Vos 10 secondes préférées

Songeur a écrit:

Emeryck a écrit:

Oui, c'est à la fin du Regard de l'esprit de joie — cette série d'accords est particulièrement chouette dans la version de Loriod.

C’est aussi l’un de mes Regards préférés (j’avais oublié ce passage).

Si je devais choisir quelques mesures des 20 Regards :

Spoiler:

Oui, Par Lui tout a été fait, c'est exaltant — j'y aime beaucoup la strette.

Le Regard des hauteurs, je l'aime bien aussi. Parmi mes préférés, il y a aussi les 11, 13 et 14.

Et puis le Regard des hauteurs est vraiment étonnant aussi, avec cette sorte de mini fugue tel un dialogue entre deux oiseaux .

Songeur a écrit:

Ce serait aussi mon passage préféré si je n’y voyais pas un très très très léger défaut (c’est vraiment rien) juste ici :

Spoiler:

Je ne sais pas si j’aurais préféré des sol# à la place des la, mais ce passage qui commence si naturellement m’est un peu « « « « gâché » » » » par cette demi-mesure …

Ah bon ?

Je les aime beaucoup moi ces la (d’autant qu’avec des sol dièse, non seulement on n’est pas dans Tristan, mais ça ferait une descente d’un demi-ton tout d’un bloc avec ce qui suit, ce qui cadrerait mal avec la subtilité et l’élégance presque toujours parfaite de Ravel )…

Golisande a écrit:

Je les aime beaucoup moi ces la (d’autant qu’avec des sol dièse, non seulement on n’est pas dans Tristan, mais ça ferait une descente d’un demi-ton tout d’un bloc avec ce qui suit, ce qui cadrerait mal avec la subtilité et l’élégance de Ravel )…

En fait, je crois que je préférerais même un la # (à la condition de rajouter des do# au début de la mesure suivante, et de transformer les sol de la fin de la mesure en la, cette option transforme Ravel en Scriabine, ça ne me dérangerait pas ), j’ai besoin d’un peu plus de symétrie avec la première mesure, cette descente (la - sol) d’un ton à la partie supérieure et d’un demi-ton (ré#-ré bécarre) à la partie inférieure crée un déséquilibre qui n’est pas à mon avis nécessaire (il ne redoutait pas les quintes parallèles dans ses opéras, alors pourquoi ici ?).

Et puis Tristan, c’est très joli …

Partition originale de Ravel :

Spoiler:

Première proposition qui transforme Ravel en Wagner :

Spoiler:

Deuxième proposition qui transforme Ravel en Scriabine :

Spoiler:

Ben oui mais du coup faudrait changer toute la partition si on veut être logique.

Xavier a écrit:

Ben oui mais du coup faudrait changer toute la partition si on veut être logique.

C’est prévu !

ÉDIT: En essayant ces trucs au piano, ça marche en fait moins bien ( ), je pense que mon problème est insoluble .

Songeur a écrit:

Golisande a écrit:

Je les aime beaucoup moi ces la (d’autant qu’avec des sol dièse, non seulement on n’est pas dans Tristan, mais ça ferait une descente d’un demi-ton tout d’un bloc avec ce qui suit, ce qui cadrerait mal avec la subtilité et l’élégance de Ravel )…

En fait, je crois que je préférerais même un la # (à la condition de rajouter des do# au début de la mesure suivante, et de transformer les sol de la fin de la mesure en la, cette option transforme Ravel en Scriabine, ça ne me dérangerait pas )

C’est parce qu’en fait tu n’as rien compris à Ravel…

Non mais sérieusement, c’est beaucoup trop compliqué d’essayer d’entendre ta scriabinerie sans piano et avec mon seul téléphone, mais je trouve ce passage absolument parfait tel quel (à la rigueur je comprendrais que tu aies envie d’entendre un si au lieu du la pour conserver le saut de quinte de la première mesure, mais le si est « déjà pris » à la main gauche, et en fait je trouve ça plus subtil et mieux comme ça)…

Citation :

, j’ai besoin d’un peu plus de symétrie avec la première mesure, cette descente (la - sol) d’un ton à la partie supérieure et d’un demi-ton (ré#-ré bécarre) à la partie inférieure crée un déséquilibre qui n’est pas à mon avis nécessaire

… sauf que justement il y a exactement la même chose à la première mesure : ce sont « seulement » les intervalles qui sont différents aux deux mains, et c’est ça qui est génial…

Citation :

(il ne redoutait pas les quintes parallèles dans ses opéras, alors pourquoi ici ?).

