Beethoven: les quatuors (présentation et discographie)

sebby, j'ai vu récemment au cours d'une insomnie tenace un épisode de Poubelle la vie où le comble du snobisme était désigné par l'écoute de l'intégrale des quatuors de Chostakovitch. Tu ne crois pas que dans un moment de mauvaise inspiration (on en a tous) tu boxes un peu dans la même catégorie vaguement poujadiste ?

Surtout que je vois mal en quoi ça serait plus snob que d'écouter des quatuors de Kurtag ou d'un autre...

Alifie a écrit:

sebby, j'ai vu récemment au cours d'une insomnie tenace un épisode de Poubelle la vie où le comble du snobisme était désigné par l'écoute de l'intégrale des quatuors de Chostakovitch. Tu ne crois pas que dans un moment de mauvaise inspiration (on en a tous) tu boxes un peu dans la même catégorie vaguement poujadiste ?

Probablement: je ne suis qu'un atroce beauf marseillais. Je vais noyer ma médiocrité dans le le pastis, jusqu'au coma. Je pense que c'est la meilleure chose qui puisse arriver à une ordure de mon espèce.

yamaw a écrit:

À propos, les Berg, c’est si mauvais que ça (je n’ai que ça) ?

Evidemment que ce n'est pas mauvais. Mais comme toujours chez eux (à part quelques titres très isolés comme leurs versions du Quatorzième de Schubert), très lisse. C'est loin d'être infâme (d'ailleurs le premier mouvement du Quatrième, ou le mouvement lent du Quinzième, dans le genre lyrique, sont fantastiques), mais ça ne met certes pas en valeur la singularité de ces oeuvres.

A peu près toutes les intégrales, à niveau instrumental comparable (car il y a aussi des choses assez limitées - pour ne pas dire moches - comme les Vermeer ou les Goldner...), sont plus intéressantes. Enfin, pas les Budapest, ni les Guarneri, ni les Artemis. Mais pour la plupart, on peut au minimum discuter sérieusement du fait que les Berg ne sont pas exceptionnels, à l'échelle de la discographie extraordinaire de ce corpus. Et certainement pas au faîte !

Xavier a écrit:

Surtout que je vois mal en quoi ça serait plus snob que d'écouter des quatuors de Kurtag ou d'un autre...

Tu dis ça seulement parce que tu es fan de Beethoven.

Hou là, sebby, j'essayais juste de te dire gentiment (mais avec pacifique il y a quelques jours, ça ne m'a pas réussi), et uniquement parce que j'apprécie de te lire sur le forum, que tu poussais peut-être le bouchon un peu loin, comme on le fait parfois lorsqu'on est emporté par une discussion. Désolé si ma tournure était maladroite.

sebby a écrit:

Probablement: je ne suis qu'un atroce beauf marseillais. Je vais noyer ma médiocrité dans le le pastis, jusqu'au coma. Je pense que c'est la meilleure chose qui puisse arriver à une ordure de mon espèce.

Vu l'heure, je crois qu'on peut tous s'accorder sur le fait qu'un petit pastis est plus idoine qu'une vaste querelle.

Après, même si les quatuors de Beethoven font effectivement partie des oeuvres qu'il est le plus chic d'aimer (un peu moins commun que le Clavier Bien Tempéré, un peu plus difficile d'accès que le Sacre du Printemps), même si leur abstraction peut faire soupçonner l'exagération, il y a quand même de quoi s'amuser en écoutant ça. C'est un peu comme les opéras de Wagner (oui, mauvais argument avec toi ), on ne voit d'abord que quelques bouts de joliesse au milieu de tunnels, et au bout de quelques années, on n'y perçoit plus qu'une intense lumière perpétuelle.

Je signe immédiatement !

Pas de querelle (surtout que les principaux initiateurs sont lâchement partis se coucher) ; personne ici ne peut se targuer d'avoir le monopole du snobisme !

sebby a écrit:

Pas de querelle (surtout que les principaux initiateurs sont lâchement partis se coucher) ; personne ici ne peut se targuer d'avoir le monopole du snobisme !

