Lectures (6)

Ted Hugues, c'est monsieur Plath, non ? J'ai été tellement fasciné par elle, à un moment, que j'avais l'impression qu'elle était l'unique génie de la famille.

De mon côté, entre deux Jane Austen, je vais me plonger dans 300 pages de relations familiales tortueuses et de dialogues cyniques (je fais ça une fois par an, j'en sors toujours revigoré) :

Oui, il y a quelques occurrences dans les trois derniers romans.

Mais qui vous dit qu’Albertine ne s’adresse pas à l’auteur plutôt qu’au Narrateur, ou bien qu’elle a envoyé sa lettre à la mauvaise personne ?

Adalbéron a écrit:

Mais qui vous dit qu’Albertine ne s’adresse pas à l’auteur plutôt qu’au Narrateur, ou bien qu’elle a envoyé sa lettre à la mauvaise personne ?

Parce que dans ce cas ça n'a aucun sens (je sais c'est un gros mot, mais j'ai toujours été un peu vieux jeu je pense que la cohérence diégétique prime sur l'interprétation personnelle du lecteur )

C'est bizarre, je n'avais jamais fait attention à ça et j'ai toujours cru que le Narrateur restait obstinément anonyme, mais il y a effectivement ce message d'Albertine dans La Prisonnière, je ne peux pas imaginer que ce soit une distraction de Proust : "Mon chéri et cher Marcel, j'arrive moins vite que ce cycliste dont je voudrais bien prendre la bécane pour être plutôt près de vous. Comment pouvez-vous croire que je puisse être fâchée et que quelque chose puisse m'amuser autant que d'être avec vous ? Ce sera gentil de sortir tous les deux, ce serait encore plus gentil de ne jamais sortir que tous les deux. Quelles idées vous faites-vous donc ? Quel Marcel ! Quel Marcel ! Toute à vous, ton Albertine."

Stefano P a écrit:

C'est bizarre, je n'avais jamais fait attention à ça et j'ai toujours cru que le Narrateur restait obstinément anonyme, mais il y a effectivement ce message d'Albertine dans La Prisonnière, je ne peux pas imaginer que ce soit une distraction de Proust : "Mon chéri et cher Marcel, j'arrive moins vite que ce cycliste dont je voudrais bien prendre la bécane pour être plutôt près de vous. Comment pouvez-vous croire que je puisse être fâchée et que quelque chose puisse m'amuser autant que d'être avec vous ? Ce sera gentil de sortir tous les deux, ce serait encore plus gentil de ne jamais sortir que tous les deux. Quelles idées vous faites-vous donc ? Quel Marcel ! Quel Marcel ! Toute à vous, ton Albertine."

La plupart des critiques pensent qu'il s'agit d'une étourderie/un lapsus (ce ne serait pas la/le seul/e, mais en sont-ce vraiment ?), car Proust a plusieurs fois dit et écrit qu'il tenait à conserver indécidable l'identité du Narrateur.

Je me souvenais de cette affaire, mais l'article Wiki, consulté à la suite de Parsifal, m'a rappelé qu'on trouvait ce paragraphe de (très) nombreuses pages avant dans La Prisonnière : « L’hésitation du réveil, révélée par son silence, ne l’était pas par son regard. Dès qu’elle retrouvait la parole elle disait : « Mon » ou « Mon chéri » suivis l’un ou l’autre de mon nom de baptême, ce qui, en donnant au narrateur le même nom qu’à l’auteur de ce livre, eût fait : « Mon Marcel », « Mon chéri Marcel ». Je ne permettais plus dès lors qu’en famille nos parents, en m’appelant aussi « chéri », ôtassent leur prix d’être uniques aux mots délicieux que me disait Albertine. Tout en me les disant elle faisait une petite moue qu’elle changeait d’elle-même en baiser. Aussi vite qu’elle s’était tout à l’heure endormie, aussi vite elle s’était réveillée. »  

Et là ça devient vertigineux...

[Mais Albertine est une bille, ce n'est plus à prouver, après cette gaffe...]

Adalbéron a écrit:

Stefano P a écrit:

C'est bizarre, je n'avais jamais fait attention à ça et j'ai toujours cru que le Narrateur restait obstinément anonyme, mais il y a effectivement ce message d'Albertine dans La Prisonnière, je ne peux pas imaginer que ce soit une distraction de Proust : "Mon chéri et cher Marcel, j'arrive moins vite que ce cycliste dont je voudrais bien prendre la bécane pour être plutôt près de vous. Comment pouvez-vous croire que je puisse être fâchée et que quelque chose puisse m'amuser autant que d'être avec vous ? Ce sera gentil de sortir tous les deux, ce serait encore plus gentil de ne jamais sortir que tous les deux. Quelles idées vous faites-vous donc ? Quel Marcel ! Quel Marcel ! Toute à vous, ton Albertine."

