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 Verdi - Otello

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aurele
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MessageSujet: Re: Verdi - Otello   verdi - Verdi - Otello - Page 15 EmptyJeu 30 Juin 2011 - 14:13

Wolferl a écrit:
Oui, j'ai choisi cette version faute de mieux, parce qu'en général l'équation Solti+Pavarotti+Te Kanawa me ferait fuir, attendant quelque chose de très froid et désincarné...

Mais je dois avouer qu'ici, grâce sans doute au fait que ce soit un live (issu d'une version de concert), c'est vraiment bien. Je n'ai pas de point de comparaison pour cet opéra, mais Pavarotti est très engagé, il donne moins l'impression de s'écouter joliment chanter, contrairement à d'habitude. Surprenant de sa part, mais une vraie réussite. Ah oui il faut aussi noter l'excellent Iago de Nucci !
Te Kanawa en revanche c'est toujours aussi plat dramatiquement, à tel point que j'ai passé une partie de début du dernier acte que je trouvais mortel...
Et la direction de Solti, ma foi, elle avait l'air très bien, claire et efficace.

Je ne sais pas par quel biais tu as écouté cette version mais il y a un certain choix sur les sites d'écoute en streaming notamment. La direction de Solti, en tout cas dans sa version de studio est généralement louée. Nucci est effectivement à ma connaissance un des grands Iago de la discographie/vidéographie. Il paraît qu'avec Muti à La Scala en DVD, c'est fantastique. Pavarotti n'a pas sur le papier la voix du rôle et chante le rôle dans une optique lyrique. Si tu dis qu'il s'implique, je veux bien te croire. Après, il y a Vickers et Domingo. J'ai déjà dit que j'aime moins Del Monaco qui est le 3e Otello que je connais.
Ce que tu dis sur Te Kanawa ne m'étonne guère. J'ai notamment écouté "A terra si nel livido fango" et aucune émotion ne passe, c'est extrêmement placide. Elle a interprété le rôle à la scène mais pour les Desdemona que je connais en entier, il y a beaucoup mieux, notamment Scotto et Tebaldi. J'aime beaucoup également Freni et je reconnais que Ricciarelli si elle n'atteint pas la même émotion que Scotto ou Freni est une très belle Desdemona sur le plan vocal avec Maazel. Il faut vraiment que j'écoute la version Serafin en entier avec l'étonnante Desdemona de Rysanek. Varady dans le peu que je connais est extrêmement investie et offre quelque chose de sublime vocalement. Il faut vraiment que j'écoute Margaret Price en entier dans ce rôle car il paraît que là aussi, on atteint au sublime, ce que je veux bien croire.
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aurele
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MessageSujet: Re: Verdi - Otello   verdi - Verdi - Otello - Page 15 EmptyJeu 30 Juin 2011 - 14:18

Cololi a écrit:
Pavarotti y est plus engagé que d'habitude c'est vrai.
Cependant je trouve que le rôle est bien plus poignant avec une ténor dramatique. Pavarotti fait ce qu'il y a de mieux à faire avec une voix lyrique comme la sienne.
Evidemment je te conseille Domingo en 1° lieue, et Vickers ensuite. Evite les autres, qui trop souvent se contente de vociférer.
Nucci c'est le meilleur Iago que j'ai entendu. Il n'en fait pas des tonnes, mais tout l'apsect venimeux et fantomatique de Iago est là.
Par contre le début du 4° acte, je te conseille de réécouter c'est un des sommets de de l'oeuvre. (je me souvient plus de ce qu'en fait Te Kanawa dans cette version) : la chanson du saule, et l'Ave Maria, qui contrastent de façon très efficace avec la fin très agitée et bruyante du 3° acte. La tension ne baisse en fait pas vraiment, car on sait bien que c'est littéralement sa dernière prière.

Del Monaco dans le live du Met que j'ai entendu offre quelques beaux instants de lyrisme et ne fait pas que vociférer. Cela tient du lieu commun. Ne connaissant pas Karajan I en entier, je peux juste dire que c'est moins vériste que dans les larges extraits du studio que j'ai pu entendre. Del Monaco ne fait pas dans la dentelle mais on a vraiment un Otello rendant parfaitement les accents de fureur du personnage. Je préfère évidemment la subtilité de Vickers et l'intensité d'un Domingo ponctuée néanmoins de sanglots parfois intempestifs et de choses pas toujours très propres dans les aigus.
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aurele
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MessageSujet: Re: Verdi - Otello   verdi - Verdi - Otello - Page 15 EmptyJeu 30 Juin 2011 - 14:29

Guillaume a écrit:
Et puis pour trouver une vraie Desdémone, je crois que tu sais quoi écouter :

verdi - Verdi - Otello - Page 15 0014ce39_medium

Mr. Green

Rysanek dans les extraits que je connais est fascinante mais c'est un rôle de composition pour elle et vocalement, ce n'est pas parfait à ma connaissance. Rysanek n'est pas totalement crédible à mon avis en tant que femme baffouée et victime de la jalousie d'Otello.
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Polyeucte
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MessageSujet: Re: Verdi - Otello   verdi - Verdi - Otello - Page 15 EmptyJeu 30 Juin 2011 - 14:36

Ah bon?? Parce que Desdemone doit forcément être unique?
Freni et Scotto ne composent pas du tout le même personnage, de même que Rysanek, Tebaldi, Vishnevskaya, Frittoli, Fleming...

La Desdemone de Rysanek est personnelle, très "blonde wagnérienne", large... et elle propose une incarnation passionnante!
Personnellement, j'aurai bien du mal à choisir une Desdemone entre celles que j'ai cité...

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MessageSujet: Re: Verdi - Otello   verdi - Verdi - Otello - Page 15 EmptyJeu 30 Juin 2011 - 14:57

On ne peut pas dire que Tebaldi compose vraiment un personnage. Tout repose sur la beauté de la voix, surtout dans le live que j'ai entendu et les phrasés superbes dont elle avait le secret. Scotto compose un personnage, ça c'est clair. D'ailleurs, il va falloir que j'écrive quelques lignes sur le live du Met dirigé par Levine avec Vickers et MacNeil que j'ai vu récemment. J'en avais vu des extraits auparavant et j'avais notamment parlé du duo de l'Acte III dans ce topic.
Freni est très belle physiquement dans le film de Karajan et c'est d'une très bonne tenue sur le plan vocal ainsi que dans le live de Kleiber de La Scala. L'Acte III est celui qui la met le plus en difficulté par manque d'assise dans les graves que Scotto possède mais elle reste néanmoins très touchante, sans que ce soit follement incarné, contrairement à Scotto. Après, je ne nie pas qu'il y a un investissement certain. J'avoue que la chanson du saule et la prière sont magnifiquement interprétées par ces 3 chanteuses. Il est difficile d'établir un classement pour moi.
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MessageSujet: Re: Verdi - Otello   verdi - Verdi - Otello - Page 15 EmptyJeu 30 Juin 2011 - 15:14

Ah si! Tebaldi compose un personnage avec une forte personnalité, sachant totalement rivaliser avec Otello!

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MessageSujet: Re: Verdi - Otello   verdi - Verdi - Otello - Page 15 EmptyJeu 30 Juin 2011 - 15:39

Polyeucte a écrit:
Ah si! Tebaldi compose un personnage avec une forte personnalité, sachant totalement rivaliser avec Otello!

