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 Saint-Saëns : Symphonies (sauf la 3°) et musique d'orchestre

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bAlexb
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MessageSujet: Saint-Saëns : Symphonies (sauf la 3°) et musique d'orchestre   Saint-Saëns : Symphonies (sauf la 3°) et musique d'orchestre EmptyMer 28 Oct 2015, 02:15


Smile Un topic consacré aux symphonies, poèmes symphoniques et musique d'orchestre de Saint-Saëns.

Mais attention, il existe déjà des sujets consacrés à certaines oeuvres célèbres (dont la Symphonie avec orgue), qu'on devra privilégier si on cause d'elles spécifiquement.

Voyez l'index ci-dessous (avec liens actifs) :

Saint-Saëns
Concertos pour piano | Opéras | Samson et Dalila | Carnaval des animaux | Symphonie n°3 | Danse macabre | Violon et Orchestre


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MessageSujet: Re: Saint-Saëns : Symphonies (sauf la 3°) et musique d'orchestre   Saint-Saëns : Symphonies (sauf la 3°) et musique d'orchestre EmptyMer 28 Oct 2015, 02:22


Smile Pour commencer, voilà un disque réécouté ce soir, qui me fait succomber (il existe un autre enregistrement historique, par Jean Fournet et l'Orchestre Lamoureux chez Philips, mais que je trouve moins virtuose et moins attachant).

En cadeau de bienvenue, voici un lien pour télécharger cette rare et délicieuse version : https://yadi.sk/d/i_chlpl5k4Xue  santa

Mélomaniac, in playlist, a écrit:

Camille Saint-Saëns (1835-1921) :

Suite algérienne, Op. 60

En vue d'Alger - rhapsodie mauresque - rêverie du soir à Blida - marche militaire française

= Louis Fourestier, Orchestre national de le Radiodiffusion française

(Pathé, septembre 1952)

I love you Une gâterie, cette oeuvre émoustillante, -mais surtout tendre, que j'emporterais sur l'île déserte...

Saint-Saëns : Symphonies (sauf la 3°) et musique d'orchestre Saint-19

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bAlexb
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MessageSujet: Re: Saint-Saëns : Symphonies (sauf la 3°) et musique d'orchestre   Saint-Saëns : Symphonies (sauf la 3°) et musique d'orchestre EmptyJeu 29 Oct 2015, 08:57

Certain(e)s d'entre vous ont-ils/elles un avis sur l'intégrale en cours, à Malmö, par Marc Soustrot pour Naxos ? Le dernier volume paru contient l'Urbs Roma, dont le titre seul m'émoustille terriblement (comme pour l'a-peu-près homonyme de Bizet Embarassed ) : http://www.naxos.com/catalogue/item.asp?item_code=8.573138 , http://www.naxos.com/catalogue/item.asp?item_code=8.573139 & http://www.naxos.com/catalogue/item.asp?item_code=8.573140 .
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DavidLeMarrec
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MessageSujet: Re: Saint-Saëns : Symphonies (sauf la 3°) et musique d'orchestre   Saint-Saëns : Symphonies (sauf la 3°) et musique d'orchestre EmptyJeu 29 Oct 2015, 12:15

bAlexb a écrit:
Certain(e)s d'entre vous ont-ils/elles un avis sur l'intégrale en cours, à Malmö, par Marc Soustrot pour Naxos ? Le dernier volume paru contient l'Urbs Roma, dont le titre seul m'émoustille terriblement (comme pour l'a-peu-près homonyme de Bizet Embarassed ) : http://www.naxos.com/catalogue/item.asp?item_code=8.573138 , http://www.naxos.com/catalogue/item.asp?item_code=8.573139 & http://www.naxos.com/catalogue/item.asp?item_code=8.573140 .

C'est le corpus vers lequel je reviens : très équilibré, allant et clair. Je ne dis pas que ce soit insurpassable, mais vu les habitudes des chefs là-dedans, pires que pour Franck (et l'orchestration un peu épaisse, il faut bien l'admettre), ça me comble assez. Je n'écoute plus que leurs versions…

Donc oui, recommandé ! (mais de toute façon, quels volumes Naxos a-t-il ratés depuis quinze ans ?)
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Polyeucte
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MessageSujet: Re: Saint-Saëns : Symphonies (sauf la 3°) et musique d'orchestre   Saint-Saëns : Symphonies (sauf la 3°) et musique d'orchestre EmptyMar 20 Déc 2016, 13:18

Sortie en février 2017 d'un disque contenant les mélodies avec orchestre de Saint-Saëns, chanté par Yann Beuron et Tassis Christoyannis... Very Happy