Bon ...

Je pensais sincèrement que tu étais un amateur de contemporain sensiblement plus ouvert que les autres amateurs du genre. Me suis je trompé ?

Aimer les derniers quatuors de Beethov ça fait snob ? Je crains que tu n'ai pas du tout jaugé les membres du forum pour écrire ça. Car ici on ne se gêne pas pour dire qu'on aime ou pas des oeuvres adulées, détestées, légères ou denses, très anciennes ou très récentes ...
Personnellement je ne connais rien du sérail musical ... je n'ai aucune idée de ce qui fait "bien", n'ayant aucune relation dans mon entourage qui s'intéresse à la musique. C'est le cas de beaucoup de monde ici !!! L'idée qu'on naît avec une cuillère d'argent dans la bouche et qu'ensuite on fait le snob ... franchement c'est le genre de choses que je ne veux plus entendre.
On se doute intuitivement qu'il sera plus simple de passer pour un mélomane en s'extasiant sur les derniers quatuors de Beethov que le plus obscur opéra de Donizetti ... mais de là à dire que le fait d'aimer les derniers quatuors de Beethov est snob c'est clairement n'importe quoi.

Et puisque c'était moi qui m'extasiait devant ma découverte du 14° quatuor je te répond que je n'aime pas Beethoven d'une façon générale. Mais simplement là j'ai trouvé ça totalement extraordinaire, et ça me fait comprendre Gabriel Fauré qui n'a jamais voulu aborder le quatuor prétextant que Beethoven avait fait de l'ombre à tous ses successeurs qui voulaient s'essayer au genre quatuor.
Si je voulais faire snob je ne dirais pas que je vénère Haendel. Si j'étais snob je n'aurais pas dit ce que j'ai dit sur une certaine partie de la musique contemporaine.
Par contre la position qui consiste à adorer la musique contemporaine, avec un zeste de mépris pour le passé (et une partie des contemporains), avec en général une indulgence coupable pour la musique de masse, on ne peut pas faire plus consensuel, car c'est le sens du vent actuel. Alors venir traiter les autres de snobs vu de la sorte, ça devient du délire.

Quand à la phrase incomplète de Céline ...

Merci pour ce topo brillantissime Scherzian()... on se sent tout petit après avoir lu ça.

Zen… Qu'est-ce qu'il ne faut pas lire parfois…

Il est intéressant de noter que Beethoven rompt définitivement avec l'héritage classique autour des opus de la cinquantaine : les Razoumovski, la 3e symphonie, la sonate op.53, trois œuvres clefs qui sont comme des affirmations d'une personnalité nouvelle qui, sans vraiment bouleverser la forme-sonate (du moins pas avant sa "troisième manière"), jette un pavé dans la mare : les deux premiers mouvement du premier Razoumovski, surtout le scherzo, sont d'une complexité contrapuntique stupéfiante. Je possède la partition et j'ai toujours été sidéré par la richesse de cette inspiration.
C'est à propos du premier des quatuor de l'opus 59 que le premier violon des quatre musiciens qui devait créer l'œuvre dit à Beethoven : "mais, maître, il est impossible de jouer cette musique !" ; à quoi Beethoven répondit : "croyez-vous que je me soucie de vos misérables violons lorsque l'esprit me parle ?"

c'te souk que j'ai mis dans c'te fil .... ça m'apprendra à poster des messages après avoir abusé de la Pelforth ....

Bon je m'excuse hein....pardon

Spoiler:

sebby a écrit:

Spoiler:

Les mêmes causes produisant généralement les mêmes effets, tu devrais peut-être renoncer à l'Eku 28 que m'as l'air d'avoir entamée en écrivant ce post-ci.

sebby a écrit:

c'te souk que j'ai mis dans c'te fil .... ça m'apprendra à poster des messages après avoir abusé de la Pelforth ....