C'est sans doute l'un des rôles parmi ceux dans lesquels je la connais en intégralité dans lequel elle s'implique le plus avec Leonora di Vargas.
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Figaro
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MessageSujet: Re: Verdi - Otello   verdi - Verdi - Otello - Page 15 EmptySam 2 Juil 2011 - 13:27

Bientôt chez Sony, en DVD, une captation du Met de New York, du 29/09/1978 dirigée par James Levine, avec :

Otello..................Jon Vickers
Desdemona...............Renata Scotto
Iago....................Cornell MacNeil
Emilia..................Jean Kraft
Cassio..................Raymond Gibbs
Lodovico................James Morris
Montàno.................Robert Goodloe
Roderigo................Andrea Velis
Herald..................Arthur Thompson

Conductor...............James Levine

Production..............Franco Zeffirelli
Stage Director..........Fabrizio Melano
Set designer............Franco Zeffirelli
Costume designer........Peter J. Hall


Dernière édition par Figaro le Sam 2 Juil 2011 - 13:47, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Verdi - Otello   verdi - Verdi - Otello - Page 15 EmptySam 2 Juil 2011 - 13:34

Figaro a écrit:
Bientôt chez Sony, en DVD, une captation du Met de New York, du 29/09/1978 dirigée par James Levine, avec :
Jon Vickers, Renata Scotto et Cornell MacNeil
ah ça! c'est un monument!!!!
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MessageSujet: Re: Verdi - Otello   verdi - Verdi - Otello - Page 15 EmptySam 2 Juil 2011 - 13:44

Figaro a écrit:
Bientôt chez Sony, en DVD, une captation du Met de New York, du 29/09/1978 dirigée par James Levine, avec :
Jon Vickers, Renata Scotto et Cornell MacNeil

C'est fantastique!!! J'ai vu récemment ce live car j'ai la vidéo mais la qualité d'image et même de son n'est pas optimale. Je vais peut être l'acheter en DVD lors de sa sortie.

La mise en scène de Zeffirelli est évidemment très classique mais fonctionne parfaitement. Je ne dis pas qu'il y a une direction d'acteurs poussée mais c'est inutile avec le trio Vickers, Scotto, MacNeil et en particulier les deux premiers qui jouent parfaitement.
La direction de Levine est théâtral, flamboyante, fantastique.

Vickers est encore meilleur que dans la version de studio de Karajan que je connais par le biais du film. La voix impressionne toujours. Il sait à la fois être autoritaire et bouleversant. On a vraiment un Otello tourmenté, tragique avec Vickers. En terme de chant, c'est superbe même si tout le monde ne peut pas aimer les nasalités de cette voix. Il fait de très belles nuances et ne tombe pas dans les excès comme Domingo ou Del Monaco en rajoutant des sanglots. On atteint à l'épure dans "Dio mi potevi" notamment et c'est encore plus bouleversant. Il a une présence scénique fantastique.
Scotto que je ne connaissais que dans des extraits de ce live et des extraits de la version Levine de studio est une Desdemona remarquable. C'est un rôle qu'elle a peu chanté à ma connaissance mais qui lui convient très bien. La voix n'est pas agressive dans les aigus comme dans les années 1980. Il y a un phrasé superbe, qualité qu'elle partage avec l'autre Renata. Sa confrontation avec Vickers au III est d'anthologie. C'est électrisant!!! Scotto est une Desdemona plus volontaire, pas victime. Toute sa grande scène au IV est magistralement interprétée. Le duo d'amour est lui aussi sublime et ses interventions à l'acte II avec cette tendresse sont magnifiques. Elle est extrêmement émouvante dans ce rôle. Il y a une expressivité constamment maintenue et un travail sur les nuances, les couleurs.
MacNeil est pour le moment l'un des meilleurs Iago que j'ai entendu. Il a lui aussi un impact physique et est très crédible. Il a un sens du verbe extraordinaire. Le registre aigu est très aisé. Il y a toujours un petit côté gris dans la voix à cette époque mais tout à fait supportable. Le brindisi, le "Credo" sont parfaits. "Era la notte" est interprété avec justesse également. Je n'ai pas encore entendu Tibbett encore qui est considéré comme étant le Iago parfait. MacNeil est autrement plus intéressant que Cappuccilli, beaucoup plus subtil et plus en voix que Glossop, meilleur que Warren qui n'en peut plus dans le live du Met que j'ai entendu.
Jean Kraft n'est pas une Emilia transparente, ce qui est rare pour être souligné. Elle donne un relief appréciable au personnage qui révèle tout de même les manigances de son époux.
Raymond Gibbs est un Cassio tout à fait convaincant.
James Morris est un Lodovico assez transparent.
Robert Goodloe, Andrea Velis et Arthur Thompson complètent efficacement la distribution.

Ce live est incontestablement à connaître.
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MessageSujet: Re: Verdi - Otello   verdi - Verdi - Otello - Page 15 EmptyLun 19 Sep 2011 - 15:15

Figaro a écrit:
Bientôt chez Sony, en DVD, une captation du Met de New York, du 29/09/1978 dirigée par James Levine, avec :

Otello..................Jon Vickers
Desdemona...............Renata Scotto
Iago....................Cornell MacNeil
Emilia..................Jean Kraft
Cassio..................Raymond Gibbs
Lodovico................James Morris
Montàno.................Robert Goodloe
Roderigo................Andrea Velis
Herald..................Arthur Thompson

Conductor...............James Levine

Production..............Franco Zeffirelli
Stage Director..........Fabrizio Melano
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Costume designer........Peter J. Hall


Regardé... ou plutôt écouté!

Musicalement, on est vraiment dans du très très haut niveau. Vickers est en bonnes conditions pour la date et du coup, son Otello, déjà passionnant chez Karajan gagne encore en majesté. La psychologie semble de plus en plus fouillée, allant chercher les recoins de son âme pour les montrer sur scène. Et vu que la voix suit particulièrement bien pour l'époque, on se trouve face à un homme immense et torturé! Scotto parfaite, sans la douceur d'une Freni, mais avec une immersion dans le théâtre rare. Le chant peut se faire strident, mais la chanteuse reste particulièrement impressionnante tant elle vit le personnage. Il faut dire qu'en plus, les deux chanteurs sont des bêtes de scènes! L'un comme l'autre semblent vivre leur personnage à fond! Plusieurs chanteurs disent avoir eu peur de Vickers lorsqu'ils chantaient avec lui. Et bien Scotto ne semble pas en avoir peur, allant tout le temps au conflit, vivant et brûlant dans une Desdémone hautement tragédienne. Leurs duos sont tout bonnement hallucinant de vérité et de tension, depuis leur postures jusque dans le moindre mouvement de main ou regard.
MacNeill est un peu fruste du coup à côté, avec un petit côté gueulard pas vraiment fin. Mais bon, le personnage est là.

Les autres chanteurs sont très bons globalement et une direction vive et énergique de Levine.

Le point noir maintenant... la réalisation de ce DVD! Si on pouvait attendre avec impatience la sortie de cette vidéo, on pouvait espérer un vrai travail réalisé par Sony. Rien de cela ici. Déjà le DVD ne propose que des sous-titres en anglais (qui sont heureusement en option!), mais en plus, la qualité vidéo reste assez limitée. Il semble que prendre le temps de restaurer la bande leur ait couté trop cher puisqu'on voit une image loin de la netteté qu'on peut trouver dans certaines captations de l'époque. Les couleurs sont parfois trop saturées, floutées, un halo sombre entourant le centre de l'image... En bref, ils n'ont fait aucun effort pour nous proposer la vidéo dans les meilleurs conditions.
Alors oui, il n'est pas cher du tout... bien sûr... mais vu la qualité au final... on reste un peu sur notre faim!

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MessageSujet: Re: Verdi - Otello   verdi - Verdi - Otello - Page 15 EmptyMer 15 Fév 2012 - 6:08

Après l'avoir visionné hier, j'allais parler de cette version DVD au Met avec Vickers, Scotto - dir. J.Levine... mais l'essentiel a été dit plus haut par Polyeucte, que je rejoins complètement.
Quant aux défauts techniques du report DVD, les qualités vocales, orchestrale et dramatiques de cette interprétation les font aisément oublier ! Une très belle version (devenue pour moi ma préférée, surtout pour Vickers et Scotto) avec l'intensité et les frémissements du live.
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MessageSujet: Re: Verdi - Otello   verdi - Verdi - Otello - Page 15 EmptyMar 29 Mai 2012 - 18:31

Otello a écrit:
ça c'est l'exemple de la version dont il est difficile de dire qu'elle est excellente ou qu'elle est mauvaise.
Belle prise de son, très flatteuse.
Direction de Chung: un peu molle à laquelle il manque une réelle pulsation (surtout quand on a dans l'oreille Karajan, Solti, Levine, Kleiber et Muti)
Domingo: très bien dramatiquement mais la voix n'est pas dans sa meilleure forme et se dérobe.
Studer: très belle vocalement mais totalement impavide (à l'image de la direction de Chung)
Leiferkus: totalement étranger au chant italien, il abuse d'une suraccentuation et d'effets peu appropriés qui font de lui une sorte de "méchant de chez Disney"; ça peut paraître efficace mais c'est vite lassant et frustrant.
Vargas et d'Arcangelo sont magnifiques et Graves une peu trop gutturale.
Au global, rien d'indigne (loin de là) mais rien de fabuleux non plus.

