Emmanuel Chabrier

Spiritus a écrit:

La bourrée fantastique est plus fantastique que bourrée, un impressionnisme ravélien et debussyste s'y fait sentir, c'est sublime et très poétique, sans rien de tapageur.

Mais c'est la Bourrée fantasque.

mea culpa!

Spiritus a écrit:

Gwendoline: pourquoi le prénom de ma cousine, je vous le demande, mais en tous cas, cette suite en trois mouvements est vraiment très agréable
L'ouverture est un peu longuette et ennuyeuse, mais contient des pages saisissantes, notamment le thème des cors du début, très wagnérien avec ces trémolos chromatiques aux cordes, et la grandiose coda. Entre temps, quelques bavardages, mais de la très belle musique, très bien orchestrée en effet.

... c'est tiré de l'opéra homonyme.

Citation :

Espana est un peu tapageur, par contre, mais génial très agréable à écouter, poétique, lyrique, le bonheur...

On s'en serait douté...

Gwendoline est l'ouverture de l'opéra du même nom. Exige un très bon chef pour ne pas tomber à plat (ni Plasson, ni Dutoit, Jordan c'est déjà un peu mieux).
La Bourrée Fantasque est (comme les morceaux de la Suite) au départ une oeuvre pour piano, mais contrairement à la suite l'orchestration est ici de Felix Mottl (qui imite assez bien Chabrier pour avoir beaucoup fréquenté sa musique).
Pour Spiritus je signale qu'il existe un très ample et très beau Larghetto pour cor et orchestre, mais trop rarement enregistré.

mon conservatoire régional s'appelle Emmanuel Chabrier, il fallait bien que j'en écoute un peu!
il existe quelque part, ton Larghetto? rien que le titre m'attire

Spiritus, tu es en train de renier l'anti-français que tu étais?

Je me suis déjà renié plusieurs fois, tant qu'à faire, autant que ça soit dans une visée constructive.

ah mais il faut écouter tout Chabrier, je suis parfaitement d'accord...
Le larghetto oui, par Gardiner, 10 minutes d'extase

je veux l'entendre!

Spiritus a écrit:

Je me suis déjà renié plusieurs fois, tant qu'à faire, autant que ça soit dans une visée constructive.

C'est parce que tu avais des a priori, mais maintenant que tu approfondis les choses, j'imagine que c'est bien différent.

Tout à fait.

Il me reste Chausson à découvrir, il paraît qu'il y a une symphonie qui est géniale.

Chhhhut Xavier, il est encore un peu tôt pour le faire remarquer.

Spiritus m'impressionne, depuis le début, par sa capacité assez remarquable à intégrer à la critique et à la dépasser... Je ne suis donc pas plus étonné que ça.

Ben heureusement que je l'intègre, je suis pas près d'être chef d'orchestre, sinon. (comment ça, j'en suis pas près de toute façon? )

C'est quand même très rare...

Quelqu'un qui vous chante les Quatre derniers lieder, c'est encore plus rare, je pense.

Pas de flatteries, je suis sérieux.

Oui, très beau, ce Larghetto, je l'imaginais plus dégoulinant, et finalement, c'est retenu et réservé, un peu plus chromatique que je pensais, aussi. J'aime beaucoup. Très bel accompagnement de l'orchestre en sourdine, aucune virtuosité pour le cor, ou très peu, mais de longues phrases très lyriques (exactement le répertoire où je maîtrise mon sujet ).
J'en parlerai à mon prof, ça me plaît bien.

Très belle découverte que l'Etoile

C'est hilarant de bout en bout, pleins de sous-entendus, mais également de magnifiques airs et beaucoup de naïveté et de tendresses selon moi...
On ressent bien cette corrélation humour, parfois salace et tendresse dans les couplets de la Rose :

Ainsi que la rose nouvelle,
lorsqu’on la cueille se flétrit,
ainsi, moi, je verrai comme elle
pâlir l’éclat qui m’embellit.
Dans l’eau vous remettez la rose,
elle reprend pour un instant
sa fraîcheur du premier moment,
mais ce n’est plus la même chose !

Voilà et l'œuvre est remplie de petites allusions comme ici et c'est assez jouissif je dois dire, alors on a le sourire au coin de bout en bout (tout en portant un regard tendre et plein de compassion envers la pauvre Laoula ici...)

on est finalement assez proche d'Offenbach, mais je trouve que l'oeuvre est plus "touchante", je n'y vois pas non plus qu'une simple bouffonnerie (sans qualifier pour autant les œuvres d'Offenbach de "bouffonnerie").

