Philharmonie - Schumann 4/Ravel/Varèse - Gilbert 11/10/2017

Mercredi 11 octobre, 20h30

Philharmonie de Paris, grande salle Pierre Boulez

Schumann
Symphonie n°4

Ravel
Concerto pour la main gauche

Varèse
Amériques


Orchestre de Paris
Alan Gilbert, direction
Marc-André Hamelin, piano



Amériques en concert ça devrait être spectaculaire!

J'aurais pu y aller, mais j'ai déjà Amériques par Dudamel un peu plus loin dans la saison.

arnaud bellemontagne a écrit:

Amériques en concert ça devrait être spectaculaire!

Ca, je te le confirme!

Déjà entendu 2 ou 3 fois (je me souviens notamment de Salonen au Châtelet), et c'est quelque chose à chaque fois.
En plus, à la Philharmonie!...

Impatient!

Schumann 4

Interprétation pleine de fougue et d'allant (cf. le final virtuose) pour une œuvre qui n'en demandait peut être pas tant  (je ne trouve pas que Schumann soit très inventif dans la façon dont il traite son matériau dans cette oeuvre )...


Ravel Main Gauche

Crescendo introductif pris de façon trop vive, on perd un peu de cette tension et de ce mystère si essentiels à cette séquence censée préparer de manière idéale l'arrivée du piano...

Hamelin souverain au clavier, peut être trop...ça manque parfois un peu d'émotion (a mon goût).
Très belles couleurs de l'orchestre de Paris.

"Jeux d'eau" en guise de premier bis : un bien beau moment  
"Toccata sur l'Homme Armé" d'Hamelin lui-même pour le second bis : c'est peu de dire que sa digitalité foudroyante y a fait merveille...



Amériques

P.....  de n.. de D...  

J'ai été littéralement foudroyé sur mon siège.
Pour le coup on peut vraiment louer la superbe acoustique de la Philharmonie (j'étais au parterre), certes c'était puissant, mais en même temps très détaillé...l'inventivité timbrale de cette œuvre "extraordinaire" (au sens premier du terme) était idéalement mise en valeur.

Un de mes grands chocs de concert que cette Amériques.

Au final un grand concert qui a été crescendo dans la qualité (Schumann sympa, Ravel superbe et Varèse inoui).

Très beau concert en effet (c'est désormais une habitude avec l'OP).

Beaucoup aimé la 4e de Schumann, avec une sonorité et des tempos assez traditionnels et en même temps, beaucoup d'allant et d'engagement insufflés par Gilbert (dont la direction était elle-même assez impressionnante d'engagement physique). Ca manquait peut-être un peu de soin dans la réalisation si on compare avec la 1ère symphonie donnée avec le Philhar l'an dernier, mais avec cette énergie c'était quand même c'était très bien !

Stupéfait par Hamelin, que je ne connaissais que de nom : sidérant de maîtrise et de clarté, son chaud et brillant (j'étais merveilleusement placé, au 1er balcon latéral qui monte légèrement, face au pianiste, juste au-dessus des cordes de l'instrument). Accompagnement technicolor de l'OP et accueil très très chaleureux du public, d'où ces 2 longs bis splendides pour finir. Rarement apprécié à ce point un pianiste en concert.

Je découvrais Amériques. Je n'écouterais a priori pas ça chez moi, mais en salle c'est bien sûr très impressionnant ! Quelle violence dans cette musique, comparable par moments au Sacre, dont les fracas mettent par moments mal à l'aise. Petite pensée aux 2 dames qui étaient au 1er rang de l'arrière-scène et qui ont passé toute l'oeuvre à se boucher les oreilles
Incroyable crescendo final... Et finalement, l'oeuvre est passée très vite.
Le plaisir pris par les percussionnistes se lisait sur leurs visages et faisait plaisir à voir !

Salle très bien remplie, jusqu'au dernier rang de l'arrière-scène (quelques trous quand même aux balcons), malgré l'absence de star et un programme sans vrai tube et "handicapé" par un morceau d'écriture contemporaine.

tomseche89 a écrit:

l'absence de star

Hamelin, quand même...

tomseche89 a écrit:

un programme sans vrai tube

Schumann 4, le concerto pour la main gauche, Amériques, ce n'est quand même pas non plus ce qu'on peut appeler un obscur répertoire de niche.

tomseche89 a écrit:

un morceau d'écriture contemporaine

Tu ferais commencer ça où, le répertoire contemporain? Au Sacre?

Au niveau de l'écriture, c'est vrai que c'est plus moderne que beaucoup de choses de la 2è moitié du XXè.
En tout cas, c'est tout à fait atonal.

Benedictus a écrit:

tomseche89 a écrit:

l'absence de star

 Hamelin, quand même...

tomseche89 a écrit:

un programme sans vrai tube

 Schumann 4, le concerto pour la main gauche, Amériques, ce n'est quand même pas non plus ce qu'on peut appeler un obscur répertoire de niche.

tomseche89 a écrit:

un morceau d'écriture contemporaine

 Tu ferais commencer ça où, le répertoire contemporain? Au Sacre?