Ayant écouté cette version en entier, je peux enfin dire ce que j'en pense. Le chef globalement est meilleur dans les passages plus intimistes, je pense au duo d'Otello et Desdemona au I et à leur duo du III dans laquelle il rend plutôt bien la tension dans sa direction entre les deux personnages même si la fin est détestable, on se croirait dans une fanfare d'amateurs. Le brindisi au I notamment est plombé par une direction sans rythme, plan plan. On est loin de la direction de Karajan II qui est la version que j'ai entendue en entier, de Kleiber à La Scala et de Levine au Met (live vidéo avec Vickers, Scotto et MacNeil).
C'est le troisième Otello de Domingo que j'entends intégralement, après Kleiber Scala et Maazel. Il faudrait que je compare notamment avec son Otello avec Maazel. Il y a effectivement des problèmes dans l'aigu, le studio l'aide. "Esultate" évidemment est le passage qui le met le plus en difficulté, ce qui n'est pas du tout le cas pour un Del Monaco. Il a approfondi à mon avis la caractérisation du personnage même si je réécouterai depuis Kleiber et même Maazel. Par ailleurs, on a moins de sanglots voire quasiment aucun, ce qui est très appréciable. Même si on est en studio, il est très investi sur le plan dramatique. Il y a une vraie recherche dans la manière de fouiller le texte, je pense au "Dio mi potevi", merveilleusement chanté d'ailleurs avec un phrasé magnifique, qualité que l'on retrouve dans le duo du I. Les accents sont incroyables de vérité dramatique, déchirants, il est totalement le personnage. Je pense à "Niun mi tema" notamment. La couleur barytonnale du timbre ne me gêne aucunement, cela donne un relief supplémentaire au Lion. Beaucoup de sensibilité dans son interprétation. Un Otello majuscule tout simplement. Avec cet enregistrement, je le place à égalité avec l'Otello de Vickers, bien qu'ils soient très différents. Je le plaçais un peu en dessous auparavant.
Studer a une voix superbe, elle a un grave substantiel, ce que n'a pas Freni. C'est dramatiquement beaucoup moins intéressant qu'avec Scotto et Freni. A l'Acte I et à l'acte II, elle est peu marquante, je n'ai rien à redire sur le chant. Il faut attendre la confrontation du III avec Otello pour qu'elle se réveille, elle trouve des accents d'une certaine vérité dramatique et le personnage apparait plus. La fin du III tombe totalement à plat de son côté, je ne suis absolument pas touché. La chanson du saule et la prière sont exécutées en musicienne mais sans relief. Elle redevient intéressante dans la confrontation qui suit avec Otello. Elle n'a pas dû chanter le rôle à la scène, c'était un contrat de plus au disque tout simplement.
Leiferkus dans le brindisi a des sons assez laids même si c'est en place techniquement, c'est très ennuyeux néanmoins. Le "Credo" est caricatural dans les intonations et le rire final est vulgaire. J'aime bien ton image "méchant de chez Disney", c'est exactement cela. Dans l'ensemble, il en fait trop et n'est clairement pas subtil même si "Era la notte" est un des passages qu'il réussit le plus par exemple. Pour le moment, je ne suis pas gâté avec les Iago entendus voires vus par ailleurs, sauf avec McNeil mais il y a plus intéressant que lui car je pense que l'on peut qualifier sa composition de très sommaire. Il faudra que j'entende notamment Fischer-Dieskau, Bacquier et Milnes dans l'intégralité du rôle, je les connais un peu tous les trois par extraits, surtout le dernier.
Seconds rôles plutôt luxueux, je pense surtout au Cassio de Vargas, très bien chantant. D'Arcangelo n'est pas très marquant même si je n'ai rien à lui reprocher, même chose pour Graves.
Ta conclusion sur la version est tout à fait exacte. Je conseillerais l'écoute de cette version uniquement pour Domingo.
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DavidLeMarrec
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MessageSujet: Re: Verdi - Otello   verdi - Verdi - Otello - Page 15 EmptyMar 3 Sep 2013 - 20:09

Polyeucte a écrit:
Cololi a écrit:
C'est la réflexion que je me suis faite ! Et ça me paraît très juste.
C'était très beau l'Otello d'Alagna d'ailleurs (je ne connais pas les extraits d'Alvarez).
Alagna oui... mais je préfère Alvarez... drunken(c'est dans son récital Verdi... un vrai bonheur pour les oreilles ce récital! Very Happy)
http://www.musicme.com/#/Compilation/The-Verdi-Tenor-0028947814429.html

Et on trouve quelques critiques à droite ou à gauche plutôt toutes très positives...

bAlexb a écrit:
C'est l'adéquation (ce que je suis tout prêt à croire parce que j'aime l'ambre réchauffée d'un benjoin entêtant dans ce rôle) qui semble les fasciner ; ce qui était peut-être moins le cas d'Alvarez ou Alagna à leurs yeux verdi - Verdi - Otello - Page 15 2661413304.
Mais cette adéquation vient d'où? parce que mis à part le côté très barytonnal de la voix (Alvarez aussi peut assombrir... sauf qu'il sait aussi alléger lui! Mr.Red) je cherche un peu les atouts de cet Otello. Pas vraiment d'aigus triomphants ou implacables, une puissance solide mais loin d'écraser l'orchestre... alors oui, il y a "l'intelligence" du chanteur... mais ça ne fait pas tout pour un rôle et particulièrement pour Otello!
Et je dirais même au contraire que pour moi, Otello avec Kaufmann est la fausse bonne idée. Car c'est quand il cherche à sortir de son côté "j'ai une voix sombre moi" qu'il arrive à faire de belles choses... il retrouve un naturel qui est écrasé par cette volonté de se montrer plus virile que la moyenne Question?
Cololi a écrit:
Complètement d'accord.

Il est à l'heure actuelle très loin du rayonnement d'un Domingo ou des rugissement d'un Vickers.
Hors c'est inévitablement à eux qu'on pense dans ce rôle (sans parler de del Monaco).
bAlexb a écrit:
Polyeucte a écrit:
bAlexb a écrit:
C'est l'adéquation (ce que je suis tout prêt à croire parce que j'aime l'ambre réchauffée d'un benjoin entêtant dans ce rôle) qui semble les fasciner ; ce qui était peut-être moins le cas d'Alvarez ou Alagna à leurs yeux verdi - Verdi - Otello - Page 15 2661413304.
Mais cette adéquation vient d'où? parce que mis à part le côté très barytonnal de la voix (Alvarez aussi peut assombrir... sauf qu'il sait aussi alléger lui! Mr.Red) je cherche un peu les atouts de cet Otello. Pas vraiment d'aigus triomphants ou implacables, une puissance solide mais loin d'écraser l'orchestre... alors oui, il y a "l'intelligence" du chanteur... mais ça ne fait pas tout pour un rôle et particulièrement pour Otello!
Et je dirais même au contraire que pour moi, Otello avec Kaufmann est la fausse bonne idée. Car c'est quand il cherche à sortir de son côté "j'ai une voix sombre moi" qu'il arrive à faire de belles choses... il retrouve un naturel qui est écrasé par cette volonté de se montrer plus virile que la moyenne Question?
Je ne sais pas ce que la brève qualifie d'adéquation ; je proposais une piste de lecture.
Moi, pour me goût, les Otello claironnants, abusant du squillo, je n'apprécie pas ; j'y aime les textures épaisses, le cuivre largement martelé aux couleurs rougeoyantes, etc. Mais c'est mon goût ; au-delà, je pense que l'image d'Otello a été en partie abîmée dès la création par Tamagno, organe somptueux mais fort ténor seulement (au moins pour ce qu'on en garde au disque qui est à entendre, par ailleurs). Donc Cossutta oui ; Vinay absolument, Kaufmann je veux entendre.
C'est intéressant de voir où tu places le "naturel" de Kaufmann ; le son a quand même toujours été très sombre/sombré, l'émission centrée vers le bas qui est, à mon goût, son registre le plus efficace, le plus immédiatement parlant. Cela s'amplifie aujourd'hui, c'est vrai ; mais ce n'est qu'une affaire de développement, l'empreinte a toujours été là (cf. son Florestan avec Harnoncourt déjà ; même son Jacquino en 98 sur YT). C'est plutôt lorsqu'il "éclaire" son timbre qu'il me paraît si ce n'est moyen, du moins pas meilleur qu'un autre (là, la concurrence est extrêmement rude).
A contrario, je ne dirais pas comme le critique de Diapason que Manrico, par exemple, paraît avoir été écrit pour lui. Qu'il sache tirer la partition à lui (ce que d'aucuns considèrent comme une trahison, en soi) est une chose ; comme le fait que ce soit convaincant à mes oreilles. Mais là comme ailleurs la réussite vient d'une parfaite construction où le naturel, la spontanéité sont mêlés à une infinité d'autres facteurs qu'il décrit par ailleurs très bien lui-même (cf. Diapason, toujours).
Polyeucte a écrit:
bAlexb a écrit:
Moi, pour me goût, les Otello claironnants, abusant du squillo, je n'apprécie pas ; j'y aime les textures épaisses, le cuivre largement martelé aux couleurs rougeoyantes, etc. Mais c'est mon goût ; au-delà, je pense que l'image d'Otello a été en partie abîmée dès la création par Tamagno, organe somptueux mais fort ténor seulement (au moins pour ce qu'on en garde au disque qui est à entendre, par ailleurs). Donc Cossutta oui ; Vinay absolument, Kaufmann je veux entendre.
Ah oui, on est pas d'accord sur nos Otello je crois! hehe
Pour moi c'est vraiment du côté de Vickers, Del Monaco ou même McCracken par exemple pour les anciens...
Pour les récents, c'est plus Galouzine ou Antonenko... mais bon...

