RIP en effet...un bien bel artiste, un peu touche-à-tout avec plus de 75 rôles interprétés à l'opéra de Vienne, une carrière bien centrée autour des rôles mozartiens, mais également des échappées italiennes (Pinkerton, Fenton, Ernesto, quelques Rossini), slaves (Hans de La fiancée vendue, Laca de Jenufa), wagneriennes (Erik) et un intérêt pour le répertoire qui lui était contemporain, surtout dans les années 50-60, avant une fin de carrière souvent très convaincante dans les emplois de caractère. J'ai pu le voir en scène dans Capriccio en 1993 et, avec une voix qui avait conservé bien des atouts sinon un charme réel (mais bon...pour Monsieur Taupe...hein !), il était aussi drôle que subtil. Avec cela, un monsieur charmant, modeste (il a passé plus de temps à me vanter les mérites de ses collègues, notamment Wunderlich, Dermota et...Paul Kuen, qu'à commenter ses propres disques que je proposais pour une dédicace), connu pour son aptitude à remplacer sans sourciller d'autres ténors au pied levé et son attachement au système des troupes. Chaque fois que je l'entends, je peux me dire : certes, il y a eu mieux, à son époque comme depuis (le timbre n'est pas toujours suave et la vocalise reste un peu à angles droits), mais dans un tel éclectisme et sur une telle durée, avec l'investissement en plus, en fait...assez rarement !