Sud a déjà parlé de l'air des Pals, moi j'ai un petit faible pour l'air des baisers, dans lequel Lazuli et Laoula.

C'est pétillant, touchant, plein de naïveté..... trépignant

Enfin c'est vrai que parler de l'œuvre dans sa totalité après la première écoute m'est assez difficile, mais j'ai déjà pleins d'airs en tête, pleins d'airs en plus à programmer dans mon radio-réveil-CD

Vous ne parlez guère de sa musique pour piano que je suis en train de découvrir par Marcelle Meyer. C'est délicieux !

Délicieux est le mot. Le corpus pour piano est néanmoins assez réduit.

machinade a écrit:

Délicieux est le mot. Le corpus pour piano est néanmoins assez réduit.

De là, l'explication du faible engoûement car il n'y a pas grand chose à jetter dans ces compositions!!

et puis ça reste de la musique de piano

sud273 a écrit:

et puis ça reste de la musique de piano

Tes parents t'enchaînaient 5 heures par jour à ton piano ?

disons que c'est un peu comme la musique pour harmonica pour moi, un genre de sous-catégorie de la musique...
(et pour répondre à la question, non, ils auraient plutôt cherché à m'en arracher qu'à m'y enchaîner, mais ma mère jouait du piano aussi)

sud273 a écrit:

disons que c'est un peu comme la musique pour harmonica pour moi, un genre de sous-catégorie de la musique...

Et que Mozart, Chostakovitch ou d'autres (oui j'évite Chopin et Debussy ) lui ai laissé autant de pages importantes ne change rien à tes yeux?

pas vraiment, ça ne me paraît pas lié à l'instrument dans le cas de Mozart ou Chostakovich, ce serait plutôt Satie, Villa-lobos ou Tischenko qui me feraient douter, mais là encore, ce sont des exceptions. Je n'ai pas d'inclination particulière pour la musique d'orgue ou de harpe qui font montre des mêmes possibilités (voire supérieures dans le cas de l'orgue). C'est une niche un peu insignifiante que la musique de piano, en général réservée à ceux qui ne savent pas en sortir.

sud273 a écrit:

Je n'ai pas d'inclination particulière pour la musique d'orgue ou de harpe qui font montre des mêmes possibilités (voire supérieures dans le cas de l'orgue).

C'est vraiment très discutable ce que tu dis là, les possibilités de l'orgue et du piano sont très différentes, dire que celles de l'un ou de l'autre sont supérieures me paraît sujet à discussion.
Ensuite, tu ne te dis pas que si tous ces compositeurs s'y sont tant intéressés, c'est qu'il y avait matière?
Le répertoire du piano est quand même bien plus riche et varié que celui de la harpe ou de l'orgue.

sud273 a écrit:

C'est une niche un peu insignifiante que la musique de piano, en général réservée à ceux qui ne savent pas en sortir.

Là aussi je pense que tu te trompes complètement.
Le cas que tu décris existe, tout comme il y a les fanatiques du chant qui ne savent pas écouter autre chose que de l'opéra.
Il n'y a vraiment pas lieu de généraliser, on le voit bien en parcourant ce forum, non?

sud273 a écrit:

C'est une niche un peu insignifiante que la musique de piano, en général réservée à ceux qui ne savent pas en sortir.

Tu es en retard, le 1er avril est déjà bien passé !
C'est aussi lapidaire que Liszt quand il écrit (du moins lui prête-t-on la formule) : "le piano concentre et résume en lui l'art tout entier".

Frère Elustaphe a écrit:

Si, si, je trouve que la musique de piano (seul), c'est

J'ai écouté son oeuvre pour piano. Boff !
Je n'aime pas trop son style. Je peux tenter quoi pour aimer à votre avis?

À mon avis, rien, et c'est sans importance vu le côté anecdotique de ces oeuvres. Tu dirais que tu n'aimes pas du tout le piano de Schumann ou de Debussy, ce serait utile de tenter quelque chose, mais là, l'inaction s'impose.

Ok

machinade a écrit:

À mon avis, rien, et c'est sans importance vu le côté anecdotique de ces oeuvres.

On parle bien de l'oeuvre pour piano de Chabrier là ?
Les Dix pièces pittoresques sont le chef-d'oeuvre de "perfection discrète" (Cortot) qui fonde pratiquement le piano français !

Pour l'interprète, Marcelle Meyer, et basta.