Citation :
C'est intéressant de voir où tu places le "naturel" de Kaufmann ; le son a quand même toujours été très sombre/sombré, l'émission centrée vers le bas qui est, à mon goût, son registre le plus efficace, le plus immédiatement parlant. Cela s'amplifie aujourd'hui, c'est vrai ; mais ce n'est qu'une affaire de développement, l'empreinte a toujours été là (cf. son Florestan avec Harnoncourt déjà ; même son Jacquino en 98 sur YT). C'est plutôt lorsqu'il "éclaire" son timbre qu'il me paraît si ce n'est moyen, du moins pas meilleur qu'un autre (là, la concurrence est extrêmement rude).
Oui, sa voix est sombre à la base, mais j'ai l'impression qu'il se force un peu à la rendre plus sombre par moments...
Dans Parsifal au MET par exemple, j'ai été particulièrement surpris parce que là le timbre n'était noyé sous la sombritude... J'ai entendu quelque chose d'assez sombre bien sûr, mais pas forcé comme j'ai l'impression de l'entendre quand il chante d'autres roles... (Siegmund par exemple Question?)

Citation :
A contrario, je ne dirais pas comme le critique de Diapason que Manrico, par exemple, paraît avoir été écrit pour lui. Qu'il sache tirer la partition à lui (ce que d'aucuns considèrent comme une trahison, en soi) est une chose ; comme le fait que ce soit convaincant à mes oreilles. Mais là comme ailleurs la réussite vient d'une parfaite construction où le naturel, la spontanéité sont mêlés à une infinité d'autres facteurs qu'il décrit par ailleurs très bien lui-même (cf. Diapason, toujours).
Ah mais de toute façon, dans tous ces rôles qui demandent de l'éclat, je n'y arrive pas avec lui... manque de lumière, de soleil dans le timbre... Question?
bAlexb a écrit:
Polyeucte a écrit:
Ah mais de toute façon, dans tous ces rôles qui demandent de l'éclat, je n'y arrive pas avec lui... manque de lumière, de soleil dans le timbre... Question?
Ce que je respecte absolument mais... un bronze patiné peut avoir énormément d'éclat, tu sais Wink !
Cololi a écrit:
bAlexb a écrit:
Polyeucte a écrit:
Ah mais de toute façon, dans tous ces rôles qui demandent de l'éclat, je n'y arrive pas avec lui... manque de lumière, de soleil dans le timbre... Question?
Ce que je respecte absolument mais... un bronze patiné peut avoir énormément d'éclat, tu sais Wink !
Il y a plein de voix de ténor qui sont en bronze ! Toutes on de l'éclat à divers degré. Sauf celle de Jonas Kaufmann. Et c'est pour ça que son pb est technique ... et non pas biologique.
Polyeucte a écrit:
bAlexb a écrit:
Ce que je respecte absolument mais... un bronze patiné peut avoir énormément d'éclat, tu sais Wink !
Ah mais je suis d'accord... Galouzine actuellement, c'est du bronze sacrément patiné... mais ça conserve à mes oreilles une certaine luminosité... oui, c'est difficile à comprendre ce que je veux dire....

Bon, je reprends... Galouzine a pour lui un métal assez rond et soyeux au final... donc il peut réfléchir la lumière. C'est dans ce sens que je trouve ça quand même un peu lumineux...
Alors que Kaufmann, j'ai l'impression d'un matériaux brut de décoffrage, qui du coup ne coule pas, ne reflète pas...

Et ce côté brut plus le côté hyper sombre... ça ne me va pas du tout dans un répertoire où j'attends un minimum d'éclat dans la voix...
bAlexb a écrit:
Polyeucte a écrit:
Et ce côté brut plus le côté hyper sombre... ça ne me va pas du tout dans un répertoire où j'attends un minimum d'éclat dans la voix...
Au moins pour Otello, je pense que ça peut être une piste vraiment intéressante à suivre ; parce qu'il me semble qu'il est en capacité de superposer justement cette incandescence (moi j'entends vraiment du rayonnement) brute, comme tu le qualifies, et la dimension plus intime/psychologique du personnage torturé... sans nécessairement avoir besoin de recourir à un jeu expressionniste (ces sanglots qui déparent tellement d'interprétations ; a contrario, voir la rectitude de la ligne sans effets de Cossutta qui chante réellement le rôle de bout en bout). Mais je le redis, c'est affaire de goût et je ne discute pas du tout les tiens !
L'Otello de Verdi/Boito doit-il être shakespearien ? Ça c'est une bonne question. Moi j'aurais tendance à placer la lumière du côté de Desdemona et de Cassio ; la bigarrure au I seul, autour du "fuoco di gioia" (mais cette question n'a pas forcément sa place ici silent).
Polyeucte a écrit:
bAlexb a écrit:
Au moins pour Otello, je pense que ça peut être une piste vraiment intéressante à suivre ; parce qu'il me semble qu'il est en capacité de superposer justement cette incandescence (moi j'entends vraiment du rayonnement) brute, comme tu le qualifies, et la dimension plus intime/psychologique du personnage torturé... sans nécessairement avoir besoin de recourir à un jeu expressionniste (ces sanglots qui déparent tellement d'interprétations ; a contrario, voir la rectitude de la ligne sans effets de Cossutta qui chante réellement le rôle de bout en bout). Mais je le redis, c'est affaire de goût et je ne discute pas du tout les tiens !
Oh mais mes goûts sont discutables, tu sais bien! hehe
Emporté dans mon blabla, j'avais oublié qu'on parlait d'Otello... (j'étais parti sur d'autres rivages verdiens Embarassed)
Là pour Otello, si il le fait avec sa voix "naturelle", c'est à dire sans forcer sur le côté voix sombre et torturée, ça peut être intéressant en effet (n'était un côté claquant qui risque de manquer Confused). Mais si il veut grossir la voix et assombrir comme le font certains (Domingo par moments Confused) j'ai très peur...

