Padre Antonio SOLER (1729-1783) - Oeuvres pour clavier

D'une lignée de SOLER , musiciens sur plusieurs générations , celui-ci a connut Scarlatti , "çà se sent" paraît-il...
Souvent joué au clavecin, il gagne au piano en mystère et modernité .
En ce moment , Marie-Luise HINRICHS a sorti deux merveilles ,chez EMI et prépare donc un intégrale .

Le duo Martin et Meliton nous a donné plusieurs cd remarquables: dont les concertos pour deux orgues, ici pour deux pianos : superbes.

Alain Lefevre ,jeune , chez KOCH, laissé des rubis ,(introuvables aujourd'hui)dont le Fandango époustouflant : il prépare un Scarlatti/Soler pour 2009...

Merci de citer d'autres interprètes qui défendent cet auteur si rare et que Scarlatti a un peu couvert de son soleil.....

Il me semble que notre nouveau membre leclaireur n'a pas encore trouvé le chemin vers la discographie.
Il me faut lui signaler, concernant Antonio Soler, l'oeuvre pour clavecin, enregistré par Astrée, Auvidis, en 1991 avec l'excellent Bob Van Asperen.

Il n'existe, il me semble, que deux intégrales complètes des Sonates à ce jour : Gilbert Rowland chez Naxos (à éviter : les extraits ne plaident vraiment pas en sa faveur ) et Bob van Asperen, une intégrale épuisée depuis fort longtemps chez Astrée/Auvidis. Celle-ci est tout à fait recommandable même si je trouve que van Asperen, très virtuose, manque un peu de chaleur dans son jeu. Dans le fameux Fandango qui n'est d'ailleurs peut-être pas de Soler je donne sans une once d'hésitation l'avantage à Scott Ross qui le donnait souvent en bis à l'issue de ses concerts. Une nouvelle intégrale des sonates par Pieter-Jan Belder est actuellement en cours chez Brilliant Classics. Ce claveciniste a enregistré une intégrale Scarlatti chez le même éditeur et pour l'avoir déjà suffisamment entendu dans Bach je sais que je n'achèterai probablement pas ses Soler. Reste à voir le choix des instruments : clavecin, pianoforte ou les deux ?

Je recommande tout particulièrement cet excellent disque de Mario Raskin chez Pierre Vérany :



A noter qu'il existe un autre disque des sonates couplées avec le Fandango (même interprète, même éditeur) mais je ne le connais pas.

Sinon Scott Ross a aussi consacré un disque au Padre Soler (Erato/Warner).

felyrops a écrit:

Il me semble que notre nouveau membre leclaireur n'a pas encore trouvé le chemin vers la discographie.
Il me faut lui signaler, concernant Antonio Soler, l'oeuvre pour clavecin, enregistré par Astrée, Auvidis, en 1991 avec l'excellent Bob Van Asperen.

Non , je n'ai pas trouvé dans la discographie SOLER ...dans la liste de Kia

Donc je poursuis avec des oubliés de ma collection ...

.Une intégrale , Chez Glossa, des sontes sur pianoforte, par Patrick Cohen
(moi , je n'aime pas "tout le temps "le son du pianoforte...)

.Chez Arts , les deux concertos N°4 et 6 pour deux pianos (donc transcrits)
et 6 sontes et le Fandango : Begona Uriarte et Karl-Hermann Mrongovius:
pleins de vitalité et d'esprit :excellent son piano

.Frédérick Marvin sonates et Fandango, Live et studio : inégal...

.Elena RIU, douze sonates ,au piano , trés sympa.

.Miyuki Yamaoka,dix sontes au piano ;exceptionelles

michel leclaireur a écrit:

.Une intégrale , Chez Glossa, des sontes sur pianoforte, par Patrick Cohen
(moi , je n'aime pas "tout le temps "le son du pianoforte...)

Une intégrale vraiment ? Celle de Bob van Asperen comporte 12 disques.
Visiblement tu n'aimes pas beaucoup le clavecin.

Ross/Soler c'est une rencontre prodigieuse, une musique qui colle tout à fait au style de Scott Ross, interprète légendaire du fandango...
Sélection magnifique de sonates aussi belles que celles de Scarlatti.

Je ne suis pas d'accord avec la critique émise sur Rowland.Cette intégrale Soler chez Naxos est correcte, voire sérieuse.Le claveçiniste a les doigts et souvent l'alacrité nécessaire pour jouer la musique de l'espagnol,à la différence d'un Belder par exemple (bien plus lourd!) .Biensûr ça ne vaut pas Bob Van Asperen,mais aujourd'hui il est quasi impossible de se procurer cette intégrale!
Rowland est resplendissant dans les sonates 31, 81, 89 ou 120 pour donner des exemples .C'est vrai qu'il est parfois scolaire (les intenti des sonates en trois mouvements),mais il n'est ni mauvais ni trop ennuyeux.