D'ailleurs, comme je les ai en double , je fais don du coffret Marcelle Meyer musique française à qui le souhaite (Chabrier, Ravel, Debussy) - de préférence un mélomane désargenté

Le mélomane désargenté peut en attendant écouter Marcelle Meyer sur Youtube ...

Mariefran a écrit:

D'ailleurs, comme je les ai en double , je fais don du coffret Marcelle Meyer musique française à qui le souhaite (Chabrier, Ravel, Debussy) - de préférence un mélomane désargenté

Je suis désargenté moi ...

adriaticoboy a écrit:

machinade a écrit:

À mon avis, rien, et c'est sans importance vu le côté anecdotique de ces oeuvres.

On parle bien de l'oeuvre pour piano de Chabrier là ?
Les Dix pièces pittoresques sont le chef-d'oeuvre de "perfection discrète" (Cortot) qui fonde pratiquement le piano français !

"Anecdotique" n'est pas très bien choisi effectivement, dans la mesure où ces 10 pièces ont, de l'avis de beaucoup, jeté un pont entre Couperin et Rameau et le piano moderne. Elles sont donc un jalon historique, et sont une jolie collection variée et dynamique (j'ai d'ailleurs un peu de peine à croire qu'aucune ne puisse trouver grâce aux oreilles de Poulet, tant elles sont différentes entre elles). Néanmoins, à côté de Debussy et de Ravel, entre autres, tout redevables qu'ils soient à Chabrier, la production pianistique de Chabrier reste pour moi moins intéressante, moins prioritaire. Pour filer la comparaison que tu as faite, Chabrier fondant le piano français, je préfère nettement les étages nobles que les fondations, même si celles-ci sont importantes.

Poulet a écrit:

Mariefran a écrit:

D'ailleurs, comme je les ai en double , je fais don du coffret Marcelle Meyer musique française à qui le souhaite (Chabrier, Ravel, Debussy) - de préférence un mélomane désargenté

Je suis désargenté moi ...

Envoie-moi ton adresse

n'en crois rien il est agrégé de physique...
ou réclame une juste contrepartie avant

sud273 a écrit:

n'en crois rien il est agrégé de physique...
ou réclame une juste contrepartie avant

On ne gagne pas beaucoup en début de carrière

tss
arrête de te laisser abuser par les jeunes gens!
c'est quoi déjà ton code de carte bleue?

Je partage un peu le sentiment de Machinade : c'est une langue très originale, mais si on n'aime pas (je ne trouve pas ça extraordinaire non plus), ce n'est pas un drame : comme l'indiquent les titres, c'est très souvent du pittoresque léger, très bien écrit, mais sans la dimension poétique des autres oeuvres à programme du panthéon français (Debussy, Koechlin, Decaux, Cras, Le Flem, etc.).

sud273 a écrit:

tss
arrête de te laisser abuser par les jeunes gens!
c'est quoi déjà ton code de carte bleue?

J'ai pas passé l'agreg et la passerai pas

Je vais tenter de me procurer Gwendoline prochainement.

Et personne n'a écouté le reste de la musique de scène ?
Les opérettes ? (Fisch-ton-kan ; Une éducation manquée)
Briséïs ?

Crapio a écrit:

Et personne n'a écouté le reste de la musique de scène ?

Non.

Spoiler:

Briséïs, c'est majeur, l'oeuvre la plus sérieuse de la production de Chabrier, et d'une ampleur remarquable. Le disque paru chez Hyperion est très bon. Bien sûr, ils ne peuvent pas donner plus que ce qui a été écrit, c'est-à-dire l'acte I. En plus, l'intrigue, même si elle progresse un peu lentement, fait très envie.

Sinon, je recommanderais bien une Education Manquée, qui est vraiment très drôle (un peu leste aussi, mais en bien plus gentil que l'Etoile, plus proche de l'Heure Espagnole). Les airs de Gontran sont vraiment chouettes.

... et Mimi l'a magistralement enregistré !

DavidLeMarrec a écrit:

Crapio a écrit:

Et personne n'a écouté le reste de la musique de scène ?

Non.

Spoiler:

Evidemment.

Spoiler:

Merci David, je vais voir ce que propose la médiathèque.

C'est juste bizarre comme formulation, on dirait que tu attends confirmation.

Sud connaît très bien tout ça, mais il se fait rare en ce moment.

Comme personne n'avait évoqué ces oeuvres c'est ce que je supposais, ou alors suffisamment insignifiant pour qu'on ne les évoque pas.


En espérant qu'il revienne bientôt.
Ca me fait "penser" d'ailleurs que j'ai déjà Gwendoline.