Philharmonie - Debussy Schmitt - Darlington oct.2017

Mercredi 18 et jeudi 19 octobre, 20h30

Philharmonie de Paris, grande salle Pierre Boulez

Claude Debussy
Prélude à l'après-midi d'un faune

Florent Schmitt
La Tragédie de Salomé (Suite)

Sergueï Prokofiev
Roméo et Juliette (Suite n° 2)

Maurice Ravel
Boléro

Orchestre de Paris
Jonathan Darlington, direction

On peut regretter que Salomé soit entouré de 3 tubes très très souvent donnés, notamment à la Philharmonie, mais enfin, Salomé de Schmitt, faut y aller.

J'y étais mercredi soir, et ce concert a été un pur régal du début à la fin.
La salle était archi-pleine, contre toute attente. (même si, vous me connaissez, j'ai réussi à me trouver la seule place disponible au 1er rang du 1er balcon latéral, juste à côté d'un de ces jeunes profiteurs qui ne paient que 5 euros pour avoir les meilleures places )

Un très beau Faune tout d'abord, chaque instrument à sa place, lecture rêveuse et poétique.
Le joueur de cymbales antiques juste à côté des bassons, drôle d'effet.

Salomé de Schmitt, je connais ça par coeur, mais je ne l'avais jamais entendu en salle!
Un vrai bonheur, surtout si bien joué.
Dommage de ne pas avoir le choeur, c'est un peu frustrant d'avoir à la place ce maigre solo de hautbois qui fait un peu mélopée orientale pittoresque, alors qu'avec le soprano solo rejoint par le choeur de femmes, on pense plutôt aux sirènes debussystes. (écoutez Janowski ou Martinon pour avoir l'effet voulu par le compositeur)
Mais sinon, quelle beauté, quelle intensité, jusqu'au fracas final!

Deuxième partie du même niveau, malgré l'incongruité d'avoir voulu enchaîner Roméo et Juliette et le Boléro. (occasionnant quelques difficultés de déplacement sur la scène, et puis quelques spectateurs qui tentaient d'applaudir malgré tout)
Et le Boléro, autant c'est un peu pénible quand c'est joué moyennement, autant c'est une vraie jubilation quand c'est joué de façon aussi précise, enlevée et intense.
Le tempo très vif a bien fonctionné de bout en bout. (et on est vraiment soulevé si près de l'orchestre!)
Pour l'anecdote, au moment de la seule modulation, juste avant la fin, les 9 contrebassistes se sont levés, puis se sont rassis lors du retour en do majeur; mise en scène amusante qui fonctionnait bien.
J'ai reconnu Caroline Donin parmi les altistes (c'est l'altiste du quintette Syntonia), pourtant son nom n'est pas dans la liste des musiciens dans le programme.

Xavier a écrit:

La salle était archi-pleine, contre toute attente.

Contre toute attente, quand même: avec Faune + Boléro + Roméo et Juliette...

Xavier a écrit:

J'y étais mercredi soir, et ce concert a été un pur régal du début à la fin.
La salle était archi-pleine, contre toute attente. (même si, vous me connaissez, j'ai réussi à me trouver la seule place disponible au 1er rang du 1er balcon latéral, juste à côté d'un de ces jeunes profiteurs qui ne paient que 5 euros pour avoir les meilleures places   )

Un très beau Faune tout d'abord, chaque instrument à sa place, lecture rêveuse et poétique.
Le joueur de cymbales antiques juste à côté des bassons, drôle d'effet.

Salomé de Schmitt, je connais ça par coeur, mais je ne l'avais jamais entendu en salle!
Un vrai bonheur, surtout si bien joué.
Dommage de ne pas avoir le choeur, c'est un peu frustrant d'avoir à la place ce maigre solo de hautbois qui fait un peu mélopée orientale pittoresque, alors qu'avec le soprano solo rejoint par le choeur de femmes, on pense plutôt aux sirènes debussystes. (écoutez Janowski ou Martinon pour avoir l'effet voulu par le compositeur)
Mais sinon, quelle beauté, quelle intensité, jusqu'au fracas final!

Deuxième partie du même niveau, malgré l'incongruité d'avoir voulu enchaîner Roméo et Juliette et le Boléro. (occasionnant quelques difficultés de déplacement sur la scène, et puis quelques spectateurs qui tentaient d'applaudir malgré tout)
Et le Boléro, autant c'est un peu pénible quand c'est joué moyennement, autant c'est une vraie jubilation quand c'est joué de façon aussi précise, enlevée et intense.
Le tempo très vif a bien fonctionné de bout en bout. (et on est vraiment soulevé si près de l'orchestre!)
Pour l'anecdote, au moment de la seule modulation, juste avant la fin, les 9 contrebassistes se sont levés, puis se sont rassis lors du retour en do majeur; mise en scène amusante qui fonctionnait bien.
J'ai reconnu Caroline Donin parmi les altistes (c'est l'altiste du quintette Syntonia), pourtant son nom n'est pas dans la liste des musiciens dans le programme.

le Boléro d'hier soir était également fabuleux, tout les musiciens semblaient transportés!
j'ai vu plusieurs fois ce morceau en concert mais c'est la première fois que j’éprouve une telle émotion.
même le joueur de basse claire avait la larme à l’œil à la fin.