Bon je m'excuse hein....pardon

Spoiler:

Bière pas bonne, blagues pas bonnes

sebby a écrit:

(m'enfin c'est vrai que tous ces gens qui tombent en pâmoison devant les quatuors de Beethoven....[/size] [size=5]j'ai du mal à croire qu'ils sont tous sincères

Ah mais là le problème n'est pas le même.
Que le snobisme existe en musique (mais comme ailleurs ...) c'est une évidence.
D'un autre côté tu as essayé de faire le snob en disant que tu aimes Donizetti ? Il y a des œuvres qui ne se prêtent pas à faire le snob. Les quatuors de Beethov s'y prêtent certainement bien vu la complexité.
Après c'était Arnaud et moi même qui trouvions ce 14° quatuor démentiel ... je te garantie que ni lui ni moi n'avons les goûts vraiment adéquats pour faire les snobs

Et ne t'engage pas trop sur le terrain du snobisme musical ... car sinon je vais être obligé de parler du snobisme contemporainiste

Cololi a écrit:

Et ne t'engage pas trop sur le terrain du snobisme musical ... car sinon je vais être obligé de parler du snobisme contemporainiste

Vaste sujet, en effet.

Le Beethoven du Quatuor Amadeus n'a pas forcément beaucoup d'admirateurs ici mais certains d'entre vous seront peut-être quand même intéressés d'apprendre qu'Audite a rassemblé une quasi intégrale (seul manque l'Op. 74, mais on a le quintette Op. 29 en bonus) constituée d'enregistrements effectués dans les studios de la RIAS entre 1950 et 1967, soit plus ou moins parallèlement à leur intégrale officielle chez DG.
Le coffret est déjà sorti outre-Rhin et devrait apparaître chez nous dans quelques jours.  



Extraits sur JPC: http://www.jpc.de/jpcng/classic/detail/-/art/Amadeus-Quartett-RIAS-Recordings-Vol-1/hnum/1510450
(Les prises de son paraissent assez mates, ce qui est typique des captations radio de l'époque, réalisées dans des petits studios. Ce n'est pas rédhibitoire mais ça limite quand même un peu la valeur de ces documents.)

adriaticoboy a écrit:

Après la première intégrale des Budapest, United Archives va apparemment sortir des limbes la grosse anthologie (quatuors n° 1, 2, 4, 5, 7, 8, 9, 10, 14, 15 & 16) gravée par le Quatuor Paganini chez RCA Victor vers la fin des années 40 et le début des années 50:
http://www.amazon.fr/dp/B008BB3RZ0

Une précommande avantageuse à ne pas louper !

Je suis en train d'écouter ça.
Mon avis est partagé. Pour les 4 Quatuors de l'opus 18 enregistrés, on peut vraiment faire l'impasse. Il y a bien mieux ailleurs et la prise de son est assez gênante, abstraction faite de l'époque (entre 47 et 53 environ).
Mais quelque chose de nouveau se passe avec les Razumovsky. Ils semblent d'emblée être allés au coeur du drame beethovénien, avec un rapport au silence qui, dans les mouvements lents, confine par instants à la suffocation. La prise de son d'époque ajoute du coup une pierre à l'édifice, comme si le granite rencontrait le silence, comme si des spectres s'égaraient dans un temple à demi ruiné. C'est à une lecture métaphysique que nous sommes conviés, l'immense Ludwig se voyant attribuer le statut de Dieu maladroit, de géant un peu gauche, d'âme perdue entre la force de la pleine incarnation et le désir d'engloutissement qui annonce Wagner.
Par instants, on dirait que l'épuisement les gagne, mais le souffle qui demeure regarde l'éternité.
Mais on a des mouvements rapides marqués par une ivresse certaine, la bacchanale n'est pas loin. Bref, ange et bête plus que jamais, ce Beethoven entre Ciel et Terre me semble assez essentiel.
Très passionnante lecture, avec des angles arrondis, voire des angles morts, qui cependant pointent tout droit vers le Ciel, sans oublier la danse, la joie, l'humour, et un sens des contrastes qui va au-delà du parcours obligé dans ce répertoire.
Il me reste à écouter les chefs-d'oeuvre de la fin, hélas il n'y a pas tout.

