[Metal] Playlist

Pipus a écrit:

Je suis totalement conquis par les envolées lyriques et mélodiques que je trouve plus prégnantes que sur les autres opus.

Ah ben justement je les trouve moins inspirées que dans les albums précédents de mon côté. Et comme les arrangements me déçoivent vraiment, forcément, je n'ai plus grand chose de positif à me mettre sous la dent. Mais je ne suis pas plus surpris que ça que l'album puisse avoir ses fans, il est vraiment différent du précédent, il y a donc des déçus et des convaincus, comme souvent dans ce cas (là, je me dis quand même que je dois peut-être m'inquiéter concernant mes goûts si je fais partie de ceux qui sont déçus qu'ils n'aient pas enchaîné avec un autre Stand up and fight ! finalement , mais j'assume !).

Je ne sais pas si tu dois t'inquiéter de tes goûts, mais même si l'on n'a pas toujours le même ressenti selon les albums, je les valide à 100%

Mass Hysteria - Matière Noire



J'avais une image assez négative du groupe, je ne sais plus trop pourquoi. La critique élogieuse de Roupoil à propos de l'album m'avait donné envie de redonner sa chance à leur musique. C'est chose faite et effectivement ça fait du bien par où ça passe : c'est hyper efficace, très bien produit, un petit côté indus donne un peu d'originalité à l'ensemble, du tout bon

Emeryck a écrit:

Je crois que je suis complètement imperméable à ça - 'faudrait que j'écoute les groupes que tu cites et les albums précédents de Plebeian Grandstand, par curiosité -, je ne trouve rien à quoi me raccrocher. 

C'est toute ma jeunesse ce courant post-hardcore de la fin des années 90 début 2000.

Je connais mal le courant hardcore originel mais en gros tu as une excroissance dans les années 90 qui mélange le chant et l'énergie hardcore avec des riffs metal et des compositions parfois plus complexes rythmiquement, le tout en cultivant une ambiance très chaotique influencée par la noise. Selon les inclinaisons des groupes on parle de metalcore, de post-hardcore, de mathcore ou même de chaotic hardcore.

Le genre est très lié au label Hydra Head et au studio GodCity Studio de Kurt Ballou, guitariste de Converge.

Mes albums de prédilection (rien d'original ce sont les plus connus du genre) :
Botch We are the romans 1999 que je mets en haut de la liste parce que c'est vraiment un de mes albums préférés, pas forcément le plus complexe dans ses rythmiques mais le plus réussi dans l'agencement des parties de guitare et des rythmiques
Vision of disorder Imprint 1998 que je mets très haut aussi, là on est en plein metalcore, moins aventureux et plus bourrin
Cave In Until your heart stops 1998 avant le virage plus rock du groupe
Converge Petitioning the empty sky 1996 (en vrai un EP rallongé) le plus connu du groupe phare du genre est l'album Jane Doe mais j'ai une préférence pour les titres d'avant sur cet album ou sur l'album suivant Forever comes crashing
Dillinger escape plan Calculating infinity 1999 le plus mathcore du lot, avec des changements de rythmes fréquents et des sonorités très contrariées


Tous ces groupes ont en commun une composante métal extrême plus marquée mais dans le courant post-hardcore certains groupes n'ont pas forcément ce même terreau de base, tout en étant assez proches dans leurs façons de concevoir une musique sans structure classique.

Refused The Shape of punk to come 1998 les plus expérimentaux sont des suédois, et ont à la base un très fort aspect punk mais le titre hommage à Coleman annonce la couleur avec un hardcore très free (mais en vrai c'est surtout un mélange de genres plus que de vraies expérimentations dans les compositions je trouve)
At the drive-in Relationship of command 2000
The Blood Brothers Burn piano burn 2003 les deux sont assez proches dans le style, quelque part entre post-rock et hardcore
The Locust The Locust 1998 le plus bordélique du lot, avec des influences plus grindcore dans la conception de chansons courtes (l'album fait 17 minutes) et un aspect noise assumé, les The Residents du genre

Prosopopus a écrit:

Emeryck a écrit:

Je crois que je suis complètement imperméable à ça - 'faudrait que j'écoute les groupes que tu cites et les albums précédents de Plebeian Grandstand, par curiosité -, je ne trouve rien à quoi me raccrocher. 