Benedictus a écrit:

Xavier a écrit:

La salle était archi-pleine, contre toute attente.

Contre toute attente, quand même: avec Faune + Boléro + Roméo et Juliette...

Tu crois que beaucoup de gens se précipitent parce qu'il y a l'Après-midi d'un faune ou le Boléro par un chef très peu connu?

kevrad a écrit:

même le joueur de basse claire avait la larme à l’œil à la fin.

Qu'est-ce que tu appelles basse claire? Caisse claire? (c'est peut-être un terme belge ou canadien?)

Pardon oui caisse claire. J'ai bugé.

Xavier a écrit:

Benedictus a écrit:

Xavier a écrit:

La salle était archi-pleine, contre toute attente.

Contre toute attente, quand même: avec Faune + Boléro + Roméo et Juliette...

Tu crois que beaucoup de gens se précipitent parce qu'il y a l'Après-midi d'un faune ou le Boléro par un chef très peu connu?

Je ne me rends pas bien compte, à vrai dire... Ni du niveau de notoriété de Darlington (certes pas une star du genre Rattle ou Gergiev - mais pas non plus un inconnu - pas plus, il me semble que, je ne sais pas, Mercier ou Vänskä), ni de ce qui fait venir ou non un public non averti (dans un autre fil, David parlait des «tubes propres à faire venir un public non averti, comme la Cinquième de Ravel ou le Boléro de Beethoven.»)

Xavier a écrit:

Benedictus a écrit:

Xavier a écrit:

La salle était archi-pleine, contre toute attente.

Contre toute attente, quand même: avec Faune + Boléro + Roméo et Juliette...

Tu crois que beaucoup de gens se précipitent parce qu'il y a l'Après-midi d'un faune ou le Boléro par un chef très peu connu?

L'effet Roméo & Juliette n'est pas à négliger (quel que soit le compositeur d'ailleurs), et puis le sujet familier de Salomé, le Boléro, ça peut inciter un public plus étendu à prendre des places, plutôt que la Symphonie n°29 de tel grand compositeur.

DavidLeMarrec a écrit:

L'effet Roméo & Juliette n'est pas à négliger (quel que soit le compositeur d'ailleurs)

Même Dusapin?
(Ça doit faire alors comme tous ces gens qui avaient sans doute cru que «Prometeo de Lugi Nono», ça devait être de l'opera seria...)

Benedictus a écrit:

Xavier a écrit:

Benedictus a écrit:

Xavier a écrit:

La salle était archi-pleine, contre toute attente.

Contre toute attente, quand même: avec Faune + Boléro + Roméo et Juliette...

Tu crois que beaucoup de gens se précipitent parce qu'il y a l'Après-midi d'un faune ou le Boléro par un chef très peu connu?

Je ne me rends pas bien compte, à vrai dire... Ni du niveau de notoriété de Darlington (certes pas une star du genre Rattle ou Gergiev - mais pas non plus un inconnu - pas plus, il me semble que, je ne sais pas, Mercier ou Vänskä), ni de ce qui fait venir ou non un public non averti (dans un autre fil, David parlait des «tubes propres à faire venir un public non averti, comme la Cinquième de Ravel ou le Boléro de Beethoven.»)

La philha est quasi toujours pleine
la semaine dernière pour Mahler n°1 avec l'orchestre de l'Elbphilharmonie c’était une des seules fois où je la voyais si peu remplie (l’Arriéré scène remplie au 1/4 seulement!).
Sinon c'est rare d'après mon expérience.

Justement non, dernièrement l'orchestre de Paris remplissait nettement moins, notamment au concert de de la 2è symphonie de Rachmaninov il y avait un bon quart de la salle vide les deux soirs.

Xavier a écrit:

Justement non, dernièrement l'orchestre de Paris remplissait nettement moins, notamment au concert de de la 2è symphonie de Rachmaninov il y avait un bon quart de la salle vide les deux soirs.

Ok, c'est peut être la tendance alors.
Il faut dire que je trouve la programmation de l'ODP cette saison moins "accessible" que les 2 premières années.
Mais c'est pas plus mal, y'en a un peu marre du concerto pour violon de Tchaikovsky joué chaque année...

Moi je trouve qu'on est plutôt dans la même lignée, il y a panachage entre, en gros, 60 ou 65% de tubes ou oeuvres bien connues, 30% d'un peu plus rares (comme Salomé de Schmitt) et peut-être 5% de créations et/ou vraies raretés.

Un bien beau concert en effet, très séduit par Salomé, au carrefour de plusieurs styles (Debussy, Oiseau de Feu, Strauss...) et qui passe très très bien en concert.
Sonorités oniriques de l'orchestre dans le Faune, Roméo & Juliette bien contrasté comme il faut, enchaîné avec un Boléro effectivement jubilatoire, avec les exceptionnels solo de Prats et Moraguès notamment.
Direction animée et très juste de Darlington.
Evidemment, tout cela n'était rien par rapport au fait d'être assis à côté de notre Président

Jupiter en était ?

Ben oui, il a posté son compte-rendu en début de fil.

Ah, je me disais aussi...