Autour de la musique classique

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 Freitag aus Licht - Stockhausen - 14/11 - Philharmonie

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julien mazaudier
Patzak
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Patzak
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MessageSujet: Freitag aus Licht - Stockhausen - 14/11 - Philharmonie   Freitag aus Licht - Stockhausen - 14/11 - Philharmonie EmptySam 12 Nov 2022 - 19:14

Karlheinz Stockhausen   Freitag aus Licht

Le Balcon
Orchestre d’enfants du Conservatoire à Rayonnement Régional de Lille Chœur de la Maîtrise Notre-Dame de Paris
Maxime Pascal , direction Emilie Fleury , chef de choeur

Jenny Daviet , Eva
Antoin Herrera-López Kessel , Ludon
Halidou Nombre , Kaino
Iris Zerdoud , Elu (cor de basset)
Charlotte Bletton , Lufa (flûte)
Sarah Kim , Synthibird
Haga Ratovo , Synthibird
Silvia Costa , mise en scène, scénographie

Apres Tosca, Stockhausen.... Une mise en espace, apparemment. J'ai un seul concert Stockhausen à mon compteur: un oratorio joué à Strasbourg avec Stockhausen au fond de la salle qui tenait l'électronique; l'oeuvre était donné deux fois de suite.... Cet opéra sera une découverte pour moi.
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julien mazaudier
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MessageSujet: Re: Freitag aus Licht - Stockhausen - 14/11 - Philharmonie   Freitag aus Licht - Stockhausen - 14/11 - Philharmonie EmptyLun 14 Nov 2022 - 16:31

J'y serais aussi. Je pense que c'est l'opéra le plus électronique du cycle. Il y a aussi pas mal de place accordée aux voix d'enfants. Curieux d'entendre ça parce que la musique de Stockhausen  gagne beaucoup à être entendu en live. En général il y a souvent des dispositifs assez complexes sur la spatialisation du son. Après concernant Licht je suis assez partagé. Il y a des passages assez incroyables comme l'acte III pour choeur de Donnerstag par exemple. Mais il y a aussi des trucs qui ont mal vieillit ou qui traînent en longueur. Et puis on comprend pas toujours où il veut en venir... C'est quand même assez barré dans l'ensemble. Je donnerais mes impressions demain
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Charlym
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Charlym


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MessageSujet: Re: Freitag aus Licht - Stockhausen - 14/11 - Philharmonie   Freitag aus Licht - Stockhausen - 14/11 - Philharmonie EmptyMar 15 Nov 2022 - 0:19

C'était juste magnifique !!
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DavidLeMarrec
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MessageSujet: Re: Freitag aus Licht - Stockhausen - 14/11 - Philharmonie   Freitag aus Licht - Stockhausen - 14/11 - Philharmonie EmptyMar 15 Nov 2022 - 1:32

Oui ! Remarquable réalisation musicale en sus.

Dommage que l'œuvre ait été amputée d'éléments essentiels, ça crée une certaine frustration…
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Patzak
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MessageSujet: Re: Freitag aus Licht - Stockhausen - 14/11 - Philharmonie   Freitag aus Licht - Stockhausen - 14/11 - Philharmonie EmptyMar 15 Nov 2022 - 8:09


J'ai été cloué au lit par une bronchite.... grrrr!! Mr.Red Mr.Red
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julien mazaudier
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MessageSujet: Re: Freitag aus Licht - Stockhausen - 14/11 - Philharmonie   Freitag aus Licht - Stockhausen - 14/11 - Philharmonie EmptyMar 15 Nov 2022 - 16:08

Alors moi j'ai été moins emballé que vous. Le choeur et l'orchestre d'enfants étaient au top mais j'ai été un peu déçu par la partie électronique. Je pensais qu'il y aurait beaucoup plus de spatialisation sonore et en fait c'est finalement pas très différent de la version CD en stéréo. C'est sûr que c'est quand même mieux à écouter en live, surtout que dans cette salle de la Philharmonie la clarté du son est vraiment excellente mais je m'attendais quand même à un truc plus révolutionnaire. Ca donne souvent l'impression d'une bande qui tourne en continu sans réellement évoluer. Même si je sais que c'est un effet recherché par le compositeur. En fait ça fonctionne bien avec le choeur ou l'orchestre d'enfants surtout pendant la scène de la guerre. Là on retrouve effectivement le grand Stockhausen. Je trouve qu'il est d'ailleurs meilleur pour gérer les grandes masses sonores plutôt que les petits ensembles. Après bon au niveau du livret c'est toujours aussi cryptique. En fait c'est peut-être ça qui m'a le plus géné. C'est quand même un univers très ésotérique du coup on a quand même du mal à se passionner pour ce que l'on voit. Mais bon heureusement c'était solidement interprété. Et les lumières aussi étaient pas mal conçues.

Après j'ai pas compris ce que tu voulais dire David sur le fait que l'oeuvre ait été amputée. Musicalement en tout cas, il me semble que c'était complet.
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Prosopopus
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MessageSujet: Re: Freitag aus Licht - Stockhausen - 14/11 - Philharmonie   Freitag aus Licht - Stockhausen - 14/11 - Philharmonie EmptyMer 16 Nov 2022 - 9:52

ça manquait de rhinocéros volant pour David je pense.

Un peu déçu pour ma part mais surtout de moi-même parce que je n'ai pas réussi à rentrer dans l'oeuvre. Il y a quelques très beaux moments de musique, le duo Eve-Caiano, tous les passages à la flute et au cor de basset vraiment magiques et le choeur final en boucles, très stockhausien.
(pas réussi à retrouver les airs d'Inori annoncés par le programme)
Par contre comme Julien la partie électronique m'a laissé sur le côté, peu d'effets ressentis de spatialisation, et le drone est trop monotone pour fonctionner seul je trouve.

