[Rock Progressif] Playlist

A Triggering Myth : Twice Bitten (93)



On continue a esquisser à rebours le corpus d'A Triggering Myth avec Twice Bitten, un disque qui oscille entre ombre (climats étranges, dissonances) et lumière (nappes façon new-age, mélodies épurées). Myths, la suite de 20 minutes est absolument superbe, moins chargée et orchestrale que Between Cages (avec une ambition et une densité moindre mais sans les scories formelles dénoncées plus haut).

Un disque plus radical que Between Cages qui jouait le compromis et la synthèse des deux tendances d'A Triggering Myth (le mélodique et l'expérimental), avec Twice Bitten on est dans la juxtaposition et la confrontation des deux aspects.

Stimulant.

Subterranea

= IQ

(Import Records, été 1997)

Acheté en 2014, je découvre ce soir.
Le style ne me semble pas très novateur, pas de moments marquants,
sauf la fin du premier disque, quand le spectre s'effondre dans un abîme de ténèbres.
Mais sur la durée (presque deux heures) c'est superbement pensé et construit, avec une exécution très chiadée.
J'aime beaucoup cet univers, ces ambiances porteuses et enveloppantes,
malgré quelques moments trop rock (trop rythmés) par rapport à ce que j'avais envie d'entendre ce soir.

Oui, IQ n'échappe pas à certains travers du néo-prog (batterie trop métronomique, schémas harmoniques prévisibles), mais le charisme vocal de Peter Nicholls ainsi que les textures déployées par le claviériste Martin Orford sont remarquables.

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A Triggering Myth : A Triggering Myth (90)



Le premier opus du groupe.
Très mélodique, synthétique et éthéré.
La première moitié du disque (jusqu'au somptueux Biology of Doubt), très influencée par Happy the Man est captivante, le reste de l'album (sans démériter en rien) est un peu moins marquant.

Quoi qu'il en soit, A Triggering Myth un album essentiel à la discothèque de tout fan d'Happy The Man qui se respecte.

arnaud bellemontagne a écrit:

Oui, IQ n'échappe à certains travers du néo-prog (batterie trop métronomique, schémas harmoniques prévisibles)

Oui, voilà exactement ce que j'en ai pensé.
Le potentiel se trouve parfois bridé par les codes et conventions, alors que souvent les idées poétiques permettaient de s'en affranchir.

Donc petit retour sur mes écoutes de ces derniers jours:


• Not a Good Sign: Not a Good Sign
AltrOck, 2013
Pas assez écouté Icebound pour pouvoir me prononcer. En revanche, je suis devenu assez sévèrement accro à cet album-là: c’est un prog très dense dans ses sonorités et son écriture rythmique, avec des harmonies plutôt sombres et tourmentées mais aussi une veine mélodique extrêmement persuasive.
Vraiment tout à fait ma came.
(Mais en effet, From a Distance est décevant: pas mauvais, mais vraiment commun.)


• The Mars Volta: De-Loused in the Comatorium
Gold Standard Laboratories / Universal, 2003

• The Mars Volta: Frances the Mute
Gold Standard Laboratories / Universal, 2005
C’est vraiment très, très bien... On n’est en effet pas dans le prog mainstream. En fait, en écoutant De-Loused in the Comatorium, j’ai moins eu l’impression d’entendre du prog qu’un groupe de rock grunge particulièrement audacieux dans ses expérimentations harmoniques et particulièrement virtuose dans son traitement du rythme, parce que, au niveau des formules mélodiques et même de la manière vocale, on sent vraiment qu’ils viennent d’un tout autre horizon; mais j’ai beaucoup aimé ces textures très denses, ces timbres saturés et sales. Dans Frances the Mute, on est effectivement beaucoup plus dans un univers prog, avec des morceaux plus longs, harmoniquement plus sinueux (la longue suite Cassandra Gemini), mais quand même très frontal et brut de décoffrage (mention particulière pour L’Via L’Viaquez qui réussit vraiment à conjoindre ces deux dimensions avec beaucoup d’intensité.) Vraiment très singulier et très réussi.


