Schumann - Musique de chambre, discographie

Merci Mandrika et Emmanuel

Kid A a écrit:

Je peux y aller de mes recommendations perso ?

Bien sûr !

En dehors de l'intégrale signalée par Emmanuel (Warner) j'en ai repéré une autre chez Brilliant Classics : quelqu'un a-t-il un avis dessus ?

WoO a écrit:

En dehors de l'intégrale signalée par Emmanuel (Warner) j'en ai repéré une autre chez Brilliant Classics : quelqu'un a-t-il un avis dessus ?

Je ne l'ai pas entendue, désolé. L'intégrale Warner/Erato est sur musicMe si tu veux te faire une idée:
http://www.musicme.com/Gerard-Causse/albums/Schumann-:-Chamber-Music-0825646140060.html
La compilation EMI également:
http://www.musicme.com/Compilation/Schumann---200th-Anniversary-Box---Chamber-Music-5099960901156.html

WoO a écrit:

Je ne connais rien à la musique de chambre de Schumann si ce n'est le quatuor proposé en écoute par Kid Amnesiac lors de la première saison de "l'écoute de la semaine".

Que pensez-vous de ce coffret qui est sorti récemment ?

SCHUMANN - 200TH ANNIVERSARY BOX - CHAMBER MUSIC



CD1
1-4 Piano Quintet in E flat major Op. 44 - Christian Zacharias
5-8 String Quartet No. 1 in A minor Op. 41 - Cherubini Quartet

CD2
1-4 String Quartet No. 2 in F major Op. 41 No. 2 - Cherubini Quartet
5-8 String Quartet No. 3 in A major Op. 41 No. 3 - Cherubini Quartet

CD3
1-4 Piano Quartet in E flat major Op. 47 - Alexandre Rabinovitch-Barakovsky
5-11 Andante and Variations in B flat major Op. 46 - Alexandre Rabinovitch-Barakovsky
12-14 3 Romanzen Pour Clarinette & Piano, Op.94 - Gérard Caussé & Michel Portal

CD4
1-3 Fantasiestücke Op.73 - Martha Argerich
4-5 Adagio and Allegro in A flat major Op. 70 - Alexandre Rabinovitch-Barakovsky
6-9 Märchenbilder Op. 113 - Martha Argerich
10-13 Violin Sonata No. 2 in D minor Op.121 - Dora Schwarzberg

CD5
1-4 Piano Trio No. 1 in D minor Op. 63 - Grieg Trio
5-8 Piano Trio No. 2 in F major Op. 80 - Grieg Trio
9-13 5 Stücke Im Volkston Pour Violoncelle Et Piano Op.102 - Boris Pergamenschikow

Excellent contenu (les trios par les Grieg, c'est grandiose !). Maintenant, comme ça a été dit, il manque des choses importantes : un trio, deux sonates pour violon, les Märchenerzählungen... Mais si c'est pas cher, tu as là une anthologie magnifique, ça te fait économiser autant de disques...

DavidLeMarrec a écrit:

Excellent contenu (les trios par les Grieg, c'est grandiose !). Maintenant, comme ça a été dit, il manque des choses importantes : un trio, deux sonates pour violon, les Märchenerzählungen... Mais si c'est pas cher, tu as là une anthologie magnifique, ça te fait économiser autant de disques...

Contenu excellent, certes, mais s'il faut plus tard combler les manques et retrouver l'instrumentation d'origine (c'est quand même la moindre des choses) ça va finir par être coûteux... moi j'hésiterais, à moins d'être fan de ces interprètes ou de concevoir l'objet comme cinq récitals entre amis autour de Schumann. Cela dit, vu le prix, si l'on ne compte pas ultérieurement se plonger dans toute la musique de chambre de Schumann, c'est rentable.

emmanuel a écrit:

Contenu excellent, certes, mais s'il faut plus tard combler les manques et retrouver l'instrumentation d'origine (c'est quand même la moindre des choses) ça va finir par être coûteux...

Si l'on part sur le principe que l'on veut l'intégrale, oui. Mais plutôt que d'avoir une intégrale Brilliant cachetonnée tiédasse où il faut tout racheter ensuite, comme pour Mendelssohn...

