[Pleyel] Pierrot Lunaire, Salome et Don Juan (Franck, OPRF)

Dans une salle littéralement à moitié vide (quinze personnes au second balcon, et le reste n'était pas plein du tout non plus), énormément de satisfactions :

¶ Pierrot Lunaire dans une esthétique déclamatoire : Barbara Sukowa (célèbre chez les amateurs des Gurre !) est spécialiste du mélodrame et du sprechgesang (actrice de métier, même si elle dispose manifestement de solides références en chant), et sa voix légèrement rauque (ouvertement sonorisée dans la salle, mais sans excès) fait merveille dans les mouvements expressifs insolites de ''Pierrot''. Elle réussit à redonner à cette partition étrange le naturel de la parole, tout en assurant une véritable variété de timbres, de couleurs et d'inflexions – d'autant plus difficile qu'un ambitus parlé est généralement plus restreint, ce qui n'est de toute évidence pas son cas !
Disque DeGaetani excepté, je n'ai jamais retiré de telles satisfactions de l'œuvre (au demeurant une petite merveille d'étrangeté).

¶ Du Richard Strauss par un orchestre qui se surpasse toujours dans les pages d'un lyrisme intense (chez les Russes, notamment).

Superbe de bout en bout.

Merci pour cette réaction à chaud qui m'a donné envie d'écouter cette œuvre (Pierrot lunaire) que je ne connaissais pas.
J'ai toujours, soigneusement, gardé mes distances avec schönberg. Et pourtant ce matin j'ai écouté (Boulez/Schäfer) et apprécié.
Finalement je suis "rentré" assez facilement dans cette musique qui malgré une forme épurée n'en reste pas moins pleine de relief.
J'arrête je suis H.S.

La version Schäfer est très appréciée, mais pour ma part, c'est trop chanté, je n'adhère vraiment pas. Les versions Boulez-Minton ou Sinopoli me convainquent bien davantage, en comparaison.

Mais de toute façon, DeGaetani, c'est l'Everest.

Nein ! Silja avec Craft

DavidLeMarrec a écrit:

Dans une salle littéralement à moitié vide (quinze personnes au second balcon, et le reste n'était pas plein du tout non plus), énormément de satisfactions :

¶ Pierrot Lunaire dans une esthétique déclamatoire : Barbara Sukowa (célèbre chez les amateurs des Gurre !) est spécialiste du mélodrame et du sprechgesang (actrice de métier, même si elle dispose manifestement de solides références en chant), et sa voix légèrement rauque (ouvertement sonorisée dans la salle, mais sans excès) fait merveille dans les mouvements expressifs insolites de ''Pierrot''. Elle réussit à redonner à cette partition étrange le naturel de la parole, tout en assurant une véritable variété de timbres, de couleurs et d'inflexions – d'autant plus difficile qu'un ambitus parlé est généralement plus restreint, ce qui n'est de toute évidence pas son cas !
Disque DeGaetani excepté, je n'ai jamais retiré de telles satisfactions de l'œuvre (au demeurant une petite merveille d'étrangeté).

¶ Du Richard Strauss par un orchestre qui se surpasse toujours dans les pages d'un lyrisme intense (chez les Russes, notamment).

Superbe de bout en bout.

Effectivement, il y avait de la place partout mais je m'interroge du coup sur la logique du programme. Pour ma part, je viens écouter de la musique symphonique et je dois dire que j'ai été particulièrement comblé par les Richard Strauss magnifiquement joué par le Philar. Je comprends l'opposition historique entre Strauss et Schonberg et sa logique didactique (pour les lycéens qui passent l'option musique au bac).

En revanche, le Pierrot lunaire par sa construction minimaliste et analytique se prête mal à Pleyel. Je pense que c'est une œuvre à écouter au disque (Boulez/Pilarczyck ; la version de mes vingt ans)  chez soi avec la partition plutôt qu'au concert le vendredi soir après une semaine de boulot ; cela n'enlève rien au mérite des interprètes et du chef Mikko Frank(qui avait l'air en forme et c'est une bonne nouvelle)