La plupart des critiques pensent qu'il s'agit d'une étourderie, car Proust a plusieurs fois dit et écrit qu'il tenait à conserver indécidable l'identité du Narrateur.

Je me souvenais de cette affaire, mais l'article Wiki, consulté à la suite de Parsifal, m'a rappelé qu'on trouvait ce paragraphe de (très) nombreuses pages avant dans La Prisonnière : « L’hésitation du réveil, révélée par son silence, ne l’était pas par son regard. Dès qu’elle retrouvait la parole elle disait : « Mon » ou « Mon chéri » suivis l’un ou l’autre de mon nom de baptême, ce qui, en donnant au narrateur le même nom qu’à l’auteur de ce livre, eût fait : « Mon Marcel », « Mon chéri Marcel ». Je ne permettais plus dès lors qu’en famille nos parents, en m’appelant aussi « chéri », ôtassent leur prix d’être uniques aux mots délicieux que me disait Albertine. Tout en me les disant elle faisait une petite moue qu’elle changeait d’elle-même en baiser. Aussi vite qu’elle s’était tout à l’heure endormie, aussi vite elle s’était réveillée. »  

Et là ça devient vertigineux...

Oui, mais c'est curieux parce qu'il présente cette apparition du prénom comme une supposition, presque une sorte de private joke, alors que dans le message cité plus loin, il n'y a plus de subjonctif hypothétique mais une claire et nette désignation de l'auteur en lieu et place du narrateur. C'est évidemment complètement voulu, je vois mal Proust citer trois fois par erreur son propre prénom et d'une certaine façon vendre la mèche à laquelle il veille scrupuleusement depuis le début (autant dire des milliers de pages), vendre donc la mèche par étourderie, sans s'en apercevoir, non, c'est difficile à croire ! Et pour le coup, ça devient effectivement vertigineux...

Etant en plein dans le premier volet de la Recherche, j'en profite pour redire ici à quel point Proust est jouissif à lire.

Sylvain Tesson
* Une vie à coucher dehors
folio, 2015



Ce recueil de quinze nouvelles a valu à Sylvain Tesson le Prix Goncourt de la nouvelle 2009.

Parsifal a écrit:

J'aime beaucoup les poèmes de Ted Hughes que j'ai pu lire dans le penguin book of english verse, donc ça m'interesse beaucoup (surtout avec une telle présentation!)
je vais essayez de trouver ces english short stories alors!
...

Cela doit faire plus de 10 ans que j'essaye de trouver une anthologie de référence pour la poésie en anglais, et non seulement la poésie anglaise, nuance importante. Sans succès, alors que mes critères sont béton : il faut simplement que tous mes poèmes préférés soient dedans !

Beaucoup d'anthologies s'arrêtent en 1950 (au revoir Hughes, Heaney et Larkin), ne reprennent que les Britanniques (au revoir e. e. cummings et Frost) ou, plus rageant, semblent à première vue complets mais ne contiennent au final pas ceux que je veux.

J'ai fini par me faire mon propre recueil mais je vois que celui que tu cites est presque parfait. Concernant Hughes, il reprend entre autres The Thought-Fox et Pike, mes favoris. Par contre, s'il y a bien This Be The Verse de Larkin, il manque  An Arundel Tomb. Cette quête restera-t-elle à jamais impossible ?

Puisque tu sais très précisément ce que tu veux, peut-être pourrais-tu, si ce n'est pas trop intime, le partager dans un fil adéquat, ou ici même ?

Les Juifs du pape en Provence, Jules B. Farber.

Et Manon Lescaut de l'Abbé Prévost

Après Un barrage contre le Pacifique de M.D., qui ne m'a pas éblouie malgré quelques passages très poétiques.

Et des poèmes de Louise Glück .

Oriane a écrit:

Les Juifs du pape en Provence, Jules B. Farber.

Et Manon Lescaut de l'Abbé Prévost

Après Un barrage contre le Pacifique de M.D., qui ne m'a pas éblouie malgré quelques passages très poétiques.

Et des poèmes de Louise Glück .

Il y a aussi le film avec Isabelle Huppert.

Terminé Du Côté de chez Swann.
Ca me fait penser un peu à l'Or du Rhin : une oeuvre sans équivalent qui prélude à quelque chose d'infini et de génial.