C'est toute ma jeunesse ce courant post-hardcore de la fin des années 90 début 2000.

Je connais mal le courant hardcore originel mais en gros tu as une excroissance dans les années 90 qui mélange le chant et l'énergie hardcore avec des riffs metal et des compositions parfois plus complexes rythmiquement, le tout en cultivant une ambiance très chaotique influencée par la noise. Selon les inclinaisons des groupes on parle de metalcore, de post-hardcore, de mathcore ou même de chaotic hardcore.

Le genre est très lié au label Hydra Head et au studio GodCity Studio de Kurt Ballou, guitariste de Converge.

Mes albums de prédilection (rien d'original ce sont les plus connus du genre) :
Botch We are the romans 1999 que je mets en haut de la liste parce que c'est vraiment un de mes albums préférés, pas forcément le plus complexe dans ses rythmiques mais le plus réussi dans l'agencement des parties de guitare et des rythmiques
Vision of disorder Imprint 1998 que je mets très haut aussi, là on est en plein metalcore, moins aventureux et plus bourrin
Cave In Until your heart stops 1998 avant le virage plus rock du groupe
Converge Petitioning the empty sky 1996 (en vrai un EP rallongé) le plus connu du groupe phare du genre est l'album Jane Doe mais j'ai une préférence pour les titres d'avant sur cet album ou sur l'album suivant Forever comes crashing
Dillinger escape plan Calculating infinity 1999 le plus mathcore du lot, avec des changements de rythmes fréquents et des sonorités très contrariées


Tous ces groupes ont en commun une composante métal extrême plus marquée mais dans le courant post-hardcore certains groupes n'ont pas forcément ce même terreau de base, tout en étant assez proches dans leurs façons de concevoir une musique sans structure classique.

Refused The Shape of punk to come 1998 les plus expérimentaux sont des suédois, et ont à la base un très fort aspect punk mais le titre hommage à Coleman annonce la couleur avec un hardcore très free (mais en vrai c'est surtout un mélange de genres plus que de vraies expérimentations dans les compositions je trouve)
At the drive-in Relationship of command 2000
The Blood Brothers Burn piano burn 2003 les deux sont assez proches dans le style, quelque part entre post-rock et hardcore
The Locust The Locust 1998 le plus bordélique du lot, avec des influences plus grindcore dans la conception de chansons courtes (l'album fait 17 minutes) et un aspect noise assumé, les The Residents du genre

Merci pour les nombreuses recommandations, je vais y jeter une oreille.

Ce qui m'avait frappé avec Rien de suffit, c'est à quel point on (lulu et moi) ne semblait pas entendre la même chose, je me souviens en particulier de la question de la batterie qui dans beaucoup de morceaux m'avait semblé très générique "le plus vite possible" (je réécoute rapidement là et je me dis que j'ai surévalué ça   : ça n'arrive que par moments (Part maudite, Angle mort, Rien n'y fait, Jouis, camarade) ; sinon, j'aime beaucoup l'aspect "texturé" ("crade" ?) du son et c'est ce qui me retient, je crois - mais pas suffisamment, visiblement.

Arch Enemy : Deceivers        2022

 +

Soulfly : Totem         2022

 + / 

Thomasl47 a écrit:

Mass Hysteria - Matière Noire

c'est hyper efficace, très bien produit, un petit côté indus donne un peu d'originalité à l'ensemble, du tout bon

Certainement un des albums qui m'ont le plus marqué ces derniers mois !

Rammstein - Rosenrot (2005)