Ensuite, si on essaye de se raccrocher à la mise en scène il faut avouer qu'on est un peu perdu. Vraiment difficile de comprendre sans avoir lu au préalable la (très chouette) brochure. La guerre des enfants est très suggérée, le rhinocéros volant je n'ai pas vu ce que c'était, les parties de danse semblaient un peu légères etlLes décors n'étaient pas vraiment présents. Et ça manquait aussi de bougies pour l'ambiance mystico-cosmique (et accessoirement d'acides). Pleins d'efforts avaient été faits pour mettre la salle dans l'ambiance mais je n'ai pas retrouvé le plaisir pris lors de Donnerstag (pourtant aussi amputé d'une partie).

Grand spectacle néanmoins, les artistes étaient tous très engagés (surtout que la grande majorité étaient des enfants).
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Charlym
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Charlym


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MessageSujet: Re: Freitag aus Licht - Stockhausen - 14/11 - Philharmonie   Freitag aus Licht - Stockhausen - 14/11 - Philharmonie EmptyMer 16 Nov 2022 - 11:23

Je ne comprends pas où vous deviez être placés car pour moi la spatialisation était excellente et très précise.

Le problème de la spatialisation est que plus elle se complexifie, mieux il faut être placé pour en saisir toutes les nuances.
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DavidLeMarrec
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MessageSujet: Re: Freitag aus Licht - Stockhausen - 14/11 - Philharmonie   Freitag aus Licht - Stockhausen - 14/11 - Philharmonie EmptyMer 16 Nov 2022 - 13:55

Je vais détailler plus tard les raisons de ma grognonnerie sur la mise en scène.

Pour l'instant, ma perception de l'œuvre (ça va faire long sinon)

--

#ConcertSurSol n°25
(Philharmonie de Paris)

Stockhausen – Freitag (Vendredi)
Mise en scène : Silvia Costa
Chanteurs : Daviet, (Antoin HL) Kessel, Nombre, Maîtrise de Notre-Dame de Paris
Instrumentistes : Bletton, Zerdoud, Sarah Kim, Ratovo (tous issus de l’ensemble Le Balcon)
Direction : Maxime Pascal

Aller voir un opéra de Stockhausen garantit toujours la satisfaction d’assister à un spectacle différent : quoique manifestement peu préoccupé du public, Sto y fait absolument ce qu’il veut, sans considération pour les attendus musicaux ou dramatiques… et son esprit fertilement étrange nous surprend à chaque fois.

Dans Donnerstag, il y a ce tour du monde aux personnages instrumentaux : dans Samstag, les danses des parties du visage de Lucifer, ainsi que les grandes fanfares spatialisées au début et à la fin de l’œuvre; dans Montag, les hymnes des jours de la semaine ; dans Dienstag, la Course du Temps, la guerre des armées de cuivres et la grande séquence de sons de bombardements dans Mittwoch, le fameux quatuor de l’hélicoptère… Dans Freitag, ce sont les couples d’objets du quotidien et le concert des enfants – qui devient la guerre des enfants.

L’intrigue est centrée autour de la « tentation » d’Eva. Eva est l’amour de Michael – à la fois archange, musicien et alter ego de Stockhausen, associé à la trompette (mais il est absent de ce volet) –, tenue par une soprano à suraigus mais toujours doublée de son personnage cor de basset (encore une fois tenu par l’incroyable Iris Zerdoud). Elle y écoute la requête de Lucifer, basse – nommé Ludon dans ce volet, et accompagné de son double flûte appelé Lufa, car Stockhausen adore jouer avec l’onomastique –, car celui-ci lui propose de se livrer à l’amour de son fils, Kaino.
Le déroulé en deux actes est assez simple : Eva refuse, puis leurs enfants respectifs font de la musique ensemble ; Eva accepte. Acte II, Eva copule longuement avec Kaino, les enfants d’Eva sont massacrés par ceux de Lucifer, elle se repent, et tout se finit dans une harmonie cosmique des contraires.

Le livret de Freitag a la particularité d’être essentiellement fondé sur des échanges de mots ou de bouts de mots, des concepts qui se baladent, sans presque jamais faire de phrases : « Fête de Noël – lueur – clarté – obscurité » auquel répond « sainte nuit – flamme de bougie – tes enfants brillent ». Ou alors des jeux onomastiques un peu fastidieux :
Filles : petit enfant – Fricka – petits enfants – Fricka Africa
Garçons : petite Freia – Fricka – Freia
Ludon : Ève – Frocla – Freia
Filles : Fricka – free – Africa – Fricka – Africa
Garçons : Fricka – Freia
Ludon – Fricka – Freia – Eva
Filles : Fricka – libre oui (frei ja) – Africa – Eva

Ce n’est clairement pas le plus narratif de tous.

Comme les autres volets de Licht, l’œuvre se fonde sur une succession de tableaux aux liens lâches, et reposant sur trois types de traitement musicaux : un fond permanent de musique électronique (où Sto étire et superpose les motifs liés à ses principaux personnages), des « scènes de son » avec action scénique accompagnée par l’électronique, et les « scènes réelles » où interviennent les (ici très rares) instruments (flûte, cor de basset, un à deux synthétiseurs) et les chanteurs – c’est là où se déroule l’action principale.

