ah oui, je serais nettement plus d'accord pour l'étiquette du théâtre électronique expérimental.

11 - Machinations pour quatre voix de femme de Georges Aperghis. Une oeuvre en réalité très poétique, qui joue avec la voix et le texte d'une façon sans égale à mon avis. Ici, tout repose sur le tripatouillage du texte, jusqu'à créer une langue étrangère.

12 - Auber, Les Diamants de la Couronne, Colomer. C'est la Ballade des enfants de la nuit, avec le figuralisme un peu grotesque du choeur. J'adore ça, et je ne suis pas le seul ici.


Tout ça existe en disque, parfaitement disponible.


http://musicontempo.free.fr/humour/13.mp3
http://musicontempo.free.fr/humour/14.mp3

Ah zut, du coup j'en ai oublié de répondre pour le 12.

DavidLeMarrec a écrit:

=> Poulenc, Sonate pour clarinette et basson (deux tartelettes). J'aime beaucoup la naïveté XVIIIe de temps en temps détrompée du mouvement central.

le 14?

Tu me lis trop attentivement ! Oui.

J'ai entendu le mouvement de façon dépareillée dans un concert où de jeunes musiciens jouaient des choses plutôt XVIIIe-XIXe. Je m'étais demandé pendant tout le concert qui ce pouvait être, qui avait osé à cette époque cette dissonance... sans imaginer que quelque chose d'aussi conforme puisse avoir été composé au vingtième.

Un pastiche très tendre et très amusant, non ?

en fait si tu n'avais pas donné la réponse sur l'autre fil, je crois que je ne l'aurais pas reconnue, j'étais du côté de Françaix à la première écoute (et n'eut été l'effectif j'aurais eu encore un sérieux doute)
Le précédent en revanche je suis presque sûr de connaître mais je ne situe pas (un compositeur d'opéra? à cause de la parodie de récitatif)

sud273 a écrit:

en fait si tu n'avais pas donné la réponse sur l'autre fil, je crois que je ne l'aurais pas reconnue, j'étais du côté de Françaix à la première écoute (et n'eut été l'effectif j'aurais eu encore un sérieux doute)

Donc tu as eu l'oreille plus juste que moi. Oui, c'est tout à fait dans ce genre-là, moi j'étais loin (il est vrai que dans cette version on accentue des irrégularité qui font peu classiques).

Citation :

Le précédent en revanche je suis presque sûr de connaître mais je ne situe pas (un compositeur d'opéra? à cause de la parodie de récitatif)

Oui, un compositeur d'opéra. Tu connais cette oeuvre.

Le 13, je peux le donner, puisque personne n'a reconnu ?

Vous devriez avoir honte.

Oui, j'ai honte !
C'est quoi ?

Schubert ? Mendelssohn ?

Pas du tout, c'est un pastiche, écrit plus d'un siècle après la mort de Schubert.

A chaque fois que je l'écoute, je suis écroulée de rire...

là

c'est quoi ce truc ???

DavidLeMarrec a écrit:

Pas du tout, c'est un pastiche, écrit plus d'un siècle après la mort de Schubert.

C'était bien sûr le sextuor de Capriccio, bande d'amateurs

Hidraot a écrit:

c'est quoi ce truc ???

I bought me a cat, la version de Copland. Et c'est Horne qui chante.

Hampson fait ça pas mal, mais il est un peu plus princier alors que Horne fait vraiment très bien la basse-cour, sans doute grâce à sa nasalité naturelle.

Ah le méchant !

undoctor.mp3

Je n'ai pas eu le temps de lire tous les messages, donc je ne sais pas si ce que je vais dire a déjà été dis.

Il y a plein de musique que je trouve droles!
Pour commencer, les concertos comiques de Corette. "A écouter sans bouder son plaisir" (Michel Parouty dans le Guide de la muisque symphonique).
Les canons de Mozart peuvent être aussi très drole. Mais il faut comprendre l'allemand.
Sinon, en Français, il y a les chansons fraçaises de la Renaissance (Martin menoit de Janequin et Un jeune moine de Lassus en tête )
On peut aussi citer le Festin du jeudi gras de Banchieri et son Cuntrapunto bestiale alle mente.
Oh, et puis pourquoi ne pas citer quelques pièces comme Tahiti Trot de Chostakovitch par exemple, les pièces d'Anderson (la Machine à écrire).
Gershwin est aussi en général très plaisant à écouter (Un américain à Paris me fait toujours sourire, l'Ouverture cubaine aussi).
Sinon pour les organophiles je conseille la Marche des Marseillais par Balbastre (en bref: la Marseillaise sur un orgue avec imitation des canons et suivi de Ah ça ira ) et le répertoire belle époque de Lefébure-Wélly.

Ce qui est comique chez Corette, ce sont... les innombrables pompages chez ses contemporains ?

Era a écrit:

Ce qui est comique chez Corette, ce sont... les innombrables pompages chez ses contemporains ?

Et alors, ce n'est pas ce qu'a fait Saint-Saëns dans le Carnaval des animaux ? Et puis Corette a surtout utilisé des chansons populaires. Et il ne s'est jamais caché quand il reprenait des thèmes, par ailleurs devenus populaires, chez ses contemporains.

Cadderly a écrit:

Les canons de Mozart peuvent être aussi très drole. Mais il faut comprendre l'allemand.

Penses-tu plus particulièrement au KV233 ?

http://www.mozartforum.com/Lore/article.php?id=070

http://books.google.fr/books?id=9Uxi375uHJUC&pg=PA15&lpg=PA15&dq=canon+k233&source=bl&ots=eyudUwVcqm&sig=HuX2b0wJWfDb1rhJl3sXQ8ZVqag&hl=fr&ei=o9axSpXGJNyg4Qai-5GtCg&sa=X&oi=book_result&ct=result&resnum=5#v=onepage&q=&f=false

Bona nox (KV 561) n'est pas mal non plus dans le genre

... et polyglotte, s'il vous plait

Si tu parles du canon, oui, il est polyglote. Mais moi, je ne le suis pas du tout! Je ne comprend pas l'allemand en fait, même s'il m'arrive de le chanter.

