Lectures (6)

Emeryck a écrit:

Roland Barthes : Le Degré Zéro de l'Écriture / Nouveaux essais critiques

J'ai beaucoup aimé Le Degré Zéro de l'écriture mais je suis un peu plus partagé sur les Nouveaux essais critiques.

Marcel Proust : À l'ombre des jeunes filles en fleurs


 +

Balbec.

Molière : Dom Juan

Je préfère Da Ponte.

Et moi je préfère Wolfgang.

Et moi, je préfère Arnaud et Anaëlle

Malgré la grosse ressemblance avec Apocalypse Now, je n'ai pas du tout accroché

Commencé ce soir.

Benedictus a écrit:

Commencé ce soir.

Très intéressant.
Maintenant ... j'ai appris que certains dans le monde universitaire Martinez-Gros était rangé plus ou moins au placard.

luisa miller a écrit:

Et moi, je préfère Arnaud et Anaëlle

C'est malin, ça.

Cololi a écrit:

Maintenant ... j'ai appris que certains dans le monde universitaire Martinez-Gros était rangé plus ou moins au placard.

Ouais.
Et même wesh(-Gros.)
Si les états de grâce et de disgrâce dans le monde universitaire étaient strictement corrélés (que ce soit dans un sens ou dans l'autre) à l'intérêt académique des travaux, ça se saurait.

arnaud bellemontagne a écrit:

Et moi je préfère Wolfgang.

'videmment

luisa miller a écrit:

Et moi, je préfère Arnaud et Anaëlle

Moi aussi.


***************
je finis à l'instant :  

Hugo : Les Contemplations — Autrefois


Je suis assez partagée.
J'ai une admiration sans borne pour sa verve, sa facilité d’écriture (Réponse à un acte d’accusation ), et sa capacité d’évocation inouïe (Magitudo parvi   ), mais je reste assez insensible au lyrisme de la majorité des poèmes, et franchement agacée par la mièvrerie de certains ( J'aime l'araignée et j'aime l'ortie   ).

Remarque totalement inutile : la récurrence du terme "rayon" m'a frappée.

Benedictus a écrit:

Cololi a écrit:

Maintenant ... j'ai appris que certains dans le monde universitaire Martinez-Gros était rangé plus ou moins au placard.

Ouais.
Et même wesh(-Gros.)
Les états de grâce et de disgrâce dans le monde universitaire étaient strictement corrélés (que ce soit dans un sens ou dans l'autre) à l'intérêt académique des travaux, ça se saurait.

C'est sûr
Je ne fais que répéter ce qu'un normalien m'a dit.

luisa miller a écrit:

Et moi, je préfère Arnaud et Anaëlle

Pareil.

anaëlle a écrit:

et franchement agacée par la mièvrerie de certains ( J'aime l'araignée et j'aime l'ortie   ).

Personnellement ce sont plus les attendrissements paternel qui m'agacent, j'ai longtemps était partagé sur Les Contemplations préférant la virtuosité des orientales, la verve satirique des châtiments ou le souffle épique de La Légende des siècle (mais bon ce recueil énoooorme convoque quasiment tout les registres imaginable) et de La Fin de Satan ( ). C'est vrai que Les Contemplations ça larmoie beaucoup, mais sans renoncer a donner mes préférences a certains poèmes (toutes la derniére partie métaphysique est franchement génial, et j'aime beaucoup le ton élégiaque de La Fête chez Thérése et les allusion mythologique du Rouet d'Omphale), il faut bien dire que le recueil ne prend pleinement sa dimension que si l'on essaye de voir les liens et les échos tisser entre les poèmes et les différentes sections, du coup la mièvrerie que l'on peu trouver par moment s'équilibre d'autres sentiments plus ambivalent et ces "mémoires d'une âme" prennent un autre relief rassemblant sous le masque d'une poésie strictement personnelle et intime la poésie politique et les épopées métaphysique. Bref on ne réduisons pas Hugo a la mièvrerie et a la virtuosité langagière.

Dans un genre assez proche, parfois mièvre mais avec aussi des choses proprement hallucinantes j'aime beaucoup L'Art d'être grand père.

Mes commentaires ne concernaient que les 3 premiers livres -avant la mort de Léopoldine- qui sont de ce fait moins sombres, loin de moi l'idée de résumer Hugo aux flonflons et à l'eau de rose.
Et j'aime beaucoup la fraicheur de La Fête chez Thérèse.

