A la découverte du LIED - discographie

si je puis me permettre une incursion de novice:



je recommande absolument ce disque magique, d'une poésie extrême: Reger est généralement un compositeur qui me laisse circonspect mais là je m'incline, on a là des pièces riches et nourrissantes, harmoniquement étonnantes pour un musicien si habituellement réactionnaire, pas loin du post-romantisme le plus décadent.

jerome a écrit:

l'enregistrement offre une stéréo assez prononcée qui dissocie les protagonistes et un équilibre très en faveur de la voix.

Oui, c'est typique des enregistrements vocaux, ce manque de fondu - malheureusement.

Spiritus a écrit:

si je puis me permettre une incursion de novice:



je recommande absolument ce disque magique, d'une poésie extrême: Reger est généralement un compositeur qui me laisse circonspect mais là je m'incline, on a là des pièces riches et nourrissantes, harmoniquement étonnantes pour un musicien si habituellement réactionnaire, pas loin du post-romantisme le plus décadent.

Oui, c'est absolument remarquable, c'est vraiment le disque qu'il faut avoir (et aussi les duos avec Klepper / M. Borst / Deutsch).

En plus c'est pas cher du tout et j'adore la pochette.

[quote="DavidLeMarrec]
Les voix de femmes, dans le lied, c'est toujours délicat, il faut de très grandes dames avec des voix en plus adaptées. Margaret Price n'a pas dû faire de Brahms malheureusement...
[/quote]
Et Elisabeth Schumann ?

Elisabeth Schumann, c'est différent, ça prouve juste que Dieu est une femme.

J'ai eu peur de devoir partir d'ici sur le champ.

DavidLeMarrec a écrit:

Elisabeth Schumann, c'est différent, ça prouve juste que Dieu est une femme.

Mes disques préférés et même vénérés de lieder de Brahms par des femmes : Fassbaender, Norman, Baker

(Zigeunerlieder)
Comme l'a dit David, on aime ou on n'aime pas ce chant viscéral, moi j'adore, c'est stupéfiant.

Je ne partage pas les réserves de David vis-à-vis de Norman ici, je trouve qu'elle excelle dans ces lieder de Brahms, et la voix est sublime. Enregistrement extrait de l'intégrale avec DFD, plutôt meilleur, à mon sens, que celui qu'elle a fait à la même époque pour Philips. Et Barenboim est excellent.
Cette voix que je trouve parfois laide est ici superbe, avec toujours cette sensibilité à fleur de peau et ce sens des couleurs (seule réserve quand même : l'un des deux pianistes, Ernest Lush).

Guillaume a écrit:

Elizabeth Shampooing
Schubert/Schumann/Strauss
Lieder

(avec Gerald Moore et Geoffrey Parsons)


EDIT : Bôf. Autant j'aime beaucoup Schwarzkopf dans l'opéra, autant là, je ne crois pas qu'elle soit faite pour le Lied. Sa voix est trop maniérée pour ça.
C'est même un peu désagréable à entendre.

Octavian a écrit:

Guillaume a écrit:

Autant j'aime beaucoup Schwarzkopf dans l'opéra, autant là, je ne crois pas qu'elle soit faite pour le Lied.

Même constat.

C'est très ancienne manière, très maniéré effectivement, plus apprêté qu'interprété. Mais ce n'est pas forcément épouvantable : ses Wolf avec Moore sont pas mal (et c'est libre de droits en plus, il n'y en a pas tant que ça pour Wolf).

Guillaume a écrit:

Du coup, pour me rassurer, j'écoute Wunderlich. (3000e fois que j'écoute ce disque)

Et encore Ungeduld en plus.

C'est un bon disque, mais avec un vrai pianiste c'est mieux, malheureusement.

Guillaume a écrit:

Du coup, pour me rassurer, j'écoute Wunderlich. (3000e fois que j'écoute ce disque)

Et encore Ungeduld en plus.

C'est un bon disque, mais avec un vrai pianiste c'est mieux, malheureusement.[/quote]

Giesen ne me semble pas mauvais du tout
Je ne vois pas en quoi il serait un "faux pianiste". Si il jouait mal, Wunderlich ne pourrait pas chanter aussi divinement.


Et puis on est pas obligé d'apporter du crédit à toutes tes affirmations...

Guillaume a écrit:

Giesen ne me semble pas mauvais du tout

C'est très plat, pas au point d'Obertz (qui est vraiment pire que Moore), mais ça reste un accompagnateur et en rien un partenaire. Il joue ça comme si la musique était juste là pour soutenir le chanteur, alors que le piano exprime des tas de choses dans Schubert. Dans Schumann, le piano est plus homogène, ça pourrait passer (et encore, il y a beaucoup de choses à faire !), mais là...