Il arrive régulièrement, lorsqu'un groupe tente de renouveler un peu trop brutalement, qu'on pense d'un album "Ils ont voulu faire autre chose, mais ils se sont plantés". Avec ce Rosenrot, Rammstein réussit un autre genre de plantage "Ils ont voulu faire la même chose, mais ils se sont plantés". Sorti un an seulement après l'excellent Reise, Reise, ce nouveau disque en est un copier-coller beaucoup trop manifeste (plusieurs pistes sont d'ailleurs des chutes de studio qui n'avaient pas été retenus pour l'album précédent), mais en beaucoup moins inspiré. On retrouve ce côté très mélodique et limite commercial, encore plus assumé (le duo avec la chanteuse de Texas, faut pas pousser, ça n'a vraiment rien à faire là), un certain nombre de pistes lentes qui jouent la carte de l'émotion (probablement les meilleurs du disque, un Wo bist du ? reste réussi, la conclusion Ein Lied est également et simplement belle), quelques titres qui gardent une accroche plus bourrine mais peinent à franchement impressionner (Hilf mit mir sort quand même de ce lot), et une piste gag où on se rend finalement compte que la frontière entre délire jouissif (le Moskau de l'album précédent) et bouse grossière (ce Te quieto puta) est bien ténue. Du coup, sans être franchement mauvais, le disque déçoit et constitue le premier réel faux pas du groupe, qu'on peut à ce moment-là mettre sur le coup d'un excès de précipitation.

Machine Head : Of kingdom and crown        2022

 + / 
Bien fait mais rien d'extrêmement exaltant.

Blut aus Nord - Ultima Thulée (1995)



Il faut bien que le dise pour commencer, en démarrant l'exploration de la longue discographie de Blut aus Nord (une quinzaine d'albums en près de trente ans d'existence, tout de même), j'avais un peu peur de ce que j'allais y trouver. Ou plutôt, je craignais de le deviner à l'avance : un gars qui se fait appeler Vindsval mais qui cultive volontiers l'anonymat aux manettes d'un "groupe" reposant en pratique quasi exclusivement sur ses épaules et qui s'est toujours refusé à distiller la moindre note de musique hors disques, une musique justement réputée difficile d'accès, à laquelle les fans les plus inconditionnels n'hésitent pas à accoler régulièrement les qualificatifs "glauque" ou "inhumaine", ça sent très fort le machin underground, bien extrême, qui peut donner envie de fuir autant qu'être une expérience inoubliable. Les premières secondes de cet album fondateur confirment totalement cet a priori : The Son of Hoarfrost débute avec une petite mélodie au clavier, très vite enfouie sous une bouillie de guitares au son abominable et de gargouillis censés servir de chant, à ce moment-là je me dis qu'aller au bout de la discographie du groupe est un objectif délirant d'ambition. Et pourtant, on aurait vraiment tort de se limiter à cette première impression, car Blut aus Nord ne se limite pas, loin s'en faut, à ce black cradingue caricatural. Tout au long des huit pistes qui constituent l'album, ils proposent même une variété de décors vraiment intéressante (même au niveau du son des guitares, si on n'atteint certes jamais quelque chose de vraiment propre, ce n'est pas uniformément dégueulasse), avec des claviers planants faisant régulièrement des irruptions franchement inattendues (sur From Hlidskjalf par exemple), mais surtout deux titres partant dans des directions vraiment différentes : les cinq minutes de chant choral "chamanique" a cappella de My Prayer beyond Ginnungagap, et surtout The Plain of Ida, assez longue piste pratiquement purement instrumentale construite sur des motifs mélodiques entêtants, à l'ambiance glaciale (soyons honnêtes, ça respire quand même rarement la joie et le plaisir chez Blut aus Nord) mais absolument fascinante. Ce titre suffirait à lui seul à me faire recommander au moins une écoute du disque. La fin de l'album est un peu plus pénible pour moi (on revient trop souvent à des sonorités black difficiles), mais la conclusion The Last journey of Ringhorn a une tonalité presque épique qui ne manque pas également de faire dresser l'oreille. Me voila en tout cas convaincu d'aller écouter sans rechigner les albums suivants du compère Vindsval (qui, rappelons-le en passant, est français, pour une fois que du metal extrême ne vient pas du grand Nord !).

Grave Digger, Symbol of Eternity

Vous recherchez du heavy léché, en constante progression, cherchant continuellement à se dépasser et se remettre en question ? Ben n'écoutez pas ça

Je n'avais pas réécouté le groupe depuis Last Supper en 2005... et là, 17 ans plus tard, c'est un peu comme si c'était la suite directe, même le chant de Chris n'a pas changé (bon il a toujours eu une voix un peu déglinguée en fin de vie, donc ça aide )

Je vois avec amusement que l'album précédent était déjà une suite à leur album Tunes of War, un de leurs sommets. Au final, la cuvée de 2022 c'est à peu près pareil, les mêmes formules qu'avant en un peu moins bien... après j'ai une sympathie naturelle pour le heavy allemand, donc malgré le constat objectif en demi-teinte, je l'ai écouté deux fois sans m'ennuyer, d'où ma note plus que correcte.

