Andrea Chenier TCE 16/10/24 Rustioni-truant/Lyon

DIRECTION Daniele Rustioni; ORCHESTRE ET CHŒURS DE L’OPÉRA DE LYON
ANDREA CHÉNIER Riccardo Massi
MADELEINE DE COIGNY Anna Pirozzi
CHARLES GÉRARD Amartuvshin Enkhbat
BERSI Thandiswa Mpongwana *
LA COMTESSE DE COIGNY / MADELON Sophie Pondjiclis
L'ABBÉ Robert Lewis*
ROUCHER Pete Thanapat *
FLÉVILLE / MATHIEU Alexander de Jong **
L'INCROYABLE Filipp Varik **
FOUQUIER-TINVILLE Kwang-Soun Kim
DUMAS / SCHMIDT Hugo Santos **
LE MAJORDOME Antoine Saint-Espes

Quelques lignes pour saluer les chanteurs exceptionnels que sont Amartuvshin Enkhbat et Anna Pirozzi, absolument splendides, Pirozzi étant selon moi un peu sous-estimée à Paris et Enkhbat nettement trop rare (malgré Nabucco ensemble en 2017). Bien entourés, avec un ténor moins stellaire mais tres bon (Riccardo Massi) (mon voisin a vu Vanzo et Bergonzi!) et de tres bons seconds roles.

L'émotion était bien là, tout ce monde étant engagé et plein de subtilité, de nuances et de flamme. Cela aurait été encore plus émouvant avec un chef plus subtil, qui les aurait laissé chanter davantage plutot que de tirer une grosse couverture épaisse vers lui... La direction de Rustioni-truant franchit pour moi trop souvent la ligne du tape-à-l'oeil et du clinquant (malgré un bel orchestre), beaucoup trop fort la moitié du temps. Il semble convaincu que s'il se passe plus de 5' sans climax fff, le public va partir.... Ce choix a beaucoup de succes avec une partie du public, comme d'habitude. J'aime les films bourrés d'action autant que mon prochain, mais en musique, j'aime les chefs patients, affaire de génération peut-etre.

Malgré cela, une tres belle soirée, et l'occasion d'entendre (2e fois pour moi) une oeuvre belle, concise, et avec de la matiere dramatique.
Beaucoup de places vides, hélas.

Patzak a écrit:

Quelques lignes pour saluer les chanteurs exceptionnels que sont Amartuvshin Enkhbat et Anna Pirozzi, absolument splendides, Pirozzi étant selon moi un peu sous-estimée à Paris et Enkhbat nettement trop rare (malgré Nabucco ensemble en 2017). Bien entourés, avec un ténor moins stellaire mais tres bon (Riccardo Massi)

Tout pareil que toi.

Moi j'ai adoré ce qu'a fait Rustioni au contraire, énormément de travail sur les textures et les couleurs, une netteté d'articulation rare dans ce répertoire, pas trop de bruit… La partition n'étant pas très riche en subtilités, j'ai trouvé impressionnant ce qu'il a réussi à en faire (sans tout à fait la changer en chef-d'œuvre, hein ).

J'ai été surpris moi aussi par les places vides, sans doute parce qu'il n'y avait pas de nom assez connu (pourtant Pirozzi et Enkhbat ont eu à chaque fois d'énormes succès, et Nabucco était mieux rempli). Effet vacances scolaires probablement aussi.

Tiens, je ne t'ai pas vu. Je suis d'accord qu'il y avait de belles couleurs et textures et l'orchestre jouait bien. Mais cette intensité constante est lassante et stylistiquement faussa amha. Ce n'est pas Elektra tout de meme... Deja tu avais bcp aimé Rustioni dans Hérodiade, alors que j'avais le meme probleme de volume sonore trop uniformément élevé pour moi.... Tu étais placé où? Moi au 2nd balcon comme d'habitude.

Patzak a écrit:

Tiens, je ne t'ai pas vu.

Je t'ai fait de grands signes sur le parvis quand tu es arrivés ! Mais l'ami que j'attendais est arrivé au même moment, je n'ai pas pu courir t'attraper.

Citation :

Mais cette intensité constante est lassante et stylistiquement faussa amha.

Je n'ai vraiment pas vu l'erreur (à part que c'était toujours de bon goût, sans effets de manche dans une musique qui les accueille volontiers).

Citation :

Deja tu avais bcp aimé Rustioni dans Hérodiade, alors que j'avais le meme probleme de volume sonore trop uniformément élevé pour moi....

C'était nettement plus fort dans Hérodiade, il me semble. La salle est aussi en cause, tout y sonne très direct lorsque l'orchestre est sur scène.

Citation :

Tu étais placé où? Moi au 2nd balcon comme d'habitude.

B2 face, puis parterre 4e rang (où l'orchestre sonnait, étrangement, encore mieux !).

Au parterre, la balance devait etre bien meilleure. Quellle chance en tout cas d'avoir des chanteurs pareils à Paris, et dans une petite salle....

(Quand je pense que Bergonzi l'a chanté au TCE en 1981, une époque où j'allais régulierement à Garnier mais où je nne connaissais meme pas l'existence du TCE, ggrrrrrr!)