On continue avec A l'ombre des jeunes filles en fleurs.

Ravélavélo a écrit:

Oriane a écrit:

Les Juifs du pape en Provence, Jules B. Farber.

Et Manon Lescaut de l'Abbé Prévost

Après Un barrage contre le Pacifique de M.D., qui ne m'a pas éblouie malgré quelques passages très poétiques.

Et des poèmes de Louise Glück .

Il y a aussi le film avec Isabelle Huppert.

Je ne l'ai pas encore regardé! Tu l'apprécies?

En alternance de La mort de Virgile  :


André du Bouchet : Rapides        1980

C'est encore mieux que Dans la chaleur vacante et Ou le soleil ! 

Je suis en voie de radicalisation

Relu L'assommoir. Toujours aussi extraordinaire, toujours aussi traumatisant. Zola n'a pas à envier l'humour noir de Flaubert dans certains passages. Ce type d'humour qui n'atténue pas l'atrocité des situations, mais la rend encore plus poignante, encore plus scandaleuse.

Nouvelle histoire de Mouchette de Georges Bernanos, pour me remonter le moral. C'est très triste et très beau.

Les lettres persanes: très intéressant.

Olivier ou le Secret de Claire de Duras: sublime.


Et Christine de Pizan, Thibaud de Champagne, Ono no Komachi, Lu Yu, Po Chu Yi, Li Po ...

Oriane a écrit:

Ravélavélo a écrit:

Oriane a écrit:

Les Juifs du pape en Provence, Jules B. Farber.

Et Manon Lescaut de l'Abbé Prévost

Après Un barrage contre le Pacifique de M.D., qui ne m'a pas éblouie malgré quelques passages très poétiques.

Et des poèmes de Louise Glück .

Il y a aussi le film avec Isabelle Huppert.

Je ne l'ai pas encore regardé! Tu l'apprécies?

Je ne peux pas dire qu'il m'est accroché particulièrement, il y a déjà quelques années de ça, je devrais le revoir pour me refaire une idée.

Oriane a écrit:

Et Christine de Pizan, Thibaud de Champagne, Ono no Komachi, Lu Yu, Po Chu Yi, Li Po ...

Bon Christine de Pizan … forcément j'en ai entendu parler en licence … mais les autres

Cololi a écrit:

Spoiler:

Je suis en voie de radicalisation

Ah, pourquoi? Tu étais militant juppéiste, avant?

Benedictus a écrit:

Cololi a écrit:

Spoiler:

Je suis en voie de radicalisation

Ah, pourquoi? Tu étais militant juppéiste, avant?

Je pense plutôt a un souvenir coupable de son adhésion lointaine aux Jeunes du RPR

Mékisonbet

À 15 ans je disais tout l'inverse d'aujourd'hui (et oui … le passé qu'on aimerait bien oublier … enfouir )

Oui … en voie de radicalisation … car j'étais plutôt jacobin, rousseauiste … maintenant Baschet va me faire devenir zapatiste .

Cololi a écrit:

… maintenant Baschet va me faire devenir zapatiste   .

Tendance Groucho Franck, ou tendance Emiliano ?

néthou a écrit:

Cololi a écrit:

… maintenant Baschet va me faire devenir zapatiste   .

Tendance Groucho Franck, ou tendance Emiliano ?

J'ai mis un moment à capter La tendance Franck … je vais laisser ça à Arnaud !

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Emeryck : toujours plongé dans La Mort de Virgile ?

arnaud bellemontagne a écrit:

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Emeryck : toujours plongé dans La Mort de Virgile ?

Oui, il me reste une petite centaine de pages. J'aime beaucoup globalement mais pas du tout uniformément - les parties sur l'empire, etc, ça me gonfle parfois un peu, alors que certaines parties sont absolument merveilleux. 

Les cinéphiles connaissent Pascale Ogier à travers deux films merveilleux : Le Pont du Nord de Jacques Rivette et Les Nuits de la pleine lune de Rohmer ; on sait qu'elle est morte hélas très jeune (le jour de son anniversaire, le 26 octobre 1984, à 26 ans) sans que sa carrière ait pu se développer comme elle l'aurait dû (elle venait d'obtenir le prix d'interprétation à Venise pour le film de Rohmer). Sa sœur Emeraude Nicolas lui consacre un livre-album grand format (aux éditions Filigranes), avec une multitude de photos (on y voit notamment la photo que notre ami Emeryck a choisie comme avatar), coupures de presse, lettres, cartes postales, témoignages de ses amis et partenaires (sa mère Bulle Ogier, Duras, Jarmusch, Jean-Jacques Schuhl, Barbet Schroeder, Olivier Assayas, Pascal Greggory, Frédéric Mitterrand, etc...) ; c'est mis en page avec beaucoup de goût et d'originalité (on commence par l'année 1984 pour remonter au fur et à mesure jusqu'aux images de sa petite enfance sur lesquelles l'ouvrage se clôt) et c'est certainement un des plus beaux livres consacrés à une actrice que j'ai lus. Je le recommande vivement à tous ceux qui s'intéressent au cinéma des années quatre-vingt et globalement à cette époque artistiquement très riche.

