Karol Szymanowski (1882-1937)

C'est très bien vu ; mais ça demanderait une étude approfondie du système pour en tirer parti pour soi !

La théorie musicale est déjà un monde autonome en soi – qui le rend assez complexe à vulgariser… pas évident d'utiliser des images pour parler d'harmonie, en particulier. Ce système a l'avantage de rendre plus lisible à grande échelle les choix, mais ça reste une nouvelle abstraction à maîtriser, pas vraiment pour l'homme du commun – il faut un peu d'entraînement pour lire ça !

Pour les Franciliens :  

Petit top 10 Szymanowsky qui n’apporte rien :

1. Symphonie n°3
2. Mythes
3. Sonate n°3
4. Métopes
5. Nocturne et Tarentelle
6. Chants op. 5
7. Concerto violon n°1
8. Masques
9. 12 études op. 33
10. Sonate pour violon et piano

Je remarque que là aussi, tu ne mets pas trop de vocal... (en tête pour moi, après la 3è symphonie, le Roi Roger, le Stabat mater et les Litanies, ainsi que les chants de Hafiz)

Xavier a écrit:

Je remarque que là aussi, tu ne mets pas trop de vocal... (en tête pour moi, après la 3è symphonie, le Roi Roger, le Stabat mater et les Litanies, ainsi que les chants de Hafiz)

J’ai mis l’op. 5 quand même (en dehors de la troisième symphonie) ! Mais oui, le vocal, ce n’est pas ce que je préfère dans beaucoup de cas

J’espère que ça changera (c’est en cours …)

L'opus 5, c'est pas mal du tout, mais vraiment encore du premier Szymanowski. (alors qu'il y a beaucoup de mélodies extraordinaires je trouve dans les périodes suivantes)

Quant à Nocturne et Tarantelle, c'est sympa mais pas un chef d'oeuvre je trouve, par rapport aux Mythes notamment.

La 3è sonate je dois dire que ça reste une des rares oeuvres de maturité avec lesquelles j'ai vraiment du mal.

Xavier a écrit:

L'opus 5, c'est pas mal du tout, mais vraiment encore du premier Szymanowski. (alors qu'il y a beaucoup de mélodies extraordinaires je trouve dans les périodes suivantes)

Lesquels notamment ?

Xavier a écrit:

La 3è sonate je dois dire que ça reste une des rares oeuvres de maturité avec lesquelles j'ai vraiment du mal.

Avec la 3ème de Feinberg et la Hammerklavier, c’est sûrement ma fugue préférée de tout les temps !

Songeur a écrit:

Xavier a écrit:

L'opus 5, c'est pas mal du tout, mais vraiment encore du premier Szymanowski. (alors qu'il y a beaucoup de mélodies extraordinaires je trouve dans les périodes suivantes)

Lesquels notamment ?

Les Chants d'amour de Hafiz déjà en premier lieu, notamment en version orchestrale, les Chants du muezzin passionné, les Chants d'une princesse de contes de fées, mais aussi les moins connues non orchestrées, comme l'opus 41...

Et même dans la première période, il y a Penthésilée qui est déjà superbe je trouve.

Et dans un genre hybride cantate-poème symphonique, le chef d'oeuvre Déméter!

Songeur a écrit:

Avec la 3ème de Feinberg et la Hammerklavier, c’est sûrement ma fugue préférée de tout les temps !

Il faut fichtrement aimer les fugues (et surtout ne pas aimer celles de Bach, parce que bon quand même)…

Golisande a écrit:

Songeur a écrit:

Avec la 3ème de Feinberg et la Hammerklavier, c’est sûrement ma fugue préférée de tout les temps !

Il faut fichtrement aimer les fugues (et surtout ne pas aimer celles de Bach, parce que bon quand même)…

Je n’ai rien contre Bach, je vous assure

Songeur a écrit:

Je n’ai rien contre Bach, je vous assure

Mais tu préfères la fugue de la Hammerklavier à toutes les fugues de Bach ?

Golisande a écrit:

Songeur a écrit:

Je n’ai rien contre Bach, je vous assure

Mais tu préfères la fugue de la Hammerklavier à toutes les fugues de Bach ?

De très loin, Hammerklavier est l’une des mes 3 sonates préférées.

Songeur a écrit:

Golisande a écrit:

Songeur a écrit:

Je n’ai rien contre Bach, je vous assure

Mais tu préfères la fugue de la Hammerklavier à toutes les fugues de Bach ?

Disons que ça n'a pas tout à fait la même charge émotionnelle ni la même réplicabilité.

J'imagine que celles de Bach (je ne m'y connais pas du tout en fugue) sont particulièrement régulières et bien pensées dans leurs audaces proportionnées, mais dans la Hammerklavier (ou dans celle pour quatuor), il y a un geste bien plus dramatique, une réelle narration, ce n'est pas du tout du même registre, moins cérébral, davantage dans le mouvement que dans la conception.

Ça ne me paraît vraiment pas délirant (sauf peut-être si l'on est prof de fugue, parce que je ne maîtrise pas l'écart technique entre les deux) de préférer l'un à l'autre. (Et particulièrement, de préférer celles de Beethoven, qui sont bien plus accessibles.)

DavidLeMarrec a écrit:

(celles de Beethoven, qui sont bien plus accessibles.)

Alors là… Il y a peu de musiques (et aucune avant 1920) que je trouve aussi ingrates et arides que ces deux fugues (op. 106 et 133)…

Et à l’inverse, chez Bach il y en a certaines (do# mineur du premier livre, Contrapunctus 6…) qui pour moi ont eu d’emblée une totale évidence émotionnelle et narrative…

J’ai été amené à analyser quelques fugues, notamment la do mineur du deuxième livre. C’est complètement inimaginable ce qui se passe : il superpose le sujet avec le sujet augmenté en rétrogradant le contre-sujet en canon … Et en plus, les formes dessiné graphiquement sur la partition du sujet et du contre-sujet forme la croix du Christ.

Je ne suis pas sûr que Hammerklavier soit plus complexe dans ce sens, mais faire une fugue avec un sujet si long . C’est un équilibre parfait entre la musique et l'intellectualisme, un peu comme les 20 Regards de Messiaen finalement …

Golisande a écrit:

DavidLeMarrec a écrit:

(celles de Beethoven, qui sont bien plus accessibles.)

Alors là… Il y a peu de musiques (et aucune avant 1920) que je trouve aussi ingrates et arides que ces deux fugues (op. 106 et 133)…

Et à l’inverse, chez Bach il y en a certaines (do# mineur du premier livre, Contrapunctus 6…) qui pour moi ont eu d’emblée une totale évidence émotionnelle et narrative…

Chacun a une perception différente, c'est bien normale. (Et nous avons rarement les mêmes !) Mais autant la fugue Op.133 est réputée sévère, autant celle de la Hammerklavier est réputée, il me semble, pour son extraversion. Ce n'est pas la combinatoire très réfléchie de l'Art de la Fugue, il y a un grand geste qui raconte une histoire – une grande geste.

Il est vrai qu’Hammerklavier a des côtés durs et arides que l’on a moins chez Bach. Il y a quand même des fugues plus accessibles … comme Szymanowsky !

J'ai découvert l'ouverture de concert qui a été donnée hier soir par l'orchestre Colonne au Théâtre des Champs-Elysées. Quelle belle pièce ! On sent bien l'influence du Don Juan de Richard Strauss, et j'y ai vu des ressemblances avec l'ouverture de Cyrano de Bergerac de Johan Wagenaar (qui est un peu moins expansive cependant).