• A Triggering Myth: Forgiving Eden
The Laser’s Edge, 2002
C’est très chouette, mais je ne serai peut-être pas aussi inconditionnel qu’Arnaud.
Déjà, je trouve leurs capacités de réalisation très inégales selon les genres convoqués. Pour simplifier: quand c’est du vrai prog rock, j’ai trouvé ça très bon; quand ça tire davantage sur le jazz-rock, j’ai trouvé que ça sonnait un peu creux et emprunté; quand ça lorgne davantage, sinon vers le classique, du moins vers du «prog symphonique», j’ai trouvé ça un peu trop dégoulinant pour mon goût.
Après, même sur son versant le plus prog rock, comme jel’ai dit, j’ai trouvé ça très bon, mais pas forcément du prog rock que j’aime le plus; disons que ça ressemble beaucoup à Happy the Man: des sonorités un peu lisses (et des textures pas très variées) par rapport à la richesse du propos harmonique.


• Homunculus Res: Della stessa sostanza dei sogni
AltrOck, 2018
En effet, une merveille que je réécoute en boucle depuis vendredi!
C’est formidablement inventif, ça n’arrête pas de bifurquer vers des climats harmoniques et poétiques surprenants (tantôt dans une veine coloré et caustique, tantôt plus tendue et inquiète), ça multiplie les trouvailles de couleurs et de textures avec un bonheur constant, et les complexités rythmiques semblent toujours sous-tendues par une énergie irrésistible.
Jubilatoire!

Merci pour ce retour.

The Mars Volta : j'étais sûr que ça allait te plaire.    Leurs deux albums suivants (Amputechture et The Bedlam in Goliath) sont tout aussi recommandables (et intenses ), leurs deux derniers albums font montre d'une très intéressante tentative de renouvellement, avec une musique plus posée, mélodique et onirique (Octahedron et Noctourniquet).

A Triggering Myth : oui, l'absence de bassiste se fait tout de suite sentir lorsque on aborde le territoire du jazz-rock. La basse déliée et proéminente c'est vraiment un incontournable du genre dont on ne peut se passer sans dommage...

Homunculus Res : un des mes disques chouchous de l'année.

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Deus Ex Machina : De Republica (1995)



Encore un groupe susceptible de t'intéresser, cher Benedictus.

Formation italienne majeure des années 90 à la lisière du prog et du jazz-rock pourvue d'un chanteur extraverti et charismatique en diable (le très sonore Alberto Piras, pour ne pas le nommer). La démarche fait immanquablement penser à celle du groupe Area, d'autant que Deus ex Machina partage avec la formation phare des années 70 un goût certain pour les sonorités de claviers gorgées d'effets, un amour du biscornu et du bizarre, sans oublier bien sûr la section rythmique hors pair de rigueur.

De Republica est le disque qui les a révélés au monde progressif.
Un album dense et exigeant (Monsieur Piras chante en latin!   ), parfois déconcertant (on aimerait que les sections instrumentales durent plus longtemps, certains morceaux s'achèvent par un "fad"e dont la nécessité n'apparait pas évidente...) et débordant d'imagination.

@Barbajuan : je pense que tu connais déjà.
@Emeryck: c'est à découvrir.

Deus Ex Machina : Equilibrismo Da Insofferenza (98)



Pour ce 4ème album le groupe s'adjoint les services d'une section de cuivres pour un résultat bluffant!

Au final, on à une sorte de rencontre improbable et miraculeuse entre le Mahavishnu Orchestra (les foudroyantes attaques de Maurino Collina à la guitare, plus volubile et inspiré que jamais) et Zappa (les arrangements de cuivres à la couleur légèrement dissonante), le tout porté par une section rythmique digne des plus éminentes formations de jazz-fusion.

Un album fabuleux!!!!

