Le monde du Hautbois

Pour rappel, pas de lien directs vers les vidéo Youtube... merci...

Ca fait plusieurs fois que je vois qu'on parle de détaché au hautbois.

Il s'agit bien du même détaché que celui qui évoque un non-legato? Comment un détaché peut-il être simplet au hautbois; ça correspond à quoi?

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Bonjour, je vous signale que les détails du Festival autour du hautbois (édition 2013, 2 - 24 février) sont sur le site : Festival Oboe 2013. J'ai une œuvre dans un concert entièrement dédié à la création de nouvelles œuvres pour hautbois et piano (le 23 février à la Cité des Arts, Paris).

Zut, c'est raté pour le festival... je découvre seulement.

Ben. a écrit:

Ca fait plusieurs fois que je vois qu'on parle de détaché au hautbois.

Il s'agit bien du même détaché que celui qui évoque un non-legato? Comment un détaché peut-il être simplet au hautbois; ça correspond à quoi?

Je ne sais pas dans quel contexte tu as entendu ça... C'est peut-être par comparaison au détaché double ou alors que le détaché est trop faible... Ou tout simplement qu'il manque de nuance, qu'il est monotone.

Sinon, dans la liste des morceaux pour ensemble de hautbois, je rajouterais le trio de Beethoven pour deux hautbois et cor anglais. Pas aussi virtuose que les Zelenka, c'est abordable dès le 2ème cycle (une piste pour ceux qui sêchent pour la musique d'ensemble) et ça reste joli.

Pour ceux qui aiment le contemporain, il y a un duo hautbois basson de Villa-Lobos (si on a perdu un hautboiste dans Zelenka ). Il y avait un enregistrement amateur sur youtube il y a quelques temps. Pas mal de morceaux de compositeurs peu connus sont très sympas, mais il est probablement difficile de trouver des enregistrements. Et bien évidemment, les quintets à vent et nonets...

Obsession de Shinohara s'écoute très bien en musique contemporaine. J'ai plus de mal avec Sarc de Maurice Ohana et la Sequenza de Berio. Pasculli n'a pas été mentioné je crois, j'adore (un jour j'arriverai à jouer ses études - enfin, il va falloir que je lache le cor anglais pour ça).

Bonne écoute !

En écoutant le double concerto pour hautbois, harpe et cordes de Hans Werner Henze, j'ai été surpris d'entendre un effet de "glissando" joué par le hautbois. Des effets sur des intervalles courts (1ton) qui, combinés parfois, donnaient l'impression d'un glissando sur une corde de violon sur plusieurs tons; l'effet est saisissant!
L'effet court fait penser au "pull-off" réalisé à la guitare.  
J'ai pourtant pratiqué cet instrument...mais il y a si longtemps! 
Je pense que ce jeu est obtenu par un effet de distorsion réalisé sur l'anche double du hautbois et cette fois c'est à l'harmonica que ça me fait penser!! (le blues!)  

L'instrumentiste en question est Heinz Holliger.

J'attends les explications d'un hautboïste.

 Vous oubliez le concerto pour hautbois et orchestre de Cimarosa mes enfants! Une pure merveille...

Rubato a écrit:

En écoutant le double concerto pour hautbois, harpe et cordes de Hans Werner Henze, j'ai été surpris d'entendre un effet de "glissando" joué par le hautbois. Des effets sur des intervalles courts (1ton) qui, combinés parfois, donnaient l'impression d'un glissando sur une corde de violon sur plusieurs tons; l'effet est saisissant!
L'effet court fait penser au "pull-off" réalisé à la guitare.  
J'ai pourtant pratiqué cet instrument...mais il y a si longtemps! 
Je pense que ce jeu est obtenu par un effet de distorsion réalisé sur l'anche double du hautbois et cette fois c'est à l'harmonica que ça me fait penser!! (le blues!)  

L'instrumentiste en question est Heinz Holliger.

J'attends les explications d'un hautboïste.

Ben ça se fait en faisant glisser le doigt non ?

Armand a écrit:

Ben ça se fait en faisant glisser le doigt non ?

Glisser le doigt sur des clefs ?  Je doute que ce soit suffisant.

Je n'ai pas entendu l'extrait en question, mais la pression du souffle doit y avoir une large part, je suppose.

DavidLeMarrec a écrit:

Armand a écrit:

Ben ça se fait en faisant glisser le doigt non ?

Glisser le doigt sur des clefs ?  Je doute que ce soit suffisant.

