Représentation du 6 juillet
Vitellia : Marina Rebeka
Servilia : Regula Muhlemann
Sesto : Joyce di Donato
Annio : Tara Erraught
Tito : Rolando Villazon
Publio : Adam Plachetka
Rias Kammerchor
Orchestre de Chambre d'Europe
Yannick Nézet Seguin
J'ai fait un parcours de 500 kms pour assister à ce concert, j'aurais bien fait le triple tellement j'ai été conquis par ce spectacle.
J'ai bien failli le rater : orage sur Paris en fin de matinée, la foudre a coupé pendant 2 heurs l'alimentation des voies du réseau Paris Est - mon TGV est parti avec beaucoup de retard - je suis arrivé au Festspielhaus peu de minutes avant le début de la représentation. Et cela avait beau etre une soirée de gala j'ai pu accéder au théâtre en jean et polo !
La "Clémence" est le dernier opéra de Mozart, et pas le plus apprécié : il est le fruit d'une commande pour le couronnement comme Roi de Bohème de l'empereur Leopold II - le livret est tiré de Métastase et Mozart renoue avec la forme passablement archaïque de l'opéra séria - l'oeuvre fut mal reçue lors de la première, et elle reste passablement délaissée en comparaison des Da Ponte ou de la Flute.
Pourtant l'oeuvre respire à chaque mesure le génie mozartien, et comporte de nombreux airs et ensembles superbes.
Et à presque tous égards l'interprétation a rendu justice à l'oeuvre - je dis à presque à cause de Villazon : sa voix est très dégradée, et c'est un crève - cœur de l'entendre désormais, alors que l'homme est profondément attachant...
Autrement le spectacle naviguait sur des sommets : magnifique Joyce di Donato, stupéfiante autant par la beauté du chant, que par l'intensité de l'interprétation.
Une découverte : Marina Rebeka - la soprano lettone remplaçait Sonya Yoncheva - qui commence à annuler beaucoup- voix puissante, menée avec art et délicatesse : je suis impatient de la réentendre.
Les autres chanteurs se sont situés à des niveaux comparables.
Magnifique choeur, et surtout orchestre et direction au pinacle : regarder Nézet Seguin littéralement dialoguer avec les chanteurs était en soi un spectacle fascinant.
J'avais découvert cet opéra durant un concert donné au TCE par René Jacobs, et j'ai acquis l'enregistrement.
Le travail de Jacobs a beau etre remarquable, il est loin de se situer à un niveau comparable sur le plan vocal : il est probable que j’achèterai cette nouvelle version.
Une critique :
http://www.resmusica.com/2017/07/08/baden-baden-la-clemenza-di-tito-en-concert-mais-pas-sans-theatre/
Montfort