La particularité des « scènes de son » de Freitag est de présenter des couples d’objets ou actions du quotidien, sous forme de couples de danseurs. Couples évidents comme « femme / homme » ou « chat / chien », plus liés à son temps comme « photocopieuse / machine à écrire » ou « flipper / joueur de flipper », parfois plus insolites (« ballon de football / jambe avec chaussure de football »), intemporels (« bras nu / main tenant une seringue ») ou poétiques (« lune avec un petit hibou / fusée », « bouche de femme avec fleur de crocus / cornet de glace avec abeille » !). Décontenancés par la Chute d’Ève cédant à Caïn (pourtant à la suite d’une acceptation qui semble rationnelle et simplement généreuse), les couples s’interchangent pour former des hybrides monstrueux (chat humain, jambe qui joue au flipper, seringue en lune, archet jouant d’un nid, etc.). Après le Repentir, les couples (qui sont en fin de compte un chœur de solistes) s’incarnent en « scène réelle » et chantent des notes tenues jusqu’au chœur-spirale final.
Comme d’habitude avec Stockhausen (et la mise en scène de Silvia Costa, par ses jeux de scène avec les ballons lumineux), le principe est exploité jusqu’au bout : tant qu’on a pas vu l’entrée de chaque hybride (et pour chaque entrée, tous les autres rejouent leur propre scène, cela s’entend dans la bande enregistrée qui superpose les motifs évocateurs), on ne s’arrêtera pas. J’ai tellement pensé à la « Course du Temps » de Dienstag (où pour années, décennies, siècles, millénaires, on réexplique chaque fois la règle… ce serait un peu comme réexpliquer la règle du jeu de dames à chaque coup… c’est un peu long, et pas très stimulant intellectuellement) !

C’est amusant, mais les doubles ne sont pas toujours vertigineux (« homme / femme », « taille-crayon électrique / crayon »), la musique électronique reste très uniment planante (clairement, on a fait mieux avant et depuis, de Takemitsu à Risset…), et la répétition est vite lassante – surtout dans cette mise en scène, j’y reviendrai.

L’autre grande trouvaille, c’est la présence massive d’enfants (orchestre pour Eva et chœur pour Ludon), qui jouent séparément puis ensemble. Au second acte, ils se font même la guerre : les enfants d'Eva (avec des armes modernes) sont vite massacrés par les enfants de Lucifer (avec des armes archaïques, mais aidés d'un rhinocéros volant invincible).
« La guerre est atroce. Ici et là, gisent des blessés, exfiltrés du champ de bataille. Un gigantesque rhinocéros ailé foule la scène. Quatre garçons noirs le chevauchent et tirent sur les enfants d’Eva, effrayés. Les coups n’ont aucun effet sur le monstre, qui bat des ailes, charge à gauche ou à droite, et crache du feu. Eva, en lévitation, tente de protéger ses enfants. Mais ils prennent la fuite. Le rhinocéros les piétine. Les enfants de Ludon l’emportent, la rumeur des combats s’adoucit et s’éteint. Pour cette scène, le musicien qui tient la partie de synthétiseur, invisible, échantillonne autant de sons d’armes-jouets que possible : claquements, hurlements, fracas, sifflements, vrombissements, explosions, grincements… Il improvise, sans nécessairement utiliser toutes les hauteurs notées sur la partition. »
Scène impressionnante (quoique escamotée, ici aussi, par la mise en scène). Les superpositions des chants d’enfants avec l’orchestre d’enfants et l’électronique, les jeux de scène, le résultat est total, insolite, fascinant, réjouissant.

En réalité, le moment où j’ai pris le plus de plaisir est au début, le duo d’Eva et Ludon soutenus par leurs doubles (flûte et cor de basset), quatuor de poésie ineffable à peine soutenu par la bande enregistrée… Pas particulièrement original (il y en a dans tous les épisodes du cycle Licht), mais c’est là où, à mon sens, Stockhausen livre sa meilleure inspiration – on est dans le même esprit que son cycle Klang des années 2000, pour diverses formations de chambre très réduites.

La scène de coït avec Caïn m’a paru beaucoup moins intéressante, malgré les acrobaties vocales et l’évocation assez pudico-mystique de l’étreinte (on peut deviner l’ébat quand on le sait, mais ce n’est absolument pas démonstrativo-figuratif). Là aussi, avec une mise en scène adéquate, plutôt que l’immobilité sur les deux demi-cercles, il y avait moyen d’être davantage magnétisé :
« C’est la nuit. Un lac reflète la lune, cependant invisible dans le ciel. Sporadiquement, des oiseaux crient, un hibou hulule. Kaino, debout sur la rive, regarde le lac, puis s’assied en position du lotus. Un bateau s’avance. Eva y est assise, avec Elu et Lufa, qui se tiennent derrière elle et jouent de longues notes. Les trois sont vêtues de robes transparentes. Kaino les aperçoit. Avant même d’atteindre la rive, le bateau s’arrête. Eva en descend, pieds nus, remonte sa robe et marche dans les eaux peu profondes jusqu’à la terre ferme. Elle se retrouve devant Kaino, déplie lentement sa robe et l’étreint. Ils chantent doucement, accompagnés par le cor de basset et la flûte. Eva se lève ensuite, regagne les eaux peu profondes, remonte sur le bateau et s’y assied, tournant le dos à Kaino, qui la regarde s’éloigner, avant de sortir à droite, ses mains posées, mais non croisées, sur les épaules. Un cri de ténor glaçant transperce l’Univers: « Eva, nos enfants ! » Un rougeoiement vif jaillit du ciel, traverse le lac au milieu et envahit l’espace. »
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Patzak
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MessageSujet: Re: Freitag aus Licht - Stockhausen - 14/11 - Philharmonie   Freitag aus Licht - Stockhausen - 14/11 - Philharmonie EmptyMer 16 Nov 2022 - 14:52