Citation :
L'Otello de Verdi/Boito doit-il être shakespearien ? Ça c'est une bonne question. Moi j'aurais tendance à placer la lumière du côté de Desdemona et de Cassio ; la bigarrure au I seul, autour du "fuoco di gioia" (mais cette question n'a pas forcément sa place ici silent).
Ah mais bien sûr! Desdemona est  la lumière et doit être la lumière de l'opéra... Very Happy
Cololi a écrit:
Polyeucte a écrit:
Mais si il veut grossir la voix et assombrir comme le font certains (Domingo par moments Confused) j'ai très peur...
tutut tutut tutut carton rouge 
bAlexb a écrit:
Polyeucte a écrit:
Oh mais mes goûts sont discutables, tu sais bien! hehe
Les miens étant de toute évidence complètement déclassés (soit la mauvaise voix pour le mauvais rôle, soit des instruments hors-d'âges, soit des styles inappropriés, etc.), je ne vais te jeter la pierre hehe !
Polyeucte a écrit:
Cololi a écrit:
Polyeucte a écrit:
Mais si il veut grossir la voix et assombrir comme le font certains (Domingo par moments Confused) j'ai très peur...
tutut tutut tutut carton rouge 
Ecoute son "Dio, mi potevi"... c'est outrageusement barytonné alors que justement Verdi voulait ça "sans effet" ou un truc dans le genre...

bAlexb a écrit:
Les miens étant de toute évidence complètement déclassés (soit la mauvaise voix pour le mauvais rôle, soit des instruments hors-d'âges, soit des styles inappropriés, etc.), je ne vais te jeter la pierre hehe !
mains 
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MessageSujet: Re: Verdi - Otello   verdi - Verdi - Otello - Page 15 EmptyMar 3 Sep 2013 - 20:19

Polyeucte a écrit:
Alagna oui... mais je préfère Alvarez... drunken(c'est dans son récital Verdi... un vrai bonheur pour les oreilles ce récital! Very Happy)
http://www.musicme.com/#/Compilation/The-Verdi-Tenor-0028947814429.html

Et on trouve quelques critiques à droite ou à gauche plutôt toutes très positives...
Je n'aime pas beaucoup ce récital d'Alagna... quand même très métallique tout ça, et puis déjà la volonté d'élargir le timbre, quitte à l'altérer. Il a très bien équilibré ces prétentions ailleurs, en l'arrondissant, mais ici, j'entends en quelque sorte les défauts de son ancienne voix (un peu dure) et de la nouvelle (moins bien timbré, manières pas toujours de bon goût...).

Quant à Álvarez, je ne suis pas convaincu non plus, en voulant sonner plus dramatique, il éteint complètement la lumière de son timbre – les aigus sont radieux... et puis soudain tout est sous l'étouffoir.

Pour moi, et pour une fois j'aurai Otello à mon côté, le modèle est vraiment le créateur du rôle (Tamagno, donc). Celui-ci, on peut l'entendre... et alors, c'est fascinant... beaucoup d'effets qu'on qualifierait par la suite d'expressionnistes (terme manifestement inapproprié vu qu'ils existaient bien avant l'expressionnisme), mais une clarté extraordinaire, de timbre comme de diction. Les voyelles sont complètement ouvertes assez tôt sous le passage, la souplesse prime sur la vaillance... Et le plus étonnant est que ça ne sonne pas du tout décalé en Otello, parce que toute l'expression concourt à donner un aspect un peu étrange et survolté à son personnage.
Dommage qu'on n'ait pas tout, parce que je n'ai pas trouvé mieux.

En tout cas, ça bat complètement en brèche le stéréotype de la voix dramatique pour ce rôle... tant qu'il y a du mordant, ça fonctionne très bien, pas besoin de faire entrer les wagnériens pour autant.

Quant à Kaufmann, j'avoue ne pas avoir d'opinion sans l'avoir entendu ; mais je ne doute pas qu'il soit encore une fois capable d'être étonnant et convaincant.
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MessageSujet: Re: Verdi - Otello   verdi - Verdi - Otello - Page 15 EmptyMar 3 Sep 2013 - 20:58

DavidLeMarrec a écrit:
Pour moi, et pour une fois j'aurai Otello à mon côté, le modèle est vraiment le créateur du rôle (Tamagno, donc). Celui-ci, on peut l'entendre... et alors, c'est fascinant... beaucoup d'effets qu'on qualifierait par la suite d'expressionnistes (terme manifestement inapproprié vu qu'ils existaient bien avant l'expressionnisme), mais une clarté extraordinaire, de timbre comme de diction. Les voyelles sont complètement ouvertes assez tôt sous le passage, la souplesse prime sur la vaillance...
Je croyais que Verdi n'était pas complètement convaincu, justement scratch ? Peut-être d'ailleurs pour les raisons que tu énonces.
(Pour le coup, avec les qualités d'élocution et la clarté que tu décris, c'est plutôt dans Arnold ou Chénier, où il est documenté, qu'il m'intéresse ; pour sa franchise notamment, mais c'est un autre débat.)
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MessageSujet: Re: Verdi - Otello   verdi - Verdi - Otello - Page 15 EmptyMar 3 Sep 2013 - 21:10

Polyeucte a écrit:
Cololi a écrit:
Polyeucte a écrit:
Mais si il veut grossir la voix et assombrir comme le font certains (Domingo par moments Confused) j'ai très peur...
tutut tutut tutut carton rouge 
Ecoute son "Dio, mi potevi"... c'est outrageusement barytonné alors que justement Verdi voulait ça "sans effet" ou un truc dans le genre...
C'est noté voce sfogata (« voix étouffée »), donc pas exactement sans effet. Smile On peut discuter ensuite de l'adéquation de tel ou tel effet à cette consigne, c'est vrai.

bAlexb a écrit:
Je croyais que Verdi n'était pas complètement convaincu, justement scratch ?
Je plaisantais, en fait. Smile Quelle que soit l'opinion de Verdi, je doute que ce soit la came privilégiée d'Otello – mais ça fait tellement de bien d'être d'accord, il n'y a pas de mal à se forcer quelquefois.


Citation :
(Pour le coup, avec les qualités d'élocution et la clarté que tu décris, c'est plutôt dans Arnold ou Chénier, où il est documenté, qu'il m'intéresse ; pour sa franchise notamment, mais c'est un autre débat.)
Des Arnold clairs, on en a plein les cartons... Chénier, oui, ça manque un peu plus, parce qu'on ne croise pas tous les jours des poètes dans le rôle... mais il faut dire qu'avec ce livret et cette musique, on peut difficlement embaucher autre chose qu'un vaillant bûcheron.
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MessageSujet: Re: Verdi - Otello   verdi - Verdi - Otello - Page 15 EmptyMar 3 Sep 2013 - 21:33

DavidLeMarrec a écrit:
Des Arnold clairs, on en a plein les cartons...
C'est pas pour autant qu'il faut faire la fine bouche, non ? Et puis ça justifie la filiation verdi - Verdi - Otello - Page 15 2661413304.
Je Arrow ; c'est pas l'Otello de Rossini, ici !
(Je vais pas partir comme ça : /watch?v=Lq0K9J4ozJM et /watch?v=ZUrHT9RrOMY Wink !)


Dernière édition par bAlexb le Mar 3 Sep 2013 - 21:39, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Verdi - Otello   verdi - Verdi - Otello - Page 15 EmptyMar 3 Sep 2013 - 21:34

DavidLeMarrec a écrit:

Des Arnold clairs, on en a plein les cartons... Chénier, oui, ça manque un peu plus, parce qu'on ne croise pas tous les jours des poètes dans le rôle... mais il faut dire qu'avec ce livret et cette musique, on peut difficlement embaucher autre chose qu'un vaillant bûcheron.
Sauf quand on a Alvarez sous la main! Mr.Red (non, je ne fais pas une fixette sur Alvarez... mais il était vraiment très bien à Bastille! Very Happy)
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MessageSujet: Re: Verdi - Otello   verdi - Verdi - Otello - Page 15 EmptyMar 3 Sep 2013 - 21:49

Le problème est qu'Álvarez fait un peu son syndrome Manrico dans cet extrait : au lieu de rester sur ses équilibres habituels, il élargit inutilement et "tue" le timbre.

