Votre dernier film visionné

Francis Veber : Le jouet        1976

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Le film est assez bon mais il m'a un peu déçu : je m'attendais à quelque chose de plus drôle ; il y a bien sûr quelques scènes drôles mais elles sont insérées avec parcimonie dans le film. Le film est une satire sociale autour de la toute-puissance d'un patron : Pierre Richard vient d'être employé dans un journal, alors qu'il fait un reportage sur le magasin de jouet qui appartient au patron de son journal, son fils décide de le choisir comme jouet ; le père cède et exauce la demande du fils. La scène où entre le patron dans le film est sans doute celle qui m'a fait le plus rire, et présente bien le personnage. J'ai bien aimé le virement progressif de tonalité que prend le film - qui s'accompagne d'un changement de regard sur le fils puisque l'on comprend que son père se fiche en fait complètement de lui - et Pierre Richard rend très crédible ce virement de tonalité : il va se rapprocher du fils pour se liguer avec lui contre le père.

C'est drôle et assez grinçant, j'ai beaucoup aimé.

The Dictator

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Fear city



La classe américaine

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Cédric Klapisch : Riens du tout        1992

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C'est le premier long-métrage de Klapisch, réalisé juste avant Le péril jeune qui le fera connaître ; ce film comporte déjà un casting plutôt alléchant : on y trouve notamment Fabrice Luchini et Jean-Pierre Daroussin et les deux sont d'ailleurs plutôt bons mais j'ai un peu peiné à trouver beaucoup d'intérêt à ce film. Par la forme chorale qu'il adopte, en démultipliant les personnages un peu secondaires pour vraiment faire du grand magasin une fourmilière, une grande machine bien huilée (cf. l'assistante aux discours de Lepetit) aux pièces multiples, il dilue nettement tous les enjeux potentiels du film et cela devient vraiment plat, plus rien ne ressort vraiment et même si certaines scènes font sourire, on commence quand même à s'ennuyer un peu. Par contre, c'est fou à quel point ce film respire le début des années 90, notamment dans les vêtements, les couleurs et les coupes de cheveux.

Emeryck a écrit:

Par contre, c'est fou à quel point ce film respire le début des années 90, notamment dans les vêtements, les couleurs et les coupes de cheveux.

Comment tu sais, t'étais même pas né!

Sept ans de réflexion

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Benedictus a écrit:

Emeryck a écrit:

Par contre, c'est fou à quel point ce film respire le début des années 90, notamment dans les vêtements, les couleurs et les coupes de cheveux.

Comment tu sais, t'étais même pas né!

J'ai mes informateurs/trices. 

Emeryck a écrit:

Benedictus a écrit:

Emeryck a écrit:

Par contre, c'est fou à quel point ce film respire le début des années 90, notamment dans les vêtements, les couleurs et les coupes de cheveux.

Comment tu sais, t'étais même pas né!

J'ai mes informateurs/trices. 

Tu en as trop dit ou pas assez

Jean Epstein : La chute de la maison Usher        1928


Ce film est absolument étonnant, il s'agit d'une adaptation simultanée de deux nouvelles de Poe dont Epstein n'entend pas tellement retranscrire la trame avec précision mais plutôt l'atmosphère et c'est ça qui est merveilleux. Roderick Usher invite un de ses amis à le rejoindre dans son immense manoir, il est obsédé par l'idée de peindre le portrait de sa femme comme cela se fait habituellement dans la famille, sa femme est mourante et meurt au cours du film, il refusera de l'accepter. Ce qui frappe en tout premier lieu dans ce film, c'est son inventivité picturale : la scène de transport du cercueil, avec toutes ses surimpressions à alternance rapide entre la vue objective, la vue subjective avec les arbres (qui servent également le côté fantastique) et le rappel des bougies qui se situaient entre sa femme et la peinture ; il y a également une scène superbe lorsqu'il peint et que sa femme faiblit, il y a une alternance extrêmement rapide entre vue subjective face à la toile et vue objective du mari qui peint ; certaines scènes (notamment vers la fin) fonctionnent merveilleusement, totalement hallucinées. Il y a également une grande utilisation de matérialisations gazeuses (fumée qui se répand, vent) pour traduire la folie grandissante du mari ; et d'ailleurs, si la maison semble d'abord totalement exilée (personne ne veut d'abord y emmener l'ami d'Usher) et très hermétique, elle est progressivement prise d'assaut par le vent et les fumées - je me demande ce qu'aurait été ce film s'il avait été sonorisé, notamment avec le vent, cela aurait pu très bien marcher. Le montage est également génial dans son rythme, très varié, avec beaucoup d'utilisation du ralenti, à des rythmes différents. Je me demande vraiment comment il a pu faire tous ces plans, ces changements de points de vue ; un très grand film de plus dans la filmographie d'Epstein.

