Programme :
RICHARD STRAUSS : Till l'espiègle
PIOTR ILYITCH TCHAÏKOVSKI : Concerto pour piano et orchestre n°1
LUDWIG VAN BEETHOVEN : Symphonie n°7
Distribution :
GABRIELA MONTERO piano
ORCHESTRE NATIONAL DE FRANCE
JOANA MALLWITZ direction
Concert réservé sans attente particulière, et qui aura atteint cet objectif. Je suis avec intérêt Gabriela Montero depuis une douzaine d'années, sans avoir eu beaucoup d'occasions de la voir à Paris (souvenirs de musique de chambre avec Gauthier Capuçon à Lille en 2009 ou 2010... d'un intérêt faible).
Auditorium plutôt bien rempli ! Le replacement restait possible, et j'ai pu réintégrer la catégorie 1 sans difficulté. Après une saison aux remplissages contrastés, j'ai du mal à comprendre pourquoi ce concert a plus de succès que d'autres : programme de tubes probablement, car interprètes assez connues, mais pas des stars non plus... Le lendemain (vendredi), c'était complet aussi, alors que le programme n'était pas constitué de tubes... Ça reste assez mystérieux. La saison se prête peut-être plus aux sorties : il y avait d'ailleurs un concert d'électro juste devant la Maison de la Radio.
Strauss : première écoute en live, et l'occasion de compléter le programme avorté de Nelsons (Gewandhaus de Leipzig, à la PP). Interprétation assez hachée et étrange. Le thème de Till, ces quelques mesures joyeuses, obstinées voire frondeuses ressortaient bien, surtout à la fin, mais j'ai trouvé que l'ensemble manquait de liant, et ça n'a pas fonctionné me concernant.
Tchaïkovski : après une version de Bunia à la PP assez insupportable (accélérations de tempo grotesques, difficilement tempérées par Mäkelä), la version de jeudi se situait plus "dans la moyenne". Beau premier mouvement, pianiste inspirée, assise étrangement bas à ce que je voyais de ma place (sur une chaise, pas le tabouret habituel). Début pizzicato du deuxième mouvement un peu savonné : il faut dire que la direction de la chef n'était vraiment pas lisible. Elle tenait par moment sa baguette verticalement, les doigts jointés vers le haut (comme quand on se faisait taper sur les doigts avec une règle en fer à l'école). La baguette tremble sans battue et surtout sans cohérence, j'ai cru voir quelques regards perdus aux cordes. J'ai cru, par moments, que le morceau dirigé n'était pas le même que le morceau joué, créant une impression très étrange... Néanmoins, une version correcte au final, même si l'interprétation devenait de moins en moins inspirée plus le concerto avançait.
Je me demande si je ne devrais pas faire une pause avec ce concerto quelques saisons.
Rappel : improvisation sur un thème demandé au public dans un français très approximatif assez charmant... Très original, un monsieur a proposé le POM POM POM POOOOM Beethoven 5... Impro intéressante, qui passe tour à tour par du jazz, du baroque, du romantique...
Beethoven : étrangement, même si ça n'est pas mon fond de commerce, j'ai toujours plaisir à entendre cette symphonie en salle. A part un troisième mouvement légèrement vulgaire (on croyait entendre la fête au village, ça sonnait fanfare !), l'interprétation était satisfaisante, suffisamment jouissive pour en ressortir le sourire aux lèvres. Allegretto pris à un tempo étonnement rapide, et qui fonctionnait plutôt bien.
Pas véritablement convaincu par ce concert. Dommage !