Récital Rossini - Franco Faggioli - TCE - 4 novembre

J'y serai.
C'est un chanteur exceptionnel : mais arrivera - t - il à faire oublier Marilyn Horne ??

Montfort

Je vais essayer de trouver le temps de faire un C R circonstancié.
Grosse déception : techniquement très abouti, et artistiquement insignifiant : je me suis beaucoup ennuyé !

Montfort

Montfort a écrit:

Grosse déception : techniquement très abouti, et artistiquement insignifiant : je me suis beaucoup ennuyé !

C'est sûr que du Rossini (et a fortiori seria), par un contre-ténor (et a fortiori par celui-là), il y avait tout de même peu de chances que ça puisse être bien passionnant...

Benedictus a écrit:

Montfort a écrit:

Grosse déception : techniquement très abouti, et artistiquement insignifiant : je me suis beaucoup ennuyé !

C'est sûr que du Rossini (et a fortiori seria), par un contre-ténor (et a fortiori par celui-là), il y avait tout de même peu de chances que ça puisse être bien passionnant...

Voila ce qui arrive quand on est contaminé par Wagner

Tu pourrais même me qualifier de wagnéro-lullyste: ce ne serait pas loin de la vérité...

Plus sérieusement, et pour préciser un peu ma pensée:
- Même si je n’y adhère pas, personnellement, je vois bien ce qu’on peut aimer dans le Rossini buffa; en revanche, le Rossini seria, tout ce que j’en ai entendu, c’est d’interminables airs à vocalises particulièrement sommaires en termes de mélodie ou d’harmonie, et je ne parle même pas de contrepoint ou d’orchestration (Porpora, c’est du Bach, à côté); et côté «sens», comme de toute manière ce sont les même roulades qui servent pour un proconsul jaloux, un paladin désespéré, un prophète furieux ou un demi-dieu amoureux...
- Je n’aime déjà pas trop les contre-ténors en général (voix blanches, pauvres en harmoniques, articulation très limitée...); mais si je reconnais que certains peuvent vraiment susciter l’intérêt par une vrai sens du drame et de l’expres​sion(je pense en particulier à Bejun Metha), à l’inverse Fagioli me semble assez caricatural du chanteur exclusivement virtuose et désespérément inexpressif. (J’en ai d’ailleurs parlé ici.)

Benedictus a écrit:

- Même si je n’y adhère pas, personnellement, je vois bien ce qu’on peut aimer dans le Rossini buffa; en revanche, le Rossini seria, tout ce que j’en ai entendu, c’est d’interminables airs à vocalises particulièrement sommaires en termes de mélodie ou d’harmonie, et je ne parle même pas de contrepoint ou d’orchestration (Porpora, c’est du Bach, à côté); et côté «sens», comme de toute manière ce sont les même roulades qui servent pour un proconsul jaloux, un paladin désespéré, un prophète furieux ou un demi-dieu amoureux...

Tout dépend des interprètes là... si tu écoutes des grands rossiniens comme Bartoli, Blake, Merritt, Osborn, Ramey, Barcelona, DiDonato,... tu as tout de même un usage de la vocalise qui est très différencié entre les différentes parties.
Et si c'est bien fait, ça peut donner des moments de forte tension (bon, faut être un peu glotto sur les bords! )

Citation :

- Je n’aime déjà pas trop les contre-ténors en général (voix blanches, pauvres en harmoniques, articulation très limitée...); mais si je reconnais que certains peuvent vraiment susciter l’intérêt par une vrai sens du drame et de l’expres​sion(je pense en particulier à Bejun Metha), à l’inverse Fagioli me semble assez caricatural du chanteur exclusivement virtuose et désespérément inexpressif. (J’en ai d’ailleurs parlé ici.)

Ah ça... c'est sûr et certain!! Je te rejoins non seulement sur Fagioli, mais aussi sur Metha qui est vraiment l'opposé et qui lui est tout bonnement passionnant en général!

Rossini :
Demetrio e Polibio :
Ouverture
Air de Siveno " Pien di conento"
Air de Siveno : "Perdon ti chiedo, o padre"
Mantzaros : Ulisse agli Elisi - Ulysse aux enfers : ouverture
Rossini : La Donna del lago : air de Malcolm : "Mura felici"
           Introduction thème et variations pour clarinette
            Tancredi : air de Tancrède : "O sospirato lodo" - air alternatif à "Di tanti palpiti"
           Torvaldo et Dorliska : ouverture
           Semiramide : air d'Arsace : "Eccomi alfine in Babilonia"
Bis : Rossini : Edoardo e Cristina.

Franco Fagioli
Armonia Atenea - George Petrou.

Après avoir été scotché par Fagioli dans Rinaldo, puis séduit dans Elogabalo,  j'abordais ce récital Rossini avec curiosité : je suis tombé de haut.
Le programme, assez mince, comportait deux sommets du chant rossinien : les airs de Malcolm et d'Arsace, que j'ai eu notamment l'occasion d'entendre par Marilyn Horne.
Fagioli a un maîtrise technique de son chant tout à fait impressionnante : ambitus large, capacité à exécuter sans défaillir les figures les plus acrobatiques.. mais le timbre est acide, la projection un peu faible, et l'émission parfois instable - et surtout, il n'exprime rien au delà des pyrotechnies vocales.
Donc à des années lumières de ce que la "Rossini renaissance" à établi comme critères de belle interprétation pour ce compositeur.
La partie orchestrale du concert - très substantielle - n'a rien arrangé : Mantzaros : mauvaise copie d'un élève de classe de composition - les deux ouvertures de Rossini : totalement dépourvues de substance, quant à l'oeuvre pour clarinette, là aussi de la musique scolaire sans créativité...

Aux saluts le chanteur a été acclamé : je suis sorti du TCE de mauvaise humeur avec le sentiment de m’être fait arnaquer...

 Montfort

Une critique du concert :

http://www.forumopera.com/recital-rossini-franco-fagioli-paris-tce-un-rossini-peu-commun

L'auteur valorise la dimension de la technique vocale, effectivement brillante, pour finir par admettre, discrètement, la caractère "générique" des incarnations...

Montfort