Bob Rafelson : Five easy pieces        1970

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J'ai bien aimé ce film, je l'ai trouvé vraiment émouvant - et le tandem central formé de Karen Black et Jack Nicholson y est pour quelque chose, elle est d'une sincérité remarquable. J'ai beaucoup aimé l'utilisation de la musique dans ce film, elle sert vraiment de marque de différenciation sociale : lorsque Robert (Nicholson) est avec Rayette (Black), on entend des chansons sur lesquelles elle chante parfois - chansons remarquables, d'ailleurs - ; mais cela contraste avec les morceaux de piano entendus lors du retour de Robert en la demeure familiale - comme lorsque Rayette demande à la famille de Robert s'ils n'ont pas de télévision et qu'un des membres de la famille la méprise pour cela. Certains plans sont vraiment d'une grande beauté plastique - notamment les plans de coucher de soleil, ou le plan où Robert dort au bord de la cheminée - mais je crois que ma séquence préférée est le moment où Robert rejoue du piano pour la première fois dans la demeure familiale, il y a ce long travelling circulaire, très introspectif et la caméra fait le lien avec son passé en passant tour-à-tour devant toutes les photos de famille. Ce que dépeint ce film, c'est un rejet à la fois de la classe bourgeoise et de la classe ouvrière à travers un homme issue de la première, ayant rejoint la seconde en travaillant sur un chantier mais ne trouvant sa place dans l'une ni l'autre et dont le seul recours est la fuite (cf. la scène du piano sur l'autoroute dans les bouchons : Robert monte dans la benne d'un camion, joue sur un piano qui se trouve à l'intérieur de celle-ci et le camion part et quitte l'autoroute, ça me semble très signifiant ; la (terrible) scène de fin est très explicite, par ailleurs) ; je trouve que le film préfigure cette ambiance errante, déboussolée et peu confiante que l'on va retrouver dans beaucoup de films américains des années soixante-dix (Three days of the condor, The conversation, Taxi driver, etc.).

Emeryck a écrit:

Jean Epstein : La chute de la maison Usher        1928

tu as vu quels autres Epstein? j'ai du manqué tes critiques ^^

Parsifal a écrit:

Emeryck a écrit:

Jean Epstein : La chute de la maison Usher        1928
 

tu as vu quels autres Epstein? j'ai du manqué tes critiques ^^

J'ai vu La glace à trois faces, Finis terrae et Cœur fidèle. C'est possible, il y avait longtemps que je n'avais pas vu un film d'Epstein - presque deux ans ; j'ai beaucoup/énormément aimé tous ces films.

Yves Boisset : Folle à tuer        1975

 + / 
Je trouve ce film injustement descendu : bien sûr, il n'est peut-être pas au niveau des plus grandes réussites de Boisset, il a peut-être quelques baisses de régime mais ce qu'il (enfin, plutôt Jean-Patrick Manchette puisque ce film est l'adaptation de son livre Ô dingos, ô châteaux) raconte n'est tout de même pas banal pour l'époque - et même encore aujourd'hui. Un riche industriel (Michael Lonsdale) embauche une femme (Marlène Jobert) qui sort d'un asile pour l'engager en tant que gouvernante  ; elle a été mise dans cet asile car elle avait tué un policier lorsqu'elle était jeune. Cette femme, l'enfant dont elle s'occupe et le chauffeur de l'industriel se font ensuite enlever par des gens qui veulent faire chanter l'industriel. L'intrigue est plutôt classique mais j'ai trouvé que le réalisateur arrivait à installer un climat de tension, notamment lors de la course-poursuite car la partie avant cette partie du film est un peu longue. Ce qui n'est pas banale, c'est le propos sur la folie : on apprend dans le film que si la femme a tué ce policier, c'est en fait parce qu'il l'avait violée et d'ailleurs, dès l'enlèvement, les ravisseurs lui font taper une lettre de demande de rançon ; immédiatement après, les gendarmes l'accusent alors d'avoir enlevé l'enfant en soulignant bien le fait qu'elle était folle et dangereuse. Beaucoup de gens ont l'air de considérer ce film comme un pur thriller sans revendication politique mais je trouve le message assez virulent même s'il n'est pas le centre du film comme cela a pu être le cas dans ses autres films.

