Janacek discographie sélective (sauf opéras)

Un petit topic sur ce compositeur Tchèque que j'adore, ses quatuors, et sa musique pour piano qui est souvent oubliée.
Pour les quatuors, la version qui me plaît beaucoup est celle-ci:



Sa musique pour piano tient sur ce double CD:



A signaler aussi ce très bon cd avec une très bonne interprétation du Sentier brouissailleux:



Enfin, de ce que je connais, sa messe la plus connue:

Autre version de la messe glagolithique:



Tilson-Thomas (sony), trés bonne version avec une vision plus moderne et puis pour changer un peu de celle de Kubelik.

Pour les quatuors, je prefere:

Pour sa musique pour piano, j'ai ça:

C'est excellent et ça coûte une bouchée de pain.

Nouvelle intégrale de sa musique pour piano:

Poulet a écrit:

A signaler aussi ce très bon cd avec une très bonne interprétation du Sentier brouissailleux:

Découvert il y a peu et j'aime beaucoup ( ce Cd est completé par des polkas de Smetana)

mes préférés:

messe glagolitique: Bakala (la plus ancienne), Ancerl.
Sinfonietta: Bakala
Quatuors: Smetana (in y en a plusieurs) ou janacek.

j'écoute là. Pas mal du tout

: Lien vers Amazon

Quelqu'un connait-il ceci ?

... et qu'en penser ?

Sur ces CDs :

1. On the Overgrown Path (Po zarostlém chodnícku), for piano, JW 8/17

2. Theme and variations for piano in B flat major ("Zdenciny variace," "Zdenka Variations"), JW 8/6

3. In the mists (V Mlhách), pieces (4) for piano, JW 8/22

4. Vzpomínka (Reminiscence), for piano, JW 8/32

5. String Quartet No. 1 ("Kreutzer"), JW 7/8

6. String Quartet No. 2 ("Listy duverné," "Intimate Letters"), JW 7/13

7. Sonata for violin & piano, JW 7/7 (4 versions)

8. Dumka, for violin & piano, JW 7/4

9. Romance, for violin & piano in E major, JW 7/3

10. Mládí (Youth), suite for wind sextet, JW 7/10

11. Capriccio for piano (left hand), flute & brass ensemble ("Vzdor," "Defiance"), JW 7/12

12. Concertino for piano, 2 violins, viola, clarinet, horn & bassoon, JW 7/11

13. Pohádka (Fairy Tale), for cello & piano ("The Story of Tsar Berendyey"), JW 7/5

14. Presto for cello & piano, JW 7/6

15. Sinfonietta for orchestra ("Military," "Sokol Festival"), JW 6/18

16. Taras Bulba, rhapsody for orchestra, JW 6/15

17. Lachian (Lasské) Dances (6) for orchestra, JW 6/17

18. Suite for string orchestra, JW 6/2

19. Ríkadla (Nursery Rhymes) (18.) for 9 voices & 10 instruments, JW 5/17

20. Mass (Msa glagolskaja) for soloists, double chorus, orchestra & organ ("Glagolitic Mass"), JW 3/9

Excepté les danses et la suite pour cordes que je ne connais pas, que des "musts" mais je ne connais pas les interprètes… Sauf Mackerras, ce n'est pas précisé mais il doit jouer le concertino avec Crossley avec les wiener, et Atherton dans "Mladi" : c'est superbe! Couplés habituellement avec les opéras Katia Kabanova et de la maison des morts. C'est peut-être idiot, mais pour moi des interprètes tchèques apportent un plus pour Janacek, les bois de la philharmonie Tchèque dans Taras Boulba ou la sinfonietta donnent une couleur bien particulière (Ancerl). Kvapil dans un sentier broussailleux rend les "parfums" du recueil, la musique de Janacek sent bon! Janacek est d'ailleurs le seul à me procurer cette sensation olfactive en musique. C'est une musique pleine de sève souvent exubérante qui ne supporte pas la mollesse ou le repli sur soi.
À 16€ je me serait laissé tenté…

Allez hop €€€

J'ai enfin écouté ce coffret.

Dans l'ensemble j'aime assez même si je ne mettrais pas Janacek dans mes compositeurs préférés. Je trouve tout cela très plaisant.