Merci, David, c'est bien intéressant meme quand on a malencontreusement raté le concert...
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DavidLeMarrec
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DavidLeMarrec


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MessageSujet: Re: Freitag aus Licht - Stockhausen - 14/11 - Philharmonie   Freitag aus Licht - Stockhausen - 14/11 - Philharmonie EmptyMer 16 Nov 2022 - 17:37

La suite, notamment sur l'interprétation…

Détail amusant : Stockhausen avait prévu que les enfants, dans leur tutti harmonieux du premier acte, chantent le nom des artistes ayant participé à la création du spectacle… ici, version actualisée, avec Silvia Costa, Caroline Sonrier et même… Olivier Mantei !



L’interprétation n’appelait que des éloges.
Les solistes du Balcon, d’un niveau superlatif et toujours très habités, jamais mécaniques, phrasant à loisir : Charlotte Bletton et Iris Zerdoud sont des déesses.
Plaisir de retrouver Halidou Nombre (Kaino) découvert chez la Compagnie de L’Oiseleur, lorsqu’il jouait Domingue, l’esclave de Paul dans Paul & Virginie, le chef-d’œuvre de Massé (avec une distribution de feu, vidéo là : https://youtu.be/OllFvJC_vMc?t=7957 ) !  Impressionné par Antoin HL Kessel en Ludon : la voix est belle et expressive, et la sonorisation confortable ne la fait pas sonner grosse, on entend très bien la source du son, mais sans tendre l’oreille.
Ébloui par le travail des enfants du CRR de Lille (pour l’orchestre) et de la Maîtrise de Notre-Dame de Paris : cela ne sonne pas du tout comme un orchestre d’enfants (ils avaient pourtant dans les 10 ans). C’est beau, c’est timbré, ce n’est pas le bazar. Et les petits choristes ont de très longues parties !  Je ne sais pas comment on a pu leur faire apprendre tout ça, mais ils semblaient redoutablement à l’aise, ravis d’être là, et le résultat était splendide. Tant mieux, parce que ce sont eux qui ont les pages les plus singulières (le Concert, la Bataille) de l’ouvrage !



L’expérience est un émerveillement en soi, mais j’ai tout de même trouvé le temps un peu long. D’abord parce qu’après avoir entendu pas mal de volets (et même vu d’une façon ou d’une autre ceux donnés par Le Balcon ces dernières années), on n’est plus aussi surpris des dispositifs – la musique de chambre est écrite de la même manière, l’électronique déploie les mêmes timbres et les mêmes atmosphères, la dramaturgie discontinue se reconnaît…
Mais il y a une autre raison : Silvia Costa. Dans sa note d’intention pour la mise en scène, elle expose l’enjeu de conserver la pièce vivante tout en demeurant fidèle à l’esprit de Stockhausen. Sauf que… pour des raisons que j’ignore, elle fait le choix de supprimer quantité d’éléments (parfois au cœur des scènes) pour les remplacer par… rien du tout.

Attention, c‘est là où je vais grommeler.

¶ Je sais qu’on ne peut pas réellement faire de la mise en scène totale avec la Philharmonie, mais alors que le livret décrit un sentier caillouteux (première scène) ou un bord de lac (scène du coït), la plateau uniformément blanc ne permet pas cela.

¶ Les 12 couples de danseurs, figurant de façon vivante les objets des scènes de son, sont replacés par des objets manipulés par des enfants-démiurges (pourquoi pas, il s’agit d’un opéra de l’enfance). Mais le fait que ce soient des objets limite totalement les possibilités, et on voit à l’intini le même mouvement de balancier sur la voiture de course, le corbeau, la fusée, etc. Même lorsqu’il s’agit de danseurs, au demeurant (pour le bras seringué ou la jambe de footballeur), pas de couples, ils restent seul dans leur coin à répéter à l’infini le même geste. Le résultat, à la fin de l’œuvre, finit par ressembler à une sorte de musée assez lassant, alors que des couples de danseurs permettent évidemment une tout autre variété de jeu. [Un camarade, T., me faisait même remarquer qu’une fois l’hybridation monstrueuse réalisée, Silvia Costa ne faisait plus vraiment évoluer les objets vers le dépassement des oppositions et en restait à ce deuxième état.]

¶ La plupart des didascalies sont supprimées : Stockhausen précise à quel moment tel personnage entre, par quel côté, et si pendant que les autres parlent il rit, se tait, etc. Ce n’est pas du tout respecté, on sent une direction d’acteurs beaucoup plus globale. On se demande parfois (souvent) pourquoi ne pas s’être appuyé davantage sur le projet de Sto.
Typiquement, la scène du coït, avec sa rencontre au bord du lac (je ne dis pas qu’on soit obligé pour les robes transparentes), aurait été beaucoup plus mobiles et poétiques que cette grimpette sur deux demi-cercles, en position d’accomplement pendant un quart d’heure, sans plus de jeu de scène.