L'instrumentation originale, c'est quand même (pardon) secondaire quand on a la musique et que c'est remarquable interprété, je trouve. Surtout que ça se résume à changer d'instrument solo (à moins que Caussé, effectivement, ne soit aller improviser sur les pièces pour piano et qu'Argerich joue seule les Märchenbilder ).

Citation :

moi j'hésiterais, à moins d'être fan de ces interprètes ou de concevoir l'objet comme cinq récitals entre amis autour de Schumann.

Moi je vois ça comme cinq disques d'excellent niveau autour de la musique de chambre de Schumann. Après ça, c'est vrai qu'il faut quasiment tout racheter en double, puisqu'il manque un truc de chaque, et qu'on ne trouvera pas dans le commerce les sonates pour violon manquantes avec le trio manquant, par exemple.

Bon, résumons:
- une intégrale très bien jouée, sans point faible: Hubeau/Erato
- une anthologie de haut vol deux fois moins chère mais avec des transcriptions pour les vents solistes: EMI.
Si on tient beaucoup à ce répertoire, choix n°1. Si on veut le découvrir, choix n°2 (pourquoi pas en volumes séparés, puisque c'est possible). Tout le monde est d'accord je pense.

Tout à fait. (En revanche ça dépend du prix de départ : si c'est 50€ pour la seconde, ça fait cher pour la première. Sinon, évidemment, on gagne à acheter l'intégrale.)

Emmanuel a écrit:

Contenu excellent, certes, mais s'il faut plus tard combler les manques et retrouver l'instrumentation d'origine (c'est quand même la moindre des choses) ça va finir par être coûteux...

Comme je ne veux pas de doublons les deux éléments que tu soulèves (manques et transcriptions) m'orientent plutôt vers le coffret Erato/Warner qui est une quasi intégrale (apparemment il manque juste la 3ème sonate pour violon).

Moi je vais prendre la EMI, puisque c'est bien joué. Je n'ai aucun disque de musique de chambre de Schumann chez moi, alors que c'est pourtant un compositeur que je tiens en très haute estime (bien plus que Chopin).

Mais l'intégrale Hubeau est très bien jouée elle aussi, dans un esprit totalement chambriste (mais pas salonnard). Elle n'inclut que l'intermezzo de la sonate F-A-E (où diable est l'autre mouvement écrit par Schumann?), et omet aussi l'Op.46 originellement pour deux cors, deux violoncelles et piano, présent dans l'anthologie EMI dans sa version pour deux pianos. Mais vraiment, l'absence de la première sonate pour violon, du troisième trio (très étonnant, une des œuvres les plus déchirantes de Schumann) et des Märchenerzählungen, une des trois œuvres marquantes pour alto, clarinette et piano (avec Mozart et Kurtag), quel dommage...
Cependant je vois que la disponibilité de l'intégrale Hubeau est aléatoire... une bonne année Schumann décidément, avec des intégrales piano indisponibles (Gianoli, Frankl), des anthologies de bric et de broc (coffrets EMI)...

Frankl est indisponible ? C'est vraiment dommage, parce que c'est une excellente référence pour tout le corpus.

Sinon l'absence du troisième trio, c'est juste que ça n'entrait pas sur le second disque des Grieg (Mendelssohn 1 & 2 + Schumann 1 & 2). Même chose pour la sonate FAE, je suppose, ce devait être un complément de disque.

Je signalerais quand même ces deux excellents disques extraits de l'intégrale d'Eric Le Sage: http://www.deezer.com/fr/#music/various-artists/schumann-klavierwerke-kammermusik-iii-251189

C'est ce que j'ai préféré jusqu'à présent dans les sonates pour violon, vraiment un premier choix dans ces oeuvres où Argerich phagocyte complètement sa partenaire... Elles sont associées avec les divers opus pour piano + un instrument (dans leur version originale) et les Märchenerzählungen.

C'est par ce disque que j'ai découvert la musique de chambre de Schumann. J'aime beaucoup.

J'ai écouté deux choses excellentes avec Richter au piano :

Tout d'abord ceci :


Les 2 premières Novelettes par Wirssaladze qui ouvrent l'album sont impressionnantes de clarté, c'est ce que j'ai entendu de mieux au niveau de la mise en place rythmique dans ces œuvres. Et les passages plus apaisés sont sublimes.