Mes coups de coeur :

- Le quatuor à cordes n° 2 "Lettres intimes"
- Dumka (pour violon et piano)
- Mládi (pour sextuor à vents)
- Pohádka (pour violoncelle et piano)
- Taras Bulba
- Lachian Dances
- Messe glagolitique.

Pas mal de choses, en fait

il doit etre super ce coffret !

Bertrand67 a écrit:

il doit etre super ce coffret !

Surtout à ce prix-là (15,29 € pour le moment)

oui ca vaut au moins le double en magasin

http://www.deutschegrammophon.com/cat/single?PRODUCT_NR=4778794

Parution d'un disque de sonates enregistré en juillet prévue pour le mois d'octobre. Si j'annonce cela dans ce topic, c'est parce qu'il y a la sonate pour violon et piano de Janacek. Il y a également la sonate pour piano et violon op.13 de Grieg et la sonate pour violon et piano de César Franck. Les solistes sont Vadim Repin et Nikolai Lugansky.

Je crois que j'ai enfin trouvé LA version pour le quatuor n°2 "Lettres intimes". C'est depuis longtemps mon oeuvre pour quatuor à cordes préférée, j'en ai par conséquent plusieurs versions sans en avoir jusqu'ici trouvé une qui soit parfaite pour moi. Et puis j'ai commandé tout récemment des disques du Pavel Haas quartet, et là c'est le coup de foudre.

Déjà par rapport à cette formation je suis emballé par ce qui caractérise leur sonorité : on a affaire à un quatuor qui se situe complètement dans la lignée de la tradition tchèque, avec dans le son cette matière brute, ce côté un peu âpre, mais avec en même temps une vraie splendeur de timbres, de l'ampleur, de la rondeur. En comparaison c'est beaucoup plus séduisant que les Pražák, pour mon goût.

Alors dans les Lettres intimes, cette qualité d'une large palette sonore fait mouche, tant l'oeuvre joue sur les contrastes entre les passages tendus, violents, et les passages mélodiques, voire apaisés. Ces contrastes sont saisissants sans tomber dans la caricature que je reproche au Quatuor Belcea, hédoniste dans le lyrisme, mais qui à mon avis force le trait dans l'agressivité et l'accentuation.

Et c'est bien la force de cette lecture du Pavel Haas quartet, musicalement parlant : c'est habité, fidèle à l'esprit du compositeur, mais par les couleurs, les choix des tempi, les nuances (le pianissimo venu d’ailleurs avant le largamente du 3è mouvement !) et la formidable cohérence du discours (un défi dans une oeuvre qui sans cela sonne décousue) et non par un excès dans l'expression qui consisterait à s’étaler dans une sonorité large.
Le début du second mouvement par exemple résume bien cela : le tempo est plus allant qu'à l'habitude, c’est très sobre, et pourtant l'émotion n'a jamais été aussi présente, car il y a dans cette interprétation un esprit complètement désenchanté qui nous fait toucher du doigt l’intimité de ce chef-d’oeuvre.

Cet album est excellent pour découvrir la musique chorale de Janáček, qui est très peu pratiquée, alors qu'elle est a même de séduire toute personne qui aime déjà les opéras.
On y trouve :
- Six choeurs moraves
Ce sont des transcriptions d’œuvres de Dvořák, on y retrouve donc un fort idiome tchèque, mais pas vraiment les tournures typiques de Janáček. Ça reste très beau.

- Kačena divoká
Chœur très ambigu comme beaucoup d’œuvres de Janáček, la musique n'étant pas du tout manichéenne entre les couplets consacrés à la victime et ceux au chasseur. C'est bien mais un peu répétitif.

-Vlčí Stopa
Une hallucination nocturne, on retrouve l'écriture vocale des opéras.

-Elegie na smrt dcery Olgy
Peut-être le chef-d’œuvre choral de Janáček, c'est superbe de bout en bout, d'un raffinement harmonique à tomber. J'avais mis un extrait dans mon dernier BT. L'alternance entre les parties psalmodiées et celles plus ouvragées est surprenante.