¶ Si l’on peut regretter le choix du « musée » au lieu des « danseurs ad libitum », ce pouvait être un pari respectable ; en revanche, la faute plus difficile à pardonner, c’est la destruction complète de la séquence de la guerre des enfants. Faites ce que vous voulez avec Don Giovanni ou Traviata, le public dans sa grande majorité déteste les mises en scène regie, mais au moins, il a le choix d’aller voir ailleurs ou d’attendre cinq ans que ça repasse au bas de sa porte… mais ne détruisez pas les œuvres qu’on ne donne qu’une fois en un demi-siècle, s’il vous plaît…
J’ai reproduit précédemment les notes de mise en scène telles que voulues par Sto : armement d’aujourd’hui pour les fils d’Eva, armement archaïque pour les fils de Ludon ; affrontement implacable accompagné par un échantillonnage de bruits de guerre ; cris ; apparition d’un rhinocéros intergalactique blindé, qui porte grâce à ses ailes les enfants de Ludon qui finissent par massacrer ceux d’Eva.
Silvia Costa nous propose : une ronde avec échange de T-shirt (tout le monde finit en blanc d’ailleurs, donc ce sont les enfants d’Eva qui gagnent), sorte de pajama game qui se termine avec une fête indienne avec jets de pigments, et tout le monde sort bras dessus bras dessous. Plus rien à voir avec le propos de l’œuvre. Quand on sait l’exigence (invraisemblable et présomptueuse) de Sto, on peut s’imaginer combien il aurait été horrifié que non simplement on simplifie, mais on change le sens de son œuvre !  
Et je ne parle même pas de la grande déception de nous tous qui attendions de voir le Rhinocéros de l’Espace – je ne plaisante pas, ce type de fantaisie fait partie du plaisir… si on enlève la fantaisie et le mauvais goût de Sto, il ne nous reste plus que la bizarrerie pour nous consoler…

Je suis donc à la fois ravi de cette production, et un peu indigné de l’affaiblissement délibéré des propositions du compositeur-librettiste par Silvia Costa. J’espère qu’elle s’amendera – ou à défaut, qu’on trouvera quelqu’un d’autre. C’est rageant, lorsqu’on voit le soin infini apporté à l’exécution musicale – pour avoir assisté à une répétition de Donnerstag avec Maxime Pascal, il est d’une infinie bienveillance avec ses musiciens… mais il respecte chaque sous-nuance, chaque phonème en langue imaginaire… tout est religieusement joué à l’exacte ressemblance de ce qui est écrit –, et en particulier par les enfants, on peut être légitimement être assez impatienté que la metteuse en scène choisisse, elle, de faire ce qui l’amuse au lieu de tenir compte de l’œuvre.



Au demeurant, même si c’est long, même si c’est imparfait… l’expérience est toujours si étonnante qu’elle vaut à chaque fois la peine – ce n’est même pas de la musique difficile, d’ailleurs… c’est… autre chose. (Rien à voir avec Gruppen, qui est un chef-d’œuvre infiniment plus formel et touffu.)

Quelques extraits des précédentes productions pour se faire plaisir : https://www.youtube.com/playlist?list=PL6f3rpezxRpmWg2nq9HiUL3aaznk898F2 .
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MessageSujet: Re: Freitag aus Licht - Stockhausen - 14/11 - Philharmonie   Freitag aus Licht - Stockhausen - 14/11 - Philharmonie EmptyMer 16 Nov 2022 - 18:10

Charlym a écrit:
Je ne comprends pas où vous deviez être placés car pour moi la spatialisation était excellente et très précise.

Le problème de la spatialisation est que plus elle se complexifie, mieux il faut être placé pour en saisir toutes les nuances.

Alors moi j'étais en bas à peu près vers la moitié de la salle mais plutôt sur le côté gauche. C'était peut-être pas l'emplacement idéal. Peut-être que si j'avais été au centre j'aurais mieux profité. J'entendais bien qu'il y avait des effets de part et d'autres mais disons que ça ne m'a pas subjugué. Et d'ailleurs c'était la même chose pour l'installation du "Salut" qu'il y avait dans le hall. C'était plus proche d'une ambiance sonore que d'une véritable composition musicale électronique. Je pensais qu'il y aurait des musiciens en live mais en fait c'était juste une bande répartie sur 6 enceintes. (Je crois qu'il y en avait 4 dans le hall et deux dans les coursives). Cela dit c'était sympa. Ca mettait un peu le spectateur dans l'ambiance. Ce qui était marrant en fait c'était de voir les gens se tromper de salle. Ils pensaient aller voir Einstein on the Beach qui se jouait juste à côté, à la cité de la musique. Mais les effets de spatialisations m'avaient beaucoup plus impressioné par exemple dans le 3ème acte de Donnerstag avec le choeur réparti dans toute la salle. Là en fait j'ai l'impression que la bande électronique servait plus à créer une ambiance qu'autre chose.

DavidLeMarrec a écrit:
C’est amusant, mais les doubles ne sont pas toujours vertigineux (« homme / femme », « taille-crayon électrique / crayon »), la musique électronique reste très uniment planante (clairement, on a fait mieux avant et depuis, de Takemitsu à Risset…), et la répétition est vite lassante – surtout dans cette mise en scène, j’y reviendrai.

Stockhausen lui même a fait bien plus élaboré d'ailleurs. Le Klang 13. "Cosmic Pulses" par exemple. Après les pièces électroniques de Stockhausen c'est quand même assez spécial. C'est vrai qu'il a été un pionnier dans le domaine mais je pense qu'il a été rattrapé par la suite par d'autres compositeurs bien plus doués que lui.