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MessageSujet: Re: Saint-Saëns : Symphonies (sauf la 3°) et musique d'orchestre   Saint-Saëns : Symphonies (sauf la 3°) et musique d'orchestre EmptyMar 24 Oct 2017, 10:35

Saint-Saëns : Symphonies (sauf la 3°) et musique d'orchestre Naxos8573745

Sortie prévue début décembre des poèmes symphoniques de Saint-Saëns :
La Jeunesse d'Hercule
Le Rouet d'Omphale
Phaëton
La Danse Macabre

Orchestre National de Lille dirigé par Jun Märkl


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MessageSujet: Re: Saint-Saëns : Symphonies (sauf la 3°) et musique d'orchestre   Saint-Saëns : Symphonies (sauf la 3°) et musique d'orchestre EmptyLun 03 Déc 2018, 21:34

Mélomaniac, in playlist, a écrit:

Camille Saint-Saëns (1835-1921)  :

Symphonie n°1 en mi bémol, Op. 2
Symphonie n°2 en la mineur, Op. 55

= Eliahu Inbal, Orchestre symphonique de la Radio de Francfort

(Philips, août 1975)

Smile Je préfère Martinon (Emi), plus savoureux et caractérisé mais voici de remarquables interprétations : fluides et virtuoses,
pas trop pompeuses ce qui ne surprend pas venant de ce chef toujours élégant et probe.
Superbes captations, denses et aérées, surtout en transfert SACD (chez Pentatone).


Saint-Saëns : Symphonies (sauf la 3°) et musique d'orchestre Saint-11
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DavidLeMarrec
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MessageSujet: Re: Saint-Saëns : Symphonies (sauf la 3°) et musique d'orchestre   Saint-Saëns : Symphonies (sauf la 3°) et musique d'orchestre EmptyLun 03 Déc 2018, 23:05

Polyeucte a écrit:
Saint-Saëns : Symphonies (sauf la 3°) et musique d'orchestre Naxos8573745

Sortie prévue début décembre des poèmes symphoniques de Saint-Saëns :
La Jeunesse d'Hercule
Le Rouet d'Omphale
Phaëton
La Danse Macabre

Orchestre National de Lille dirigé par Jun Märkl


Naxos n'avait pas ça dans son catalogue ? Étonnant de leur part de publier des œuvres aussi bien documentées par un orchestre et un chef qui n'attirent pas forcément l'attention (même si je les aime beaucoup), désormais ils sont nettement plus ambitieux en général. (Ce n'est pas un reproche, je me demande juste comment ils peuvent vendre ça face aux rééditions économiques des majors.)
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MessageSujet: Re: Saint-Saëns : Symphonies (sauf la 3°) et musique d'orchestre   Saint-Saëns : Symphonies (sauf la 3°) et musique d'orchestre EmptyDim 21 Nov 2021, 00:22

Mélomaniac, in playlist, a écrit:

Saint-Saëns : Symphonies (sauf la 3°) et musique d'orchestre Mzolom10
Catégorie orchestrale -rang 134°/250



Saint-Saëns : Symphonies (sauf la 3°) et musique d'orchestre Foures11
Louis Fourestier (1892-1976)


Camille Saint-Saëns (1835-1921) :

Le Rouet d'Omphale, Op. 31
Phaéton, Op. 39
Danse macabre, Op. 40
La jeunesse d'Hercule, Op. 50
Suite algérienne, Op. 60*

= Louis Fourestier, Orchestre de la Radiodiffusion française* ; Orchestre de l'Association des Concert Colonne


(Pathé, novembre 1952*, février 1953)

Smile Dans son ouvrage Le Poème symphonique (Fayard, pages 212-218), Michel Chion a fort intelligemment décrit la retenue toute parnassienne de Saint-Saëns, qui relève non seulement d'une académisme, mais aussi en vertu d'une résiliente sagesse où le compositeur adopte une commune posture avec les héros mythologiques qu'il dépeint. « Si nous sommes emprisonnés dans le temps comme dans l'espace, tâchons de nous accommoder de notre prison » écrivit-il dans Problèmes et mystères. Ce que fait l'esclave dévirilisé aux pieds d'Omphale, obligé à manier quenouille, nous valant un ostinato dont Schubert (Gretchen am Spinnrade), Mendelssohn (Spinnerlied) et Wagner (les fileuses du Fliegende Holländer) avaient déjà exploité le procédé. Une forme en-soi circulaire, captive, qui s'achève comme elle a débuté, dans le domestique toupiement du rouet.
La chevauchée du Char de Phaéton, prétexte à la rhétorique du galop que Liszt avait modélisée dans son Mazeppa, s'enferre dans une vanité impuissante, qui trébuche dans le firmament, frappée par la foudre divine, et qui renvoie la prétention aux limites de sa condition. Même la célèbre Danse macabre ne se plie à aucune débauche (comparée au Sabbat de la symphonie berliozienne ou à la Nuit sur le Mont chauve) mais chevit d'une ronde sarcastique menée par le violon, et cadrée par un fugato centripète. Pour ces trois opus, la contention structurelle, l'étroitesse des tessitures, la relative sobriété du traitement répondent donc aussi à une éthique de la mesure et de la borne.