N'empêche, c'est leur 21è album, c'est pas autant que Rage (25 !), mais ça reste de la productivité acharnée, ils continuent de pondre tous les deux ans comme un jeune groupe. Ce sont les Telemann du metal : production à la chaîne qui ne révolutionne rien mais qui est toujours sympa à écouter

Rammstein - Liebe ist für alle da (2009)



Après un Rosenrot franchement pas terrible, on était en droit d'attendre des allemands une réaction, malgré les dissensions internes qui minent le groupe depuis plusieurs années. Bon point a priori, ils sont revenus à leurs habitudes pour cet album, à savoir plusieurs années de maturation, mais surtout un retour à un son plus massif que sur les opus précédents, sans revenir toutefois à l'indus des origines du groupe (définitivement remplacé par des sonorités plus synthétiques que réellement électro, avec utilisation un peu trop facile de bouts d'orchestration dispensables). Et pourtant, même si l'album fait preuve d'un savoir-faire indéniable, il peine à convaincre totalement. On a en fait la toujours pénible impression que Rammstein s'est contenté d'aligner une suite de titres bien calibrés, totalement dans l'esprit du groupe, mais sans prise de risque, et a fait dans tous les domaines une copie carbone un peu pâle de ce qu'il avait produit dans ses meilleurs albums. Titres musclés qui n'arrivent pas vraiment à enclencher le turbo (l'ouverture Rammlied essaie de pimenter la chose avec ses choeurs surprenants, mais ça ne suffit pas), ballades vraiment pas très inspirées (Frühling in Paris, ok c'est rigolo pour un francophone mais on ne peut pas dire que ça vous remue beaucoup), même la provocation facile de Pussy est un gros pétard mouillé qui n'arrive pas plus à agacer qu'à enthousiasmer. Un album qui s'écoute très agréablement comme musique de fond mais qui manque trop d'approfondissement pour un groupe qui a fait tellement plus fort auparavant.

Blut aus Nord - Memoria Vetusta I - Father of the Icy Ages (1996)



Pour ce deuxième album avant une longue période sans rien publier, Blut aus Nord propose un disque nettement moins surprenant et inspiré que le premier. Les claviers sombres qui ouvrent le disque sont pourtant plutôt prometteurs, mais ce n'est qu'une illusion, tant les guitares dominent complètement ce nouvel opus (on a bien quelques petite irruptions de claviers, mais trop courtes pour vraiment rompre la monotonie de l'ensemble). Mur de guitares peu audibles en fond, mais aussi des éléments nettement plus mélodiques qui se détachent au premier plan, le chant reste très primaire mais agrémenté de choeurs plutôt intéressants, la volonté générale semble être de proposer quelque chose de nettement plus narratif et "classique" que sur Ultima Thulée. Le problème, c'est que, si la musique tient plutôt correctement la route, c'est quand même extrêmement uniforme, et bien sûr plombé par un son black particulièrement fatiguant à la longue. On n'est pas au niveau des pires productions du genre, mais ça transforme un voyage potentiellement intéressant en disque qu'on n'a pas vraiment envie de réécouter pour l'explorer en détail, dommage.

Je te dirais bien de passer le suivant (quitte à revenir dessus après) et d'écouter tout de suite The Work which transforms God (les langues étrangères, pas le point fort du groupe...) qui te permettra de voir si tu vas tenir toute la disco du groupe.

The work fait vraiment partie des sommets de la discographie comme le disait aussi Emeryck même si je mettrais devant Mort et Memoria Vetusta II (je suis moins fana du reste quand le côté ambient ou psyché se fait plus présent).

quant à moi je réécoute Deus Salutis Meæ (2017)... j’ai l’impression qu’il est assez malaimé cet album mais je l’aime bien moi, ça doit être un de ceux que j’ai le plus écouté (après MoRT, Sects et le split avec Ævangelist).

Ah oui, c'est quand même assez true. Pas sûr d'entendre un jour ce groupe sur Fip Metal

Je commence à écouter l'album The Work... et les guitares du premier titre me font penser à celles de My Bloody Valentine.