Je n'ai pas entendu l'extrait en question, mais la pression du souffle doit y avoir une large part, je suppose.

C'est ce que je pense aussi.
Mais il doit combiner les deux quand c'est un glissando plus "large", et là je pense qu'il faut une grande maîtrise de l'instrument; c'est le cas de Holliger.

EDIT : Plus d'actualité.

Une interrogation un peu idiote me vient suite à une intervention de Chris sur le Fil consacré aux pipes.

Je me demandais ce que peuvent ressentir les hautboïstes fumeurs. Ils sont habitués à souffler dans leur anche, alors ça doit faire un drôle d'effet quand ils doivent aspirer une cigarette.

N'ayant jamais pratiqué l'instrument, je ne sais d'ailleurs quelle est la pression nécessaire. On voit certes les musiciens glonfler les joues, mais c'est peut-être pour régulariser le souffle d'air, à la façon d'un sac de cornemuse (?)

Parution d'un disque consacré à de célèbres hautboïstes anglais des années 1950 :
 
http://www.amazon.fr/English-Accents-Oboe-Players-1950S/dp/B00FWSV37Y
 

 
 
Et parution d'un disque consacré à des oeuvres contemporaines pour hautbois solo :
 
http://www.amazon.fr/Thomas-Inderm%C3%BChle-Hautbois/dp/B005N1E7SM
 



Et encore parution d'un disque consacré à des oeuvres avec hautbois de Britten :

http://www.amazon.fr/Britten-Complete-Works-Oboe-Benjamin/dp/B00002R31C/ref=sr_1_186?s=music&ie=UTF8&qid=1387496332&sr=1-186

les détails du Festival autour du hautbois sont sur le site :Festival Oboe Paris 2014 (7 - 30 mars 2014)

Bonjour, voici les détails d'un concert de présentation du CD "Créations" de Marika Lombardi.
http://www.iicparigi.esteri.it/iic_parigi/fr/gli_eventi/calendario/2016/05/festival-de-musique-italienne-creations.html

Continuo Records de Rome vient de publier un disque de dix nouvelles œuvres pour hautbois par neuf compositeurs. L'hautboïste Marika Lombardi a créé ces œuvres au festival Oboe Paris entre 2000 et 2015. Voici le lien pour écouter des extraits; Continuo Records "Créations"

HOLLIGER a écrit:

j'ai l'impression que l'univers du hautbois n'intéresse pas grand monde  
C'est pas une découverte vous me direz

Je ne pense pas. Le hautbois est moins présent dans les disques que les grands instruments solistes, d'où peut-être un moindre intérêt.
Mais que de merveilles! Vous avez cité Zelenka plus haut et j'approuve à 100%. Ces six oeuvres sont des chefs-d'oeuvre absolus.

Certains autres concertos sont charmants (Cimarosa, Bellini, Marcello déjà cité). Le petit adagio de Zipoli pour basse, hautbois et violoncelle, quel chant.

En accompagnement du chant dans la musique baroque, que de pages fabuleuses (le 3ème morceau du Magnificat ou certains morceaux de l'Oratorio de Nöël de Bach), le solo de l'ouverture de l'Echelle de Soie de Rossini (virtuosité).

et tant d'autres..

Il y a aussi de très, très belles choses dans le contemporain méchant (les fréquentations de Holliger hors baroque étant ce qu'elle sont...): les trois concertos de Maderna et celui de Carter sont particulièrement réussis.

Carter, contemporain méchant? J'aime beaucoup, mais (ou parce que) je trouve sa musique assez accessible

d’après l’Échelle Cololi, oui, c’est contemporain méchant.

Laisse Cololi en dehors de tout ça je te prie

(je me souviens même avoir apprécié une oeuvre au piano de Carter ... très (très) étonné que ce soit compréhensible )

c’était la sonate, qui n’est pas encore du vrai Carter !

lucien a écrit:

c’était la sonate, qui n’est pas encore du vrai Carter !

Tout s'explique

sur le répertoire de Holliger en musique de chambre, il y a ces deux superbes albums :

 

il y a aussi ce très beau disque qui pourrait intéresser les fans de hautbois.

Je l'avais déjà présenté sur le fil consacré à la disco de Janáček, il contient également des oeuvres, peu enregistrées par ailleurs, de Doráti, Giner, Lutoslawski et Haas.

Je ne pouvais pas mettre un petit mot ici...