DavidLeMarrec a écrit:
ne détruisez pas les œuvres qu’on ne donne qu’une fois en un demi-siècle, s’il vous plaît…
J’ai reproduit précédemment les notes de mise en scène telles que voulues par Sto : armement d’aujourd’hui pour les fils d’Eva, armement archaïque pour les fils de Ludon ; affrontement implacable accompagné par un échantillonnage de bruits de guerre ; cris ; apparition d’un rhinocéros intergalactique blindé, qui porte grâce à ses ailes les enfants de Ludon qui finissent par massacrer ceux d’Eva.
Silvia Costa nous propose : une ronde avec échange de T-shirt (tout le monde finit en blanc d’ailleurs, donc ce sont les enfants d’Eva qui gagnent), sorte de pajama game qui se termine avec une fête indienne avec jets de pigments, et tout le monde sort bras dessus bras dessous. Plus rien à voir avec le propos de l’œuvre. Quand on sait l’exigence (invraisemblable et présomptueuse) de Sto, on peut s’imaginer combien il aurait été horrifié que non simplement on simplifie, mais on change le sens de son œuvre !  
Et je ne parle même pas de la grande déception de nous tous qui attendions de voir le Rhinocéros de l’Espace – je ne plaisante pas, ce type de fantaisie fait partie du plaisir… si on enlève la fantaisie et le mauvais goût de Sto, il ne nous reste plus que la bizarrerie pour nous consoler…

Je suis d'accord. En terme de dramatisation, la mise en scène n'était pas au niveau. David Lynch aurait sans doute mieux compris l'oeuvre. Uh... Uh... Après, j'ai l'impression qu'ils ont un budget très limité quand même. D'ailleurs c'était un peu pareil sur Donnerstag. Au niveau du décor et de l'installation, le voyage de Michael tout autour de la terre faisait quand même un peu cheap. C'était beaucoup moins fascinant que sur la mise en scène originale.


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MessageSujet: Re: Freitag aus Licht - Stockhausen - 14/11 - Philharmonie   Freitag aus Licht - Stockhausen - 14/11 - Philharmonie EmptyMer 16 Nov 2022 - 18:58

DavidLeMarrec a écrit:
Mais le fait que ce soient des objets limite totalement les possibilités, et on voit à l’intini le même mouvement de balancier sur la voiture de course, le corbeau, la fusée, etc. Même lorsqu’il s’agit de danseurs, au demeurant (pour le bras seringué ou la jambe de footballeur), pas de couples, ils restent seul dans leur coin à répéter à l’infini le même geste. Le résultat, à la fin de l’œuvre, finit par ressembler à une sorte de musée assez lassant, alors que des couples de danseurs permettent évidemment une tout autre variété de jeu.

...

Silvia Costa nous propose : une ronde avec échange de T-shirt (tout le monde finit en blanc d’ailleurs, donc ce sont les enfants d’Eva qui gagnent)

J'ai pour ma part trouvé génial cette réification de cette partie de l'œuvre, qui est déjà une forme d'hybridation, pour finir avec les chanteurs, personnages dynamiques, pardonnés et purifiés.

Les enfants finissent en T-shirt blanc mais avec un bas noir ! Il ne semble pas y avoir de gagnants.


julien mazaudier a écrit:
Et d'ailleurs c'était la même chose pour l'installation du "Salut" qu'il y avait dans le hall.

...

J'ai l'impression qu'ils ont un budget très limité quand même. D'ailleurs c'était un peu pareil sur Donnerstag. Au niveau du décor et de l'installation, le voyage de Michael tout autour de la terre faisait quand même un peu cheap. C'était beaucoup moins fascinant que sur la mise en scène originale.

Je suis d'accord pour l'installation dans le Hall, pas vraiment saisissant d'un point de vue sonore, pas très réussi...

Je penche aussi globalement pour des limitations de budget, un rhinocéros volant, ca coûte cher Very Happy
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MessageSujet: Re: Freitag aus Licht - Stockhausen - 14/11 - Philharmonie   Freitag aus Licht - Stockhausen - 14/11 - Philharmonie EmptyMer 16 Nov 2022 - 23:31

Peut-être aussi et surtout les limitations de la salle : il n'y a pas de cintres, de place pour un décor… on ne peut pas faire beaucoup plus qu'une mise en espace avec costumes (ce qui est déjà amplement suffisant, à mon sens).


Charlym a écrit:
Je penche aussi globalement pour des limitations de budget, un rhinocéros volant, ca coûte cher Very Happy

Là en revanche : je ne demande pas de la pyrotechnie… un rhinocéros en peluche, gros ou petit, aurait très bien fait mon affaire, avec un peu d'astuce ça aurait très bien marché… Je reproche simplement à Silvia Costa de changer totalement le contenu de ce moment-clef de l'œuvre, alors que c'est un titre qu'on a très rarement l'occasion d'entendre. Je me serais très bien contenté d'une réalisation un peu plate des notes de mise en scène de Sto, ou du moins d'une version allégée qui ne soit pas totalement à contresens du livret.
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MessageSujet: Re: Freitag aus Licht - Stockhausen - 14/11 - Philharmonie   Freitag aus Licht - Stockhausen - 14/11 - Philharmonie EmptyJeu 17 Nov 2022 - 9:17

Superbe critique de David !

julien mazaudier a écrit:
Charlym a écrit:
Je ne comprends pas où vous deviez être placés car pour moi la spatialisation était excellente et très précise.

Le problème de la spatialisation est que plus elle se complexifie, mieux il faut être placé pour en saisir toutes les nuances.