bAlexb a écrit:
C'est pas pour autant qu'il faut faire la fine bouche, non ?
Bien sûr ; mais ce qui fait son prix est davantage sa façon vraiment différente de chanter un rôle qui est perçu de façon diamétralement opposée. Et de surcroît, il a le bon goût de le faire comme je le voudrais.
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MessageSujet: Re: Verdi - Otello   verdi - Verdi - Otello - Page 15 EmptyDim 20 Avr 2014 - 11:16

verdi - Verdi - Otello - Page 15 Chung15


J’avais toujours boudé cette version pour son côté très commercial. Pourtant, l’écoute de cet album a été une bonne surprise.
C’est clairement le meilleur Otello de Domingo. En 1994 la voix convient idéalement au rôle, elle est belle et ronde et s’est élargie avec la fréquentation des rôles wagnériens. Domingo livre une interprétation très subtile et fine du personnage très loin de ses premiers Otello où il avait tendance à en faire des tonnes. Le 2ème acte particulièrement est époustouflant.
Sergei Leiferkus est un bon Iago, sa voix se prête parfaitement au rôle de méchant. On peut lui reprocher un manque de puissance et d’assise dans le grave. Mais c’est très convainquant, même si pour ma part je préfère plus de subtilité dans ce rôle.
Studer se contente souvent de la beauté de son instrument ; ce n’est qu’à l’acte IV qu’elle se réveille vraiment. Par contre j’ai trouvé son italien très approximatif.
Très belle direction de Chung,  les seconds rôles sont très bien distribués avec une mention spéciale pour Emilia. Les chœurs sont excellents.
Un album qui m’a convaincu.
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MessageSujet: Re: Verdi - Otello   verdi - Verdi - Otello - Page 15 EmptyDim 20 Avr 2014 - 12:15

En même temps, des seconds rôles tenus par Michael Schade, Ramon Vargas, Ildebrando D'archangelo, et Denyce Graves, au moins sur le paier, ça le fait, non ?
Moi j'ai toujours aimé cette version, et, de plus, quelle direction de Myung-Whun Chung, transparente, tendue, sans effet ; me rappelle un peu celle d'Alain Lombard.
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MessageSujet: Re: Verdi - Otello   verdi - Verdi - Otello - Page 15 EmptyDim 20 Avr 2014 - 12:46

Merci pour ces impressions calixte1978.

Tu as peut-être vu mon avis plus haut dans le topic.
Concernant la direction du chef, j'avais émis quelques réserves.
Effectivement, connaissant plusieurs Otello de Domingo, c'est son meilleur dans ceux que j'ai entendus à ce jour. Je ne connais pas encore en entier les lives en DVD : Covent Garden/Solti, Met/Levine et Scala/Muti. J'avoue être surtout intéressé par Scala/Muti car avec Solti, on a Te Kanawa qui est une chanteuse que je trouve souvent ennuyante et on retrouve Leiferkus dont je n'avais pas aimé le Iago avec Chung justement. Levine a malheureusement un mauvais Iago me semble-t-il en la personne de James Morris.
Pour Studer, rien à redire à ce que tu écris.
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MessageSujet: Re: Verdi - Otello   verdi - Verdi - Otello - Page 15 EmptyDim 20 Avr 2014 - 14:30

Pierre75013 a écrit:
En même temps, des seconds rôles tenus par Michael Schade, Ramon Vargas, Ildebrando D'archangelo, et Denyce Graves, au moins sur le paier, ça le fait, non ?

Oui, la distribution des seconds rôles est luxueuse.
Pierre75013 a écrit:
Moi j'ai toujours aimé cette version, et, de plus, quelle direction de Myung-Whun Chung, transparente, tendue, sans effet ; me rappelle un peu celle d'Alain Lombard.

Je ne vois pas trop le lien avec Lombard, que je ne connais pas dans cette oeuvre.  La direction de Myung-Whun Chung est "Transparente, tendue, sans effet" je pense la même chose avec un bémol, un petit manque d'instensité dramatique dans le IVème  acte.

aurele a écrit:
Merci pour ces impressions calixte1978.

Tu as peut-être vu mon avis plus haut dans le topic.
Non, quelle page?

aurele a écrit:
Concernant la direction du chef, j'avais émis quelques réserves.
Effectivement, connaissant plusieurs Otello de Domingo, c'est son meilleur dans ceux que j'ai entendus à ce jour. Je ne connais pas encore en entier les lives en DVD : Covent Garden/Solti, Met/Levine et Scala/Muti. J'avoue être surtout intéressé par Scala/Muti car avec Solti, on a Te Kanawa qui est une chanteuse que je trouve souvent ennuyante et on retrouve Leiferkus dont je n'avais pas aimé le Iago avec Chung justement. Levine a malheureusement un mauvais Iago me semble-t-il en la personne de James Morris.
Pour Studer, rien à redire à ce que tu écris.

Je te trouve dure avec Te Kanawa et Leiferkus; ils assurent quand même!
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MessageSujet: Re: Verdi - Otello   verdi - Verdi - Otello - Page 15 EmptyDim 20 Avr 2014 - 16:18

Calixte1978, même page que ton commentaire donc la dernière.
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MessageSujet: Re: Verdi - Otello   verdi - Verdi - Otello - Page 15 EmptyDim 20 Avr 2014 - 17:21

aurele a écrit:
Calixte1978, même page que ton commentaire donc la dernière.

Oui, j'avais pas lu, je suis plus enthousismé par cette version que toi visiblement, malgré quelques réserves. Mais la discographie ne nous propose pas un ou des Otello de référence du moins en stéréo.
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MessageSujet: Re: Verdi - Otello   verdi - Verdi - Otello - Page 15 EmptyDim 20 Avr 2014 - 18:49

Pour ce qui est de Lombard, le point commun était un orchestre français....(peu-être un style de diection ?)
http://www.amazon.fr/philharmonie-Bratislava-chanteurs-Giacomini-Manuguerra/dp/B004G0YRSG
Je l'avais également vu il y a bien longtemps à l'Opéra Garnier diriger et le travail de Chung me semble très proche, voila.
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MessageSujet: Re: Verdi - Otello   verdi - Verdi - Otello - Page 15 EmptyDim 20 Avr 2014 - 20:15

merci pour ces précisions Pierre!  Smile 
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MessageSujet: Re: Verdi - Otello   verdi - Verdi - Otello - Page 15 EmptyDim 20 Avr 2014 - 22:10

Il faudra que j'entende un jour en entier une version avec Vinay, la version Serafin et la version Barbirolli notamment, pour Fischer-Dieskau que j'aime beaucoup chez Verdi, pour Jones concernant cette dernière version.

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MessageSujet: Re: Verdi - Otello   verdi - Verdi - Otello - Page 15 EmptyLun 21 Avr 2014 - 0:22

aurele a écrit:
Levine a malheureusement un mauvais Iago me semble-t-il en la personne de James Morris.

Tu dis ça d'après des extraits?
Ce n'est peut-être pas un des plus grands interprètes du rôle, mais il n'est pas mauvais.
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MessageSujet: Re: Verdi - Otello   verdi - Verdi - Otello - Page 15 EmptyLun 21 Avr 2014 - 9:21

Xavier a écrit:
aurele a écrit:
Levine a malheureusement un mauvais Iago me semble-t-il en la personne de James Morris.

Tu dis ça d'après des extraits?
Ce n'est peut-être pas un des plus grands interprètes du rôle, mais il n'est pas mauvais.

Pas mauvais mais un peu quelconque comparé aux meilleurs titulaires du rôle. Pour un très grand Iago, mieux vaut écouter Renato Bruson, d'une noirceur impressionnante et bien plus idiomatique. On le trouve dans l'Otello de Mehta avec Domingo (en voix superlative et avec des nuances comparables à l'enregistrement de Chung mais avec la spontanéité du direct en plus et des subtilités en voix mixte assez inhabituelles chez lui : c'est, à mon avis, son plus grand disque) et Tomowa-Sintow (bien plus engagée que Studer qui reste au demeurant une assez belle Desdémone, un peu indifférente malheureusement). Ce "live" dirigé par un Mehta des grands jours (un compromis étonnant entre le narcissisme sonore de Karajan et la rigueur rythmique d'un Toscanini) a été réédité chez Orféo dans un son splendide :

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aurele
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MessageSujet: Re: Verdi - Otello   verdi - Verdi - Otello - Page 15 EmptyLun 21 Avr 2014 - 10:01

Une des grandes Desdemona que j'ai entendue uniquement en extraits dans un live dirigé par Kleiber est Julia Varady. Il me semble qu'il existe au moins un live avec Cossutta. Le live de Muti avec Cossutta, Bruson et Scotto doit valoir le coup également, surtout que j'adore la Desdemona de Scotto.
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MessageSujet: Re: Verdi - Otello   verdi - Verdi - Otello - Page 15 EmptyLun 21 Avr 2014 - 10:58

aurele a écrit:
Une des grandes Desdemona que j'ai entendue uniquement en extraits dans un live dirigé par Kleiber est Julia Varady.