Le trio est d'un niveau exceptionnel (c'est du live), Richter est extrêmement tranchant, d'une richesse harmonique assez incroyable. Et là-dessus Kagan et Gutman sont hyper engagés, le son est parfois dur, mais ça donne un élan énorme, le IIe mouvement est motorique à souhait. Ça joue assez fort mais c'est totalement jouissif tant la réalisation est bonne.



Et puis cette récente parution Melodiya :


Richter avec les Borodine dans le quintette c'est toujours excellent, ici c'est superlatif, l'engagement est aussi très important et la réalisation technique est de très haute volée. Les Bilder aus Osten avec Berlinskaya sont un peu lourdes mais on ne va pas se plaindre étant donnée la maigre discographie de l'œuvre.

Le quintette est vraiment superbe, les équilibres sont pour moi meilleurs que dans l'album Teldec, avec un son encore plus gros dans le Finale qui devient totalement fou.

De sa musique de chambre je ne connais que ces quatuors et 2 quintet. Rien sur ses sonates. Et après lecture des différents fils je me laisserai bien tenter
L'intégrale de sa musique de chambre par le quatuor Via Nova. (Je connais ce quatuor chez Fauré sur les splendides quintet Op 95 et 115.)
C'est de haut vol.
Quelqu'un la connait ici?


http://www.amazon.fr/Schumann-Int%C3%A9grale-musique-chambre-6CD/dp/B0001ZA2IO/ref=sr_1_1?ie=UTF8&qid=1297162396&sr=8-1

atomlegend a écrit:

je me laisserai bien tenter
L'intégrale de sa musique de chambre par le quatuor Via Nova.
Quelqu'un la connait ici?

Je n'ai de ce coffret le quatuor avec piano et le quintette avec piano. Ce sont d'excellentes versions, souvent citées, surtout pour le magnifique quatuor avec piano (que personnellement je préfère au quintette qui est plus célèbre).

Pour les sonates par Mouillère et Lodéon je ne peux pas te dire. Lodéon on peut se méfier eu égard à sa carrière en dents de scie, mais à cette époque chez Erato il a fait de très bonnes choses. En revanche Caussé dans les Märchenbilder c'est ce qu'il y a de mieux à mon avis. C'est surtout son réenregistrement avec Rudy chez EMI que je connais, mais pour l'avoir vu ou entendu plusieurs fois en concert là-dedans, Caussé dans les Contes de fées c'est toujours bien; un de ses chevaux de bataille et c'est l'interprétation que je préfère.

Bref globalement et pour le prix, pour découvrir tu peux y aller.

Merci

J'ai lu d'assez mauvaises critiques sur les Via Nova dans les quatuors. Pour le reste, ça a bonne réputation, effectivement.

Iskender a écrit:

le magnifique quatuor avec piano (que personnellement je préfère au quintette qui est plus célèbre).

Comme tous ceux qui ont écouté les deux, je crois.

Citation :

Pour les sonates par Mouillère et Lodéon je ne peux pas te dire. Lodéon on peut se méfier eu égard à sa carrière en dents de scie, mais à cette époque chez Erato il a fait de très bonnes choses.

Atom risque quand même un peu grincer des dents avec le son de violoncelle de Lodéon, lui qui est habitué à Du Pré et Maïsky... ça va faire mal, en solo très exposé...


Quant aux quatuors par les Via Nova, ce sont sans doute plus les oeuvres que la valeur de cet excellent quatuor qui sont à mettre en doute...

Personnellement, j'aime beaucoup les quatuors de Schumann, leur ardeur, leur fraîcheur. Ils ont quelque chose de frémissant et d'enthousiaste qui m'a toujours plu. Je les préfère à ceux de Mendelssohn, par exemple, pour prendre un contemporain.

Je crois qu'on en avait déjà parlé. Ces quatuors sont la seule oeuvre de Schumann que je trouve mauvaise... Et je les trouve même vraiment mauvais... Pourtant, je les ai entendus une dizaine de fois en salle, j'ai suivi la partition... rien n'y a fait, c'est pauvre, c'est convenu, c'est plat.

Avec quelques exceptions dans le troisième (les mouvements centraux).

J'ai beau me dire que des gens de goût les aimant, je dois avoir tort, mais je ne parviens pas à trouver où réside l'intérêt du truc.