Grosse claque avec l'opus 131. Le sommet du genre, servi comme jamais, aux confins de l'insoutenable. Franchement, les mots ne pourront pas grand chose : tout amoureux des quatuors de Beethoven se DOIT de connaître cet enregistrement. J'en étais resté à l'intensité sans pareille des Italiano, que j'aime sans réserve. Eh bien je viens de trouver mieux. Tous les mouvements relèvent d'une réussite parfaite, avec un sens de la forme qui demeure l'exigence suprême d'un bout à l'autre. Quant à l'unité organique des quatre archets, que dire... C'est miraculeux.
Immense, immense version.

Merci pour ce beau compte-rendu, Zeno.   (J'ai ce coffret depuis sa sortie mais il est toujours en attente d'écoute  )

On reste sur les mêmes sommets avec les opus 132 et 135.
Ecoute cela toutes affaires cessantes.  

Et l'on tient le plus extraordinaire avec l'opus 135. Les deux premiers mouvements se voient infliger des tempi très vifs, dans un esprit à la Haydn, humour pour le même prix, légèreté des textures tout à fait maîtrisée, mais on se demande où Temianka et ses trois amis vont comme ça...

Et puis vient le lento assai, et là, on comprend. On intègre d'emblée l'épaisseur fascinante de l'esprit humain, la géologie psychique dont les migrations dessinent des soulscapes bardés de soleil et de nuit profonde. Je ne connais pas d'équivalent à ce qui ressort de cette lecture, complètement extrême. Il reste un peu d'incarnation qui s'effiloche, se mord la queue, s'hallucine avant le basculement final. Autant redouté que souhaité, celui-ci nous emmène sur des rives mahlériennes, car c'est peut-être la grande leçon qu'il faut retirer de cette ultime lecture : le seizième Quatuor porte en germe tout l'univers mahlérien, Troisième Symphonie en tête. Evidemment, voilà qui n'épuise pas le sujet, car il faut rappeler que, même si tout le monde le sait, cette musique se hisse sur des sommets insurpassables.

Le muss es sein ? relève également du miracle, sans la moindre acidité des cordes - c'est très rare - avec une retenue qui dit la fatigue de la lumière, la fièvre blanche de l'âme, la cicatrice d'incarnation. S'expose enfin la délivrance, une interprétation nietzschéenne où l'enfermement du compositeur, son drame ontologique, basculent vers l'acceptation joyeuse du chaos tout proche.

De fait, je suis inconsolable de ne pas trouver, dans ce coffret, la Grande Fugue. On aurait peut-être tenu là une transcription possible des méditations de Dieu un quart d'heure avant la création du monde et celle de ce forum.  

Très sérieusement, je pense que le Quatuor Paganini est au sommet de ce qui s'est fait sur le sol américain en la matière.

Zeno a écrit:

On aurait peut-être tenu là une transcription possible des méditations de Dieu un quart d'heure avant la création du monde et celle de ce forum.  

A défaut, il reste tout de même une photo de cet instant :

Spoiler:

Je ne savais pas que tu étais donc le Saint-Esprit.
Cela explique beaucoup de choses.
Xavier est en effet entre de bonnes mains.

Non, le Saint-Esprit n'est pas le forum a priori. On ne peut pas les avoir tous les trois non plus, il y a quand même le monde à gérer, l'air de rien. Et ces derniers temps, ça fait deux ou trois siècles que c'est un peu la pagaille.

Certes. Pourquoi tu crois que Bach y se décarcasse ?  

Scherzian a écrit:

Je viens de lire qu'il existerait un enregistrement en public du 131 du Maître par les Busch, encore inédit mais qui serait sur le point d'être enfin publié :

Tully Potter a écrit:

Those who have succumbed to the Busch magic will be interested to hear live recordings from the group's last year, 1951: Op. 18/1, Op. 59/3 and Op. 130, with an even more ethereal Cavatina than in the studio version, stem from a single Ludwigsburg concert. I am told that Op. 131, from a Frankfurt recital, is due for release at last.