@Benedictus : indispensable!
@Barbajuan,@Emeryck : idem si vous ne connaissez pas déjà
@Thelonious : ce disque pourrait t'interesser (il a une couleur jazz-fusion très prononcée).

Les Nuits du Rock Prog et autres psychédélismes...





Au programme ce soir :


Les Anglais la disent tranquille, mais pour nous c'est mort.
La suite sera affaire de goût, puis nous terminerons au fond du bois.

Prometteur.

1) Still Life

Peter Hammill, chant, guitare, piano
Hugh Banton, orgue, mellotron, piano, basse
Guy Evans, batterie, percussions
David Jackson, saxophone, flûte

(Charisma, juin 1975 - janvier 1976)

Découverte, suite aux conseils du Forum.
J'aime beaucoup ; de nombreuses ambiances m'ont fait penser à un mélange de Pink Floyd et Genesis.

2) Acquiring the taste

= Gentle Giant

(Vertigo, 1971)

Je déballe ce disque acquis en 2014. Oui j'ai du retard dans mes écoutes...  
Pas transporté. Je m'attendais à quelques choses de plus prog, et plus imaginatif, voire iconoclaste.
A réentendre.

3) Songs from the Wood

= Jethro Tull

(Islands Records, septembre-novembre 1976)

Découverte.
Pas mal mais je garde un meilleur souvenir des deux albums (Minstrel in the Gallery, Aqualung) que j'avais déjà entendus,
il y a quelques années déjà -d'où mon impression à relativiser.

Cet Aquiring the Taste ne me semble pas manquer d'imagination : c'est sans doute un des leurs disques les plus exploratoires et expérimentaux. Rien que la complexité de la partie centrale de The House, The Street, The Room...

Concernant Songs From the Wood, je le trouve plus riche et plus fouillé que Ministrel in the Gallery et Aqualung, notamment au niveau des arrangements (qui font justement plus d'une fois penser à Gentle Giant )

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Au programme ce soir :


En des rêves, nous bêcherons dans le jardin d'Eddy où l'on peine en l'apaisant.
En perdrons notre âme et cramerons dans un feu de Géhenne !

1) In-A-Gadda-Da-Vida

Ron Bushy, batterie, percussion
Doug Ingle, orgue, voix
Lee Dorman, basse, voix
Erik Brann, guitare

(Atco, 1968)

Selon la légende, le titre signifierait In the Garden of Eden, prononcée par Doug Ingle sous l'emprise de certaines substances  
Ce morceau de presque 18 mn constituait l'intégralité de la face B du vinyle.
Un riff, des solos psychotropes, mais une unité extralucide. Superbe  
Je l'inscris d'emblée dans mes morceaux cultes
J'espère qu'Arnold BelleMontagne a déjà entendu ça
Et le clip est dispo sur YT

J'étais sûr que ça allait te plaire!

2) Damnation

Mikael Åkerfeldt, voix, guitare
Martin Lopez, batterie, percussion
Peter Lindgren, guitare
Martin Mendez, guitare basse

(Music for Nations, 2003)

Deuxième album d'Opeth que je découvre. Le premier c'était il y a précisément quatre ans, en juillet 2014 : Ghost Reveries,
dont je garde une excellente impression, -peut-être encore meilleure d'ailleurs (à moins que mon souvenir enjolive).
Là encore je trouve ça très bon, mais je ne comprends pas bien pourquoi on classe ce groupe suédois à "Heavy Metal"
alors que leur univers me semble essentiellement onirique.

3) [Kobaïa] Magma

= Magma

(Philips, avril 1970)

Découverte de ce groupe. Quel univers !

Moi, il m'a fallu du temps avant d'entrer dedans (et j'y suis plutôt entré grâce aux live.)

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Au programme ce soir :


Après la pause :  un vieux polygame de chez les Brit.
Et on terminera avec un album qui a ramassé pas mal de blé.