Exactement la même chose pour moi. Aimant Schumann et étant un passionné de quatuor, j'ai essayé ces quatuors à maintes reprises, je pourrais même dire cherché à les aimer. Et non seulement je n'accroche pas, mais je trouve ça vraiment quelconque. Et je ne cherche pas forcément des chefs-d'oeuvre, je peux être très bon public avec une musique simplement agréable. Mais là, non; rien.

En ce qui concerne les quatuors, pour moi c’était surtout le disque du Hagen qui les rendait intrérassants. Et un enregistrement antique par le Quatuor du Flonzaley et un live par le Quatuor Leipzig.

Sinon le quintette avec le Hagen et Gulda est bizarre et magnifique.

Mandryka a écrit:

Sinon le quintette avec le Hagen et Gulda est bizarre et magnifique.

Bizarre, c'est le mot. C'est la version vers laquelle je reviens le plus, et il est vrai qu'entre ce premier mouvement pris à un tempo d'enfer (peut-être le plus rapide de la discographie!), et cette débauche de hargne au milieu du deuxième mouvement après une marche prise très lentement (entre autres), cela en fait une version assez singulière.

Les Hagen ne règlent pas du tout le problème pour moi, au contraire, avec leur façon de désincarner le discours (aussi bien dans le fond que dans la forme), ils mettent en valeur la pauvreté de l'oeuvre et font même sombrer les beaux mouvements du Troisième...

alexandre. a écrit:

Et puis cette récente parution Melodiya :


Le quintette est vraiment superbe, les équilibres sont pour moi meilleurs que dans l'album Teldec, avec un son encore plus gros dans le Finale qui devient totalement fou.

Je ne sais pas qui a écrit ça, c'est n'importe quoi

J'ai réécouté la version Teldec et c'est bien au-dessus de cette version Melodiya, que ce soit en terme de conception / projection, de réalisation (d'est impressionant de qualité technique pour un live) et de prise de son. D'ailleurs cette version Teldec me semble être un sommet de la musique de chambre enregistrée, l'intégration du piano et du quatuor est géniale , les intentions sont d'une justesse qui m’éblouit, le IIe mouvement est déchirant de bout en bout avec des équilibres fabuleux.
La version Melodiya est plus brute, plus folle certainement aussi, mais l'émotion est moins présente, on n'atteint pas la profondeur de la version Teldec.

alexandre. a écrit:

Je ne sais pas qui a écrit ça, c'est n'importe quoi

Merci, je vais écouter ça…

Iskender a écrit:

atomlegend a écrit:

je me laisserai bien tenter
L'intégrale de sa musique de chambre par le quatuor Via Nova.
Quelqu'un la connait ici?

Je n'ai de ce coffret le quatuor avec piano et le quintette avec piano. Ce sont d'excellentes versions, souvent citées, surtout pour le magnifique quatuor avec piano (que personnellement je préfère au quintette qui est plus célèbre).

J'ai écouté l'opus 47 : quel gâteau à la crème ! Pour être romantique, c'est romantique, à la chantilly, cul-cul la praline… Tout est pris avec beaucoup de lenteur, sans doute pour en exacerber la mélancolie. Il y a là une certaine bouillie sonore dès que ça accélère un peu. Dans le mouvement lent, le piano est beaucoup trop discret et pas beau, mais ça, c'est de façon générale. Le violoncelle chante, certes, mais quel pauvre son ! Et le violon a une sonorité acide, ingrate… A fuir !

Sinon, d'accord avec David, les quatuors à cordes sont quasi inécoutables (même par les Juilliard, c'est dire…).

Mariefran a écrit:

Sinon, d'accord avec David, les quatuors à cordes sont quasi inécoutables (même par les Juilliard, c'est dire…).

C'est vrai que ce ne sont pas les oeuvres les plus géniales de Schumann mais il y a quand même quelques versions qui parviennent à leur rendre justice. Je pense notamment à Zehetmair et ses comparses (chez ECM) qui, avec un élan redoutable et une science des climats particulièrement poussée, en font quelque chose de très dense et dramatique (lorgnant presque parfois vers la Nuit transfigurée). Dommage qu'ils n'aient enregistré que le 1 et le 3. Tu ne connais pas, Mariefran ?

Non, c'est un opus que je ne collectionne pas particulièrement… Mais je jetterais volontiers une oreille à l'occasion… Ca peut s'écouter quelque part ?