A signaler dans le haut de gamme le Fandango interprété par Staier sur un disque jouissif.
Le disque de Virginia Black avec 13 sonates bien choisies est pas mal non plus.

WoO a écrit:

michel leclaireur a écrit:

.Une intégrale , Chez Glossa, des sontes sur pianoforte, par Patrick Cohen
(moi , je n'aime pas "tout le temps "le son du pianoforte...)

Une intégrale vraiment ? Celle de Bob van Asperen comporte 12 disques.
Visiblement tu n'aimes pas beaucoup le clavecin.

Mes excuses : l'intégrale est en cours , car deux seuls cd sont sortis , sur piano-forte par Patrick Cohen...

mais,il semblerait que Marie-luise Hinrichs, deux cd à son actif , de A.Soler , se dirigerait vers une intégrale , au piano,celle-ci.

Juste une petite remarque, Padre Antonio Soler a composé
6 concertos p. 2 orgues (Clavier et pédalier...!!) qui sont un petit bijou
et des quintetts p. cordes qui méritent aussi le détour .

Bonjour à tous,

Fraichement sorti dans les bacs, ce disque de Soler par Luis Fernando Pérez - 16 sonates pour piano, déjà "Choc de Classica" et 5 diapasons ... même si cela ne signifie pas grand chose, au moins, les 2 journaux semblent pour une fois d'accord sur la qualité de cet album



http://musique.fnac.com/a2675475/Antonio-Soler-Sonate-pour-clavier-CD-album?Mn=-1&Mu=-13&Ra=-29&To=0&Nu=1&Fr=0

Voici ce qu'on peut lire sur la "4ème de couverture" (et non dans le livret) :

"Grand représentant de la musique espagnole du XVIIIème siècle et disciple fidèle de Domenico Scarlatti, Antonio Soler incarne à la fois la tradition et l'innovation, et intègre un esprit profondément hispanique dans le langage musical plus international de l'époque. Ces sonates pour clavier révèlent l'essence de son style : la grâce et le pittoresque."

Bilan de ma première écoute :

Enregistrement : Me semble de très bonne facture. Belle dynamique, très légère réverbération agréable, aucune agressivité.

Interprétation : Pianiste complètement inconnu pour moi, je découvre un jeu à la fois puissant et subtil, tout en nuances, limpide, fluide et sans fioritures ... bref, c'est très vivant.

D'après Diapason : "Luis Fernando Pérez apparaît comme un excellent contrepoint aux disques étincelants d'Alicia de Larrocha, toujours insurpassés."

Intérêt de l'oeuvre : Mouais ! Rien de bien extraordinaire à mes oreilles. Oh, c'est beau et ça se laisse écouter sans problème, mais ça ne révolutionne pas non plus la musique du XVIIIe. L'impression de déjà entendu maintes fois. Je n'y entends ni l'innovation, ni l'esprit profondément hispanique, ni le pittoresque dans ces sonates, comme il est écrit sur la 4ème de couverture. Je n'ose imaginer ce que cela donnerait sur clavecin ou pianoforte . J'ai vraiment l'impression ici que le jeu remarquable du pianiste y est pour beaucoup.

Cet avis n'engage évidemment que moi. Je me rends compte en fait que je m'éloigne de plus en plus de cette époque musicale qui m'ennuie (profondément) pour trouver mon intérêt dans le XIXème siècle et dans la première moitié du XXème siècle.

Par contre, pour ceux qui aiment cette musique, je ne saurais que trop recommander chaudement et vivement ce disque, tant par son interprétation que par la qualité de l'enregistrement.

Cordialement,
Christophe

Étrange d'avoir un sujet discographique et pas de sujet général.

J'ai découvert Soler grâce à ce disque :



Live contenant 12 Sonates et le Fandango.
J'aime beaucoup cette musique, dans la continuité de celle de D. Scarlatti. Ces pièces sont très séduisantes, de même que l'interprétation.
La performance de Marcela Roggeri est entraînante, fine et gracieuse ; son jeu, assez lumineux, naturel et expressif, convient tout à fait à ces œuvres.

Absolument ravissant.

Soler je connais au clavecin (Scott Ross bien sûr, l'intégrale de Van Asperen), à l'orgue ( ), mais jamais entendu au piano.

C'est quand même une coudée en-dessous de Scarlatti, mais ton commentaire donne envie d'entendre ce disque.

Mélomaniac a écrit:

à l'orgue ( )

Pour les Concertos pour deux orgues ou les Sonates ? Parce que dans ces dernières, je doute que ça donne quelque chose de concluant, sans le relief du piano ou du clavecin.

Mélomaniac a écrit:

C'est quand même une coudée en-dessous de Scarlatti

Certes, mais ça reste très agréable. L'écriture tend plus vers le classicisme que celle de Domenico (leur naissance étant différée de près de 45 ans, c'est assez normal), mais je trouve quand même pas mal d'analogies.

Le disque de Ruggeri n'est certainement pas une référence ultime, mais il m'a en tout cas été très plaisant.

