Mahler - Das Lied von der Erde

Je viens de m'ecouter la version Schoenberg (pour orchestre de chambre) du Chant de la Terre...

C'est absolument renversant de transparence sonore.

Je me demande même si le resultat n'est pas superieur à la version orchestrale d'origine...

Indipensable a tout mahlerien qui se respecte.

J'essaierai peut-être, mais j'ai tendance à préférer Mahler orchestré par Mahler à Mahler transcrit par Schönberg.
D'autre part je trouve la version originale déjà très "chambriste" quand il le faut, et quand ça ne l'est pas c'est parfait aussi...
Bref, ça ne me branche pas plus que ça, en fait.

Je te conseille tout de même d'y jeter un coup d'oreille... tu risques d'être tres agréablement surpris
(j'ajoute en passant que Schoenberg est un orchestrateur de tout premier ordre...on ne le dit pas assez...)

Ah mais les Gurrelieder (par exemple) sont assurément une splendeur du point de vue de l'orchestration...

Tiens, il me semble que personne n'a parlé de la version Barenboïm-Chicago, avec Jerusalem et Meier.
C'est un live enregistré en 1991 et ça se trouve dans l'offre 4 CD pour 20 euros sur Amazon...

Quelqu'un connaît-il cette version Maazel dirigeant Höffgen et Sénéchal ?

http://www.amazon.fr/Lorin-Maazel-Dirige-Gustav-Mahler/dp/B00518BHPS/ref=sr_1_7?s=music&ie=UTF8&qid=1313057618&sr=1-7

Et hop, une nouvelle version à priori :


Brigitte Fassbaender, mezzo-soprano
Francisco Araiza, ténor
Orchestre Philharmonique de Berlin
Direction Carlo Maria Giulini

14 et 15 février 1984

Ca existe déjà, dans le coffret Complete Edition de DG notamment. (enfin à moins que ce soit une autre version de Giulini avec Berlin en 84 avec Araiza et Fassbaender... m'enfin a priori c'est la même chose!)

Ah
N'ayant jamais vu ça...

D'après le site : http://gustavmahler.net.free.fr/daslied.html
Il semble qu'il y ait deux enregistrements... un le 14 février (celui-là donc toujours selon le site) et un autre sur plusieurs jours chez DG...

Mais bon, c'est déjà connu en effet

Ah oui d'accord, le studio est fait dans les jours suivant le live, ce sont donc bien 2 enregistrements différents!

Il y a aussi un live du 2 août 1987 à Salzbourg avec les mêmes mais avec les Wiener Philharmoniker, que je n'ai jamais écouté, vous le connaissez ? Je serais curieux de le comparer au studio et au live à Berlin.



-------

Sinon, quelqu'un connaît-il cet enregistrement récemment paru chez DG avec Wunderlich, DFD, Krips ?

Comparer trois chants de la terre avec les mêmes chanteurs et le même chef... non, sans moi.
Il faudrait déjà que j'écoute la version que j'ai sous la main. (le studio)

C'est surtout pour comparer studio et live. Et à Salzbourg, c'était trois ans après Berlin.

Hippolyte a écrit:

Sinon, quelqu'un connaît-il cet enregistrement récemment paru chez DG avec Wunderlich, DFD, Krips ?

Moi. Très bel orchestre, il y a une pêche d'enfer, surtout dans les premiers lieder. Belle lisibilité, le son est très bon (1964). Public respectueux. Le sort réservé aux textes est une pure jouissance - les lieder interprétés par Fischer-Dieskau sont très théâtraux, quelle intelligence ! Wunderlich a du soleil dans la voix comme d'hab, mais c'est vraiment DFD qui épate là-dedans. Ceci dit, perso, l'Abschied par voix d'homme, j'ai toujours un peu de mal… C'est beaucoup, beaucoup moins émouvant…

Est-ce qu'un membre du forum sait si on peut trouver dans le commerce l'enregistrement du concert qu'avait donné Abbado avec la Philharmonie de Berlin, avec Kaufmann et Von Otter ?

Fiordiligi a écrit:

Est-ce qu'un membre du forum sait si on peut trouver dans le commerce l'enregistrement du concert qu'avait donné Abbado avec la Philharmonie de Berlin, avec Kaufmann et Von Otter ?

Et Abbado! Non, je ne suis pas un avatar de Siegmund (), mais si Von Otter m'avait fait forte impression dans sa prestation, Abbado était magique à mes oreilles.

Et je ne crois pas que ce soit sorti dans le commerce

Me voici !

Excellent concert oui, Abbado au top. Otter, j'ai beaucoup aimé ; Kaufmann bien moins, mais c'était quand même bien.