-Říkadla
Plein de petites pièces avec un orchestre de chambre très très boisé. Ça sonne très tchèque, dans l'esprit ça pourrait être rapproché des Kinderszenen. Pas aussi beau que les pièces précédents, mais c'est remarquable d'inventivité, en particulier dans les alliages de bois.

-Naše večery
Donc la première pièce du Sentier recouvert. Ici jouée à l'harmonium, c'est assez intéressant.

-Varyto / Otčenáš
L'Ave Maria et le Pater Noster tchèques. C'est surtout l'Otčenáš qui m'a marqué, c'est très très contrasté, avec de nombreux archaïsmes qui se mêlent à des choses beaucoup plus hardies, c'est très bien écrit sur le plan dramatique.

La Cappella Amsterdam est excellente, la diction plutôt bonne pour des non slaves. La seule vraie objection que je ferais concerne le pianiste, son jeu est bien dur, heureusement que les harmonies sont tellement belles que ça sonne tout seul.

Merci pour ce conseil, j'avoue que ça me donne envi de découvrir ces oeuvres Je m'en vais de ce pas y jeter un coup d'oreille !

A moindre coût, il y a aussi une formidable porte d'entrée dans cette musique chorale avec Naxos:



Des choeurs masculins uniquement, mais de très belles choses.

Ben. a écrit:

Peut-être un des trois disques à posséder pour qui aime la musique tchèque, dans tous les cas.

Horatio a écrit:

Il me nargue, je ne l'ai pas encore .

Et quels sont les deux autres disques à posséder selon toi ?

Ben. a écrit:

Sinon, il faudrait y réfléchir, mais à brûle-pourpoint, je suis presque sûr de rajouter ce disque:

Horatio a écrit:

EDIT : vu les extraits Amazon, les Lindsays ont effectivement l'air fabuleux .

C'est ma version de chevet: l'âme tchèque y est exaltée, et la complexité harmonique et mélodique de la musique de Janacek exposée au profit d'un torrent d'expressivité vraiment stupéfiant.

D'accord avec ça, et les Lindsays sont le seul quatuor non-tchèque que je recommanderais chez Janáček, alors que l'on peut écouter les yeux fermés n'importe-quel quatuor tchèque (ils sont relativement nombreux à avoir enregistré les deux). Alors qu'avec les Belcea, les Melos, ou pire, les Berg, on est à côté de la plaque.

alexandre. a écrit:

D'accord avec ça, et les Lindsays sont le seul quatuor non-tchèque que je recommanderais chez Janáček (...)

Et le Quatuor Hagen, qu'en penses-tu ?



Déconseillé aux cardiaques . Dans la « Sonate à Kreutzer », les Hagen accentue toute la barbarie et la sauvagerie des nombreux cris qui parsèment la partition. L'œuvre n'en apparaît que comme plus morcelée, plus meurtrie, basculant sans cesse dans une violence absurde ; l'acharnement des passages sul ponticello dans les seconds et troisièmes mouvements est effrayant. Tout semble déconstruit, les mélodies instables toujours sur le point d'être renversées par l'un de ces éclats, les thèmes maltraités. Cette version rend bien l'aspect théâtral et dramatique de cette œuvre : explosion de couleurs, dissonances agressives, archets abrasifs, virtuosité sans concession. "Jusqu'au-boutiste" donc, même si ce doit être au dépend des effusions lyriques qui ne créent pas de véritable contraste - l'affaire est expédiée avec un professionnalisme presque froid.

une divine surprise, la sonate pour violon et piano, dont j'ai déjà deux versions (Faust/Kupiek et Tetzlaff/Andsnes, petite préférence pour la première), mais ici la partie de violon est jouée au hautbois et, (couleurs de l'instrument ou talent de l'interprète ?), cette version dépasse les deux autres, plus chaleureuse, plus nerveuse, plus mélodique, plus....bref une très agréable (re)découverte.



des oeuvres de Haas, Dorati, Giner et Lutoslawski également sur ce cd, les trois premiers cités étant des découvertes pour moi.
pour info: hautbois: Fabrice Férez, piano:Marc Pantillon.