The lost weekend (Le Poison)

Philippe Condroyer : Un homme à abattre        1967


Philippe Condroyer est un réalisateur que je ne connaissais pas du tout, et pour cause : il n'a réalisé que trois films pour le cinéma qui n'ont absolument rien à voir entre eux : ce film, une adaptation de Tintin et les oranges bleues et La coupe à dix francs, un film social mettant en vedette des jeunes. Un homme à abattre est une sorte de film policier très abstrait où trois hommes recherchent un criminel nazi ayant tué le frère de l'un d'eux pendant la seconde guerre mondiale. L'un des seuls points intéressants de ce film, c'est sa manière de s'insérer dans le genre : il est aux antipodes du spectaculaire et du dramatique, le film consiste au moins pour ses deux premiers tiers de l'épiage du criminel potentiel, il s'agit donc d'un film qui se passe principalement en intérieur et de Barcelone où se passe le film, on ne reconnaît rien ; cela créé une ambiance particulière qui est intéressante mais cela est également un point problématique du film car le film n'a à peu près rien d'autre à offrir : les dialogues sont mauvais, le scénario est bien court (même si original) et il prend des détours parfois complètement inutile pour essayer de montrer des choses à l'écran mais cela enlise le film encore plus. Enfin bref, malgré la performance convaincante de Trintignant dans ce rôle un peu indiscernable et ce style étonnant, on s'ennuie beaucoup dans ce film.

Lucio Fulci : Il gatto nero        1981


Il s'agit d'une adaptation de la nouvelle The black cat de Poe et ce n'est vraiment pas très réussi. Je crois que la seule chose à peu près réussie du film, c'est d'utiliser une vue subjective pour le chat qui est vraiment un personnage à part entière. La narration est vraiment brouillonne, fait énormément de sur-place, les histoires sont mélangées et il y a énormément de redites - que ce soit dans la narration ou visuellement ; ce qui fait que tout se compense un peu et cela devient assez vite très ennuyeux ; il essaie parfois de faire un peu du giallo dans l'esthétique mais le récit est très vite éventé ; pour moi, c'est un film qui n'a vraiment pas grand-chose à dire. C'est dommage car j'avais beaucoup aimé Una lucertola con la pelle di donna.

Some like it hot

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Apportez-moi la tête d'Alfredo Garcia - Sam Peckinpah, sorti en 1974



Excellent Road Movie à la sauce western, Warren Oates y est épatant.
Certainement une référence de Tarantino.

Rupture

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Bien réalisé. Scénario foiré.

Claude Chabrol - Merci pour le chocolat sorti en 2000



De ceux que j'ai vus, c'est le premier Chabrol que je n'ai pas aimé.
Je le trouve plutôt faiblard.

Christian-Jaque : Si tous les gars du monde...        1956


C'est le premier film de ce réalisateur que je vois - j'ai aussi prévu Les disparus de Saint-Agil pour bientôt - et c'est aussi le premier rôle au cinéma de Jean-Louis Trintignant. J'ai plutôt aimé ce film, l'histoire se suit sans déplaisir même si elle est un peu monolithique et sommaire, il y a tout de même de beaux moments. L'optimisme de ce film fait sourire (en tout cas, il m'a fait sourire) : des hommes sont sur un bateau, plusieurs passagers tombent malade successivement à cause d'un jambon mal fumé ; après de nombreuses tentatives de SOS à la radio, l'appel du capitaine trouve enfin un destinataire qui va décider de lui faire revenir un médicament depuis Paris ; s'ensuit alors une immense chaîne humaine, traversant les pays et même la porte de Brandebourg, souvent grâce à des gens qui désobéissent à des ordres/réglementations ; le parallèle avec la résistance ne fait que peu de doute. D'ailleurs, cette position extrêmement optimiste donne quelque chose de très maladroit (mais classique) sur le plan du racisme : le capitaine du bateau accuse la seule personne noire du bateau et les autres lui disent que c'est n'importe quoi mais par contre, après, aucun souci pour montrer un docteur blanc dans un Togo colonisé ; la scène finale où le passager noir se jette à l'eau pour récupérer le médicament délesté par des officiers nordiques est assez étrange, ça fait un peu "bah vous avez vu, les noirs, ils sont gentils" : le personnage noir ne sert pas à grand-chose dans le film à part démentir quelques préjugés racistes, c'est dommage.