L'orgue de la St Giles Church de Londres (Cripplegate)


1) The Six Wives of Henry VIII

= Rick Wakeman & co

(A&M, février-octobre 1973)

Un album qui fait le lien avec la fin du BT aristocratique, et avec ma playlist organistique du soir.
Voilà un des divorcés les plus célèbres de l'Histoire
Portrait musical des six épouses du monarque qui mena au schisme anglican, -original comme thème d'inspiration !
Celui dédié à Jane Seymour fut enregistré sur l'orgue de l'église St Giles Cripplegate.
Par ailleurs Wakeman officie à tous types de claviers (synthés, moog...) joués et mixés avec virtuosité.
J'aime beaucoup !

2) Canned Wheat

Burton Cummings, voix, guitare, clavier, flûte, harmonica
Randy Bachman, guitare, voix
Jim Kale, basse, voix
Garry Peterson, batterie, voix

(RCA, 1969)

Découverte de ce groupe canadien dont je n'avais jamais entendu parler.
Style difficilement étiquetable, et je comprends qu'on le rattache aux divers genres garage, pop et psychédélique.
Et peut-être même prog, avec ces plages solos quasiment jazzy (clavier, batterie...)
Un peu comme les Beatles, non ?
En tout cas j'aime énormément

Genesis : Trespass (70)



Le premier véritable album du groupe.

Leur style inimitable à base d'enluminures de guitares 12 cordes et d'accents vocaux madrigalesques est dores et déjà en place.


Un disque très attachant.

arnaud bellemontagne a écrit:

Genesis : Trespass (70)



Le premier véritable album du groupe.

Leur style inimitable à base d'enluminures de guitares 12 cordes et d'accents vocaux madrigalesques est dores et déjà en place.


Un disque très attachant.  

Oui, un premier album vraiment à mon goût !

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Genesis : Nursery Cryme (71)



Anthony Philips s'en va pendant que Steve Hackett (guitare) et Phil Collins (batterie) arrivent.

Esthétiquement le groupe reconduit les acquis de Trespass avec un zeste de maîtrise technique en plus (à ce titre l'apport des deux arrivants est crucial).

Un disque essentiel.

Puisque vous évoquez Genesis, j’ajoute voix au chapitre, je me suis remis récemment à écouter The Lamb lies down on Broadway (1974)

Je l’ai écouté en vinyle quand j’étais ado, et quelques fois il y a une petite dizaine d’années. Comme alors, la complexité de ce double album m’a toujours séduit par son originalité, son charme et paradoxalement son agréable laideur, ou sa bizarrerie. J’entends quelque chose de facile dans cette musique, malgré son décalage.

The raven that refused to sing (2013) Steven Wilson

Et comme promis par arnaud, excellent cru que celui-ci ! On y est en plein Prog’ dans un style qui rappelle le meilleur des 70’s, transposé de nos jours. Une source ! Les ambiances et mélodies mystérieuses et belles, l’invitation à contempler et à se plonger dans les géographies, cimes et ravins, paysages qui transportent. Bref, merci pour la découverte.

Tout le plaisir est pour moi.

Je continue mon voyage au sein la Genèse.

Genesis : Foxtrot (72)



Tant de grands moments dans ce disque : l'intro majesteuse au mellotron de Watcher of the Skies, les prouesses théâtrales de Peter Gabriel sur Get 'Em Out by Friday, les guitares acoustiques entrecroisées de Can-Utility and the Coastliners et bien entendu le final absolument grandiose de Supper's Ready.

Un disque tout aussi indispensable que les deux précédents.

Genesis : Selling England by the Pound (73)



Que dire de plus sur ce disque admirable et admiré de tout amateur de progressif qui se respecte?

Ah oui, John Lennon l'aimait beaucoup.

Southern Empire : Civilisation (2018)



Deuxième opus d'un groupe australien formé en 2014 (sur les cendres des excellents Unitopia).

Au programme, 4 titres (aux durées respectives de 10,20,30 et 10 minutes) foisonnants portés par un authentique souffle épique avec quelque chose de très américain (à savoir, accrocheur et pro) dans l'interprétation et la production.