Je parlais de Bona Nox, of course

Concernant l'humour dont les compositeurs ont fait preuve dans leurs oeuvres, on connait la symphonie des Adieux de Haydn, les musiciens partent un par un . Haydn aurait voulu signifier à son prince-employeur que les musiciens étaient las d'un éloignement trop prolongé de leur foyer quand ils officiaient tous les étés à Esterhaza, situé à 200 kms de Vienne, alors qu'au chateau d' Eisenstadt, ils étaient dans la banlieue de Vienne, en famille. Or le prince adorait ses séjours à Esterhaza, il y avait institué un festival d'opéra et élargissait la saison.
Autres exemples d'humour musical, Prokofiev et Pierre et le loup, Erik Satie, Saint- Saens et le carnaval des animaux.
Mozart l'espiègle et ses deux pièces " lèche moi le ..." et "lèche moi le ... bien proprement".
Dans l'opéra buffa, on s'amusait beaucoup, Paisiello spécialement qui met en musique des éternuements ( Barbier de Séville) ou des toux et engage l'orchestre dans Socrate Imaginaire à jouer et chanter faux puis le chef arrête et on repart juste.

Un des plus bel exemple d'humour musical, c'est "l'Etoile" de Chabrier. Il y a justement un air d'éternuements. Mais toute l'œuvre est traversée de réjouissantes "maladresses musicales". Et puis les couplets du pal....

Je m'étais amusé à essayer de catégoriser l'humour musical de la façon suivante :

A - Les mots. La musique souligne un comique de mots.
B - Images de la vie réelle. La musique imite un élément concret du quotidien.
C - Figures musicales. Des figures musicales abstraites mais amusantes en elles-mêmes.
D - Les musiciens. La musique se moque des musiciens.
E - Les références. Clins d'oeil à d'autres musiques. Exemple. Et, plus osé...
F - Humour involontaire. Philip Glass rulz.

Je ne vais pas tout récrire, mais ceux que ça intéresse peuvent lire les définitions complètes et entendre pas mal d'illustrations musicales de ma théorie. (On peut répondre sur le forum, hein !)

Boulez : Rituel => humour de catégorie F.

Je pensais plutôt au piano de Scelsi, moi. Rituel c'est plutôt de la musique ennuyeuse, je t'assure qu'on ne rit pas beaucoup en l'écoutant.

En humour de type C, j'aime beaucoup les 2 suites pour petit orchestre de Stravinsky.

En humour de type D, il doit y avoir du Hindemith.

Sinon pour Prokofiev, j'entends de l'humour dans une grande partie de ses oeuvres.

alexandreg a écrit:

En humour de type C, j'aime beaucoup les 2 suites pour petit orchestre de Stravinsky.

Et il y en a beaucoup dans Haydn...

Citation :

En humour de type D, il doit y avoir du Hindemith.

Ne serait-ce que le fameux Vaisseau fantôme pour quatuor.

Et pour le E, il y a quelques Chostakovitch.
D'ailleurs l'Ouverture de Guillaume Tell me fait bien marrer (pour moi c'est du C). En fait beaucoup d'opéras italiens me font rire, même dans les moments sensés être dramatiques.

alexandreg a écrit:

Et pour le E, il y a quelques Chostakovitch.
D'ailleurs l'Ouverture de Guillaume Tell me fait bien marrer (pour moi c'est du C). En fait beaucoup d'opéras italiens me font rire, même dans les moments sensés être dramatiques.

Mais là, c'est du F.

Moi j'entend toujours beaucoup d'humour (mélangée à de la mélancolie) chez Strauss.

Cololi a écrit:

Moi j'entend toujours beaucoup d'humour (mélangée à de la mélancolie) chez Strauss.

Oui, surtout dans le Baron Tzigane.

Quoi ?

DavidLeMarrec a écrit:

Cololi a écrit:

Moi j'entend toujours beaucoup d'humour (mélangée à de la mélancolie) chez Strauss.

Oui, surtout dans le Baron Tzigane.

Quoi ?

Ce n'était pas à prendre au 1° degré. Je parle de l'essence de sa musique, indépendemment des situations dramatiques (opéra) ou programmatique (ça se dit ? ^^ pour les oeuvres smyphoniques). Moi j'y entend toujours le sourire du compositeur mélangé à de la mélancolie (car il rêve d'être Wagner et Mozart, tout en ayant une forte personnalité qui s'exprime clairement dans sa musique).

Citation :

programmatique (ça se dit ? ^^ pour les oeuvres smyphoniques)

Oui.

Cololi a écrit:

Ce n'était pas à prendre au 1° degré.

Fais une recherche "baron tzigane" sur Gooooooooooooooooogle.

Ca m'étonne que personne n'ai parler de l' "Humoreske" de Shchedrin qui me fait marrer pour ma part

Bien évidemment il y a Satie avec les "Embryons desséchés" ou la "Sonatine bureaucratique"

Sinon je ne sais pas si c'est vraiment de l'humour mais il y a, dans la "Berceuse héroïque" de Debussy une petite reprise de la Brabançonne, hymne national de ma patrie

Bienvenue Lio !

Dans le genre humour affirmé, on a un fil tout entier consacré aux Soupers du roi Ubu de B.-A. Zimmermann.

La 8ème sonate de Tischenko, dernier mouvement : extraits (mono 112 kbps).

Catégories C et D/E.