René Char
* Feuillets d'Hypnos



Ce sont des pensées poétiques écrites pendant la Deuxième Guerre mondiale, elles sont vastes de signification malgré leur brièveté.
On peut leur accorder une valeur morale ou philosophique.

J'ai fini par lire le bouquin de Silbermann et Finkelstein sur l'écriture et l'archéologie de la Bible, j'ai trouvé ça très intéressant, bien fait, et compris que la réponse à toute question est VIIème siècle - c'est comme 42 dans le Guide du voyageur galactique Etant donné le nombre de questions évoquées, j'imagine bien qu'il y a des débats sur nombre d'entre elles. Le livre est écrit pour le grand public et il y a pas mal d'affirmations à l'emporte-pièce qui sont, j'imagine, étayées par ailleurs dans des travaux universitaires. Sur le sujet, j'ai retenu les recommandations de Benedictus (Mario Liverani, Thomas Römer) et j'essaierai d'approfondir.

Sartre : Les Mots

Je savoure page à page l’Éducation sentimentale, et en guise d’entracte :

Compagnon : Leçon inaugurale au Collège de France - La littérature, pour quoi faire ?


Balzac : Le Chef d’œuvre inconnu
excellent
Balzac : Gambara
assez étrange

Je compléterai ce corpus balzacien sur l'Ââââârt par Massimilla Doni

anaëlle a écrit:

Je savoure page à page l’Éducation sentimentale

anaëlle a écrit:

Compagnon : Leçon inaugurale au Collège de France - La littérature, pour quoi faire ?

Si tu as aimé, certains de ses cours au Collège de France sont vraiment chouettes (et podcastables.)

anaëlle a écrit:

Balzac : Le Chef d’œuvre inconnu
 excellent
Balzac : Gambara
 assez étrange
Je compléterai ce corpus balzacien sur l'Ââââârt par Massimilla Doni

De mon temps, c'était au programme de khâgne... Et on dira après que le niveau baisse...

Benedictus a écrit:

Citation :

Balzac : Le Chef d’œuvre inconnu
 excellent

De mon temps, c'était au programme de khâgne... Et on dira après que le niveau baisse...

Je l'avais étudié en seconde, personnellement. 

Ce n'est pas l'œuvre qui compte ... c'est le travail demandé ensuite ... et la notation !

Benedictus a écrit:

anaëlle a écrit:

Compagnon : Leçon inaugurale au Collège de France - La littérature, pour quoi faire ?

Si tu as aimé, certains de ses cours au Collège de France sont vraiment chouettes (et podcastables.) [/b]

Uep j'ai vu, ça m'intéresse beaucoup!

Citation :

anaëlle a écrit:

Balzac : Le Chef d’œuvre inconnu
 excellent
Balzac : Gambara
 assez étrange
Je compléterai ce corpus balzacien sur l'Ââââârt par Massimilla Doni

De mon temps, c'était au programme de khâgne... Et on dira après que le niveau baisse...

Balzac est très accessible, je me contente d'une lecture assez superficielle, qui n'est pas comparable à une exploitation de khagneux.[/quote]

Flaubert : L'Éducation sentimentale

la claque, quoi ...

Proust : Sur le style de Flaubert

intéressant!

et puis
Balzac : Sarrasine

anaëlle a écrit:

Flaubert : L'Éducation sentimentale

la claque, quoi ...

je commence donc :
Bem : Clefs de lecture pour l'Éducation sentimentale

Une telle maitrise de la langue ... c'est tout simplement inouï.

Certes, mais tu ne trouves pas le style de Flaubert un peu froid et désincarné ?

Flaubert, c'est pétillant d'intelligence, pas de manière démonstrative comme Stendhal, certes, mais on sent le narrateur (et sans doute aussi l'auteur) partout - comme il le dit lui-même dans sa correspondance "présent partout, visible nulle part". Je trouve que c'est dans L'Education que ça fonctionne le mieux.

anaëlle a écrit:

Proust : Sur le style de Flaubert

intéressant!

C'est quoi sa position ?
Car pour faire court ... et je n'ai certes pas la culture dans le domaine ... mais Proust aime t-il autant Flaubert que Balzac ?
Car bon le topos habituel, c'est de dire que Flaubert c'est la naissance du roman moderne et patati et patata ... et Balzac c'est moins bien ...
Or ... Proust n'est-il pas un des premiers à mettre Balzac tout en haut (peut-être à égalité avec Flaubert) ?

Cololi a écrit:

anaëlle a écrit:

Proust : Sur le style de Flaubert

intéressant!