Invité a écrit:

découvrir la musique chorale de Janáček, qui est très peu pratiquée

pour ma part, c'est le cd qui suit qui m'a fait découvrir les "Notre Père" et "Hukvaldy songs"

ces choeurs, cette musique sont absolument magnifiques.

Quelques mots sur deux versions de la Sinfonietta, que je trouve fort belles : celles de Vaclav Neumann, avec le Philharmonique tchèque, et de Klaus Tennstedt à la tête du London Philhamornia.

 

Deux versions diamétralement opposées : une orgie orchestrale chez le chef allemand, tandis que le chef tchèque donne partout le sentiment d'évidence et de sérénité. - L'orchestre tchèque se distingue par son assurance dans cette œuvre éclatée, pleine de changements subis de directions : il suffit d'écouter la fanfare d'ouverture, peut-être la plus belle de la discographie, pour s'en donner une juste impression. Quel son rond, homogène, solaire, extrêmement précis dans l'articulation et la conduite de la phrase ! Neumann prend le parti de gommer les aspérités de la partition, et parvient à déceler la logique interne des ruptures de ton ; en équilibrant parfaitement les pupitres (excellent dosage des figures "grouillantes" en arrière-plan, qui dynamisent, colorent, mais n'obstruent pas l'espace sonore), en préservant l'énergie motrice, et grâce aux magnifiques couleurs de son orchestre, il réussit à faire chanter cette œuvre, avec beaucoup de délicatesse. Son interprétation est extrêmement proche de celle d'Ancerl, moins alerte mais d'une confortable plénitude : écoutez la réapparition du thème de fanfare dans le dernier mouvement, c'est olympien.
Tennstedt défend une vision plus hargneuse et belliqueuse de cette Sinfonietta, qui s'incarne parfaitement dans le second mouvement : les ruptures sont exagérées, les tempo contrastés, les phrases sont toutes attaquées avec mordant, on ne craint ni les grincements ni les timbres criards. Que de prises de risques, et pour quelle réussite - car j'ai rarement entendu une telle explosion de couleurs venant d'un orchestre ! C'est une prise de concert, et l'excitation est palpable ; le chef fait scintiller chaque recoin de la partition, cerne parfaitement le caractère de chaque section. C'est une interprétation qui fait réellement vibrer le texte, et nous avec.

(Je signale aussi la version d'Ancerl, sorte de quadrature du cercle, parfaite à bien des égards).

Rav-phaël a écrit:

Avez-vous déjà entendu Ewa Kupiec [ Hänssler ] ?





Je ne suis pas forcément un grand juge discographique, mais je tenais à vous faire partager mon impression enthousiaste,
tandis que le soleil se lève à ma fenètre   !

C'est super alors, j'ai son intégrale Lutosławski qui m'attend !

C'était pas prévu, parce que j'ai plein de fils en retard, mais si tu veux.

Volontiers, mais j'ai encore quelques disques sur la pile avant d'arriver à celui-là. Promis, j'en toucherai un mot après écoute.

Découvert grace à M'sieur Jaky, ce disque est un véritable petit bonbon sucré. Un bonheur qui tient autant aux compositions qu'aux interprètes. Le Collegium Gent est admirable et l'orchestration de 1.X.1901 avec un accordéon fonctionne très bien.



Le livret se concentre sur le textes des oeuvres, néanmoins quelques petites phrases de De Leeuw en introduction nous rappelle que les premières plages du CD sont des oeuvres de jeunesse et qu'elle ne reflète pas forcément, contrairement aux plages suivantes, la spécificité de la musique que Janacek composait dans un formidable élan créateur de la fin de sa vie. Les "Rikadla" proposées ici, secondes du nom, ont été composées par Leos Janacek deux ans avant sa mort.

Ce qui m'y frappe, c'est la frénésie créatrice qui s'en dégage, et que l'on retrouve dans nombre de ses oeuvres (je pense en particulier aux 2 quatuors). 18 airs et une introduction, une myriade d'idées qui semblent jetées sur le papier sans que Janacek ne paraissent prendre le temps de les développer, comme si le compositeur sentait l'urgence d'accoucher de ces morceaux avant de mourir.