Considérant le potentiel descriptif et dramatique que laisserait présager un sujet tel que La Jeunesse d'Hercule, on appréciera aussi l'économie qui se dispense de spectaculaire, et la sage conduite du programme narratif :
À découvert, les violons en sourdine exposent le jouvenceau par une lente phrase en arche, rehaussée par quelques soupirs alternés aux clarinettes et flûtes, jusqu'à un long arpège descendant (0'47) où s'assoupit l'ensemble des cordes sur un calme roulement de timbales.
Un allegro moderato (1'17-) évoque un personnage devenu plus entreprenant, plus éveillé, puis on quitte la tonalité de mi bémol pour s'installer dans le ré majeur d'un andantino (4'05) où soupirent les nymphes par la voix des hautbois, avant un nouveau changement de tonalité (mi, 4'26) où les trilles des violons, les halètements des bois disent assez les rets de séduction auxquels succombe le juvénile héros.
Un trémolo des altos « sul ponticello » introduit l'allegro (5'30) où l'appel en triolet des flûtes repris par les cordes graves (5'55) invite à l'orgie, qui s'enfièvre avec férocité mais rigueur, comme des cistophores aux gestes anguleux : Fourestier excelle à la traduire en toute sobriété, avec un goût exquis dans les moindres détails, notamment le strict dosage des percussions (admirable chatoiement des cymbales frottées, entre 6'21-6'25 !) Ce trépignement martelé par les timbales s'enclot dans une chorégraphie statique et grandiose, comme figée par le hiératisme : un classicisme marmoréen encore plus accusé que dans la célèbre bacchanale de Samson et Dalila, que le chef maintient avec un formalisme idéalement guindé.
Un vif accord fortissimo (7'57) stoppe la liesse, qui reflue au grave des pupitres. Un Andante sostenuto (8'26) rappelle le mi bémol et l'ambiance heureuse du début, et la sature de résolution, de confiance, d'élans vigoureux.
Un passage animato (10'12) intensifie la véhémence par d'ardents trémolos, supportant un fugato zébré de passions dévorantes, de sonneries de trompettes (11'24), déflagration des grosse caisse et cymbale (11'57). Soudain deux épisodes où miroite la harpe (12'08, 12'30) remémorent l'insouciante enfance entrecoupée par l'activisme de l'orchestre, ce qui signifie encore la dialectique entre le plaisir et la vertu, entre le dionysiaque et l'apollinien.
Un palier de tension se ralentit par une fanfare claudicante (13'03). Un cri des trombones (13'16) annonce enfin le maestoso, où les harpes égrenées, les volutes ailées des bois, l'ascension des cordes en épectase symbolisent d'évidence Hercule sur le bûcher quittant sa dépouille terrestre rongée par la tunique empoisonnée. L'apothéose du héros parvenu sur l'Olympe, consacré dieu des éphèbes, se conclut par trois fracassants accords (14'20).

Avouons que hormis la célèbre Danse macabre, ces quatre poèmes symphoniques sont un peu passés de mode, on ne les entend guère au concert et la discographie demeure bien clairsemée -on se fiera prioritairement à Charles Dutoit (avec le Philharmonia de Londres, chez Decca). Quoique j'en admire l'honnête métier, ils n'auraient peut-être pas figuré à pareil rang dans les Mélomaniac d'or si je ne leur avais adjoint une œuvre que j'adore et qui elle-seule pourrait trôner bien plus haut dans mon palmarès : la Suite algérienne, où l'on sent une profonde tendresse pour le sujet qui manifestement impliqua et inspira Saint-Saëns au plus profond de ses fibres -rarement sa musique semble-t-elle aussi personnellement investie que dans ces quatre tableaux