Lunar Aurora : Elixir of sorrow        2004

Blut aus Nord, Thematic Emanation of Archetypal Multiplicity (2005)
Blut aus Nord, Debemus MoRTi (2014)

 

Merci pour les avis concernant Blut aus Nord, pour l'instant au moins je vais continuer à procéder chronologiquement, mine de rien le style évolue pas mal et j'ai plutôt aimé les autres disques tentés en première écoute (j'en ai déjà testés quelques-uns, mais je ne saurais plus dire lesquels exactement , au moins MoRT et l'un des 777).

Rammstein - Rammstein (2019)      



Après pas moins de dix ans de silence (enfin, façon de parler, puisque le groupe a toujours continué à tourner), et alors que plus personne n'y croyait trop, voila que Rammstein ressort un album, que la rumeur ne tardera pas à qualifier d'adieu de la part du groupe (à tort, puisqu'un huitième a été publié depuis). Après une grosse baisse de régime sur les deux opus précédents, ce disque sans titre à la pochette particulièrement minimaliste commence bien, en laissant définitivement tomber les titres bourrins (seul Tattoo en fin d'album propose un riff rappelant les premières heures du groupe) et en remettant très clairement les claviers au premier plan. On a même droit à des sonorités assez désuètes sur Radio (justifiées par le thème de la chanson, sympathique malgré son refrain un peu agaçant) et à une louche de disco sur le très bon Ausländer (on retrouve un côté décalé réussi, ça fait plaisir). Mais la piste la plus marquante est probablement Puppe, glauque et dérangeante comme aux plus belles heures de Rammstein, avec un Lindemann qui éructe comme un possédé, c'est assez impressionnant. Mais hélas, après un demi-album vraiment convaincant, les dernières pistes retombent dans une sorte de routine molle sans grand intérêt (la ballade Diamant, qu'est-ce que c'est poussif...). L'ensemble reste le meilleur album proposé par le groupe depuis le sommet Reise, Reise, mais on n'arrive pas à monter au-dessus d'un album bilan honorable.

Blut aus Nord / P.H.O.B.O.S. (split), Triunity (2014)

Zpoan Vtenz, Gimę Nugalėt (1997)

Blut aus Nord - The Mystical beast of rebellion (2001)      



Cinq ans après son deuxième album (laps de temps inhabituellement long pour le groupe, qui depuis a enchaîné les disques, EP et autres splits au rythme d'au moins un tous les deux ans), Blut aus Nord revient avec une proposition assez différente, qui s'approche probablement plus des qualificatifs que j'avais pu citer dans mon introduction à leur premier disque (glauque, expérimental, et autres joyeusetés). On quitte en effet le black narratif et presque épique de Memoria Vetusta pour une expérience sensorielle assez extrême aux confins de terres inhospitalières et particulièrement désolées : espèces de glissandi de guitares lents et sinistres sur fond de blast-beats effrénés, rares motifs plus ou moins mélodiques répétés jusqu'à l'hypnose, et toujours ce chant extrême qui se fait relativement discret sur cet album. On lorgne clairement vers l'expérimental (les notes graves longuement tenues ou autres sons peu identifiables servant de transition entre les différentes pistes du disque, qui ne portent d'ailleurs plus vraiment de nom, ce sont de simples chapitres numérotés), et il faut probablement un état d'esprit particulier pour vraiment "apprécier" (mais est-ce le but ?) cette musique sur une durée de 40 minutes (ou même deux fois plus si on est assez maso pour tenter la version complétée de l'album) tant les procédés sont répétitifs (le son, lui, est brut mais pas du tout inaudible, c'est toujours ça de pris). On aurait aimé plus d'échappées comme celle de la fin du chapitre III avec ces notes de piano intriguantes. Pourtant, on ne peut pas nier un certain pouvoir de fascination à cette oeuvre, le Chapitre I notamment réussit à créer une atmosphère vraiment prenante, je n'irai pas jusqu'à dire que c'est beau mais ça fonctionne franchement bien. J'ai quand même du mal à ne pas décrocher avant la fin du disque, même si la réécoute m'a déjà semblé plus aisée. Du coup, je ne me mouille pas trop au niveau de la note, mais dans un genre forcément à part, c'est assez réussi (je n'en écouterais pas tous les jours quand même, hein...).