Mariefran a écrit:

... d'accord avec David, les quatuors à cordes sont quasi inécoutables (même par les Juilliard, c'est dire…).

"Inécoutables", les quatuors de Schumann ??!! Tsss....Mais qu'est-ce qu'il ne faut pas lire ici... Pardonne-leur, Robert; ils ne savent pas ce qu'ils disent

Oudread a écrit:

Mariefran a écrit:

... d'accord avec David, les quatuors à cordes sont quasi inécoutables (même par les Juilliard, c'est dire…).

"Inécoutables", les quatuors de Schumann ??!! Tsss....Mais qu'est-ce qu'il ne faut pas lire ici... Pardonne-leur, Robert; ils ne savent pas ce qu'ils disent

+1 (même si c'est pas un des sommets du genre)

Merci, Cololi; je me sens un peu moins seul... . Maintenant, qu'ils ne figurent pas parmi "les sommets du genre", ça, je l'admets. Mais quand même: j'ai un gros faible pour les 2 quatuors en La (je me répète ); j'en aime le romantisme dont ils sont chargés et qui porte bien la signature de leur auteur. celui en Fa me paraît plus quelconque; enfin, disons qu'il me "parle" moins.. .

adriaticoboy a écrit:

Mariefran a écrit:

Sinon, d'accord avec David, les quatuors à cordes sont quasi inécoutables (même par les Juilliard, c'est dire…).

C'est vrai que ce ne sont pas les oeuvres les plus géniales de Schumann mais il y a quand même quelques versions qui parviennent à leur rendre justice. Je pense notamment à Zehetmair et ses comparses (chez ECM) qui, avec un élan redoutable et une science des climats particulièrement poussée, en font quelque chose de très dense et dramatique (lorgnant presque parfois vers la Nuit transfigurée). Dommage qu'ils n'aient enregistré que le 1 et le 3. Tu ne connais pas, Mariefran ?

J'ai écouté les Zehetmair et c'est effectivement très très bien joué, ils arrivent à rendre ces deux quatuors beaucoup plus intéressants qu'ils ne le sont d'ordinaire. J'aime beaucoup leur respiration, surtout dans le 3, mais je me demande si j'écoute le quatuor ou les interprètes…

Content que ça t'ait plu en tout cas.

Parmi la relativement maigre discographie des trios avec piano, deux versions récentes ont particulièrement retenu mon attention: celles des trios Jean Paul et du trio réuni autour du violoniste Ilya Gringolts (Dmitry Kouzov au violoncelle et Peter Laul au piano).

La première assume pleinement une sonorité ronde et large qui tire plus ces trios vers Brahms ou Dvorak plutôt que Mendelssohn ou Schubert. J'ai redécouvert le troisième trio que j'avais jusqu'à présent trouvé moins intéressant (les lignes de chant sont superbement rendues!)
La seconde, plus "vif-argent" avec ses cordes aux sonorités plus acides, ses tempi plus vifs et le piano volubile de Laul donne une version assez folle du deuxième trio, particulièrement dans les mouvements extrêmes...

Quelqu'un connait?

KID A a écrit:

Parmi la relativement maigre discographie des trios avec piano, deux versions récentes ont particulièrement retenu mon attention: celles des trios Jean Paul et du trio réuni autour du violoniste Ilya Gringolts (Dmitry Kouzov au violoncelle et Peter Laul au piano).

La première assume pleinement une sonorité ronde et large qui tire plus ces trios vers Brahms ou Dvorak plutôt que Mendelssohn ou Schubert. J'ai redécouvert le troisième trio que j'avais jusqu'à présent trouvé moins intéressant (les lignes de chant sont superbement rendues!)
La seconde, plus "vif-argent" avec ses cordes aux sonorités plus acides, ses tempi plus vifs et le piano volubile de Laul donne une version assez folle du deuxième trio, particulièrement dans les mouvements extrêmes...

Quelqu'un connait?

Gringolts est sur qobuz, je viens de le lancer pour l'instant c'est bien. Je ne suis pas en mesure de me lancer dans des comparaisons discographique mais je cherchais une porte d'entrée dans la musique de chambre de Schumann, il est possible que grâce à toi je l'aie trouvé merci. Je ne dirais pas que sur ce disque la sonorité soit particulièrement acide, pour l'instant je trouve ça assez agréable "rond et large".