« Du pont du navire, encore secoué par une longue houle, on découvre le panorama de la ville d'Alger » : le Prélude s'amorce par un roulement de timbale sur la tonique d'ut. Les violoncelles élèvent timidement une noble phrase ascendante (qui gagne en confiance, la désinence s'accélère sous l'effet des croches qui traduisent l'impatience du voyageur), bientôt complétée en crescendo par les altos (0'19), clarinettes, bassons et cors (0'31), violons 2 sur pizzicati des basses (0'43), et qui résonne enfin radieuse sur les flûtes, hautbois et clarinette (1'11), tandis que le moutonnement serein des cordes creuse l'onde. Quelle plénitude ! On sent le cœur du compositeur gonflé d'une émotion naïve mais sincère. Le paysage s'immisce dans la conscience subjective, par une subtile interpénétration de la description et du sentiment. Cors et trompettes font retentir « Ali Allah ! Mohammed rasoul Allah ! » (1'37) qui constitue la seconde idée mélodique de ce morceau. Une brève transition (2'00) ramène le thème principal (2'06), puis l'invocation résonne encore (2'37) alors que l'accostage rassérène la scène : elle se déploie par un bariolage des violons (3'16) qui rayonne sur l'extase d'un mi en harmoniques. Puis une coda pragmatique conclut le tableau, comme les manœuvres de l'embarcation qui vient de trouver son ancrage.

La Rapsodie mauresque introduit une tranche de vie : « dans un des nombreux cafés de la vieille ville, les Arabes se livrent à leurs danses coutumières, tour à tour lascives ou effrénées, aux sons des flûtes, des rebabs et des tambourins. » Un motif arqué picote en pizzicati, où viennent roucouler les flûtes (0'14), avant d'être repris arco, en tremolo de double-croches (0'27) avec l'appui des bois (0'40), puis staccato en croches (0'55) rehaussé par les trilles des bois. Les violons élancent un fugato (1'07) tramé aux archets, que viennent émoustiller trombones et triangle (1'33). L'excitation reflue dans une transition (1'45), qui décline le motif principal successivement aux flûte, hautbois et clarinette (2'04).
La deuxième séquence enfièvre un voltigeant allegro à 2/4 (2'21) : trémolo des violons, impétueuse mélopée de flûte puis des bois (aux vifs effluves orientaux), reprise par piccolo, hautbois et clarinette (2'29) tandis que rebondissent avec raucité cors et bassons. Les violons amorcent la vibrante section centrale (2'49), qui enrichit avec raffinement cette chorégraphie aussi tourbillonnante que sensuelle.
Un repli (3'41) amène la troisième séquence (3'49) : les timbales enclenchent un ostinato à 3/4 bientôt épicé par le tambour de basque, où vient sautiller la flûte qui va enrôler tous les pupitres dans sa giration martelée, dont la trépidation s'enfle et se resserre en stringendo, avant une fanfare conclusive. En quelque cinq minutes, Saint-Saëns réussit à enchainer avec une parfaite cohérence trois saynètes pittoresques dont les arômes exotiques attestent sa science de l'instrumentation.

La Rêverie du soir nous transporte dans le désert au crépuscule : « sous les palmiers de l'oasis, dans la nuit parfumée, on entend au loin un chant amoureux et le refrain caressant d'une flûte. » Deux suaves mélodies se partagent cette tendre idylle, quasi andantino en la majeur : flûte (0'09), alto solo (0'21). Reprise (1'15) avec la seconde phrase aux violons (1'27). Nouvelle reprise (2'21), puis variation (2'33) lustrée par les deux groupes de violons. Dernière reprise par flûte et clarinette (3'14), qui se joignent aux violons pour la seconde phrase -elle va conclure au grave du registre tandis que le soleil blêmit sur les dunes de sable. On observera que cette atmosphère nocturne ne s'appesantit pas, grâce à de délicats effets d'ombrage et des pizzicati qui préservent la mobilité, garantissant la touffeur émerveillée de ce bivouac sous les étoiles.

Réveil en fanfare avec la Marche militaire française : « le pas redoublé d'un régiment, dont les accents guerriers contrastent avec les rythmes bizarres et les mélodies langoureuses de l'Orient. » Bruits de caserne galvanisés de fierté pompeuse et de complaisance colonialiste, il faut bien l'avouer. Allegro giocoso, l'ensemble des cordes assènent un refrain marqué et viril, digne d'une chanson à boire, répliqué par les bois (0'11). Des arpèges descendants (0'22) entrecoupés de sonneries de trompettes relancent l'entrain. Une énergique transition (0'30) ramène le refrain clamé aux cuivres (0'42). Une fanfare et un crépitement de tambours (1'02) précèdent la section centrale, en plusieurs volets, d'abord aux cordes, ensuite aux bois (1'20) sur pizzicati. Puis un épisode heurté que se partagent violons et flûtes (1'35), ensuite travaillé (1'52) selon des procédés rossiniens. La mélodie principale du trio se réinvite aux violons (2'06), un crescendo remobilise les diverses idées vers des gammes de cordes en manège (2'53). L'orgueilleux refrain initial retentit aux cuivres (3'00) et recycle le matériel thématique de la première section, avec renfort de la percussion (3'30), ce qui nous vaut une conclusion altière et martiale mais non exempte de jovialité. Surtout que le chef dirige ici cette marche avec souplesse et tact, sans outrer son caractère péremptoire.