Je mets ici le lien vers la source. C'est un article très intéressant sur la discographie de ces quatuors (merci Scherzian d'avoir attiré notre attention dessus) : http://thebeethovenproject.com/category/explore/

Ce site est formidable, on y trouve aussi un long entretien avec le primarius des Lindsay : http://thebeethovenproject.com/exploring-beethovens-quartetsan-interview-with-peter-cropper/

Zeno a écrit:

alexandre. a écrit:

Beethoven, Quatuors n°1, n°2, n°4 & n°5 - Paganini

Et alors, tu en penses quoi ?

C'est très beau, dommage que la prise de son soit un peu acide. En général j'aime beaucoup les quatuors des années 50 dans les opp.18 & 59.

On s'y fait à cette prise de son, mais c'est surtout qu'à partir de l'opus 59, leur lecture devient stupéfiante.

alexandre. a écrit:

Je mets ici le lien vers la source. C'est un article très intéressant sur la discographie de ces quatuors (merci Scherzian d'avoir attiré notre attention dessus) : http://thebeethovenproject.com/category/explore/

J'ai quasiment tout ce dont il parle  Il n'aime pas les Barylli…  

Il ne me semble pas avoir lu ici d'avis sur les récents enregistrements des Belcea... Pour ma part, l'ensemble m'a laissé une bonne impression, si ce n'est un détail (qui semble dans l'air du temps): celui de jouer les nuances piano et en dessous sur un "filet de crin", donnant par là des couleurs irisées du plus bel effet, mais dans Beethoven, ça me semble étrange, presque "XXème siècle".

KID A a écrit:

Il ne me semble pas avoir lu ici d'avis sur les récents enregistrements des Belcea... Pour ma part, l'ensemble m'a laissé une bonne impression, si ce n'est un détail (qui semble dans l'air du temps): celui de jouer les nuances piano et en dessous sur un "filet de crin", donnant par là des couleurs irisées du plus bel effet, mais dans Beethoven, ça me semble étrange, presque "XXème siècle".

Je vois ce que tu veux dire, et c'est vrai que ça ferait presque passer la plupart des grands anciens pour des bûcherons. Cette tendance à la colorisation extra-fine a sans doute pris son essor à partir des années 70 avec les LaSalle et les Alban Berg, mais d'une certaine manière on en trouve déjà la trace chez les Busch (au niveau de l'expressivité) ou plus tard chez les Hollywood.

J'aime beaucoup ce qu'ils font dans leur dernière intégrale, ils tirent beaucoup de conséquences des recherches sur instruments d'époque, et ils interprètent le tout avec vivacité. Ce n'est pas une lecture qui renouvelle profondément le genre (comme les Brentano, eux ils faut absolument les écouter, je place leurs derniers quatuors plus ou moins au niveau des Italiano !), mais elle est aboutie de bout en bout.

Ca contraste beaucoup avec leur homogénéité un peu molle de leur époque EMI. Certes, les prises de son de ce label ont toujours accentué cet aspect, mais il s'est forcément passé autre chose. Peut-être aussi le fait qu'ils aient eu une longue période sans être souvent enregistrés, ce qui a occulté leurs mutations.

J'ai envie de comparer ça à l'évolution de Mackerras, c'est assez spectaculaire.

Je les écoute beaucoup en ce moment, avec différentes versions, c'est un enchantement permanent, chaque page serait digne d'être prise comme une oeuvre à part entière.

Quelqu'un connaîtrait-il cette intégrale du Gewandhaus-Quartett ? elle n'a jamais été citée dans les pages précédentes.

Spoiler:

C'est très honnête, mais je n'y trouve pas de relief particulier. C'est beaucoup mieux que les Vermeer ou les Goldner, plus vivant aussi que les Guarneri, mais il y a des cartons entiers d'intégrales plus palpitantes.

Si tu veux chercher du côté des labels « alternatifs », il y a les Orford (pas la plus virtuose, loin s'en faut, pas la plus colorée non plus, mais peut-être la plus fine sur le détail des phrasés), ou les lumineux Leipziger.

Cela dit, ce n'est pas indigne du tout et si tu veux seulement une intégrale à bon prix, même si ce n'est pas mon conseil (je prendrais plutôt les Berg, quitte à choisir quelque chose d'un peu impersonnel), tu peux y aller sans crainte.