Hamelin jouit d'une très grande réputation auprès des connaisseurs, ainsi qu'en Amérique du Nord où il joue souvent, mais on ne peut quand même pas dire qu'il s'agisse d'une "star" (Argerich, Wang, Lang, Lugansky, Lupu, Barenboim, etc.), au sens d'un artiste médiatisé y compris dans la presse généraliste et qui attire un large public grâce à son simple nom.

De même que Schumann et Ravel ont composé des morceaux plus célèbres que les 2 qui étaient joués hier. Quant à Amériques, je me demande combien de personnes l'avaient déjà entendues dans la salle !

tomseche89 a écrit:

Hamelin jouit d'une très grande réputation auprès des connaisseurs, ainsi qu'en Amérique du Nord où il joue souvent, mais on ne peut quand même pas dire qu'il s'agisse d'une "star" (Argerich, Wang, Lang, Lugansky, Lupu, Barenboim, etc.), au sens d'un artiste médiatisé y compris dans la presse généraliste et qui attire un large public grâce à son simple nom.

Ah, oui, dans ce sens-là, d'accord. (Mais je n'ai pas l'impression que Lugansky soit beaucoup plus exposé médiatiquement que Hamelin.)

tomseche89 a écrit:

Benedictus a écrit:

tomseche89 a écrit:

un morceau d'écriture contemporaine

 Tu ferais commencer ça où, le répertoire contemporain? Au Sacre?

[...] Quant à Amériques, je me demande combien de personnes l'avaient déjà entendues dans la salle !

Avec ce genre d'argument, on pourrait parler de "contemporain" pour la recréation d'un opéra baroque plus donné depuis des siècles ! Bon je force le trait avec un peu de mauvaise foi, bien sûr... mais ça me semble tout de même problématique de parler de morceau contemporain pour une œuvre composée il y a presque un siècle (début de la composition en 1918, version finale révisée en 1927).


PS : pour être clair, en ce qui me concerne, sans me prétendre à 100% immunisé contre les abus de langage ponctuels, j'essaie autant que possible de limiter l'emploi de l'étiquette "contemporain" à des œuvres produites par des artistes vivants. C'est le seul critère qui ne me semble pas ouvert à tous les vents de la subjectivité, laquelle, en la matière, mène presque inévitablement à des aberrations comme considérer comme "contemporaines" des œuvres qui datent de 75 ans ou plus (tomseche89 n'étant évidemment pas seul sur ce coup-là).

Et puis comme le rappelait Xavier un peu plus haut, c'est loin d'être une œuvre rarement donnée.
Sinon, au sujet du lexique: voir ici.

Benedictus a écrit:

tomseche89 a écrit:

Hamelin jouit d'une très grande réputation auprès des connaisseurs, ainsi qu'en Amérique du Nord où il joue souvent, mais on ne peut quand même pas dire qu'il s'agisse d'une "star" (Argerich, Wang, Lang, Lugansky, Lupu, Barenboim, etc.), au sens d'un artiste médiatisé y compris dans la presse généraliste et qui attire un large public grâce à son simple nom.

Ah, oui, dans ce sens-là, d'accord. (Mais je n'ai pas l'impression que Lugansky soit beaucoup plus exposé médiatiquement que Hamelin.)

Ah si, Lugansky a son fan-club (pas forcément des pianophiles chevronnés, mais des amateurs qui le prennent pour repère comme d'autres le font avec Grimaud ou Argerich).

Hamelin, en tout cas en Europe, je n'ai pas l'impression – ou alors dans les cercles de ceux qui sont fascinés par son répertoire, donc plus restreints (mais oui, le jeu aussi est extraordinaire !).

--

Sinon, je crois que vous prenez de travers la proposition de Tomseche : bien sûr que ce sont des œuvres (très) célèbres, il n'y a avait pas de tubes propres à faire venir un public non averti, comme la Cinquième de Ravel ou le Boléro de Beethoven.

Idem pour le « contemporain » : il dit ce que ressent le grand public, pas que Varèse est son voisin de palier.

DavidLeMarrec a écrit:

Sinon, je crois que vous prenez de travers la proposition de Tomseche : bien sûr que ce sont des œuvres (très) célèbres, il n'y a avait pas de tubes propres à faire venir un public non averti, comme la Cinquième de Ravel ou le Boléro de Beethoven.

Idem pour le « contemporain » : il dit ce que ressent le grand public, pas que Varèse est son voisin de palier.

Tu sais que tu ferais un excellent porte parole ?

Bref, tout ça pour dire que la Philharmonie était quasiment pleine, après quelques concerts inhabituellement moins remplis, et c'est tant mieux

DavidLeMarrec a écrit:

Ah si, Lugansky a son fan-club (pas forcément des pianophiles chevronnés, mais des amateurs qui le prennent pour repère comme d'autres le font avec Grimaud ou Argerich).

Mais alors il y a une raison extra-musicale à cela? (du genre: il élève des loups et écrit des livres rigolos.)

DavidLeMarrec a écrit:

Hamelin, en tout cas en Europe, je n'ai pas l'impression – ou alors dans les cercles de ceux qui sont fascinés par son répertoire, donc plus restreints (mais oui, le jeu aussi est extraordinaire !).

Oui, j'extrapolais peut-être un peu trop à partir de mon cas particulier...