Un disque splendide qui ravira les amateurs de Spock's Beard, Transatlantic, Enchant, Neal Morse, Moon Safari et Dream Theater.

@Emeryck : chaudement recommandé

arnaud bellemontagne a écrit:

Tout le plaisir est pour moi.

Je continue mon voyage au sein la Genèse.

Genesis : Foxtrot (72)

Tant de grands moments dans ce disque : l'intro majesteuse au mellotron de Watcher of the Skies, les prouesses théâtrales de Peter Gabriel sur Get 'Em Out by Friday, les guitares acoustiques entrecroisées de Can-Utility and the Coastliners et bien entendu le final absolument grandiose de Supper's Ready.

Un disque tout aussi indispensable que les deux précédents.  

arnaud bellemontagne a écrit:

Genesis : Selling England by the Pound (73)

Que dire de plus sur ce disque admirable et admiré de tout amateur de progressif qui se respecte?

Ah oui, John Lennon l'aimait beaucoup.  

Oui, deux grands albums.

J'aime bien me faire une "séquence" Génésis" de temps en temps .
Je vais me repasser Selling England by the Pound sous peu .

David Rolland a écrit:

Puisque vous évoquez Genesis, j’ajoute voix au chapitre, je me suis remis récemment à écouter The Lamb lies down on Broadway (1974)

Je l’ai écouté en vinyle quand j’étais ado, et quelques fois il y a une petite dizaine d’années. Comme alors, la complexité de ce double album m’a toujours séduit par son originalité, son charme et paradoxalement son agréable laideur, ou sa bizarrerie. J’entends quelque chose de facile dans cette musique, malgré son décalage.

Je me demande si ça n'est pas le double album/concept le plus homogène d'un point de vue qualitatif (des 70's).

On en est donc à Trick of the Tail (76)



Peter Gabriel s'en va et Phil Collins prend le micro (tout en gardant la batterie).

Des couleurs jazz-rock inattendues (la coda instrumentale de Dance on a Volcano, le break de Robbery Assault and Battery, Los Endos), quelques lourdeurs (Squonk) , une des plus belles chansons jamais écrites (Entangled) et deux manfestes éloquents du romantisme banksien (Mad Man Moon, Ripples).

Excellent.  

Wind and Wuthering (77)



Un disque habité par une poésie sonore d'une intensité rare.

Peut être mon album favori de Genesis.


And Then There Were Three (78)



Le guitariste Steve Hackett étant parti, le groupe se retrouve à trois.

Un disque de transition entre la période progressive et la période usine à tubes.

La production pâteuse et le mixage confus desservent grandement le disque.

De l'album surnage deux merveilles dans la lignée du glorieux legs de la formation : Burning Rope et The Lady Lies (ah, ce fade out magique ).
A noter également un intéressant morceau d'ouverture (Down and Out) qui nous rappelle à quel point Phil Collins est un fantastique batteur.

Un dernier flamboiement instrumental sur le disque suivant (l'épique Duke's Travels de l'album Duke) avant que le groupe ne devienne une fabrique mécanisée de hits tous plus insipides les uns que les autres...

Reste entre 1970 et 1977 un corpus discographique exceptionnel.

2 magnifiques albums de prog 70's américain :

Hands : Hands (77)



Formation d'une très grande richesse timbrale et instrumentale qui peut rappeler Gentle Giant avec des touches folk à la Jethro Tull et un enracinement résolu dans le terroir américain façon Kansas ou Dixie Dregs.
Un disque somptueux!


Yezda Urfa : Sacred Baboon  (76)



Un groupe bourré de talent et d'énergie qui frappe par son côté à la fois "brut de décoffrage" et en même temps incroyablement " discipliné et en place", un peu comme si le Yes de Relayer rencontrait le Gentle Giant d'Octopus. Une démarche qui inspirera certainement des formations d'avant-prog américaines comme 5UU's ou Thinking Plague.
Là encore un album mirifique.  