Roger Vadim : Les liaisons dangereuses        1959

 + / 
Le film s'ouvre sur une intervention du réalisateur qui explique la manière dont le film s'insère dans sa filmographie ; j'ai trouvé que c'était une très mauvaise idée, surtout quand on le dit sur un ton sérieux comme Vadim le fait ; en plus, il est en mode "ouais, alors Et dieu... créa la femme c'était une femme libre mais extravertie mais... vous savez... certaines sont plus subtiles dans leur manière de faire mais tout aussi libre, le personnage de Juliette dans ce film en est un exemple" ; en bref, vraiment paternaliste à souhait. Vient ensuite le film, avec un générique se déroulant sur un jeu d'échecs, cela annonce la dynamique du film : une dynamique de la tactique, du jeu mais aussi de la paire. Le film est bien sûr une adaptation (libre) du livre éponyme de Choderlos de Laclos où un homme et une femme de bonne condition sociale s'envoient mutuellement des lettres dans lesquelles ils se racontent leur aventures et exploits ; ici, Vadim reprend cette trame, mais l'adapte dans une société très contemporaine et les deux personnages principaux sont mariés. Le récit m'a laissé un peu de marbre, j'ai toutefois beaucoup aimé les dialogues et ce que j'ai préféré, c'est la réalisation : j'ai été surpris par tant de modernité venant de ce réalisateur. Le noir et blanc est très beau, il y a des plans débullés très signifiants, des travellings rapides bien vus, beaucoup de bonnes choses sur ce plan. Le duo Jeanne Moreau et Gérard Philippe est également très convaincant avec quelques rôles secondaires agréables (Simone Renant et Jean-Louis Trintignant) et d'autres présences plus étonnantes - Boris Vian, notamment. En somme, malgré un départ plutôt extrêmement agaçant, le reste est plutôt agréable.

Emeryck a écrit:

Le film s'ouvre sur une intervention du réalisateur qui explique la manière dont le film s'insère dans sa filmographie ; j'ai trouvé que c'était une très mauvaise idée, surtout quand on le dit sur un ton sérieux comme Vadim le fait

J'ai envie de dire surtout quand on s'appelle Vadim et qu'on a pas beaucoup de raison de s'en vanter

Sinon j'ai un plutôt bon souvenir du film (je ne me souviens pas de l'intro prétentieuse par contre, j'ai du refouler), peut être ce que Vadim a fait de mieux (bon c'est pas très difficile)

The Thin man

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surtout, dans mon souvenir (et dans toute la série des films, très alcoolisée )

Ah oui, c'est juste!

C'est sympa cette histoire de détective à la petite semaine qui fait semblant de ne pas l'être.
J'ai vu qu'il y avait James Stewart dans le 2è film.

Alifie a écrit:

Emeryck a écrit:

Roger Vadim : Les liaisons dangereuses        1959

avec un beau thème de Thelonious Monk, Crepuscule with Nellie, sur le générique et, faute de Monk qui n'avait pas pu faire le déplacement au moment du tournage, une jolie brochette de jazzmen dans l'avant-dernière scène du film : le pianiste Duke Jordan, qui a finalement composé la musique du film, le trompettiste Kenny Dorham, le batteur Kenny Clarke, le contrebassiste Paul Rovère et le jeune saxophoniste Barney Wilen : /watch?v=9qXi9AV0_x4&t=5346  

Oui !! C'est un oubli de ma part car j'ai beaucoup aimé la musique. 

