Passion selon Saint Jean - René Jacobs - Philharmonie - 4 IV

Je vais à ce concert dirigé par Jacobs, avec le RIAS Kammerchor.
J'ai l'enregistrement de la Saint Mathieu par les mêmes : très beau.

Ce sera mon premier concert à la Philharmonie.

  Montfort

Montfort a écrit:

J'ai l'enregistrement de la Saint Mathieu par les mêmes : très beau.

Quel que soit le répertoire (et c'est une constante qui n'est pas si courante, après tout ; quelques exemples notables comme Jacobs, justement ou Harnoncourt), il n'est jamais indifférent et c'est donc difficile, dans le public, de le rester soi-même !

bAlexb a écrit:

Montfort a écrit:

J'ai l'enregistrement de la Saint Mathieu par les mêmes : très beau.

Quel que soit le répertoire (et c'est une constante qui n'est pas si courante, après tout ; quelques exemples notables comme Jacobs, justement ou Harnoncourt), il n'est jamais indifférent et c'est donc difficile, dans le public, de le rester soi-même !

Oui, il n'est évidemment pas exempt d'erreurs mais avec lui j'ai beaucoup plus de souvenirs mémorables que de frustrations...

Par ailleurs je pense qu'avec ce concert, ce devrait etre une manière intéressante de juger de l'acoustique de la Philharmonie.

  Montfort

Montfort a écrit:

bAlexb a écrit:

Montfort a écrit:

J'ai l'enregistrement de la Saint Mathieu par les mêmes : très beau.

Quel que soit le répertoire (et c'est une constante qui n'est pas si courante, après tout ; quelques exemples notables comme Jacobs, justement ou Harnoncourt), il n'est jamais indifférent et c'est donc difficile, dans le public, de le rester soi-même !

Oui, il n'est évidemment pas exempt d'erreurs mais avec lui j'ai beaucoup plus de souvenirs mémorables que de frustrations...

Par ailleurs je pense qu'avec ce concert, ce devrait etre une manière intéressante de juger de l'acoustique de la Philharmonie.

  Montfort

Et encore, même cela me semble très relatif ; disons, à la rigueur, qu'il n'est pas exempt d'erreurs "éclairées" (je veux dire : nourries de ses connaissances sur les pratiques musicales liées aux temps des oeuvres abordées). C'est le fait qu'il se positionne clairement comme musicien et interprète (j'allais ajouter "informé", mais c'est souvent très fortement connoté) qui m'intéresse.

Oui, mais parfois son érudition l'égare : l'exemple flagrant, c'est son "Agrippine", dont il dit avoir établi la version originale : peut etre, mais j'ai trouvé que dramatiquement ça fonctionne beaucoup moins bien que la version Gardiner.
L'autre question, c'est le choix des chanteurs ; il a la réputation d’être très exigeant, et il lui arrive régulièrement de choisir des voix largement sous-dimensionnée : c'était le cas notamment de Weisser en Don Giovanni.
Concernant la Matheus, l'enregistrement est accompagné d'un DVD très intéressant qui explique les conditions de l'enregistrement : les recherches historiques sur le positionnement des choeurs dans Saint Thomas, les discussions avec les musiciens de l'orchestre sur certains choix interprétatifs, et aussi, chose plus étonnante, les déclarations de foi chrétienne des chanteurs - je dis étonnante non pas parce que je leur conteste leur croyance, mais je trouve curieux que cela puisse sembler etre un critère pour choisir un interprète...

  Montfort

Montfort a écrit:

Oui, mais parfois son érudition l'égare : l'exemple flagrant, c'est son "Agrippine", dont il dit avoir établi la version originale : peut etre, mais j'ai trouvé que dramatiquement ça fonctionne beaucoup moins bien que la version Gardiner.

Mais ça, alors, c'est le pêché "originel" du compositeur et pas celui "original", du musicologue !

bAlexb a écrit:

Montfort a écrit:

Oui, mais parfois son érudition l'égare : l'exemple flagrant, c'est son "Agrippine", dont il dit avoir établi la version originale : peut etre, mais j'ai trouvé que dramatiquement ça fonctionne beaucoup moins bien que la version Gardiner.

Mais ça, alors, c'est le pêché "originel" du compositeur et pas celui "original", du musicologue !

Enfin si tant est que le travail de Jacobs restitue bien les intentions originelles du compositeur, ce que je ne saurai dire.

 Montfort

Montfort a écrit:

bAlexb a écrit:

Montfort a écrit:

Oui, mais parfois son érudition l'égare : l'exemple flagrant, c'est son "Agrippine", dont il dit avoir établi la version originale : peut etre, mais j'ai trouvé que dramatiquement ça fonctionne beaucoup moins bien que la version Gardiner.

Mais ça, alors, c'est le pêché "originel" du compositeur et pas celui "original", du musicologue !

Enfin si tant est que le travail de Jacobs restitue bien les intentions originelles du compositeur, ce que je ne saurai dire.