Je suis fanatique de ce cycle, et j'essaye en ce moment d'en écouter le plus de versions possibles.
Ayant lu les avis des uns et des autres, je me suis procuré la version avec Maureen Forrester, et je me faisais une grande joie d'écouter ça avant hier.
Premier mouvement : impec, le ténor est bon, bonne direction, c'est très agréable.
Deuxième mouvement :

....

HORREUR

Je ne supporte pas la voix de la dame, que je trouve grasseyante ou que sais-je encore ! Ce n'est pas une critique qui porte sur son art du chant, à la limite c'est presque physiologique, sa voix m'est désagréable. Je n'ai pas pu aller plus loin.

Bon ce n'est pas grave, j'ai encore Jochum à découvrir (et plein d'autres en fait).

PS : comme beaucoup d'autres ici, pour l'instant, si je trouve Ferrier indépassable en elle-même, la version la plus complète me semble être la Klemperer/Ludwig.

alors je te suggèrerais Bernstein DFD/King, pour essayer au moins une version sans femmes à défaut de Maltman/Kaufmann par exemple

Les adieux sans une voix féminine, ça va être dur pour moi, mais je ferai un effort

C'est marrant le ressenti d'une voix... Au contraire, je trouve Maureen Forrester particulièrement émouvante et digne... j'adore sa voix!

Polyeucte a écrit:

C'est marrant le ressenti d'une voix... Au contraire, je trouve Maureen Forrester particulièrement émouvante et digne... j'adore sa voix!

J'ai tendance à penser que là on sort complètement du domaine esthétique : on aime une voix comme on peut aimer telle ou telle couleur, préférer le sucré ou le salé... Heureusement, il y en a pour tous les goûts

Assez d'accord avec toi là-dessus!

bonjour

Quelqu'un connait-il la version de Sanderling avec Peter Schreier et Birgit Finnilä ?

http://www.musicweb-international.com/Mahler/Daslied.htm

bonne soirée

Étienne

Mahler : Das Lied von der Erde.
Fischer-Dieskau à la baguette de l'Orchestre Symphonique de la Radio de Stuttgart -22 juin 1996-.
Yvi Jänicke, Contralto ; Christian Elsener, Tenor.

Je sais que ça en fait frémir plus d'un puriste, mais j'aime quand ce cycle (comme les Knaben Wunderhorn) est servi par un couple de voix.
Cependant, dans toutes les versions mixtes que je connais, la distributions homme/femme des lieder est toujours la même.

Quand bien même... un canard pourrait corner le 4éme lied Von der Schönheit avec un concert de klaxons pour orchestre, je crois que ce morceau me fera éprouver toujours autant de frissons jubilatoires !

tod a écrit:

Je sais que ça en fait frémir plus d'un puriste, mais j'aime quand ce cycle (comme les Knaben Wunderhorn) est servi par un couple de voix.
Cependant, dans toutes les versions mixtes que je connais, la distributions homme/femme des lieder est toujours la même.

Ce n'est pas un problème pour les puristes puisque c'est ce qui est demandé par Mahler, et il y a une alternance homme/femme qui est demandée par la partition, on ne se distribue pas les lieder comme on veut.  

​



Une version intéressante, pour piano ("du compositeur") : on entend l'essentiel des lignes de la partie orchestrale, c'est finalement surtout les parties chantées qui intéressent : elles prennent une tournure plus proche du lied, un aspect plus cru.
Belle interprétation, de plus.

Ah oui ! Pardon! 
Je me suis encore emmêlé les références et les pinceaux !!
C'est pour les Wunderhorn que la mixité des voix est sujette à caution, n'est-ce pas ?
Désolé...

Quelqu'un a entendu la version de Nézet-Séguin ? On peut entendre des extraits (click) sur le site du London Philharmonic.

La voix du ténor me semble particulièrement libre dans l'expression vocale. C'est souvent engorgé et trop tendu.

Oui, j'ai déjà écouté ça (mais seulement les trois lieder avec Spence, Connolly ne m'intéressant guère).

Toby Spence est effectivement assez différent de la majorité des ténors dans cette pièce. Il a fait essentiellement carrière dans le lied, l'oratorio et le baroque, donc c'est une voix beaucoup plus légère et claire que les ténors dramatiques qui sévissent traditionnellement ici, à cause du premier lied surtout.

Il dispose quand même d'une émission très dynamique, donc il doit assez bien passer, même si on entend que le timbre s'est un peu élargi pour ce faire. Parfois des aigus légèrement aigres, pas forcément une lecture profonde de ces pièces, mais je te rejoins tout à fait, très rafraîchissant, et différent.

(Orchestralement, c'est sympa aussi, et ce n'est pas tous les jours avec le label du LPO dont je trouve les prises de son toujours floues).