Alors moi j'étais en bas à peu près vers la moitié de la salle mais plutôt sur le côté gauche. C'était peut-être pas l'emplacement idéal. Peut-être que si j'avais été au centre j'aurais mieux profité. J'entendais bien qu'il y avait des effets de part et d'autres mais disons que ça ne m'a pas subjugué. Et d'ailleurs c'était la même chose pour l'installation du "Salut" qu'il y avait dans le hall. C'était plus proche d'une ambiance sonore que d'une véritable composition musicale électronique. Je pensais qu'il y aurait des musiciens en live mais en fait c'était juste une bande répartie sur 6 enceintes. (Je crois qu'il y en avait 4 dans le hall et deux dans les coursives). Cela dit c'était sympa. Ca mettait un peu le spectateur dans l'ambiance. Ce qui était marrant en fait c'était de voir les gens se tromper de salle. Ils pensaient aller voir Einstein on the Beach qui se jouait juste à côté, à la cité de la musique. Mais les effets de spatialisations m'avaient beaucoup plus impressioné par exemple dans le 3ème acte de Donnerstag avec le choeur réparti dans toute la salle. Là en fait j'ai l'impression que la bande électronique servait plus à créer une ambiance qu'autre chose.

J'étais au premier balcon latéral (qui est vraiment bien lorsqu'on a du pur orchestral mais qui est beaucoup plus limité lorsque la scène est reculée pour un spectacle mis en scène). Je crois bien qu'il n'y avait pas d'enceintes installées à ce niveau, plus compliqué de percevoir le son effectivement mais j'ai vraiment ressenti un drone permanent plutôt qu'une spatialisation.

On n'avait pas pu bénéficier du troisième acte de Donnerstag à la Philharmonie non plus Neutral
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MessageSujet: Re: Freitag aus Licht - Stockhausen - 14/11 - Philharmonie   Freitag aus Licht - Stockhausen - 14/11 - Philharmonie EmptyJeu 17 Nov 2022 - 10:39

Oui en latéral ça ne peut pas fonctionner comme il se doit...Le mixage ne peut pas être immersif, il ne reste plus qu'une vague latéralisation inversée, car ce qui était censé être avant/arrière se retrouve en perception gauche/droite, et pire quand on tourne la tête pour regarder la scène, il ne reste plus qu'une oreille globalement orientée vers les enceintes, donc l'écoute de la spatialisation en devient quasi monaurale, tout ça à la place d'un vrai gauche-droite / avant-arrière...
Pour ce genre de spectacle, il faut être au centre ! (comme au cinéma d'ailleurs, où la composition de l'image - ou les regards caméra - sont les mêmes pour tous, mais pas pour le son !)
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MessageSujet: Re: Freitag aus Licht - Stockhausen - 14/11 - Philharmonie   Freitag aus Licht - Stockhausen - 14/11 - Philharmonie EmptyJeu 17 Nov 2022 - 17:56

Prosopopus a écrit:
On n'avait pas pu bénéficier du troisième acte de Donnerstag à la Philharmonie non plus  Neutral  

Alors ça c'est vraiment bête parce que j'ai trouvé que c'était le meilleur truc. Là pour le coup c'était vraiment de la spatialisation avec le mélange des choeurs répartis aux quatre coins de la salle, mélangés à l'orchestre sur scène. C'est vraiment unique. Là aussi sans doute qu'ils l'ont enlevé pour des raisons économiques. J'en viens à me dire qu'une "compilation" de Licht, qui ne regrouperait que les meilleurs moments de l'oeuvre, ça serait peut-être plus intéressant. Et aussi plus vendeur. Si le spectacle était joué au moins une dizaine de fois ils pourraient proposer quelque chose de plus ambitieux. A mon avis, le défaut de l'oeuvre c'est qu'elle est quand même trop hermétique. D'ailleurs je crois que Stockhausen a été lâché par sa maison de disque qui n'a distribué que les deux premiers opéras. Le reste c'est lui même qui l'a financé. Et Sonntag, le dernier opéra du cycle n'a jamais été publié intégralement en cd.
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MessageSujet: Re: Freitag aus Licht - Stockhausen - 14/11 - Philharmonie   Freitag aus Licht - Stockhausen - 14/11 - Philharmonie EmptyJeu 17 Nov 2022 - 18:08

(Merci Patzak & Prosopopus. Embarassed )

Pareil pour moi, la spatialisation n'était pas très marquante (par moment ça partait sur ma droite, c'est tout), mais j'étais dans l'œuf-nuage de la reine. Cela dit, dans le hall, on n'entendait pas que c'était spatialisé non plus. On sent qu'il s'est fait son propre délire sans tout à fait maîtriser la perceptibilité du résultat.


julien mazaudier a écrit:
Alors ça c'est vraiment bête parce que j'ai trouvé que c'était le meilleur truc. Là pour le coup c'était vraiment de la spatialisation avec le mélange des choeurs répartis aux quatre coins de la salle, mélangés à l'orchestre sur scène. C'est vraiment unique. Là aussi sans doute qu'ils l'ont enlevé pour des raisons économiques.

Ils l'avaient joué au Comique, mais c'était compliqué, parce que Donnerstag intégral est vraiment long : ça commençait à 18h30 et se terminait presque 5h plus tard (avec les entractes), donc difficile à organiser, difficile à remplir, et c'était post-covid donc ils ont manqué de temps de répétition de ce que j'ai compris. Après l'avoir vendu comme l'œuvre intégrale, ils l'ont rectifiée comme l'œuvre tronquée.


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MessageSujet: Re: Freitag aus Licht - Stockhausen - 14/11 - Philharmonie   Freitag aus Licht - Stockhausen - 14/11 - Philharmonie EmptyJeu 17 Nov 2022 - 18:10

julien mazaudier a écrit:
J'en viens à me dire qu'une "compilation" de Licht, qui ne regrouperait que les meilleurs moments de l'oeuvre, ça serait peut-être plus intéressant. Et aussi plus vendeur. Si le spectacle était joué au moins une dizaine de fois ils pourraient proposer quelque chose de plus ambitieux.