Parsifal a écrit:

Emeryck a écrit:

Le film s'ouvre sur une intervention du réalisateur qui explique la manière dont le film s'insère dans sa filmographie ; j'ai trouvé que c'était une très mauvaise idée, surtout quand on le dit sur un ton sérieux comme Vadim le fait

J'ai envie de dire surtout quand on s'appelle Vadim et qu'on a pas beaucoup de raison de s'en vanter

Sinon j'ai un plutôt bon souvenir du film (je ne me souviens pas de l'intro prétentieuse par contre, j'ai du refouler), peut être ce que Vadim a fait de mieux (bon c'est pas très difficile)

Je ne connais pas beaucoup les films de Vadim, je n'en ai vu que trois en comptant celui-ci mais ça m'intrigue assez en général : Et dieu... créa la femme est pas trop mauvais mais assez lisse, Château en Suède est très étrange et j'en ai un souvenir pas si mauvais mais d'un film pas abouti et j'ai été assez surpris par la modernité de celui-ci.

Emeryck a écrit:

Parsifal a écrit:

Emeryck a écrit:

Le film s'ouvre sur une intervention du réalisateur qui explique la manière dont le film s'insère dans sa filmographie ; j'ai trouvé que c'était une très mauvaise idée, surtout quand on le dit sur un ton sérieux comme Vadim le fait

J'ai envie de dire surtout quand on s'appelle Vadim et qu'on a pas beaucoup de raison de s'en vanter

Sinon j'ai un plutôt bon souvenir du film (je ne me souviens pas de l'intro prétentieuse par contre, j'ai du refouler), peut être ce que Vadim a fait de mieux (bon c'est pas très difficile)

Je ne connais pas beaucoup les films de Vadim, je n'en ai vu que trois en comptant celui-ci mais ça m'intrigue assez en général : Et dieu... créa la femme est pas trop mauvais mais assez lisse, Château en Suède est très étrange et j'en ai un souvenir pas si mauvais mais d'un film pas abouti et j'ai été assez surpris par la modernité de celui-ci.

Pas vu Château en Suède, j'ai vu Et Dieu créa la femme (qui pour moi n'a vraiment d’intérêt qu'en tant que document sur le phénomène Bardot, elle est formidable mais si on l’enlève le film n'a plus beaucoup d’intérêt et même en l'état...), Et Mourir de plaisir (visuellement c'est plutôt beau, mais une photographie ça ne suffit pas a faire un film je me suis ennuyé, c'est une adaptation de Carmilla de Le Fanu), Barbarella (c'est nul mais au moins c'est kitsch et rigolo ), et son adaptation de Metzengerstein de Poe dans le film a sketch Les Histoires Extraordinaires qui m'a mis en colère tellement c'est raté, surtout que dans le même film le sketch réalisé par Fellini (Toby Dammit) est un petit chef d’œuvre et celui de Louis Malle avec Delon et Bardot (William Wilson) est aussi plutôt réussit (pas aussi fascinant que le Fellini qui n'a pas plus grand chose a voir avec la nouvelle de Poe mais qui est une odyssée cauchemardesque morbide a souhait).
Le truc avec Vadim c'est que c'était clairement quelqu'un d'ambitieux, plein d'idée et ça se sent dans ses films, mais le résultat est souvent au mieux inabouti au pire complétement raté. Il n'y a que Les Liaisons Dangereuses dont j'ai un souvenir vraiment positif.

Christian-Jaque - Un revenant sorti en 1946



Ce film est une petite merveille et les dialogues de Jeanson participent pour beaucoup à sa réussite.

Trees lounge

Quentin Dupieux : Au poste !        2018

    +
L'affiche du film annonce déjà un terrain connu : la typographie rappelle celle des affiches des années soixante-dix où trônait en énorme le nom de Belmondo et la posture de Poelvoorde est d'ailleurs la même que celle de Belmondo dans l'affiche de Peur sur la ville d'Henri Verneuil ; ce terrain connu, ce sera l'interrogatoire avec ses reconstitutions physique et mentales, ses champs/contre-champs et le scindage moral bipartite qu'il induit. Bien sûr, ces lieux, Dupieux va se les ré-approprier, et d'ailleurs, il sorte majoritairement de son travers habituel de l'absurde pour l'absurde et produit un récit qui raconte vraiment quelque chose : par déformations successives d'ordres différents ; d'abord dans le langage, ensuite dans les personnages eux-mêmes (l'œil de Philippe, le trou dans les poumons du personnage de Poelvoorde, le trou dans la tête de Philippe, l'hémorragie du défunt), puis il s'étend au domaine temporel (mélange des temporalités) et ce mélange temporel met sur le tapis un des problèmes centraux dans ce genre : la vérité. Philippe va d'abord raconter son histoire, ponctuée de flashbacks, l'inspecteur a d'abord quelques doutes sur le récit et s'installe ensuite dans les différentes temporalités jusqu'à commencer une phrase dans une temporalité, la réponse se fait dans une temporalité antérieure car le suspect a dû réfléchir et l'inspecteur reprend dans cette temporalité. Cependant, je trouve que ce film dit moins de choses que Le daim ; mais je l'aime plutôt bien : il est très concis (à peine plus d'une heure dix) et il est assez drôle et on n'a pas le temps de s'ennuyer et Poelvoorde est vraiment très drôle. Par contre, j'ai trouvé que cette fin était vraiment une porte de sortie facile qui me semble tomber dans ce travers de gratuité que j'évoquais au-dessus.