 Nouvel enregistrement à paraître :


http://www.amazon.fr/Mahler-Das-Lied-Erde-Buso/dp/B00GM72C56

Je n'ai pas parlé de la superbe version de Kubelik de 1970. Il dirige le Symphonie-Orchester des Bayerischen Rundfunks et il s'agit d'un live. J'ai eu un vrai coup de coeur pour cet enregistrement avec deux excellents solistes, Waldemar Kmentt et Janet Baker. La direction du chef est à la fois dramatique et profonde. Kmentt n'est pas Wunderlich mais c'est superbe ce qu'il fait. Baker avec son timbre unique est à pleurer, notamment dans "Der Abschied".

aurele a écrit:

Je n'ai pas parlé de la superbe version de Kubelik de 1970. Il dirige le Symphonie-Orchester des Bayerischen Rundfunks et il s'agit d'un live. J'ai eu un vrai coup de coeur pour cet enregistrement avec deux excellents solistes, Waldemar Kmentt et Janet Baker. La direction du chef est à la fois dramatique et profonde. Kmentt n'est pas Wunderlich mais c'est superbe ce qu'il fait. Baker avec son timbre unique est à pleurer, notamment dans "Der Abschied".

Bonsoir Aurèle
C'est bien la version parue chez Audite ?
Un live ?

C'est celle-ci oui.

J'ai fini par acheter NS avec Connolly et Spence. J'en ai parlé ans la Playlist. C'est vraiment excellent à tous points de vue.

Bonjour

Je devrais recevoir la semaine prochaine les versions Gielen et Zinman

Quelqu'un parmi vous les aurait déjà écoutées ?

Merci

LeKap a écrit:

Bonjour

Je devrais recevoir la semaine prochaine les versions Gielen et Zinman

Quelqu'un parmi vous les aurait déjà écoutées ?

Merci

Gielen est très décevant, version coulée par le studio et un ambiance sonore uniformément bronze.
D'ailleurs, les deux chanteurs ne se sont jamais croisé, je crois qu'il y a près de 10 ans d'écart entre les prises !

MAJ :

Aufnahme | Recording
1 , 3 , 5 : 11/1992 Hans Rosbaud Studio
Baden-Baden;
2 , 4 , 6 : 11/2002 Konzerthaus Freiburg
Künstlerische Aufnahme leitung, Digitalschnitt |
Artistic Director, Digital Editor
Bernhard Mangold-Märkel
Toningenieur | Sound Engineer
1 , 3 , 5 : Norbert Klövekorn; 2 , 4 , 6 : Ute Hesse

Siegmund a écrit:

LeKap a écrit:

Bonjour

Je devrais recevoir la semaine prochaine les versions Gielen et Zinman

Quelqu'un parmi vous les aurait déjà écoutées ?

Merci

Gielen est très décevant, version coulé par la studio et un ambiance sonore uniformément bronze.
D'ailleurs, les deux chanteurs ne se sont jamais croisé, je crois qu'il y a près de 10 d'écart entre les prises !

MAJ :

Aufnahme | Recording
1 , 3 , 5 : 11/1992 Hans Rosbaud Studio
Baden-Baden;
2 , 4 , 6 : 11/2002 Konzerthaus Freiburg
Künstlerische Aufnahme leitung, Digitalschnitt |
Artistic Director, Digital Editor
Bernhard Mangold-Märkel
Toningenieur | Sound Engineer
1 , 3 , 5 : Norbert Klövekorn; 2 , 4 , 6 : Ute Hesse

Bigre , ce que tu m'annonces là n'est pas encourageant
10 ans d'écart entre les pistes c'est du jamais vu   
Une partie du staff de l'orchestre a même peut être changée entretemps ; quand on pense a la qualité de son intégrale des symphonies çà laisse sans voix

Écouté cette semaine: version Wunderlich et Fischer-Dieskau, Orchestre symphonique de Vienne. Pour l'orchestre on repassera. Tout y est, c'est vivant et très détaillé, mais surtout très cru. Krips a une approche mozartienne de la partition, ce qui convient sans doute aux limites de cet orchestre. Pour les solistes c'est magnifique, formidable, miraculeux. Bref, très bon.
.....................................................
Je connais la version Bernstein avec DFD et James King depuis plus de 40 ans. En fait c'est ma toute première version discographique de l'oeuvre. Donc la familiarité avec cette lecture/tessiture de ténor-baryton me rend tout-à-fait à l'aise (certains trouvent ça bizarre). DFD l'a aussi enregistré sous Kletzki avec le miniténor Murray Dickie.