Ça n’a absolument rien à voir, les quintes parallèles sont un procédé de l’ordre de l’effet acoustique plus que de l’harmonie à proprement parler… Ici ça n’irait pas du tout, ça m’étonne même un peu que tu puisses l’envisager (d’autant que pour moi c’est un des moments les plus parfaits non seulement de Ravel mais de toute la musique )…

Songeur a écrit:

En essayant ces trucs au piano, ça marche en fait moins bien ( )

Bah oui. Bien sûr.
C'est Ravel quand même.

Songeur a écrit:

Première proposition qui transforme Ravel en Wagner :

Spoiler:

Deuxième proposition qui transforme Ravel en Scriabine :

Spoiler:

Je trouve les deux assez horribles…

Golisande a écrit:

Ici ça n’irait pas du tout, ça m’étonne même un peu que tu puisses l’envisager

Qu'un garçon de 14 ans s'interroge sur le bien-fondé de telle ou telle note et essaie de voir ce que ça fait tel passage de Ravel avec un la# ou autre, etc... je trouve ça réjouissant pour ma part.

Ravel est un génie absolu, peut-être l'oreille la plus incroyable de toute l'histoire de la musique, mais il est sain de se poser des questions et d'essayer des trucs. Continue comme ça.

(même si, évidemment, tu ne pourras pas améliorer Ravel, j'en ai peur, mais c'est pas grave )

Xavier a écrit:

Golisande a écrit:

Ici ça n’irait pas du tout, ça m’étonne même un peu que tu puisses l’envisager

Qu'un garçon de 14 ans s'interroge sur le bien-fondé de telle ou telle note et essaie de voir ce que ça fait tel passage de Ravel avec un la# ou autre, etc... je trouve ça réjouissant pour ma part.

Ravel est un génie absolu, peut-être l'oreille la plus incroyable de toute l'histoire de la musique, mais il est sain de se poser des questions et d'essayer des trucs. Continue comme ça.

(même si, évidemment, tu ne pourras pas améliorer Ravel, j'en ai peur, mais c'est pas grave )

Je ne pensais pas à l’âge de Songeur ni au fait de se poser ce genre de questions en général, mais uniquement de ce cas particulier…

Golisande a écrit:

Citation :

, j’ai besoin d’un peu plus de symétrie avec la première mesure, cette descente (la - sol) d’un ton à la partie supérieure et d’un demi-ton (ré#-ré bécarre) à la partie inférieure crée un déséquilibre qui n’est pas à mon avis nécessaire

… sauf que justement il y a exactement la même chose à la première mesure : ce sont « seulement » les intervalles qui sont différents aux deux mains, et c’est ça qui est génial…

Je me suis mal exprimé : dans la première mesure, je trouve l’enchaînement quinte juste vers quinte diminuée absolument naturel, alors que celui qui va de la quarte augmentée vers quarte ressort particulièrement .
Mais attention, je mets plein de « « « » » »  parce que c’est l’une des choses les plus parfaites jamais écrite. C’est simplement un enchaînement qui sonne une peu trop ostentatoire à mes oreilles.

Ça me donne une autre idée tordue : changeons le ré# par ré double # !

Songeur a écrit:

Ça me donne une autre idée tordue : changeons le ré# par ré double # !

Vas-y joue-le. Tu verras.

Xavier a écrit:

Songeur a écrit:

Ça me donne une autre idée tordue : changeons le ré# par ré double # !