Citation :

Si il jouait mal, Wunderlich ne pourrait pas chanter aussi divinement.

Ce devait être surtout être son accompagnateur attitré, voire son chef de chant...


Il y a des tas de grands accompagnateurs qui ont joué ce cycle (Deutsch, Planès, Schneider...), et ça a une autre mine...

Oui, c'est peut être plat, mais avec un chanteur aussi divin que Wunderlich, je pardonne.

Ce n'est pas une question de pardonner, c'est juste que ça baisse la valeur d'ensemble, alors que la version de Wunderlich est tout à fait bonne.

Dans ce répertoire, bien sûr, on n'écoute pas (sauf exceptions comme Richter ou Graubert) pour l'accompagnateur, mais c'est une plus-value qui peut vraiment changer les choses radicalement. Quand DFD passe de Moore à Demus, quel plaisir !

Une âme charitable m'a offert un cd de lieder de Brahms avec Brigitte Fassbaender... bien hâte de découvrir ça.

Ecouté le disque de Dorothy Dorow Webern / Berg / Schönberg il y a quelques jours, celui dont parlait Xavier récemment.

Etonnant contraste entre les deux parties enregistrées manifestement à deux moments différents. Les Frühe-Lieder de Webern sont superbes, avec une voix charnue et ductile. Ce n'est pas aussi fort que Oelze / Schneider, mais sensiblement comparable (et c'est un compliment !). Version très recommandable, donc.

En revanche, l'autre partie du récital est nettement moins enthousiasmante, j'y retrouve la voix abîmée et un peu opaque qui ne m'avait pas plu dans Schreker. Les Frühe-Lieder de Berg sont tout à fait corrects cela dit, mais il existe von Otter avec piano, que je dois avoir un peu trop dans l'oreille, parce que ça me paraît moins bien à tous les niveaux. Même si ça reste amplement respectable.

En revanche les Schönberg de cabaret, déjà des oeuvres extrêmement mineures en elles-mêmes, chantées avec sérieux par une voix un peu décatie, ce n'est pas très passionnant.

Bon disque de synthèse, cela dit, sur ces trois courants, et on échappe aux lieder déprimants (mais plus intéressants !) de Schönberg.

Pour les insensés qui ne voudraient pas acheter l'intégrale Webern, ce disque ferait tout à fait l'affaire pour découvrir une des plus belles parts de son corpus.

DavidLeMarrec a écrit:

Bon disque de synthèse, cela dit, sur ces trois courants, et on échappe aux lieder déprimants (mais plus intéressants !) de Schönberg.

Très rarement donnés et enregistrés d'ailleurs!
A part Vanni/Gould, il y a quoi?

DavidLeMarrec a écrit:

Ecouté le disque de Dorothy Dorow Webern / Berg / Schönberg il y a quelques jours, celui dont parlait Xavier récemment.

Etonnant contraste entre les deux parties enregistrées manifestement à deux moments différents. Les Frühe-Lieder de Webern sont superbes, avec une voix charnue et ductile. Ce n'est pas aussi fort que Oelze / Schneider, mais sensiblement comparable (et c'est un compliment !). Version très recommandable, donc.

En revanche, l'autre partie du récital est nettement moins enthousiasmante, j'y retrouve la voix abîmée et un peu opaque qui ne m'avait pas plu dans Schreker. Les Frühe-Lieder de Berg sont tout à fait corrects cela dit, mais il existe von Otter avec piano, que je dois avoir un peu trop dans l'oreille, parce que ça me paraît moins bien à tous les niveaux. Même si ça reste amplement respectable.

En revanche les Schönberg de cabaret, déjà des oeuvres extrêmement mineures en elles-mêmes, chantées avec sérieux par une voix un peu décatie, ce n'est pas très passionnant.

Bon disque de synthèse, cela dit, sur ces trois courants, et on échappe aux lieder déprimants (mais plus intéressants !) de Schönberg.

Pour les insensés qui ne voudraient pas acheter l'intégrale Webern, ce disque ferait tout à fait l'affaire pour découvrir une des plus belles parts de son corpus.

J'ai ce disque. Les cabarets songs de Schoenberg, ça vole pas forcément très haut (pas complètement déplaisant non plus), mais je n'ai pas trouvé l'interprétation ratée. Les Berg sont quand même mieux malgré tout. Et il faudrait que je me décide à écouter Webern... (puisque tu as l'air enthousiaste, je vais me passer ça maintenant)

L'interprétation n'est pas ratée, juste sur la réserve (et la voix abîmée). Mais ce n'est pas une honte, un contresens ou que sais-je. Simplement, après ses Webern qui sont très bons, c'est un peu moins enivrant...