Je confirme ce que dit Pipus: ce disque est magnifique! Cette lecture de Říkadla, en particulier, est encore meilleure que le premier enregistrement de Reinbert de Leeuw (avec le Chœur de chambre des Pays-Bas et l’Ensemble Schoenberg, chez Philips).

Autre grand enregistrement Janáček chez Alpha:



● Sinfonietta, op. 60
Jos van Immerseel / Anima Eterna Brugge
Bruges, III.2015
Alpha

Écouté par curiosité (avec un a priori plutôt dubitatif: les disques Ravel et Debussy d’Immerseel ne m’avaient pas trop convaincu) pour entendre ce que pouvait rendre la Sinfonietta «sur instruments anciens»...

Eh bien, c’est tout simplement formidable! C’est quelque chose d’assez inédit du point de vue sonore, mais qui colle parfaitement parfaitement à l’œuvre: des couleurs idéalement crues (les cuivres de l’Allegretto initial, la petite harmonie de l’Andante final!), des textures d’un grande finesse mais très typées (je crois n’avoir jamais entendu les strates du Moderato avec cette acuité-là) - et une aération du spectre sonore qui permet une remarquable précision dans les frottements harmoniques, les gradations dynamiques et les ostinati. Par ailleurs, la lecture d’Immerseel use d’un rubato assez libre qui exalte les contrastes rythmique et accentue encore un travail remarquablement fouillé sur les phrasés.

C’est à la fois inouï (au sens premier) et très typé; cela fait vraiment entendre autre chose, aussi bien par rapport à l’idiosyncrasie des orchestres tchèques (la Philharmonie avec Kubelik, chez Testament, ou Bakala, chez Supraphon) que par rapport aux lectures plus «abstraites» des orchestres occidentaux (le LSO avec Tilson Thomas, Sony). (Je n’ai cité ici que mes références personnelles.)

Voilà qui semble intéressant ! Et le Dvorak ?

En tout cas merci du tuyau, j'apprends ici l'existence de ce disque.

Le Dvořák, c'est (prévisiblement) la Nouveau Monde (et, comble de l'originalité, il y a la Moldau en bonus track...) Je n'ai pas encore écouté le Dvořák, mais si le travail est de même qualité que pour la Sinfonietta, ça peut être très chouette (au demeurant, j'aime assez les lectures HIP des symphonies post-Beethoven / pré-Mahler, donc...)

Mais rien que le Janáček mérite déjà l'écoute.

Merci Ben !

Mise à part la lecture hystérique des Hagen (que j'aime beaucoup), je n'ai en fait dans les quatuors que des lectures tchèques passionnantes (le grain, les intonations...), mais un peu anciennes: les Vlach, les Janáček et les Smetana. Comme lecture plus récente, vous me recommanderiez plutôt les Takács ou les Jerusalem?

Bonsoir les gens

Pour te répondre Benedictus, j'irais plutôt voir du côté de la folie et la sauvagerie des Belcea, version incroyablement maîtrisée. Sinon les Mandelring, version objective parfaite en termes de tempi, d'attaques, de sonorité, mais musicalement un peu plus - trop ? - sage.
Les Jerusalem c'est bien sûr du haut niveau mais les effets expressifs ont un côté calculé et pas forcément dans la veine de cette musique.

Je t'invite à aller faire un tour sur l'écoute comparée que nous avions faite sur le forum des Lettres intimes.

Merci, c'est bien noté pour les Belcea!

(Sinon, je crois que je vais quand même tenter les Jerusalem - c'est vraiment le quatuor à cordes qui m'a fait le plus d'effet en salle, et d'assez loin...)

Cette question m'intéresse aussi. Je n'ai pas pu les Takacs, mon fournisseur de Streaming n'en a pas. Les Jerusalem ne m'a pas marqué.

Je crois que mon choix se dirige vers les Quartertto Energie Nove, un quatuor basé en suisse. C'est parmi les plus clairs.

Bruno, quand tu dis que les Jerusalem ne t'ont pas marqué, tu veux dire: leur disque Janáček? Parce que, en salle, c'est peut-être le quatuor qui a le plus plus d'impact...

