Jack Swanson Candide
Sabine Devieilhe Cunégonde
Nicolas Rivenq Pangloss / Martin / Cacambo
Sophie Koch La vieille dame
Jennifer Courcier Paquette
Jean-Gabriel Saint Martin Maximilien / Le Capitaine / Senor II / Le croupier
Kevin Amiel Le Gouverneur / Vanderdendur / Ragostski / Senor I / Le Juge / le Grand Inquisiteur
Robert Tuohy direction
Orchestre Philharmonique de Marseille
Chœur de l’Opéra de Marseille
Une œuvre pétulante, que je découvrais, pleine de clins d’œil à des œuvres antérieures, foutoirs de références génialement excitant, fidèle à l’ironie et la dérision voltairienne. Des chorals parodiquement teutons au duo d'amour affolé alla Tristan, en passant par les concours de vocalises entre personnages/chanteurs (qui rappelle Der Schauspieldirector, Viva la mamma! ou Ariadne auf Naxos). Et un texte délicieux, désopilant, avec là encore, des références métatextuel savoureuses : « Candide, reconnaissant le contre-mi de Cunégonde... »...
Et puis quel plateau !
Devieilhe hilarante, toujours aussi musicale et subtile, dans un rôle qui n’invite pas nécessairement à la nuance ; Rivenq délicieux narrateur (quel bel anglais !) et éloquent dans les passages chantés ; Koch qui s’amuse follement, en plus de chanter tout à fait dans l’esprit ; Coursier pleine de malice, qui déploie une jolie voix ; Saint Martin (que je ne connais pas), assuré, possédant une belle et riche voix ; Amiel, un peu à la peine dans les graves de et au volume parfois un peu trop menu, mais qui caractérise tous ses personnages et convainc sans souci ; et puis, last but not least, Swanson, une découverte aussi, poétique, juvénile, au chant superbe dans les passages plus élégiaques — j’ai du mal à me figurer un autre Candide possible (dans un meilleur monde que le meilleur des mondes possibles peut-être ?).
Direction pleine d’énergie et de saveurs de Robert Tuohy, mais l'Orchestre philharmonique de Marseille couvrait malheureusement souvent les chanteurs... Chœur de l’Opéra de Marseille pas toujours compréhensible, mais investi et gorgé de belles couleurs de timbres.
Rien que pour voir Sophie Koch esquisser quelques mouvements de tango, ça valait le déplacement.