Acide, oui, pas vraiment dans l'absolu mais seulement comparé au trio Jean Paul (dont la version est sur Qobuz aussi). En tous cas, ce sont deux excellents choix je pense !

KID A a écrit:

Acide, oui, pas vraiment dans l'absolu mais seulement comparé au trio Jean Paul (dont la version est sur Qobuz aussi). En tous cas, ce sont deux excellents choix je pense !

Ok. Est ce que tu pourrais me donner une indication pour trouver cette version sur qobuz (mot clé, pochette...) parce que là je ne la trouve pas.

edit : ok j'ai trouvé.

Glocktahr a écrit:

je cherchais une porte d'entrée dans la musique de chambre de Schumann

Pour abonder dans le sens de Oudread (sur la 1ère page du fil), Les Ysaÿe dans les quatuors sont une belle porte d'entrée aussi, dans les versions contemporaines (et bien de chez nous, cocorico), du moins à mon humble avis (de mélomane de contrebande, le classique n'est que mon 2ème rayon et je ne m'aventure pas souvent à poster en rubrique gé) : ceci étant, je ne suis pas très objectif, je les ai entendus les interpréter en concert et j'en garde un souvenir

Alifie a écrit:

... je ne m'aventure pas souvent à poster en rubrique gé

Et c'est bien dommage !

Cello, je devrais lancer vers le 20 (en congé d'ici là) un bt consacré au "Little Wing" de Jimi Hendrix, à forte connotation jazz (un peu plus mon rayon d'origine), qui ne devrait pas être trop loin de tes bases, au moins pour la partie jazz. Je fais d'ores et déjà de la retape auprès des gagnants de mes 3 1ers bts (totalement HS sur ce fil, je sais, Mariefran, mais tu y seras la bienvenue également, c'est pour googleurs de choc aussi ).

Malgré tout l'intérêt que je porte à ses quatuors (cf. supra), je ne sais pas si c'est la meilleure porte d'entrée quand on ne connaît rien à la musique de chambre de Schumann. Je miserais davantage sur le quintette pour piano & cordes, les 2 sonates pour violon, les Stücke im Volkston, les Märchenbilder...
Cela dit le 1er quatuor est génial et peut très bien convertir le débutant.

Tu as oublié le quatuor avec piano

Quatuors à cordes en la mineur, en fa majeur, en la majeur Op. 41

= Quatuor Kuijken

(Arcana, février 2002 & septembre 2003)

Vraiment non, je n'aime ni le ton (affable) ni le son (caramélisé) de cette interprétation. Le travail sur la couleur flatte l'oreille mais la matière trop flasque, qui échoue à faire saillir les angles du discours, est un contresens.
Attaques émoussées, articulation trop léchée qui nappe la cuiller, ce qui contrecarre l'ardente sensibilité de ces Quatuors et nous ramène au cliché salonnard de Papa Haydn, avec sa gourme et ses perruques poudrées.
Le schéma émotionnel en perd sa densité et son éloquence, pour ne rien dire de ses drames et de ses fêlures que les Kuijken nous laissent ignorer derrière leurs jolis paravents laqués.

La discussion en rubrique générale sur ce "faux chef-d'oeuvre" que serait le Quintette avec piano m'a donné envie de le réécouter de manière critique, avec une version que je fréquente peu. J'ai donc choisi celle du Quatuor Busch avec Serkin (1942), que je n'avais dû écouter qu'une fois, il y a plusieurs années de ça.
Bilan, l'écoute "sceptique" n'a pas fonctionné: c'est tout simplement génial de bout en bout cette musique ! Surtout avec une telle lecture, palpitante et frénétique! Et, en plus d'être déjà exceptionnelle en elle-même, cette gravure d'un Serkin impérial avec des Busch à leur apogée (ou presque) me semble encore supérieure au (pourtant excellent) remake de 1963, avec des Budapest qui étaient alors clairement en fin de course (l'intonation de Joe Roisman  )

Enfin bref, un document historique qui nous rappelle si besoin était qu'Adolf Busch et son équipe sont au premier rang des artistes les plus marquants et les plus nécessaires que le XXe siècle a connu.

Merci pour ce compte rendu.  

Comme tu le dis cette musique est géniale de bout en bout, pas une note en trop on en moins.
La perfection. 