Le critère c'est, à part d'être confortable à écouter au casque, d'être disponible d'une manière ou d'une autre là où je suis (ce qui exclut les Energie Nove); quant aux Pavel Haas, je n'ai pu me procurer que leurs Lettres intimes (avec donc la Montagne des singes, assez chouette, en effet) mais pas leur Sonate à Kreutzer...

Benedictus a écrit:

Bruno, quand tu dis que les Jerusalem ne t'ont pas marqué, tu veux dire: leur disque Janáček? Parce que, en salle, c'est peut-être le quatuor qui a le plus plus d'impact...

Oui au disque, là où je suis il y a un au deux concerts classiques par an je n'attrappe ce que je peux, alors un quatuor de Janacek, pas trop de chance.

Nous somme dans la même situation, en somme; mais je parlais des Jerusalem en général (je les entendus à Paris il y a un an et demi dans un programme Beethoven / Chostakovitch.)

Oui je parle du disque Janacek des Jerusalem, pas en général.

Aouch je suis entrain écouter les Quartertto Energie Nove et il y a un truc qui me choque dans l'Adagio (2e mouvement) du 2e quatuor. La partie vivace, mesures 68-90, la partition du 1er violon ont des mesures d'octolets (en double croches) donc il faut jouer les notes à durée égale, or ici il joue sacadé (une pause à la fin de chaque mesure) ! Soit je n'ai pas la bonne partition, soit il ne joue pas correctement. Sur le disque c'est vers 2'7" de la plage 6.

Continue mes écoutes sur le 2e quatuor, le début de IV, le tempo est allegro avec un blanc = 112, les Pavel Haas sont les seuls à prendre le tempo correctement, tous les autres sont trop lents.

Rav-phaël a écrit:

Quel est le critère ? (version, récente, ancienne, intégrale ou pas, ...)
parce que personnellement ma référence reste l'enregistrement du Quatuor Pavel Hass, chez Supraphon. L'une des toutes
meilleures ! Et c'est couplé (en deux CDs) avec les trois Quatuors de Pavel Hass qui ne sont pas inintéressants ; je connais en
particulier et aime bien le Quatuor n°2 "Monts des Singes".

J'aime beaucoup les Haas, pour moi la grande version tchèque moderne. Je n'avais pas mentionné cette version pour rester sur un seul cd par rapport à la question de Benedictus. Et je te rejoins sur le 2ème quatuor de Haas (avec percussions) que j'aime bien.

Donc:


• Quatuors à cordes nº1 Sonate à Kreutzer et nº2 Lettres intimes
Quatuor Belcea: Corina Belcea, Laura Samuel (violons), Krysztof Chorzelzi (alto), Alasdair Tait (violoncelle)
Paris, III.2001
Zig-Zag Territoires

En effet, c’est assez électrisant, comme lecture! Comme le disait Iskender, il y a de la folie, de la sauvagerie là-dedans... Les Belcea intensifier le discours et ses ruptures en jouant, non sur les seuls paramètres des attaques, des phrasés, du rythme et de la dynamique (comme le font - à l’excès - les Hagen), mais aussi par des textures extrêment contrastées (on sent tout un travail sur la vibration, le spiccato / legato...) - ce que je n’avais jamais entendu ici, en tout cas pas avec cette richesse de grain, et qui renouvelle l’écoute par une attention à la profondeur du son et non seulement aux ligne.

La seule réserve (minime) que je ferais peut-être tiendrait à leurs timbres instrumentaux, peu typés par rapport aux ensembles tchèques auxquels je suis habitué dans ces pages.


Les Belcea (que je découvrais) font-ils preuve des mêmes qualités dans leurs Beethoven, leurs Britten? Si oui, je vais sûrement aller y faire un tour...
Et puis, je viens de trouver un moyen de me procurer les deux disques des Pavel Haas, donc je devrais bientôt pouvoir en parler.

Pour faire simple, il y a deux périodes totalement opposées : leurs disques chez EMI, jolis, polis, assez lisses (façon Saint-Martin-in-the-Fields, si tu veux) ; leurs disques chez ZZT, musicologiquement informés, très engagés, et inventifs sans histrionismes – leurs Beethoven font partie des intégrales les plus équilibrées et constamment intéressantes qui aient été publiées.