Quand j'avais écouté ce disque, le début ne m'avait pas passionné mais j'avais trouvé qu'à la fin (le chapitre 7), ça décollait.

Le chapitre VII (séparé en trois parties, et d'une durée totale de quasiment 40 minutes !), c'est celui qui a été rajouté après coup (réédition de l'album en 2010, donc quand même près de 10 ans plus tard), je ne l'ai écouté qu'une fois mais c'est un peu différent (moins uniformément oppressant, il m'a semblé).

oui mais est-ce vous avez vu le livret de la version 2001 ?

Spoiler:

bon, il va falloir que j’écoute ce chapitre 7 alors...

Ah oui, j'avais lu un commentaire à propos de ce livret, bah ça colle plutôt bien avec la musique finalement

Lunar Aurora : Ars moriendi        2001



Hypno5e : A distant (dark) source        2019

 +

Rammstein - Zeit (2022)



L'album éponyme de 2019 n'était donc pas le dernier, le groupe revient cette année avec une nouvelle livraison (même si le titre de la chason conclusive, Adieu, risque fort de relancer la machine à rumeurs). Et ils ont bien fait, car ils proposent là leur meilleur album depuis bien longtemps. Au lieu d'essayer de revenir sans y parvenir aux parpaings industriels de leurs débuts, ils choisissent ici consciemment une ambiance générale nettement plus posée, mais surtout assez dépressive, qui leur réussit finalement assez bien. L'album débute d'ailleurs avec deux titres au tempo très retenu (Armee der Tristen, dont on se doute que ça ne va pas être très joyeux, et l'encore plus étonnante chanson-titre après son piano assez minimaliste, un registre vraiment inattendu pour Rammstein), un contre-pied qui fonctionne très bien. On aura certes droit par la suite à des choses plus classiques pour le groupe (les titres humoristiques à tendance lourde comme Zick zack et Dicke Titten ne sont pas les plus géniaux du disque, mais dans un genre proche, j'aime beaucoup OK), et aussi à quelques moments faibles (Schwartz, Lügen et ses effets dispensables), mais les trois quarts d'heure de musique passent sans qu'on s'en rende compte. Pour le coup, s'ils en restent là, les allemands auront tiré leur révérence sur une bonne note.

Lemur Voice : Insights (96)


Si vous aimez l'Images and Words de Dream Theater, cet Insights vous plaira beaucoup.

Par contre, la voix de tête du chanteur peut très vite taper sur les nerfs.

Blut aus Nord - The Work which transforms God (2003)



Après un troisième album qui poussait loin dans la direction de l'inconfort et de l'expérimentation, que pouvait bien nous réserver de nouveau Blut aus Nord ? Clairement, on reste dans la même veine, avec ces guitares torturées et ces gémissements (quand ce n'est pas pire) en guise de chant qui ne sont pas vraiment là pour essayer de vous remonter le moral. Mais le groupe semble vouloir proposer un album un peu plus classique sur la forme : douze pistes de durée variable mais globalement raisonnable (avec des vrais titres !), des tempi nettement plus variés, on pourrait presque s'attendre à un album "classique". Mais en pratique je le trouve nettement plus agaçant que le précédent (dont l'extrême linéarité était au fond justifiée par le propos) : intermèdes bruitistes poseurs, boîte à rythme assez insupportable en guise de batterie, mais surtout une volonté de faire toujours plus expérimental (énormément de bruitages douteux) qui finit par donner des trucs tout simplement moches (The Choir of the dead) ou carrément ratés (The Supremem abstract), on s'approche dangereusement de l'album pédant à fuir absolument. Heureusement, le disque est sauvé par une deuxième moitié qui retrouve de l'inspiration, propose de nouvelles ambiances intéressantes (Our blessed frozen cells et ses bruitages industriels, très bon), et conclut (après une piste vide dont on se serait bien passé...) par une Procession of the dead clown lancinante, inexorable, et carrément fascinante. Ouf, Blut aus Nord a encore des choses intéressantes à dire. Mais ce disque est quand même énervant.