Outre qu'il serait difficile de déterminer les meilleurs moments, je crois que le charme de ces œuvres réside précisément dans leur monstruosité : si on enlevait les bombardements de Dienstag, on ne perdrait rien musicalement, mais on perdrait une grande partie de l'expérience.

Et le contenu deviendrait vraiment incompréhensible – alors qu'ici, il file sa thématique avec ses petits dispositifs à lui, ça reste assez sommaire et pas trop complexe à suivre. Je crains que mis bout à bout, les « Sto favoris » ne produisent pas le même effet.

(Et on ne peut pas dire que le projet ne soit pas ambitieux ni la réalisation précise – ils préparent ça depuis le début de l'année, d'ailleurs !)


Citation :
A mon avis, le défaut de l'oeuvre c'est qu'elle est quand même trop hermétique.

Oui, bien sûr que c'est son monde à lui, mais c'est Sto quoi. hehe Le fait que ça ne prenne pas vraiment en compte la viabilité scénique ou la réception du spectateur fait partie du charme : ça échappe totalement aux conventions et aux attendus, il fait absolument ce qu'il veut, et c'est justement ce qui (pour moi) rafraîchissant !

Bien sûr, du coup, il y a des moments où l'on aurait aimé qu'il pense un peu plus à nous (la Course du Temps, c'est pas possible la réeexposition des mêmes règles pendant 30 minutes…).
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MessageSujet: Re: Freitag aus Licht - Stockhausen - 14/11 - Philharmonie   Freitag aus Licht - Stockhausen - 14/11 - Philharmonie EmptyJeu 17 Nov 2022 - 19:28

julien mazaudier a écrit:
Et Sonntag, le dernier opéra du cycle n'a jamais été publié intégralement en cd.

comme pour Mittwoch, il n’existe en effet pas d’intégrale, mais chaque scène a bel et bien été enregistrée et publiée sur des CD séparés, donc on a tout quand même.
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MessageSujet: Re: Freitag aus Licht - Stockhausen - 14/11 - Philharmonie   Freitag aus Licht - Stockhausen - 14/11 - Philharmonie EmptyJeu 17 Nov 2022 - 22:50

Prosopopus a écrit:
ça manquait de rhinocéros volant pour David je pense.

C'est ça que je voulais voir :

Spoiler:
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MessageSujet: Re: Freitag aus Licht - Stockhausen - 14/11 - Philharmonie   Freitag aus Licht - Stockhausen - 14/11 - Philharmonie EmptyVen 18 Nov 2022 - 9:47

julien mazaudier a écrit:
Prosopopus a écrit:
On n'avait pas pu bénéficier du troisième acte de Donnerstag à la Philharmonie non plus  Neutral  

Alors ça c'est vraiment bête parce que j'ai trouvé que c'était le meilleur truc. Là pour le coup c'était vraiment de la spatialisation avec le mélange des choeurs répartis aux quatre coins de la salle, mélangés à l'orchestre sur scène. C'est vraiment unique. Là aussi sans doute qu'ils l'ont enlevé pour des raisons économiques. J'en viens à me dire qu'une "compilation" de Licht, qui ne regrouperait que les meilleurs moments de l'oeuvre, ça serait peut-être plus intéressant. Et aussi plus vendeur. Si le spectacle était joué au moins une dizaine de fois ils pourraient proposer quelque chose de plus ambitieux. A mon avis, le défaut de l'oeuvre c'est qu'elle est quand même trop hermétique. D'ailleurs je crois que Stockhausen a été lâché par sa maison de disque qui n'a distribué que les deux premiers opéras. Le reste c'est lui même qui l'a financé. Et Sonntag, le dernier opéra du cycle n'a jamais été publié intégralement en cd.

David l'a déjà dit mais le programme de Donnerstag précisait qu'en raison du Covid, Maxime Pascal et le Balcon n'avaient pas pu préparer comme il le fallait ce troisième acte dans la salle de la Philharmonie.
(de toute façon depuis que Benedictus ne se déplace plus ils ne font plus d'effort).

Une compilation ce serait aussi compliqué parce que l'oeuvre est déjà une compilation du catalogue de Stockhausen, très influencée disons. Je suis encore loin d'avoir tout écouter puisque je me suis limité à Donnerstag, Freitag puis des bouts des autres mais tu as autant le Stockhausen concret et éléctro que le chambriste ou le travail sur le choeur. Je dirais qu'il manque en gros le piano des Klavierstücke (même s'il reprend des thèmes) et les grosses oeuvres orchestrales façon Gruppen.

Mais c'est vrai que Stockhausen lui-même a extrait des oeuvres de Licht qui peuvent être jouées indépendamment donc ce serait possible de construire un programme là-dessus.

Je ne sais pas quelle est la prochaine étape pour Le Balcon (moi je ne dis pas non à une reprise de Dienstag et Samstag que j'avais raté).
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MessageSujet: Re: Freitag aus Licht - Stockhausen - 14/11 - Philharmonie   Freitag aus Licht - Stockhausen - 14/11 - Philharmonie EmptyVen 18 Nov 2022 - 13:03

Prosopopus a écrit:
Je ne sais pas quelle est la prochaine étape pour Le Balcon (moi je ne dis pas non à une reprise de Dienstag et Samstag que j'avais raté).

À l'automne prochain, comme chaque année.

Montag selon le site du Balcon.
Sonntag selon le programme de salle.
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