Pour Varady, l'offre ne manque pas ; et si sa Desdemona (pugnace, très incarnée ; ce n'est pas chez elle qu'il faudra chercher des opalescences esthétisantes) n'est pas régulièrement distribuée, on a au moins deux enregistrements plus ou moins facilement trouvables :
- Stuttgart 86 : Atlantov, Raffell, dir. Kulka
- Vienne 95 : Giacomini, Leiferkus, dir. Badea
Et c'est effectivement à connaître ; comme tous les Verdi de Varady, j'ai envie de dire (comme tout Varady, en fait) !
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MessageSujet: Re: Verdi - Otello   verdi - Verdi - Otello - Page 15 EmptyLun 21 Avr 2014 - 11:46

Je connais notamment ses deux disques Verdi chez Orfeo et j'en avais touché quelques mots dans le topic consacré à cette soprano.
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MessageSujet: Re: Verdi - Otello   verdi - Verdi - Otello - Page 15 EmptyLun 21 Avr 2014 - 12:06

aurele a écrit:
Je connais notamment ses deux disques Verdi chez Orfeo et j'en avais touché quelques mots dans le topic consacré à cette soprano.

Même formidablement chantés et formidablement vécus (et vraiment dirigés, ce qui permet de dépasser le traditionnel saucissonnage des récitals de studios ; par rapport à la norme verdienne "courante"), il y a surtout une galerie de portraits extrêmement complète, en intégrales (Abigaille, les deux Leonora, Odabella, Violetta, Elisabeth, Aida, etc.) qui disent quelle vocaliste supérieure (et supérieurement durable) a été Varady dans ce répertoire ; ce qui évidemment n'a intéressé personne, aucun studio (il valait mieux fixer quelque Italienne sous couvert de morbidezza) et n'intéresse toujours pas, aujourd'hui, à la hauteur de la qualité du legs (dans une acception double : enseignement et générosité).
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DavidLeMarrec
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MessageSujet: Re: Verdi - Otello   verdi - Verdi - Otello - Page 15 EmptyLun 21 Avr 2014 - 13:12

Concernant la version Chung, je n'entends pas du tout la même chose que Calixte et Pierre. Chung est quand même très bruyant dans les tutti (c'est-à-dire la moitié du temps). Et puis Domingo subtil... il ajoute des cris (exaltants, certes) partout, il paraît toujours prêt à dévorer tout le monde – alors que le personnage a ses contrastes.

Certes, ce n'est pas leur faute si le livret est mal écrit et la musique orchestrée avec les pieds, mais je ne les citerais pas pour autant en parangons de finesse – ce qui n'empêche pas que ce soit une version très convainquante où Domingo est électrique (il fait les mêmes choses avec Levine-Sony, je le trouve meilleur un peu plus jeune avec une voix plus brillante, on est au seuil de son doux déclin ici).
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MessageSujet: Re: Verdi - Otello   verdi - Verdi - Otello - Page 15 EmptyLun 21 Avr 2014 - 13:31

bAlexb a écrit:
aurele a écrit:
Je connais notamment ses deux disques Verdi chez Orfeo et j'en avais touché quelques mots dans le topic consacré à cette soprano.

Même formidablement chantés et formidablement vécus (et vraiment dirigés, ce qui permet de dépasser le traditionnel saucissonnage des récitals de studios ; par rapport à la norme verdienne "courante"), il y a surtout une galerie de portraits extrêmement complète, en intégrales (Abigaille, les deux Leonora, Odabella, Violetta, Elisabeth, Aida, etc.) qui disent quelle vocaliste supérieure (et supérieurement durable) a été Varady dans ce répertoire ; ce qui évidemment n'a intéressé personne, aucun studio (il valait mieux fixer quelque Italienne sous couvert de morbidezza) et n'intéresse toujours pas, aujourd'hui, à la hauteur de la qualité du legs (dans une acception double : enseignement et générosité).
Pas tout à fait exact. Je me rappelle que Varady avait déclaré dans une interview qu'elle avait été contacté pour pas mal de projets discographiques dans les années 80 et début 90. Mais malheureusement, la majorité de ces projets ne se sont jamais concrétisés. Elle n'était pas rentré dans le détail des œuvres envisagées à part le projet d'une Damnation de Faust.
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MessageSujet: Re: Verdi - Otello   verdi - Verdi - Otello - Page 15 EmptyLun 21 Avr 2014 - 14:45

Figaro a écrit:
bAlexb a écrit:
aurele a écrit:
Je connais notamment ses deux disques Verdi chez Orfeo et j'en avais touché quelques mots dans le topic consacré à cette soprano.

Même formidablement chantés et formidablement vécus (et vraiment dirigés, ce qui permet de dépasser le traditionnel saucissonnage des récitals de studios ; par rapport à la norme verdienne "courante"), il y a surtout une galerie de portraits extrêmement complète, en intégrales (Abigaille, les deux Leonora, Odabella, Violetta, Elisabeth, Aida, etc.) qui disent quelle vocaliste supérieure (et supérieurement durable) a été Varady dans ce répertoire ; ce qui évidemment n'a intéressé personne, aucun studio (il valait mieux fixer quelque Italienne sous couvert de morbidezza) et n'intéresse toujours pas, aujourd'hui, à la hauteur de la qualité du legs (dans une acception double : enseignement et générosité).
Pas tout à fait exact. Je me rappelle que Varady avait déclaré dans une interview qu'elle avait été contacté pour pas mal de projets discographiques dans les années 80 et début 90. Mais malheureusement, la majorité de ces projets ne se sont jamais concrétisés. Elle n'était pas rentré dans le détail des œuvres envisagées à part le projet d'une Damnation de Faust.

Y aurait-il eu quelque(s) projet(s), face à la somme de concrétisations molles, ça reste nécessairement frustrant.
Et pour quel répertoire, encore ?
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MessageSujet: Re: Verdi - Otello   verdi - Verdi - Otello - Page 15 EmptyLun 21 Avr 2014 - 15:55

Crying or Very sad Malheureusement dans l'interview en question, Julia Varady ne donnait aucune précision hormis un projet de Damnation ... éternels regrets  Crying or Very sad  Crying or Very sad  Crying or Very sad
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MessageSujet: Re: Verdi - Otello   verdi - Verdi - Otello - Page 15 EmptyMar 22 Avr 2014 - 12:47

hugo75 a écrit:
Xavier a écrit:
aurele a écrit:
Levine a malheureusement un mauvais Iago me semble-t-il en la personne de James Morris.

Tu dis ça d'après des extraits?
Ce n'est peut-être pas un des plus grands interprètes du rôle, mais il n'est pas mauvais.

Pas mauvais mais un peu quelconque comparé aux meilleurs titulaires du rôle.

Moi je dirais quand même que c'est un mauvais Iago Confused
Parce qu'il se débat constamment avec la tessiture trop haute pour lui. Du coup, tout est dur, poussé... l'aigu est vraiment moche... alors il y a de l'interprétation, mais elle est totalement brouillée par un chant trop difficile à mes oreilles.
En fait, cet Otello est loin de me passionner... Avec Domingo, je préfère celui de La Scala avec Frittoli et Nucci!
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MessageSujet: Re: Verdi - Otello   verdi - Verdi - Otello - Page 15 EmptyMar 22 Avr 2014 - 18:43

Polyeucte a écrit:
hugo75 a écrit:
Xavier a écrit:
aurele a écrit:
Levine a malheureusement un mauvais Iago me semble-t-il en la personne de James Morris.

Tu dis ça d'après des extraits?
Ce n'est peut-être pas un des plus grands interprètes du rôle, mais il n'est pas mauvais.

Pas mauvais mais un peu quelconque comparé aux meilleurs titulaires du rôle.

Moi je dirais quand même que c'est un mauvais Iago Confused
Parce qu'il se débat constamment avec la tessiture trop haute pour lui. Du coup, tout est dur, poussé... l'aigu est vraiment moche... alors il y a de l'interprétation, mais elle est totalement brouillée par un chant trop difficile à mes oreilles.
En fait, cet Otello est loin de me passionner... Avec Domingo, je préfère celui de La Scala avec Frittoli et Nucci!