Vas-y joue-le. Tu verras.

C’est fait .

Le problème qui me tracasse ici est assez fréquent : on a deux bouts de la même phrase (le début et la fin), mais impossible de les raccorder parfaitement pour donner une phrase pleinement cohérente, c’est assez frustrant (mais il faut s’y faire).

De toute façon on change rien du tout, point barre (parce que sinon, avec tout ce que tu as mis sur ce fil depuis que tu l’as créé il y aurait de quoi faire bosser un bataillon de correcteurs ).

J'allais presque oublier :

Spoiler:

jusqu'au retour du thème.

Figure-toi que je ne connais pas cette œuvre, mais elle n’est pas très difficile à identifier !…

Golisande a écrit:

Figure-toi que je ne connais pas cette œuvre, mais elle n’est pas très difficile à identifier !…

C'est sûr que les figures d'accompagnement et les mélodies sont extrêmement caractéristiques. 

Emeryck a écrit:

Golisande a écrit:

Figure-toi que je ne connais pas cette œuvre, mais elle n’est pas très difficile à identifier !…

C'est sûr que les figures d'accompagnement et les mélodies sont extrêmement caractéristiques. 

Il y a néanmoins moyen de se planter (ce ré b est assez Beethovenien) …
Et puis c’est assez proche de ce trio.

Golisande a écrit:

De toute façon on change rien du tout, point barre (parce que sinon, avec tout ce que tu as mis sur ce fil depuis que tu l’as créé il y aurait de quoi faire bosser un bataillon de correcteurs ).

À quoi penses-tu en particulier ?

Songeur a écrit:

Golisande a écrit:

De toute façon on change rien du tout, point barre (parce que sinon, avec tout ce que tu as mis sur ce fil depuis que tu l’as créé il y aurait de quoi faire bosser un bataillon de correcteurs ).

À quoi penses-tu en particulier ?

Je n’ai pas envie de jouer à ça, moi.

J’ai prévenu avant de mettre Iberia pourtant .

Quelques autres extraits sublimes :

Bartok : concerto violon n°2 (deux extraits de la cadence)

Spoiler:

L’arrivée vers le climax final de la première sonate de Rachmaninov :

Spoiler:

Et le début de la deuxième …

Spoiler:

Ginastera : concerto violon (3 mesures)

Spoiler:

Ces quelques mesures de l’oiseau de feu, particulièrement dans la transcription d’Agosti. Je n’en reviens pas : comment Agosti a pu traduire au piano cette polyphonie folle ?

Spoiler:

Chostakovitch : symphonie n°11 (toute la symphonie est à pleurer, mais j’aime particulièrement d’ici jusqu’à 29:30, et puis bien sûr tout le climax du mouvement )

Spoiler:

Mais il y en a tant d’autres …

Dutilleux : Correspondances, V. De Vincent à Théo (d’ici jusqu’à ce merveilleux sol , ça fait bien 10 secondes).

Je n’ai pas réussi à trouver la partition malheureusement …
Édit:

Spoiler:

Ravel : Ce changement de couleur dans Alborada :

Spoiler:

Songeur a écrit:

Je ne crois pas que le sujet ait été abordé : parmi vos oeuvres préférées, y a t-il des extraits entre 5 et 30 secondes qui à chaque fois vous touchent plus particulièrement ?

J'en avais fait une sélection il y a huit ans (aujourd'hui j'en ajouterais d'autres, comme le début de la Deuxième Symphonie de van Gilse, ou le thème B du final du second Trio de Mendelssohn…) :

http://carnetsol.fr/css/index.php?2016/03/16/2776-instants-ineffables .

J'ai même quelquefois tenter d'essayer d'expliquer pourquoi : http://carnetsol.fr/css/index.php?2015/02/01/2619-d-ou-vient-l-emotion-pourquoi-mozart-est-il-aussi-different-genial-la-preuve-par-l-exemple .

Merci, je vais regarder ça attentivement.

Ligeti : Mysteries of the macabre (fin)

Spoiler: