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 Topic débutant: les Opéras de Handel

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MessageSujet: Re: Topic débutant: les Opéras de Handel   Topic débutant: les Opéras de Handel - Page 3 EmptyLun 20 Mai 2013 - 18:20

Cololi a écrit:
Moi je te conseille pas ce découpage Smile (car ça donne un côté superficiel)

Pourquoi ne pas commencer par Rinaldo ? C'est un ultra-chef d'œuvre et il a le mérite pour débuter d'être sensiblement moins long que les autres Smile
Ou alors ... le Messie, dans un style différent.
Je préfère nettement Giulio Cesare à Rinaldo. Je ne suis pas assez fan de Haendel pour vraiment avoir du plaisir avec un opéra intégral (même si il arrive que j'écoute Giulio Cesare). Je suis en train d'écouter le CD dédié aux airs pour sopranos du coffret dont j'ai parlé, ça me plait.
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MessageSujet: Re: Topic débutant: les Opéras de Handel   Topic débutant: les Opéras de Handel - Page 3 EmptyLun 20 Mai 2013 - 18:30

Comme récital Haendel, il y a celui de d'Arcangello (pour basse) qui est vraiment chouette et original!! Very Happy
Sinon, plus commun, mais magnifique, il y a le Furore de DiDonato...
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MessageSujet: Re: Topic débutant: les Opéras de Handel   Topic débutant: les Opéras de Handel - Page 3 EmptyLun 20 Mai 2013 - 18:33

Polyeucte a écrit:
Comme récital Haendel, il y a celui de d'Arcangello (pour basse) qui est vraiment chouette et original!! Very Happy
Sinon, plus commun, mais magnifique, il y a le Furore de DiDonato...
Ok merci j'écouterai.
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MessageSujet: Re: Topic débutant: les Opéras de Handel   Topic débutant: les Opéras de Handel - Page 3 EmptyMer 28 Aoû 2013 - 10:17

Voici deux petits tableaux (purement subjectifs bien sur) que je compléterai à mesure, destinés à guider ceux qui voudraient se lancer :

Les opéras :

OeuvreIntérêt / inspiration
RinaldoVery Happy  Very Happy  Very Happy  Very Happy  Very Happy
AlcinaVery Happy  Very Happy  Very Happy  Very Happy  Very Happy
AriodanteVery Happy  Very Happy  Very Happy  Very Happy  Very Happy
Giulio CesareVery Happy  Very Happy  Very Happy  Very Happy  Very Happy
Les oratorios :

OeuvreIntérêt / inspiration
Acis and Galatea
Very Happy  Very Happy  Very Happy  Very Happy  Smile
Israel in EgyptVery Happy  Very Happy  Very Happy  Very Happy  Very Happy
MessiahVery Happy  Very Happy  Very Happy  Very Happy  Very Happy
HerculesVery Happy  Very Happy  Very Happy  Very Happy
TheodoraVery Happy  Very Happy  Very Happy  Very Happy  Very Happy
JephthaVery Happy  Very Happy  Very Happy  Smile

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MessageSujet: Re: Topic débutant: les Opéras de Handel   Topic débutant: les Opéras de Handel - Page 3 EmptyMer 18 Juin 2014 - 23:29

Suite à l'écoute d'Orlando dirigé par Jacobs, je vais essayer de continuer un peu...
Vu les conseils donnés, j'ai un peu fouillé et j'ai trouvé différentes petites choses possibles. Je solliciterai donc un peu l'avis de spécialistes!

On m'a dit le plus grand bien de Giulio Cesare... et du coup, je tenterai bien la version Jacobs!
Ariodante semble aussi un passage obligé... du coup, Minkowski?

Sinon on m'a ben vendu aussi Rinaldo... mais quelle version...
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MessageSujet: Re: Topic débutant: les Opéras de Handel   Topic débutant: les Opéras de Handel - Page 3 EmptyMer 18 Juin 2014 - 23:33

Polyeucte a écrit:
On m'a dit le plus grand bien de Giulio Cesare... et du coup, je tenterai bien la version Jacobs!

Très bonne version. (L'œuvre est un peu longue et reste inégale, à mon sens, mais il y a incontestablement des moments très forts.)

Citation :
Ariodante semble aussi un passage obligé... du coup, Minkowski?

Oui, Minko, mais la bande avec Della Jones est meilleure que le studio avec von Otter, si jamais ça t'intéresse.

Citation :
Sinon on m'a ben vendu aussi Rinaldo... mais quelle version...

Jacobs, sans hésiter. Sinon, tu adorerais probablement Luks avec la mise en scène de Louise Moaty, la vidéo se trouve (je ne crois pas qu'elle ait été éditée).


Tu pourrais essayer un peu de Vivaldi et de Hasse, plutôt que tous ces Haendel, aussi. Motezuma ou Griselda, par exemple.
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MessageSujet: Re: Topic débutant: les Opéras de Handel   Topic débutant: les Opéras de Handel - Page 3 EmptyMer 18 Juin 2014 - 23:37

DavidLeMarrec a écrit:
Très bonne version. (L'œuvre est un peu longue et reste inégale, à mon sens, mais il y a incontestablement des moments très forts.)
J'en connais des passages, donc oui, ça semble intéressant. A voir si ça tient sur la durée!

Citation :
Oui, Minko, mais la bande avec Della Jones est meilleure que le studio avec von Otter, si jamais ça t'intéresse.
Bah, Von Otter semble bien. Mon rêve serait plutôt Murray, mais en anglais non!

Citation :
Jacobs, sans hésiter. Sinon, tu adorerais probablement Luks avec la mise en scène de Louise Moaty, la vidéo se trouve (je ne crois pas qu'elle ait été éditée).
Alors va falloir que je regarde tout ça! Very Happy


Citation :
Tu pourrais essayer un peu de Vivaldi et de Hasse, plutôt que tous ces Haendel, aussi. Motezuma ou Griselda, par exemple.

Oh non... Vivaldi j'ai déjà tenté plusieurs choses.
Hasse, j'étais presque tenté par le Cleopatra sorti il y peu...

Mais tu veux m'empêcher d'arrêter d'avoir un très mauvais a priori sur Haendel? Mr.Red
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MessageSujet: Re: Topic débutant: les Opéras de Handel   Topic débutant: les Opéras de Handel - Page 3 EmptyJeu 19 Juin 2014 - 8:25

Il ne faut pas l'écouter là dessus  Mr. Green 

Giulio Cesare c'est long, mais c'est inspiré de bout en bout. Jacobs oui !
Pour Ariodante, oui Minko !
Rinaldo a l'avantage d'être moins longs que ces derniers, peut être que ça peut avoir ta préférence du coup. Je ne connais que Hogwood (excellent), mais j'imagine que Jacobs doit être très bien.
Mais ne pas oublier Alcina, car c'est peut être le plus beau.

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MessageSujet: Re: Topic débutant: les Opéras de Handel   Topic débutant: les Opéras de Handel - Page 3 EmptyJeu 19 Juin 2014 - 10:09

Cololi a écrit:
Il ne faut pas l'écouter là dessus  Mr. Green 
Mais ça ne m'empêchera pas d'aller y jeter une oreille... mais là je veux essayer de continuer voir si c'était un essai isolé ou pas cet Orlando!

Citation :
Giulio Cesare c'est long, mais c'est inspiré de bout en bout. Jacobs oui !
Pour Ariodante, oui Minko !
Ok... va falloir que je fasse un choix alors... hehe
Citation :
Rinaldo a l'avantage d'être moins longs que ces derniers, peut être que ça peut avoir ta préférence du coup. Je ne connais que Hogwood (excellent), mais j'imagine que Jacobs doit être très bien.
Oui, mais j'en trouve pas vraiment une version abordable question prix pas loin de chez moi (c'est à dire d'occasion! Mr.Red)

Citation :
Mais ne pas oublier Alcina, car c'est peut être le plus beau.
Oui, mais là je connais déjà... Vu en salle, écouté en disque (Christie, avec Fleming, Graham, Dessay,...) et aussi la bande où on peut entendre Bartoli (vraiment superbe version! Dommage que la prise de son soit un peu lointaine!)
Donc Alcina n'est pas vraiment prioritaire!
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MessageSujet: Re: Topic débutant: les Opéras de Handel   Topic débutant: les Opéras de Handel - Page 3 EmptySam 21 Juin 2014 - 15:54

Cololi a écrit:
Giulio Cesare c'est long, mais c'est inspiré de bout en bout. Jacobs oui !

Ou Minko, cela dit, et il doit y avoir plein de bons DVDs récents.

Citation :
Rinaldo a l'avantage d'être moins longs que ces derniers, peut être que ça peut avoir ta préférence du coup. Je ne connais que Hogwood (excellent), mais j'imagine que Jacobs doit être très bien.

Hogwood est bien, mais un peu mesuré, Jacobs est autrement plus dramatique et extraverti. On n'aurait que Hogwood, ce serait déjà très bien, mais quand on a Jacobs et Malgoire en face, ça reste un second choix.

Citation :
Mais ne pas oublier Alcina, car c'est peut être le plus beau.
Bof.
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MessageSujet: Re: Topic débutant: les Opéras de Handel   Topic débutant: les Opéras de Handel - Page 3 EmptyLun 23 Juin 2014 - 13:05

Merci pour les conseils! Parce que même si je pense que l'interprétation est très importante dans mon appréciation de ces opéras de Haendel, j'ai vraiment bien aimé le Giulio Cesare dirigé par Jacobs.
A voir pour la suite avec Ariodante par Minko! Very Happy

 Topic débutant: les Opéras de Handel - Page 3 3641590030 
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MessageSujet: Re: Topic débutant: les Opéras de Handel   Topic débutant: les Opéras de Handel - Page 3 EmptyLun 23 Juin 2014 - 13:29

Citation :
Rinaldo a l'avantage d'être moins longs que ces derniers, peut être que ça peut avoir ta préférence du coup. Je ne connais que Hogwood (excellent), mais j'imagine que Jacobs doit être très bien.

Hogwood est bien, mais un peu mesuré, Jacobs est autrement plus dramatique et extraverti. On n'aurait que Hogwood, ce serait déjà très bien, mais quand on a Jacobs et Malgoire en face, ça reste un second choix. [/quote]

Absolument d'accord pour ce qui concerne Jacobs & Malgoire (le premier avec un instrumentarium idéalement coloré et mis en valeur au service d'un sens inné du théâtre qui s'entend au disque ; ce qui n'est pas la moindre des gageures). Et quelles distributions dans les deux cas.
Avec Hogwood, le "problème" ne tient pas que dans la seule comparaison avec ces deux-là ; elle vaut aussi pour la comparaison avec lui-même, en live (Vienne, 01/99 ; trouvable Embarassed ) où Podles secoue la direction et le plateau !
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MessageSujet: Re: Topic débutant: les Opéras de Handel   Topic débutant: les Opéras de Handel - Page 3 EmptyVen 27 Juin 2014 - 9:28

Après avoir écouté Ariodante, je dos dire que je suis moins intéressé que Orlando ou Giulio Cesare. Un petit manque de variété, quelque chose de peut-être trop sérieux là où Giulio Cesare était plus varié et moins répétitif...
Bien sûr rien d'affreux, mais il manque un petit quelque chose dans les couleurs de l'orchestre. De magnifiques airs pour Ariodante par contre! Very Happy
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MessageSujet: Re: Topic débutant: les Opéras de Handel   Topic débutant: les Opéras de Handel - Page 3 EmptyVen 27 Juin 2014 - 20:02

Ah, moi je trouve au contraire des longueurs dans Cesare (au disque comme sur scène), alors qu'Ariodante me magnétise beaucoup plus longuement — c'est moins patchwork que Cesare, mais j'ai l'impression de plus de variété (et d'une petite influence française qui n'est peut-être pas pour rien dans mon appréciation...).

Oui, les airs d'Ariodante sont fantastiques. Ceux de Polinesso aussi — mais par Trullu, c'est tellement plus frémissant que par Podleś (que j'aime néanmoins beaucoup ici).
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MessageSujet: Re: Topic débutant: les Opéras de Handel   Topic débutant: les Opéras de Handel - Page 3 EmptyLun 7 Juil 2014 - 12:01

bAlexb a écrit:
Citation :
Hogwood est bien, mais un peu mesuré, Jacobs est autrement plus dramatique et extraverti. On n'aurait que Hogwood, ce serait déjà très bien, mais quand on a Jacobs et Malgoire en face, ça reste un second choix.
Absolument d'accord pour ce qui concerne Jacobs & Malgoire (le premier avec un instrumentarium idéalement coloré et mis en valeur au service d'un sens inné du théâtre qui s'entend au disque ; ce qui n'est pas la moindre des gageures). Et quelles distributions dans les deux cas.
Avec Hogwood, le "problème" ne tient pas que dans la seule comparaison avec ces deux-là ; elle vaut aussi pour la comparaison avec lui-même, en live (Vienne, 01/99 ; trouvable Embarassed ) où Podles secoue la direction et le plateau !

DavidLeMarrec a écrit:
Rinaldo est clairement l'un des meilleurs du genre, Haendel y a regroupé le meilleur de la production qui l'a rendue célèbre pour épater les londoniens... Si tu n'as pas aimé, tu peux attendre un moment pour réessayer, c'est sûr...
(Sauf si tu as écouté ça avec une version indéfendable, bien sûr.)

Forcément, je réclame des noms hehe !
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MessageSujet: Re: Topic débutant: les Opéras de Handel   Topic débutant: les Opéras de Handel - Page 3 EmptyLun 7 Juil 2014 - 12:07

bAlexb a écrit:
bAlexb a écrit:
Citation :
Hogwood est bien, mais un peu mesuré, Jacobs est autrement plus dramatique et extraverti. On n'aurait que Hogwood, ce serait déjà très bien, mais quand on a Jacobs et Malgoire en face, ça reste un second choix.
Absolument d'accord pour ce qui concerne Jacobs & Malgoire (le premier avec un instrumentarium idéalement coloré et mis en valeur au service d'un sens inné du théâtre qui s'entend au disque ; ce qui n'est pas la moindre des gageures). Et quelles distributions dans les deux cas.
Avec Hogwood, le "problème" ne tient pas que dans la seule comparaison avec ces deux-là ; elle vaut aussi pour la comparaison avec lui-même, en live (Vienne, 01/99 ; trouvable Embarassed ) où Podles secoue la direction et le plateau !

DavidLeMarrec a écrit:
Rinaldo est clairement l'un des meilleurs du genre, Haendel y a regroupé le meilleur de la production qui l'a rendue célèbre pour épater les londoniens... Si tu n'as pas aimé, tu peux attendre un moment pour réessayer, c'est sûr...
(Sauf si tu as écouté ça avec une version indéfendable, bien sûr.)

Forcément, je réclame des noms hehe !

Rien de très surprenant : s'il a écouté Luks, Jacobs, Malgoire, Mallon ou même Hogwood ou Bicket, aucune objection. S'il a écouté Bernardi ou Fischer, je demanderai un autre essai. Et si c'est pire, je l'exigerai.
Mais Rinaldo est plutôt très bien servi commercialement, donc je doute que ce soit là la source de ses problèmes.
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MessageSujet: Re: Topic débutant: les Opéras de Handel   Topic débutant: les Opéras de Handel - Page 3 EmptyVen 12 Sep 2014 - 15:04

Tiré du fil «Playlist»

Benedictus a écrit:
Haendel: Alcina, acte I, Joyce DiDonato, Maite Beaumont, Karina Gauvin, Sonia Prina, et alii, Alan Curtis / Il Complesso Barocco (Archiv).
A l'inverse, pas trop mon genre dans l'absolu. Très, très belle musique (évident génie haendelien pour la mélodie et les couleurs orchestrales), mais tout de même pas très nourrissante côté contrepoint et harmonie: j'ai peur que sur trois heures, l'attention finisse par se perdre. Mais les voix! c'est du bonheur glotto à l'état pur  drunken Et puis un plateau très engagé, une diction franche: ça pourrait finalement marcher (au moins pour une première écoute complète).

Cololi a écrit:
Citation :


Haendel: Alcina, acte I, Joyce DiDonato, Maite Beaumont, Karina Gauvin, Sonia Prina, et alii, Alan Curtis / Il Complesso Barocco (Archiv).
A l'inverse, pas trop mon genre dans l'absolu. Très, très belle musique (évident génie haendelien pour la mélodie et les couleurs orchestrales), mais tout de même pas très nourrissante côté contrepoint et harmonie: j'ai peur que sur trois heures, l'attention finisse par se perdre. Mais les voix! c'est du bonheur glotto à l'état pur  drunken Et puis un plateau très engagé, une diction franche: ça pourrait finalement marcher (au moins pour une première écoute complète).

c'est vraiment un chef d'oeuvre ! Par contre je n ai pas encore écouté la version Curtis ... car en général c'est pas trépidant. N'oublie pas ce paramètre !

Xavier a écrit:
Benedictus a écrit:

Haendel: Alcina, acte I, Joyce DiDonato, Maite Beaumont, Karina Gauvin, Sonia Prina, et alii, Alan Curtis / Il Complesso Barocco (Archiv).
A l'inverse, pas trop mon genre dans l'absolu. Très, très belle musique (évident génie haendelien pour la mélodie et les couleurs orchestrales), mais tout de même pas très nourrissante côté contrepoint et harmonie: j'ai peur que sur trois heures, l'attention finisse par se perdre. Mais les voix! c'est du bonheur glotto à l'état pur  drunken Et puis un plateau très engagé, une diction franche: ça pourrait finalement marcher (au moins pour une première écoute complète).

Le pire chez Haendel ce sont les airs avec 54 reprises... Confused  
Jules César... I don't want that

Benedictus a écrit:
Cololi a écrit:

c'est vraiment un chef d'oeuvre ! Par contre je n ai pas encore écouté la version Curtis ... car en général c'est pas trépidant. N'oublie pas ce paramètre !

Je ne sais pas: c'est ce qu'on en dit généralement, mais primo tout ce que je connais de lui c'est son Motezuma qui ne me semblait pas encourir ce reproche, secundo je ne suis pas sûr que Haendel à la Giardino Armonico me plaîrait davantage, tertio quand bien même la fosse serait assoupie, ces chanteurs (et surtout ces chanteuses)-là sont assez engagés pour compenser.

C'est quand même de très loin la plus belle distribution que j'ai vue au disque dans Alcina: DiDonato (que je découvre, après son Elvira chez Nézet-Séguin), Beaumont, Gauvin et Prina (que j'aime déjà énormément), c'est très beau, mais pas du joli timbre mollasson: c'est vif, tranchant et avec un impact formidable.

DavidLeMarrec a écrit:
Benedictus a écrit:
Cololi a écrit:

c'est vraiment un chef d'oeuvre ! Par contre je n ai pas encore écouté la version Curtis ... car en général c'est pas trépidant. N'oublie pas ce paramètre !

Je ne sais pas: c'est ce qu'on en dit généralement, mais primo tout ce que je connais de lui c'est son Motezuma qui ne me semblait pas encourir ce reproche, secundo je ne suis pas sûr que Haendel à la Giardino Armonico me plaîrait davantage, tertio quand bien même la fosse serait assoupie, ces chanteurs (et surtout ces chanteuses)-là sont assez engagés pour compenser.

C'est quand même de très loin la plus belle distribution que j'ai vue au disque dans Alcina: DiDonato (que je découvre, après son Elvira chez Nézet-Séguin), Beaumont, Gauvin et Prina (que j'aime déjà énormément), c'est très beau, mais pas du joli timbre mollasson: c'est vif, tranchant et avec un impact formidable.

… et Priante !

J'ai écouté aussi l'acte I de cette hier soir… Curtis n'est pas dans le genre cinglant à la mode, mais il est (comme souvent) excellent ici, plus souple que virtuose, avec un son très rond, des doublures de bois comme chez les français.

Et puis cette distribution assez invraisemblable.

Cololi a écrit:

Xavier a écrit:

Le pire chez Haendel ce sont les airs avec 54 reprises... Confused  
Jules César... I don't want that

Les airs de seria c'est toujours ABA' (le A' ne se différenciant du A que par quelques impros du chanteur). Tout ça c'est des excuses à 2€, car ce sont des chefs d'œuvre ... et que tu n'aimes pas plus Rameau qui ne relève pas du tout de cette esthétique.
Une jour peut être ... (je te le souhaite en tout cas)

Benedictus a écrit:

Je ne sais pas: c'est ce qu'on en dit généralement, mais primo tout ce que je connais de lui c'est son Motezuma qui ne me semblait pas encourir ce reproche, secundo je ne suis pas sûr que Haendel à la Giardino Armonico me plaîrait davantage, tertio quand bien même la fosse serait assoupie, ces chanteurs (et surtout ces chanteuses)-là sont assez engagés pour compenser.

C'est quand même de très loin la plus belle distribution que j'ai vue au disque dans Alcina: DiDonato (que je découvre, après son Elvira chez Nézet-Séguin), Beaumont, Gauvin et Prina (que j'aime déjà énormément), c'est très beau, mais pas du joli timbre mollasson: c'est vif, tranchant et avec un impact formidable.

Je ne jugeais pas de cet enregistrement ... mais plutôt de son Ariodante ... où il y avait AUSSI une distribution flamboyante. Et j'ai failli à cause de lui, penser que cette œuvre était pas géniale ... alors qu'elle l'est (il suffisait d'écouter Minko).

Tu sembles oublier Hickox (souvent cité comme la référence). C'est je présume la date d'enregistrement qui te fait peur. C'est totalement injustifié (dans ce cas) si c'est bien cela qui t'es venu à l'esprit.

Xavier a écrit:
Cololi a écrit:
Xavier a écrit:

Le pire chez Haendel ce sont les airs avec 54 reprises... Confused  
Jules César... I don't want that

Les airs de seria c'est toujours ABA' (le A' ne se différenciant du A que par quelques impros du chanteur). Tout ça c'est des excuses à 2€, car ce sont des chefs d'œuvre ... et que tu n'aimes pas plus Rameau qui ne relève pas du tout de cette esthétique.
Une jour peut être ... (je te le souhaite en tout cas)

Moi j'entends plutôt ABA'A''A'''A''''... je ne vois pas en quoi ce serait une "excuse à 2 euros", c'est un vrai argument, on a le droit d'être lassé par toutes ces reprises à peine ornementées.

Polyeucte a écrit:
Xavier a écrit:
Moi j'entends plutôt ABA'A''A'''A''''... je ne vois pas en quoi ce serait une "excuse à 2 euros", c'est un vrai argument, on a le droit d'être lassé par toutes ces reprises à peine ornementées.

Ah mais si c'est à peine ornementé, c'est que c'était pas bien chanté! Very Happy
Il faut réveiller le gène glotto qui sommeil en toi avant d'écouter du Haendel, et prendre les versions les plus glotto.
Sinon je te rejoins totalement sur le côté lassant...

Xavier a écrit:
Quand je dis "à peine ornementées", je veux dire "seulement ornementées", c'est-à-dire que ce sont les mêmes phrases, le même texte, les mêmes carrures, les mêmes harmonies... pour moi si on change l'ornementation on change 5% de la musique à peine.

Sinon, Alcina était mieux passé pour moi que Giulio Cesare. (mais là, les interprètes et la mise en scène ont pu jouer, car il ne s'agit que d'une seule écoute à chaque fois)

Polyeucte a écrit:
Xavier a écrit:
Quand je dis "à peine ornementées", je veux dire "seulement ornementées", c'est-à-dire que ce sont les mêmes phrases, le même texte, les mêmes carrures, les mêmes harmonies... pour moi si on change l'ornementation on change 5% de la musique à peine.
A l'orchestre oui, mais après il peut y avoir quand même des grands bouleversements question ligne de chant en fonction des chanteurs...

Citation :
Sinon, Alcina était mieux passé pour moi que Giulio Cesare. (mais là, les interprètes et la mise en scène ont pu jouer, car il ne s'agit que d'une seule écoute à chaque fois)

Disons que Alcina est peut-être plus théâtrale...


Mais de toute façon je suis peut-être de mauvais conseil, surtout pour toi vu que ce qui va me plaire dans du Haendel, c'est avant tout la personnalité vocale, le charisme par le chant... en gros, le côté vocal avant tout.
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Benedictus
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MessageSujet: Re: Topic débutant: les Opéras de Handel   Topic débutant: les Opéras de Handel - Page 3 EmptyJeu 25 Déc 2014 - 23:50

Deux écoutes récentes (sachant que je suis loin d’être un spécialiste ou un inconditionnel de seria, ni même un haendélien chevronné):

Topic débutant: les Opéras de Handel - Page 3 Handel10
1. Rodelinda
Simone Kermes, Marijana Mijanović, Steve Davislim, Marie-Nicole Lemieux, Vito Priante, Sonia Prina, Il Complesso barocco, Alan Curtis (dir.)
Archiv, 2004
(Acheté et écouté en CD.)

Topic débutant: les Opéras de Handel - Page 3 Handel11
2. Faramondo
Max Emanuel Cencic, Philippe Jaroussky, Sophie Karthäuser, Marina de Liso, In-Sung Sim, Xavier Sabata, I Barocchisti, Diego Fasolis (dir.)
Virgin ou Erato ou Warner, 2008
(Seulement écouté en version MP3.)


I. Les œuvres

Déjà, si elles répondent toutes deux aux lois du seria (pas forcément propres à produire d’immenses œuvres dramatiques), les deux œuvres ne m’ont franchement pas semblé relever du même niveau d’inspiration.

Je pense que Rodelinda doit faire partie du meilleur de la production seria de Haendel - bien sûr en-dessous du miracle d’Ariodante, mais à peine inférieure à Rinaldo ou Alcina, et peut-être supérieure à Giulio Cesare (moins composite, en tous cas): une atmosphère un peu en clair-obscur, des arias assez travaillés, de beaux passages orchestraux. Le livret est ce qu’il est, l’habituelle intrigue politico-amoureuse tarabiscotée, mais il a pour lui de présenter quelques situations de suspens (autour de la reconnaissance de Bertarido, en particulier) ou d’ironie dramatique (les interventions d’Eduige dans l’aria «Con rauco mormorio» de Bertarido) pas inintéressantes, et des personnages moins plats que la moyenne (Rodelinda est une reine pas dépourvue d’ambiguïtés; Grimoaldo «méchant» plus veule et imbu que proprement mauvais; Unulfo vassal bougon mais d’une loyauté à toute épreuve).

A l’inverse, Faramondo (que j’ai aussi écouté de façon plus superficielle) m’a davantage semblé appartenir au tout-venant du seria - qu’il s’agisse de l’orchestre ou de l’écriture vocale des arias, ça m’a paru vraiment très stéréotypé et systématique, et plutôt sec dans son simplisme. Le livret (lui aussi, parcouru en diagonale plus que vraiment lu) m’a semblé lui aussi vraiment conventionnel et sans ces différences minimes susceptibles de faire l’intérêt de Rodelinda.


II. Les interprétations

A. Interprétations orchestrales

S’agissant de l’interprétation, je vais d’abord devoir aller à rebours de l’opinion majoritaire, aussi bien partagée par la presse musicale que par les forumeurs de goût: dans Haendel, je préfère nettement Curtis à Fasolis  Embarassed . Autant je suis inconditionnel de Fasolis dans Bach, autant là il ne répond pas du tout à mes attentes: dans Haendel, j’aime un orchestre à la sonorité plutôt ronde, des tempi assez souples et plutôt modérés, ainsi qu’une certaine sobriété dans l’expression - ce qui me semble vraiment définir le style de Curtis (si rares que soient ceux qui acceptent d’y voir des qualités autres que sédatives); or avec Fasolis, j’entends exactement l’inverse: une sonorité tranchante et presque percussive, des tempi très vifs et implacablement métronomiques, et quelque chose d’extraverti dans les phrasés.

Or ce Haendel cravaché, très à la mode (c’est le style de Fasolis mais aussi d’Il Giardino armonico, de Spinosi, de Dantone, de Montis Regalis...), non seulement ne me répond pas à mes critères mais me semble passer à côté du «ton» Haendel: comme ça, à l’oreille, ça pourrait aussi bien être du Vivaldi, du Hasse, du Porpora ou du Gluck pré-réforme. En fait, outre les versions Curtis, je trouve bien mieux mon compte ou bien des versions tradi pas trop lourdes (comme l’Alcina de Hickox ou l’Ariodante de Leppard) ou, encore mieux, les Malgoire première manière (Rinaldo, Serse).

(Sinon, dans un genre «qui claque», j’aime énormément Minkowski et Jacobs - mais il me semble que c’est encore autre chose, qui ne relève pas de l’esthétique trépidante et percussive que j’ai dite.)

B. Interprétations vocales

Côté vocal, on a aussi à faire à des options très différentes. La plus évidentes concerne la distribution des rôles originellement destinés à des castrats: voix de femmes graves dans la Rodelinda de Curtis, contre-ténors dans le Faramondo de Fasolis. (Alors que, on ne le répétera jamais assez: il n’y aucune justification historique ou musicologique à ce dernier choix.)

On pourrait dire que la distribution de Curtis est en outre (comme souvent avec ce chef, d’ailleurs) glottophile à mort: Simone Kermes extraordinaire pour autant qu’on adhère à ses idiosyncrasies (engagement impétueux et diction tranchante dans les récitatifs; merveilleuse dans le sussuré-frémissant ; et les vocalises au laser, au demeurant ce que j’aime le moins dans son art vocal - l’aria «Ombre, piante, urne funeste» est un peu un condensé du style-Kermes); Marijana Mijanović comme d’habitude un chant un peu instable, pas toujours très contrôlé mais un timbre impressionnant; Steve Davislim, timbre rayonnant et caractérisation un peu fade mais qui colle assez bien au personnage (mais je ne connais pas assez ce ténor pour savoir si c’est délibéré); Marie-Nicole Lemieux dont je ne raffole vraiment pas dans l’absolu m’a paru ici excellente (peut-être parce que sa voix très engorgée et son interprétation rogue correspondent bien au côté scrogneugneu de son personnage); et puis, dans les seconds rôles, Sonia Prina et Vito Priante excellents comme à l’accoutumée.

Et puis l’alliance des voix tellement opposées de Simone Kermes et Marijana Mijanović a quelque chose de miraculeux (et même d’assez troublant, de presque érotique - écoutez à la fin de l’acte II le récitatif «Non ti bastò, consorte» et le duo «Io t’abbraccio»).

Le Faramondo aura au moins été pour moi l’occasion d’une sorte de banc d’essai des contre-ténors à la mode, puisqu’on en rencontre trois dans cet enregistrement et que ce sont des voix qui, en règle générale, me font plutôt fuir.

Max Emanuel Cencic, d’abord: à part la seconde Flûte de Solti, c’est le premier disque de lui que j’écoute (sans doute parce que c’est l’un des seuls où il ne figure pas sur la pochette déguisé avec la sobriété et le bon goût qu’on sait - à la place, on voit un sous-bois colorisé) et c’est une assez bonne surprise: certes, comme chez la plupart des contre-ténors, la voix n’est pas immense, ce n’est pas extraodinairement articulé, mais là, au moins, il y a un vrai timbre, et même un beau timbre - dans le genre opaque, voilé - et paradoxalement surtout convaincant dans les graves (de sorte que cela ne sonne pas vraiment asexué comme le suivant). Philippe Jaroussky, justement, c’est un bon résumé de tout ce que je n’aime pas chez les contre-ténors: mots peu intelligibles, voix assez molle, et surtout ce timbre blanchâtre supposément «pur» qui provoque chez moi une répulsion physique assez immédiate; après, j’entends bien tout ce qu’on peut apprécier chez lui (la musicalité, la technique virtuose...) mais je ne peux vraiment pas. Xavier Sabata aura été vraiment la très bonne surprise des trois: si le timbre n’est pas aussi flatteur que celui de Cencic, la voix m’a paru étonnamment charnue pour un contre-ténor (mais sans que ça se transforme en une rondeur confortable à la Andreas Scholl), et le chant est énergique, théâtral, incarné: l’expression semble extrêmement mobile, et je me demande même (mais je ne connais pas assez la question) si la technique de chant n’est pas plus composite que celle de ses deux partenaires - j’ai trouvé sa prestation vraiment passionnante, même si peu séduisante. (Bon, il ne me reste plus qu’à entendre Mehta et Fagioli, et j’aurais fait le tour de la question; mais je ne suis pas pressé non plus.)

Pour les voix masculines plus «viriles», Fulvio Bettini et In-Sung Sim m’ont paru corrects mais assez courts (en souffle, en couleurs, en ambitus vocal). Sinon, côté dames, on est là aussi dans des formats vocaux plus légers que chez Curtis: Sophie Karthäuser, que je connais assez mal, m’a plutôt déçu: c’est très clair, très bien articulé, mais le timbre ne m’a vraiment pas plu (je l’ai trouvé terne la plupart du temps, et par moments méchamment acide); Marina de Liso ne m’a beaucoup marqué (tout au plus m’a-t-elle semblé un peu en inconfort dans ses arias).

Donc, au total, et même si ça reste du seria (autrement dit, un opéra que j’écouterai moins souvent que Parsifal ou Così...), j’ai fini par acquérir cette Rodelinda de Curtis, pour les vrais plaisirs hédonistes qu’elle offre, ce que je ne compte pas faire de ce Faramondo de Fasolis, dont l’intérêt n’est, de mon point de vue, que documentaire (et surtout documentaire quant à la façon dominante de jouer du seria ces dernières années).


Dernière édition par Benedictus le Ven 26 Déc 2014 - 0:19, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Topic débutant: les Opéras de Handel   Topic débutant: les Opéras de Handel - Page 3 EmptyJeu 25 Déc 2014 - 23:53

J'ai Rodelinda (entre 3 tonnes d'autres choses) en réserve, ça va me pousser à écouter.

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MessageSujet: Re: Topic débutant: les Opéras de Handel   Topic débutant: les Opéras de Handel - Page 3 EmptyVen 26 Déc 2014 - 0:26

Vas-y, c'est vraiment chouette. (Maintenant, il faudrait que je réussisse à mettre la main sur la version Westminster avec Stich-Randall et Forrester, ça doit être glotto à donf...)
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MessageSujet: Re: Topic débutant: les Opéras de Handel   Topic débutant: les Opéras de Handel - Page 3 EmptyVen 26 Déc 2014 - 1:33

Merci pour ce retour détaillé, Benedictus !


Benedictus a écrit:
(Alors que, on ne le répétera jamais assez: il n’y aucune justification historique ou musicologique à ce dernier choix.)

… et, ce qui est encore plus important, aucune justification pratique (problèmes de puissance). Les contre-ténors ont toute leur place dans les acoustiques proches et réverbérées des églises, voire dans les chœurs de la période baroque… mais ses contraintes en matière de puissance et d'articulation les rendent indésirables à l'Opéra — hors rôles de caractère avec des voix très typées façon Visse.

Ils ne sont choisis que pour des raisons de vraisemblance sexuelle (et de mode), on pourrait tout aussi bien les faire octavier et les confier à des barytons…

--

Benedictus a écrit:
Je pense que Rodelinda doit faire partie du meilleur de la production seria de Haendel - bien sûr en-dessous du miracle d’Ariodante, mais à peine inférieure à Rinaldo ou Alcina,

Vraiment pas senti ça (oui, plutôt du niveau d'Alcina, qui ne me passionne pas spectaculairement : livret sympa, mais musique pas très dramatique). Vraiment loin de Rinaldo, d'Ariodante ou même des meilleurs Vivaldi (Motezuma bien sûr, mais aussi Griselda).

La version Stich-Randall, contrairement à ce que tu sembles supposer espérer, n'est pas du tout glottodémonstrative : tout le monde chante ça avec un certain sens de la retenue et du goût. Plutôt une bonne version, d'ailleurs.


Citation :
ainsi qu’une certaine sobriété dans l’expression - ce qui me semble vraiment définir le style de Curtis (si rares que soient ceux qui acceptent d’y voir des qualités autres que sédatives)

cheers
Bien d'accord, du drame sobre, sans chercher à faire le pitre avec les effets de chevalet ou les alliages instrumentaux inédits. Mais Curtis mou, on m'en a souvent parlé, jamais entendu. Bien sûr, à côté de Spinosi (mais lui, on lui reproche systématiquement l'hystérie, il faut choisir !) ou Sardelli, ça paraît sans doute anesthésié — mais non, vraiment pas. Après, ferons-nous confiance aux glottos diplômés en agilité glossolalique pour nous dicter où se situe le bon goût orchestral ?  Le ferons-nous ?


Citation :
or avec Fasolis, j’entends exactement l’inverse: une sonorité tranchante et presque percussive, des tempi très vifs et implacablement métronomiques, et quelque chose d’extraverti dans les phrasés.

Oui, c'est en général le cas dès qu'il aborde de la musique virtuose (Brandebourgeois, seria)… notamment ici. (L'œuvre moi aussi m'avait laissé de marbre, ainsi que la distribution dans un genre très… translucide.)
Il a par ailleurs d'excellentes qualités dans d'autres répertoires (Passions très dépouillées, Via Crucis assez intense). Et j'aime assez ses trouvailles dans ces œuvres virtuoses, avec une recherche plus approfondie que la concurrence « percussive », en général.

Mais ça reste un peu démonstratif pour de l'opéra, c'est sûr.

Concernant Cencic, D'accord avec toi sur la voix, chaleureuse et plus dense qu'à l'accoutumée, qui a fait sa réputation. En revanche, on salle, elle n'est pas du tout projetée (les voix de falsettistes projetées sont nécessairement stridentes, en fait… Visse, pas de problème !). Même dans Monteverdi, on a l'impression d'entendre un vague écho.

Ce que tu dis de Jaroussky reprend assez exactement mon ressenti : monochrome, très peu articulé musicalement et verbalement… en revanche, le musicien est de telle qualité que je dois assez souvent rendre les armes. Toujours conduit avec beaucoup de sûreté et de finesse, malgré tout, là où d'autres se contentent d'étaler des voix plus intéressantes.


Citation :
(Bon, il ne me reste plus qu’à entendre Mehta et Fagioli, et j’aurais fait le tour de la question; mais je ne suis pas pressé non plus.)

Ce sont plus ou moins les deux meilleurs depuis Deller et Esswood, donc ne t'en prive pas, effectivement. (Surtout Mehta, parce que Fagioli est une sorte de Flórez baroque, avec le timbre exact de Bartoli – admirable mais essentiellement virtuose.)


Citation :
Sophie Karthäuser, que je connais assez mal, m’a plutôt déçu: c’est très clair, très bien articulé, mais le timbre ne m’a vraiment pas plu (je l’ai trouvé terne la plupart du temps, et par moments méchamment acide)

Effectivement, voix vraiment de notre temps, très arrondie : ça sonne très bien pour les micros, mais ça manque un brin d'impact (ça reste quand même très chouette !) dans les salles.
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MessageSujet: Re: Topic débutant: les Opéras de Handel   Topic débutant: les Opéras de Handel - Page 3 EmptyVen 26 Déc 2014 - 9:36

Bon les enfants je sens qu'il faut que j'intervienne pour dire la vérité cat :

1 / Perso ... j'ai dis du mal de l'Ariodante de Curtis ... mais c'est après avoir écouté Minkowski ! J'avais commencé avec Curtis et je trouvé cette œuvre pas terrible ... et là je passe Minko, et le miracle eu lieu. Alors c'est vrai certains soirs je suis très open et d'autres très fermé ... mais là ...

2 / Alcina c'est génial et puis c'est tout siffle Giulio Cesare aussi Evil or Very Mad , tout autant que Rinaldo et Ariodante.

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MessageSujet: Re: Topic débutant: les Opéras de Handel   Topic débutant: les Opéras de Handel - Page 3 EmptySam 27 Déc 2014 - 1:13

DavidLeMarrec a écrit:

… et, ce qui est encore plus important, aucune justification pratique (problèmes de puissance). Les contre-ténors ont toute leur place dans les acoustiques proches et réverbérées des églises, voire dans les chœurs de la période baroque… mais ses contraintes en matière de puissance et d'articulation les rendent indésirables à l'Opéra — hors rôles de caractère avec des voix très typées façon Visse.

Ils ne sont choisis que pour des raisons de vraisemblance sexuelle (et de mode), on pourrait tout aussi bien les faire octavier et les confier à des barytons…

Vraisemblance sexuelle? Hum...  scratch
Spoiler:
Je dirais plutôt «déconstruction festive des stéréotypes de genre», c'est plus mode et plus exact, finalement

DavidLeMarrec a écrit:

Benedictus a écrit:
Je pense que Rodelinda doit faire partie du meilleur de la production seria de Haendel - bien sûr en-dessous du miracle d’Ariodante, mais à peine inférieure à Rinaldo ou Alcina,

Vraiment pas senti ça (oui, plutôt du niveau d'Alcina, qui ne me passionne pas spectaculairement : livret sympa, mais musique pas très dramatique). Vraiment loin de Rinaldo, d'Ariodante ou même des meilleurs Vivaldi (Motezuma bien sûr, mais aussi Griselda).

Cololi a écrit:
2 / Alcina c'est génial et puis c'est tout siffle  Giulio Cesare aussi Evil or Very Mad , tout autant que Rinaldo et Ariodante.

Je crois que ce genre de classement dépend surtout largement des attentes de chacun. Pour moi, il y a d’abord Ariodante très nettement au-dessus, avec cette espèce d’atmosphère préromantique (raison pour laquelle j’aime aussi énormément L’Allegro, il Penseroso ed il Moderato); ensuite, les grandes réussites, mais qui à la différence d’Ariodante restent à l’intérieur des limites du seria: Rinaldo, Alcina, Rodelinda.

Quant à Giulio Cesare, plus objectivement, je trouve quand même ça un peu décousu (musique et livret).


DavidLeMarrec a écrit:

La version Stich-Randall, contrairement à ce que tu sembles supposer espérer, n'est pas du tout glottodémonstrative : tout le monde chante ça avec un certain sens de la retenue et du goût. Plutôt une bonne version, d'ailleurs.

Non, non: justement, ce que j’en attends, c’est précisément ce que tu dis, de grandes voix et une esthétique sobre, voire un peu hiératique.

DavidLeMarrec a écrit:

Citation :
ainsi qu’une certaine sobriété dans l’expression - ce qui me semble vraiment définir le style de Curtis (si rares que soient ceux qui acceptent d’y voir des qualités autres que sédatives)

cheers
Bien d'accord, du drame sobre, sans chercher à faire le pitre avec les effets de chevalet ou les alliages instrumentaux inédits. Mais Curtis mou, on m'en a souvent parlé, jamais entendu. Bien sûr, à côté de Spinosi (mais lui, on lui reproche systématiquement l'hystérie, il faut choisir !) ou Sardelli, ça paraît sans doute anesthésié — mais non, vraiment pas. Après, ferons-nous confiance aux glottos diplômés en agilité glossolalique pour nous dicter où se situe le bon goût orchestral ?  Le ferons-nous ?

Voilà.

Cololi a écrit:
Perso ... j'ai dis du mal de l'Ariodante de Curtis ... mais c'est après avoir écouté Minkowski ! J'avais commencé avec Curtis et je trouvé cette œuvre pas terrible ... et là je passe Minko, et le miracle eu lieu. Alors c'est vrai certains soirs je suis très open et d'autres très fermé ... mais là ...

L’Ariodante de Minkowski est en soi un miracle d'atmosphère.

Je reconnais aussi que la version Curtis n’est pas exempte de défauts: une prise de son un peu trop «high tech de confort», quelques stars assez typiques de ce qui m’agace dans le chant contemporain (trop rondes comme Gauvin, trop engorgées comme Lemieux) - mais il me semble que ces défauts sont, au moins autant qu’aux choix de Curtis, imputables à la direction artistique de Virgin de cette époque (on trouve les mêmes défauts dans l’Orfeo d’Haïm ou le Billy Budd de Harding - et pas dans les enregistrements de Curtis pour Archiv).

Ces réserves mises à part, je trouve que c’est quand même une très belle version - ne serait-ce que pour les belles sonorités nocturnes du Complesso barocco et l’engagement vocal de Joyce DiDonato. A mon sens, elle fait jeu égal avec la belle version tardi de Leppard, et surclasse facilement la version McGegan (en plus, je ne suis vraiment pas fan de Lorraine Hunt).

DavidLeMarrec a écrit:

Citation :
or avec Fasolis, j’entends exactement l’inverse: une sonorité tranchante et presque percussive, des tempi très vifs et implacablement métronomiques, et quelque chose d’extraverti dans les phrasés.

Oui, c'est en général le cas dès qu'il aborde de la musique virtuose (Brandebourgeois, seria)… notamment ici. (L'œuvre moi aussi m'avait laissé de marbre, ainsi que la distribution dans un genre très… translucide.)
Il a par ailleurs d'excellentes qualités dans d'autres répertoires (Passions très dépouillées, Via Crucis assez intense). Et j'aime assez ses trouvailles dans ces œuvres virtuoses, avec une recherche plus approfondie que la concurrence « percussive », en général.

Mais ça reste un peu démonstratif pour de l'opéra, c'est sûr.

Oui, je le préfère (et de très loin) dans d’autres répertoires (et plus c’est recueilli, meilleur il est, je trouve - sa Saint Jean est superbe, son Buxtehude chez Naxos est admirable). Via Crucis, c’est celui de Liszt? Je ne connais que la version de Leeuw, mais Fasolis fait envie.

DavidLeMarrec a écrit:

Ce que tu dis de Jaroussky reprend assez exactement mon ressenti : monochrome, très peu articulé musicalement et verbalement… en revanche, le musicien est de telle qualité que je dois assez souvent rendre les armes. Toujours conduit avec beaucoup de sûreté et de finesse, malgré tout, là où d'autres se contentent d'étaler des voix plus intéressantes.

Nous en avons déjà parlé: j’en suis bien conscient, et l’artiste a toute mon estime (avec quand même une réserve pour Fauré). Le problème est que ma réaction à sa voix est trop viscérale pour pouvoir être efficacement contrebalancée par des considérations plus médiates.

DavidLeMarrec a écrit:

Citation :
(Bon, il ne me reste plus qu’à entendre Mehta et Fagioli, et j’aurais fait le tour de la question; mais je ne suis pas pressé non plus.)

Ce sont plus ou moins les deux meilleurs depuis Deller et Esswood, donc ne t'en prive pas, effectivement. (Surtout Mehta, parce que Fagioli est une sorte de Flórez baroque, avec le timbre exact de Bartoli – admirable mais essentiellement virtuose.)

Ah oui, carrément? Mais la technique n’est quand même pas celle de Deller, si? En tous cas, Mehta, j’ai forcément entendu son Ptolémée dans le Giulio Cesare de Minkowski, mais ne m’a pas du tout marqué.

Tu me recommanderais quoi pour l’entendre au mieux? (Sachant qu’un récital entier de contre-ténor est au-dessus de mes forces.) J’ai vu l’Orlando de Haendel par Jacobs: j’aime énormément Jacobs dans Haendel, mais entre un orchestre inconnu au nom peu engageant («Freiburger Barockorchester» ou «Concerto Köln», ça sonne plus sérieux) et une distribution poids plume pour ce que j’en connais (Sophie Karthäuser, Sunhae Im)...

(Pour Fagioli, je crois que je vais en rester à Sacrificium, alors...)

(Sinon, tu aurais des lumières sur la technique de Sabata? Ça m’intrigue assez, un contre-ténor à la voix aussi charnue et dynamique.)
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MessageSujet: Re: Topic débutant: les Opéras de Handel   Topic débutant: les Opéras de Handel - Page 3 EmptySam 27 Déc 2014 - 1:32

Benedictus a écrit:
Vraisemblance sexuelle? Hum...  scratch

Je n'ai pas dit pour quel véhicule. fleurs


Citation :
Je crois que ce genre de classement dépend surtout largement des attentes de chacun. Pour moi, il y a d’abord Ariodante très nettement au-dessus, avec cette espèce d’atmosphère préromantique (raison pour laquelle j’aime aussi énormément L’Allegro, il Penseroso ed il Moderato); ensuite, les grandes réussites, mais qui à la différence d’Ariodante restent à l’intérieur des limites du seria: Rinaldo, Alcina, Rodelinda.

Ah, pour moi tous sont à l'intérieur. Le Penseroso, à la rigueur, oui, ça regarde vers autre chose (mais musicalement, j'écoute clairement ça quand j'ai envie de baroque léger) ; c'est le Messie qui explose vraiment ces frontières.


Citation :
Quant à Giulio Cesare, plus objectivement, je trouve quand même ça un peu décousu (musique et livret).

Je crois que tout le monde est d'accord là-dessus. Et il est particulièrement long, non ?


Citation :
L’Ariodante de Minkowski est en soi un miracle d'atmosphère.

Assurément. Et dans les bandes avec Della Jones plus encore.


Citation :
Je reconnais aussi que la version Curtis n’est pas exempte de défauts: une prise de son un peu trop «high tech de confort», quelques stars assez typiques de ce qui m’agace dans le chant contemporain (trop rondes comme Gauvin, trop engorgées comme Lemieux)

Pareil. En revanche, je ne ressens pas ce problème dans l'Orfeo certes un peu léché, mais très réussi de Haïm. Elle parvient tout de même à faire un Combattimento parmi les plus passionnants malgré l'embauche un ténor verdien déclinant en Testo !

D'accord aussi, McGegan est un peu indolent — et effectivement Hunt y affiche plutôt ses défauts (bords du timbre peu définis et acides, diction relâchée) que ses qualités charismatiques. Mais la fascination qui l'entoure fait vibrer la corde Ferrier, je crois (je ne parle pas de biographie, mais de l'impact lacrymal immédiat du timbre qui lui-même « pleure »).

[H.S. Via Crucis]
Citation :
Je ne connais que la version de Leeuw, mais Fasolis fait envie.

C'est beaucoup moins bien (De Leeuw est inapprochable de toute façon), mais c'était clairement l'autre version que je pouvais écouter pour changer (il y a quand même de bonnes versions avec orgue, mais je trouve ça beaucoup moins convaincant). Beaucoup plus vive et rebondissante, mais ça se tient très bien.

Il y a eu beaucoup de parutions depuis, il est possible qu'il y ait mieux aujourd'hui.


[Jaroussky]
Citation :
Nous en avons déjà parlé: j’en suis bien conscient, et l’artiste a toute mon estime (avec quand même une réserve pour Fauré). Le problème est que ma réaction à sa voix est trop viscérale pour pouvoir être efficacement contrebalancée par des considérations plus médiates.

Je le conçois très bien. Ce serait presque mon cas s'il n'avait pas fait cet impossible Rinaldo (rôle bien mâle et grave pour une telle voix), qui m'a tout à fait décillé à son propos.


[Mehta et Fagioli]
Citation :
Ah oui, carrément? Mais la technique n’est quand même pas celle de Deller, si? En tous cas, Mehta, j’ai forcément entendu son Ptolémée dans le Giulio Cesare de Minkowski, mais ne m’a pas du tout marqué.

Oui, la technique n'a rien à voir avec les anciens. Mehta, ça ressemble assez à Bowman, avec un grain pas très net, mais beaucoup de présence — et surtout une énergie dramatique, pas seulement vocale, qui fait défaut aux autres. Il était un peu jeune dans le Minko, il a fait mieux depuis.

Fagioli, c'est beaucoup plus de la pyrotechnique, le technicien impressionne surtout.


Citation :
Tu me recommanderais quoi pour l’entendre au mieux?

Très honnêtement, c'était essentiellement des bandes radio… et je ne suis pas assez enthousiaste de Mehta (excellentissime dans sa catégorie) pour ne pas chercher à le remplacer systématiquement par les voix de femme correspondantes. Mr. Green

Je chercherai si tu veux. Mais un enregistrement récent, même si la voix décline un peu, ce sera très bien. Sinon demande à Polyeucte, il aime beaucoup aussi, on avait apprécis des trucs en commun.


Citation :
(Sachant qu’un récital entier de contre-ténor est au-dessus de mes forces.) J’ai vu l’Orlando de Haendel par Jacobs: j’aime énormément Jacobs dans Haendel, mais entre un orchestre inconnu au nom peu engageant («Freiburger Barockorchester» ou «Concerto Köln», ça sonne plus sérieux) et une distribution poids plume pour ce que j’en connais (Sophie Karthäuser, Sunhae Im)...

Pas essayé, mais ce doit être très bien (malgré les tropismes vocaux de Jacobs, effectivement… qu'est-ce qu'on trouve à Im ? il y a quand même plus personnel parmi les millions de sopranes de ce format…)


Citation :
(Pour Fagioli, je crois que je vais en rester à Sacrificium, alors...)

Mr. Green Sans doute un choix avisé.


[Sabata]
Citation :
(Sinon, tu aurais des lumières sur la technique de Sabata? Ça m’intrigue assez, un contre-ténor à la voix aussi charnue et dynamique.)

Ça nous conduit peut-être dans un autre fil, non ?

Je serais curieux de l'entendre en personne pour voir vraiment comment ça fonctionne : pas sûr que ce soit très projeté. Sinon, il fait surtout beaucoup d'espace dans son instrument, tout est rond partout… peut-être renforcé par des mécanismes plus mixtes que le fausset absolu… là, très honnêtement, j'ai peine à voir, moi aussi je me demande pourquoi c'est si différent.

En revanche, la technique de Deller est très simple, et assez facile à imiter. Je me demande pourquoi personne ne le fait — d'ailleurs il y avait un certain nombre de voix assez similaires à son époque !
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MessageSujet: Re: Topic débutant: les Opéras de Handel   Topic débutant: les Opéras de Handel - Page 3 EmptySam 27 Déc 2014 - 10:19

DavidLeMarrec a écrit:

Citation :
Quant à Giulio Cesare, plus objectivement, je trouve quand même ça un peu décousu (musique et livret).

Je crois que tout le monde est d'accord là-dessus. Et il est particulièrement long, non ?

Non Twisted Evil

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MessageSujet: Re: Topic débutant: les Opéras de Handel   Topic débutant: les Opéras de Handel - Page 3 EmptyJeu 1 Jan 2015 - 23:12

Donc (puisque j’ai profité des fêtes pour me le faire offrir):

Topic débutant: les Opéras de Handel - Page 3 Handel10
Orlando
Bejun Mehta, Sophie Kartäuser, Kristina Hammarström, Sunhae Im, Konstantin Wolff, B’rock Orchestra, René Jacobs (dir.)
Archiv, 2013
(Acheté et écouté en CD.)

I. L’œuvre

Adaptation d’une adaptation de l’Arioste, Orlando m’a un peu fait penser à une sorte de Rinaldo mineur: une intrigue moins foisonnante, une partition plus brève, mais un peu les mêmes ressorts (héroïsme croisé, amours pastorales et magie). Evidemment, les lois d’airain du seria sont là pour corseter le tout, la versification ressemble à ce à quoi l’on est habitué (les habituelles métaphores maritimes chères à David), mais enfin ça se laisse écouter. Comme dans Rinaldo, et pour les mêmes raisons (évocation du surnaturel et accompagnement de machines), l’orchestration est assez imaginative - à moins que ce ne soit en partie le fait de Jacobs? (j’y reviendrai)

Bref, pas une œuvre de tout premier plan, mais c’est quand même très chouette, ça s’écoute vraiment avec plaisir - mieux que Faramondo (cf. supra) - et pour débuter dans ce répertoire ça passera sans doute mieux que Rodelinda (cf. supra aussi).

II. L’interprétation

A. Interprétation vocale

Comme on le voit sur la couverture, c’est notre ami Polyeucte Bejun Mehta qui est le principal argument de vente de cette production: j’en profite donc pour compléter mon «tableau des contre-ténors qui comptent». J’ai pu supporter sa voix sur la durée d’un opéra écouté d’un bout à l’autre (et pour un contre-ténor, c’est déjà beaucoup). Cette voix n’est d’ailleurs pas tellement belle: elle possède une assise appréciable dans le grave, le timbre en revanche n’est pas très propre et s’acidifie parfois de manière assez peu agréable dans des aigus qu’on sent par ailleurs un peu incofortables (très vibrés). En effet, comme disait David, ça ressemble assez à Bowman (et l’effet sur moi est un peu le même: très supportable, mais jamais séduisant - à l’inverse de la voix de Cencic, pour moi séduisante sur le coup mais vite pénible). En fait, la vraie force de Mehta réside plus dans son jeu dramatique que dans sa voix: c’est très engagé, très énergique, et avec une vraie intelligence de la dimension théâtrale du texte musical (c’est assez rare, dans ce répertoire, d’entendre comme ici des ornementations qui entrent vraiment en résonance avec le contenu dramatique de ce qui est chanté, et non juste de beaux effets vocaux).

Cela dit, ce n’est pas ça qui me convertira à l’utilisation de contre-ténors à l’opéra (mais l’unique intégrale d’Orlando avec une mezzo dans le rôle-titre étant dirigée par Christie, je me suis finalement fait offrir cette version Jacobs).

Pour le reste de la distribution, il est assez typique des choix de Jacobs dans le domaine lyrique: poids-plume et pas vraiment glotto-friendly. Sophie Karthäuser tire bien son épingle du jeu: par rapport à ce que j’en disais dans Faramondo, les défauts et les qualités sont à peu près les mêmes, mais ici l’articulation très claire gagne en plus en intensité dramatique. Sunhae Im, c’est comme d’habitude: c’est proprement chanté mais ça manque quand même d’impact et surtout de personnalité vocale. Je découvre Kristina Hammarström: pour l’instant, ce que j’ai surtout repréré c’est un timbre étonnament translucide dans les graves et un peu d’inconfort aux deux extrémités de l’ambitus. Konstantin Wolff est encore moins enthousiasmant: timbre plutôt terne, pas grand impact et voix assez courte

B. Interprétation orchestrale

C’est vraiment le point fort de cet enregistrement, ce qui fait que je le réécouterai alors même que, vocalement, rien ne m’y a enthousiasmé. Au prix sans doute de quelques choix peu orthodoxes dans le continuo (et de bruitages parfois un peu envahissants), l’orchestre de René Jacobs (malgré son nom: ils trouvent ça drôle, «B'rock Orchestra»? ils pensent que ça fera vendre plus de disques?) est épatant de bout en bout: on est toujours tenu en haleine par la progression dramatique du récit (les récitatifs avancent sans temps mort, avec une vie intense, on n’est jamais tenté de les sauter), on sans arrêt saisi par des effets d’orchestration originaux, des alliances de timbres audacieux, et le tout baigne dans cette atmosphère de surnaturel et d’effets théâtraux proprement baroques qui faisaient déjà tout le prix de son Rinaldo.

Bref, grâce au sens théâtral insufflé par l’orchestre et le continuo, et bien saisi par les chanteurs (Mehta en tête), grâce à l’extravagance instrumentale assumée de Jacobs, un enregistrement auquel j’ai vraiment pris beaucoup de plaisir.
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MessageSujet: Re: Topic débutant: les Opéras de Handel   Topic débutant: les Opéras de Handel - Page 3 EmptyVen 2 Jan 2015 - 0:17

Y a un sujet pour la discographie d'Orlando sinon...

https://classik.forumactif.com/t4382-handel-orlando
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MessageSujet: Re: Topic débutant: les Opéras de Handel   Topic débutant: les Opéras de Handel - Page 3 EmptyVen 2 Jan 2015 - 0:20

Oups! Pardon... (Comme je n'avais pas trouvé de topic pour Rodelinda et Faramondo, je n'avais pas pensé à vérifier pour Orlando.) Bon, je transfère...
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MessageSujet: Re: Topic débutant: les Opéras de Handel   Topic débutant: les Opéras de Handel - Page 3 EmptyLun 9 Mar 2015 - 16:33

Topic débutant: les Opéras de Handel - Page 3 0028947946144

Sortie prévue en Allemagne (mais j'imagine un peu plus tard en France??) pour le 20 mars 2015.

Au programme :
Topic débutant: les Opéras de Handel - Page 3 Ariodante_MinkoTopic débutant: les Opéras de Handel - Page 3 Cesare_MinkoTopic débutant: les Opéras de Handel - Page 3 Hercules_Minko

Bon, j'ai déjà Ariodante.. donc ce sera sans moi. Mais au moins le Giulio Cesare me tentait bien... Very Happy
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MessageSujet: Re: Topic débutant: les Opéras de Handel   Topic débutant: les Opéras de Handel - Page 3 EmptyLun 9 Mar 2015 - 16:48

Je ne sais pas pour Giulio Cesare ... mais les 2 autres c'est vraiment à avoir.

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MessageSujet: Re: Topic débutant: les Opéras de Handel   Topic débutant: les Opéras de Handel - Page 3 EmptyLun 9 Mar 2015 - 16:52

De toute façon Hercules avec Von Otter; Croft et Minko ça ne peut pas être mauvais drunken
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MessageSujet: Re: Topic débutant: les Opéras de Handel   Topic débutant: les Opéras de Handel - Page 3 EmptyDim 1 Oct 2017 - 10:27

Cololi a écrit:
xoph a écrit:
Que me conseillerais tu ? des opéras je ne connais rien, des oratorios pas beaucoup plus Embarassed (le Messie, et je m'étais mis Israël en Egypte dans mes écoutes à venir)

Le principal côté opéra :

Giulio Cesare (version Jacobs)
Alcina (version Hickox, watch?v=b8C5ph1k-ZE)
Ariodante (version Minkowski)
Rinaldo (version Hogwood, watch?v=iID7bAZkdFY)
(après viennent Orlando, Rodelinda ...)

Avec les 4 opéras et les 4 oratorios cités dans le 1° cercle, là on touche vraiment au divin Smile (mais le reste mérite l'écoute, bien sûr)
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MessageSujet: Re: Topic débutant: les Opéras de Handel   Topic débutant: les Opéras de Handel - Page 3 EmptyDim 1 Oct 2017 - 10:38

DavidLeMarrec a écrit:
Cololi a écrit:
xoph a écrit:
Que me conseillerais tu ? des opéras je ne connais rien, des oratorios pas beaucoup plus Embarassed (le Messie, et je m'étais mis Israël en Egypte dans mes écoutes à venir)

Le principal côté opéra :

Giulio Cesare (version Jacobs)
Alcina (version Hickox, watch?v=b8C5ph1k-ZE)
Ariodante (version Minkowski)
Rinaldo (version Hogwood, watch?v=iID7bAZkdFY)
(après viennent Orlando, Rodelinda ...)

Avec les 4 opéras et les 4 oratorios cités dans le 1° cercle, là on touche vraiment au divin Smile (mais le reste mérite l'écoute, bien sûr)

J'ai remarqué que, vu le style homogène et la séduction essentiellement mélodique des airs, on était souvent plus sensible à ceux qu'on avait le plus écoutés, tout simplement (donc en général ceux avec lesquels on a commencé…).

Donc, ma proposition (pas si différente de Cololi).

Rinaldo. Il n'y a pas plus vif, varié, une collection de tubes extraordinaires. Et le livret, très agile, est très sympa (la romance avec Armide est d'ailleurs expurgée, Renaud est éloigné de la fille de Godefroy, mais si Armide l'aime, il ne le lui rend pas vraiment !). Versions Jacobs ou Mallon. (Hogwood est beaucoup moins animé. J'aime énormément Malgoire aussi, mais les da capo ne sont pas variés, et la virtuosité instrumentale s'est accrue dans l'intervalle.)

Ariodante. Des atmosphères nocturnes épatantes. (Version Minkowski, absolument, même si Curtis se tient très bien.)

Je trouve Giulio Cesare inégal (les airs sont vraiment longs et annoncent beaucoup les évolutions à venir – pour le même sujet, Graun fera systématiquement des airs de 8 à 9 minutes…), très patchwork, les spécialistes du seria le regardent parfois avec une certaine condescendance que je m'explique assez bien. Son point faible, à mon avis, tient surtout dans les airs tendres, que je ne trouve pas très intéressants. Et le livret qui patine un peu (les interminables déguisements de Cléopâtre, franchement… c'est la pastorale à la française sans le charme français).

(Alcina, étrangement, je n'ai jamais adhéré. Sauf interprété adéquatement, bien sûr. I love you )

Sinon, moi, j'aime beaucoup Silla, pas du tout saillant en tubes, mais qui coule très naturellement. (Vient d'être exhumé par Biondi).

Mais plutôt que de s'acharner sur Haendel, tu peux aussi écouter les bons Hasse (pas évident, son meilleur, Cleofide, ne dispose pas encore de bonnes versions), Jommelli, etc. De Vivaldi, Motezuma et Griselda sont incontournables, de réels bijoux.
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MessageSujet: Re: Topic débutant: les Opéras de Handel   Topic débutant: les Opéras de Handel - Page 3 EmptyDim 1 Oct 2017 - 11:13

Je conteste évidemment l'inégalité dans Giulio Cesare. C'est très inspiré de A à Z ... ce qui est presque une gageure pour un seria ... de 4h !
Quant à la condescendance ... dont je n'avais jamais eu écho ... ça ne m'étonne qu'à moitié. C'est souvent l'opéra le plus connu, avec Rinaldo, de Haendel, donc il convient de le mépriser.

Quant à Vivaldi, Motezuma est intouchable en CD. A quand une réédition ?
La Griselda, je ne connais qu'un fameux air ... : il faut prendre Mallon ou Spinosi ?

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MessageSujet: Re: Topic débutant: les Opéras de Handel   Topic débutant: les Opéras de Handel - Page 3 EmptyDim 1 Oct 2017 - 11:56

Cololi a écrit:
Je conteste évidemment l'inégalité dans Giulio Cesare. C'est très inspiré de A à Z ... ce qui est presque une gageure pour un seria ... de 4h !
Quant à la condescendance ... dont je n'avais jamais eu écho ... ça ne m'étonne qu'à moitié. C'est souvent l'opéra le plus connu, avec Rinaldo, de Haendel, donc il convient de le mépriser.

C'est plutôt Alcina qui est en solide second (Ariodante doit même être davantage donné que Rinaldo).

Non, Giulio Cesare, c'est quand même assez long, beaucoup de tunnels, et il faut aimer les sopranes qui pépient (Cléopâtre est assez insupportable) et les pleurnichards qui chouinent (entre la veuve et l'orphelin, ça n'arrête pas…).

Cesare et Tolomeo ont de très beaux airs, mais ça ne représente pas un tiers de l'œuvre.


Citation :
Quant à Vivaldi, Motezuma est intouchable en CD. A quand une réédition ?

Malgoire oui (mais c'est un pasticcio, pas l'œuvre de Vivaldi). Le Curtis est épuisé ?

Citation :
La Griselda, je ne connais qu'un fameux air ... : il faut prendre Mallon ou Spinosi ?

Spinosi est plus vivant, je trouve, ça explose de partout. Mallon est bien, mais la distribution est plus terne (et Ottone par un ténor me séduit moins).
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MessageSujet: Re: Topic débutant: les Opéras de Handel   Topic débutant: les Opéras de Handel - Page 3 EmptyDim 1 Oct 2017 - 13:48

Assez d'accord pour Giulio Cesare très chouette, Ariodante aussi... et j'ajouterai aussi Orlando dans la superbe version de Jacobs!!

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MessageSujet: Re: Topic débutant: les Opéras de Handel   Topic débutant: les Opéras de Handel - Page 3 EmptyDim 1 Oct 2017 - 15:28

Je suis loin d'être un grand spécialiste de Händel, mais j'ai aussi gardé un très bon souvenir de Giulio Cesare. Dans une moindre mesure, j'aime bien aussi Ariodante, et j'ai du en écouter deux ou trois autres qui ne m'ont pas marqué (Serse je crois, en tout cas Rinaldo je suis à peu près certain de ne jamais l'avoir entendu).
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MessageSujet: Re: Topic débutant: les Opéras de Handel   Topic débutant: les Opéras de Handel - Page 3 EmptyDim 1 Oct 2017 - 19:58

Roupoil a écrit:
Je suis loin d'être un grand spécialiste de Händel, mais j'ai aussi gardé un très bon souvenir de Giulio Cesare. Dans une moindre mesure, j'aime bien aussi Ariodante, et j'ai du en écouter deux ou trois autres qui ne m'ont pas marqué (Serse je crois, en tout cas Rinaldo je suis à peu près certain de ne jamais l'avoir entendu).

J'aime beaucoup Serse néanmoins ; c'est inégal, mais il y a aussi de grands moments (la traversée maritime, le grand récitatif accompagné d'Elviro…). J'y trouve finalement davantage mon compte que dans d'autres titres plus sérieux (Alcina, Rodelinda, Ezio…).
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MessageSujet: Re: Topic débutant: les Opéras de Handel   Topic débutant: les Opéras de Handel - Page 3 EmptyLun 27 Nov 2017 - 21:48

Je profite de ma réécoute, ce matin, d'Hercules (1745) pour un petit point sur ce titre. Smile

Topic débutant: les Opéras de Handel - Page 3 71EgdXr9qkL._SL1071_

    Version écoutée : John Tomlison (Hercules), Sarah Walker (Dejanira), Anthony Rolfe-Johnson (Hillus), Jennifer Smith (Iole), Catherine Denley (Lichas), Monteverdi Choir & English Baroque Soloists, direction John Eliot Gardiner - 1983. Une version assez largement coupée selon le relevé fait par Aurele dans le topic discographique sur l'œuvre, mais qui fonctionne très bien et donne presque totale satisfaction en dehors de ça (par ailleurs l'existence d'une réédition à prix économique ne gâche rien !). Je serais quand même curieux d'entendre un jour la version Minkowski avec Von Otter, notamment. Mais mon intérêt pour ce titre ne va pas jusqu'à me pousser à collectionner les interprétations. (Déjà, si j'étais méchant, je dirais que distinguer un opéra d'Haendel d'un autre demande une certaine dose d'attention, donc, bon... mais, rhô, ce serait méchant... quand même... Evil or Very Mad )


"Drame en musique" selon la description officielle, Hercules relève-t-il de l'opéra ou de l'oratorio ? Étant donné qu'il est de nos jours aussi habituel d'avoir des opéras en version de concert que des oratorios en version scénique, cette question de genre a, en pratique, un intérêt limité, si ce n'est peut-être de justifier de poster ma bafouille dans ce topic-ci et pas un autre.

Le catalogue officiel des œuvres du compositeur, réalisé dans les années 70-80, rattache Hercules à l'oratorio, sous la référence HWV 60 ; mais son principal argument pour cela semble être que l'œuvre est chantée en anglais et pas en italien, ce qui est un peu court. Ni le sujet (évidemment païen) ni la structure ne correspondent aux canons du genre. Il est vrai toutefois que, sur le premier point, le compositeur avait tenté une entorse similaire quelques mois plus tôt avec sa Semele (avec d'ailleurs aussi peu de succès et même un peu de scandale à la clé), et que, sur le second, on retrouve la structure en trois actes (plutôt que le traditionnel bipartisme) dans tous ses oratorios suivants. On peut aussi noter la présence du chœur, plus marquée que dans l'opera seria mais moins que dans un oratorio ordinaire.

On est donc surtout en présence d'une œuvre hybride, comme si Haendel n'avait voulu sacrifier guère plus qu'en apparence à la mode de l'oratorio, qui avait remplacé à ce moment-là l'opéra dans les faveurs du public, pour passer en douce d'autres contenus. L'expérience ne lui réussit pas sur le moment, l'œuvre essuyant un échec tel que le malheureux compositeur dut annuler des représentations et proposer des remboursements. Il faudra attendre le XXe siècle pour qu'Hercules soit réévalué (fortement) à la hausse, et considéré comme l'une des plus grandes réussites de Haendel dans le domaine lyrique, opéra et oratorio confondus.

Si Hercules navigue entre deux genres pour ce qui est de la forme, il entrecroise aussi, pour ce qui est du fond, deux thèmes principaux.

Le premier et le plus évident, le plus longuement et explicitement développé dans les paroles du livret, est la jalousie ("Jealousy! Infernal pest, / Tyrant of the human breast!" comme le proclame le chœur vers le milieu de l'ouvrage) (précisément en son milieu, même, dans la version Gardiner, mais il faudrait tenir compte des coupes). Malgré le titre, c'est presque un cliché de signaler que Déjanire est clairement le personnage central de l'œuvre — et pas seulement (même si aussi) en nombre d'arias (le pauvre rôle-titre, lui, n'en a que deux !) —, et un personnage qui a pu être décrit comme un "Othello au féminin" — comparaison néanmoins un peu bancale, d'une part parce que l'on peut penser qu'il y a un peu plus de raisons à ses soupçons qu'à ceux du Maure de Venise, d'autre part et peut-être surtout parce que Déjanire ne choisit pas délibérément de tuer son époux, l'agonie du héros étant une conséquence imprévue de la tentative de sa femme de "rallumer la flamme" au sein de leur couple (les centaures ont apparemment un sacré humour noir). Ceci posé, la prégnance du thème dans les propos de Déjanire, la véhémence avec laquelle elle l'exprime, et bien sûr la grande scène de folie finale lorsqu'elle comprend, horrifiée, les conséquences de son acte, n'en restent pas moins remarquables.

Mais le thème dépasse, à mon avis, ce seul personnage. Hercule est lui-même, depuis sa naissance, la victime collatérale de la jalousie — celle-là au demeurant tout-à-fait justifiée — de Junon, déesse du foyer et légitime épouse de son père Jupiter, une malédiction dont il porte ironiquement la marque jusque dans son nom grec (Héraclès, "la gloire d'Héra"). C'est cette tare originelle que le personnage entend placer derrière lui, dès son entrée en scène ("Now my long toils are o'er, / And Juno's rage appeas'd"), et qui semble "rebondir" aussitôt avec la jalousie qu'inspire la jeune captive Iole à Déjanire. La connexion entre les deux réapparaît d'ailleurs dans le résumé acide de la situation que fait, à l'acte suivant, l'épouse soupçonneuse : "O glorious pattern of heroic deeds! / The mighty warrior, whom not Juno's hate, / Nor a long series of incessant labours / Could e'er subdue, a captive maid has conquer'd. / O shame to manhood! O disgrace of arms!" (Quelle glorieuse succession d'actes héroïques : ce puissant guerrier, que ni la haine de Junon ni une longue suite d'épreuves n'ont jamais pu soumettre, il s'empare maintenant d'une jeune vierge ! Honte des hommes ! disgrâce des armes !).

L'autre grande thématique d'Hercules est la guerre, ou plutôt le retour de guerre rambo , sujet étroitement imbriqué dans le premier par le rôle-pivot de Iole, la fille du roi Eurytos d'Œchalie qu'Hercule rapporte dans ses bagages après avoir tué son père et conquis sa cité. Dans une production récente (2011), Peter Sellars a semble-t-il beaucoup insisté sur cet aspect de l'œuvre, beaucoup plus rarement mentionné que l'autre jusque-là, en traçant des parallèles avec l'Amérique d'aujourd'hui et les vétérans de retour d'Afghanistan ou d'Irak :

Topic débutant: les Opéras de Handel - Page 3 Hercules

J'ignore si le résultat était génial ou lourdingue (la seule version captée en vidéo et commercialisée à ce jour restant une énième mocheté de Luc Bondy Neutral ), mais on peut en tout cas difficilement accuser Sellars de forcer le sens de l'ouvrage : le thème n'est pas qu'un peu présent, des premières scènes, où l'on attend longuement et craintivement des nouvelles de l'armée au loin, à la fin, où Hyllus passe rapidement de la déploration sur le sort de son père à des considérations sur ses possibles répercutions "géopolitiques" ("Let not fame the tidings spread / To proud Oechalia's conquer'd wall! / The baffled foe will lift his head, / And triumph in his victor's fall."), en passant évidemment par les déplorations de Iole face à son "généreux" ravisseur ("Forgive me, generous victor, if a sigh / For my dear father, for my friends, my country, / Will have its way. I cannot yet forget / That such things were, and that I once enjoy'd them.", récitatif suivi de l'aria : "My father! Ah, methinks I see / The sword inflict the deadly wound: / He bleeds, he falls in agony, / Dying he bites the crimson ground." Confused ).

Il n'y a pas un grand pas à franchir pour dire qu'en ramenant Iole avec lui, Hercule a aussi ramené, métaphoriquement, la guerre. L'ouvrage le montre incapable de communiquer avec Déjanire : elle ne parvient pas à comprendre le sens de ses actions, lui la plante au milieu de ses récriminations pour aller plutôt assister à une cérémonie en l'honneur de ses victoires. Il faudra la mort d'Hercule et (lieto fine oblige) le mariage de Iole avec Hyllus — justement celui qui n'a pas participé au conflit — pour que la plaie puisse se refermer et l'ouvrage s'achever par un chœur à la gloire des "bénédictions de la paix et de la liberté" ("The blessings that from peace and freedom flow").

Avec un tel programme, on se doute que pour ce qui est de la mise en musique, cela laisse assez peu de place aux réjouissances primesautières. Si la scène de la folie de Déjanire (le récitatif accompagné "Where shall I fly? Where hide this guilty head?") fait apparemment figure de "point d'orgue" et de moment le plus connu de l'ouvrage, régulièrement donné et enregistré à part dans des récitals — de Janet Baker et Maureen Forrester à Sarah Connolly et Joyce DiDonato, en passant par Jennifer Lamore, Anne Sophie Von Otter, Stephanie Blythe ou Magdalena Kožená, entre autres —, ce qui précède n'est pourtant pas, loin s'en faut, dénué d'intérêt ; mais il est vrai qu'il est plus difficile d'y isoler des "moments forts" musicalement. L'œuvre n'appelle pas les arias par trop démonstrativement virtuoses, mais baigne plutôt dans un climat presque continu de lamentation, de tristesse et d'inquiétude, que je trouve pour ma part assez réussi. Sad

Splendide et touchant, Hercules n'est peut-être pas forcément LA porte d'entrée d'idéale pour un premier contact avec le répertoire d'Haendel (puisque c'est le sujet du topic), mais mérite assurément la découverte, par le "débutant" comme par l'amateur confirmé, au même titre ou peu s'en faut que les Giulio Cesare, Alcina, Messiah ou Thedora...
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