Polyeucte, après Rusalka (très sympa ton petit message), fais moi confiance une seconde fois avec l'Otello de Mehta dont j'ai parlé ci-dessus : tu ne le regretteras pas.
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MessageSujet: Re: Verdi - Otello   verdi - Verdi - Otello - Page 15 EmptyMer 23 Avr 2014 - 11:42

DavidLeMarrec a écrit:
Concernant la version Chung, je n'entends pas du tout la même chose que Calixte et Pierre. Chung est quand même très bruyant dans les tutti (c'est-à-dire la moitié du temps). Et puis Domingo subtil... il ajoute des cris (exaltants, certes) partout, il paraît toujours prêt à dévorer tout le monde – alors que le personnage a ses contrastes.

Certes, ce n'est pas leur faute si le livret est mal écrit et la musique orchestrée avec les pieds, mais je ne les citerais pas pour autant en parangons de finesse – ce qui n'empêche pas que ce soit une version très convainquante où Domingo est électrique (il fait les mêmes choses avec Levine-Sony, je le trouve meilleur un peu plus jeune avec une voix plus brillante, on est au seuil de son doux déclin ici).

En fait, le but de mon propos était de dire que j'avais été agréablement surpris par ce coffret on ne peut plus commercial. Domingo est-il mieux chez Levine? Difficile de répondre à cette question, la voix y est plus facile mais la caractérisation plus frustre je pense. Tout est une question de goût après. Mais il est vrai que chez Chung, il fait un début de 1er acte compliqué.

Le chef bruyant? En fait il joue la musique, avec beaucoup de précision et de détails orchestraux, mais peut-être que ce qui te gêne le plus c'est Verdi et Boito, non?
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bAlexb
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MessageSujet: Re: Verdi - Otello   verdi - Verdi - Otello - Page 15 EmptyVen 26 Déc 2014 - 22:18

Un nouvel Otello, chez Naxos dirigé par Friedrich Haider : http://www.forumopera.com/cd/verdi-otello-maure-ou-espagnol . Quelqu'un a eu l'occasion d'entendre ?
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AD
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MessageSujet: Re: Verdi - Otello   verdi - Verdi - Otello - Page 15 EmptyDim 28 Déc 2014 - 9:07

Pas écouté mais commandé, suite à ton post, en attente de réception!
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MessageSujet: Re: Verdi - Otello   verdi - Verdi - Otello - Page 15 EmptyDim 28 Déc 2014 - 10:47

AD a écrit:
Pas écouté mais commandé, suite à ton post, en attente de réception!

thumright
Dean-Smith pour réactiver certains souvenirs idiomatiquement "incorrects" (Melchior, Rosvaenge, Anders drunken ?)...
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hugo75
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MessageSujet: Re: Verdi - Otello   verdi - Verdi - Otello - Page 15 EmptyLun 5 Jan 2015 - 9:21

calixte1978 a écrit:
En fait, le but de mon propos était de dire que j'avais été agréablement surpris par ce coffret on ne peut plus commercial. Domingo est-il mieux chez Levine? Difficile de répondre à cette question, la voix y est plus facile mais la caractérisation plus frustre je pense. Tout est une question de goût après. Mais il est vrai que chez Chung, il fait un début de 1er acte compliqué.

Le chef bruyant? En fait il joue la musique, avec beaucoup de précision et de détails orchestraux, mais peut-être que ce qui te gêne le plus c'est Verdi et Boito, non?

Assez d'accord avec cela d'autant plus que Domingo est infiniment plus subtil chez Chung que chez Levine. Malheureusement Studer y est un peu exotique et Leiferkus, trop vériste. C'est pourquoi, le meilleur Otello de Domingo me semble être celui paru chez Orfeo avec un Bruson souverain et une Tomowa-Sintow libérée de l'emprise de Karajan :

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MessageSujet: Re: Verdi - Otello   verdi - Verdi - Otello - Page 15 EmptyLun 5 Jan 2015 - 22:16

André, in playlist, a écrit:

Mélomaniac a écrit:

Giuseppe Verdi (1813-1901) :

Otello, opéra en quatre actes

Otello : Carlo Cossutta
Desdemona : Margaret Price
Jago : Gabriel Bacquier
Cassio : Petr Dvorsky
Roderigo : Kurt Equiluz
Lodovico : Kurt Moll
Montano : Stafford Dean
Héraut : Hans Helm
Emilia : Jane Berbié

Choeur d'enfants du Wiener Sängerknaben ; Choeurs de l'Opéra d'Etat de Vienne




Georg Solti, Orchestre philharmonique de Vienne

(Decca, septembre 1977)

Smile Ecoute attentive avec le livret.

verdi - Verdi - Otello - Page 15 Verdi_12

C'est une excellente version, tant pour la direction que pour deux des rôles principaux (Iago et Desdémone) et tous les petits rôles secondaires et tertiaires. Quant au rôle principal, il n'y a qu'à compléter avec Del Monaco, McCracken, Vickers... Ceci dit Cossutta est un Otello digne, dépassé par les événements. Il lui manque le côté bête de scène que les autres savent évoquer avec des moyens purement vocaux.


C'est plutôt l'orchestre et les choeurs qui me semblent en petite forme, ou du moins (bizarrement) captés avec un certain manque de spectacle, ce qui étonne chez une maison comme Decca et avec un chef comme Solti, que j'ai trouvé ici très... subtil.
La Desdémone de Price m'a vraiment attendri, quelle humanité dans sa voix et son incarnation. Sa prière au dernier acte est à pleurer.
Je n'ai pas trouvé que Cossutta manquait de carrure, mais j'explore à peine la discographie.
Le Jago m'a vraiment étonné, tour à tour madré, perfide, machiavélique, et absolument (adéquatement donc) détestable.
Je n'avais pas pris garde à la distribution avant de la recopier, et j'ai été surpris que ce rôle soit tenu par Gabriel Bacquier, que j'imaginais surtout dans le répertoire français.



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MessageSujet: Re: Verdi - Otello   verdi - Verdi - Otello - Page 15 EmptyLun 5 Jan 2015 - 22:31

Bacquier est pour moi l'Iago de référence. Il n'en met pas trop (Gobbi), il a la voix du rôle, il est manipulateur avant d'être démoniaque ou répugnant (style Méchant à la grosse moustache et aux yeux proéminents dans les films muets). C'est un personnage plein de contradictions, un Professeur Rogue en quelque sorte - mais là je m'avance en terrain miné siffle

Margaret Price est parfaite vocalement et dramatiquement. Dans le cas de Cossutta, c'est un excès de dignité qui empêche la bête de sortir. Car il faut bien se le dire, 500 ans plus tard, des meurtres (euphémistiquement appelés 'drames passionnels') sur la base d'indices infîmes, il y en a encore de nos jours, chaque semaine, dans tous les pays. Cossutta donne trop bonne figure à Otello. La fêlure devrait être plus évidente... Pour ce qui est de lavoix, Cossutta l'a pleine et fort belle.
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MessageSujet: Re: Verdi - Otello   verdi - Verdi - Otello - Page 15 EmptyLun 5 Jan 2015 - 22:47

Oui, Bacquier est très fin, il ne charge pas le rôle (ni dramatiquement ni vocalement) mais excelle dans la torture mentale.
Une prestation subtilement sadique d'éminence grise qui ne se caricature pas dans un vilain méchant, mais tient sa proie sous une irrésistible domination par le doute.
Effectivement face à cette composition Cossutta ne peut que répondre par l'instabilité, le vacillement, le chamboulement intérieur, et non par la résistance, l'incarnation héroïque. Aucune provocation à laquelle s'opposer.
C'est peut-être pourquoi Cossutta n'est pas au mieux convaincant dans la scène finale : miné par la sape, siphonné par la conspiration, il n'a plus l'énergie de la révolte, à peine celle d'un désespoir, ce qui confère à ce tandem une dimension aussi maligne que fondamentalement tragique.
Et pour le coup la direction émue et déliquescente de Solti, nimbée de brouillards lagunaires, fournit le décor qui convient à cette distribution.



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MessageSujet: Re: Verdi - Otello   verdi - Verdi - Otello - Page 15 EmptyLun 5 Jan 2015 - 22:54

Dans le genre méchant, Bacquier est aussi parfait en Scarpia! Very Happy
En tout cas ça me donne envie de tester cet Otello!
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