 Montfort

C'est que je suis un "discuteur" né ; et un curieux invétéré nourri de "découvertes" et d'archives (et d'ailleurs, c'est peut-être bien la raison qui me fait toujours approcher avec beaucoup d'intérêt le travail de Jacobs qui, souvent, met son regard extrêmement analytique et ouvert, dans le même temps, au service d'une lecture pointue/originale des sources d'archives, cf. sa Finta giardiniera de Mozart, par exemple, dans une "3e" mouture qui n'est ni l'original, ni la version Singspiel élaborée par le compositeur).

Habituellement, j'aime beaucoup les enregistrements Bach dirigés par René Jacobs mais pour cette Passion en concert à la Philharmonie, j'ai eu quelques difficultés à me mettre au diapason de l'enthousiasme de la salle...

sergio a écrit:

Habituellement, j'aime beaucoup les enregistrements Bach dirigés par René Jacobs mais pour cette Passion en concert à la Philharmonie, j'ai eu quelques difficultés à me mettre au diapason de l'enthousiasme de la salle...

Tu peux expliquer? Perso j'ai juste trouvé ça sublime...

 Montfort

Sebastian Kohlhepp - ténor - l'Evangéliste
Johannes Weisser - basse - Jésus
Johannes Schendel - basse - Pilate
Sunhae Im - soprano
Benno Schachtner - alto
Martin Lattke - ténor

Continuo : luth, viole de gambe, basse, orgue positif

Akademie fur Alte Musik - Berlin
RIAS Kammerchor

René Jacobs

La question que je me posais avant ce concert concernait la conception qu'adopterait Jacobs face à cette oeuvre : il est, en général au bon sens du terme, un chef théâtral - aurait-il la tentation d'instiller de l'opéra dans cet oratorio ? Il n'en a rien été : son interprétation a eu toute la rigueur, j'ai envie de dire l'austérité requise. Le génie du compositeur s'y déploie avec des moyens musicaux d'une grande simplicité - et Jacobs s'est abstenu de tout rubato, les moments les plus forts étant marqués par de discrètes variations d'intensité, ou des tenues de note légèrement étirées - du grand art...
Il était secondé par des interprètes admirables - tous les solistes vocaux sont à louer, avec une mention particulière pour le formidable évangéliste - j'ai trouvé aussi que Weisser, assez pale Don Giovanni il y a quelques années, a atteint une maturité vocale et expressive remarquable.
Vanter les mérites du RIAS Kammerchor, un des meilleurs choeur de chambre au monde, relève du lieu commun - divisé en deux choeurs comme il se doit, il s'est montré à la hauteur de sa réputation.
J'espère que Jacobs va enregistrer cette oeuvre !

Quelques mots sur la salle, où je venais pour la première fois :
En voiture par le périphérique, plus facile d'accès que Bastille
Même remarque sur le parking, bien conçu.
L'accès à la salle est quelque peu labyrinthique - le parterre ne comporte que deux accès, si bien qu'il a été long à remplir et que lorsque le concert a débuté il restait quelques spectateurs à placer - il vaut mieux arriver en avance.
Concernant l'acoustique, je l'ai trouvée excellente, mais étant au 10ème rang de parterre, je ne suis pas certain que mon expérience soit probante...

 Montfort

Bon, j'ai retenu mes commentaires pour ne pas casser l'ambiance car je pense que l'acoustique à ma place desservait beaucoup l'interprétation (2° rang 2° balcon face cat 2 : 60 euros quand même !). Je crois volontiers que cela n'avait pas grand chose à voir au centre du parterre...

Donc, de ma place, l'acoustique était beaucoup trop fondue, avec un orchestre plutôt rachitique dont on parvenait mal à saisir le fruité et le charme des timbres. Pour les choeurs, le choeur du fond passait mieux que le second choeur qui était curieusement positionné perpendiculairement à la salle.

Or, je connais bien par le disque l'excellence de ces deux ensembles, donc une fois de plus c'est le second balcon de la Philharmonie que je discrédite.

Cela dit, j'ai trouvé l'interprétation assez amorphe et Réné Jacobs dirige d'une manière curieusement monotone à la façon dun chef de choeur avec les deux mains qui disent la même chose...je dirais même un peu TOUJOURS la même chose.

L'évangéliste était effectivement excellent, les autres solistes beaucoup moins, la soprano avant clairement besoin d'une acoustique plus flatteuse pour briller et le contre ténor assez moyen.

Pour moi, je crois que Jacobs ce sera plutôt au disque qu'au concert...

Je vais quand même essayer de visonner la video...peut être que je vais découvrir autre chose. J'ai regardé quelques minutes de la Messe en si dirigée par Gardiner la veille et c'est tellement plus animé que ce que j'ai entendu hier soir !

@ Sergio

Ce que tu perçois comme de la monotonie, je pense que c'est plutot du respect de l'oeuvre..
Et je ne crois pas qu'il soit pertinent de comparer une passion avec la Messe en si : deux univers complètement différents.

Ce concert a été diffusé en direct sur Mezzo, et il le sera à nouveau le 6 avril à 13h25.


Montfort

En définitive, la video est largement plus interessante que ce que j'ai entendu du deuxième balcon ....surtout pour l'orchestre baroque et les choeurs. C'est également rassurant de voir tout ce que Jacobs communique à ses interprètes !

En tout cas, ça rejoint mes impression sur ce 2è balcon de face: on est trop loin, c'est trop flou.