On peut voir sur YT un extrait de l'un des films de Pascale, Ghost Dance, où elle discute des fantômes avec Jacques Derrida, c'est vraiment un moment très troublant, puisque maintenant tous les protagonistes de la séquence sont devenus eux-mêmes des fantômes, (Warlikowski a repris ce passage dans sa mise en scène du Trionfo del Tempo e del Disinganno) : pour voir l'extrait, faites la recherche sur YT "Ghost dance Do you believe in ghosts".

Oh, merci de l'avoir signalé!

Stefano P a écrit:

Les cinéphiles connaissent Pascale Ogier à travers deux films merveilleux : Le Pont du Nord de Jacques Rivette et Les Nuits de la pleine lune de Rohmer ; on sait qu'elle est morte hélas très jeune (le jour de son anniversaire, le 26 octobre 1984, à 26 ans) sans que sa carrière ait pu se développer comme elle l'aurait dû (elle venait d'obtenir le prix d'interprétation à Venise pour le film de Rohmer). Sa sœur Emeraude Nicolas lui consacre un livre-album grand format (aux éditions Filigranes), avec une multitude de photos (on y voit notamment la photo que notre ami Emeryck a choisie comme avatar), coupures de presse, lettres, cartes postales, témoignages de ses amis et partenaires (sa mère Bulle Ogier, Duras, Jarmusch, Jean-Jacques Schuhl, Barbet Schroeder, Olivier Assayas, Pascal Greggory, Frédéric Mitterrand, etc...) ; c'est mis en page avec beaucoup de goût et d'originalité (on commence par l'année 1984 pour remonter au fur et à mesure jusqu'aux images de sa petite enfance sur lesquelles l'ouvrage se clôt) et c'est certainement un des plus beaux livres consacrés à une actrice que j'ai lus. Je le recommande vivement à tous ceux qui s'intéressent au cinéma des années quatre-vingt et globalement à cette époque artistiquement très riche.

On peut voir sur YT un extrait de l'un des films de Pascale, Ghost Dance, où elle discute des fantômes avec Jacques Derrida, c'est vraiment un moment très troublant, puisque maintenant tous les protagonistes de la séquence sont devenus eux-mêmes des fantômes, (Warlikowski a repris ce passage dans sa mise en scène du Trionfo del Tempo e del Disinganno) : pour voir l'extrait, faites la recherche sur YT "Ghost dance Do you believe in ghosts".

Je voulais beaucoup acheter ce livre puis le prix m'a un peu découragé. 

Emeryck a écrit:

Je voulais beaucoup acheter ce livre puis le prix m'a un peu découragé. 

Oui, ça coûte quand même quarante euros, mais c'est plus de trois cents pages grand format sur papier glacé, avec plein de photos noir et blanc et couleur ; je ne pense pas qu'on pouvait faire moins cher... Et à mon avis, le livre va très vite devenir collector !

Emeryck a écrit:

Hermann Broch : La mort de Virgile         1945

Les chapitres 1 et 4 fonctionnent vraiment ensemble, ce sont mes préférés, il y a un flot incroyable. 
Une très belle découverte.

Oui, vraiment un des sommets du roman du XXᵉ s.
(Et puis bon, hein, Barraqué, quoi...)

Je viens justement de découvrir hier soir que c'est Foucault qui avait fait découvrir La Mort de Virgile de Broch à Barraqué en lisant ceci:

(Je me promettais de le lire depuis sa sortie: comme dirait Laetitia, «vieux motard que j'aimais.»)

Lui-même lu dans la foulée de ceci:


Lui-même lu dans la foulée de deux études («Culte, piété et morale dans le paganisme gréco-romain» et «Les problèmes religieux d'un païen intelligent, Plutarque») dans ce pavé:

Que valent les deux livres sur Foucault ?

Le livre d'Eribon est une très bonne biographie (pour ce que j'en ai lu: j'en suis au moment où Foucault fait lire l'Histoire de la folie à Canguilhem.)