The Straight story

Akira Kurosawa : Les hommes qui marchèrent sur la queue du tigre        1945


Les films que Kurosawa a réalisés pendant la guerre sont vraiment très mineurs dans sa filmographie : celui-ci, qui n'est pas aussi mauvais que Le plus beau (sorti un an auparavant) est tout de même assez ennuyeux malgré sa brièveté - il dure un peu moins d'une heure. Le scénario est vraiment très sommaire : un prince et ses vassaux fuient déguisés en moines pour ne pas être repérés car ils sont recherchés par le frère du prince ; ce qui devrait faire le sel du film, c'est le porteur qui ne connaît pas la véritable identité du groupe. En fait, ce porteur nous fait rire cinq minutes mais son jeu extrêmement caricatural (aussi bien au niveau des expressions faciales que d'un point de vue sonore) est assez fatiguant et systématique. Beaucoup de scènes sont inutilement longues et même s'il y a quelques plans assez jolis, le résultat n'est vraiment pas convaincant.

Ah non pour moi c'est un très bon opus ! Que je préfère même à certains opus plus tardifs et plus réputés ...

Cololi a écrit:

Ah non pour moi c'est un très bon opus ! Que je préfère même à certains opus plus tardifs et plus réputés ...

Lesquels ? 

Emeryck a écrit:

Cololi a écrit:

Ah non pour moi c'est un très bon opus ! Que je préfère même à certains opus plus tardifs et plus réputés ...

Lesquels ? 

Typiquement Les salauds dorment en paix ou dans une moindre mesure Entre le ciel et l'enfer.

Après j'ai une grosse tendance à préférer ses films "historiques".

Cololi a écrit:

Emeryck a écrit:

Cololi a écrit:

Ah non pour moi c'est un très bon opus ! Que je préfère même à certains opus plus tardifs et plus réputés ...

Lesquels ? 

Typiquement Les salauds dorment en paix ou dans une moindre mesure Entre le ciel et l'enfer.

Après j'ai une grosse tendance à préférer ses films "historiques".

D'accord, je n'ai vu aucun des deux alors je ne peux dire.

James Whale : The bride of Frankenstein        1935

 + / 
Ce film constitue la suite de Frankenstein du même réalisateur, que j'avais bien aimé et c'est également le cas pour ce film, je l'ai même peut-être préféré au premier ; je le trouve beaucoup plus varié et contrasté. La scène d'introduction qui fait la jointure entre les deux films est amusante : Byron félicite la femme de son amie pour avoir écrit Frankenstein et l'incite à poursuivre ; on retrouve alors la créature là où on l'avait laissée, dans son moulin. Le film est toujours assez beau visuellement, on retrouve également ces scènes langienne de chasse au monstre mais il y a surtout une poignée de scène extrêmement belles, notamment la rencontre avec l'aveugle, très signifiante et cette phrase "vous ne pouvez pas parler et moi, je ne peux pas voir" et puis la scène où il découvre ce qu'est un cigare ; ce sont vraiment (surtout la première) des scènes très touchantes, profondément humaines ; je pense que c'est ce qui me plait tant, dans ce film - Karloff est superbe.

D'accord avec toi, encore meilleur que le premier.