En complément au premier post (ou alors j'ai raté qq chose)... on pourrait aussi parler du Marigaux M2 en altuglass pour la partie R&D plus récente...
- le M2 pour la division différente de ses "corps" en particulier sur la partie haute
- l'altuglass pour la recherche sur les matériaux

Le tout avec le sérieux et la qualité Marigaux (et pourtant je joue sur un Tiery-Fossati...)

Ça mériterait probablement un petit mot plus développé pour les profanes. Même parmi les mélomanes passionnés du répertoire de hautbois, ça doit évoquer peu de choses à ceux qui n'en jouent pas eux-mêmes (soit la majorité de ce forum pourtant peuplé de geeks hardcore).

C'est vrai que ça devient très "technique"... et je crains moi même de ne savoir tout expliquer/détailler

Et puis limiter le hautbois à un seul sujet... c'est vraiment trop difficile...

On pourrait parler
- des hautboïstes célèbres et talentueux...
- des oeuvres pour hautbois connues ou moins connues, mais valant le détour, ce n'est parfois qu'un court extrait d'une autre oeuvre...
- de la technique instrumentale elle même
- du montage et du grattage des anches...

et j'en oublie sûrement...


Si le hautbois vous plait... je ne pourrais que conseiller une très belle série de 5 émissions de France Musique sur le hautbois et sur Maurice Bourgue :

Vu que pour l'instant je ne dois pas avoir le droit de publier de liens... il vous faudra rajouter le h t t p s : / / w w w .   devant ce lien :
francemusique.fr/emissions/les-grands-entretiens/maurice-bourgue-hautboiste-chambriste-compositeur-et-chef-d-orchestre-1-5-70027

Kokliko35 a écrit:

C'est vrai que ça devient très "technique"... et je crains moi même de ne savoir tout expliquer/détailler

On pourrait commencer par :
1) en quoi la division des corps est-elle différente ?
2) quel type de matériau est l'altuglass ?

Kokliko35 a écrit:

Et puis limiter le hautbois à un seul sujet... c'est vraiment trop difficile...

On pourrait parler
- des hautboïstes célèbres et talentueux...
- des oeuvres pour hautbois connues ou moins connues, mais valant le détour, ce n'est parfois qu'un court extrait d'une autre oeuvre...
- de la technique instrumentale elle même
- du montage et du grattage des anches...

Tu peux ouvrir des sujets, bien sûr. Je suis tout prêt à contribuer à un fil sur le répertoire (ou même sur les interprètes). Sur la technique, je te lirais avec plaisir sur les aspects qui échappent à l'écoute (notes faibles, compositeurs qui écrivent bien ou mal pour l'instrument…).

Sur la confection des anches, ça me paraît quand même plus à destination des praticiens. Jorge et Holliger ne postant plus, je ne suis plus trop sûr de qui en fait ici, parmi les réguliers. Enfin, c'est toujours amusant à lire, parce que c'est quand même un monde de fou, qui ne se compare pas du tout à celui des flûtistes ou clarinettistes… #trempouille

Si ce fil couvre bien le répertoire pour hautbois, je voulais signaler l'existence d'un disque qui a illuminé ma semaine :

Une collection de concertos anglais pour hautbois, par Jill Crowther et Alan Cuckston, avec au menu Michael Hurd, Kenneth Leighton, William Blezard, John Gardner et Philip Lane. À une exception près, toutes les pièces sont charmantes, débordent de vitalité et de joie de vivre, de mélodies irrésistibles.

Le Concerto da camera de Hurd donne le ton, vif, impertinent, souriant, léger (simplet, dirons les mauvaises langues). Les pièces plus folkloriques, comme la complainte et la gigue celtique de Blezzard, sont extrêmement attachantes.
Le concerto de Leighton est "l'intrus" de cette collection, son austérité et le manque de naturel de son inspiration tranchent avec le reste du programme. Quelques dissonances n'empêchent pourtant pas de faire une musique vive ou attractive dans un tel contexte, comme le prouve le concerto de Gardner dans son Allegro molto. Quel Adagio suprêmement rêveur suit ! Le dernier mouvement, pourtant délicieux et preste, ne disperse pas de sitôt les atmosphères conjurées par le II.
Enfin, les espagnolades de Lane qui concluent ce programme sont peut-être ce que j'ai préféré. Une malagueña ensorcelante (sinueuse mélodie du hautbois, soutenue par les vents et la harpe en sourd ostinato ou échos cristallins), une habanera coquine (on pense beaucoup aux musiques de film rétro, façon Les Baxter) et un tango dont les premiers accents ombrageux laissent rapidement place à un folklore (imaginaire) ensoleillé.