Celui de Paul Veyne est quelque chose de beaucoup plus personnel - dans la même veine alerte et digressive que Les Grecs ont-ils cru à leurs mythes? ou Comment on écrit l'histoire du même auteur: à la fois le récit chaleureux d'une amitié et une réflexion pertinente (mais assez buissonnière) sur le scepticisme foucaldien. J'ai beaucoup aimé, mais parce que j'aime déjà énormément la façon très libre de penser et d'écrire de Paul Veyne, et parce que ce qu'il dit ici m'a beaucoup intéressé, mais ce n'est pas une étude philosophique serrée ni une biographie.

Benedictus a écrit:

Le livre d'Eribon est une très bonne biographie (pour ce que j'en ai lu: j'en suis au moment où Foucault fait lire l'Histoire de la folie à Canguilhem.)

Celui de Paul Veyne est quelque chose de beaucoup plus personnel - dans la même veine alerte et digressive que Les Grecs ont-ils cru à leurs mythes? ou Comment on écrit l'histoire du même auteur: à la fois le récit chaleureux d'une amitié et une réflexion pertinente (mais assez buissonnière) sur le scepticisme foucaldien. J'ai beaucoup aimé, mais parce que j'aime déjà énormément la façon très libre de penser et d'écrire de Paul Veyne, et parce que ce qu'il dit ici m'a beaucoup intéressé, mais ce n'est pas une étude philosophique serrée ni une biographie.

Merci, je vais essayer de me procurer ça, alors. 

Il y a également le livre de James Miller, plus étoffé que celui d'Eribon mais par endroits plus polémique.

Comme grande introduction à la pensée de Foucault, il y a aussi ça

Mentionnons aussi son excellente autobiographie !

Spoiler:

La vigne écarlate est le huitième roman de Vincent Borel, le septième livre publié chez Sabine Wespieser éditeur. L'auteur l'a suivi dès qu'elle a fondé sa maison d'édition indépendante, après avoir été édité par cette dernière au sein des édition Actes Sud. Baptiste fut d'ailleurs un des premiers livres publiés par l'éditrice au sein de sa maison d'édition indépendante et relatait le parcours de Lully. L'écrivain est notamment un mélomane et il a décidé après Lully et Wagner notamment de consacrer un livre à Anton Bruckner. La construction du livre n'est pas linéaire et j'ai trouvé cela intéressant, même s'il fonctionne de manière circulaire. En effet, on débute notre lecture par le vieux Bruckner au bout de son existence et le livre se clôt de même. J'ai adoré ce roman, notamment en raison de la manière dont Vincent Borel manie la langue. Le lyrisme innerve beaucoup de passages mais il y a aussi beaucoup de moments drôles, comme cet échange entre Bruckner et Wolf dans les premiers chapitres sur les choses du sexe. L'art du portrait des différentes figures qui traversent le livre est savoureux. Bruckner est une figure que j'ai trouvé touchante, même s'il est parfois grotesque. Sa folie et ses crises m'ont touché. Sa musique m'émouvait déjà énormément avant de lire ce remarquable livre. Je connaissais déjà d'ailleurs la magnifique plume de Vincent Borel, à travers un roman fresque très différent, Fraternels, son précédent livre publié par l'éditrice qui avait été un coup de cœur comme l'a été ce nouveau roman. J'ai fait l'acquisition à l'occasion de Livre Paris de Richard W. La vigne écarlate a par ailleurs reçu le prix coup de cœur du prix France Musique des Muses.

Ça m'intéresse beaucoup. Tu sais si une parution en poche est prévue?
Par ailleurs, le livre sur LULLY, il fait partie de ceux que tu as lus?
(Sais-tu si l'auteur est de la famille du romancier Jacques Borel, l'auteur, entre autres, de L'Adoration et de L'Aveu différé?)

Le livre paraîtra sans doute chez Points comme les autres romans de cet auteur publiés par cette éditrice en grand format mais pas tout de suite. Non, je n'ai pas lu le roman Baptiste. Je ne pense pas qu'il soit de la famille de l'auteur dont tu me parles.

Ici une biographie de l'auteur et sa bibliographie chez Sabine Wespieser éditeur : https://www.swediteur.com/auteur.php?id=14

Eusèbe a écrit:

Comme grande introduction à la pensée de Foucault, il y a aussi ça

Attention, c'est pas un livre forcément facile.

Benedictus a écrit:

(Sais-tu si l'auteur est de la famille du romancier Jacques Borel, l'auteur, entre autres, de L'Adoration et de L'Aveu différé?)

Y'a aussi le magnat des restoroutes...