Metallica - Kill'em all (1983)



Entre deux disques de black metal normand, intéressons-nous donc à un autre groupe particulièrement undergound... Bon, pas la peine de faire semblant, il est impossible, près de quarante ans après sa sortie, de juger ce premier album de Metallica sans tenir compte du phénomène planétaire que deviendra le groupe peu de temps après. Pourtant, sur ce premier effort, Metallica n'est pas encore vraiment Metallica : son assez brut, chant particulièrement hargneux (et pas toujours convaincant) de Hetfield, et quelques morceaux dans le lot qui ne semblent pas vraiment tenir de l'esprit thrash metal (même si le terme n'existe pas encore à l'époque). Jump in the fire et Whiplash notamment sonnent encore 70's, même si je suis très loin de connaître suffisamment le paysage musical de l'époque pour déceler les influences précises. En même temps, même si le disque peut paraître imparfait en comparaison avec les monuments qui vont suivre, il serait plus pertinent de le comparer aux premiers disques sortis à la même époque par Megadeth ou Slayer, qui pour le coup tiennent du bordel total. Pas du tout de ça sur Kill'em all, c'est déjà très construit, maîtrisé, avec des titres souvent assez développés (No remorse, l'excellent Seek and destroy), des riffs qui s'enchaînent parfaitement, des solos rapides mais qui ne tombent pas dans la démonstration, tout est à sa place et les dix titres qui constituent l'album forment déjà une suite presque ininterrompue de classiques instantanés (quand on démarre avec Hit the lights suivi de The Four horsemen, ça pose quand même les choses). Même le curieux solo de basse saturée Pulling teeth trouve une place cohérente en offrant une respiration bienvenue entre deux titres speed et énervés. Bref, tout ça est déjà (très) bon. C'est un peu facile aujourd'hui d'affirmer que Metallica avait déjà conscience qu'ils allaient grimper très vite au sommet, mais en tout cas, ils avaient déjà le talent, et surtout la ferme volonté de l'assumer.

Roupoil a écrit:

Metallica - Kill'em all (1983)

On est sur du lourd, là

Je l'ai écouté (et joué) tant de fois cet album dans les années 80 et 90. La tablature était un de mes livres de chevets de gratteux metalleux. Depuis il passe un peu moins aisément, mais un titre comme Hit the light reste tellement irrésistible.

Et la machine à riffs qu'est Metallica est déjà bien présente !

"Oh yeah yeah !"

[EDIT] Après avoir réécouté cet album, je ne suis pas tout à fait en phase avec l'idée que ce n'est pas encore du Metallica (encore faudra-t-il savoir ce que l'on entend par ce terme... le Metallica des trois albums suivants peut-être, qui ont construit avec le Black album et les lives la légende du groupe). Il me semble que l'on y trouve quasiment tout : les riffs qui sont les pierres angulaires des morceaux, la batterie foutraque de Ulrich, les compos déjà assez travaillées, les aspects mélodiques (Phantom Lord). Il ne manque que la ballade de l'album, qui viendra avec Fade to Black sur l'album suivant... et peut-être pas tout à fait l'ambition des morceaux qui viendront après et qui trouvera son apothéose sur ...and justice for all ?

Roupoil a écrit:

 Whiplash notamment sonnent encore 70's, même si je suis très loin de connaître suffisamment le paysage musical de l'époque pour déceler les influences précises.

Tu penses peut-être a Motorhead ?  
J'ai tout de même l'impression que comparé a ce que pouvait produire la bande à Lemmy dans les 70's, Whiplash représente un gros pas en avant niveau précision, tranchant, maîtrise et puissance.

arnaud bellemontagne a écrit:

Tu penses peut-être a Motorhead ?  

J'ai tout de même l'impression que comparé a ce que pouvait produire la bande à Lemmy dans les 70's, Whiplash représente un gros pas en avant niveau précision, tranchant, maîtrise et puissance.

Oui, effectivement, Motorhead me vient immédiatement à l'esprit lorsque j'entends certains passages du disque. Mais j'ai vu citer plein d'autres groupes comme influences des débuts de Metallica, par exemple Venom, et là je ne peux pas juger de quoi que ce soit puisque je ne les ai jamais écoutés ! Après, je suis d'accord avec toi, ce qui frappe c'est vraiment la puissance complètement maîtrisée du groupe, dès le premier album.