J'étais tellement concentré sur autre chose, que je viens de me rendre compte que sur mon Ipod les lieders de Webern sont finis depuis belle lurette et que je n'ai rien écouté... Plus qu'à les remettre...

Wolfgang a écrit:

J'étais tellement concentré sur autre chose,

Oui ? De quoi s'agissait-il ?

Xavier a écrit:

DavidLeMarrec a écrit:

Bon disque de synthèse, cela dit, sur ces trois courants, et on échappe aux lieder déprimants (mais plus intéressants !) de Schönberg.

Très rarement donnés et enregistrés d'ailleurs!
A part Vanni/Gould, il y a quoi?

Il y a autre chose ou pas?

Xavier a écrit:

Xavier a écrit:

DavidLeMarrec a écrit:

Bon disque de synthèse, cela dit, sur ces trois courants, et on échappe aux lieder déprimants (mais plus intéressants !) de Schönberg.

Très rarement donnés et enregistrés d'ailleurs!
A part Vanni/Gould, il y a quoi?

Il y a autre chose ou pas?

De quels lieders parles tu?

Les lieder moins connus, opus 3, 6, 12, 14, etc...

Sinon, toujours pour les Cabarets Songs, j'ai aussi la version de Jessye Norman avec James Levine, au piano.



Version bien meilleure à tout point de vue selon moi. Vous connaissez cette version?

Oui, mais je ne m'en souviens plus trop... (en principe je préfère Norman aussi)

En tout cas c'est quand même bizarre qu'on trouve facilement plusieurs versions de ces lieder quand même très mineurs et pas des meilleurs.

Xavier a écrit:

Oui, mais je ne m'en souviens plus trop... (en principe je préfère Norman aussi)

En tout cas c'est quand même bizarre qu'on trouve facilement plusieurs versions de ces lieder quand même très mineurs et pas des meilleurs.

Même si je ne leur reconnais pas un caractère indispensable, je trouve qu'il y a un style tout à fait particulier et singulier dans ses lieders. Oeuvres mineures oui, mais je ne pense pas, de toute manière, et notamment au vu du titre du recueil, qu'il y ait eu ambition à une oeuvre majeure.

Il y a un bon plan CD pour découvrir l'essentiel des lieder de jeunesse de l'Ecole de Vienne ?
C'est dur à trouver en magasin, et les oeuvres ont l'air souvent éparpillées dans plusieurs disques.

Oui c'est toujours comme ça...

Il y a le disque de Dorow dont on a parlé il y a peu, mais tout n'y est pas.

poisson a écrit:

J'avais essayé je ne sais plus quels lieder dans une autre version (que j'ai oubliée) et j'avais complètement abandonné assez vite. Mais là quel choc C'est génial de bout en bout, dans le tonal comme dans l'atonal, un des disques de lieder les plus captivant que j'ai pu entendre.

je n'arrive pas à retenir quelques lieder dans le lot, tellement je trouve la production et l'interprétation uniforme.

je vais aller voir ce qu'en dit le david sur la page d'où vient ce bon conseil, histoire de focaliser mon attention sur quelques uns

Si on passe sur quelques Winterreise particulièrement réussis, ce doit être (avec le Högman / Pöntinen consacré à Fanny-Clara-Alma) le plus beau disque de lied que j'aie écouté.

Aussi bien pour le corpus que pour l'interprétation. Quelle poésie. Et quel naturel !

DavidLeMarrec a écrit:

poisson a écrit:

J'avais essayé je ne sais plus quels lieder dans une autre version (que j'ai oubliée) et j'avais complètement abandonné assez vite. Mais là quel choc C'est génial de bout en bout, dans le tonal comme dans l'atonal, un des disques de lieder les plus captivant que j'ai pu entendre.

je n'arrive pas à retenir quelques lieder dans le lot, tellement je trouve la production et l'interprétation uniforme.

je vais aller voir ce qu'en dit le david sur la page d'où vient ce bon conseil, histoire de focaliser mon attention sur quelques uns

Si on passe sur quelques Winterreise particulièrement réussis, ce doit être (avec le Högman / Pöntinen consacré à Fanny-Clara-Alma) le plus beau disque de lied que j'aie écouté.