Merci David. C'était juste pour m'informer; j'ai déjà celle des Talich et celle des Tokyo (RCA).  

je me demande avec angoisse ce qui pourra à oreilles être plus grand, plus profond,plus riche que ces oeuvres.

J'ai la flemme de parcourir les 12 pages pour tenter de trouver cette info, mais ayant déjà 2 disques de quatuors par les Vegh, j'aimerais acquérir l'intégrale mais malheureusement, je constate qu'elle n'est pas disponible sur Amazon.fr. Savez vous si on peut la trouver ailleurs facilement ?

Mince, même ici, ce n'est pas trouvable :

http://www.arkivmusic.com/classical/album.jsp?album_id=29857

Sur prestoclassical une réédition est annoncée, j'espère simplement qu'ils n'ont pas confondu avec l'album Beethoven des Voce.

Merci pour cette info. Etonnant (et scandaleux  quand même qu'une intégrale aussi plébiscitée soit tout à fait introuvable...

Apparemment la réédition* en novembre prochain de l'intégrale des Végh est bien confirmée sur de nombreux autres sites:
http://www.jpc.de/jpcng/classic/detail/-/art/Beethoven-Vegh-Complete-String-Quartets-Box/hnum/1019228
http://www.amazon.co.uk/Beethoven-Complete-String-Quartets-set/dp/B0000DET84
http://www.mdt.co.uk/beethoven-string-quartets-quatuor-vegh-auvidis-8cds.html


Tu vois, Richard, une nouvelle preuve que la patience finit toujours très souvent par payer pour le discophile !  


* ou plutôt le simple réassort puisque la présentation et le code-barres semblent identiques au coffret précédent.

Excellente nouvelle ! Merci.

Tiré de 'Playlist' :

=> Beethoven - Quatuor 1 - Voce SQ
=> Beethoven - Quatuor 8 - Voce SQ
=> Beethoven - Quatuor 11 - Voce SQ
Dire qu'il y a des gens qui ne jurent que par les Vlach, les Amadeus ou les Berg... Après avoir écouté certaines anthologies récentes (Quiroga, Brentano, Atrium, Voce...), comme tout cela sonne lointain, comme si un voile objectif venait les rejeter dans la pénombre de leur moindre intérêt.

Je dis ça, mais dans le même temps, à partir des Razoumovski, je place les Italiano tout en haut.

Troll mis à part, il faut écouter les Voce : c'est un peu dans le goût actuel, peu vibré, très vif, gros contrastes, mais ils poussent à fond les partis pris avec une cohérence et une ardeur peu commune. Et la structure générale apparaît avec une évidence peu commune, en particulier dans le 1. Dans ce genre-là, plus abouti que les Belcea chez Zig-Zag par exemple.

Mariefran a écrit:

Tu en avais déjà parlé, je crois. Cela vaut-il vraiment le coût coup que je les achète ???

Leur premier album vient de sortir, donc je n'ai pas dû parler de leur disque, mais oui, je les ai mentionné quelquefois. Ce sont les Brentano que j'avais vanté ces derniers temps.

Ce qu'ils font aux 1 et 8 est assez comparable aux Jerusalem dans Schubert, donc il se pourrait que tu aimes. Ce ne seront pas tes chouchous assurément, leur vision est résolument opposée au charme flegmatique des versions d'antant, mais en tout cas, dans les versions récentes, c'est vraiment ce qui se fait de mieux.

Mariefran a écrit:

Ta référence aux Italiano me fait peur…  

Tu ne les aimes pas ? Pour une fois que je ne trouve pas que les vieilles formations chambristes sont complètement dépassées... Dans les six premiers, oui, ça manque un peu de cohésion sonore, mais pour le reste...  

Parce que c'est vieux, les Italiano ?   Non, je n'aime pas beaucoup. Je sais : c'est mal. Tu me conseilles vraiment les Brentano ?

Il n'est pas encore sorti, l'album du quatuor Voce, d'après Amazon… Comment as-tu fait ?