Jof a écrit:

Pour les Concertos pour deux orgues ou les Sonates ?

J'ai par exemple une Sonate en ut par Viviane Loriaut à l'orgue de Rogliano.
Agréable sans plus.

Ayant un faible pour les machines musicales infernales, les ostinato et autres perpetuum mobile, je ne pouvais manquer de m'intéresser au Fandango de Soler. Je n'en connaissais pourtant que l'interprétation de Scott Ross, qui me semble souveraine. Or voici que j'en découvre une version absolument diabolique, emballée quoi qu'avec de surprenants décrochages, un vrai machin furieux à la limite de l'assommant.

C'est en clôture d'un récital d'Elżbieta Stefańska, claveciniste polonaise que je découvre. Le reste du disque propose, outre Couperin et Anglebert, des pièces que j'ignorais tout à fait de Claude Balbastre, et autres vraisemblables raretés, mais enfin rien d'inoubliable. Et puis le jeu de la dame est lourd, c'est son Fandango qui sort du lot.

Une curiosité à écouter, pas forcément à conserver. Avis aux amateurs.

Le manuscrit (récemment exhumé semble-t-il) acquis par la Morgan Library fournit l'argument de ce très beau disque de Diego Ares consacré à Père Antonio Soler (ou plutôt Frère Antonio Soler - avant qu'il ne soit ordonné prêtre - ).

Le manuscrit comprends des sonates de D. Scarlatti et d'Antonio Soler.
Pour Soler: 29 sonates inédites sur 43. Mais aussi le réagencement par couples, de sonates jusqu'alors disséminées (à la façon des couples de sonates chez Scarlatti): "il faut avouer qu'après tant d'années de séparation, ces retrouvailles sont profondément émouvantes".

Diego Ares nous convie à entrer dans ce labyrinthe harmonique. Au moment où il écrivait ces sonates : "Soler concevait quatre règles qui faciliteraient la modulation d'un point à un autre en un minimum de temps, ou, comme il la nomme : la modulation agitée". Et devant ces paysages mouvants et ces scintillements toujours renouvelés: me voici comme le chat Teixidor: "Le petit animal se montrait tant sensible à l'harmonie simultanée que, ..., quittant le lieu qu'il occupait il se plaçait sur le clavecin, y appliquait son oreille et restait immobile ..."

Clavecin cristallin et lumineux par Joel Katzman (tiens, un autre chat ? ), d'après un clavecin sévillan (Fransisco Pérez Mirabal, 1734)

Nota: toutes citations: livret de Diego Ares

6 Concertos pour 2 orgues

Voilà une interprétation pleine de verve et couleurs, à la démesure de la vitalité de ces pièces.

Jürgen Essl, orgue / Jeremy Joseph, orgue
Orgues (jumeaux) de la cathédrale de Mexico
(Orgues de Joseph Francisco Nassarre Cimorra, 1735 & de Jorge de Sesma, 1695 & de Joseph Francisco Nassarre Cimorra, 1736)

"nous avons choisi deux instruments historiques immensément colorés et offrant suffisamment de possibilités tonales pour distinguer les deux parties dans la situation souhaitée. En outre, les deux orgues représentent l'esthétique sonore et la richesse en couleurs de la musique espagnole du milieu du XVIIIe siècle. La splendeur des anches permet aux œuvres interprétées ici de sortir de la niche de leur caractère de "musique de chambre". Les deux orgues historiques de la "Catedral Metropolitana" ont rouvert et revitalisé l'univers de la partition."
"Écrits pour mettre en évidence les talents de son royal élève, l'infant Gabriel de Bourbon, les Conciertos de dos organos obligados de Soler sont censés, sur le papier, devoir être exécutés sur deux orgues, mais, comme les orgues de l'Escurial étaient trop éloignés pour permettre une telle exécution, on considère qu'une grande liberté est de mise, autorisant ainsi d'autres options dont l'une est de recourir à deux clavecins, une autre consistant à coupler clavecin et orgue, voire orgue et régale. Ces variantes réussissent particulièrement bien à ces brefs et séduisants concertos en deux mouvements qui « respirent le charme et la sérénité, à l'exclusion de toute profondeur » et où « l'esprit, les rythmes, la couleur sont dans une certaine mesure encore espagnols, le tout répondant cependant au style galant international, à fleur de clavier. » " in https://www.musicologie.org/16/rusquet_soler.html

[/quote]

J'écoute un peu le Soler de P.-J. Belder - intégrale devenue une anthologie... faute d'acheteurs ou de motivation de l'éditeur ? - et finalement ça n'est pas mal du tout. Par contre je n'adhère pas au pianoforte, je n'ai plus du tout l'impression d'écouter la musique du même compositeur, c'est vraiment étrange... Un peu comme Haydn, mais dans l'autre sens, que je n'aime pas au clavecin et que j'adore au pianoforte, le "vrai" son de ses sonates pour moi (devant même le piano).