La version avec les Budapest reste l'un de mes plus grands effrois avec R. Serkin : chaque note attaquée et détachée, une seule nuance mf, phrasés pas respectés... Cela fait longtemps maintenant, il faudrait que je réessaie, mais...

De mon côté, la dernière version que j'ai écoutée, c'est celle pour piano et vents ( ) par Christian Hommel. Ca existe chez Ars Musici, avec l'Ensemble Aventure. C'est très beau, mais on entend beaucoup moins bien le détail que dans la version d'origine.


Après, ça reste de la musique formelle, donc si on me dit qu'on n'aime pas les Quatuors de Beethoven et la musique de chambre de Brahms, je ne suis pas particulièrement indigné qu'on n'aime pas ce Quintette.

Personnellement, même s'il est moins parfait, j'écoute beaucoup plus souvent le Quatuor avec piano. Et même les Quatuors à cordes, ces derniers temps, parce que je suis en train de changer d'avis sur eux.

Ci-dessous, souvenir de ma playlist dominicale du jour, première moitié d'un programme dédié à la production chambriste de Schumann.

Interprétations vintage pour la plupart, et que je recommande sans réserve pour une CDthèque de base.





Après-midi thématique :   Schumann, la musique de chambre

1) Trio n°2 en fa majeur, Op. 80

Menahem Pressler, piano
Daniel Guilet, violon
Bernard Greenhouse, violoncelle

(Philips, 1966)

Premier des trois enregistrements de l'oeuvre par les Beaux-Arts, avant leurs deux intégrales des trois Trios gravées en 1971 et 1989.




2) Trio n°3 en sol mineur, Op. 110

Menahem Pressler, piano
Isidore Cohen, violon
Peter Wiley, violoncelle

(Philips, décembre 1989)




3) Trio n°1 en ré mineur, Op. 63

Arthur Rubinstein, piano
Henryk Szeryng, violon
Pierre Fournier, violoncelle

(RCA, septembre 1972)




4) Quatuor avec piano en mi bémol majeur, Op. 47

Jörg Demus, piano
Walter Barylli, violon
Rudolf Streng, alto
Emanuel Brabec, violoncelle

(Westminster, 1956)

Même en s'en tenant au gratin discographique, cette interprétation figure incontestablement dans le sommet du panier, -comme à peu près tout ce qu'enregistra cette équipe viennoise.
Fabuleux.




5) Quintette avec piano en mi bémol majeur, Op. 44

Victor Aller, piano
Felix Slatkin, Paul Shure, violon
Alvin Dinkin, alto
Eleanor Aller, violoncelle

(Capitol, mai 1955)

Encore un enregistrement affriolant -le Hollywood String Quartet peut postuler pour le titre de quatuor le plus phonogénique de l'histoire du disque.




6) Quatuor à cordes n°2 en fa majeur, Op. 41

Paolo Borciani, Elisa Pegreffi, violon
Piero Farulli, alto
Franco Rossi, violoncelle

(Decca, novembre 1950)

Ne pas oublier cet enregistrement de jeunesse du Quartetto Italiano, qui offrait un lyrisme primesautier au second quatuor.




7) Quatuor à cordes n°1 en la mineur, Op. 41

Christoph Poppen, Harald Schoneweg, violon
Hariolf Schlichtig, alto
Manuel Fischer-Dieskau, violoncelle

(Emi, décembre 1989)

Je ne connais pas de meilleure intégrale des trois quatuors que celle du Cherubini Quartett, qui sert idéalement le dramatisme fébrile du premier.




8 ) Quatuor à cordes n°3 en la majeur, Op. 41

Christoph Poppen, Harald Schoneweg, violon
Hariolf Schlichtig, alto
Manuel Fischer-Dieskau, violoncelle

(Emi, octobre 1989)

C'est fini pour aujourd'hui mais au sein de la production chambriste, il reste encore bien d'autres trésors, peut-être les plus secrets : les sonates pour violon, les pièces avec hautbois, cor, clarinette, violoncelle...
Ce sera pour la prochaine fois  

DavidLeMarrec a écrit:

Et même les Quatuors à cordes, ces derniers temps, parce que je suis en train de changer d'avis sur eux.

Comme pour ceux de Brahms, je suis toujours resté un peu sur le seuil... Je serais assez tenté de les réessayer. J'hésite entre Auryn, Zehetmair et Leipziger - lesquels me recommanderiez-vous?