@Benedictus : ce Sacred Baboon t'es tout particulièrement destiné (je pense également que le côté très folk à la Tull de Hands pourra te parler)
@Barbajuan : je pense que tu connais déjà ces deux disques fort prisés des aficionados du prog. Dans le cas contraire, tu sais ce qui te reste à faire toutes affaires cessantes.
@Emeryck : 2 albums à écouter.

Merci, c'est noté! (Mais pas forcément pour tout de suite.)

Ah oui, Yezda Urfa c'est irrésistible, on l'avait déjà évoqué ici-même il y a quelque temps mais je croyais me souvenir que tu n'étais pas plus client que ça.
Leur musique part un peu dans tous les sens et ça peut déconcerter, mais moi j'adore ce côté débridé

Jamais entendu parler de Hands, en revanche.

En effet, le côté déjanté de Yezda Urfa m'a un peu rebuté au début mais je m'y suis fait.
Vraiment un groupe exceptionnel.  

Hands est quasiment du même tonneau (dans un registre plus "posé").

Autre groupe US aussi surdoué que frappadingue : Cartoon et son album éponyme de 1982




Ils officient dans un style plus avant-gardiste et contemporain façon Univers Zero, King Crimson ou Henry Cow mais avec un côté plus fun, coloré (dans un esprit Zappa/Canterbury) et moins "dark" que ces 3 formations. Cet alliage entre complexité de structure et lyrisme chamarré peut rapprocher Cartoon d'une formation comme les Rascal Reporters.

Là encore un disque tout à fait recommandable.

arnaud bellemontagne a écrit:

Ils officient dans un style plus avant-gardiste et contemporain façon Univers Zero, King Crimson ou Henry Cow mais avec un côté plus fun, coloré (dans un esprit Zappa/Canterbury) et moins "dark" que ces 3 formations.

Miam! C'est noté...

arnaud bellemontagne a écrit:

les Rascal Reporters

Connais pas. Tu as des références précises à me conseiller?

Oui, le brillant et foutraquement canterburien The Foul-Tempered Clavier (2002)

Merci!

J'oubliais : Dave Newhouse, le leader des Muffins, participe à l'album en tant qu'invité.

Nova Collective : The Further Side  (2017)



Mais comment ce disque a-t-il pu passer sous mes radars ?

Nova Collective est un "supergroupe" composé du bassiste Dan Briggs (BETWEEN THE BURIED AND ME, TRIOSCAPES), du batteur Matt Lynch (TRIOSCAPES), du guitariste-claviériste Richard Henshall (HAKEN) et du guitariste Pete Jones (ex-HAKEN).

Evidemment, dés qu'on parle de supergroupe on a en tête une réunion au sommet de virtuoses plus occupés au petit jeu du "et ça tu peux le faire?" qu'a faire véritablement de la musique.

Force est de constater que Nova Collective ne s'inscrit guère dans cette démarche tant ce disque témoigne d'un travail intense d'écriture et d'arrangement.

A la croisée du Métal-Prog et du Jazz-Fusion, nos 4 musiciens mettent leur technique (superlative, il faut bien le dire) au service de compositions foisonnantes et travaillées, portées par une inspiration mélodique sans faille.

Le son du groupe pourra évoquer à l'auditeur des formations comme Gordian Knot, Planet X, Animals as Leaders voire Liquid Tension Experiment... à ceci près que Nova Collective a pour lui une science de la composition et des contrastes plus aboutie.

Un disque fantastique qui aurait du figurer dans mon top 5 de 2017...

@Emeryck : indispensable
@Benedictus : recommandé
@Thelonious : le côté jazz-fusion du groupe pourra te parler
@Barbajuan :recommandé

David Rolland a écrit:

The raven that refused to sing (2013) Steven Wilson

Et comme promis par arnaud, excellent cru que celui-ci ! On y est en plein Prog’ dans un style qui rappelle le meilleur des 70’s, transposé de nos jours. Une source ! Les ambiances et mélodies mystérieuses et belles, l’invitation à contempler et à se plonger dans les géographies, cimes et ravins, paysages qui transportent. Bref, merci pour la découverte.