Emeryck a écrit:

Lunar Aurora : Elixir of sorrow        2004

Récemment :
Bathory, Nordland II
Summoning, With Doom we come
Hammer king, Hammer king
Hammer king, Kingdemonium

Roupoil a écrit:

Metallica - Kill'em all (1983)

Vous m'avez donné envie pour le coup. Je ne l'avais jamais écouté en entier.
L'ADN du groupe est clairement là (pour ce que j'en connais) mais en effet le poum tchac de base typé punk rock et la voix éraillée font penser à Motörhead (que j'adore).

Les deux disques suivants sont des monuments du genre

arnaud bellemontagne a écrit:

Les deux disques suivants sont des monuments du genre

Ça je connais. Avec une affection particulière pour Master...

Oui, Master of Puppets est un album que l'on peut légitimement qualifier de parfait (qualité des morceaux, agencement de la track-list, prise de son)

(Je me permettrai d'ajouter mon petit chou chou "...and justice for all" même s'il ne fait pas l’unanimité.)

Venom - Black metal



Je ne l'avais pas écouté depuis bien longtemps. Du rock, du groove, pas de chichi, pas de temps mort...          

Je rêverais d'un And Justice for All avec la production d'un Master of Puppets.


Je trouve ce disque de Venom étonnamment "sage" eu égard a la radicalité de son intitulé et de sa pochette.

Cela dit, son influence sur le Slayer de Show no Mercy est nette.

arnaud bellemontagne a écrit:

Oui, Master of Puppets est un album que l'on peut légitimement qualifier de parfait (...)

... pour caler sa platine quand on met un disque de Slayer.


Je trouve Metallica atroce, les affreuses intros en guitare claire, les harmoniques, les poum tchak peu inspirés de Lars, les solis scolaires de Kirk Hammet. Je ne comprends pas l'intérêt du groupe vraiment. Si on aime les gros riff thrash il y a Megadeath, pour le groove il y a Pantera, pour l'aspect metal rentre dedans on a Slayer, et si on aime le prog ou les compos alambiquées il y a tellement mieux.



Il y a un nouveau Blut aus Nord qui vient de sortir, un EP, Lovecraftian Echoes et j'aime beaucoup, il y a une ambiance à la Portal même si on retrouve bien le style de Blut aus Nord. L'Ep est assez uniforme, peu de "chant" à part des grognements mixés derrière les instruments (à part sur la dernière piste où c'est plus présent). Je n'ai pas tout compris sur les origines de l'album (une collaboration sur un forum privé de musique dédié aux productions Debemur Morti, le label du groupe) mais le résultat fait appel aux aspects que je préfère du groupe.

Prosopopus a écrit:

Si on aime les gros riff thrash il y a Megadeath, pour le groove il y a Pantera, pour l'aspect metal rentre dedans on a Slayer, et si on aime le prog ou les compos alambiquées il y a tellement mieux.

J'ai tendance à penser qu'il y a justement un peu de tout cela en même temps chez Metallica, même si pas toujours au même niveau (certains riffs de Mustaine ).

Prosopopus a écrit:

les solis scolaires de Kirk Hammet

De ce point de vue, Slayer c'est vraiment l'école buissonnière.

D'accord avec Pipus, Metallica c'est un peu la synthèse idéale.

J'aime bien les solis foutraques de Slayer, ça colle mieux à la musique et on y retrouve des influences atonales.



Plus qu'une synthèse je dirais que c'est un melting pot, une infusion de tous les autres groupes.
La tisane du metal.

Prosopopus a écrit:

La tisane du metal.

c’est pas un groupe de pop ?

Prosopopus a écrit:

il y a une ambiance à la Portal

Tu veux dire qu'il y a de la clarinette?

Prosopopus a écrit:

L'Ep est assez uniforme, peu de "chant" à part des grognements mixés derrière les instruments (à part sur la dernière piste où c'est plus présent).

Ah, alors ça pourrait me plaire?

bon du coup (merci de l’avoir signalé) :

Blut aus Nord, Lovecraftian Echoes (2022)

Prosopopus a écrit:

J'aime bien les solis foutraques de Slayer, ça colle mieux à la musique et on y retrouve des influences atonales.

C'est surtout une belle bande de feignasses.