Hormis quelques saisons new-yorkaises, la carrière de Louis Fourestier demeura essentiellement hexagonale (voire parisienne), tout comme son répertoire de prédilection. L'humilité, la modération de ces interprétations procurent une transparence des idées (et des textures) qui servent les partitions en toute netteté, exhalant une poésie distinguée et totalement dénuée d'affectation, nonobstant ce qu'il y faut de maintien pour empeser les guipures. Cette direction épurée s'habille heureusement dans les couleurs et les saveurs de deux typiques orchestres aux sonorités idoines (le mordant des cordes, la candeur pincée des bois, le vibrato des cuivres). Quelle matière, quelle manière conviendraient-elle mieux à Saint-Saëns ?


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Benedictus
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MessageSujet: Re: Saint-Saëns : Symphonies (sauf la 3°) et musique d'orchestre   Saint-Saëns : Symphonies (sauf la 3°) et musique d'orchestre EmptyDim 21 Nov 2021, 00:32

Tous ces enregistrements sont repris dans le double CD des Rarissimes de Louis Fourestier, n'est-ce pas?
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Iskender
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MessageSujet: Re: Saint-Saëns : Symphonies (sauf la 3°) et musique d'orchestre   Saint-Saëns : Symphonies (sauf la 3°) et musique d'orchestre EmptyDim 28 Nov 2021, 10:31

Prosopopus a écrit:
Je (re)découvre les Symphonies à la faveur de la sortie d'une intégrale par l'Orchestre National de France dirigé par Macelaru.

Saint-Saëns : Symphonies (sauf la 3°) et musique d'orchestre 8213

(...)
Très belle interprétation de l'ONF en tous les cas, beaucoup de couleurs et de détails. Si leur version de la troisième est peut être un peu trop sage, toutes les autres sont vraiment parfaitement mises en avant.  

DavidLeMarrec a écrit:
Tu n'as pas traîné ! Very Happy

Après avoir trouvé que Măcelaru rendait ces œuvres complètement fascinantes, je me demandais si le coffret paru ce jour tiendrait la rampe en face des souvenirs de concert.

OUI. Totalement.

Limpidité, poésie, tension, on a vraiment le meilleur de tous les mondes à la fois, beaux timbres et clarté, charpente et élan…

Et ça remet ces symphonies à leur niveau réel, pas toujours avisément orchestrées pour mettre en valeur un matériau qui est en réalité de haute volée – et Măcelaru rééquilibre précisément les aspects par lesquels les autres, même les meilleurs comme Martinon, restaient modérément enthousiasmants.

Je me permets de recopier ça en discographie pour poursuivre sur les interprétations. (En même temps le sujet disco s'intitule symphonies hors 3ème Confused ; mais maintenant qu'on a d'autres intégrales que Martinon...)

Bref il y a aussi l'intégrale de Kantorow avec le Philharmonique de Liège qui est sortie cette année en deux albums chez Bis, ce qui laisse espérer de belles prises de son. Quelqu'un parmi vous a-t-il écouté, ou mieux comparé avec Măcelaru ? J'ai écouté l'urbs Roma par Kantorow, j'ai aimé mais n'ai aucun référentiel là-dedans.
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MessageSujet: Re: Saint-Saëns : Symphonies (sauf la 3°) et musique d'orchestre   Saint-Saëns : Symphonies (sauf la 3°) et musique d'orchestre EmptyDim 28 Nov 2021, 17:35

On en a un peu parlé sur le fil général Saint-Saëns : globalement on a tous trouvé ça propre, mais ça reste très cordé, pas particulièrement coloré ou saillant, pour moi franchement sage, ça ne permet pas de sentir ce que ces œuvres ont a proposer de singulier comme chez Măcelaru.

Un peu décevant pour BIS et Kantorow, qui excellent tous deux d'ordinaire dans le symphonique.

Ça s'écoute très bien, mais maintenant qu'il y a Măcelaru, il n'y a clairement plus de concurrence.
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MessageSujet: Re: Saint-Saëns : Symphonies (sauf la 3°) et musique d'orchestre   Saint-Saëns : Symphonies (sauf la 3°) et musique d'orchestre Empty

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