Il a fait deux Olympia cette année et il revient en France pour une tournée hors-Paris. J'ai assisté aux deux dates parisiennes et même si je n'ai pas aimé son dernier album (To the bone, 2017) je n'ai absolument pas regretté. Nous avons eu la chance d'avoir Arriving Somewhere but not here (premier concert) et Routine (concert 2). En ce moment je redécouvre Porcupine Tree. Les paroles sont à mon avis vraiment indigentes, comme si elles avaient été écrites par un adolescent désemparé. Mais ce n'est pas la force du groupe. Porcupine Tree joue avec les contrastes, ça va du chant presque metal 'Blackest Eyes' à la ballade 'Sentimental' (et 'Normal'), des harmonies vocales superbes, en clair  : la douceur et la rage se mélangent constamment, même au sein d'un même morceau.

Ensuite, l'élément guitare est fondamental, Steven Wilson est un guitariste excellent (j'invite notamment ceux qui en douteraient à écouter le morceau Shesmovedon en entier) et en solo il s'est entouré d'un guitariste tout aussi excellent : Guthrie Govan dans The Raven that refused to sing : la preuve se trouve dans le solo  Drive Home. Les vidéos qui accompagnent certains morceaux : Drive Home, The Raven that refused to sing, Routine sont une réussite. Cet album de 2013 semble prendre la mort pour thème central. Routine narre l'histoire d'une femme qui continue sa "routine" (ménage, rangement, dresser la table...) même après la mort de ses proches.  Quant au sublime Drive Home, c'est l'histoire d'un accident de voiture. Il me semble que certains morceaux ont servi de bande son à un jeu vidéo.

Quant à son dernier album, je dirais seulement : Wilson fait sa pop star. Je pense qu'il a envie d'infiltrer le monde de la musique mainstream.

Oui, pas grand chose à se mettre sous la dent pour le fan de prog sur le dernier album, malgré un morceau de 9 minutes tout à fait intéressant.

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5 UU'S : Crisis In Clay (97)



Un groupe que j'ai évoqué à plusieurs reprises pour un disque singulier, défricheur et expérimental.

Pour le dire vite, une greffe du chanteur de Yes sur du Henry Cow (orgue aigrelet, dissonances).

Un disque passionnant pour amateur de sensations fortes.

King Crimson : Discipline (81)



Après le Red de 74, retour du groupe de Robert Fripp (avec autour de lui Adrian Belew, Tony Levin et Bill Bruford).

Une approche résolument moderniste avec un son urbain et tranchant (parfois dans la lignée des Talking Heads) qui n'abjure en rien le goût immémorial de King Crimson pour la complexité et l'expérimentation (cf. le sublime Frame by Frame ).

Sans doute une des réinventions les plus spectaculaires et abouties de l'histoire de la rock music au sens large.

Oui je l'aime bien cet album. Aussi important que les albums mythiques (In the court, Red, Larks' tongues) et finalement peut-être plus abordable.

Plus abordable si on a déjà un pied dans l'esthétique des années 80. Sinon (surtout si on est accro aux sonorités 70's), on est tout à fait disposé à trouver cela un chouilla froid et distancié.

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King Crimson : Beat (82)



Un peu plus pop (par endroits) que le précédent mais tout aussi recommandable.
La guitare d'Adrian Belew me fait curieusement penser aux envolées de guitare-synthé de Pat Metheny (Sartori in Tangier).

King Crimson : Three of a Perfect Pair (84)



L'album est scindé entre chansons (assez pop et très datées 80's) et instrumentaux atmosphériques (dont l'assise substantielle n'apparait pas évidente).L'album se clôt par un Larks Tongue in Aspic Part III qui commence de façon prometteuse (avec un lick frippien emprunté au Larks Tongue in Aspic Part I) mais se termine en eau de boudin.

Un disque décevant au final...