C'est quoi sa position ?
Car pour faire court ... et je n'ai certes pas la culture dans le domaine ... mais Proust aime t-il autant Flaubert que Balzac ?
Car bon le topos habituel, c'est de dire que Flaubert c'est la naissance du roman moderne et patati et patata ... et Balzac c'est moins bien ...
Or ... Proust n'est-il pas un des premiers à mettre Balzac tout en haut (peut-être à égalité avec Flaubert) ?

Je n'ai pas le texte sous les yeux, mais il me semble que Proust se borne essentiellement à analyser le style flaubertien - et sa "beauté grammaticale", et ne mentionne Balzac que très brièvement. Dans mon souvenir, il compare la capacité de Flaubert à faire ressentir, presque physiquement ou musicalement, la subjectivité du temps, à la temporalité chez Balzac, qui est purement documentaire ou factuelle.

Cela laisserait entendre qu'il place Flaubert au dessus, mais ce n'est qu'une phrase dans un court texte, et qui n'illustre certainement pas la position de Proust au sujet de Balzac. Je laisse la main ...

J'ai retrouvé l'extrait en question :

Marcel Proust a écrit:

Je ne me lasserais pas de faire remarquer les mérites, aujourd'hui si contestés, de Flaubert. L'un de ceux qui me touchent le plus parce que j'y retrouve l'aboutissement de modestes recherches que j'ai faites, est qu'il sait donner avec maîtrise l'impression du Temps. À mon avis la chose la plus belle de L'Éducation sentimentale, ce n'est pas une phrase, mais un blanc. Flaubert vient de décrire, de rapporter pendant de longues pages, les actions les plus menues de Frédéric Moreau. Frédéric voit un agent marcher avec son épée sur un insurgé qui tombe mort. « Et Frédéric, béant, reconnut Sénécal ! » Ici un « blanc », un énorme « blanc » et, sans l'ombre d'une transition, soudain la mesure du temps devenant au lieu de quarts d'heure, des années, des décades (je reprends les derniers mots que j'ai cités pour montrer cet extraordinaire changement de vitesse, sans préparation) :

   « Et Frédéric, béant, reconnut Sénécal.
   « Il voyagea. Il connut la mélancolie des paquebots, les froids réveils sous la tente, etc. Il revint.
   « Il fréquenta le monde, etc.
   « Vers la fin de l'année 1867 », etc.

Sans doute, dans Balzac, nous avons bien souvent : « En 1817, les Séchard étaient », etc. Mais chez lui ces changements de temps ont un caractère actif ou documentaire. Flaubert le premier, les débarrasse du parasitisme des anecdotes et des scories de l'histoire. Le premier, il les met en musique.

arnaud bellemontagne a écrit:

Certes, mais tu ne trouves pas le style de Flaubert un peu froid et désincarné ?

Non, vraiment pas.
J'ai du mal a saisir ce que l'on entend fréquemment par "le style désincarné de Flaubert". Au contraire, je trouve qu'en poussant la subjectivisation de l'action aussi loin, Flaubert hante chaque description, chaque récit.
C'est justement cette omniprésence du regard pessimiste de l'auteur qui donne cette "froideur" - je ne suis pas sure que le mot convienne, c'est plus un art de l'antiphrase et l'ironie grinçante - qui peut déplaire, ce que je conçois parfaitement (moi j'adore).

Heu, bon, avec la lecture de livres journalistico-mondains, je vais perdre toute crédibilité sur ce forum d'autant que j'ai trouvé ça pas mal .

C'est un bouquin en deux grandes parties, la première sur les funérailles de Victor Hugo en 1885 et sa postérité, la seconde repart en arrière et décrit ses flottements politiques de 1847 à 1851, avec le début de la rédaction de Jean Tréjean/Les Misérables. C'est un pavé de plus de 900 pages qui décrit la vie parlementaire et mondaine de ces années, avec des extraits de débats, les réactions de Victor Hugo et d'autres contemporains écrivains ou politiques dans les événements de 1848.

Il y a des points faibles, en partie délibérés : la volonté d'éclairer avec des anachronismes (Louis Blanc se retrouve à faire un discours "keynésien", Proudhon a une pensée de "gauche pré-68") mais tout cela est amené avec humour et c'est négligeable dans la masse des informations contenues dans ce livre. JF Kahn maîtrise son sujet et veut transmettre sa passion pour Victor Hugo et la vie politique et littéraire de cette époque. On croise Flaubert, Lamartine, Georges Sand, Chateaubriand (qui meurt) et plein d'autres. Se lit comme un gros roman.