Ce qui m'amène à constater que l'affect de l'oeuvre en est totalement bouleversé. Rarement contraste entre féminité/virilité dans un même texte musical n'aura produit de résultats aussi différents. Peut-être est-ce dû à la présence 'larger than life' de Fischer-Dieskau ? Je n'ai pas entendu les versions de Hampson ou de Gerhaher.

Toujours est-il qu'entre les versions alto / baryton, j'ai tendance à préférer l'organe masculin. Et pour les altos, je préfère au contraire celles qui me semblent les plus féminines. C'est donc dire que je n'aime pas outre mesure le contralto profond de Ferrier ou guttural de Fassbänder. C'est comme si l'oeuvre était réellement pour voix masculine, avec l'alternative 'faute de mieux' d'une voix d'alto fruitée et sensuelle (Forrester, Baker, Ludwig, Vermillion sont mes préférées ici).

À venir: j'écouterai bientôt la version Wunderlich / Fischer-Dieskau à Bamberg sous Keilberth.

En parlant de ça, j'ai acquis Levine/Jerusale/Norman, live à la Philharmonie de Berlin:

Et ça m'a beaucoup plu. Les chanteurs sont enregistrés de beaucoup plus près de l'orchestre, et puis l'acoustique de la Philharmonie est assez mate. Mais l'ambiance est très concentrée, très engagée. C'est bête mais on devrait décerner un label "enregistrement live sans trop de toux", ce serait un gage de qualité. Les deux solistes plutôt à l'aise, et un Levine des bons jours, je trouve, attentif à la fois à la construction du discours et à la richesse des détails. Le projet musical est très proche de Klemperer franchement, avec la joliesse en plus... mais l'apreté, la crudité en moins. En fait depuis que j'ai acheté ça, j'alterne entre les deux enregistrements, en me demandant ce que je préfère.

Oui, c'est assez captivant orchestralement. Après, Norman et la poésie, hein…

C'est un peu une Flagstad moderne -- c'est le son qui remplace le sens du mot et de la poésie. On n'appelerait pas non plus Jerusalem un grand diseur, si? Pour moi, ça fait la cohérence de l'ensemble, et un côté beaucoup plus purement musical, symphonique que théatral ou lied-eur.

DavidLeMarrec a écrit:

Oui, c'est assez captivant orchestralement. Après, Norman et la poésie, hein…

C'est une honte d'écrire des choses pareilles !!!!

julot a écrit:

On n'appelerait pas non plus Jerusalem un grand diseur, si?

Ce n'est pas un liedersänger, certes, mais le verbe est ferme et toujours très incarné… c'est assez idéal pour ce type de lied-fresque. Dans Schubert, oui, ce ne serait pas mon premier choix, mais ce n'est pas ce qu'on lui demande ici.

Citation :

C'est un peu une Flagstad moderne -- c'est le son qui remplace le sens du mot et de la poésie.

Non, quand même pas ! Le mot est un peu mou et second par rapport au son, mais par rapport à Flagstad, le timbre est autrement soigné (pas le même format, déjà)… et surtout, si Norman est floue, elle est en revanche toujours assez ardente, rien à voir avec l'expression bovine de Flagstad.

Pourquoi cette haine des vaches, qui nous donnent le bon lait, les bons steaks, la chaleur des granges comtoises, le veau et la crème, certes sans les champignons? Que font les modérateurs face à ce déferlement de bigoterie?

Je tiens à présenter publiquement mes excuses sincères pour cette comparaison envers les vaches, qui nous donnent le bon lait ; mon intention va tout particulièrement à Mlles Jeannette et Rosalie.
Ces propos étaient inadéquats et irrespectueux, et j'espère que chaque forumeur pourra me pardonner cet écart dont je puis promettre que j'ai pris, certes tardivement, toute la grave mesure.

Je parle au nom de la communauté quand je me félicite de ton retour dans le droit chemin. Que ta pénitence soit douce et douloureuse.

Mélomaniac, le 6 février dernier, a écrit:

 Nouvel enregistrement à paraître :


http://www.amazon.fr/Mahler-Das-Lied-Erde-Buso/dp/B00GM72C56

Tiens, est-ce que tu as eu l'occasion de l'écouter depuis ? J'aime beaucoup l'intégrale des symphonies par Zinman - malgré le choix impardonnable de la reconstruction de Carpenter pour la 10e - c'est même une de mes préférées dans les versions récentes.

Bart a écrit:

Tiens, est-ce que tu as eu l'occasion de l'écouter depuis ? J'aime beaucoup l'intégrale des symphonies par Zinman - malgré le choix impardonnable de la reconstruction de Carpenter pour la 10e - c'est même une de mes préférées dans les versions récentes.

Moi, ici, c'est surtout la Berceuse de Busoni qui m'intéresse(rait) !