Thelma and Louise

+

Marcel Carné : Drôle de drame        1937

 +
J'ai été assez surpris par ce Carné qui ne ressemble vraiment pas du tout à ceux que j'ai vus jusqu'alors : j'ai beaucoup ri. Le principe du film est très simple puisqu'il s'agit de jouer sur les quiproquos, de les retourner dans tous les sens et ce quiproquo se retrouve également dans la progression dramatique : on croit à un véritable noeud dramatique puis tout se défait pour revenir au point de départ - enfin, presque. Ce film est la deuxième collaboration Carné/Prévert et les dialogues sont vraiment bons - au-delà du fameux "moi, j'ai dit bizarre ? comme c'est bizarre...", il y a d'autres moments de dialogues remarquables, notamment lorsque Molyneux revient chez lui sous les traits de Chapel. En plus de ça, les acteurs sont tout de même géniaux : Simon très drôle et touchant, Jouvet sur une forme de retenue un peu étrange ; et surtout, chose que je n'aurai jamais pensé voir au cinéma, on voit Jouvet dans une tenue traditionnelle écossaise. Le film développe aussi des choses peu communes, notamment cette fixations sur les fleurs, mais aussi cette reconstitution étrange d'un Londres où beaucoup d'affiches sont en français ; j'ai peut-être regretté que le film ne se renouvelle pas plus, mais je l'ai tout de même beaucoup aimé.

Niagara

Atom Egoyan : Family viewing        1987


Je n'ai pas complètement accroché à ce film ; il s'agit du deuxième long-métrage du réalisateur, on trouve déjà quelques similitudes avec Exotica (le seul autre film d'Egoyan que j'ai vu à l'heure actuelle et que j'avais beaucoup aimé), notamment ce style très obstiné (d'autres diront minimaliste) avec une sorte d'espace fusionné aux frontières un peu floues mais ce n'est clairement pas aussi beau, mystérieux et habité que Exotica. Ici, le film s'attaque à la télévision et c'est elle qui opère une sorte de jointure assez étrange entre tous les espaces et j'avoue que le propos m'a semblé assez confus : sur la télévisions passent des souvenirs d'enfance, mais également les sextapes du père et d'autres véritables reportages. Globalement, le propos (en tout cas, celui que j'ai saisi) m'a semblé assez caricatural : c'est limite si le film ne dit pas que la télévision est la déchéance de l'humanité en utilisant bien sûr des images assez caricaturales, souvent très sexuelles - bah oui, la déchéance de l'humanité, voilà ; sans oublier la solitude (toujours sur fond sexuel) par le père qui fait appel à une call-girl. Cependant, j'ai trouvé la place qu'à la télévision dans le film intéressante - et parfois, cela rend les choses assez confuses. Le film était tout de même assez ennuyeux globalement.

Flic ou voyou

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Paolo Sorentino - L'ami de la famille sorti en 2007



C'est le troisième film que je vois de ce réalisateur. J'aime beaucoup le côté très "léché" de ses films ainsi que les performances de ses acteurs (Giacomo Rizzo est terrible de justesse).

Raoul André : Ces messieurs de la gâchette        1970


Un film particulièrement mauvais qui s'apparente à une comédie poussive anti-maoïste, anti-intellectuel(le)s à la cadence particulièrement épuisante. Le scénario est assez sommaire : le fils d'un brigand, étudiant maoïste, (fait mine de) s'éprend(re) de la fille d'un chef d'entreprise et le père essaie d'utiliser cette relation (et les personnalités connexes) pour préparer un hold-up, mais la famille du chef d'entreprise n'a pas dit son dernier mot et décide de répliquer ; on a donc le droit à une heure et demie de ping-pong assez lassant et répétitif. Le fils permet au réalisateur de faire sa petite critique "vous avez vu, les étudiants maoïstes, ce sont des bourgeois" (et il ne va vraiment pas plus loin) mais aussi une critique tout aussi fournie du cinéma de l'époque à travers le cousin (le frère ?) du chef d'entreprise qui est cinéaste, parfaite caricature d'un cinéaste excessivement technique et conceptuel avide de vérité. Concernant les acteurs/trices, certain(e)s sont plutôt bons (Serrault, Poiret) mais sont dirigés d'une manière extrêmement répétitive même si Cordy amène un peu de piquant et que Serrault m'a fait assez rire ; par contre, Darry Cowl m'a assez énervé et je l'ai trouvé particulièrement mauvais. Il y a longtemps que je n'avais pas vu un film aussi profondément débile.