Aussi bien pour le corpus que pour l'interprétation. Quelle poésie. Et quel naturel !

c'est exactement ce que je me disais. les disques de lied pour l'île déserte. je voudrais faire une écoute vraiment sérieuse de quelques lieds dans le lot, je prends lesquels?

Prends le Frühe-Zyklus (celui qui commence par Tief von fern), tonal, et le premier cycle atonal, celui qui débute par Ideale Landschaft.

DavidLeMarrec a écrit:

Prends le Frühe-Zyklus (celui qui commence par Tief von fern), tonal, et le premier cycle atonal, celui qui débute par Ideale Landschaft.

chouette (smiley qui se régale d'avance)

Que vaut le coffret DFD/Moore des Liederabende à Salzbourg (1956-1965) publié par ORFEO en 11 CD ?

Il ne doit pas y avoir les textes par contre...

C'est superbissime, surtout pour le prix. Il est en général en pleine forme, le public est très silencieux. Le récital Schubert est fabuleux (Kronos, der Zwerg) et le Schumann aussi. Moore assure franchement.

Pardon, je m'emporte...

et non, il n'y a pas les textes, mais les lieder sont souvent bien connus.

Merci, je crois que je vais me laisser tenter un jour prochain, d'autant qu'il existe un site avec les traductions. (et puis sinon je les ferai moi-même ) [avec mon assistant Google]

Comment est ce coffret EMI, enregistré de 1951 à 1965 ? (en soldes chez JPC)



Y-a-t-il les textes traduits ?

(le contenu :
Schwanengesang D. 957;Lieder D. 52, 77, 138,
149a, 159, 162b, 225, 246, 257, 291b, 300, 314,
328d, 343, 433, 456, 473b, 492, 493, 516, 524b,
525, 531, 536, 539, 545b, 550d, 553, 565, 583, 586,
611, 620, 649, 654, 669, 671, 672, 677b, 686b, 708,
719, 741, 754, 765, 771, 772, 774-778, 785, 799,
800b, 805-807, 842, 843, 846, 853, 870, 871, 881b,
882, 884, 891, 904, 905, 917, 932, 933, 938,
939
Dietrich Fischer-Dieskau, Gerald Moore,
Karl Engel)

Personne ?

Je ne sais pas si ce sont les mêmes enregistrements EMI que l'on retrouve sur d'autres disques, en particulier dans le Chant du cygne de la série Great Recordings, mais à mon avis tu peux y aller les yeux fermés, 1951-65 c'est la meilleure période de DFD.

Je me mets au Lied incessament sous peu. J'ai privilégié les disques individuels peu onéreux mais que je sais pourvus des textes traduits, ce qui est indispensable, David au moins en conviendra.


J'ai choisi des chanteurs que j'adore, tant pis si ça n'est pas pile la meilleure version :

-Ludwig/Parsons (EMI) : 15 Lieder de Schubert
-DFD/Moore (DG originals) : Goethe-Lieder de Schubert
-Wunderlich/Giesen (DG originals) : Dichterliebe + d'autres choses
-DFD/Demus (DG originals) : Winterreise

Aprés, je sais que quelques volumes de l'intégrale Hyperion sont indispensables, mais je vais déja voir ce que ça va donner avec ceux-ci.

Guillaume a écrit:

J'ai choisi des chanteurs que j'adore, tant pis si ça n'est pas pile la meilleure version :

-Ludwig/Parsons (EMI) : 15 Lieder de Schubert

Effectivement, ça c'est vraiment bof.

Citation :

-DFD/Moore (DG originals) : Goethe-Lieder de Schubert
-Wunderlich/Giesen (DG originals) : Dichterliebe + d'autres choses

Ca, ça va.

Citation :

-DFD/Demus (DG originals) : Winterreise

Impeccable.


Effectivement, Hyperion, c'est extraordinaire.

J'ai écouté des extraits du disque de Ludwig et j'aime beaucoup, le timbre est magnifique et l'expression trés variée. Ca serait dommage de n'entendre que des voix masculines...

(de toute façon tu as dit que tu n'aimais pas Ludwig, alors que moi, si)

Je n'aime pas beaucoup Ludwig en effet, mais dire que l'expression est variée, c'est un peu mentir sur la marchandise, il me semble.

En tous cas, même si l'expression n'est pas variée, j'ai quand même bien apprécié. Une trés bonne diction aussi.

Par exemple, dans Erlkönig, elle m'a vraiment surpris par son dramatisme.

Mais Erlkönig est écrit de telle façon que mêm Nilsson y donnerait l'impression qu'elle pense à ce qu'elle énonce.

Nilsson a chanté du Lied ? bave d'envie