Morloch a écrit:

Heu, bon, avec la lecture de livres journalistico-mondains, je vais perdre toute crédibilité sur ce forum

A mon avis, tu as tort de t'en faire pour cela: je pense que le nom de Jean-François Kahn ne doit plus dire quelque chose qu'aux plus âgés d'entre nous.

Benedictus a écrit:

Morloch a écrit:

Heu, bon, avec la lecture de livres journalistico-mondains, je vais perdre toute crédibilité sur ce forum

A mon avis, tu as tort de t'en faire pour cela: je pense que le nom de Jean-François Kahn ne doit plus dire quelque chose qu'aux plus âgés d'entre nous.

Oh beh c'est gentil ça

Cololi a écrit:

Benedictus a écrit:

Morloch a écrit:

Heu, bon, avec la lecture de livres journalistico-mondains, je vais perdre toute crédibilité sur ce forum

A mon avis, tu as tort de t'en faire pour cela: je pense que le nom de Jean-François Kahn ne doit plus dire quelque chose qu'aux plus âgés d'entre nous.

Oh beh c'est gentil ça

de même

Si je vous comprends bien, Parsifal connaît Jean-François Kahn en dépit de son âge alors que Cololi ne le connaît pas en dépit du sien?

Mekilébet !

Et c'est seulement maintenant que tu t'en rends compte?

Ben c'est normal . Cololi est tellement occupé à écouter son LULLY chéri qu'il passe à côté de plein de choses

Corneille : L'Illusion Comique


Il est gentil, Corneille, il a pensé à écrire une pièce rien que pour les dissertations de français !

Antonio Skármeta
* Une ardente patience

C'est un roman traduit de l'espagnol par François Maspero. Intéressant parce qu'il nous renseigne sur la vie du poète  Pablo Neruda.
Le cinéaste anglais Michael Radford en a fait un film (Le Facteur) avec Philippe Noiret dans le rôle du poète.

Lu il y a peu. C'est excellent.

anaëlle a écrit:

Corneille : L'Illusion Comique


Il est gentil, Corneille, il a pensé à écrire une pièce rien que pour les dissertations de français !

Lui-même reconnaît que c'est une pièce atypique.

Le frisson cornélien se trouve ailleurs: va voir du côté de La mort de Pompée, Rodogune ou Surena.

arnaud bellemontagne a écrit:

Lu il y a peu. C'est excellent.

Je n'ai lu que 2 chapitres ... mais oui pour le moment j'adore.

Le seul Zola entamé que je n'ai pas pu achever.
Les descriptions m'avaient semblé plus que jamais fabriquées, ça sentait les notes ; c'est la première fois que j'ai eu l'impression d'avoir affaire à un journaliste écrivant un roman

Et puis, surtout, entre nous, ce roman manque de crasse...
(hihi)

Par contre, j'ai commencé L'Œuvre il y a peu, le premier chapitre m'a sidéré.

Virgile L'Énéide J'ai enfin lu une des sources de l'opéra seria, pas mécontent de découvrir une des inspirations principales de Haendel, Hasse, Porpora et autres Vivaldi (même s'ils n'ont sans doute pas trop le vent en poupe en ce moment sur le forum) 

La première partie est très sympa qui raconte le voyage depuis Troie jusqu'à l'Italie en passant par Carthage en vrai et les Enfers en songe. Par contre, il faut être honnête, la seconde partie épique dans laquelle Énée et son équipe se battent avec les latins récalcitrants est assez casse-glaouines, en dépit des commentaires amusants des dieux qui passent dans le coin. Traduction non versifiée de Paul Veyne, qui fait passer l'exactitude avant le style, avec quelques notes intéressantes (mais j'en aurais aimé plus).



Mona Ozouf - Varennes. Livre intéressant mais qui pourrait être plus poussé sur ce basculement de la Révolution française, je ne sais pas pourquoi je suis un peu resté sur ma faim, ou alors c'est le style qui est peut-être un peu confus? Les développements sur les conséquences de la nuit de Varennes sont tout de même passionnants.

Morloch a écrit:

La première partie est très sympa qui raconte le voyage depuis Troie jusqu'à l'Italie en passant par Carthage en vrai et les Enfers en songe. Par contre, il faut être honnête, la seconde partie épique dans laquelle Énée et son équipe se battent avec les latins récalcitrants est assez casse-glaouines, en dépit des commentaires amusants des dieux qui passent dans le coin.

Tout à fait d'accord !